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Revue de presse Afrique

French, Political, 1 season, 152 episodes, 10 hours, 10 minutes
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Les commentaires des quotidiens et hebdomadaires africains sur l'actualité du continent. Présentée du lundi au jeudi par Frédéric Couteau, le vendredi et le samedi par Norbert Navarro. Un regard original, souvent ironique et parfois sans complaisance sur les événements petits et grands qui font l'actualité de l’Afrique. Diffusion : Lu à Ve vers l'Afrique à 06h51, 09h43.
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À la Une: où va le Sénégal ?

Le doute, l’incertitude ce matin dans la presse sénégalaise et au-delà, après la décision samedi 3 février du président Macky Sall de reporter l’élection présidentielle et après les violentes manifestations qui ont suivi.« Plongée dans l’inconnu », s’exclame le site d’information Seneplus. « Ça chauffe à Dakar ! », lance DakarActu. « Détonateur d’une indignation générale », prévient le quotidien 24 Heures. « Annulation de la présidentielle, opposants arrêtés, médias censurés, ci-gît la démocratie », tempête WalfQuotidien. Walf qui parle de « coup d’État constitutionnel » ; « la république à terre ! », poursuit le journal.Pourquoi ce report ? Le Monde Afrique explique : « Macky Sall a invoqué le conflit qui a éclaté entre le Conseil constitutionnel et l’Assemblée nationale, après la validation définitive par la juridiction de vingt candidatures et l’élimination de plusieurs dizaines d’autres. À l’initiative de Karim Wade, candidat recalé qui a remis en cause l’intégrité de deux juges constitutionnels et réclamé le report de l’élection, l’Assemblée a approuvé la création d’une commission d’enquête sur les conditions de validation des candidatures. »À écouter aussiReport de la présidentielle au Sénégal: «Cela ne repose sur aucune base juridique valable», estime l'universitaire Babacar Gueye« Contre toute attente, les députés du camp présidentiel ont soutenu la démarche. Elle a provoqué une vive querelle sur la séparation des pouvoirs, mais aussi, pointe Le Monde Afrique, nourri le soupçon d’un plan du pouvoir pour ajourner la présidentielle et éviter la défaite. Le candidat du camp présidentiel, l’actuel premier ministre, Amadou Ba, est contesté dans ses propres rangs et fait face à des dissidents. »Peur de l’opposition ?Pour 24 heures, c’est clair, Macky Sall a voulu se débarrasser de son dauphin… « Voilà la face politique de ce vaudeville ! Il ne veut plus du candidat qu’il a choisi et bonjour les dégâts au détriment de la légalité constitutionnelle. » Et 24 Heures de poursuivre : « aucun homme politique, aucune coalition politique, aucune personnalité ne vaut une instabilité sociale. D’autant plus que les conséquences d’une déflagration sont imprévisibles. C’est la fin de l’exception sénégalaise en Afrique de l’Ouest ! »En fait, d’après Seneplus, le président Sall aurait eu peur de voir l’opposition arriver au pouvoir… En effet, précise le site sénégalais, « plusieurs sources proches de Macky Sall indiquent que celui-ci a estimé que son candidat était pour le moins inapte à affronter Diomaye Faye, le numéro deux du parti dissous de Sonko ou encore Khalifa Sall, leader de la coalition Taxawu Senegal. C’est ainsi qu’il est devenu aisé d’utiliser Amadou Ba comme bouc émissaire pour provoquer une crise au sommet de l'État, justifiant l’ajournement de l’élection présidentielle. Pour arriver à ce résultat, dénonce encore Seneplus, une crise a été fabriquée artificiellement, exacerbée, créant les conditions d’une instabilité au sommet de l’État afin de pouvoir ainsi justifier un ajournement du rendez-vous électoral le plus important du pays. »Un « pari risqué… »Dans la sous-région, les réactions fusent… « Vers l’inconnu : le report électoral au Sénégal ébranle la stabilité régionale », affirme Sahel Tribune au Mali.« Que cache le report sine die de la présidentielle par le président Macky Sall ? », s’interroge Togo Matin. « Sénégal : démocratie en danger ? », se demande WakatSéra au Burkina Faso.« Le pari risqué de Macky Sall », pointe Le Pays, toujours à Ouaga. « Le chef de l’État joue les prolongations pour mettre de l’ordre dans le camp présidentiel dont le candidat, Amadou Ba, ne fait ni l’unanimité ni le poids pour remporter la victoire à l’élection, de l’avis de certains analystes. » En tout cas, poursuit Le Pays, « quelles que soient les raisons du report de l’élection de février 2024, une première depuis 1963, Macky Sall installe son pays dans une zone de turbulences. » Et « on peut souhaiter, conclut le quotidien ouagalais, que le report de la présidentielle soit mis à profit pour aller vers une élection véritablement inclusive à laquelle pourront participer tous les candidats, y compris Ousmane Sonko. »À lire aussiReport de la présidentielle au Sénégal: l'opposition empêchée de se rassembler
2/5/20243 minutes, 54 seconds
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À la Une: trois pays du Sahel se retirent de la Cédéao: avantages et inconvénients

Maliweb revient sur ce qu'il appelle « les avantages et les inconvénients d'un divorce prévisible ». « Le Mali va-t-il se casser les dents ? » interroge le site d'information malien, qui énumère les avantages potentiels mis en avant par les trois pays dissidents, notamment « l'autonomie accrue en politique et dans le domaine économique ». Un juriste met aussi en avant que la décision du Mali, du Burkina et du Niger « offre un fondement pour ne pas s'inscrire dans un quelconque agenda de la Cédéao ». « La liberté est », dit-il, « pensée comme une source de droit ».Au registre des inconvénients, Maliweb note que cette décision politique implique « la perte d'accès au marché commun et aux avantages économiques ». Il faudra aussi prévoir « l'impact sur la libre circulation des citoyens et les opportunités d'emploi ». Maliweb cite un expert « ayant requis l'anonymat », selon lequel « on y perd plus qu'on y gagne. Ne serait-ce que pour améliorer un système, il faut y être. Quand on se met au ban d’une organisation, dit-il, on perd toute son influence pour faire évoluer les choses ».À lire aussiCédéao: le départ du Mali, du Niger et du Burkina intervient après des mois de tensionLe cas Bassirou Diomaye FayeDakar Matin titre : « l’administration pénitentiaire corse les conditions de détention du candidat Bassirou Diomaye Faye ». C'est précisément la Coalition Diomaye Président qui dénonce ce qu'elle appelle « un acharnement injustifié » contre son candidat, actuellement détenu. « Selon la coalition », poursuit Dakar Matin, « les autorités pénitentiaires ont pris des mesures draconiennes sans justification apparente. Ces mesures incluent la modification unilatérale des jours de visite, une interdiction de communications téléphoniques sous prétexte d’activités politiques, des perquisitions constantes dans la chambre du candidat, et des préoccupations quant à la sécurité alimentaire ». Walf titre, de son côté, « Veille de Campagne : L’administration pénitentiaire durcit les conditions de détention de Bassirou Diomaye ». « Ses partisans dénoncent un harcèlement continu ».CAN : la RDC contre la GuinéeAvant le quart de finale de la CAN, qui opposera aujourd'hui la Guinée à la RDC, le sélectionneur guinéen Kaba Diawara, « exprime sa confiance », nous dit l'Infodrome, qui reprend ses propos : « nous allons renvoyer la RD Congo à la maison parce que nous ne sommes pas encore prêts à faire nos valises ».Beau joueur, le site actualité.cd, en République Démocratique du Congo, reprend lui aussi les propos du sélectionneur guinéen, mais voit tout de même la RDC l'emporter. « Car en face se dressent des Léopards rougissants qui rentrent d'un succès de marque devant les Pharaons d'Égypte ». Enfin 7 sur 7. CD reprend les propos de l'entraîneur français de la RDC, Sébastien Desabre. Selon lui, la RDC « n'est pas favorite », mais « elle a encore une marge de progression, et va tout faire pour se qualifier ».À lire aussiCAN 2024: RDC-Guinée, des Léopards à l’ambition retrouvée contre un Syli national en mission
2/2/20243 minutes, 12 seconds
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À la Une: la presse muselée au Sahel

 Difficile pour nos confrères maliens, nigériens, burkinabè et guinéens de faire leur travail de journalistes sans appréhension et contraintes. Dernier accroc à la liberté de la presse en date : au Niger, le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire a signé un arrêté hier mercredi qui « suspend jusqu’à nouvel ordre, l’autorisation d’exercice accordée à l’association dénommée "Maison de la presse" ». Ce sont les termes du communiqué officiel repris par certains sites nigériens, sans autre forme de commentaires. « La Maison de la Presse est une Association faitière regroupant en son sein toutes les structures du secteur de la presse au Niger, précise l’Agence nigérienne de presse. Son bureau, qui était en fin de mandat, avait récemment convoqué à deux reprises une assemblée générale afin de procéder à l’élection des nouveaux membres. Ces deux convocations ont été suspendues par le ministère de l’Intérieur. »À de maintes reprises, Ibrahim Harouna, le président de la Maison de la presse, avait tiré la sonnette d’alarme au sujet des menaces et intimidations subies par les journalistes depuis le coup d’État du 26 juillet 2023. Interrogé ce jeudi matin sur notre antenne, celui-ci affirme qu’il n’y a rien qui puisse justifier cette interdiction.En Guinée, le journaliste Sékou Jamal Pendessa est toujours derrière les barreaux. « La détention du journaliste et syndicaliste va se poursuivre à la Maison centrale de Conakry, constate le site Guinée Matin, où il séjourne déjà depuis le 22 janvier. Il avait été arrêté, précise-t-il, suite à l’appel à manifester, lancé par le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée, pour la levée des restrictions d’accès à internet et l’arrêt du musellement de la presse, perpétrés par les autorités de la transition guinéenne. »« Le mouvement syndical guinéen hausse le ton et menace, pointe le site Guinée 7."Nous demandons que notre camarade soit immédiatement libéré et cela sans conditions, a déclaré Abdoulaye Sow", l’un des représentants syndicaux présents. Pour nous, il n’a rien fait, il n’a fait qu’exprimer sa pensée en tant que syndicaliste. »Les syndicats guinéens menacent d’appeler à la grève généraleLa presse burkinabè, jamais avare de commentaires, est sur le pied-de-guerre. « Guinée : libérez la presse !, s’exclame ainsi WakatSéra. Les stylos, micros et caméras des hommes et femmes des médias tremblent à chaque instant, quand ils ne sont pas simplement réduits au silence par les prédateurs de la liberté d’expression », s’indigne le site ouagalais.« En réalité, on ne devrait pas s’étonner outre mesure, soupire pour sa part L’Observateur Paalga. Nous sommes au pays du général de corps d’armée Mamadi Doumbouya qui règne sans partage depuis plus de deux ans. Il était arrivé en sauveur pour restaurer la démocratie malmenée par Alpha Condé qui voulait se taper un troisième mandat contre tout bon sens, voilà que très rapidement il est devenu le fossoyeur de cette même démocratie et des libertés individuelles et collectives. »Et L’Observateur Paalga d’élargir son point de vue : « Ce qui se passe en Guinée est à différents degrés à l’image de la situation de liberté d’expression et de la presse dans les pays qui ont connu des coups d’État récemment. Qu’il s’agisse du Mali, du Burkina Faso et du Niger, les libertés sont corsetées au nom de la lutte contre le terrorisme qui est considérée par les pouvoirs comme une raison suffisante pour museler toutes les voix discordantes. »Enfin, autre problème pour la presse, que soit en Afrique ou ailleurs : la conjoncture économique et les ventes papier qui ne cessent de chuter. Dernier exemple en date : Fraternité Matin en Côte d’Ivoire qui licencie un tiers de son personnel, soit 123 personnes, dont 11 journalistes. Commentaire du quotidien Aujourd’hui : « Il est loin le temps où Fraternité Matin éditait 100 000 exemplaires par jour. La récession économique est passée par là. »
2/1/20243 minutes, 38 seconds
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À la Une: la CAN… malheur aux favoris !

Cette Coupe d’Afrique des Nations de football va continuer « sans les grands ! », s’exclame WakatSéra à Ouagadougou. En effet, « les quatre demi-finalistes de la dernière CAN, notamment le Sénégal, champion en titre, l’Égypte, le Cameroun et le Burkina Faso, ainsi que le Maroc, seul pays africain à avoir atteint les demi-finales d’une coupe du monde de football, ces cinq nations ont quitté la CAN, sans gloire, dès les 8e de finale. »Et WakatSéra de citer cette petite phrase du capitaine des Éléphants ivoiriens victorieux de la CAN 92, le valeureux Gadji Céli : « Ce n’est pas la meilleure équipe qui gagne la CAN, disait-il, c’est l’équipe qui gagne la CAN qui est la meilleure. »Le facteur chance…Alors, il y a le talent et la forme du moment, mais il y a aussi une part de chance dans le football…« Pour gagner un grand face-à-face, on dit souvent qu’il faut beaucoup de talents et un peu de chance, relève Le Pays. C’est justement cette baraka qui a manqué aux Étalons hier après-midi, et c’est certain que les attaquants de cette belle équipe vont nourrir des regrets (…). Exit donc le Burkina qui était arrivé à ces huitièmes de finale le torse bombé pour avoir pu sortir d’une poule difficile (…). L’aventure se poursuit en revanche pour le Mali qui hérite toutefois d’un gros morceau pour les quarts de finale, puisque le tirage au sort a mis sur sa route les Éléphants de la Côte d’Ivoire, désormais requinqués, gonflés à bloc et déterminés à tout écraser sur leur passage jusqu’au 11 février prochain. »Affiche politique« Ce Mali-Burkina Faso n’a pas été seulement un duel sportif, c’était aussi une affiche politique, pointe Le Monde Afrique. Les deux pays, dirigés par des militaires et réunis – avec le Niger – au sein de l’Alliance des Etats du Sahel, ont connu des trajectoires similaires : violences djihadistes, coups d’Etat, rupture avec la France et rapprochement avec la Russie. "Ce contexte politique a donné à ce match un caractère plus amical, la rivalité a été plus apaisée", assure Jérôme Tiendrebeogo, journaliste à la RTB, la chaîne publique burkinabé, interrogé par Le Monde Afrique, qui regrette seulement que les deux sélections se soient rencontrées si tôt dans la compétition. Pour lui comme pour d’autres supporters, peu importe si le Mali a remporté ce huitième, l’essentiel, c'est qu’un pays de l’Alliance continue la CAN. »Dans la presse malienne, c’est bien sûr l’euphorie… « Une victoire épique », lance le site MaliActu. « Le Mali, toujours invaincu, se prépare maintenant pour un affrontement palpitant en quarts de finale contre la Côte d’Ivoire, promettant encore plus d’émotions et de passion. »Maroc : la désillusion…Et la surprise du jour hier : le Maroc sorti par l’Afrique du Sud…« De jour en jour, les surprises se multiplient dans cette CAN, observe Le Monde Afrique. Après le miracle ivoirien, c’est l’Afrique du Sud qui a créé l’exploit en éliminant le Maroc hier, sur le score de 2 à 0. Pour les Marocains, qui avaient vu le tableau de cette CAN se dégager avec les éliminations de plusieurs favoris, c’est une immense désillusion, d’autant qu’ils ont dominé cette rencontre. »Et on parlait au début de cette revue de presse du facteur chance : Hugo Broos, le sélectionneur des Bafana Bafana, le reconnait dans une interview à lire sur le site du South African: « nous avons eu un peu de chance, affirme-t-il, notamment lorsque Achraf Hakimi a envoyé un penalty sur la barre transversale à la 85ᵉ minute. »Résultat, pointe Maliweb : « le Maroc, grand favori, est donc éliminé dès les 8ᵉˢ de finale. L’Afrique du Sud crée la surprise et affrontera le Cap-Vert au prochain tour. »► À lire aussi• CAN 2024• Calendrier et résultats• Les six groupes de la CAN
1/31/20243 minutes, 35 seconds
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À la Une: les Eléphants ont mangé du Lion…

« Le sursaut ! Que du bonheur ! », s’extasie Fraternité Matin en première page. Il est vrai qu’ils reviennent de loin ces Éléphants dans cette Coupe d’Afrique des Nations. Repêchés sur le fil pour ces 8e de finale, les footballeurs ivoiriens sont venus à bout lundi soir du Sénégal, tenant du titre, après prolongations.Les Dieux du foot sont ivoiriens… « Après une semaine de désespoir, les Éléphants ont réalisé un deuxième miracle, propulsant le pays hôte en quart de finale », lance le site d’information ivoirien L’Infodrome.Douche froide…Côté sénégalais, la déception est immense…« Tsunami à Yamoussoukro ! », peste WalfQuotidien.« Les Éléphants piègent les Lions aux penalties et filent en quarts ! », soupire Dakar Actu. « Douche froide pour les Lions », renchérit Seneplus. Et pourtant… « Le Sénégal avait survolé le premier tour en remportant ses trois matches, rappelle le site, la Côte d’Ivoire, elle, avait connu des difficultés avec deux défaites et une seule victoire. Un parcours chaotique… La performance des Éléphants est d’autant plus remarquable », reconnait le site sénégalais, plutôt beau joueur…Mauvais choix tactiques ?Seneweb tente d’expliquer ce qui n’a pas fonctionné chez les Lions de la Téranga : « lors de la phase de poule, le sélectionneur Aliou Cissé avait utilisé à merveille un système hybride avec 3 défenseurs (…). Mais hier soir, Aliou Cissé a décidé de changer ce système, certainement pour gérer l’ouverture du score d’Habib Diallo.  Mais sans un 3ᵉ milieu, la récupération a été très difficile pour les deux milieux, qui ont fait tout ce qu’ils ont pu pour limiter la casse. Ce qui a permis à la Côte d’Ivoire de gagner du terrain pour mettre la pression sur la défense sénégalaise, qui a plié en fin de match (avec le pénalty égalisateur). »« Aliou Cissé se noie dans sa tactique », fulmine pour sa part le quotidien 24 Heures, toujours à Dakar. « Le bloc sénégalais a reculé, laissant des espaces à une Côte d’Ivoire qui n’avait plus rien à faire que de s’installer dans le cœur du jeu. »Au bout du suspense…Un but partout, arrivent donc les prolongations et les tirs au but : Le Monde Afrique raconte… « Ce huitième de finale va se terminer au mental. Les Ivoiriens croisent les doigts pour que les Sénégalais ratent leurs frappes. La malchance s’abat sur Moussa Niakhate qui fracasse le poteau droit de Yahia Fofana, le gardien des Éléphants. Franck Kessié est le dernier tireur. Lui qui était sur le banc en début de match, lui qui a marqué le pénalty en fin de rencontre, qualifie tout un peuple. Le stade vibre sous les pieds des Ivoiriens. La Côte d’Ivoire file en quarts, qui l’aurait cru ? »Et Le Monde Afrique de conclure : « Eh oui, le football est irrationnel. Ce soir-là à Yamoussoukro, les Ivoiriens ont rappelé que l’espoir fait vivre et qu’il fait gagner aussi. »Un quart très politique…En quart de finale, les Éléphants affronteront soit les Étalons du Burkina, soit les Aigles du Mali qui s’opposent ce mardi…Commentaire du Pays à Ouagadougou : « officiellement, les autorités de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Burkina ne se sont pas immiscées dans des considérations extra sportives, largement relayées sur les réseaux sociaux. Mais la montée des nationalismes et des tensions diplomatiques qui fracturent la sous-région depuis quelque temps risque de donner plus de piquant à ce quart de finale (…). C’est connu, conclut Le Pays, le football est parfois belligène en ce sens qu’il souffle sur les braises des passions nationales. Et le pays organisateur de cette CAN devra tout faire pour convaincre les plus agités de la toile que le football est avant tout un jeu. »
1/30/20243 minutes, 39 seconds
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À la Une: le Mali, le Niger et le Burkina Faso claquent la porte de la Cédéao

La décision est tombée comme un couperet hier à la mi-journée. Et ce matin, la presse des trois pays regroupés au sein de l’AES, l’Alliance des États du Sahel, est plutôt partagée…« C’est l’euphorie ! », s’exclame le site d’information Mourya Niger à Niamey. « Les populations des trois pays saluent ce retrait et l’entendent comme une réciprocité des sanctions économiques, commerciales et financières sévèrement infligées au Niger (…). Ça va être dur, mais les populations de l’espace AES préfèrent se serrer la ceinture dans la dignité plutôt que vivre l’humiliation. »« Les Chefs d’Etats de l’AES ont pris leurs responsabilités », lance Malijet à Bamako. « L’organisation était devenue un instrument manipulé par des puissances étrangères, trahissant ainsi ses principes fondateurs et constituant une menace pour ses États membres et leurs populations. »Le Sursaut, toujours à Bamako, s’interroge : « avec ce retrait brusque de la CEDEAO, les trois Etats ont-ils mesuré les conséquences pour les populations ? Ce qui est certain, c’est que les régimes en place dans ces trois Etats n’accepteront plus aucune exigence de la CEDEAO en matière d’élections. »Quid de la libre circulation des personnes et des biens ?« Divorce salutaire ou saut dans l’inconnu ? », se demande L’Observateur Paalga à Ouaga.Dubitatif également, Le Pays : « les présidents Traoré, Goïta et Tchiani ont-ils pris toute la mesure de la situation ? En effet, la libre circulation risque d’en prendre un sérieux coup. À cela s’ajoute le fait que les trois pays sont enclavés et dépendent, pour l’essentiel, des pays côtiers, en l’occurrence la Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana, le Bénin et le Nigeria. »En effet, relève Le Monde Afrique, « reste à savoir comment les trois juntes vont gérer les conséquences économiques et sociales qui pourraient découler de leur sortie de l’instance régionale (…). Hausse des tarifs douaniers, bouleversement du système d’import-export, réinstauration de visas… L’impact de ces départs dépendra du bon vouloir des Etats encore membres de la CEDEAO à maintenir de bonnes relations avec les trois juntes de l’AES et à faciliter le quotidien de leurs citoyens, dont le passeport siglé CEDEAO pourrait être rendu caduc. »Enfin, constate Aujourd’hui à Ouagadougou, « exit donc la CEDEAO de par la volonté des régimes kakis (…). » Et, s’interroge le journal : « à quand la rupture avec l’UEMOA et une nouvelle monnaie ? À vos marques ! »
1/29/20241 minute, 41 seconds
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À la Une: la fin de l'accord d'Alger annoncée par le Mali

Cet accord avait été signé avec les groupes indépendantistes du nord du pays en 2015. Le gouvernement de transition a donc décidé d'y mettre un terme. Malijet publie le communiqué officiel des autorités maliennes, dénonçant « le changement de posture de certains groupes signataires de l'accord devenus des acteurs terroristes », ainsi que « l'hostilité et l'instrumentalisation de cet accord par les autorités algériennes, accusées de considérer le Mali comme leur arrière-cour ou un état paillasson ».« Neuf années d'accord, neuf années de désillusion », titre de son côté Sahel Tribune pour qui la résiliation de l'accord d'Alger « sonne comme un échec retentissant, non seulement pour le Mali, mais aussi pour la médiation internationale et sous régionale (...) Malgré les espoirs initiaux, l’Accord pour la paix n’a pas réussi à apporter la stabilité et la quiétude tant attendues au Mali. Les racines du mal persistent, et la paix demeure une chimère lointaine pour un pays meurtri par l’instabilité politique et les conflits internes ». Une issue attendue, selon Sahel Tribune, après « la reprise en main de Kidal par l’armée malienne le 14 novembre 2023 ».Souveraineté et prise de Kidal« L'accord d'Alger explosé par le Mali », titre, au Burkina Faso, Wakasera. « L'accord d'Alger a, avant d'être enterré par les autorités de transition, traversé bien des zones de turbulences, depuis un certain temps, notamment avec la prise du pouvoir par le colonel Assimi Goïta et ses hommes et les hostilités toujours entretenues par les groupes jihadistes qui n’ont pas cessé d’endeuiller les populations civiles et militaires maliennes. » Et Wakatsera pose la question : « Quelles seront les conséquences d'une telle séparation ? Le Mali qui serine sa souveraineté à qui veut l’entendre, et encouragé par la prise de Kidal dans la reconquête de son territoire, est-il maintenant sûr de venir à bout des mouvements rebelles, au point de les défier, eux et l’Algérie ? » Autant de questions qui restent sans réponse.Derniers échos de la CANÀ l'occasion de la pause avant les huitièmes de finale, Fraternité Matin en Côte d'Ivoire, fait le point sur les « entraîneurs emporté par les matches de poule ». Et ils sont nombreux : Côte d'Ivoire, Ghana, Algérie, Tunisie, Gambie. Les entraîneurs de ces pays ont démissionné ou ont été limogés. Ce qui ne fait pas une grande différence. En Côte d'Ivoire, c'est l'entraîneur français Jean-Louis Gasset qui a été renvoyé, « le soir même de la grande honte », précise Fraternité Matin, allusion à la lourde défaite de la Côte d'Ivoire, face à la Guinée équatoriale. Le nom d'un autre français, Hervé Renard, avait été évoqué pour le remplacer au pied levé. Mais ce ne sera pas le cas, nous dit l'Infodrome « les négociations entre les fédérations française et ivoirienne n'ont pas abouti à un accord pour libérer le sélectionneur actuel de l'équipe de France féminine ».
1/26/20243 minutes, 17 seconds
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À la Une: les Éléphants ressuscités!

Au bord de la tombe le 22 janvier, moribonds, sonnés, après leur lourde défaite face à la Guinée équatoriale 4 à 0, les footballeurs ivoiriens reprennent vie dans cette Coupe d’Afrique des nations ! « La résurrection », lance Fraternité Matin en première page. Un véritable miracle dû aux Marocains. En effet, précise le quotidien abidjanais, « les Lions de l’Atlas ont battu hier la Zambie, sur le score d’1 but à 0. Un résultat qui place la Côte d’Ivoire parmi les quatre meilleurs troisièmes. Le Maroc propulse ainsi les Éléphants en huitièmes de finale, où ils affronteront le Sénégal ». Et Fraternité Matin de s’exclamer : « À nos Éléphants footballeurs, sachez apprécier l’opportunité. L’heure est à l’union, à la discipline et au travail. Rendez à la Nation ce qu’elle vous a fièrement donné. »L’Infodrome, site d’information ivoirien, n’en revient pas : cette qualification sur le fil est « une illustration parfaite du suspense et de l’incertitude qui font tout le charme du football. (…) La Côte d’Ivoire rejoint ainsi la Guinée, la Namibie et la Mauritanie parmi les meilleurs troisièmes au classement dans la course aux huitièmes de finale. Une nouvelle qui résonne comme un soulagement pour les supporters ivoiriens après la défaite inattendue contre la Guinée équatoriale ».Sans Jean-Louis GassetCes « huitièmes de finale se disputeront néanmoins sans le Français Jean-Louis Gasset, sélectionneur de la Côte d’Ivoire jusqu’à hier ». C’est ce que pointe Le Monde Afrique. « Le Montpelliérain, qui dirigeait à 70 ans sa première équipe africaine, a été démis de ses fonctions, ainsi que son adjoint Ghislain Printant, pour "résultats insuffisants, conformément au contrat d’objectif qui les liait à la Fédération ivoirienne de football". Emerse Faé, l’ancien milieu de terrain des Éléphants (44 sélections), un des adjoints de Jean-Louis Gasset, va assurer l’intérim. »L'obstacle du SénégalEt Le Monde Afrique de s’interroger : « Le départ du Français sera-t-il un électrochoc suffisamment fort pour permettre à la Côte d’Ivoire de faire oublier le fiasco du premier tour ? L’avenir est sombre. Les Éléphants affronteront le Sénégal, lundi, champion en titre et favori après ses trois victoires au premier tour. » En tout cas, « cette qualification du pays hôte laisse à cette CAN sa magie et sa ferveur, relève encore le journal. Avec 89 buts inscrits en 36 matchs, le premier tour a tenu ses promesses. Il y a eu de l’action, des larmes, du suspense. Juste avant la dernière journée de la phase de poule, seuls le surprenant Cap-Vert et le Sénégal étaient assurés d’aller en huitièmes de finale ».Désormais, conclut WakatSéra au Burkina Faso, « après le grand tamis du premier tour, les choses sérieuses peuvent commencer ! Et ça sera dès ce samedi avec le choc Nigeria-Cameroun. Lundi, toute la Côte d’Ivoire retiendra une fois de plus son souffle, car les Éléphants auront (donc) en face d’eux les majestueux Lions de la Téranga qui ont fait, jusqu’ici, un parcours sans faute. Les Lions vont-ils se tailler leur part d’Éléphants ?, se demande le site burkinabè. À moins que les Ivoiriens et leur nouvel entraîneur local fassent leur mue et se relancent dans "leur" CAN pour prétendre à la troisième étoile sur la tunique orange. En tout cas, le public s’attend à savourer de grands matchs ! Les tâtonnements et les surprises du premier tour, c’est fini ! »
1/25/20243 minutes, 11 seconds
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À la Une: la presse malmenée en Guinée

Le bandeau barre la Une de plusieurs sites d’information guinéens, notamment Ledjely ou encore Guinée 7. On peut y lire : « Tous unis contre la censure en Guinée : un média de moins c’est une liberté de moins. » Et en effet, alors que le chef de la junte qui dirige le pays, le colonel Doumbouya, assoit son pouvoir – il vient d’être élevé au grade de général de corps d’armée, les médias guinéens sont étouffés. Ledjely résume la situation : « La presse guinéenne vit depuis environ deux mois la plus sombre page de son histoire (…). Depuis fin novembre, les attaques contre la pratique du journalisme sont allées crescendo de la part des autorités guinéennes. Cela a commencé par le brouillage des principales radios du pays. Dans la foulée, il y a eu la restriction de l’accès aux réseaux sociaux vers lesquels les articles de la presse en ligne sont relayés. Le décrochage des principales télévisions du pays des bouquets Canal+ et StarTimes est intervenu dans le même sillage. Et depuis jeudi dernier, relève encore le site d’information guinéen, plusieurs journalistes, membres du SPPG, le Syndicat des professionnels de la presse en Guinée dont son secrétaire général, Sékou Jamal Pendessa, ont été arrêtés et poursuivis pour avoir appelé à manifester. Des agissements contre lesquels s’élèvent les associations de presse qui, parallèlement, s’activent à trouver une sortie de crise, en vue de tourner cette période peu glorieuse pour la presse guinéenne. »Attroupement illégal et troubles à l’ordre publicLe 22 janvier, Sékou Jamal Pendessa a été placé sous mandat de dépôt après trois jours de garde à vue. Le tribunal l’a inculpé pour attroupement illégal et troubles à l’ordre public. Pour son avocat, Me Salifou Béavogui, interrogé par Aminata, autre site d’information guinéen, « le dossier devrait être purement et simplement classé : la manifestation non autorisée qu’on lui reproche n’a jamais eu lieu. Il était à la maison de la presse, au contraire c’est lui qui a été séquestré pendant plusieurs heures ». Pour sa part, le ministre de la Justice et des droits de l’homme, Alphonse Charles Wright a réagi devant la presse. Ses propos sont rapportés notamment par Guinée7 : « Montrer des vidéos partout à travers le monde pour dire que la liberté d’expression est agressée en Guinée, ce n’est pas ce qui est important pour moi, affirme-t-il. Quand on veut discuter des choses sereinement, ce n’est pas dans la rue qu’on peut trouver la solution. (…) On ne peut pas faire de l’État son adversaire. »La partie de bras-de-fer se poursuit« Visiblement, soupire Ledjely, il ne faut pas s’attendre de sitôt à un dénouement du bras de fer entre les autorités et la presse guinéenne. » Pour Ibrahima Kalil Diallo, secrétaire général adjoint du SPPG, interrogé par le site, « c’est une journée noire pour la Guinée (…). La lutte ne fait que commencer. Ils ont déclaré une guerre à la presse, nous sommes prêts à la mener, même si c’est au prix de notre sang », conclut le syndicaliste qui appelle à manifester mardi prochain.En attendant, la Haute autorité de la communication a décidé d’entamer des consultations, relève AfricaGuinée. L’organe de régulation des médias en Guinée a invité les associations de presse signataires de la note adressée au gouvernement à une réunion d’échanges hier. Les associations de presse qui dénoncent la censure, les coupures et qui craignent pour la pérennité de l’emploi dans leur secteur. « Va-t-on vers la levée des restrictions imposées à certains médias ? », s’interroge encore le site AfricaGuinée. Pour l’instant, aucune avancée.
1/24/20243 minutes, 24 seconds
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À la Une: le cimetière des Éléphants

Les espoirs des Éléphants d’aller loin dans cette Coupe d’Afrique des nations ont été quasiment enterrés hier lundi au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé à Anyama avec cette lourde défaite face aux Équato-guinéens. Le score est sans appel : 4 à 0. Une défaite qui prend des allures de catastrophe nationale.« Éléphants, la débâcle !, lâche Fraternité Matin en première page. Les Éléphants humilient tout un peuple », s’emporte le quotidien abidjanais.« La grosse humiliation, renchérit L’Infodrome. Les Éléphants sont lourdement tombés. (…) Les espoirs de se qualifier pour les huitièmes de finale de la 34e édition de la CAN ont pratiquement été écrasés (…). Cette défaite est d’autant plus dévastatrice qu’elle survient alors que l’équipe ivoirienne avait un besoin crucial de victoire pour passer à la prochaine phase du tournoi. (…) L’histoire semble se répéter, soupire encore L’Infodrome. Comme en 1984, lorsque la Côte d’Ivoire a accueilli la CAN et a connu une sortie prématurée du tournoi. (…) La déception est donc palpable (…), poursuit le site d’information ivoirien. Et des questions se posent quant à la gestion du groupe par le sélectionneur Jean-Louis Gasset et quant à son incapacité à résoudre les problèmes tactiques posés par les adversaires des Éléphants. Si l’équipe est éliminée, il sera difficile pour lui de continuer à diriger les destinées des Éléphants. »Humiliation et colère« La lourde défaite des doubles champions d’Afrique a donné lieu à des manifestations de colère et des scènes de violence, note l’envoyé spécial du quotidien burkinabè Aujourd’hui. D’abord au Stade olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé où Frank Kessié et ses camarades ont été pris à partie, violemment conspués par un public en détresse. Et ces violences se sont poursuivies dans plusieurs quartiers de la capitale où des bus ont été caillassés. Les forces de l’ordre ont par moments fait usage de grenades lacrymogènes pour disperser des supporters en colère, dans certains quartiers d’Abidjan comme à Abobo. »Mince espoirAlors il reste une toute petite chance de qualification. Jeune Afrique a fait les comptes : « Les Éléphants terminent troisièmes du groupe A avec trois points et doivent désormais attendre demain mercredi pour savoir s’ils feront partie des quatre meilleurs troisièmes qualifiés pour les huitièmes de finale. Mais avec une différence de buts négative (-3), la mission semble délicate, relève le site panafricain. La Guinée équatoriale, elle, se qualifie, première de ce groupe, avec 7 points, juste devant le Nigeria, vainqueur de la Guinée-Bissau (1-0) et devancé à la différence de buts. »Échec sportif et politique« Une élimination à ce niveau de la compétition serait un échec aussi sportif que politique, pointe de son côté Le Monde Afrique. Le gouvernement ivoirien a misé sur cet évènement : 1,37 milliard d’euros ont été investis pour construire ou rénover six stades, bâtir des ponts, des routes, des hôtels, des "cités CAN". Nommé en octobre, à seulement trois mois du lancement de la compétition, le Premier ministre, Robert Beugré Mambé, s’était vu confier la mission d’organiser "la plus belle CAN de l’histoire", selon le président Alassane Ouattara. Le bilan est amer, constate encore Le Monde Afrique. "On n’avait pas l’équipe qu’il fallait, déplore Amadou Koné, ministre des Transports et maire de Bouaké, une des villes hôtes de la CAN. Très peu de gens voyaient cette sélection prendre la coupe. Mais on a pensé qu’avec la ferveur populaire, elle aurait eu un soutien lui permettant de se transcender. [...] On aurait pu gagner 5-0, lâche un proche du président Alassane Ouattara. Mais c’est la vie… Découragement n’est pas ivoirien". »
1/23/20243 minutes, 30 seconds
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À la Une: pas de présidentielle pour Karim Wade et Ousmane Sonko…

Dernière péripétie avant le lancement de la campagne électorale au Sénégal pour la présidentielle du 24 février : les opposants Karim Wade du PDS et Ousmane Sonko du Pastef ne seront pas sur la ligne de départ. Le Conseil constitutionnel a tranché ce week-end.« Karim Wade perd sur toute la ligne », s’exclame WalfQuotidien. Pourquoi les sept Sages l’ont-ils écarté ? Le quotidien sénégalais explique : « pour invalider la candidature de Wade-fils, le Conseil constitutionnel a invoqué "sa fausse déclaration sur l’honneur par rapport à sa nationalité exclusivement sénégalaise". Dans leur argumentaire, les juges estiment que sa renonciation à sa nationalité française est intervenue tardivement. Autrement dit, au moment de la publication de la note du ministère de l’Intérieur de la France, le 16 janvier 2024, le candidat du PDS avait déjà déposé sa candidature. Ce qui fait dire aux juges qu'au moment du dépôt de son dossier de candidature, Karim Wade n’était pas exclusivement sénégalais. »Réaction de l’intéressé, toujours dans WalfQuotidien : « cette décision est scandaleuse, c’est une atteinte flagrante à la démocratie. (…) Dans tous les cas, je participerai d’une manière ou d’une autre au scrutin du 25 février. »Corruption ?Et au sein du parti de Karim Wade, le PDS, c’est la bronca… « Ça part dans tous les sens, constate le quotidien 24 Heures, depuis l’annonce, samedi, de l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Les députés du Parti Démocratique Sénégalais se braquent et crient à la "corruption". Et ils annoncent qu’ils vont exiger l’ouverture d’une enquête parlementaire qui viserait deux des 7 juges, en raison, affirment-ils, de "leurs connexions douteuses avec certains candidats et de leur conflit d’intérêts". »Autre recalé donc, Ousmane Sonko : « le leader du Pastef, parti dissous en juillet dernier, était parmi les grands favoris de ce scrutin, relève Le Monde Afrique. L’homme politique panafricaniste et souverainiste de 49 ans "se trouve définitivement condamné à une peine d’emprisonnement de 6 mois avec sursis" et "cette condamnation le rend inéligible pour une durée de 5 ans" a tranché le Conseil constitutionnel. Référence, précise Le Monde Afrique, à l’affaire qui a opposé Ousmane Sonko au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang et pour laquelle il a été reconnu coupable de diffamation. »De plus de 90 à… 20 candidats…Au total, « plus de 90 prétendants avaient déposé leur dossier au Conseil constitutionnel, pointe encore Le Monde Afrique, et beaucoup de candidats déçus se plaignent de la procédure des parrainages comme l’ancienne Première ministre Aminata Touré ou l’homme d’affaires Bougane Gueye Dany. »En effet, relève 24 Heures, ils l’ont exprimé bruyamment hier lors d’une conférence de presse : « la frustration et le désir ne plus laisser passer des forfaitures démocratiques au Sénégal constituent les vrais leitmotivs du Collectif des candidats spoliés par le Conseil constitutionnel, écrit le journal. Preuves à l’appui, poursuit-il, ils ont fait savoir à la face du monde les manquements vécus, poussant à une polémique assez bruyante. »Et finalement, ils ne seront que 20 au départ de la course à la présidentielle… « Le 25 février prochain, précise L’Observateur Paalga à Ouagadougou, l’affaire se jouera donc entre le porte-drapeau de la coalition présidentielle, Amadou Bâ, ancien Premier ministre de Macky Sall, et les vieux lions de la faune politique au pays de la Téranga, à l’image de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et de celui qui fut maire de Dakar, Khalifa Sall. Et ce sera, rappelle le quotidien ouagalais, sans le président sortant, Macky Sall, qui a renoncé à un troisième mandat auquel il disait avoir le droit de prétendre. »
1/22/20243 minutes, 34 seconds
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À la Une: la crise post-électorale aux Comores

Après l'élection contestée du président sortant Azali Assoumani, la situation est devenue « quasi insurrectionnelle », estime La Gazettte des Comores, qui parle aussi d'une « situation comparable à une forme de guérilla urbaine ». Et c'est exceptionnel, poursuit le journal. « Après les émeutes de 2005 engendrées par la cherté de la vie (...) c'est la deuxième fois depuis une quinzaine d'années qu'un mouvement de grogne, d'une telle ampleur, polarise le débat et asphyxie le pays ». La Gazette des Comores, remarque par ailleurs « qu'aucune autorité gouvernementale, aucun leader d'opposition, n'a fait son apparition sur le terrain. Seuls les jeunes émeutiers, par groupes éparpillés, font face aux forces de l'ordre, par des échanges de jets de pierre contre tirs de gaz lacrymogène ».De son côté, Comores Infos évoque les « blessés par balles affluant à l'hôpital El Maarouf de Moroni », estimant « qu'environ dix personnes ont été gravement blessées par balles réelles ». Le site d'information fait état d'une vidéo réalisée dans cet hôpital, montrant « un homme visiblement choqué, relatant avoir été témoin du tragique sort d'un jeune de 21 ans, arrivé aux urgences avec une balle encastrée dans la tête ».Enfin, Al Fajr Quotidien publie un éditorial, intitulé : « Pourquoi vous laissez le peuple s'exprimer, si c'est pour voler ensuite ? » « Les dés ont été truqués avant que le processus commence. C'était un scrutin bâclé », accuse le quotidien, qui parle d'un « coup d'État institutionnel ».Colère des journalistes en GuinéeIls avaient prévu de manifester, hier jeudi, pour « dénoncer le musèlement de la presse et la restriction d'internet », mais l'imposant dispositif sécuritaire déployé par les autorités les en a empêchés, annonce Ledjely, selon lequel « des journalistes qui entendaient protester ont été arrêtés ». Le SPPG, le Syndicat professionnel de la Presse de Guinée, assure que « ces méthodes basées sur la répression ne fonctionneront pas. Son secrétaire général Sekou Jamal Pendessa, s'adresse aux autorités militaires : Libérez les médias et les réseaux sociaux, c'est tout ce que nous demandons (...) ».Le site Guinée News a choisi de son côté une caricature pour résumer la situation. Sur ce dessin, on voit un militaire coiffé d'un béret rouge, hurler, à l'adresse des médias et des réseaux sociaux : « Le camarade démocratiquement autoproclamé président de la république à vie, n'aime pas vos caricatures » !La Côte d’Ivoire à la Coupe d'Afrique des NationsAu programme jeudi soir, le match opposant le pays hôte, la Côte d'Ivoire, au Nigéria. Les Éléphants se sont inclinés 1 à 0, et ils « se mettent la pression », estime l'Infodrome qui nous raconte ce match (que vous avez pu suivre en direct sur RFI). Une « première mi-temps âprement disputée  », puis, à la 54ᵉ minute, un pénalty transformé par l'attaquant nigérian Victor Oshimen. L'Infodrome s'inquiète pour la suite de la compétition.
1/19/20243 minutes, 17 seconds
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À la Une: Karim Wade pourra-t-il être candidat à la présidentielle ?

La polémique se poursuit au Sénégal. A la fin de cette semaine, le Conseil constitutionnel, l’organe chargé de publier la liste définitive des participants à la présidentielle du mois prochain, rendra son verdict. Karim Wade y figurera-t-il ? A priori, oui… Il est déjà sur la liste provisoire. Mais Karim Wade est sous le coup d’un recours déposé par l’un de ses concurrents à la présidentielle, Thierno Alassane Sall. Celui-ci estime que le Conseil constitutionnel n’aurait pas dû valider la candidature de Karim Wade alors qu’il possédait encore la nationalité française au moment du dépôt de son dossier le 26 décembre dernier. Rappelons que loi électorale sénégalaise interdit que les candidats possèdent une double nationalité. Depuis, Karim Wade a renoncé à sa double nationalité. Le décret a été publié avant-hier par le Journal officiel français.Fin du débat ? Oui et… non !Donc, « le débat est clos », pointe WalfQuotidien, malgré cette « renonciation tardive. »Mais en fait, non, estime pour sa part 24 Heures, autre quotidien dakarois : « la polémique sur la double nationalité du fils de l’ancien chef de l’État et Pape du Sopi est loin de connaitre son épilogue », affirme-t-il. En effet, « Thierno Alassane Sall ne lâche pas prise. Il dénonce "l’immixtion flagrante de la France" dans le processus électoral pour tenter de sauver la candidature de Karim Wade. Cela traduit, poursuit-il, une solidarité entre les tenants de la Françafrique et du néocolonialisme. »Karim Wade réplique… Il estime que le débat est clos… Ses propos sont repris notamment par 24 Heures : « ma renonciation à la nationalité française est une preuve supplémentaire de ma constance, dit-il. Cette polémique stérile et dangereuse, alimentée par Thierno Alassane Sall pour gagner en visibilité et agissant pour le compte du très peu courageux Premier ministre Amadou Bâ, spécialiste des coups bas, se termine enfin. »Amende record…En fait, pointe Le Monde Afrique, « cette polémique est ancienne. (…) Le camp de Karim Wade fait régulièrement l’objet de railleries aux relents racistes en lien avec le fait qu’il soit métis ou qu’il ne maîtrise pas le wolof. Et il voit dans cette polémique le symptôme d’une "discrimination" et d’une "xénophobie". »Le Monde Afrique rappelle également que « Karim Wade, 55 ans, vit en exil au Qatar depuis qu’il a bénéficié d’une grâce présidentielle, accordée en 2016 par Macky Sall. Mais un autre obstacle se dresse toujours sur sa route vers la présidence : le paiement d’une amende faramineuse de 138 milliards de francs CFA (environ 210 millions d’euros) à l’État du Sénégal », suite à sa condamnation en 2015 pour enrichissement illicite.Exception africaine…En tout cas, « le Conseil constitutionnel n’a plus que deux petits jours pour statuer », relève WakatSéra à Ouagadougou. Et il serait temps, estime le quotidien burkinabé, qu’on en finisse avec ces histoires de double nationalité : « au Sénégal comme ailleurs sur le continent, ce paradoxe légal empêche bien des citoyens ayant vécu toute leur vie dans un pays auquel ils sont rattachés par un cordon ombilical de fait. (…) N’est-il pas temps pour les législateurs de changer cette disposition inique qui survit aux âges et aux charcutages sur mesure opérés par les politiciens ? Pour ne citer que trois exemples, Nicolas Sarkozy, ancien président français, est d’origine hongroise. Barack Obama, ancien président des États-Unis, a des origines kényanes. Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, est fils d’immigrés d’origine indienne. Pourquoi donc l’exception africaine ? », s’exclame encore WakatSéra. « Il est temps de revoir ces dispositions constitutionnelles qui ne portent que des germes d’ostracisme et de violences électorales. »
1/18/20243 minutes, 29 seconds
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À la Une: la CAN, cette parenthèse enchantée

C’est la magie du sport, c’est la magie du foot. L’espace de 90 minutes, on oublie ses problèmes et les problèmes du monde. Constat dressé par WakatSéra au Burkina Faso : « La force du football se perçoit une fois de plus à travers la 34e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les problèmes ont ainsi été mis en veilleuse et le seront, tant que le ballon rond n’aura pas rebondi pour la dernière fois, pour désigner les successeurs des Lions du Sénégal. »En effet, précise WakatSéra, « la hantise des bourses aplaties par la vie chère s’est comme évanouie par miracle. Les fraudes aux élections et les victoires sans gloire de présidents sortants ont disparu des manchettes et même des discussions des politiciens, ceux-ci, comme par enchantement ayant trouvé un autre centre d’intérêt commun, partageant la passion du football, habillés aux couleurs de leurs équipes nationales ».Et le quotidien burkinabè de détailler encore : « La guerre au Soudan ; les attaques terroristes meurtrières dans le Sahel où, comme en Guinée, des transitions politiques s’étirent en longueur ; les inondations à l’Île Maurice ; les contestations des opposants au Sénégal ou aux Comores ; la fronde contre les bénédictions des homosexuels ; l’épidémie de dengue, l’explosion du dépôt d’hydrocarbure en Guinée, les manifestations contre la France et le CFA, etc., sont devenus des sujets sans importance. Ils sont tous noyés par l’enthousiasme pour la CAN. »Alors attention, prévient enfin WakatSéra : « Comme le phénix qui renaît de ses cendres, tous les problèmes, sommeillant comme un volcan, reprendront tous leurs droits dans l’actualité, certains plus brûlants que jamais. »Toutefois, la parenthèse footballistique n’est pas si enchantée que ça. La CAN a connu quelques ratés au démarrage. C’est ce que dénoncent certains médias, à commencer par le site ivoirien Le Point Sur : « L’affaire des tickets introuvables et les ruptures de transmission polluent la compétition », s’exclame-t-il. En effet, relate Le Point Sur, « lundi, le match Sénégal-Gambie vient à peine de commencer et les Lions rugissent. Un nouveau but après celui de l’Égypte face au Mozambique et celui de la Côte d’Ivoire devant la Guinée-Bissau. Les champions d’Afrique ne perdent pas de temps, mais dans un stade presque vide. Les images qui fusent sur les réseaux sociaux montrent des supporters en colère. Ils cherchent des tickets… introuvables. Et à la 20e minute de jeu, un autre problème vient plomber la CAN, la rupture du signal international. Écran noir. Panne technique à Yamoussoukro ».« Billets indisponibles, stades à moitié vides, l’organisation déjà remise en question », renchérit le quotidien 24 Heures à Dakar. Déjà samedi, le match d’ouverture Côte d’Ivoire-Guinée-Bissau n’avait pas fait le plein. « La rencontre était annoncée à guichets fermés, précise le journal. De nombreux Ivoiriens pointent la responsabilité des personnes ayant acheté des dizaines de billets en ligne pour spéculer et qui n’ont pas réussi à les revendre à temps. Avant-hier, le Premier ministre ivoirien Robert Beugré Mambé a assuré prendre "le problème en main". »« CAN 2024 : où sont passés les supporteurs ? », insiste Le Monde Afrique. « Sur les réseaux sociaux, les supporteurs ivoiriens frustrés crient au "TicketGate" et avancent plusieurs hypothèses : marché noir, corruption, voire un boycott orchestré pour nuire au prestige du chef de l’État, qui a misé très gros sur cette compétition. »Autre flop : « Le match entre la Guinée équatoriale et le Nigeria s’est disputé dimanche devant 8 500 spectateurs au stade d’Ebimpé. » Mais là, pointe Le Monde Afrique, « le phénomène est récurrent à chaque CAN. En tête des facteurs explicatifs figure le coût du déplacement jusqu’au pays hôte pour suivre son équipe nationale, un coût hors de portée de l’immense majorité des supporteurs – à l’exception des diasporas vivant sur place –, même pour les ressortissants des pays limitrophes comme le Burkina Faso, le Ghana ou le Mali ».En tout cas, relève encore Le Monde Afrique, « la Confédération africaine de football et le Comité d’organisation de la CAN ont annoncé le renforcement des ventes physiques de billets dans les 51 points de vente du pays. Le résultat est notamment attendu pour le prochain match des Éléphants ivoiriens, qui affronteront demain jeudi le Nigeria ».
1/17/20243 minutes, 33 seconds
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À la Une: la junte au Mali, stop ou encore?

Une partie de la presse malienne s’interroge ce mardi matin sur l’avenir politique du pays. Les points de vue divergent quelque peu. Mais la question centrale reste le retour aux urnes, promis et reporté par les militaires au pouvoir. Pour le site Maliweb, si le pays est désormais pacifié, comme l’annoncent les autorités, avec notamment la reconquête de Kidal au nord, des élections générales peuvent avoir lieu.En effet, affirme Maliweb, « conséquence de cette amélioration du climat sécuritaire dans le pays, l’État devrait pouvoir mettre en branle le processus électoral, pour accélérer le retour à la normalité constitutionnelle. (…) À moins que ce ne soit plus une priorité pour lui ».En tout cas, le temps presse, poursuit Maliweb, « il est évident que sans un retour à la normalité constitutionnelle, le Mali pourrait continuer à connaître des difficultés de diverses natures. Il s’agit par exemple de l’image même du pays à l’extérieur, du climat de confiance des partenaires et potentiels investisseurs, des cadres de reprise de certaines coopérations, etc. Car, quel crédit et assurance a un État dirigé par une "junte militaire" ? Quel est le degré d’attraction d’un pays longtemps lessivé par le terrorisme et qui a vu ses institutions balayées par une crise politico-militaire ? Il urge donc, conclut Maliweb, que les autorités de Transition se résolvent à poser rapidement les jalons du retour à la démocratie pour le redécollage d’un pays, qui a trop souffert de son instabilité institutionnelle de ces dernières années ». Les risques du statu quo« Le plus tôt serait le mieux », renchérit L’Alternance à Bamako. « Le colonel Assimi Goita n’a laissé entrevoir aucune perspective indiquant la fin de la transition avec le retour à l’ordre constitutionnel qu’il avait souverainement promis à son peuple et à la communauté internationale. L’adresse à la Nation du Président de la transition, à l’occasion du nouvel an a laissé plus d’un malien pantois (…). Ni proposition de date pour la tenue des élections ni fixation du délai pour la fin de la transition n’ont été faits par le colonel Goita. La question qui est sur toutes les lèvres est celle de savoir si les autorités sont conscientes des risques de ce statu quo. »À savoir, précise L’Alternance, « de nouvelles sanctions financières, économiques ou diplomatiques », une « faillite de l’économie, déjà agonisante », et, troisième risque : une « désobéissance politico-civile ».Cheick Mohamed Chérif Koné : à la pointe du combat juridiqueUne désobéissance qui se traduit déjà dans les faits, avec, note Jeune Afrique, « le duel qui continue entre Assimi Goïta et Cheick Mohamed Chérif Koné » : Cheick Mohamed Chérif Koné a été « le premier avocat de la Cour suprême du Mali, précise le site panafricain, avant de devenir le coordinateur de "L’Appel du 20 février pour sauver le Mali", une plateforme politico-civile qui réclame le retour à l’ordre constitutionnel ». Ce magistrat, révoqué par les autorités, « est désormais sur le devant de la scène publique pour le combat qu’il mène contre le colonel Assimi Goïta, relève Jeune Afrique. Organisation d’élections dans les plus brefs délais, opposition à la nouvelle Constitution, dénonciation d’une justice jugée aux ordres : l’ancienne robe noire ne retient pas les coups contre les autorités de transition, dont il estime qu’elles n’ont reçu aucun mandat pour "plonger le Mali dans l’inconnu, voire soumettre les Maliens aux règles de l’État de non-droit" ». Depuis sa radiation en août dernier, Cheick Mohamed Chérif Koné enchaîne les actions en justice contre le régime d’Assimi Goïta. « Au risque, pointe Jeune Afrique, de se faire rattraper par la justice malienne. Laquelle, sous la transition, ne se montre pas tendre avec les voix critiques. »
1/16/20243 minutes, 36 seconds
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À la Une: le Sahel, désert de l’information

Le Sahel est devenu « un désert de l’information et un cimetière de journalistes » : c’est ce résumait en novembre dernier un reportage de France 24 diffusé à l’occasion du dixième anniversaire de l’assassinat, près de Kidal (nord du Mali), de nos confrères Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Et ce triste constat est repris et développé ce matin par Le Monde Afrique.« La quasi-disparition du Mali, du Niger et du Burkina Faso des écrans radars de l’information internationale est une réalité qui cingle dans le monde francophone, pointe Le Monde, et qui souligne non seulement le divorce avec Paris, mais aussi le brutal repli de ces pays et leur régression démocratique. Au Mali, au Niger et au Burkina Faso, entre enlèvements, menaces, censure, interdictions et arrestations, […] la couverture médiatique de cette immense zone déshéritée […] s’est appauvrie, étiolée. Les reportages ont laissé la place à la communication des juntes […], constate encore Le Monde Afrique, et aux enquêtes faites à distance, par le biais de WhatsApp ou de Signal, faute de sécurité ou d’accréditation. "La liberté de parole n’est plus admise […]. Les partis politiques et les syndicats n’ont plus le droit de manifester. Toute la société a été mise en coupe réglée", résumait récemment ainsi sur RFI, Ahmed Newton Barry, figure du journalisme au Burkina Faso, pays longtemps tenu pour exemplaire. »Et Le Monde Afrique de conclure : « Comme toutes les populations du Sahel, les journalistes sont pris entre le marteau des juntes militaires et l’enclume des groupes jihadistes. Leurs silences forcés, leurs difficultés à témoigner en disent long sur l’isolement et les souffrances des quelque 70 millions d’habitants des trois pays sahéliens francophones rayés de la carte mondiale de l’information. »CAN : attention aux trouble-fêteÀ la Une également, la CAN, avec ce titre en forme de résumé lu dans le quotidien burkinabè Aujourd’hui : « Les Éléphants sublimes, les Super Eagles ratent leur envol, les Pharaons doutent et les Black Stars chutent… » Commentaire du journal : « Après déjà deux jours de compétition, on subodore une CAN avec beaucoup de surprises. Avec des favoris qui doivent convaincre, des outsiders dangereux et des délaissés qui pourraient jouer les trouble-fêtes et même plus ! »Justement, attention, prévient WalfQuotidien à Dakar : « Le Sénégal remet en jeu son titre de champion d’Afrique ce lundi, à 14h, face à la Gambie. Aliou Cissé et ses joueurs ne doivent aucunement se rater pour leur entrée en lice, même s’ils commenceront par un chaud derby. […] Même si en face, l’adversaire jouera certainement le "match de sa vie". Mais, le Sénégal débarque en Côte d’Ivoire avec le manteau de champion d’Afrique. Il faudra alors s’assumer sur le terrain. »Les Lions indomptables et les Fennecs confiantsAutre match ce lundi 15 janvier : Algérie-Angola. Riyad Mahrez, le capitaine des Fennecs, affiche sa confiance dans le quotidien Le Matin : « On s’est bien préparé comme toutes les équipes, nous avons des ambitions, nous devons bien entamer la compétition, après on verra match après match. Il y a des joueurs qui ont fait déjà plusieurs phases finales, d’autres qui vont découvrir le tournoi pour la première fois. Le plus important est le match de ce lundi, nous sommes confiants et prêts. » Le Matin rappelle que « lors de la précédente édition au Cameroun, l’Algérie avait raté sa participation en se faisant éliminer dès le premier tour du tournoi, réalisant un triste bilan de deux défaites et un nul ».Enfin, Cameroun-Guinée ce lundi soir à Yamoussoukro. « Place aux Lions ! », s’exclame Cameroon Tribune en première page. Les Lions qui devront jouer « sans leur capitaine, Vincent Aboubakar, pointe le journal, blessé vendredi à l’entrainement. Un fâcheux contretemps qui selon le sélectionneur Rigobert Song, n’a pas entamé la motivation du groupe ».
1/15/20243 minutes, 23 seconds
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À la Une: J-2 pour la CAN

C’est après-demain, samedi 13 janvier, que débute la 34ᵉ édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football. Avec le match Côte d’Ivoire-Guinée-Bissau. Et les commentaires et les pronostics vont bon train dans la presse du continent.Le pays hôte, la Côte d’Ivoire, veut y croire… Le site Abidjan.net rappelle les performances passées des Éléphants et souligne que « la Côte d’Ivoire est le seul pays à avoir trois joueurs dans le top 10 des meilleurs buteurs de la CAN. Il s’agit de Laurent Pokou, l’homme d’Asmara qui a inscrit 14 buts entre 1968 et 1970. Il est suivi de Didier Drogba, l’ancien capitaine des Éléphants avec 11 buts. Et le dernier ivoirien à figurer dans le top 10 des meilleurs buteurs de la CAN se nomme Joël Tiehi avec 10 buts à son compteur. »Alors les Éléphants version 2024 vont-ils s’inscrire dans le sillage de leurs glorieux aînés ? C’est du moins ce qu’espère tout un peuple…Le doublé pour le Sénégal ?Autre prétendant et non des moindres : le Sénégal… « Le Sénégal peut-il conserver son titre ? », s’interroge Le Point Afrique. « Pour la première fois de son histoire, le Sénégal va aborder la Coupe d'Afrique des nations dans la peau du champion en titre. Mais les Lions de la Téranga devront se méfier : le tenant du titre fera l’objet de toutes les attentions. D’autant que le premier tour de cette CAN leur réserve une entrée en matière musclée. Les Lions composent un groupe très relevé, avec les Lions indomptables du Cameroun, la Gambie et la Guinée. »Alors, fait important à savoir sur cette équipe du Sénégal, relève le Point Afrique : elle présente un nouveau visage… En effet, « treize champions d’Afrique et sept joueurs qui étaient présents au Qatar pour la Coupe du monde ne seront pas du groupe cette année. Et pas moins de 9 joueurs vont connaître leur première CAN ». Dont Lamine Camara, milieu de terrain de 19 ans,interviewé ce matin dans WalfQuotidien. « On s’attend à ce que le plus jeune joueur parmi les Lions apporte son insouciance et la folie de sa jeunesse dans le jeu des Lions », pointe le journal. « J’essaie d’être concentré le maximum possible pour me donner à fond, affirme le pensionnaire de Metz. Je sais que le coach me fait confiance. On va remporter cette CAN ». »Défi sécuritaireEn tout cas, « L’ambiance promet d’être électrique et la fête sera belle, s’exclame Le Pays au Burkina Faso. C’est un monde fou qui va débarquer en Côte d’Ivoire pour ce grand rendez-vous du football africain. On parle de plus d’un million et demi de visiteurs. C’est la preuve que le défi, notamment sécuritaire, est énorme pour le pays hôte, d’autant que celui-ci partage de longues frontières avec le Burkina Faso et le Mali, deux pays en proie à une crise sécuritaire liée au terrorisme. C’est tout logiquement que les attentes sont fortes vis-à-vis des autorités ivoiriennes. Et elles devront, à tout prix, relever le défi de l’organisation pour offrir une belle fête à tous. »Et « pour s’assurer du succès de l’évènement, relève encore Le Pays, le gouvernement ivoirien n’a pas lésiné sur les moyens. Quelque 20.000 jeunes bénévoles, 17.000 membres des forces de l’ordre et 2.500 stadiers seront mobilisés pour la circonstance. À cela, on peut ajouter les ponts, les routes, les hôtels, les cités CAN pour loger les équipes, qui sont sortis de terre pour accueillir, dans des conditions optimales, la deuxième Coupe d’Afrique des Nations de l’histoire du pays. »Les joueurs égyptiens et sud-africains prophètes en leurs paysEnfin, question annexe à cette CAN, question posée par Le Monde Afrique, pourquoi les joueurs égyptiens et sud-africains sont-ils si peu nombreux à s’expatrier pour jouer notamment en Europe ? En effet, « contrairement à leurs adversaires du Maghreb et d’Afrique subsaharienne, on les croise rarement sur les pelouses européennes. » Alors pourquoi ? Réponse du Monde Afrique : « populaires et bien payés dans leur pays, la plupart des internationaux égyptiens et sud-africains préfèrent évoluer dans des clubs locaux. Pourquoi partiraient-ils ? Ils jouent dans les deux meilleurs championnats d’Afrique, les mieux organisés et les plus développés économiquement », souligne l’entraîneur français Denis Lavagne, qui a dirigé des équipes dans les deux pays. « On peut comprendre, souligne un autre entraineur interrogé par le journal, qu’un joueur payé 60.000 euros par mois en Égypte soit réticent à l’idée d’aller en Europe, où il devra s’adapter à une autre culture, à un autre climat, apprendre une autre langue, et s’imposer, au risque de compromettre sa place en sélection nationale. » En effet, souligne Le Monde Afrique, « dans les trois clubs les plus riches d’Égypte, certains internationaux peuvent gagner jusqu’à un million et demi d’euros par an, assortis de primes conséquentes, dans un pays où le salaire mensuel moyen n’est que de 250 euros. »
1/11/20244 minutes, 15 seconds
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À la Une: la réélection de Tshisekedi confirmée

En RDC, le président sortant Félix Tshisekedi a bien été réélu avec un peu plus de 73% des voix. Confirmation de la Cour constitutionnelle hier. Pas de surprise donc… ce qui n’empêche pas le quotidien Le Phare à Kinshasa de s’exclamer : « fini le suspense. Félix Tshisekedi se succède (donc) à lui-même. La Cour constitutionnelle a validé les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 20 décembre, proclamés par la Céni, la Commission Électorale Nationale Indépendante. (…) Il ne reste plus qu’à préparer la cérémonie de prestation de serment dont la date ne tardera pas à être précisée. »Législatives : 82 fraudeurs !Au-delà de la confirmation officielle de la réélection du président sortant, la presse congolaise se penche sur les irrégularités commises durant les élections législatives qui avaient lieu en même temps que la présidentielle.« Les dessous de la fraude aux législatives en RDC », titre ainsi le site congolais Politico. « Des proches du président Félix Tshisekedi et des opposants ont été pris la main dans le sac, tentant de frauder. (…) 82 tricheurs, des poids lourds y compris, sont tombés. Invalidés (par la Céni). Les uns ont carrément requestionné des machines à voter pour s’offrir des voix. Les autres ont envahi des Bureaux de vote pour faire pression, faisant ainsi voter en leur faveur. »Commentaire désabusé de Politico : « dans un Congo où tout le monde est prêt à vendre son frère pour du pain, il n’est point étonnant de se retrouver face à un scandale lorsqu’il s’agit de devenir député, de toucher 25 000 dollars par mois et de sortir ainsi de la pauvreté. »Médiocrité et délinquance morale…« Honte pour la classe politique congolaise », lance pour sa part le bi-hebdomadaire L’Observateur. « Ce qui est choquant, écrit le journal, c’est de constater que sur ces 82 députés invalidés figurent des personnes qui exercent encore des fonctions étatiques ou qui ont assumé de hautes fonctions dans notre pays. Ces personnages qui disposent de moyens financiers et matériels importants avaient la possibilité de battre campagne de manière transparente en convainquant les électeurs de voter pour eux. Mais non… En préférant recourir à la fraude et à l’intimidation, ils ont mis à nu la médiocrité et la délinquance morale de ceux qui nous dirigent. »Alors, certains contestent leur invalidation : comme Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville de Kinshasa et président du parti ACP, l’Alliance des Congolais progressistes. Ses proches, rapporte le site congolais 7 sur 7, affirment que rien ne prouve qu’il a triché et qu’il est victime d’un règlement de comptes politique…Défis en cascade…En tout cas, constate WakatSéra au Burkina Faso, « tout est sous contrôle pour Félix Tshisekedi » : « celui-ci aura encore dans les mains le gouvernail du bateau battant pavillon RDC pour cinq ans, et plus si affinités ». Et « le chapelet des défis qu’il aura à relever est bien long à égrener : instaurer la bonne gouvernance dans un État de droit, lutter contre la corruption et les détournements au sommet, restaurer la paix, faire chuter le mercure politique, recoller les morceaux du tissu social en lambeaux, dépolitiser et détribaliser l’administration, redonner vie à une économie anémiée aux mains de l’informel, faire profiter ses compatriotes des fruits du riche sous-sol du pays, se pencher sur les chantiers routiers afin de désenclaver bien des zones inaccessibles, mettre fin aux atteintes aux droits de l’homme et à la liberté d’expression, etc… Autant de priorités de ce second quinquennat que Félix Tshisekedi mettra un point d’honneur à relever, afin d’essayer de nettoyer les plaies purulentes d’un premier mandat encore sous le feu des critiques. C’est à ce titre, conclut WakatSéra, que la RDC pourra lui pardonner les élections contestées du 20 décembre dernier. »Le pari perdu de Denis MukwegeEn effet, pointe le Monde Afrique, « une partie de l’opposition morcelée continue de dénoncer en ordre dispersé un +coup d’État électoral" ». Le Monde Afrique qui revient par ailleurs sur le « pari perdu du prix Nobel Denis Mukwege. Le gynécologue "qui répare les femmes" n’a obtenu que 0,22 % des suffrages le 20 décembre, pointe le journal. Même dans son fief de Bukavu, il est arrivé troisième derrière Félix Tshisekedi et Moïse Katumbi. (…) Il y a des défaites qui ne se commentent pas, relève Le Monde Afrique. Depuis l’annonce, de son faible score, Denis Mukwege est quasiment silencieux. »
1/10/20244 minutes, 24 seconds
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À la Une: le nouveau visage de la Chinafrique

Le Monde Afrique fait le point sur les relations économiques entre la Chine et le continent : des relations qui sont « à un tournant comme l’illustre la chute spectaculaire des prêts chinois accordés aux pays subsahariens. Pékin est en retrait mais ses entreprises devraient continuer à aller de l’avant. »En effet, précise Le Monde Afrique, « après plus de vingt ans d’un activisme qui a placé l’ancien empire du Milieu en situation d’hégémonie économique au sud du Sahara, la dynamique est en train de se tasser. Une tendance illustrée par la chute brutale des prêts officiels chinois accordés aux pays subsahariens. En 2022, selon l’université de Boston, ceux-ci n’ont même pas atteint 1 milliard de dollars (920 millions d’euros), pour la première fois depuis dix-huit ans. (…) Autre indice : lors de l’Exposition économique et commerciale Chine-Afrique qui s’est tenue dans la province chinoise du Hunan en juin dernier, des projets ont été signés pour quelque 10 milliards de dollars, soit moitié moins qu’au dernier salon, en 2019. "Le temps de l’argent facile est révolu", confirme Thierry Vircoulon, chercheur associé à l’Institut français des relations internationales. »Une économie au ralenti…Alors, pourquoi cette soudaine sobriété ? Réponse du Monde Afrique : « Cette pondération trouve son origine dans les difficultés intérieures d’une Chine qui tourne au ralenti. Rattrapée par la crise immobilière, le chômage des jeunes et la baisse des exportations, la deuxième économie mondiale se convertit au réalisme budgétaire. L’ensemble du projet phare du président chinois, Xi Jinping, les "nouvelles routes de la soie", s’en ressent : dix ans après son lancement, les ambitions sont revues à la baisse un peu partout. Alors que les réserves de l’État s’amenuisent, Pékin ne veut pas se retrouver pris au piège de dettes insolvables chez ses partenaires. Y compris en Afrique, où la Chine est devenue le principal créancier bilatéral d’une poignée de pays comme la Zambie, l’Éthiopie ou le Kenya, dont certains sont aujourd’hui en défaut de paiement ou sur la voie du surendettement. »Toutefois, tempère Le Monde Afrique, la Chine reste « le premier partenaire commercial de l’Afrique, et ce, depuis 2009. Les chiffres sont édifiants. De 2000 à 2022, la valeur des échanges a été multipliée par près de trente, pour atteindre 282 milliards de dollars. »Niger: après son fils, le président Bazoum bientôt libéré ?À la Une également, la libération au Niger du fils du président Bazoum… « Salem Mohamed Bazoum n’est plus retenu prisonnier dans l’enceinte du palais présidentiel », pointe Jeune Afrique. Il « a bénéficié d’une autorisation de mise en liberté provisoire du tribunal militaire de Niamey ». Et il aurait « quitté le Niger pour le Togo. »Alors après le fils, le père ? Le président Bazoum vit en résidence surveillée depuis plus de cinq mois au sein du palais présidentiel de Niamey, rappelle le site panafricain. « Reclus avec son épouse, l’ancien chef de l’État nigérien est toujours détenu, sous la surveillance des hommes de son ancienne garde présidentielle et de celui qui fut leur patron, Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir en juillet dernier. En ce début d’année 2024, le sort du prisonnier, qui refuse de signer une quelconque démission, est donc toujours au centre des attentions. (…) Les discussions se poursuivent, croit savoir Jeune Afrique, entre la junte et la Cédéao, avec le président togolais, Faure Gnassingbé, dans le rôle d’intermédiaire. »Une délégation de la Cédéao devrait d’ailleurs se rendre d’ici la fin du mois à Niamey. « La Cédéao, qui continue d’appliquer des sanctions économiques au pays en représailles du coup d’État de juillet dernier, rappelle encore Jeune Afrique. La communauté régionale, si elle ne brandit plus sérieusement la menace d’une intervention militaire, a émis plusieurs exigences. La première d’entre elles est la libération de Mohamed Bazoum et des anciens ministres emprisonnés. »Nous saurons sans doute dans les jours qui viennent si la libération du fils est le prélude à celle du père…
1/9/20243 minutes, 42 seconds
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À la Une: le processus électoral contesté au Sénégal

Hier dimanche, « plusieurs candidats à l’élection présidentielle du 25 février ont formé en collectif pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme des injustices dans le traitement de leurs parrainages, rapporte le site Sénégo. Ces candidats, se décrivant comme "spoliés" et "injustement exclus", expriment une préoccupation profonde face aux anomalies observées dans la gestion de leurs dossiers de candidature et dans le fichier électoral ».Parmi ces recalés de la course à la présidentielle : l’opposant Ousmane Sonko, dont la candidature a été rejetée le 5 janvier par le Conseil constitutionnel.En effet, « le couperet est tombé, s’exclame Jeune Afrique. Au terme d’un interminable marathon judiciaire et administratif (…) : après avoir été plusieurs fois condamné, après avoir été radié, puis réinscrit sur les listes électorales, Ousmane Sonko a vu son dossier de candidature jugé "incomplet", et a été (donc) recalé ».Sonko, spectateur du scrutin ?En fait, note WalfQuotidien, « seulement neuf candidats sur 93 ont validé leur parrainage » pour l’élection présidentielle. Et « le travail de la commission de contrôle des parrainages du Conseil constitutionnel est remis en question, pointe le quotidien dakarois. De nombreux candidats doutent de sa fiabilité et surtout de sa base de travail, le fichier électoral ».Ainsi, pour Thierno Alassane Sall, président du parti La République des Valeurs, cité par WalfQuotidien, « à l’issue du premier tour de contrôle des parrainages, les plus sceptiques commencent à comprendre que ce système est conçu pour sélectionner les candidats à opposer au pouvoir ».Et finalement, l’un des plus sérieux opposants devrait rester sur la touche… « Ousmane Sonko n’est peut-être pas fini politiquement, relèveWakatSéra à Ouagadougou, mais sauf rebondissement de dernière minute, il risque bien d’être spectateur, peut-être de première loge, de cette élection qui aura des chances d’ouverture, vu que le président sortant n’y prendra pas part. Il ne reste plus à Ousmane Sonko, 49 ans, qu’à faire ses prières pour que le vainqueur de la présidentielle de février soit de son bord et lui organise un retour gagnant sur la scène politique. »Bientôt la CANEn attendant, les Sénégalais ont les yeux tournés vers la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34e Coupe d’Afrique des nations qui démarre ce samedi 13 janvier.Et « le Sénégal, champion d’Afrique, se prépare à défendre son titre, pointe le site Seneweb. À une semaine de leur entrée en matière face à la Gambie, les Lions disputent ce lundi un match amical de préparation contre le Niger (…). Une rencontre qui offre au sélectionneur, Aliou Cissé, l'opportunité de peaufiner les derniers détails avant d’entamer la compétition. (…) Les regards seront particulièrement tournés vers des joueurs clés tels que Sadio Mané. Cissé et son staff auront également l’opportunité de faire le point sur l’état de l'infirmerie des Lions, avec des joueurs tels que Boulaye Dia et Seny Dieng, blessés et susceptibles de manquer la compétition ».Les 10 joueurs à suivreEt puis à l’occasion de cette CAN, Le Monde Afrique donne un coup de projecteur sur « les dix footballeurs qui peuvent faire la différence » : « plus de 550 joueurs vont participer la compétition du 13 janvier au 11 février. Parmi eux, des stars comme Sadio Mané ou Mohamed Salah qu’on ne présente plus, mais aussi des jeunes prometteurs et d’illustres inconnus, qui le seront peut-être moins à la fin de la compétition. Car l’histoire rappelle que chaque phase finale de CAN a permis à des footballeurs de sortir de l’anonymat et de vraiment lancer leur carrière. »Alors voici ces 10 joueurs à suivre durant cette CAN, selon Le Monde Afrique, connus ou moins connus : Vincent Aboubakar du Cameroun, Victor Osimhen du Nigeria, l’Algérien Riyad Mahrez, le Marocain Hakim Ziyech, le Congolais Chancel Mbemba, mais aussi le Tunisien Ellyes Shkiri, Nicolas Jackson du Sénégal, Mohammed Kudus du Ghana, l’Égyptien Omar Marmoush et Bertrand Traoré du Burkina Faso.À lire aussiCalendrier et résultats de la CAN 2024
1/8/20244 minutes, 6 seconds
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À la Une: au Sénégal, la Cour suprême a rendu sa décision dans l'affaire Sonko

La Cour suprême a confirmé la condamnation à six mois de prison avec sursis de l'opposant Ousmane Sonko, pour diffamation envers le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang. Une annonce de la plus haute importance, à quelques semaines de l'élection présidentielle au Sénégal, précisément le 25 février prochain. « Cette condamnation rend-elle Ousmane Sonko inéligible ? », se demande le Soleil, qui rappelle qu'une peine de prison avec sursis de plus d'un mois, n'est pas compatible avec l'inscription sur les listes électorales. « En tout état de cause, conclut le Soleil, les chances de M. Sonko, dont les fiches de parrainages devraient être examinées, ce vendredi, de participer à l’élection présidentielle de février prochain, sont devenues minimes. » De son côté, Sénégo laisse planer le doute et reprend les propos de maître Ciré Clédor Ly, avocat d'Ousmane Sonko, selon lequel il ne faut pas « tirer de conclusions hâtives » après le jugement de la Cour suprême.Le Mali acquiert des dronesLes forces armées du Mali viennent de recevoir de « nouveaux équipements », annonce MaliJet. En l'occurrence, « trois stations complètes de drones », qui nous dit-on, « vont renforcer la montée en puissance des forces armées maliennes, mais s'inscrivent aussi dans la vision des autorités de la transition de lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes ». Maliweb s'intéresse également, à ces nouveaux équipements, et titre : « Des ailes pour la liberté : le rôle crucial des drones dans la reconquête malienne », ajoutant qu'une « révolution discrète mais cruciale prend forme dans le ciel. [...] Les drones, symboles d’une nouvelle ère sécuritaire, ajoute Maliweb, émergent comme des acteurs inattendus de la reconquête, tissant les fils d’une souveraineté nationale renforcée ».Des Palestiniens en République démocratique du Congo ?La RDC, en pleine période post-électorale, est interpellée sur l'éventuel « accueil de migrants palestiniens ». Politico précise que la RDC « dément toute négociation ou discussion avec Israël », concernant l'accueil de ces migrants. « Cette mise au point, ajoute Politico, fait suite à des informations rapportées cette semaine par certains médias évoquant la possibilité que la RDC accueille des migrants palestiniens. » Le ministre israélien de la Défense a récemment souhaité encourager les Palestiniens de Gaza à émigrer. C'est ainsi que le nom de la RDC comme pays d'accueil, a commencé à circuler, notamment dans le Times Of Israël. Information démentie, donc, par le gouvernement congolais.Oscar Pistorius sort de prison« Oscar Pistorius, un homme libre », titre the Star qui précise : « L'ancien athlète paralympique Oscar Pistorius, qui a passé plus de huit ans derrière les barreaux pour le meurtre de sa petite amie, Reeva Steenkamp, ​​rentrera chez lui ce vendredi (...) Pistorius est devenu éligible à la libération conditionnelle en mars 2023, après avoir purgé la moitié de sa peine de 13 ans et cinq mois pour meurtre. » Il s'agit d'une libération conditionnelle, ce qui signifie, ajoute the Star, « qu'il sera surveillé jusqu'à la date d'expiration de sa peine en 2029 ». Aucun détail ne sera livré aux médias, précisent les autorités sud-africaines, l'heure de sortie de prison d'Oscar Pistorius ne sera donc pas révélée, malgré l'intérêt que l'opinion publique a porté à ce fait divers, le meurtre de Reeva Steenkamp, abattue derrière la porte fermée de sa salle de bain, « aux premières heures de la Saint-Valentin 2013 », précise le journal. Les médias sud-africains seront donc privés de détails sur la nouvelle vie d'Oscar Pistorius, mais ils croient tout de même savoir qu'il passera son temps « dans un luxueux manoir de 12 lits sur 3 étages, appartenant à son oncle », dans la banlieue de Pretoria.
1/5/20244 minutes, 10 seconds
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À la Une: déconfiture pour l’opposition en République démocratique du Congo

Quelques jours après la proclamation des résultats provisoires, qui annoncent Félix Tshisekedi vainqueur de la présidentielle, seul un candidat – Théodore Ngoy – a déposé un recours auprès de la Cour constitutionnelle. « C’est comme s’ils s’étaient tous passé le mot », souffle Wakat Séra, à moins qu’ils aient « tous totalement déchanté par rapport à ces élections (…) qu’ils ont, à l’unanimité, qualifiées de "simulacre". »De toute façon, que pourraient-faire les opposants ? Deux options, souligne Le Pays : soit s’en remettre à la voie légale, auquel cas « ils seront sans doute déboutés », juge le journal ; soit recourir à la rue, mais alors, « il y a des risques énormes que [le pays] bascule dans la violence ». C’est aussi l’inquiétude que l’on lit entre les lignes chez Wakat Séra, avec cette interrogation : « Où seront réglés les différends électoraux si les candidats déçus tournent le dos à la justice ? »À moins qu’il n’y ait une troisième voie choisie par le principal opposant de Félix Tshisekedi, Moïse Katumbi, puisque celui-ci a, rappelle Aujourd’hui au Faso, annoncé qu’il agirait « pacifiquement », tout en « renâcl[ant] à entériner les résultats de la Céni ».Moïse Katumbi prend la parole au sujet du scrutinActualite.cd note qu’il s’exprimait « ​​​​​​​pour la première fois (…) depuis les élections du 20 décembre dernier ». Les propos rapportés par le site font, là encore, penser à une troisième voie puisque Moïse Katumbi a « appelé à résister à travers des "actions pacifiques et démocratiques" à mener par les forces sociales et politiques du changement », sans annoncer ni de date, ni de modalité d’action exacte.Ce qui est certain en tout cas, c’est que l’opposant rejette à nouveau les résultats de ce scrutin, comme d’ailleurs le processus électoral dans son ensemble. Alors, « ​​​​​​​est-il un mauvais perdant ou est-il en possession de preuves qui invalident la réélection de Tshisekedi ? », s’interroge Aujourd’hui au Faso. Quoi qu’il en soit, « la Céni ne peut pas se rétracter… ». Alors, Le Pays estime qu’il revient « ​​​​​​​au président (…) de savoir se montrer bon prince en ayant non seulement le triomphe modeste, mais aussi en se posant en se posant en rassembleur surtout que le pays est déjà en proie à une grave crise sécuritaire ».Crise sécuritaire évoquée par l’ONU dans un rapportUn document sur lequel revient Jeune Afrique ce jeudi matin et dans lequel le groupe d’experts des Nations unies affirme à nouveau que le Rwanda soutient les rebelles du M23. C’est, souligne le magazine, « la troisième fois en un peu plus d’un an ». JA va plus loin encore et dévoile que selon ce texte, « ​​​​​​​des éléments du M23 ont reçu une formation à l’académie militaire de Gako, au Rwanda ».Mais le rapport évoque aussi la coopération militaire entre la RDC et le Burundi, pointe JA qui rappelle que « ​​​​​​​depuis plusieurs mois, le M23 accuse les Forces nationales de défense du Burundi (…) de prendre part aux combats aux côtés de l’armée congolaise ». Des accusations contestées par l’armée burundaise. Pourtant, Jeune Afrique juge que « le rôle de Gitega demeure trouble » - notamment lorsqu’on sait que, alors que la forcé régionale est-africaine a subi de vives critiques de Kinshasa, le Burundi, qui fait partie de l’EAC, y a échappé.Et, affirme enfin JA, « plusieurs officiels congolais ont aussi confirmé que, malgré le départ de la force, des contingents burundais allaient demeurer sur le terrain ». Qu’importe : l’état-major et l’exécutif burundais se serrent les coudes et « ont nié auprès du panel onusien tout déploiement ». En attendant, les combats dans l’est se poursuivent et les appels à la paix s’enchaînent sans être entendus.Les jeunes talents du football ivoirien laissés sur le bancLe Monde Afrique met en lumière la situation des jeunes footballeurs en Côte d’Ivoire où les autorités, accuse le titre, « n’investi[ssen]t que peu dans le repérage et la formation de talents, laissant le champ libre à une foule de recruteurs peu scrupuleux ». Le quotidien a ainsi rencontré un quadragénaire, « ancien attaquant qui n’a, de son propre aveu, "jamais percé" » et ne possède « ​​​​​​​ni bureau, ni terrain, ni diplôme d’entraîneur » - à peine quelques dizaines de ballons.Pourtant, cela ne l’empêche pas de faire du football le cœur de son revenu : en fait, explique Le Monde Afrique, « il repère les bons joueurs lors des tournois de quartier, promet aux meilleurs (…) un destin de star du ballon rond avant de les vendre, le plus rapidement, au plus offrant ». Sauf qu’à l’arrivée, ces jeunes sont envoyés, pour la plupart, « ​​​​​​​en divisions inférieures », en Roumanie, en Albanie, en République tchèque ou encore en Asie. « ​​​​​​​La plupart galèrent, certains veulent rentrer, et presque tous lui en veulent », assène le quotidien.Et ce n’est pas un cas isolé : sur les 700 structures de formation ivoiriennes, la plupart fonctionneraient selon ce système. « Les ventes opaques des jeunes joueurs » seraient même devenues « un "système industrialisé" ». Le quotidien s’étonne de telles dérives dans un pays pourtant terre de foot et à quelques jours de la CAN. Pourtant, veut croire l’une des sources du quotidien, « il ne manque pas grand-chose pour faire de la Côte d’Ivoire un pays de foot avec une formation "digne de ce nom". L’essentiel est déjà là ».
1/4/20244 minutes, 5 seconds
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À la Une: l’accord de la discorde entre l’Ethiopie et la Somalie

Addis-Abeba et le Somaliland ont conclu, il y a deux jours, un accord-cadre : l’Éthiopie obtient l’accès à la mer, et en échange, elle s’engage à reconnaître cette république autoproclamée, région sécessionniste de la Somalie. Et cela ne passe pas du côté de Mogadiscio… au point que, raconte le Addis Standard, le pays « a rappelé son ambassadeur à Addis-Abeba (…) « pour consultations ». » Et puis il y a aussi eu une réunion d’urgence, et un communiqué condamnant cet accord… C’est en tout cas une surprise puisque Mogadiscio et le Somaliland « étaient convenus la semaine dernière de reprendre des négociations pour résoudre leurs différends, les premières depuis 2020 », rappelle VOA Afrique. Alors forcément, « la Somalie réagit vivement. »Il faut dire que pour les trois pays impliqués, cet accord touche à des valeurs fondamentales : le Somaliland, rappelle VOA, n’a « jamais [été] reconnu par la communauté internationale depuis qu’il a proclamé unilatéralement son indépendance de la Somalie en 1991. » Et à l’inverse, la Somalie considère la reconnaissance du Somaliland comme une violation de son intégrité territoriale.Un souhait de longue date de l’ÉthiopieCela faisait « des années », souligne VOA, que le pays « cherchait et revendiquait » un accès maritime – qui est « la ligne de vie du commerce national » estime le Reporter en Éthiopie. Au point que l’on a pu craindre ces dernières semaines des tensions armées, en raison notamment, rappelle le journal, « d’une série de déclarations litigieuses et conflictuelles du Premier ministre Abiy Ahmed. » Et même si celui-ci a depuis « déclaré qu’il était favorable à une résolution pacifique de la quête d’un port par l’Éthiopie, la controverse persiste. »Que le pays cherche un moyen de parvenir à ses fins n’est en tout cas pas une surprise puisque, comme le note le Addis Standard, les événements en ce sens se sont succédé : « en août l’an dernier, une délégation éthiopienne (…) s’est rendue à Hargeisa, la capitale du Somaliland, pour discuter d’options portuaires pour l’Éthiopie. » Puis, en novembre, le gouvernement a dévoilé « que l’Éthiopie négociait avec le gouvernement somalilandais pour obtenir un accès direct à un port maritime. » C’est donc maintenant chose faite.Profonde crise alimentaire en ÉthiopiePlus d’un an après la fin de la guerre civile, au Tigré, « 2 millions de personnes souffrent de malnutrition aigüe » apprend-on dans les colonnes du Monde Afrique… et la situation menace de s’étendre à la région voisine de l’Amhara. En cause : la sécheresse et le manque d’aide alimentaire. La région, « rocailleuse » et « habituée aux épisodes d’extrême aridité, » « a manqué la dernière saison des pluies. » Conclusion : « près de la moitié de la province n’a pas reçu de précipitations en été. »Maintenant, il faut attendre le prochain mois de juin pour espérer de l’eau… alors que la situation est déjà critique : le Addis Standard rapporte que, de source officielle, « rien qu’au mois de décembre, 400 personnes, dont 25 enfants, ont perdu la vie en raison de la famine » au Tigré – et en Amhara, ce sont 85.000 têtes de bétail qui ont succombé. « Près d’un million de personnes, réparties dans 43 districts de la région, sont au bord du précipice », alerte le journal.Une réaction gouvernementale en demi-teinteC’est en tout cas l’opinion de l’Addis Standard selon lequel « ni la réponse, ni le niveau d’inquiétude affiché par les autorités fédérales ne semblent correspondre à la rapide détérioration » de la situation alimentaire. Le Monde Afrique va même plus loin et juge que « le gouvernement fédéral (…) reste sourd [aux] appels au secours. » Plus encore, « les autorités éthiopiennes réfutent le terme » de famine, « accusant le Tigré de vouloir ‘politiser la crise’. »Pourtant, il y a urgence à reconnaître la gravité de la situation. « Échouer à le faire (…) va significativement entraver la réponse à la catastrophe. Des millions sont au bord de la mort. » Alors, le Addis Standard lance un ultime appel au gouvernement : « arrêtez de vous chamailler sur la sémantique, et déclarez l’urgence nationale (…) avant qu’il ne soit trop tard. »
1/3/20243 minutes, 54 seconds
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À la Une: Succès Masra sort de l’opposition au Tchad

« Le Succès du général Deby ! » titre Wakat Séra, non sans ironie… le Succès du président de transition, c'est donc M. Masra, président du parti les Transformateurs et désormais Premier ministre du pays. Il succède à Saleh Kebzabo, l’ancien chef de gouvernement qui a rendu son tablier après l’adoption d’une nouvelle Constitution, conformément à ce qu’imposait la loi fondamentale. C’est donc lui qui aura la délicate mission, souligne Tchad Infos, « de mener la dernière phase de [la] transition et de rétablir l’ordre constitutionnel. » Une étape d’autant plus difficile à manœuvrer, estime le journal, dans un « contexte tendu » marqué par « les divisions au sein de la classe politique. »Des signes annonciateurs Des signaux « perceptibles, juge Wakat Séra, dès lors que le général Mahamat Idriss Déby a laissé rentrer à la maison, le 3 novembre dernier, son opposant le plus virulent. » Car Succès Masra vivait en exil, depuis près d’un an, forcé de quitter le Tchad après une manifestation de son parti ayant tourné au massacre.Autre signal d’importance, pointe Aujourd’hui au Faso : « l’appel de Masra envers ses ouailles à voter ‘oui’ au référendum » au sujet d’une nouvelle Constitution, fin décembre. Et puis, se souvient Wakat Séra, Succès Masra lui-même avait affirmé, « dans une de ses interviews à la presse, (…) : ‘plus jamais les impossibilités ne feront partie de notre vocabulaire.’ »Virage à 180 degrés donc pour l’ancien opposant, signe que ce dernier « a récemment adopté une nouvelle stratégie politique » indique Tchad Infos. En fait de stratégie, il s’agit tout simplement de realpolitik, estime de son côté Aujourd’hui au Faso… en acceptant de rejoindre les rangs de la majorité, le nouveau Premier ministre « étoffera son carnet d’adresses, se fera un petit trésor de guerre, certains de ses affidés entreront au gouvernement », bref pour le journal burkinabè, « les Transformateurs gagnent sur toute la ligne. » Vraiment ? Wakat Séra n’en est pas si sûr… au contraire, il y a de quoi interpréter sa désignation comme « un piège savamment monté par le chef de la transition pour tuer toute velléité de prise de pouvoir par son opposant dans le futur. »Des réactions mitigées Au sein de la majorité tout d’abord puisque, relève Tchad Infos, l’ancien Premier ministre Saleh Kebzabo et certains de ses alliés « auraient souhaité voir [Succès Masra] répondre de ses actes devant la justice. » Et, quelle que soit la stratégie du chef des Transformateurs, elle lui vaut aussi d’être « sous l’œil critique de l’opposition et des observateurs internationaux », grimace Tchad Infos.Mise en garde similaire chez Wakat Séra : attention à celui « qui retournera sa veste à la moindre occasion » … car « les populations ne [lui] feraient plus confiance. » Et l’opposant a beau mettre en avant la nécessité de la réconciliation nationale, sa décision « passe mal. »Reste à savoir comment Succès Masra va utiliser les nouvelles prérogatives dont il dispose, lui qui est, prévient Aujourd’hui au Faso, « désormais coresponsable de ce que fera la Transition. » En bref, comme se le demande Wakat Séra : « Succès Masra sera-t-il un opposant Premier ministre ou un Premier ministre opposant ? »À la une également, Claude Pivi toujours introuvable L’ex-ministre guinéen, jugé pour son implication dans le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, s’est volatilisé début novembre de la prison centrale, et depuis, plus rien. Pourtant, fût un temps où, sourit amèrement Le Monde Afrique, « il n’était pas difficile de trouver Claude Pivi à Conakry » : il suffisait de se rendre dans son bureau de ministre de la sécurité présidentielle. Une époque révolue : deux mois, quasi-jour pour jour, après son évasion, Claude Pivi court toujours… au point que les autorités ont mis en place d’importants moyens pour le retrouver – une récompense de 500 millions de francs guinéens et même un numéro vert.Alors comment expliquer que « le colosse », dont tous les Guinéens connaissent le visage, reste invisible ? Le Monde Afrique souligne que « Claude Pivi reste craint des Guinéens, mais aussi du pouvoir en place », notamment grâce à une réputation « construite dans les guerres qui ont secoué les pays voisins » rappelle le quotidien. Une image qui continue d’inquiéter, particulièrement parmi ceux qui ont témoigné à visage découvert au procès du massacre du 28-Septembre. Un homme « redouté par le pouvoir » et « terrifiant pour les survivants (…) du ‘lundi noir’ » … condamnés à attendre.
1/2/20244 minutes, 19 seconds
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À la Une: pas de pause électorale pour les violences dans l’Est de la RDC

Radio Okapi relaie le SOS de la population de Saké. Ce carrefour du Nord-Kivu vit au quotidien dans l'ombre des groupes armés. La nuit dernière, deux directeurs d'école y ont été abattus. Les deux victimes revenaient de Goma, les poches pleines de leur salaire.Une horreur parmi d'autres dans les médias congolaisCinq villageois tués près de Rutshuru. Dix morts en une semaine près de Béni. Quatre morts sur les hauts plateaux du Sud-Kivu dans les combats entre les milices rwandophones banyamulenge et leurs ennemis maï-maï. Des décomptes macabres et autant d'appels à l'aide éclipsés par l'attente des résultats de la présidentielle.Et dans ce contexte d'insécurité, l'armée officialise l'arrivée de nouvelles forces étrangères, rapporte Actualite.cd. Des soldats malawites, tanzaniens et sud-africains vont combattre aux côtés des FARDC. Un contingent sous mandat de la communauté des États d'Afrique australe, dont les effectifs et la zone de déploiement ne sont pas connus. Une mission toutefois : lutter contre les groupes armés qui « perturbent la paix dans l'Est ».Les drones, nouvelle arme des terroristes en AfriqueLe Monde Afrique nous explique comment les petits appareils sans pilote sont devenus un nouvel outil de la menace terroriste. Des machines télécommandées et dotées de caméra, essentiellement utilisées pour planifier des attaques... Il y a près de quatre ans, les miliciens shebab ont pu reconnaître le terrain avant de lancer un assaut contre une base américaine, à la frontière entre le Kenya et la Somalie. Trois militaires américains avaient été tués.Depuis, l'usage des drones s'est répandu sur le continentAu Nigeria, l'organisation État islamique en Afrique de l'Ouest lance régulièrement ces « quadricoptères » pour surveiller les mouvements de l'armée. Une utilisation facilitée par « des coûts dérisoires » et une « technologie accessible ». Désormais, les experts redoutent des versions plus menaçantes : le coût de transformation d'un drone de loisirs en drone capable de transporter des explosifs serait de 3 000 euros à peine.Comment les technologies numériques bouleversent les vies des AfricainsLe magazine en ligne Rest of World fait sa rétrospective en cette fin d’année.Deux histoires à lire ou relire : le média de la Tech dans les pays en développement s'arrête au Nigeria, à la frontière camerounaise, où des habitants de la ville de Calabar s'organisent en groupe WhatsApp pour acheter de la nourriture en gros et ne plus subir l'inflation. L'an dernier, les prix alimentaires ont bondi de plus de 20% dans le pays. Mais grâce à des achats groupés et coordonnés via l'application de messagerie instantanée, les habitants parviennent à faire des économies.Rest of World nous amène aussi au Kenya, où l'explosion de l'intelligence artificielle met à mal les étudiants. Les élèves des universités américaines ne font plus appel à leurs services pour écrire leurs exposés. Au Kenya, 70% des travailleurs indépendants en ligne vivent de la rédaction d'articles ou de services de traduction. C'est donc tout le secteur de la « tricherie académique » qui subit l'arrivée de ChatGPT et ses avatars, et de leur capacité à pondre des dissertations à la demande.Le bout du tunnel en vue pour les étudiants de l’UCAD ?Alors que l'on célèbre le centenaire de la naissance de Cheikh Anta Diop, l'université qui porte son nom va voir une reprise des cours, révèle Le Quotidien. Ce sera entre le 3 et le 31 janvier 2024, d'après un communiqué du doyen de la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH). Cette décision devrait provoquer un effet domino dans les autres facultés, analyse Le Quotidien, et ce alors que le campus pédagogique de l'UCAD est fermé depuis six mois à la suite des manifestations de soutien à l'opposant Ousmane Sonko. Reste à savoir ce qu'en pensent les autorités sénégalaises, à l'approche de la présidentielle du 25 février 2024. Un scrutin auquel Ousmane Sonko compte participer malgré son placement en détention.
12/29/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: coup de frein sur les relations entre l’Algérie et le Mali

« Les reconfigurations stratégiques au Sahel […] n’ont pas seulement évincé la France, elles ont aussi fragilisé » les rapports entre les deux pays, constate Le Monde Afrique.Les deux pays vivent un début de crise diplomatique autour de la convocation, par les autorités maliennes, de l’ambassadeur d’Algérie à Bamako. En fait, par ce geste, le Mali lui-même répondait à Alger. « Bamako entendait, retrace Tout sur l’Algérie, protester contre des rencontres tenues à Alger quelques jours plus tôt entre les autorités algériennes et des groupes rebelles du nord du Mali » ; et puis, « Bamako n’a pas apprécié, croit savoir le journal algérien, le tapis rouge déroulé à Mahmoud Dicko, […] en bisbille avec les dirigeants du nouveau régime ». Pour Bamako, il s’agit d’ingérences dans ses affaires, voire d’hostilité, puisque les tensions sont vives ces derniers mois entre le gouvernement et les mouvements rebelles de l’Azawad, dans le nord.L’accord de paix d’Alger de 2015 en périlUn accord qui était « déjà fragile », souligne Sahel Tribune au Mali, même si « la reconnaissance du rôle crucial d’Alger dans la médiation pour la paix persiste ». Ce compromis signé en 2015 visait à « isoler les insurgés touaregs des groupes jihadistes », ce qui explique que l’Algérie ait régulièrement reçu des chefs rebelles ces dernières années. Mais, analyse Le Monde Afrique, « ces contacts sont devenus plus sulfureux aux yeux du gouvernement malien à mesure que celui-ci reprenait l’offensive, au fil de l’année, dans le nord du pays », avec l’aide des miliciens du groupe Wagner et au nom de l’intégrité territoriale.Tout sur l’Algérie voit en fait, dans l’attitude de Bamako, rien de moins que la « volonté des nouvelles autorités [du Mali] de remettre en cause le plan de paix. Sinon, s’interroge le journal, comment expliquer leur offensive de novembre dernier à Kidal ? » Une analyse que ne partage évidemment pas Sahel Tribune… Comme en miroir, le journal malien se questionne, lui, sur le rôle diplomatique de l’Algérie, car selon le titre, « ​​​​​​​la résurgence récurrente des hostilités » sème des doutes sur « ​​​​​​ l’efficacité du modèle et de l’approche méthodologique du médiateur sur la longue durée ». Peut-être faudrait-il, suggère encore Sahel Tribune, que « ​​​​​​​la résolution d’un conflit aussi labyrinthique » soit « dirigée par des acteurs non étatiques capables de dépolitiser le conflit » ?Ces turbulences profitent au MarocC’est même « ​​​​​​​une aubaine » pour Rabat, juge Le Monde Afrique, qui « ​​​​​​​entend bien jouer sa partition au Sahel afin de contrer son rival de l’Est ». TSA de son côté, enrage de cette volonté marocaine de « se déployer davantage dans cette région ». Le journal y voit même une tentative de « "parasiter" les efforts de l’Algérie pour trouver une solution à la crise au Mali ».Et le calendrier s’y prête : samedi 23 décembre, Marrakech accueillait une rencontre ministérielle sur l’influence des pays du Sahel. Une rencontre au cours de laquelle, rapporte Le Monde Afrique, « le ministre malien des Affaires étrangères […] n’a pas tari d’éloges sur ‘l’initiative fraternelle’ » du pays en faveur de ses voisins sahéliens. Il faut dire que l’intervention du Maroc fait les affaires de Bamako, qui représente, reconnaît TSA, « une formidable opportunité pour sortir de l’isolement ».Le Niger lui aussi tisse de nouveau des liens diplomatiquesOn l’a appris mercredi 27 décembre : le port autonome de Cotonou a levé l’interdiction des importations de marchandises censées parvenir au Niger. Une décision dont se félicite L’Événement Niger et qui « ​​​​​​​laisse entrevoir une lueur d’espoir que les choses vont s’arranger progressivement pour les Nigériens, par qui les sanctions sont difficilement vécues ».Le journal fait référence aux sanctions prises par la Cédéao après le coup d’État du 26 juillet, qui ont notamment eu pour conséquence la fermeture des frontières entre le Bénin et le Niger. Attention : ces frontières restent fermées. La décision du port permet simplement que des marchandises soient de nouveau stockées dans les hangars.Il n’empêche : pour L’Événement, il pourrait s’agir d’une « ​​​​​​​preuve de bonne foi », de la part de l’un des membres de la Cédéao, pour inciter les autorités nigériennes à « des gestes d’apaisement et à accéd[er] à certaines des exigences de l’organisation ». D’autant qu’il y a quelques jours, le président du Bénin, Patrice Talon, a déclaré vouloir normaliser rapidement ses relations avec le Niger. Affaire à suivre...
12/28/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: bilan des élections générales en RDC

Après un scrutin où rien ne s’est déroulé exactement comme prévu, chacun voit midi à sa porte : l’opposition veut rejouer le vote alors que les observateurs, pointe Jeune Afrique, voient « le verre à moitié plein » et « tentent de relativiser l’impact des nombreux dysfonctionnements constatés lors des opérations de vote ».Des dysfonctionnements assez importants pour que le vote se poursuive lundi 25 décembre, cinq jours après la date prévue du scrutin. Mais là encore, les autorités choisissent d’y voir du positif, puisque, comme le raconte Actualite.cd, « pour Denis Kadima, président de la Céni, le vote au-delà du calendrier électoral permet à tout Congolais de voter », ce qui explique que les opérations « se poursuivr[ont] jusqu’à ce que toutes les circonscriptions électorales aient voté ». Le même Denis Kadima qui, apprend-on un peu plus loin, dans Actualite.cd toujours, « a (…) salué l’esprit démocratique du peuple congolais » et a appelé ce dernier à « ne pas céder aux manipulations ».À lire aussiÉlections en RDC: dans l'attente des résultats, un climat de contestation s’installe dans l'oppositionL’opposition mécontenteUne contestation « peu surprenante » selon Jeune Afrique de l’opposition qui, tance Objectif Infos, « ne jure que par l’annulation du scrutin ». Moïse Katumbi, principal candidat d’opposition, a ainsi rejoint Denis Mukwege ou Martin Fayulu, lui qui, au départ, « revendiquait la victoire en dépit des irrégularités constatées » rappelle Jeune Afrique. Quant à la Commission électorale, elle n’est pas épargnée : on apprend ainsi, dans les colonnes d’Objectif Infos toujours, que la Lucha, mouvement d’opposition, « appelle (…) à la démission du président de la Céni Denis Kadima », qu’elle aimerait par ailleurs voir traduit en justice pour « amateurisme, incompétence et entrave au processus électoral ».Pourtant, les diverses missions d’observation déployées sur tout le territoire sont beaucoup plus mesurées : toutes « confirment les dysfonctionnements » mais « paraissent déterminées à relativiser leurs conséquences sur la crédibilité des résultats », entre la mission de l’Union africaine qui « estime que les élections se sont terminées sur une note positive », les observateurs de l’Afrique australe qui saluent une atmosphère « calme et paisible », et certaines missions religieuses qui jugent que « les irrégularités constatées le jour du vote ne sont pas de nature à ''affecter la poursuite des autres étapes liées aux opérations'' ».Quant à la mission d’observation menée par la Cenco et l’Église du Christ au Congo, elle « refuse à ce stade de se prononcer ». Une prudence de mise… vu l’influence de ces deux organisations.À lire aussiRDC: le président de la Céni répond aux déclarations de l'archevêque de Kinshasa sur les électionsSénégal: en vue des élections, Ousmane Sonko contourne l’administrationLe chef du Pastef, leader de l’opposition, toujours derrière les barreaux, a fait déposer lundi 25 décembre sa candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel. Une façon de contourner les obstacles rencontrés auprès des autorités – l’impossibilité, notamment, d’obtenir les fiches de parrainage requises. « Une étape cruciale » et surtout « un acte audacieux », estime Senego, intervenu à la dernière minute, puisque ce mardi 26 décembre 2023 marque le dernier jour pour déposer son dossier. Bref, l’histoire, qui dure depuis des mois, va « de rebondissement en rebondissement », soupire Wakat Séra, ce dernier événement en date représentant, en « ce lundi [25 décembre 2023] de Noël, (…) un cadeau pour les partisans de l’opposant ».À lire aussiSénégal/Présidentielle: Ousmane Sonko a déposé son dossier de candidature au Conseil constitutionnelUn geste qui soulève de nombreuses questionsD’abord parce qu’on ne sait pas exactement comment ce dossier a pu être déposé, les proches d'Ousamne Sonko « refusant de divulguer [qui] a effectué cette démarche, gardée depuis dimanche [24 décembre 2023] dernier ». Une discrétion « délibérée », croit savoir Senego, « pour détourner l’attention de l’administration centrale », que le camp Sonko accuse d’obstruction.Et puis, il y a les questions d’ordre juridique, que rappelle Wakat Séra : « Quelle sera la portée de ce dribble magistral (…) ? Le Conseil constitutionnel est-il en droit de recevoir un dossier qui n’a pas obtenu l’aval de l’administration ? » Et, dans la mesure où la justice doit encore se prononcer au sujet de la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales, « qu’en sera-t-il de cet autre blocage ? »Bref, malgré cette étape, « le chemin (…) est encore bien long pour Ousmane Sonko », conclut Wakat Séra. Alors que les élections, elles, approchent : ce sera le 25 février 2024.À lire aussiÉlection présidentielle au Sénégal: les dossiers de candidatures réceptionnés aussi à Noël
12/26/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une : En Guinée, les préoccupations économiques au centre des fêtes après le drame du dépôt de Conakry

12/25/20233 minutes, 31 seconds
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À la Une: le jour (de vote) sans fin en République démocratique du Congo

Les opérations devaient s’achever avant-hier, mercredi, à 17 heures. Finalement, tard cette nuit, certains Congolais étaient encore au bureau de vote. Et pour cause, relate Jeune Afrique : depuis mercredi matin, « les retards n’ont fait que s’accumuler, alors même que l’affluence des électeurs était au rendez-vous. » Le Phare confirme que, d’après des agents de la Commission électorale, « certains ont voté [mercredi] au-delà de 20h ou encore près de 23h, (…) marqués à la culotte par les témoins des candidats, dont certains ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans les bureaux de vote. » Une prolongation critiquée par l’opposition, pour qui ce délai supplémentaire est « hors-la-loi du vote » écrit Wakat Séra et qui « sauf miracle » rejettera les résultats du scrutin.Mais ça y est ! Cette fois, c’est fini. Radio Okapi reprend cette phrase de la Céni hier : « vendredi, nous n’ouvrirons plus les bureaux de vote »… c’est désormais, comme l’écrit Le Phare, « l’heure du suspense. »Dans certains bureaux de vote, le dépouillement a commencéEn raison des retards expérimentés par certains bureaux de vote, c’est un peu la « cacophonie » note Jeune Afrique, « chaque camp étant déterminé à faire circuler, au plus vite, sur les réseaux sociaux, les estimations en sa faveur. » Quant à la Céni, elle a promis de publier les premiers résultats dès aujourd’hui.Wakat Séra fait la moue face à cette « précipitation qui peut paraître bien suspecte pour des élections aussi laborieuses dans leur organisation. »Une circonspection que JA tient à calmer d’entrée de jeu : « l’affichage des résultats bureau par bureau était l’une des exigences de l’opposition, seule manière selon elle de juger de la transparence du processus. » Le Phare de son côté s’enthousiasme même de cette rapidité, une première puisque « dans le passé, on prenait deux semaines pour publier les premiers résultats de manière brute. »L’attente des résultats succède donc à l’attente devant les bureaux de vote… encore un peu de patience !Également à la Une, les suites de l’affaire Norbert Zongo au Burkina FasoOn l’a appris jeudi : la France a abrogé le décret d’extradition concernant François Compaoré, principal suspect dans l’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo, il y a 25 ans.Pour rappel pourtant, signale Wakat Séra, c’est bien la France qui, en 2020, « avait autorisé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. » Sauf qu’entre-temps, Paris a « embouché la même trompette que la Cour européenne des droits humains » selon laquelle une extradition exposerait François Compaoré à la violation de ses droits fondamentaux.De quoi ajouter de l’eau « au moulin des contempteurs de la France », grimace Aujourd’hui au Faso, car « beaucoup, qui auraient aimé le voir menotté et se défendant devant la justice à Ouagadougou, ne [seront] pas satisfaits. » Les deux pays sont désormais « en quasi divorce », leurs relations se sont gravement dégradées cette dernière année… et, prévoit le journal, la décision de ne pas extrader François Compaoré « rend encore plus corsées les relations France-Burkina. » Mais attention : cette décision ne signe pas la fin du procès. Car même si c’est « le clap de fin du chapitre de l’extradition », ce n’est pas « celui du jugement par contumace. »       Une question : comment Vladimir Poutine reprend-il en main Wagner sur le continent ?Question à laquelle Jeune Afrique tâche de répondre ce vendredi au travers d’une longue enquête. On se souvient de cette image du drapeau du groupe de mercenaires russes, hissé haut sur le fort de Kidal au Mali. « Un symbole de victoire », un « message » adressé aux détracteurs des groupes, mais aussi un avertissement clair, estime JA : « Wagner est indispensable, et entend le montrer. » Une façon aussi de dire que malgré la mort de son chef historique, Evgueni Prigojine, cet été, le groupe paramilitaire n’a pas dit son dernier mot.En fait, au Mali, « le nombre de mercenaires présents a même légèrement augmenté depuis août », expose le magazine. Et puis, surtout, le groupe sort de l’ombre : terminées, « les missions et réunions secrètes à Moscou, Bamako ou Bangui. » Désormais, les responsables russes se déplacent au grand jour sur le continent. Là encore, assène JA, « le message est clair » : le Kremlin a repris les rênes et veut le faire savoir.Changement de visage donc, mais pas de méthodes ; ni au Mali, ni en Centrafrique, où le magazine constate que « le dispositif mis en place par Wagner (…) n’a quasiment pas changé » depuis la mort de son cofondateur. « La tête a été coupée, mais le corps fonctionne encore », raconte une source au magazine. Dit autrement : tout change pour que rien ne change.
12/22/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: des élections chaotiques en RDC

Cela faisait des semaines que l’inquiétude montait quant à l’organisation du scrutin, ces craintes ont finalement été confirmées : la journée électorale d’hier, mercredi 20 décembre, a été « chaotique » pour de nombreux journaux et observateurs – Le Monde Afrique, Jeune Afrique… le terme se retrouve aussi dans les colonnes d’Actualite.cd.Retards d’ouverture, difficultés d’acheminement du matériel, parfois des violences... les « dysfonctionnements » ont été nombreux. Le Monde Afrique raconte ainsi les obstacles rencontrés dans plusieurs bureaux de Kinshasa : toujours pas de vote à 14 h dans le quartier Binza Delvaux ; des coupures d’électricité empêchant de lancer les machines à voter électroniques, arrivées déchargées (machines qui par ailleurs « étaient défectueuses dans 45 % des bureaux », note le quotidien) ; dans le quartier Basoko enfin, les électeurs étaient forcés d’attendre à l’ombre de gradins, puisque « à 15 heures, les machines n’étaient pas encore arrivées, pour une raison mystérieuse. »Et la capitale est loin d’être la seule à être concernée : « à Kisangani, raconte Actualite.cd, les électeurs sont toujours présents au centre de vote à la tombée de la nuit, utilisant des lampes torches » ; à Tshikapa, dans le Kasaï, Radio Okapi évoque de son côté une agression contre des agents de la Céni, une partie de la population « soupçonnant des agents (…) de vouloir modifier le vote ou de bourrer les urnes dans certains centres de vote. »Malgré tout, les élections tenues dans de nombreux bureaux Jeune Afrique le concède : même si les exemples de dysfonctionnements « sont loin d’avoir été des cas isolés, » « ils ne peuvent résumer à eux seuls la situation d’un pays qui compte plus de 75.000 centres de vote. » Par ailleurs, plusieurs journaux, dont Le Phare, se félicitent pour la motivation des électeurs et particulièrement que « le scrutin présidentiel a suscité le plus d'engouement », par rapport aux élections législatives et locales.Le Phare qui, dans un autre éditorial, va plus loin et, contre toute attente, se réjouit que les « prophètes de malheur » aient été « désillusionnés » : le site admet bien « quelques pépins techniques enregistrés par-ci par-là », quelques retards, mais martèle que « les élections se sont normalement déroulées sur l’ensemble du territoire national. »Prolongation du vote ce jeudiEt c’est bien le signe que tout ne s’est peut-être pas entièrement déroulé comme prévu. Cette mesure a été prise pour permettre aux électeurs, dont les bureaux de vote n’ont pas ouvert hier, de quand même pouvoir se prononcer.Sauf que cette décision suscite de nombreux questionnements. D’abord parce qu’il n’y a pas de cadre légal pour couvrir ce genre de situations. Ensuite, car, comme le déclare dans Jeune Afrique un membre de la mission d’observation de la conférence épiscopale nationale, les observateurs « n’ont pas mandat pour accompagner des élections chaotiques. » Et puis, le magazine s’interroge : « le prolongement du délai dans certains endroits suffira-t-il à permettre à tous les bureaux qui n’ont pas pu ouvrir le 20 décembre de le faire le 21 ? »Bref, soupire JA, « un large flou entoure désormais la suite du processus. »Des doutes sur la légitimité du scrutinC’est ce que craint, en tout cas, une bonne partie des observateurs, d’autant que l’expérience, dans d’autres pays, permet de craindre des débordements. « La RDC n’a pas le monopole de ces irrégularités », commente L’Observateur Paalga qui embraie : « ces dysfonctionnements entachent systématiquement la crédibilité des chiffres sortis des urnes », et peuvent entraîner « des crises post-électorales dont l’ampleur est souvent imprévisible. »Il y a ceux qui craignent des cafouillages, des erreurs dans le comptage des votes ; et puis il y a ceux qui s’inquiètent de fraudes : ainsi d’une opposition qui est, croit savoir Le Monde Afrique, « persuadée que les organes d’organisation, de contrôle et de certification du vote sont inféodées au pouvoir. » Radio Okapi rapporte d’ailleurs que, dans une déclaration commune, « cinq des dix-neuf candidats à la présidentielle  (…) exigent la réorganisation des élections générales en RDC », avec une commission électorale remaniée pour l’occasion.À ce stade, le président de la Céni, Denis Kadima, a écarté toute prolongation supplémentaire du scrutin. Mais chacun reste sur le qui-vive et attend les prochains développements. Car, grimace enfin Le Monde Afrique, « c'est un peu comme dans la théorie du chaos : difficile de prévoir l'impact de petits problèmes initiaux sur le résultat final ».
12/21/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: les habitants de Conakry sous le choc après l'explosion d'un dépôt de carburants

Au moins quatorze personnes ont perdu la vie dans l'explosion d'un dépôt de carburant du port de la capitale guinéenne. Près de 200 personnes ont aussi été blessées. « Que s'est-il passé » ? La question formulée par Wakat Séra en Une est en fait celle qui anime la population, un peu plus de 24h après l'impressionnant accident. Le Monde Afrique décrit ainsi les « façades d'immeubles ravagées par le souffle de l'explosion et [l]es maisons effondrées » et surtout, cette « immense colonne de flammes et de fumée [qui] a dominé la capitale une bonne partie de la journée ».« Qui, ou quoi, est responsable » de cet accident ? Pour l’instant les autorités n’ont pas avancé de cause, il va falloir attendre le résultat des enquêtes lancées par le gouvernement. D’ici là, Le Pays en est réduit à se demander si « ce drame […] est d’origine accidentelle ou criminelle ».La plupart des journaux privilégient la première option, mettant en avant, comme Aujourd’hui au Faso, « le stationnement anarchique des camions-citernes dans la zone qui est à l’origine de cet incendie ». Même piste évoquée chez Wakat Séra qui pointe vers les autorités un doigt accusateur : « Comment laisser cohabiter un danger aussi important, comme les dépôts et camions citernes remplis d’hydrocarbures, avec les hommes ? »La responsabilité de l’exécutifL’incident réveille le souvenir de l’explosion au port de Beyrouth, en août 2020, en raison d’un stock de nitrite d’ammonium. Ce qui « pose le problème de stockage des produits sensibles et surtout la nécessité, pour les pouvoirs publics, de prendre toutes les mesures de sécurité ». La dangerosité du dépôt de carburant était effectivement connue : « Dire que cela fait des années que les populations demandent […] la délocalisation de ce dépôt qui ne devrait avoir sa place que loin d’elles », se lamente Wakat Séra.Et puis, cet incident met aussi en avant le manque de moyens. C'est peu dire, estime Guinée News, que la « riposte anti-incendie se passe de manière laborieuse […] faute de moyens humains et logistiques ».Quant à la prise en charge des sinistrés, une série de mesures ont été prises par le gouvernement, allant de la gratuité des soins pour les blessés à la fermeture des écoles par sécurité. Wakat Séra ironise sur ces remèdes prescrits « par le médecin après la mort ». Heureusement, se réjouit Guinée News, qu’ « une grande chaîne de solidarité » s’est mise en place « de manière spontanée, grâce à la mobilisation de[s] citoyens ». Plusieurs personnes ont trouvé refuge dans une mosquée, et, raconte Le Monde Afrique, les blessés ont même pu compter sur « une campagne de dons du sang » organisée sur l’esplanade de cette même mosquée.Mais attention à ne pas trop exploiter cette docilité, prévient Guinée News : « ​​​​​​​les Guinéens ont beau être dociles et résilients » lorsque la situation aura trop duré, « ​​​​​​​les risques de convulsions sociales deviendront plus grands ». « ​​​​​​​Au gouvernement, donc, de savoir raison garder. »J-1 avant les élections générales en RDCUn scrutin qui s’annonce « chaotique », grimace Le Monde Afrique, un véritable défi logistique impliquant « de savoir dompter la démesure » dans un pays comptant 44 millions d’électeurs sur une surface de 2,3 millions de km², alors même que, pointe le quotidien, la RDC « est dépourvue d’un réseau routier continu et le fleuve Congo est loin d’être l’autoroute aquatique qu’il pourrait devenir ». Sans compter que 100 000 candidats sont sur la ligne de départ.Et puis, tous les journaux s’accordent à le dire : le scrutin a lieu « dans un climat politique extrêmement clivé ». Actualite.cd revient ainsi sur ces « attaques, parfois ad hominem ​​​​​​​»tandis que Jeune Afrique observe avec appréhension ce « ​​​​​​​dernier virage sous tension avant le vote ». Un climat faisant craindre au magazine des violences postélectorales, d’autant que, « ​​​​​​​pendant cette campagne, les doutes sur la transparence du processus électoral n’ont pas faibli ». Et puis il y a enfin les problèmes sécuritaires, avec plusieurs centaines de milliers de personnes privées de vote dans l’est du pays. Le président sortant, Félix Tshisekedi, serait donc bien inspiré, estime Actualite.cd, « ​​​​​​​d’adresser à la population congolaise un message de paix ». Après tout, il est encore chef de l’État… et donc, « ​​​​​​​garant de la nation ».
12/19/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: les électeurs tchadiens se sont rendus aux urnes

Les électeurs tchadiens étaient en tout cas invités à se rendre aux urnes pour le référendum autour d'une nouvelle Constitution. Mais en dépit de plusieurs semaines de campagne, peu de votants ont fait le déplacement, y compris dans la capitale, rapporte Ial Tchad. Que ce soit, rapporte le journal, « dans le 2e arrondissement, dans le 3e, le 6e ou encore le 9e arrondissement de Ndjamena, pas d'électeurs alignés : il n'y a que les agents de bureau de vote avec quelques observateurs » qui entourent les urnes et les bulletins. Un agent rencontré par le site raconte que « sur 439 électeurs inscrits, il n'y a qu'une trentaine de votants ».Il s'agit même, poursuit une source interrogée par Tchad Infos, d'un « désert électoral », véritable « désaveu des Tchadiens ». Et une chose est sûre, indique Wakat Séra : on est bien « loin des 80% escomptés par les maîtres militaires par intérim du Tchad ! » et ce « malgré les moyens financiers et matériels » ainsi que « le large ratissage opéré au sein des partis politiques, des chefs traditionnels et de la société de façon générale ». Alors, même si les chiffres de participation ne sont pas encore connus, pour Tchad Infos, « le manque d'engouement constaté (...) suscite des préoccupations quant à la légitimité des résultats » qui découleront de ce vote.Plusieurs journaux croient déjà connaître les résultatsPour de nombreux titres dont L'Observateur Paalga au Burkina Faso, c'est sûr : « Les résultats de ce référendum seront sans surprise, le "oui" étant sûr de l'emporter. » Oui à la proposition de nouvelle Constitution qui défend un État unitaire, face à des fédéralistes appelés à boycotter en masse le scrutin. L'Observateur, dans le fond, est du même avis que ses collègues tchadiens : pour « la sincérité du scrutin, le sérieux des acteurs politiques (...), et la réalité de l'exercice démocratique du pouvoir, (...) il faudra repasser ». Mais qu'importe. « Les apparences seront sauves » et surtout le pouvoir fait « avec ce référendum, de grands pas vers la légitimation républicaine de son pouvoir. »Et ce d'autant plus que le gouvernement de Mahamat Idriss Déby a pu bénéficier d'un soutien inattendu : celui de l'opposant Succès Masra, pendant longtemps l'un des plus farouches critiques du pouvoir. Il faut dire, analyse Wakat Séra, que, poursuivi par la justice tchadienne, Succès Masra « n’a dû son retour à Ndjamena qu’à des négociations avec le régime de transition dirigé par le général Mahamat Idriss Déby ». Du coup, poursuit le titre, « son revirement pour le "oui" au référendum a vite été considéré comme un retour de service rendu, au profit du pouvoir de la transition ». Mais il y a peut-être du positif à en tirer, conclut le journal burkinabè : « Il faut […] espérer que la nouvelle Constitution contribue à accélérer la fin de la transition. »Élections générales en RDCPlus que quelques heures avant la fin de la campagne en vue du triple scrutin de ce mercredi. Et malgré les rumeurs de report, liées aux difficultés logistiques rencontrés par le pouvoir, Le Phare Online précise que la Céni a souhaité « tordre le cou aux rumeurs » et « ​​​​​​​confirmer la tenue des élections générales ». Pas d’inquiétude. Le Phare précise encore que « ​​​​​​​le déploiement des kits électoraux est effectué à environ 95% sur l’ensemble du territoire national ».Bref, tout est réuni pour que la vingtaine de candidats clôturent leur campagne ce soir – de toute façon, rappelle Jeune Afrique, le président sortant Félix Tshisekedi « tient fermement à ce que le calendrier soit respecté » car, croit savoir le magazine, « ​​​​​​​il espère effacer les doutes qui continuent d’entourer le vote de 2018 ». Des doutes qui ont « ​​​​​​​pollué les premières années de son mandat… »Un caillou dans la chaussure du président sortant aussi : l’ombre de Joseph Kabila, qui conservait, rappelle Le Monde Afrique, « ​​​​​​​à l’heure de l’intronisation de Félix Tshisekedi, une représentation parlementaire conséquente », lui donnant un « poids politique » conséquent. Et même si l’ancien président, taiseux, garde désormais le silence… Le Monde Afrique se prépare à une éventuelle réapparition. Forcés à faire « l’exégèse de ses silences, livrés à eux-mêmes », les partisans de l’ancien chef d’État continuent d’espérer, d’autant que Joseph Kabila s’est récemment, et publiquement, réconcilié avec Moïse Katumbi, l’un des principaux challengers du sortant. Bref, conclut un observateur, même si « ​​​​​​​Joseph Kabila est affaibli (…) il a de beaux restes ». À bon entendeur.
12/18/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: les derniers rebondissements de l'affaire Ousmane Sonko...

C'est à la Une de tous les journaux sénégalais ce vendredi matin… la réintégration de l'opposant Ousmane Sonko sur les listes électorales qui semble ouvrir la voie à sa participation à l'élection présidentielle de février prochain. Toutefois, ce n'est pas si simple... Car l'État sénégalais a décidé de faire appel de cette décision judiciaire rendue hier, qui, comme le rappelle Seneweb a été annoncée « moins de 15 jours avant la clôture des dépôts des dossiers de candidature en perspective de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ». Et « les prétendants à ce scrutin ont jusqu’au 26 décembre pour déposer leur dossier devant la Cour constitutionnelle ».Le délai est donc très court, mais les avocats des deux parties ne sont pas d'accord sur la suite à donner à la décision annoncée hier. « Le recours n'est pas suspensif », a déclaré Maître Ciré Clédor Ly, l'un des avocats d'Ousmane Sonko, à sa sortie de l'audience. Et il ajoute : le code électoral est très clair : « Lorsque le juge rend sa décision, cette décision doit être immédiatement exécutée ».  Autrement dit, précise Seneweb, « c'est une manière de couper court aux arguments de ceux qui avancent l'hypothèse selon laquelle le maire de Ziguinchor ne peut être réintégré qu'à la prochaine révision des listes électorales ». Il ne pourrait alors participer à l'élection présidentielle de 2024.De son côté, Le Soleil précise quels sont les arguments de l'État, avancés par ses avocats : « la décision du tribunal n'étant ni définitive, ni exécutoire, Ousmane Sonko reste radié des listes électorales ». Des avocats qui ne baissent pas les bras et ont décidé de se pourvoir en cassation : en conséquence, la décision du tribunal d’instance de Dakar (...) « Ousmane Sonko reste radié desdites listes jusqu’à ce que la cause soit définitivement jugée ».Un feuilleton judiciaire à rebondissementsIl est même loin « de connaître son épilogue », selon Dakaractu qui pose la question. « Ce pourvoi en cassation venant des avocats de l’État prolonge le suspens malgré l’espoir des militants de Sonko, mais n’ouvre-t-il pas un boulevard vers un court délai qui pourrait conduire à une forclusion ? » autrement dit, l'impossibilité, pour Ousmane Sonko, de faire valoir ses droits devant la justice.Ce n'est bien sûr par l'avis des partisans d'Ousmane Sonko. Dans Dakar Matin, Ayib Daffé, mandataire de l'opposant, fait savoir qu'il compte se rendre à la DGE, la Direction générale des Élections, le plus tôt possible, pour récupérer les fiches de parrainage. Il ajoute, sur les ondes de RFM : « cette décision nous conforte dans notre position que la radiation du candidat Ousmane Sonko était précipitée, arbitraire, illégale, irrégulière et sans motif. Une radiation politique qui, dit-il, n’était pas fondée sur le droit ».Une affaire qui intéresse au-delà des frontières du Sénégal. Ainsi, en Côte d'Ivoire, l'Infodrome rappelle tout d'abord qu'Ousmane Sonko est actuellement en prison, mais il ne semble pas douter de ses chances de participer à la prochaine élection présidentielle, avant d'estimer qu'il a eu « gain de cause ».Enfin, Tribune Sahel parle « d'un revirement judiciaire en faveur d'Ousmane Sonko ».  Mais, ajoute le site d'information, « les semaines à venir s’annoncent cruciales, avec un possible appel de l’État en cassation ». Tribune Sahel, très intéressé par la politique sénégalaise, « mêlée d'intrigues judiciaires et d'enjeux démocratiques ». « La saga judiciaire d’Ousmane Sonko continue », nous dit-on, « suscitant des développements captivants pour les citoyens sénégalais et les observateurs internationaux, dans une dynamique propre au paysage politique contemporain. »
12/15/20234 minutes, 1 second
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À la Une: en Afrique, réactions en demi-teinte après l’accord à la COP28

L’accord a été arraché hier matin, mercredi, de haute lutte, et a été salué par de nombreux observateurs : pour la première fois, le texte final parle d’énergies fossiles, de transition hors de ces systèmes… mais pour beaucoup de journaux du continent, c’est insuffisant. « Ces sommets sur le climat finissent toujours, comme des montagnes, par accoucher de petites souris » maugréée Le Pays, qui en veut pour preuve que le texte final « ne parle plus de ‘sortie’ du pétrole, du gaz, et du charbon, un thème qui a été des mois durant le leitmotiv de plus d’une centaine de pays. »La question des énergies fossiles a tout de même été au cœur des discussions, au détriment du continent, dénonce Le Monde Afrique. D’abord, car ce sujet soulève des inégalités : « si dans les débats tendus des dernières heures, l’attention s’est focalisée sur l’hostilité des gros pays producteurs, analyse Le Monde Afrique, la présidence émiratie a aussi dû entendre le refus du continent de ne pouvoir utiliser ses ressources naturelles, alors que la moitié de sa population reste privée d’accès à l’énergie. »Le sujet des responsabilités passé à la trappe Ainsi de « l’impact disproportionné de la crise climatique sur l’Afrique », qui devait, souligne Le Monde Afrique, être « ‘explicitement’ reconnu dans l’accord final. » Conclusion : « il n’en a rien été. » Pourtant, « les émissions historiquement cumulées de gaz à effet de serre du continent représentent 3 % » seulement du total mondial. Aujourd’hui au Faso détaille : « l’Afrique affiche la plus faible consommation d’énergie primaire par habitant dans le monde » avec des chiffres près de 20 fois moins élevés que ceux des États-Unis.  Reprenant les termes d’un document envoyé par le groupe Afrique au patron de la COP, Sultan al-Jaber, Jeune Afrique pointe de son côté qu’il est « non seulement irréaliste, mais aussi injuste, d’attendre des pays en développement qu’ils supportent le fardeau de [la] transition » hors des énergies fossiles, alors même que de nombreux pays africains font face à des dettes extrêmement élevées.Quelques dispositifs de compensationD’abord avec la mise en œuvre du fonds pertes et dommages ; ensuite, car les participants ont donné leur feu vert pour tripler la capacité de production mondiale d’énergies renouvelables. Des compensations donc « promises au pays pauvres (…) qui subissent de plein fouet l’appétit d’ogre des nations riches » éructe Wakat Séra, pour qui cela reste une absurdité : « l’essentiel n’est-il pas, plutôt, d’arrêter l’émission des gaz à effet de serre ? » Bref, pour le journal burkinabè, cette COP de Dubaï n’est « qu’une foire de plus. » En témoigne, ironise-t-il, la quantité d’énergie dépensée pendant ce sommet, « à travers la meute d’avions qui a traversé la planète, (…) les climatiseurs et cuisines des hôtels et des lieux de réunion qui ont tourné à plein régime, etc. »Il semblerait presque, conclut le journal, que tout soit fait « pour que les mots des COP ne puissent jamais venir à bout des maux de la terre. »En RDC, le compte à rebours s’accélère avant les élections généralesPlus que six jours avant ce scrutin d’envergure ! Sur la façade de la Commission électorale à Kinshasa, le décompte s’affiche en grand… et dans le pays, les candidats s’affairent. Sauf qu’à moins d’une semaine du scrutin, demeure cette interrogation, formulée par Jeune Afrique : les 44 millions d’électeurs du pays « pourront-ils tous voter ? »Le magazine se fait l’écho de l’inquiétude, qui, croit-il savoir, « ne cesse de croître dans les rangs de la Ceni, du gouvernement, et de la communauté internationale. » En cause : les problèmes logistiques qui entravent la livraison du matériel dans les bureaux de vote.Machines à voter, procès-verbaux, bulletins de vote : autant d’outils qui risquent de ne pas arriver à destination à temps, en raison particulièrement « de moyens aériens très limités », raconte Jeune Afrique.Pour faire face, apprend-on, l’exécutif pourrait donc se tourner vers un appui pourtant sur le départ : la Monusco, la mission de l’Onu dans le pays. Encore déployée dans trois provinces de l’est, cette force pourrait élargir son aide… elle a en tout cas « été informée des difficultés de la Céni. » Céni qui, de son côté, continue de faire façade et l’assure : « les élections auront bel et bien lieu le 20 décembre. »
12/14/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: encore une étape dans le marathon judiciaire d’Ousmane Sonko

Après avoir fait preuve de patience, il va falloir… faire preuve de patience. Censé se prononcer hier sur la réintégration d’Ousmane Sonko sur les listes électorales, le tribunal de Dakar a mis la décision en délibéré jusqu’à demain. Démarrée en février 2021, cette saga commence à « s’étire[r] en longueur » souffle Jeune Afrique, et ce n’est peut-être pas terminé : « en cas de décision défavorable, (…) les avocats de l’opposant auront la possibilité de faire appel ». Auquel cas, «  l semble peu probable que l’affaire puisse être jugée devant la Cour suprême avant le 26 décembre ». La saga pourrait donc recommencer pour une saison supplémentaire.Dakar Matin veut voir dans cet interminable marathon le signe du « courage » et de la « résilience » d’Ousmane Sonko, qui incarne même, selon le journal, « le vent du changement longtemps attendu » face à « des années d’injustice ».Pour la défense d’Ousmane Sonko, une tentative de l’empêcherDe fait, rappelle JA, la décision « conditionne l’éligibilité de l’opposant à la présidentielle de février », et les délais sont serrés : le verdict tombera « moins de deux semaines avant la date de fin de dépôt des candidatures », là encore, en admettant qu’il n’y ait pas d’appel. Et cette élection, insiste Dakar Matin, « représente un moment crucial, où chaque coup porté contre [Ousmane Sonko] résonne comme un affront à la démocratie. »D’où la crainte de nouvelles échauffourées en cas de décision défavorable. Pour Aujourd’hui au Faso, à ce stade, « tout le monde retient son souffle et espère un dénouement sans encombre », après les violences provoquées par la condamnation de l’opposant à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse au mois de juin. « Va-t-on, poursuit le titre burkinabè, de nouveau assister à des scènes de guérillas urbaines dans les rues de Dakar et d’autres villes du Sénégal ? »À lire aussiSénégal: le tribunal reporte sa décision sur la légitimité ou non de la radiation de Sonko des listesDans tous les cas, estime Dakar Matin encore, cette affaire met en lumière la nécessité de restaurer le contrat social entre le peuple et la justice : cette dernière « est censée être l’instrument qui garantit l’équité et l’application égale des droits ». Et lorsque cet instrument est perçu comme inéquitable, « marqué par des "deux poids deux mesures" », c’est toute la paix sociale qui est remise en cause, avance le journal. Une lourde responsabilité pèse donc sur le tribunal, prévient Dakar Matin : « l’institution judiciaire est cruciale pour restaurer la confiance, et maintenir l’intégrité de notre nation. »Au Burkina Faso, les 25 ans de la mort de Norbert ZongoEt il s’agit là aussi, accuse L’Observateur Paalga, d’un « interminable feuilleton politico-judiciaire ». Vingt-cinq ans donc que le journaliste burkinabè, directeur de publication de L’Indépendant, a été retrouvé mort, alors qu’il enquêtait sur la mort du chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ancien président Blaise Compaoré. Un quart de siècle plus tard, la « longue quête de justice (…) n’a pas abouti », ce qui fait dire à Wakat Séra que cela fait « 25 ans que Norbert Zongo ne repose pas en paix. »Pourtant, retrace L’Observateur Paalga, les moyens étaient là : « face à l’onde de choc créée » par la mort du journaliste, « le pouvoir fut obligé de consentir la mise en place d’une Commission d’enquête indépendante » qui a accouché d’un rapport pointant vers six suspects. Mais cela ne suffit pas à rendre justice, et, accuse Wakat Séra, « de parodies de procès en non-lieu », la vérité « totale » sur ce qui s’est déroulé ce 13 décembre 1998 reste inconnue.Le rôle potentiel de la France pointé par les journauxEt pour cause : la justice française n’a, jusqu’à présent, pas permis l’extradition de François Compaoré, principal suspect dans l’affaire. Sauf que, rappelle Aujourd’hui au Faso, « si à un moment (…) on a eu l’impression que c’est la France qui bloquait ce dossier, (…) tout cela semble être derrière nous car le 3 mars 2020 [Paris] a décidé qu’il était extradable ». C’est à présent du côté de la Cour européenne des droits de l’homme que cela coince, puisque L’Observateur Paalga rappelle que d’après la CEDH, l’extradition de François Compaoré « entraînerait des conséquences d’une gravité exceptionnelle sur sa sécurité et son intégrité. »Et pour cause : depuis les deux coups d’État vécus par le pays, « les assurances données sous Roch Marc Christian Kaboré se sont effondrées ». Il n’empêche : pour le journal, dans un contexte où « de nombreux nuages sont en train de s’amonceler au-dessus de la liberté de la presse pour laquelle Norbert Zongo » s’est battu, mettre un point final au feuilleton judiciaire renfermerait tout un symbole.À lire aussiBurkina Faso: 25 ans après la mort de Norbert Zongo, une volonté de justice intacte
12/13/20234 minutes, 19 seconds
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À la Une: le référendum constitutionnel au Tchad

Plus que cinq jours avant l'heure de vérité pour la nouvelle Constitution. Le texte, rappelle Jeune Afrique, « instaurerait une limitation de mandats présidentiels à deux quinquennats, mais doit surtout consacrer la forme unitaire et décentralisée de l’État », n’en déplaise à des partis comme le FAR qui, raconte Ialtchad, continuent de faire campagne pour le « non » et surtout de prôner « la fédération, ses avantages et son intérêt pour le Tchad. »Une idée qui séduit depuis des années dans le pays, particulièrement dans le sud où, raconte JA, « flotte depuis de nombreuses années un vent de contestation. Et de fédération. »Des enjeux importants pour le pouvoirD’autant que ce référendum fait office d’épreuve du feu pour le régime de transition de Mahamat Idriss Déby : il s’agit, assure Wakat Sera, du « véritable premier test de popularité » pour la junte, après une transition qui, selon le journal burkinabè « n’a que trop duré » et « met sous les feux de la contestation » le pouvoir en place.Aujourd’hui au Faso va dans le même sens et pointe que « pour de nombreux analystes », le régime chercherait, par ce référendum, « à légaliser et légitimer son pouvoir » ; une forme de « toilettage de la loi fondamentale » en réalité destiné « à faire passer la pilule », suppose encore le site burkinabè.D’une formule radicale, mais aussi limpide, un ministre interrogé par Jeune Afrique résume ainsi la situation : « ce référendum, c’est un peu le premier tour de la prochaine présidentielle. »Un soutien inattendu pour la junteInattendu, mais peut-être aussi crucial : le soutien de Succès Masra, patron des Transformateurs. Fraîchement rentré d’exil, lui-même défenseur, pendant longtemps, du système fédéral, l’opposant a appelé à voter « oui » hier en meeting.Comment expliquer ce revirement ? Wakat Séra suppose qu’il s’agit peut-être, simplement, « d’un renvoi d’ascenseur » au pouvoir de transition, qui a renoncé (« pour l’instant en tout cas » précise le journal) aux poursuites contre l’opposant. En clair, le comportement de Succès Masra risque, prédit le titre burkinabè, d’apporter « de l’eau au moulin de ceux qui le suspectent d’avoir passé un ‘deal’ avec le régime de Déby fils. » Pour Aujourd’hui au Faso, il s’agit en fait, tout simplement, de « realpolitik » : « obtenir un quitus pour revenir au pays (…), mener allègrement ses activités politiques, tout ceci à une contrepartie » persifle le journal.Quelles que soient ses raisons, le patron des Transformateurs a « eu raison » d’appeler à voter oui, conclut Wakat Séra : « retarder l’avènement de la nouvelle loi fondamentale, c’est maintenir le Tchad en mode régime d’exception encore pour un temps indéfini ». Mieux vaut souhaiter aux tchadiens « une constitution comme cadeau de Noël. »Une enquête sur des migrants interceptés au large de Malte par une milice libyenneLes autorités maltaises et européennes coopèrent-elles secrètement avec le fils du maréchal Haftar ? Pour Le Monde Afrique, qui a participé à une enquête collaborative de Lighthouse Reports, la réponse est simplement oui.D’après le quotidien, « à plusieurs reprises, les forces armées maltaises et l’agence européenne de gardes-frontières Frontex ont livré » à la milice Tareq ibn Ziyad, dirigée par Saddam Haftar, « les coordonnées GPS de bateaux cherchant à rejoindre l’Europe ». Objectif : éviter d’avoir à prendre en charge ces migrants sur le sol européen. Mais résultat : « l’interception des migrants et leur envoi forcé vers la Libye, où ils sont victimes de mauvais traitements », des jours d'emprisonnement, de torture et de sévices.Une attitude en violation du droit internationalOui, car, rappelle Le Monde Afrique, la surface maritime mondiale est divisée en « zones de recherche et de sauvetage (…) définies par les Nations unies pour déterminer quels pays sont responsables des secours en mer ». Mais un haut fonctionnaire maltais admet « collabor[er] avec les garde-côtes libyens » via « des moyens de surveillance » ou « des formations ». Alors même que les autorités savent les dangers encourus par les personnes interceptées en Libye – des risques allant des tortures au trafic d’êtres humains.Alors, en public, les autorités de Malte et de l’UE se bouchent le nez : « Haftar (…) n’est pas un interlocuteur approprié pour nous » disent-elles au Monde. Et en privé ? « Le militaire est bien courtisé par Malte et l’Italie », martèle le quotidien.Avec un objectif : endiguer le nombre d’arrivées de migrants. Quel qu’en soit le prix.À écouter aussiTchad: l’opposant Succès Masra change de cap et appelle à dire «oui» à la nouvelle Constitution
12/12/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: le rideau est retombé sur le 64e sommet de la Cédéao à Abuja

Un sommet largement consacré à la situation au Niger ! Les sanctions contre le pays du pouvoir du général Tiani sont maintenues… mais l’organisation ouest-africaine a tout de même ouvert la porte des discussions avec les putschistes. Position d’équilibriste adoptée bon gré mal gré par l’instance, « fragilisée par ses divisions internes et très sévèrement critiquée par sa propre opinion », croit savoir Le Pays, instance qui n’a donc eu d’autre choix que de mettre « beaucoup d’eau dans [son] vin » sans pour autant donner « un blanc-seing aux putschistes nigériens ».Même analyse du côté de La Nouvelle Tribune : le journal béninois estime que « les choses semblent bouger » dans un contexte géopolitique changeant, marqué par l’approche « des puissances mondiales telles que la Chine, la Russie et des nations du Golfe [ayant] opté pour une approche de respect de la souveraineté du Niger, privilégiant le dialogue ».Pourtant, accuse de son côté Mouryya Niger, le sort de l’ex-président Mohamed Bazoum importe plus à la Cédéao que celui « des populations qu’il gouvernait ». Le titre invective ainsi une Cédéao « totalement sourde aux nombreux appels » à lever les sanctions ainsi qu’aux « supplices des populations civiles ». En cause : l’organisation a posé comme condition préalable à toute discussion, la libération « sans délai » de l’ancien président.À lire aussiLa Cédéao maintient ses sanctions contre le Niger mais ne ferme pas la porte au dialogueLa Cédéao tente de lancer des discussionsEt l’organisation a pour cela désigné des messagers que seront le Bénin, la Sierra Leone et le Togo. Le pays de Faure Gnassingbé a en effet, salue Aujourd’hui au Faso, « su se positionner dans ce délicat dossier » puisque, rapidement après le putsch du général Tiani, alors que la Cédéao avait enfilé « sa tunique de père fouettard », le chef de l’État togolais « a eu le flair de cultiver [une] sorte de neutralité », notamment en rendant rapidement visite aux nouveaux tenants du pouvoir nigérien.  Mais il y a un problème, soulevé par Wakat Sera : même si « le CNSP se sent très proche du Togo, (…) il n’en est pas de même pour le Bénin » dont le président Patrice Talon a pu se montrer favorable à l’option d’une intervention militaire. En témoigne, ajoute Le Pays, la fermeture des frontières en vertu de laquelle les marchandises « transitent par Lomé et non par Cotonou ». Malgré tout, Wakat Séra veut garder espoir : « ce qui est certain », croit savoir le journal, c’est qu’avec Faure Gnassingbé, les deux parties « pourront compter sur un interlocuteur qui veillera sur les liens du dialogue ».À lire aussiNiger: le général Tiani visite Lomé deux jours avant un sommet de la Cédéao pour parler des sanctionsJ-9 avant la présidentielle en République démocratique du CongoEt toujours deux candidats au-dessus de la mêlée : le sortant Félix Tshisekedi, et l’opposant Moïse Katumbi, auquel plusieurs candidats se sont ralliés. Pour Le Phare, le premier suscite sur son passage « scènes de liesse, concerts de klaxon, embouteillages » et même « paralysie des activités sans qu’il y ait une quelconque décision décrétant une journée chômée » ; pour le Congo Libéré au contraire, le favori est bien l’ex-gouverneur du Katanga, dont le succès est tel que, juge le titre, « rarement (…) aura-t-on assisté à une telle communion entre un homme politique et la population ».Plus neutre, Jeune Afrique se contente de signaler qu’il est crucial pour les candidats d’enregistrer des succès à Kinshasa qui est, rappelle le magazine, « de loin la province qui compte le plus grand nombre d’électeurs », avec « plus de cinq millions d’inscrits ». Or, sur ce plan-là, le magazine pointe que « près de dix mille personnes » se sont rassemblées dans la capitale pour assister à la prise de parole de Moïse Katumbi, et ce, malgré plusieurs heures d’attente.À écouter aussiMartin Fayulu: «Ce n’est ni l’argent, ni la tricherie qui doivent voter»L’opposant face aux polémiquesIl y a d’abord le débat autour de la « congolité », rappelle Aujourd’hui au Faso, thèse selon laquelle « il faut avoir ses deux parents congolais pour pouvoir postuler pour la magistrature suprême », or le père de l’opposant est grec. Mais le titre burkinabè évacue cet argument qui, moque-t-il, sent « la peau de banane, le coup bas » et surtout est « indigne de personnalités visant à gouverner le pays ».Mais Moïse Katumbi a aussi été critiqué pour la détention supposée d’un passeport diplomatique zambien, qui lui a valu des accusations « de ne pas être congolais », rappelle Jeune Afrique. La population « attend des explications » renchéritLe Phare, car elle est en droit « de connaître à fond tout celui ou toute celle qui veut accéder à la magistrature suprême ». Les électeurs ont encore huit jours pour se faire une idée.À lire aussiÉlections en RDC: en meeting à Goma, Félix Tshisekedi promet «la libération totale» du Nord-Kivu
12/11/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la Cour de justice de la Cédéao déboute le Niger

Il est ici question de la levée des sanctions de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) réclamée par Niamey. L'évènement Niger détaille les arguments du président du tribunal de la Cour de justice de la Cédéao : la requête est jugée « irrecevable », notamment parce que ceux qui représentent actuellement l'état du Niger, sont des militaires qui ont pris le pouvoir par la force, et ne sont donc pas reconnus par la Cédéao et par tous les protocoles que le Niger a signés, a estimé la Cour de justice.Mouryyaniger de son côté parle du « blackout de la Cour de justice de la Cédéao sur le pays du général Tiani. Beaucoup de pères fondateurs de l'organisation communautaire régionale vont se remuer dans leur tombe », ajoute Mourrya qui pose la question : « Est-ce un devoir d’ingratitude de la part d’un organe judiciaire issu d’une institution régionale communautaire fondée à Abuja en 1975 par des militaires ayant tous pris le pouvoir d’État par la force dans leurs pays ? » Mouryyaniger ne cache pas son désaccord face à la décision de la Cour de justice de la Cédéao : « L’instance judiciaire de l'organisation régionale vient conforter la décision des chefs d’État pour davantage aggraver les sanctions sévères et illégales contre les populations que la justice communautaire n’examinera même plus. »Les pays de la région commentent la décision judiciaireC'est ainsi qu'Aujourd'hui au Faso rappelle que les avocats du Niger avaient « soulevé le fait que les sanctions étaient trop drastiques pour les populations à cause du manque de nourriture, médicament et électricité ». Le quotidien remarque aussi que cette décision de justice « intervient à trois jours d’un sommet de la Cédéao, au cours duquel, le plat de résistance sera Mali-Burkina-Niger, pays "putschés", lesquels avec l’Alliance des États du Sahel sont en train de vouloir s’émanciper de la Cédéao ».Le Niger, il en est encore question, avec le Mali, au sujet des liens fiscaux avec la France. Les deux pays ont en effet décidé de « rompre » ces liens fiscaux, annonce bamada.net. Le site d'information malien reprend leur argumentaire : « Les présidents de la transition, le colonel Assimi Goïta du Mali et le général Abdourahamane Tiani du Niger, ont pris cette décision afin de préserver les intérêts supérieurs de leurs peuples respectifs. Cette résolution, stipulent les autorités, s’inscrit dans la vision de renforcement de la souveraineté nationale et de préservation des intérêts économiques fondamentaux des deux pays. »« Langue de travail »Sahel Tribune se fait l’écho de la « redéfinition des langues officielles au Mali et au Burkina Faso. Le Burkina Faso écrit une nouvelle page de son histoire constitutionnelle en reléguant le français au statut de "langue de travail" ». Une décision approuvée avec enthousiasme par Sahel Tribune qui évoque « un virage audacieux. La nation s’apprête, ajoute le site d'information, à hisser les langues nationales au rang de langues officielles, marquant ainsi une révolution linguistique et institutionnelle ».RDC : élection présidentielle en ligne de mireMais pour mener à bien la préparation de ce scrutin, le 20 décembre, il faut des moyens. C'est ce que rappelle la commission électorale nationale indépendante (Céni), qui réclame des avions et des hélicoptères « pour le déploiement du matériel », nous dit actualité.cd.Le site d’information rappelle qu'à « pratiquement moins de deux semaines de la tenue des élections en RDC, la Ceni est encore à la recherche des moyens logistiques pour déployer des kits électoraux. Elle a lancé un appel urgent à l’endroit du chef de l’État Félix Tshisekedi pour solliciter quatre Antonov et dix hélicoptères ».
12/8/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: des questions autour de l’affaire Martinez Zogo

Une semaine après la remise en liberté avortée de Maxime Eko Eko et de Jean-Pierre Amougou Belinga, deux des principaux suspects dans l’assassinat du célèbre journaliste, une semaine donc après le « piteux spectacle » de cet épisode, écrit Le Pays, on apprend dans les colonnes de Jeune Afrique que la justice camerounaise a un nouveau personnage dans le viseur : Stéphane Martin Savom.« Avec la convocation de [ce dernier], proche de l’influent Ferdinand Ngoh Ngoh, l’affaire pourrait prendre un nouveau tournant », croit savoir le magazine panafricain. Car pour rappel, Ferdinand Ngoh Ngoh n’est autre que le secrétaire général de la présidence ; et selon les informations de JA, « Stéphane Martin Savom aurait (…) servi à plusieurs reprises d’intermédiaire » entre ce dernier et Martinez Zogo. De quoi donner « une nouvelle tournure politique à l’enquête », murmure Jeune Afrique.De nombreuses zones d’ombre à éclairerCette proximité n’est pas le seul élément intrigant dans le profil de Stéphane Martin Savom. Ce dernier vivrait avec une femme, capitaine au sein des renseignements camerounais, et qui travaillait, « jusqu’à l’éclatement de l’affaire Martinez Zogo, révèle Jeune Afrique, sous les ordres de Justin Danwe, le principal suspect dans l’assassinat du journaliste ».À ce stade, il ne s’agit que d’une piste explorée par la justice. Il n’empêche : conjuguée à l’imbroglio autour de Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga, cela fait beaucoup d’interrogations sur le rôle de la politique dans cette affaire. « L’hypothèse que des pressions aient été exercées sur la Justice n’est pas à exclure », considère ainsi Le Pays, qui n’a qu’une certitude : « Tout cela fait désordre. »Visite de Brice Oligui Nguema au CamerounLe général putschiste devenu président de la transition gabonaise a rencontré hier mercredi Paul Biya. « L’occasion, analyse le Journal du Cameroun, d’aborder les questions se rapportant au retour à la démocratie au Gabon »ainsi que « les sujets relatifs à la CEEAC », la communauté économique sous régionale dont le Gabon a été suspendu après le putsch de cet été. En somme : une simple « visite de raison », estime Le Pays, inscrite dans la droite ligne des déplacements précédents en Guinée équatoriale, au Congo, en RDC ou encore au Tchad. De manière plus lyrique, Cameroon Tribune se réjouit que « le président de la transition gabonaise vient sans doute puiser à la source de la sagesse » de Paul Biya.Outre ces considérations, c’est aussi l’occasion, salue L’Union, au Gabon, d’ « injecter du sang neuf dans la relation » entre les deux pays, qui a pris du plomb dans l’aile lorsque Yaoundé a condamné le putsch de cet été contre Ali Bongo. Paul Biya a tout intérêt à « maintenir des liens d’amitié et de coopération » avec son voisin, dirigé par une nouvelle équipe, poursuit Le Pays ; tandis qu’il vaut mieux pour le Gabon « réchauffer » ses rapports avec les autres pays de la région. À l’issue de ce déplacement, ne restera plus qu’une visite de courtoisie à effectuer, en Angola.Le ministre britannique des Affaires étrangères au RwandaL'objectif est de relancer l’accord sur l’immigration entre Londres et Kigali, qui prévoit que les demandeurs d’asile au Royaume-Uni soient expulsés vers le Rwanda. Ce texte, préparé depuis un an et demi, a été mis à l’arrêt par la justice britannique début novembre. Pas de quoi décourager les deux diplomaties : Le Monde Afrique explique que le nouveau texte « reprend dans les grandes lignes les termes de l’accord signé au printemps 2022, mais en entendant répondre aux objections de la Cour suprême ».La nouvelle version du traité, explique le New Times au Rwanda, « garantit que tout migrant envoyé au Rwanda pour demander l’asile n’a aucun risque d’être refoulé », c’est-à-dire envoyé vers un pays où leurs droits pourraient être menacés. Malgré ces efforts, pas certain que l’accord devienne opérationnel : « Même le gouvernement Sunak en doute », pointe Le Monde Afrique, et cherche donc à préparer un projet de loi pour « déclarer le Rwanda "sûr" au regard de l’asile, de manière à limiter au maximum les recours juridiques contre les » expulsions. Et ce malgré la levée de boucliers provoquée par ce texte du côté associatif…
12/7/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: l’armée du Nigeria sous le feu des critiques

Quatre-vingt-cinq civils, au moins, sont morts dans une frappe militaire contre un village de l’État de Kaduna dimanche, tous rassemblés, raconte Le Pays, « à l’occasion d’une fête musulmane ». D’abord réticente à admettre ses torts, la grande muette a donc fini par reconnaître être à l’origine de cette frappe… Une bavure de plus d’après Aujourd’hui au Faso : selon le titre, ces erreurs meurtrières « se multiplient » et on en recenserait même « 300 depuis 2017 ». « Ça fait beaucoup, pour une armée professionnelle », s’agace le journal burkinabè.Même constat dans la presse nigériane où, écrit le Guardian, l’opposant Peter Obi a « demandé aux militaires nigérians d’essayer d’éviter d’être une honte pour eux-mêmes et les autres ».Une mission anti-terroristeC’est ce qu’explique le quotidien nigérian The Vanguard : « l’attaque de drone (…) se basait sur des informations au sujet d’activités indésirables de terroristes dans la zone ». Dans une région où les groupes armés sont très bien implantés, les moyens de surveillance aériens ont détecté des mouvements de groupes de personnes, et les ont interprétés comme des déplacements de terroristes… En fait, il ne s’agissait que de civils.Malheureusement, déplore Aujourd’hui au Faso, alors que le géant nigérian est « confronté depuis des lustres » aux terroristes, notamment ceux de Boko Haram, « l’armée a souvent fait dans la démesure et le zèle ». Le Vanguard rétorque : « les terroristes se font régulièrement passer pour des civils afin que ces derniers paient le prix de leurs atrocités ».Il est donc grand temps, réclame Le Pays, « de faire en sorte que de tels drames ne se reproduisent plus ». Et pour cela, il faut comprendre ce qui s’est passé, donc, « avoir l’audace de diligenter une enquête sérieuse » et ce « dans des conditions de totale transparence ». Comment, sinon, maintenir la confiance au sein de la population ? Les mêmes habitants dont, pointe le journal, la collaboration est « nécessaire pour éradiquer » la présence terroriste. Il y a donc urgence à faire la lumière sur cette situation… Mais pour l’instant, précise le Vanguard, l’armée promet surtout « de continuer à trouver des solutions innovantes ».L’insécurité, priorité n°1 en République démocratique du CongoObjectif affiché par le président sortant Félix Tshisekedi mais « combat perdu » pour Le Monde Afrique, malgré ses diverses tentatives depuis 2021. Au point que c’en est devenu « un angle d’attaque commun » de l’opposition, estime le quotidien, « tout particulièrement dans l’est du pays, frontalier de l’Ouganda et du Rwanda », pays avec lequel les relations diplomatiques sont devenues glaciales à cause, précisément, de l’insécurité.Malgré la désignation de Jean-Pierre Bemba (« homme d’expérience charismatique ») à la tête de la défense ; malgré l’enrôlement de 40 000 recrues ; malgré « le ménage dans les états-majors » et malgré le fait de s’être « tourné vers les organisations régionales », le succès est mitigé. Un échec que Le Monde met sur le compte des intérêts particuliers : au sein de la force régionale, la force de l’EAC, « chacun (…) semble suivre son propre agenda. Aucun n’a engagé le combat contre le M23 ».Un retrait programmé dans ce contexteLe départ a commencé il y a quelques jours, la force de l’EAC étant censée avoir quitté les lieux d’ici deux jours. Alors, quelle solution ? Pour une militante et membre de la société civile interrogée par Actualite.cd, « la paix dans l’Est est tributaire de paramètres qui dépassent complètement les enjeux régionaux ». La vraie solution résiderait donc, selon cette actrice, « dans une prise de conscience de la population », mais aussi de profondes réformes : institutions, justice, organisation stratégique…Plus terre à terre, les autorités ont d’autres choses en tête : La Référence Plus évoque ainsi les affirmations du pouvoir, selon lesquelles « l’armée nationale est en train de monter en puissance, avec l’objectif d’assurer elle-même la défense du territoire ». Et puis, il y a le potentiel « déploiement de contingents de la communauté d’Afrique australe », dont la RDC est membre. On attend de voir : annoncé depuis mai, cet objectif n’a pas encore été concrétisé, faute notamment de financements. Avec un risque, s’inquiète Le Monde Afrique : celui « d’un vide sécuritaire ».
12/6/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: le couperet est tombé pour Mohamed Ould Abdel Aziz

L’ancien président mauritanien a été condamné hier à cinq ans de prison ferme pour, notamment, enrichissement illicite. « Triste fin d’année ! » grince Wakat Séra, triste fin de règne pourrait-on même écrire, puisque Le Monde Afrique considère que « l’ex-président (…) voit s’effondrer son rêve de continuer à gouverner dans l’ombre ». À l’ombre il y sera néanmoins, car « la peine est sévère » estime le quotidien, « même si elle ne suit pas les réquisitions du parquet, qui avait demandé vingt ans d’emprisonnement ».  Il n’en reste pas moins que c’est la sentence la plus lourde, alors que « toutes les autres personnalités mises en cause dans cette affaire » visant à mettre à jour tout un système de corruption, toutes ces figures donc, pointe Wakat Séra « s’en tirent avec des peines dont la plus lourde est de deux ans avec sursis, et de six mois fermes » - les deux anciens Premiers ministres étant même entièrement blanchis. Mohamed Ould Abdel Aziz et sa théorie du complot politique Mohamed Ould Abdel Aziz n’a pas cessé, ces dix derniers mois, de dénoncer un complot politique ourdi par son successeur, Mohamed Ould Ghazouani. Le jugement de Wakat Séra est implacable : « difficile de ne pas abonder dans ce sens ».  Sans aller jusque-là, Le Monde Afrique de son côté concède que « l’amitié vieille de quarante ans entre les deux hommes (…) n’aura pas survécu à leur passation de pouvoir ». Aussitôt élu, Mohamed Ould Ghazouani a voulu prendre ses distances avec un prédécesseur devenu encombrant, envahissant, voulant tirer les ficelles. Un spécialiste de la scène politique mauritanienne confie ainsi au Monde qu’Aziz « se voyait déjà tenir les rênes du pouvoir, comme l’a fait Vladimir Poutine avec Dmitri Medvedev ». Alors, sans aller jusqu’à fomenter une déchéance judiciaire, Mohamed Ould Ghazouani a peut-être vu une opportunité dans le rapport de la commission d’enquête accablant son ancien ami.  Mais il serait bien inspiré de prendre garde à ses arrières… Wakat Séra le met ainsi en garde : « les dirigeants d’hier et d’aujourd’hui doivent savoir qu’une vie de citoyen lamda, donc soumise à tous les aléas, les attend » après leur temps au pouvoir.  Quant au Monde Afrique, il rappelle que si Mohamed Ould Abdel Aziz a été condamné, l’actuel président était aussi en filigrane, au cœur de ce procès… « qui a largement visé un régime qu’il a servi ».  Le pouvoir en difficulté aussi en Guinée Bissau  « Un petit pays aux grands problèmes », annonce Le Pays sur sa page d’accueil. Le Parlement a été dissous hier par le président Umaro Sissoco Embalo, après ce qu’il a qualifié de tentative de coup d’État – des membres de la Garde nationale ont exfiltré deux ministres des locaux de la police judiciaire, puis se sont opposés à la Garde présidentielle.  L’histoire bégaie donc : « et de deux » souffle Aujourd’hui au Faso, rappelant qu’ « en mai 2022, [le président] avait congédié le parlement, (…) conséquence d’une tentative de coup d’État » survenue en février.  Bref, le pays a bien du mal à se débarrasser de « ses spasmes socio-politiques » dont le dernier en date est lié à la cohabitation cahin-caha entre le président qui a, rappelle Le Pays, « voulu s’affranchir de la tutelle de l’historique Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert » alors que l’assemblée et plusieurs ministères sont dominés par ce même PAIGC. En vérité donc, poursuit Aujourd’hui au Faso, Umaro Sissoco Embalo n’avait pas vraiment le choix, puisqu’il « n’y a jamais eu de consensus politique » et que « pouvoir et opposition n’ont jamais abouti à un "gentlemen’s agreement" ». Une crise profonde toujours vivace Et c’est ce qui inquiète les journaux ce matin. D’accord, le parlement a été dissous… mais aucune date n’a été annoncée pour les futures élections, et de toute façon, la décision du président est déjà qualifiée d’inconstitutionnelle par certains. Il ne suffit donc pas de colmater les brèches : pour Le Pays, le président devrait mettre « un point d’honneur à résoudre durablement la crise politique persistante qui paralyse son pays ». Même recommandation pour Aujourd’hui au Faso, à défaut de quoi, prédit le titre, « il y aura encore des élections législatives anticipées, et on risque encore de se retrouver avec les mêmes acteurs politiques qui seront réélus » - et à terme, les mêmes conflits, et les mêmes solutions de dépannage. Bref, conclut le journal, si rien ne change, le pays risque de rouler sa « pierre de Sisyphe » politique indéfiniment.  
12/5/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: ils ne sont plus que deux dans le club des 5

Le Burkina Faso et le Niger suivent les pas du Mali : les deux pays ont annoncé, samedi, quitter le G5 Sahel… réduit, à présent, à la Mauritanie et au Tchad. Une nouvelle qui ne surprend pas vraiment les journaux ce lundi matin. « Ce qui devait arriver arriva ! » soupire Wakat Séra au Burkina Faso, tandis que Mouryya Niger considère de toute façon que le « G5 Sahel était une organisation mort-née. » « On avait même, renchérit L’Observateur Paalga, oublié son existence. » Finalement, ironise le journal, le Burkina Faso et le Niger ont redonné du souffle à ce groupe, « nous [ont] rappel[é] qu’il vivait toujours… en le quittant. »  Pourtant, les ambitions étaient là : « mutualiser les moyens humains, logistiques, financiers, et les renseignements pour venir à bout de l’hydre terroriste », sans oublier « un volet social et économique. »Les premières difficultés sont rapidement apparuesEn réalité, « le bébé, âgé aujourd’hui de 9 ans, n’a jamais pu […] tenir sur ses deux pieds pour marcher » analyse Wakat Séra. Et pour cause : l’instance a peiné à se faire reconnaître, adopter, par la communauté internationale, et a manqué de moyens financiers. « Faute de parrain fort, le tout-petit ne pouvait [donc] prétendre grandir normalement. »Et puis, il y a eu des difficultés géopolitiques : L’observateur Paalga estime ainsi que « deux pays étaient un obstacle de taille », les États-Unis d’abord, qui ont opposé leur veto, « empêchant la mobilisation des fonds de la part de l’ONU » ; l’Algérie, ensuite, « qui tenait à exclure la France comme locomotive de l’institution. »Le G5 était donc déjà moribond, et les derniers mois lui ont porté le coup de grâce : le départ du Mali en mai 2022 a marqué une première étape, entérinée en septembre avec la création de l’AES, l’Alliance des Etats du Sahel, réunissant Mali, Niger et Burkina Faso. En créant cet organe, estime Wakat Séra, « il devenait tout à fait illogique que [ces pays] continuent de faire partie d’une structure » qu’ils ont rejetée. Bref, conclut le journal: « le G5 Sahel est donc mort ; vive l’AES ! »Des axes similaires à ceux du G5Ce weekend, les présidents malien, burkinabè et nigérien ont introduit un triptyque directeur, les « 3D » rappelés par Aujourd’hui au Faso : « Défense-Diplomatie-Développement. » Mais à la différence du G5 Sahel, l’AES assure qu’il pourra compter sur ses propres forces : « le G5 Sahel ayant été dans les faits un albatros dépouillé d’ailes, l’avènement d’une structure à forte tendance militaire était impératif », résume Aujourd’hui au Faso. C’est pour cette même raison que les pays membres envisagent déjà, selon le titre, de renforcer leur coopération sur d’autres plans : « mis au ban de la communauté internationale […] les trois pays veulent tracer un nouveau [sillon] pour se faire entendre. » D’où, croit savoir le journal burkinabè, l’éventuelle création d’une banque centrale de l’AES, pourquoi pas même « d’une monnaie commune aux 3 pays et à terme peut-être un divorce avec la Cedeao. »Sans rentrer dans le détail, au Niger, Tam Tam Info parie aussi sur la mise en place d’ « une collaboration qui va s’étendre aux autres secteurs, avec l’adoption de l’architecture institutionnelle de l’AES. »Reste cette question, posée par Wakat Séra : « après le G5 Sahel, les pays de l’AES […] iront-ils plus loin ? » Rendez-vous dans quelques mois : ces interrogations ont, de toute façon, philosophe le journal, « probablement trouvé réponse au niveau des têtes pensantes de l’AES. »Le climat également à la Une La COP28 se poursuit à Dubaï. Plusieurs engagements ont déjà été pris, dont celui de tripler les énergies renouvelables d’ici à 2030. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient, d’autant que, souligne Le Pays, c’est un serment « volontaire et non contraignant. » D’ailleurs, « de grands pollueurs comme la Russie, l’Arabie Saoudite, la Chine, […] ne figurent pas sur la liste des pays signataires », c’est dire s’il « ne faut pas trop rêver » maugrée le journal.Tout de même, Le Pays salue la création d’un fonds « Pertes et dommages », à laquelle a participé l’Afrique, rappelle Reporterre, qui livre un portrait d’Emmanuel Michael Mwanyongo, ancien diplomate malawite auquel le média consacre un portrait. Dans les colonnes du journal, il regrette manquer « de tout : de documentation, de livres », pour éduquer au changement climatique. Comme les promesses de faire des efforts, ce travail « salutaire, » « peine encore à porter ses fruits. » Alors Le Pays préfère se faire sceptique pour ne pas être déçu : comme Saint-Thomas, le journal a décidé « d’attendre de voir avant de croire. »
12/4/20234 minutes, 29 seconds
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À la Une: la COP28 et le peu d'attente des pays africains

« Encore le blabla des grands pollueurs et le continent qui trinque toujours ! », s'exclame Aujourd'hui au Faso. Le journal pointe le fait que les pays africains ressentent de plus en plus les effets du réchauffement climatique : « On ressassera les mêmes mantras : que les pays africains moins pollueurs subissent le plus les affres du dérèglement climatique », poursuit l'édito pour qui ce sommet ne sera qu'une « piqûre de rappel aux promesses faites et non tenues ou tenues à moitié ».« Vu d'Afrique, les COP se suivent et se ressemblent », abonde Le Pays qui se demande si, cette fois, la voix de l'Afrique « sera entendue ». Elle rappelle qu'avant cette COP s'est tenue en septembre à Nairobi, au Kenya, « le premier sommet africain du climat visant à permettre à l'Afrique de parler d'une seule voix ». Un sommet qui avait donné lieu à une déclaration commune, où les États participant s'étaient entendus, notamment, pour augmenter la capacité de production d'énergie renouvelable. William Ruto pour représenter les intérêts africainsLe président kényan est arrivé jeudi 30 novembre 2023 à Dubaï. Le Kenya est considéré comme « la centrale verte du continent », souligne Nation. Et depuis son arrivée au pouvoir, poursuit le journal kényan, le président a « systématiquement mis en évidence le besoin d'une action concrète pour lutter contre le réchauffement climatique ». Nation dévoile les ambitions du chef de l'État : « William Ruto espère faire du Kenya et du continent les principaux centres mondiaux de la décarbonation. » Déjà, un premier pas a été fait hier jeudi avec un accord surprise, trouvé sur les pertes et dommages ; il s’agit d’un fonds destiné à compenser les dégâts causés par le réchauffement climatique dans les pays du Sud.La campagne présidentielle se poursuit en RDCLa campagne a du mal à démarrer pour l'instant dans la capitale. « Toujours pas d'engouement à Kinshasa », titre Radio Okapi, qui note que sur place, le « seul signe d'effervescence est le nombre impressionnant des affiches aux effigies des candidats ».Le journal burkinabè Wakat Sera, de son côté, s'inquiète des tensions qui émaillent cette campagne. « Le temps se gâte », prévient-il, revenant sur l'attaque du meeting de Moïse Katumbi à Kindu, dans l'est du pays. Wakat Sera parle d'une « journée cauchemardesque » et note que dans ce contexte, « l'Union européenne jette l'éponge dans l'observation des élections selon son schéma initial ».Au Sénégal, nouveau revers pour Ousmane SonkoLe paiement de la caution de l’opposant sénégalais, étape obligatoire pour être candidat à la présidentielle, a été refusé. « La CDC renvoie le chèque d'Ayib Daffé ! », s'exclame Dakaractu. Ayib Daffé, mandataire d'Ousmane Sonko, avait déposé une caution de 30 millions de francs CFA. « Après vérification, la CDC a relevé que le candidat ne figurait pas sur les listes électorales, ce qui a conduit au retour de la caution », explique Senenews qui rapporte les propos d'Ayib Daffé. Il dénonce « une volte-face brutale et inexplicable ».
12/1/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: l’UE jette l’éponge en République démocratique du Congo

Les Vingt-Sept ont annulé hier mercredi leur mission d’observation avant les élections générales du 20 décembre. En cause : l’Union européenne n’a pas reçu l’autorisation pour déployer son matériel (téléphones ou kit internet). Dommage, regrette Aujourd’hui au Faso : cette « observation aurait permis de raffermir la relation bilatérale UE-RDC » et de rassurer « une Europe qui craint que l’avenir de la démocratie soit sur le gril au tournant de ces élections ».Une inquiétude évoquée à demi-mots par l’Union hier, puisque, comme le rapporte Radio Okapi, « l’UE encourage les autorités de la RDC (…) à poursuivre leurs efforts pour faire en sorte que "le peuple congolais puisse exercer pleinement ses droits politiques et civils" ». Le gouvernement congolais a, de son côté, réagi et a dit regretter l’annulation de cette mission, « au moment, précise 7 sur 7.cd, des discussions avec des experts européens sur les modalités pratiques de son déploiement ».Pas une complète surpriseIl faut dire, comme le souligne Jeune Afrique, que le déploiement de la quarantaine d’observateurs dépêchés par Bruxelles « a rapidement connu des couacs ». Outre la question du matériel, des tensions ont émergé autour de la désignation du nouvel ambassadeur de l’UE dans le pays. Et puis, il y a un passif, que relève Aujourd’hui au Faso : « Une sorte de guigne suit les missions d’observateurs en RDC depuis une décennie », aucune équipe n’ayant pu suivre de scrutin depuis 2011. De la malchance ? Pas vraiment, estime Jeune Afrique, qui y voit surtout le dernier symptôme en date de « relations déjà compliquées entre Kinshasa et l’UE ».Alors certes, il y a de quoi faire craindre à certains, comme Wakat Séra, « un recul majeur », car le titre estime que la mission de l’UE ne pouvait « que renforcer le crédit de ces élections ». Mais justement, voilà une opportunité à saisir, s’enthousiasme Aujourd’hui au Faso : « Ce désistement de l’UE est une aubaine pour la RDC, de montrer qu’elle peut organiser des élections par elle-même qui soient crédibles, objectives et acceptées. »Félix Tshisekedi attendu à Dubaï dans ce contexteLe président participe à la COP28 sur le climat, assises que « la RDC a grand intérêt à ne pas manquer en tant que "pays solution" », pointe Politico.cd. Et pour cause : le pays abrite de nombreux espaces « de grande importance écologique », rappelle un acteur de la société civile interrogé par le journal, mais aussi l’une des plus grandes forêts primaires au monde.Félix Tshisekedi sera accompagné de ses homologues, le Sénégalais Macky Sall, le Kényan William Ruto ou encore le Congolais Denis Sassou Nguesso. Car « l’Afrique a son mot à dire, martèle Le Pays, avec 4% des émissions de gaz à effet de serre, [c’]est de loin le continent le moins pollueur de la planète ». Et pourtant, « il reste le plus vulnérable aux effets du changement climatique ». Fragilité encore exacerbée par le fait que, d’une part, « ​​​​​​​les grandes puissances ne semblent pas prêtes à payer le prix de l’adaptation du continent aux changements climatiques ». Et que, d’autre part, « ​​​​​​​les enjeux sont énormes au point de toucher aux intérêts » de ces mêmes puissances, réticentes « ​​​​​​​à consentir les sacrifices nécessaires à la préservation de la planète ».L’exemple des compensations carboneIllustration mise en avant ce matin par Le Monde Afrique. Pour rappel, ce mécanisme permet à un pays qui dépasse ses objectifs de réduction d’émissions, de vendre ses « excédents » sous forme de crédits à un pays plus pollueur. En clair, c’est la théorie des vases communicants.Sauf que, dénonce un biologiste dans les colonnes du quotidien, cela permet aux pays industrialisés « ​​​​​​​d’échapper à leurs responsabilités, simplement parce qu’ils ont les moyens de payer ». Ainsi de l’exemple de Blue Carbon, société émiratie qui a signé, dévoile le Monde, « ​​​​​​​des protocoles d’accord pour des projets de gestion des forêts avec quatre pays africains ». Dans le détail, un dizième de la superficie du Liberia est concerné, idem pour la Zambie et la Tanzanie, et même un cinquième de la superficie du Zimbabwe.Au Liberia particulièrement, le texte prévoit que l’entreprise touche plus des deux tiers des revenus générés par la vente des crédits carbones, contre seulement 30% pour le gouvernement libérien. De quoi provoquer la colère de certains acteurs rencontrés : « À qui appartient la forêt ? »Et puis, ce type d'exemples ne fait que renforcer cette interrogation, portée par Le Pays : cette fois, « la voix de l’Afrique sera-t-elle entendue ​​​​​​​? »
11/30/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: des violences lors de la campagne électorale en RDC

Arrivé à Kindu, dans l’est, pour promouvoir son programme, l’opposant Moïse Katumbi a été accueilli par des jets de pierre – une personne est morte, une autre a été blessée dans ces échauffourées qui constituent, note Radio Okapi, « le premier incident grave rapporté depuis le début (…) de la campagne pour les élections générales » prévues dans un peu moins d’un mois.Malgré tout, le site note que le candidat s’est rendu au lieu de son meeting, où il a pu s’exprimer devant « une foule immense » venue pour l’occasion. Un signal de plus, selon Le Congo Libéré, du « démarrage en trombe » de Moïse Katumbi, qui s’est imposé, « au terme de cette première semaine de campagne, comme le principal candidat de l’opposition » et peut-être même, veut croire le journal, « comme le favori de cette élection présidentielle ».Félix Tshisekedi peine à décollerC’est l’analyse qu’en fait Le Congo Libéré, qui qualifie même la campagne de « cauchemar » pour le sortant, malgré, égrène le journal, « les moyens de l’État mobilisés, l’argent public déversé, les fonctionnaires réquisitionnés » et « les violences à l’encontre de ses opposants », référence aux événements hier de Kindu qui auraient, pour certains cadres du parti de Moïse Katumbi, été orchestrés.Malgré les moyens qu’il s’est donnés donc, cette première semaine de campagne aurait, croit savoir Le Congo Libéré, « fait naître le doute dans le camp présidentiel » et « douché [l]es espoirs » d’accéder à un second mandat « en toute sérénité. »  En cause, selon le titre : « Félix Tshisekedi n’a pas attiré les foules escomptées » lors de différents événements. Et le journal veut pour preuve de ce malaise le départ inopiné du président sortant pour la COP28 à Dubaï. Déplacement pointé du doigt, aussi, dans les colonnes d’Actualite.cd où une Kinoise, rencontrée par le journal, juge que « ces attitudes laissent à croire qu’il y a anguille sous roche ».Jeune Afrique prend plutôt le contrepied de ce positionnement et évoque au contraire, dans un long article revenant sur le mandat de Félix Tshisekedi, un sortant « convaincu de son avantage » malgré une campagne pouvant « donner l’impression d’être désordonnée » en raison de l’équipe nombreuse qui l’entoure. Qu’importe, le sortant a déjà les yeux sur l’après : « ​​​​​​​en cas de succès, [il] a déjà en tête d’entamer une réforme constitutionnelle ». Bref, les yeux rivés sur la route devant lui.La présidentielle malgache dans le rétroviseurLa Haute cour constitutionnelle devrait se prononcer d’ici quelques jours sur la victoire du sortant Andry Rajoelina à la récente élection : la date de vendredi a été annoncée, ce qui signifie, relève L’Express de Madagascar, que « la HCC prend de l’avance sur le délai de neuf jours que lui accordent les dispositions légales » et ce malgré les quinze recours déposés depuis la proclamation des résultats samedi.Mais le suspense reste léger : Midi Madagascar prévoit déjà que la cérémonie « ​​​​​​​qui aura lieu en fin de semaine devrait confirmer la victoire du candidat », puisqu’au cours de la campagne, « ​​​​​​​les interpellations » de l’opposition « ​​​​​​​n’ont eu aucun effet ».Et ce, en dépit des critiques sur l’organisation du scrutin. Scrutin vivement contesté par une partie des journaux de la Grande Île, dont Madagascar Tribune qui déplore le choix du « forcing d’une victoire électorale au premier tour, malgré le déficit flagrant de légitimité de la méthode, aggravé par un prévisible taux d’abstention record ».Parmi les griefs de certains membres de l’opposition, listés par L’Express de Madagascar : le « recensement pour la refonte de la liste électorale, en passant par la dénonciation de "faits illégaux" durant la campagne, jusqu’à la publication provisoire ». Une combativité de façade seulement, face à une opinion lassée, qui s’est peu déplacée le jour du scrutin. Et c’est, interprète le journal, exactement le déroulé des événements sur lequel comptait le camp Rajoelina. En somme, un scénario vu, revu, et prévu.
11/29/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: le Niger tourne le dos à sa loi contre l’immigration

Le président de transition, le général Tiani, a abrogé la loi criminalisant les migrations le 27 novembre – qui prévoyait des peines contre toute personne aidant des migrants à passer la frontière. Cette décision, salue Mouryya Niger, « respire les vibrations d’une réponse à l’Union européenne » en réponse, précise L'Événement Niger, « à la position de l’UE qui a voté une résolution pour exiger la mise en liberté du président déchu Mohamed Bazoum, et son rétablissement au pouvoir ».Cette abrogation actée par le général Tiani est donc un témoignage supplémentaire – si besoin était -, de la dégradation des relations entre Niamey et ses anciens partenaires occidentaux, « encore un coup de canif, déplore Aujourd’hui au Faso, à la coopération avec l’UE », un « gros pavé dans le jardin européen ».Endiguer les flux migratoires en EuropeCette loi était même, juge L’Événement Niger, une forme d’ « ​​​​​​​externalisation des frontières européennes ». Alors même que « ​​​​​​​des migrants peuvent quitter des capitales de l’espace Cédéao et effectuer librement leurs voyages », assène un membre de la société civile interrogé par le journal nigérien, « ​​​​​​​c’est quand ils arrivent [dans cette ville, la "porte du désert"] que leur projet migratoire est un interdit ».Empêchés de franchir les limites invisibles, tracées dans le sable, qui mènent vers la Libye ou l’Algérie, des milliers de migrants se sont donc retrouvés bloqués à Agadez, devenue, déplore Aujourd’hui au Faso, « ​​​​​​​un hub forcé de migrants illicites ».Revers pour l’UE, satisfaction pour certaines communautésCar une véritable économie s’était développée autour des migrations : ainsi, croit savoir L’Événement Niger, qui affirme s’appuyer sur des chiffres du Conseil régional, « après 11 mois de la mise en application de la loi, en 2015, l’économie de la région avait perdu environ 65 milliards de francs CFA ».Une manne financière tarie donc avec la loi criminalisant les migrations, qui avait permis, concède Aujourd’hui au Faso, au moins officiellement, « ​​​​​​​de mettre un terme au trafic crapuleux et criminel des passeurs » et autres « ​​​​​​​trafiquants de tous acabits ». Alors, le titre burkinabè regrette que pour seule réponse à une Union avec laquelle les relations sont devenues délétères, celui qu’elle appelle ironiquement « ​​​​​​​G.I. Tiani » n’ait « ​​​​​​​pas trouvé mieux que d’ouvrir cette sorte de route de Shangri-la désertique ». Et à la fin, grince le même membre de la société civile cité plus haut, « ce sont [les migrants] qui reçoivent le coup de bâton ».Discussions entre Patrice Talon et Boni YayiLe président béninois et son prédécesseur, chef du parti les Démocrates, se sont rencontrés hier lundi à Cotonou. « L’opportunité d’échanger sur plusieurs sujets d’actualité », expose sobrement La Nouvelle Tribune, comme le retour des exilés, l’audit du fichier électoral pour les scrutins généraux de 2026, ou l’éventuelle libération de certains détenus – dont Joël Ayivo et Reckya Madougou par exemple.Surtout, le titre béninois s’enthousiasme du symbole que constitue cette rencontre, « ​​​​​​​démarche de dialogue » qui, même, « représente un pas important vers la réconciliation et le renforcement de la démocratie » dans le pays.Mais le journal pose une nuance, une mise en garde contre « ​​​​​​​l’hypocrisie politique » qui peut parfois teinter ce genre de rencontres. Or, c’est précisément ce que pointe Le Pays, qui s’interroge sur « ​​​​​​​la sincérité de [l]a démarche » de Patrice Talon - démarche que le journal burkinabè salue néanmoins, y voyant un signe « ​​​​​​​d’élégance politique et de considération envers son opposition ». Mais la prudence reste de mise car, « ​​​​​​​une chose est de recevoir l’opposition en audience, une autre est d’accéder à ses requêtes ».Des résultats en demi-teinteCertains sujets ont rencontré des fins de non-recevoir du président, comme le sort de Reckya Madougou. Il faut dire, analyse La Nouvelle Tribune, que le chef de l’État « ​​​​​​​n’a certainement pas envie d’avoir des soucis supplémentaires ». Alors, certes, des gestes envers ses adversaires politiques pourraient rejaillir positivement sur lui, mais « à quel prix » ?Bref, trop risqué – alors les deux leaders politiques ont plutôt accordé leurs violons au sujet de la révision du fichier électoral et de la composition de la commission électorale suffisant, espère Le Pays, pour « dissiper les doutes de l’opposition »et « créer un climat de confiance favorable à la paix sociale ». Il en va, martèle enfin le journal, « ​​​​​​​de l’intérêt de tous ».
11/28/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: le calme est revenu à Freetown

La capitale de la Sierra Leone a été le théâtre, ce dimanche, de violents affrontements. Et si la fièvre est retombée, « c’est toujours l’embrouillamini total », écrit Aujourd’hui au Faso. La situation est particulièrement confuse, retrace de son côté Wakat Séra : il est question « d’une poudrière qui aurait été forcée, et des armes dérobées », « les autorités relèvent que des individus non identifiés ont tenté de forcer une armurerie militaire » tandis que « des prisons ont été attaquées, donnant l’occasion à plusieurs détenus de prendre le large. »Autant d’éléments qui poussent Aujourd’hui au Faso à se poser de nombreuses questions : « qui sont ces individus qui ont essayé de forcer l’armurerie du casernement militaire ? Quelles étaient leurs intentions ? Étaient-ce des militaires ou des civils ? »Une autre question : est-ce une tentative de coup d’Etat ?C’est en tout cas ce que semble sous-entendre la Cédéao dans un communiqué condamnant les violences. Le président Julius Maada Bio a, lui, évoqué une tentative de déstabilisation de l’État, en « évitant soigneusement, toutefois, note la BBC Afrique, de parler de tentative de coup. » Pour le Sierra Leone Telegraph, pas de doute : il s’agit bien d’un putsch raté.Aujourd’hui au Faso, de son côté, flaire aussi « une forte odeur de putsch étouffé » dans l’air, et pense pouvoir y déceler « les frustrations contenues par l’opposition à l’issue des élections de juin 2023 », qui, peut-être, « refont surface. » Analyse semble-t-il partagée par le Sierra Leone Telegraph, qui rappelle que « le principal parti d’opposition et les observateurs internationaux ont accusé la commission électorale de ‘voler’ les votes, en faveur du président Bio » lors du scrutin. À cela, il faut ajouter une économie « en grande difficulté ». L'inflation atteint les 60 % et « les prix des aliments de base et des biens de première nécessité sont à présent hors de portée des citoyens ordinaires, dont 70 % sont au chômage » écrit encore le titre.Autant d’éléments qui poussent le Telegraph à jouer les Cassandre et craindre que d’autres tentatives vont venir, « jusqu’à ce que la volonté démocratique et les libertés civiles de la population soient respectées. »Une enquête journalistique sur Stanis BujakeraLe média indépendant de République démocratique du Congo a publié hier, dimanche soir une enquête sur les accusations contre le journaliste Stanis Bujakera, que la justice accuse d’avoir fabriqué une note des renseignements décrivant comment ces derniers auraient tué le député Chérubin Okende. Actualite.cd rappelle que « le parquet congolais dit l’avoir identifié comme le premier émetteur de ce document, grâce à une analyse des métadonnées et une adresse IP. » Sauf, que, affirme le journal, « l’enquête menée [par les journalistes] prouve que cette affirmation est fausse. » D’abord, car les responsables de Telegram (service de messagerie cryptée qui aurait été utilisé pour diffuser le document), contactés, assurent que « Telegram supprime toutes les métadonnées, » tandis que WhatsApp rappelle « son opposition de principe à la traçabilité (…) et le caractère limité de sa collaboration avec les forces de l’ordre. »Un expert en informatique interrogé estime lui que « les éléments de preuve contenus dans les déclarations du procureur ne sont d’emblée ‘pas crédibles’ » ; le même chercheur, après investigations, « finit par exclure complètement que cette adresse [l’adresse IP incriminée] soit liée à Stanis Bujakera et l’attribue plutôt à un serveur web localisé en Espagne. » Mais le pouvoir assure, deux mois après la mise en détention de Stanis Bujakera, que la "vérité" passe "par sa mise en détention."Musique pour finirNos auditeurs auront peut-être reconnu ces quelques notes… la rumba congolaise de Fally Ipupa à l’honneur sur le site du Monde Afrique ! L'histoire d’ « un chanteur de rumba congolaise parmi d’autres », natif d’un quartier du centre de Kinshasa, chanteur dans les églises avant de devenir une « vedette » capable de « remplir les plus grandes salles d’Europe », comme l’a démontré son concert samedi à l’U Arena, en banlieue parisienne.D’où vient ce succès ? Le quotidien a sa petite idée : sa réussite, ce serait « ce balancier permanent entre l’audience des origines et celle des musiques urbaines », cette alternance entre courtes chansons, en français, et titres plus longs, en lingala. Une formule que le chanteur ambitionne d’exporter : après la RDC, la France, le reste de l’Europe, il « rêve de conquérir l’Amérique » raconte Le Monde… pour faire flotter haut les couleurs de son pays.
11/27/20234 minutes, 46 seconds
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À la Une: la visite du général Tiani au Mali et au Burkina Faso

Le chef de la junte nigérienne est arrivé hier, jeudi après-midi, à Ouagadougou, en provenance de Bamako. « Une journée marathon », nous dit Mouryyaniger, qui précise : « Si le Général Abdourahmane Tiani qui a renversé le président Mohamed Bazoum a choisi Bamako pour sa première sortie, cela tient au fait que le Colonel Assimi Goita est le premier à réussir son aventure politique militaire au Sahel (...) C’est lui en personne qui est venu accueillir son frère aîné le Général Tiani au bas de la passerelle à sa descente d’avion à l’aéroport international Modibo Keita Senou de Bamako. Il a ensuite été reçu au palais de Koulouba pour une rencontre en tête-à-tête », souligne Mourryaniger, qui se montre plutôt optimiste pour la suite des évènements. « La mutualisation des expériences techniques et professionnelles des trois pays (Niger, Mali, Burkina) via l’alliance des États du Sahel, récemment scellée entre eux, pourrait bien insuffler une nouvelle dynamique de lutte anti-terroriste et de développement au Sahel ».De son côté, Sahel Tribune parle d'un « Tango diplomatique sous le ciel de Bamako ». Sous la photo du général Tiani et du colonel Assimi Goïta, le site d'information ne recule pas devant les envolées lyriques : « Ce ballet diplomatique sous le ciel de Bamako est bien plus qu’un simple spectacle de feux d’artifice politique. C’est une symphonie complexe, un pas de danse délicat entre nations déterminées à coopérer malgré les défis. Espérons que ce tango diplomatique marque le début d’une ère de coopération renforcée, où le Mali et le Niger, main dans la main, danseront vers un avenir de prospérité partagée et d’unité renouvelée. »La visite du général Tiani à Ouagadougou où il a rencontré le capitaine Ibrahim TraoréLe Faso.net voit là « une occasion pour les deux Chefs d’État d’échanger sur les problématiques communes aux deux pays, notamment la lutte contre le terrorisme et les questions de développement socio-économiques ». On voit les deux hommes, tous deux en treillis, se saluer cordialement.  « Le général Tiani », poursuit le site burkinabé, « a été accueilli à l’aéroport international de Ouagadougou par le Président de la Transition, Chef de l’État, le Capitaine Ibrahim Traoré avec tous les honneurs dus à son rang ; exécution des hymnes nationaux, honneurs militaires. »Wakatsera, de son côté, ironise sur les « deux premiers sauts de puce du général Tiani » et parle-lui aussi d'un accueil en grande pompe, évoquant ses deux étapes à Bamako et à Ouagadougou  : « Que ce soit dans l’une ou l’autre des deux capitales, il a été rendu au général Tiani, un accueil des grands jours, avec les honneurs militaires, la traditionnelle eau de bienvenue dans une calebasse ou la gerbe de fleurs classique offerte par une jeune fille ».Pour le site burkinabé, nul doute que cette visite est justifiée par la lutte contre le terrorisme : il estime ainsi que « la zone dite des ' Trois frontières ' infestée par le groupe État islamique a, plus que jamais, besoin de cette coalition des armées malienne, nigérienne et burkinabè, pour se sortir d’affaire, avec le départ de la force française Barkhane dont les éléments ont mis hors d’état de nuire, bien des chefs terroristes et anéanti leurs bases ».Mais ce n'est pas tout... conclut Wakatsera : « comme pour rappeler au général Tiani que demain n’est pas la veille de la fin de ce calvaire », c’est alors que son avion volait entre deux frontières voisines du Niger que le Parlement européen, « a fermement condamné le coup d’État militaire qui a eu lieu le 26 juillet 2023 et exigé la libération immédiate et inconditionnelle du président Bazoum, de sa famille et de toutes les personnes détenues arbitrairement, ainsi que l’abandon de toutes les charges qui pèsent sur lui ». »Une condamnation dont se serait certainement bien passé l'homme fort du Niger. 
11/24/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: un drapeau hissé dans le ciel de Kidal

Oui, et il ne s’agit pas du drapeau du Mali, mais bien de celui des paramilitaires russes du groupe Wagner : une tête de mort blanche, menaçante, sur fond noir, jette son regard sur les habitants de la cité tout juste reprise aux ex-rebelles touaregs. « Tout un symbole, relève Jeune Afrique, qui vient contredire le discours officiel du régime d’Assimi Goïta faisant la part belle à l’armée malienne. »De fait, selon le récit circulant au Mali, Kidal « aurait été exclusivement reconquise par les Forces armées maliennes. » Et le magazine panafricain note encore dans les propos du chef de la junte ou de la télévision nationale, il n’y a « nulle mention des mercenaires de Wagner – même sous le vocable ‘d’instructeurs russes’ habituellement utilisé par les autorités maliennes. » Et ce malgré le rôle, que JA estime « déterminant, » des mercenaires de Wagner, dans la reprise de la ville septentrionale. Le magazine enfonce le clou : la vidéo montrant le drapeau du groupe sur le fort, « confirme » le « statut de meneur » des paramilitaires… car ces images « n’aurai[en]t probablement jamais pu être tournée[s] si les mercenaires russes n’avaient une forme d’ascendant sur leurs partenaires maliens. »Réaction courroucée des autorités Wakat Séra pointe que, « les paramilitaires russes auraient voulu porter un coup à la fierté des FAMa (…) qu’ils n’auraient pas agi autrement. (...) Au risque de provoquer l’ire des colonels de Bamako. » De fait, les autorités ont d’abord évoqué, à tort, une fausse information, avant que l’étendard malien soit rétabli au sommet du fort hier en fin d’après-midi. « Pas question pour le colonel Assimi Goïta et ses lieutenants, poursuit le titre burkinabè, de voir écornée cette souveraineté à laquelle ils tiennent tant, » eux qui « en ont fait le pilier et l’étoile polaire de leur combat. »Un coup d’œil à la presse malienne permet de s’en rendre compte : pas un mot du drapeau des paramilitaires russes, en revanche, Mali Actu vante « la victoire des forces armées maliennes, (…) source de fierté pour le peuple malien », preuve selon le site que « le Mali est capable de se défendre seul contre les terroristes » et leurs soutiens.Questionnements autour d’un charnier Charnier découvert par les FAMa et qu’ils attribuaient aux rebelles du CSP… or, ces derniers ont démenti, hier, et dénoncent, rapporte Wakat Séra, une « pure mise en scène que l’armée malienne aurait orchestrée. »Difficile à ce stade de démêler le vrai du faux. Ce qui est certain, c’est que les questions soulevées par cette découverte sont nombreuses : « Qui l’a creusé ? Où est-il localisé ? Combien de corps y sont entassés ? » s’interroge ainsi Wakat Séra, dans les pas d’Aujourd’hui au Faso qui se demande « qui a perpétré [ce charnier] ? À quelles fins ? Quelle est l’identité des victimes ? » Les deux journaux burkinabè finissent par partager un même doute : « ce charnier existe-t-il seulement ? »Toujours dans la presse, les élections en RDC La campagne se poursuit en vue des scrutins de fin d’année… sauf dans les provinces du Rutshuru et du Masisi, dans l’Est du pays, en raison de l’insécurité. En cela, la situation autour de Goma est, pour Aujourd’hui au Faso, une illustration de plus que « l’insécurité, qu’elle soit liée à une rébellion ou à du terrorisme, est une menace pour la tenue et la transparence (…) des processus électoraux. »Autre potentielle menace sur l’équité de cette campagne, pointée par Actualité.cd, « le clan de Moïse Katumbi dénonce déjà une partialité dans le traitement qui lui est réservé à certains endroits. » Un cadre du parti interrogé par le journal accuse ainsi l’équipe du président sortant, Félix Tshisekedi, d’avoir « assuré le monopole d’occupation de tous les panneaux publicitaires » dans certaines villes, et de compliquer encore les choses, car l’avion affrété par Moïse Katumbi « n’a toujours pas été autorisé alors que les formalités ont été remplies dûment », poursuit le titre congolais.Tous les regards sont donc braqués sur Moïse Katumbi. Avec une question principale, posée par Jeune Afrique : « Katumbi peut-il s’imposer comme le candidat commun de l’opposition ? » Plusieurs candidats ont déjà annoncé se rallier à lui, mais certains, comme Denis Mukwege ou Martin Fayulu, accueillent fraîchement l’initiative ; et, raconte Jeune Afrique, Moïse Katumbi est « soupçonné d’avoir voulu forcer la main de ses collègues. » Quoi qu’il en soit, conclut le magazine, « les dissensions actuelles sont révélatrices des divergences que connaît l’opposition depuis plusieurs semaines » … d’où cette interrogation d’un membre de l’opposition : « que gagne-t-on à rester en-dehors d’un ticket commun ? »
11/23/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: Guillaume Soro réapparaît à Ouagadougou!

Quelques jours après avoir rencontré le chef de la junte à Niamey, l’ex-Premier ministre ivoirien tombé en disgrâce a été reçu hier par le capitaine Ibrahim Traoré, président de la transition au Burkina Faso. Un pays où « Guillaume Soro est tout sauf en terre inconnue », écrit Wakat Séra, où ses visites, « officielles comme privées » se sont succédées jusqu’en 2016. Sans oublier, embraie Aujourd’hui au Faso, « et c’est un secret de polichinelle, que le Faso fut la base arrière de la rébellion ivoirienne, dirigée par un certain Guillaume Soro ! ». Bref, « Soro, c’est l’un des plus burkinabè des Ivoiriens ».Surtout, à Ouagadougou, Guillaume Soro est près, tout près de la Côte d’Ivoire : dans la capitale il n’est « qu’à un millier de kilomètres d’Abidjan », relève encore Wakat Séra et même, constate L’Infodrome côté ivoirien, « l’ancien poulain du président Ouattara se rapproche de plus en plus de (…) son pays ». Une Côte d’Ivoire « si proche mais pourtant si loin », en raison des lourdes condamnations qui empêchent Guillaume Soro de rentrer libre au pays.Un message du Burkina Faso à la Côte d’IvoireA tout le moins, il s’agit d’un « geste inamical » juge Aujourd’hui au Faso, par lequel « Ouaga prouve que le Burkina Faso ne tient pas compte des états d’âme du voisin ivoirien ». En tout cas, rebondit L’Infodrome, il ne s’agit sûrement pas d’un hasard, « dans un contexte socio-politique marqué par des tensions entre les deux pays, notamment avec l’affaire des deux gendarmes ivoiriens encore détenus au pays des hommes intègres ».Cette visite démontre en tout cas une chose selon Wakat Séra : que « l’eau a coulé sous les ponts » depuis l’époque où Guillaume Soro était poursuivi au Burkina Faso pour des accusations de soutien à un coup d’État. Aujourd’hui au Faso ne dit pas autre chose, lui qui considère que cet entretien entre Soro et les autorités « ne peut être vu que sous le prisme d’un réchauffement » avec le pouvoir.Un réchauffement avec Guillaume Soro ?C'est en tout cas la recommandation de Wakat Séra, qui se fend du conseil suivant : le président ivoirien Alassane Ouattara, « chantre de la réconciliation », serait peut-être bien inspiré d’ouvrir la porte lui aussi à un apaisement des tensions… en tout cas, pour le titre burkinabè, c’est sûr : le président ivoirien «  doit faire jouer la sagesse dont nombre de personnes le donnent dépositaire, et mettre fin définitivement à l’exil de Guillaume Soro », qui dure depuis quatre ans. Et sur le volet des conseils, Aujourd’hui au Faso en a un aussi : attention à la « mise en garde » envoyée par le Burkina Faso avec ce geste… attention à ce qu’Alassane Ouattaro ne fasse pas de ses voisins « des sanctuaires pour ses ennemis »… autant se rabibocher… après tout, conclut le titre, « un ressort cassé, ça se soude ! »À la Une aussi, la campagne pour la présidentielle en RDCAvec, principale nouveauté hier, des informations sur le programme de Denis Mukwege. Des lignes de conduite qui reposent « essentiellement sur des préoccupations sécuritaires » résume Jeune Afrique, mais aussi sur « la lutte contre la pauvreté et contre les "antivaleurs" » le tout articulé autour de dix piliers… avec cette formule, reprise par le magazine panafricain, « la fin de la guerre, la fin de la faim, et la fin des vices ».Ce qui intrigue surtout, c’est le signal que ce geste envoie. Cela pourrait signifier que Denis Mukwege n’envisage pas à ce stade de se ranger derrière Moïse Katumbi, contrairement à plusieurs autres candidats d’opposition dont Matata Ponyo. Interrogé par Jeune Afrique, un soutien du médecin estime qu’il est « normal » que le candidat présente son programme, puisqu’il « s’est avant tout engagé dans cette élection à titre individuel ».Mais, analyse Jeune Afrique, « officiellement, le plus célèbre des gynécologues congolais demeure ouvert à la discussion » et « il voit, dans les annonces de ralliement » des uns et des autres, « une manière de faire pression sur lui ».De la pression, il y en a, et de plus en plus, car le temps file et, prévient enfin JA, « à un mois des élections, [il] ne joue pas en faveur des opposants ».
11/22/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: le Pastef dévoile son jeu au Sénégal

Le leader du parti, Ousmane Sonko, est empêché de candidater à la présidentielle de l’an prochain ? Qu’à cela ne tienne ! La formation a révélé hier le nom de son nouveau poulain : Bassirou Diomaye Faye.  Une stratégie devant laquelle Le Pays, au Burkina Faso, fait la moue, pour plusieurs raisons. D’abord car le Pastef a été dissous il y a plusieurs mois ce qui « paraît un handicap majeur », ironise le journal. Comment en effet valider la candidature « d’un parti censé ne pas exister officiellement ? »  Deuxième obstacle : Bassirou Diomaye Faye est, lui-même, derrière les barreaux. Alors, Le Pays « se demande à quoi rime ce choix porté sur un candidat qui non seulement ne jouit pas de la liberté de ses mouvements, mais aussi sur la tête de qui plane la même épée de Damoclès d’inégibilité en cas de lourde condamnation ».Car, rappelle Jeune Afrique, le bras droit d’Ousmane Sonko a été interpellé en avril « pour la publication d’un post sur les réseaux sociaux où il mettait en doute l’indépendance de certains magistrats ». Et depuis, « son dossier s’est encore compliqué » puisqu’il est « désormais poursuivi pour un nouvel éventail de charges » dont appel à l’insurrection et atteinte à la sûreté de l’État. Rien qui ne l’empêche d’être candidat tant que l’affaire n’a pas été jugée.Une personnalité de plus en jeu pour l’électionLa route jusqu’au palais présidentiel commence à être embouteillée. Dans un rare entretien accordé à Jeune Afrique, le chef d’État sortant Macky Sall lui-même souligne qu’ « on dénombre déjà plus de deux cent candidats », tout en appelant à être mesuré : « Le processus [des parrainages] constitue un filtre qui ramènera les choses à leur juste proportion. » À ce moment seulement, « il sera temps d’analyser les forces (…) qui seront vraiment sur la ligne de départ ».Car il faut 44 559 signatures au minimum pour pouvoir se présenter. Or, pointe Aujourd’hui au Faso, rien ne garantit que Bassirou Faye pourra « capitaliser sur la sympathie qui colle à la peau de Sonko ». Quoi qu’il advienne, le titre juge que cela « préparera le terrain pour [le leader du Pastef] en 2030 ». En admettant qu’il soit toujours dans le jeu politique en tout cas, Macky Sall, à qui il s’est farouchement opposé, ne parierait pas dessus : « En politique, il y a des phénomènes qui apparaissent. Certains disparaissent comme ils étaient venus. (…) C’est ainsi. »Préparatifs pour la présidentielle en RDCEt là encore une pléthore de candidats : 25 800 pour les législatives, 44 000 pour les provinciales, et 23 pour la présidentielle. Un chiffre qui ne cesse de baisser depuis dimanche et pour cause : plusieurs candidats se rallient à Moïse Katumbi, au point que dans le pays, Objectif Infos se demande si « l’on tend vers une candidature commune de l’opposition ». Il est « trop tôt pour l’affirmer », convient encore le titre mais, après la défection de Matata Ponyo, puis Seth Kikuni et enfin Franck Diongo, « les signaux restent positifs en faveur de la désignation d’un candidat » pour tous, s’enthousiasme le journal.  De là à voir en Moïse Katumbi le « candidat de tous les espoirs », il n’y a qu’un pas qu’Objectif Infos serait prêt à franchir. Si Wakat Séra ne le rattrapait pas pour nuancer : certes, le candidat peut profiter du désistement de plusieurs concurrents. Mais, « l’ancien gouverneur du Katanga aura en face de lui – sauf revirement spectaculaire de leurs parts – d’autres poids lourds de l’opposition ». Martin Fayulu ou Denis Mukwege pour ne citer qu’eux.  En tout cas, cela n’empêchera pas Objectif Infos à rêver d’un pouvoir qui puisse réussir là où « Félix Tshisekedi, à en croire l’opposition, a échoué (…) sécuriser les Congolais ».  La sécurité, promesse de Félix TshisekediParticulièrement dans l’est du pays, à la frontière avec le Rwanda, où Le Monde Afrique assène lui aussi que le président congolais « n’est pas parvenu à pacifier la région », toujours en proie aux combats avec les rebelles du M23. La situation semble même empirer par endroits, comme autour de Goma où, observe le quotidien le groupe « resserre son emprise ». Et si dans la ville, la guerre semble « si loin si proche », pour les 450 000 habitants du Nord Kivu qui ont dû quitter leur maison, une « colère sourde » grandit peu à peu.  Mais dans deux zones de la province, là où la frustration grandit le plus, le vote ne pourra avoir lieu. Et de toute façon, juge Wakat Séra, « rien  ne fait peur au président candidat ». Rendez vous dans un mois.
11/21/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: réactions après la défaite de George Weah au Liberia

Le président sortant ne réalisera pas le doublé : il s’est fait dribbler par son opposant Joseph Boakai. Une défaite concédée avant même les résultats définitifs par l’ancien Ballon d’or, et sur laquelle la presse continue de revenir ce lundi, croyant voir dans son attitude des réminiscences de « son esprit exemplaire de fair-play footballistique », tel l’Observateur Paalga au Burkina Faso. Le journal burkinabè souffle de soulagement, comme d’ailleurs Wakat Séra : « George Weah a désamorcé la bombe sociale que bien des observateurs redoutaient », à savoir celle de violences post-électorales.Pas de violence donc pour cette troisième alternance pacifique, « scénario d’un président-candidat qui perd les élections », dans lequel Aujourd’hui au Faso voit « la preuve que le scrutin, peu ou prou, s’est déroulé dans la transparence ». Autant d’éléments poussant le titre burkinabè à décerner au Liberia « un nouveau laurier de démocratie ».Les raisons d’un échecLes promesses n’engagent que ceux qui y croient – mais attention au retour de bâton. Et c’est, pour plusieurs journaux, précisément ce qui est arrivé à « l’enfant de Santa Clara » qui, rappelle Le Monde Afrique, promettait en 2017, « une lutte implacable contre la corruption et la misère ». Six ans plus tard, « l’euphorie a très vite fait place à la désillusion. La majorité des Libériens auront donc exprimé cette année contre Mister George un vote protestataire, plus qu’une adhésion franche au programme de son adversaire », analyse donc L'Observateur Paalga.Face à une situation plus difficile encore qu’il y a six ans – les crises successives d’Ebola, puis du Covid, ont mis à mal l’économie d’un pays déjà fragile. Le parcours de technocrate de Joseph Boakai, aux antipodes de celui de George Weah, a aussi su « réveiller l’espoir », analyse Le Monde Afrique. Car il peut se prévaloir de quarante ans de carrière, durant lesquels il a été successivement ministre de l’Agriculture, dirigeant de grandes entreprises, vice-président. Autant de galons qui, estime Wakat Séra, donnent au président-élu sa « solide casquette d’homme d’État », encore renforcée par le fait que ce « fils de paysans sait parler à ses compatriotes le langage qu’ils connaissent ».De lourds défis à venirSans être responsable des « manquements » de l’ère Weah, Joseph Boakai en hérite pourtant, pointe encore le titre burkinabè. Et dans un pays où « tout est urgent et prioritaire », il va falloir faire preuve de stratégie et de savoir-faire.Mais, les électeurs, eux aussi, auront du travail, conclut le Liberian Observer. Car la population se doit, prévient le journal, de « répondre présent à chaque occasion, et pas seulement dans les bureaux de vote ». Exit « l’idée reçue au sujet de la démocratie, selon laquelle la population est spectatrice de la performance des élus ». Au contraire, poursuit l’Observer, il faut « appliquer une pression éclairée » sur ladite performance pour s’assurer que les volontés populaires sont respectées. En somme, un travail main dans la main.Les votants dans l’isoloir aussi en RDC dans un moisPour les élections présidentielle, législatives et provinciales et à un mois du scrutin, la campagne a été lancée hier dimanche. Peu de réactions à ce stade dans la presse congolaise – les titres burkinabè eux ne se privent pas de commenter cette période qu’ils voient déjà « âpre et haletante », comme Aujourd’hui au Faso, « au regard du poids des candidats ». Parmi les 25 en lice – ils étaient 26 jusqu’à ce que Matata Ponyo se rallie à Moïse Katumbi – on peut en effet désigner le sortant Félix Tshisekedi, le prix Nobel Denis Mukwege ou encore le déçu de 2018 Martin Fayulu.Et même si tous, « comme des d’Artagnan, Porthos ou Aramis se lanceront sabre au clair à la conquête de la présidence » dans un pays où l’insécurité est grandissante, il faudra « tout faire, prévient Le Pays, pour éviter des accrochages ou affrontements entre militants et sympathisants » issus de telle ou telle écurie. Des différents candidats à leurs soutiens en passant par les observateurs internationaux, il faut, prescrit encore le titre, « que soient respectées les règles du jeu ». En gardant cette ligne de conduite en tête : « Seule doit prévaloir la force de l’argument, et non l’argument de la force. »
11/20/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: le 1er tour de l'élection présidentielle à Madagascar...

Alors que les tous premiers résultats font apparaître une forte abstention, l'Express de Madagascar crie victoire.« La messe est dite », annonce-t-il, précisant que « les premières tendances des résultats provisoires donnent une confortable avance au candidat Rajoelina ». Le journal parle même du « tsunami électoral », que pourrait déclencher le président sortant. Mais il n'oublie pas de souligner que « l'autre point marquant de ce premier tour de présidentielle, est le faible taux de participation... » Il est vrai que la plupart des candidats avaient appelé aux boycott du scrutin, l'Express de Madagascar précise que « le collectif des candidats affirme qu’il s’agit “d’une victoire” de l’appel à l’abstention qu’il a lancé. »Dans Tribune Madagascar.com, un éditorial en forme de coup de gueule... « La capacité de langue de bois et de verbiage diplomatique que l’on subit des observateurs internationaux qu’il s’agisse des chancelleries, des misions européennes ou autres observateurs africains détachés sur l’Ile quant au regard qu’ils ont sur la situation politique de la Grande Ile, nous irrite au plus haut point. », nous dit-on. Toutefois, « Il serait temps de régler l’ambivalence de nos relations avec la communauté internationale : le lundi, sur des avis déplaisants émis par des observateurs étrangers, on va pousser des cris d’orfraie et hurler à l’ingérence...  Et le Mardi on va appeler les casques bleus au secours ... pour espérer mettre fin aux exactions d’un pouvoir qui dérape au-delà de toutes les limites ». Conclusion de Tribune Madagascar. « Cette ambivalence relève avant tout d’une profonde méconnaissance de ce qui dicte la politique et la diplomatie de nos « partenaires  étrangers… Ou plutôt de ce qui dicte leurs initiatives et réactions… ce qui ne fait en général pas une politique ».La police à Kidal« Le déploiement de près de 200 policiers dans la ville de Kidal est en cours », titre Maliweb.  « Un document de la hiérarchie de la police largement partagé sur les réseaux sociaux atteste cette information » ... « À peine, les forces de défenses maliennes ont fait leur entrée triomphale dans le bastion de la rébellion Touarègue, que le gouvernement prend des dispositions pour déployer environ 200 policiers dans les deux commissariats de la ville ». Et Maliweb d'ajouter : « les initiatives pour rassurer les populations de la ville de Kidal se font par le retour à la sécurité ».De son côté, Malijet publie la déclaration officielle du premier ministre Choguel Kokalla Maïga, après l'entrée de l'armée malienne et de ses supplétifs russes à Kidal. « C'est une victoire pour l'unité et la stabilité ». « Ce triomphe » ajoute-t-il, « n'aurait pas été possible sans la patience de notre peuple, sans la clairvoyance des chefs militaires et sans les sacrifices de dignes filles et fils du Mali, tombés sur le champ d'honneur »... « je demeure convaincu que la paix et la réconciliation restent un challenge à la portée de notre grande nation. »Ousmane SonkoC’est ce vendredi que se joue le sort de la candidature à la présidentielle du principal opposant au pouvoir, Ousmane Sonko. La Cour suprême doit, se prononcer sur la légalité ou non de sa radiation des listes électorales. « Ce vendredi 17 novembre, le monde entier va écouter et observer le Sénégal », annonce Rewmi.com qui publie la photo d'une veillée nocturne qui s'est tenue hier soir.  On y voit des partisans d'Ousmane Sonko, qui portent des pancartes demandant sa libération, autour de quelques bougies disposées au sol.  Et selon le site d'information sénégalais, « Les militants et sympathisants de Sonko ne comptent pas rester les bras croisés ou attendre sagement les verdicts dans leurs maisons. Les patriotes envisagent de grands rassemblements dans l’étendue du territoire national pour mettre la pression sur les décideurs du destin de leur leader. »De son côté, Ousmane Sonko s'est exprimé sur les réseaux sociaux. Sénégo publie son post en intégralité. « Je continue à réclamer ma libération, car cette arrestation n’est, en fait, qu’une prise d’otage politique, pour empêcher ma candidature à la présidentielle de février 2024 », affirme l'opposant qui ajoute :  « je réclame la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers politiques afin qu’ils retrouvent leur famille, car leur souffrance a assez duré ». Ousmane Sonko qui fait allusion aux drames de l'émigration clandestine... « la jeunesse sénégalaise désespérée se tourne vers les méandres des océans et du désert, et l’État sénégalais, complice, ne pose aucune action pour empêcher ces drames devenus le lot quotidien des familles ». Enfin, l'opposant appelle ses partisans à maintenir la pression. Il appelle « tous les Sénégalais, épris de justice, à s’organiser sur toute l’étendue du territoire national pour exercer leur droit constitutionnel à la résistance et refuser », dit-il, « le dictat d’une minorité ».
11/17/20235 minutes, 10 seconds
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À la Une: les Malgaches invités dans les bureaux de vote

« Aux urnes citoyens ! » s’exclame Midi Madagascar, ce jeudi. Les 11 millions d’électeurs votent depuis quelques heures ((6h locale, 3h TU)) pour choisir leur prochain président. « Un événement politique sans précédent dans l’histoire du pays », estime le journal malgache quelques pages plus loin, en raison d’une « série de situations exceptionnelles, révélant des fissures profondes dans le processus démocratique. » Avec, en tête de ces particularités : le fait que la grande majorité des candidats boycottent l’élection. « Ils sont en principe treize candidats à s’aligner aujourd’hui » explique ainsi L’Observateur Paalga, mais « en principe seulement, car 10 candidats au fauteuil suprême, parmi lesquels l’ancien président Marc Ravalomanana, ont appelé » à tourner le dos au scrutin.Il faut dire que la campagne a été particulièrement trouble – le Monde Afrique évoque même un « climat de tension d’une rare intensité. » C’est donc, pour L’Express de Madagascar, « tant bien que mal », que le premier tour de cette élection a lieu, « au milieu d’une conjoncture dominée par les querelles politiques. » Pour rappel, une partie de l’opposition a dénoncé des irrégularités dans l’organisation du vote ; une polémique a aussi éclaté au sujet de la bi-nationalité du sortant Andry Rajoelina, polémique qui a rythmé ces derniers mois.Une élection lourde d’enjeuxIl y a d’abord la Commission électorale, qui joue une partie de sa crédibilité sur ce vote. Très contestée dans la période qui a précédé le scrutin, la Céni « est attendue au tournant » pointe L’Express de Madagascar, et même « elle n’a pas le droit à l’erreur » car « la moindre peccadille sera exacerbée par les détracteurs du processus. »Et puis, et cela plusieurs journaux le pointent, il y a la question de la participation. Nombre des candidats d’opposition ayant appelé à s’abstenir, Le Pays juge qu’une mobilisation massive des électeurs « serait une victoire d’étape pour le candidat du pouvoir » alors qu’à l’inverse, une faible participation « représenterait pour Rajoelina un véritable camouflet, après avoir préféré avancer tête baissée face aux récriminations de ses adversaires politiques. »Une analyse que ne partage pas L’Express de Madagascar : le titre met en garde contre une surinterprétation des chiffres, car, croit-il, « étant donné la tendance abstentionniste des électeurs malgaches, l’abstention pourrait ne pas être la meilleure manière de démontrer la non-approbation du processus électorale. » Comment, en effet, distinguer les abstentionnistes qui contestent le scrutin de ceux qui, tout simplement, n’ont pas le réflexe d’aller voter ?Les attentes de la populationPopulation qui, souligne Midi Madagascar, a parfaitement conscience que « de [son] vote va dépendre de [son] avenir et celui de [ses] enfants pour les cinq années à venir. »Et sur ce plan, Wakat Séra juge, amer, que dans cette présidentielle, « tout se résume à l’espoir » car les secteurs essentiels – éducation, santé, infrastructures – en sont, selon le journal burkinabè, « réduits à se reposer sur des projets qui ne sont, en réalité, que de véritables éléphants blancs. » Le journal poursuit en égrenant la « persistance de la corruption », l’« impossible autosuffisance alimentaire et industrialisation du pays » ou encore les « coupures d’électricité entraînant des délestages monstre. » 8 malgaches sur 10 vivent en effet sous le seuil de pauvreté ; près de la moitié d’entre eux n’ont pas accès à l’eau.Bref, c’est un Andry Rajoelina « lesté d’un bilan peu flatteur » qui va tenter de s’envoler vers la première place du scrutin, avec en toile de fond, prédit Wakat Séra encore, une « crise préélectorale qui muera probablement en crise post-électorale si rien n’est fait. »Les journaux inquiets de « l’après »À quoi ressemblera « le lendemain du scrutin » ? Beaucoup de titres, à commencer par L’Express de Madagascar, ont les yeux rivés sur cet après. Car, s’inquiète le titre, aucun des trois candidats engagés dans la campagne « n’a clairement répondu à la question sur la manière dont ils comptent résorber le clivage politique qui s’est installé ces dernières semaines. » Des tensions dont L’Observateur Paalga craint aussi qu’elles ne « remettent en cause la fragile paix sociale dans le pays » là où, pessimiste, Wakat Séra considère que « l’explosion de la marmite […] risque d’être inévitable. »Ne reste plus qu’à aller voter – et à charge du futur président de rétablir la sérénité. Ce sera là, conclut L’Express de Madagascar, son « premier challenge politique. »  
11/16/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: l’armée malienne remet la main sur Kidal

« Ça y est ! Cette fois, c’est la bonne. » Ce cri de soulagement, c’est celui de l’Observateur Paalga ce matin. Et pour cause : lourdement appuyés par les paramilitaires du groupe Wagner, les soldats ont repris le contrôle de ce bastion rebelle ; une première depuis plus de dix ans et un véritable « tournant copernicien dans la guerre oblique au long cours que mène le Mali contre ses ennemis », se réjouit Aujourd’hui au Faso. Une victoire pour Bamako donc mais aussi, souligne Le Monde Afrique, « une victoire personnelle pour le colonel Assimi Goïta, » « arrivé au pouvoir avec un agenda souverainiste et sur une promesse de reconquête des territoires perdus. »Victoire de terrain, victoire personnelle mais aussi « victoire symbolique », poursuit le quotidien, sur un territoire considéré comme le bastion inexpugnable » des rebelles touaregs depuis l’indépendance du pays en 1960.D’importants moyens militairesSi L’Observateur Paalga souligne que « les FAMa n’ont pas toujours fait le poids face aux groupes armés de la rébellion », eh bien cette fois, « la donne militaire a nettement changé. » Il y a d’abord l’appui des paramilitaires russes du groupe Wagner ; et puis les journaux soulignent aussi unanimement, à l’image d’Aujourd’hui au Faso, les « bombardements aériens » qui ont eu raison des éléments du CSP, « claquemurés » dans l’ancien camp de la Minusma et qui eux, privilégiaient les combats de guérilla, aidés de leur connaissance du terrain.Plus précisément, apprend-on dans les colonnes du Monde Afrique, ce sont les « bombardements répétés des drones […] de fabrication turque » qui ont permis de renverser la situation et d’éviter le « fiasco » de la précédente tentative de reconquête, en 2014.Quid de la suite des événements ?C’est une chose de gagner du terrain, encore faut-il le conserver. Tout l’enjeu réside donc dans cette question formulée par Aujourd’hui au Faso : « Et maintenant, que feront les FAMa de cette victoire ? » Les journaux partagent une même inquiétude, que pointe L’Observateur Paalga : celle d’une alliance « avec les groupes armés terroristes » contre « un ennemi commun. »Un nom, en particulier, revient : celui d’Iyad ag Ghali, ancien chef rebelle touareg, avant de devenir le plus haut cadre d’al-Qaïda dans la région. Ce personnage pourrait être « l’autre bénéficiaire, moins attendu, de cette reconquête » soupçonne Le Monde Afrique… et Le Pays de rappeler qu’il a « toujours maintenu des liens avec la majeure partie des groupes armés majoritairement touaregs » et qui pourrait donc « les attirer vers lui » à la faveur d’une alliance de circonstances.Bref, les rebelles ont beau s’être repliés, il y a fort à parier que le travail soit encore long. De toute façon, pour s’estimer vraiment vainqueur, le gouvernement de Bamako devra remporter une autre bataille que celle de Kidal, conclut Aujourd’hui au Faso : celle de « l’apaisement des cœurs. »Élections au Liberia dans un climat plutôt calmeOn prend les mêmes, et on recommence ! Pour la deuxième présidentielle de suite, le sortant George Weah et l’opposant Joseph Boakai s’affrontaient au second tour. L’impression de déjà-vu va-t-elle s’arrêter là où, comme s’interroge Wakat Séra, « l’histoire va-t-elle se répéter », avec une victoire de George Weah ?Rien n’est certain car le président sortant fait face à la déception de la jeunesse qui l’a porté au pouvoir, « désabusée par les promesses non tenues, » ; des jeunes qui « ne savent plus s’il faut invoquer Saint-George qui, pendant sept années, a fui leurs problèmes » dénonce Wakat Séra ou « Saint-Joseph, 78 ans, qui s’érige en ‘sauveur’ » d’un pays où chômage et pauvreté marchent main dans la main.Des scores très serrés au premier tourÀ peine 7.000 voix d’écart – difficile donc, de prédire lequel des deux l’emportera. Sur place, le Libérien Times estime que « le gagnant sera [donc] probablement celui que les Libériens trouveront le plus à même de combattre plusieurs problèmes, dont la pauvreté, la corruption et l’insécurité. » Car le titre nous apprend que près des trois quarts des Libériens signalent ne pas avoir eu assez d’argent pour se nourrir l’année passée ; et que seulement un tiers d’entre eux se sentait en sécurité en marchant seul la nuit, un taux « parmi les plus bas dans le monde. »Quel que soit le résultat, Wakat Séra espère surtout une chose : que « les chiffres qui sortiront du ventre des urnes soient l’expression véritable de la volonté des électeurs » … pour que subsiste le calme rencontré pendant le vote.
11/15/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: on sait où se trouve Guillaume Soro

Oui et ce n’est pas au Mali comme certains le pressentaient… ni à Istanbul, Chypre ou Dubaï. Alors, Le Monde Afrique  ironise : « Guillaume Soro serait-il devenu le furet de la politique ivoirienne ? » En réalité, c’est au Niger que l’ancien chef rebelle, ancien Premier ministre ivoirien a trouvé refuge, comme son parti l’a annoncé hier, lundi, dans un communiqué – sans exclure des escales au Burkina Faso, au Mali ou en Guinée-Bissau.Silence radio de la part de la presse ivoirienne… les titres burkinabè eux ne se privent pas ! Ainsi de Wakat Séra qui s’amuse de « l’importance de ce nouveau citoyen nigérien », reçu par le président de transition, le général Tiani, dès son arrivée, témoignage aussi de « l’intérêt » que peut revêtir Guillaume Soro pour les putschistes.Une fois de plus, l’ancien protégé d’Alassane Ouattara se drape dans « un sens de la mise en scène dont il a le secret et une faconde qu’il apprécie », mais surtout, il multiplie les actions. Aujourd’hui au Faso ne dit pas autre chose et souligne, d’entrée de jeu, que « les choses sont allées vite et s’enchaînent », tandis qu’en parallèle, « les images sont largement commentées sur les réseaux sociaux. » Tout en réussissant à cultiver une forme de silence.Peu de précisions sur la suiteCette installation au Niger est-elle « définitive » ? Ou bien est-ce une simple « escale avant de continuer dans la capitale économique ivoirienne », poursuit L’Observateur Paalga qui décidément a une litanie d’interrogations : « Qu’est-ce que les deux hommes [Soro et Tiani] se sont dit exactement ? Qu’a-t-on promis au président de Générations et peuples solidaires ? » Force est de constater qu’à ce stade, c’est toujours « mystère et boule de gomme. »Mais le point d’interrogation principal se trouve dans les colonnes de Wakat Séra : « Pourquoi Guillaume Soro a-t-il jeté son dévolu sur des pays voisins de la Côte d’Ivoire, et dont certains sont en froid avec les autorités ivoiriennes ? » Aujourd’hui au Faso esquisse un début de réponse : hormis la Guinée-Bissau, les pays d’accueil choisis ont « deux dénominateurs communs : ils sont frappés par le terrorisme et les rébellions ; et leurs relations avec la Côte d’Ivoire sont cordiales » - façon de dire que ces rapports sont froids depuis l’accession au pouvoir de la junte nigérienne car, pointe L’Observateur Paalga, Alassane Ouattara faisait partie des « tenants de la ligne dure de la Cédéao, qui ont poussé à la prise de sanctions politiques, économiques, commerciales et financières » particulièrement sévères. Pour le journal burkinabè, il n’y a donc pas lieu de chercher plus loin que cet adage : « l’ennemi de mon ennemi est mon ami. »Claude Pivi toujours introuvableLes forces de l’ordre guinéennes n’ont pas réussi à mettre la main sur l’ancien capitaine, près de deux semaines après l’attaque contre la prison centrale de Conakry. C’est donc sans cet accusé de premier plan que s’est rouvert, hier, le procès du massacre du 28-septembre. Jamais absent n’aura été aussi présent : en fait, « l’ombre de ‘Coplan’ plan[ait] sur le tribunal », juge Aujourd’hui au Faso. Et elle devrait continuer de hanter les débats, prédit le journal, « tant qu’on ne le retrouvera pas. » D’abord car, « il constitue une des boîtes noires du massacre et des viols du 28 septembre. »Mais aussi, car chacun s’inquiète pour sa sécurité, les témoins évidemment, raconte L’Observateur Paalga, mais aussi les avocats eux-mêmes. Des hommes en robe noire bien en peine de faire leur travail car ils subissent, détaille Jeune Afrique, des « difficultés » pour accéder à la prison de Conakry – conséquence des « mesures prises pour sécuriser les lieux », entre la présence de gendarmes à la Maison centrale et les rondes effectuées de nuit autour des domiciles de certains avocats de la défense, dénonce l’un d’entre eux dans les pages du magazine.Quelles options pour la suite ?Il y a bien ce que suggère Jeune Afrique : « prendre des mesures pour garantir la sécurité des différents acteurs. » Mais sur ce point, les avis divergent, certains avocats cités par le magazine craignant d’être espionnés par les gardes du corps qui pourraient leur être affectés.En attendant, « Pivi court toujours »… on ne sait où il se trouve… « une question dont la réponse vaut de l’or » aux yeux du pouvoir, littéralement ou presque : environ 55.000 euros sont promis à ceux qui donneront « toute information permettant la capture » de l’ancien proche de Moussa Dadis Camara.
11/14/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une: Guillaume Soro bientôt de retour en Côte d’Ivoire?

En tout cas, l'ancien chef rebelle et ancien Premier ministre compte rentrer de son exil du continent. C’est ce qu’il a annoncé hier dimanche dans une vidéo postée sur X, sans préciser, en réalité, s’il comptait rejoindre la Côte d'Ivoire ou ailleurs.  Mais la plupart des titres de presse partent du principe, ce lundi matin, que c’est bien au pays qu’il veut revenir - une décision « inattendue », estime Aujourd’hui au Faso, qui « pourrait signifier que [Guillaume Soro] en a marre de fuir et compte affronter désormais son destin ». Mais pour le titre burkinabè, « surtout on sent que cette soif inextinguible de rejoindre sa Côte d’Ivoire est un message fort à Alassane Ouattara, (…) quasiment un défi lancé au président ». Puisque, on le rappelle, l’ancien fidèle du chef de l’État a été condamné à l’emprisonnement à vie, accusé d’avoir monté une opération pour le renverser.  Mais le voilà donc « fatigué d’errer de pays en pays, [...] miné par la nostalgie de sa mère-patrie », raconte Wakat Séra, mais aussi et peut-être surtout « à court de ressources financières », imagine le journal. Sauf que vu les relations que Guillaume Soro entretient avec Alassane Ouattara, il y a fort à parier qu'il « ne sera pas accueilli à bras ouverts ». Et Wakat Séra ironise : Alassane Ouattara « ne tuera sûrement pas le veau le plus gras pour fêter ce retour ».Quelle réaction attendre ?Aujourd’hui au Faso se pose la même question : « Comment cette annonce a été accueillie à Abidjan ? » Wakat Séra croit avoir une réponse à offrir : la nouvelle, est « ressentie comme une bombe » dans le pays, qui « donnera certainement des nuits blanches à Abidjan ».Des nuits blanches et peut-être des colères noires, car Wakat Séra note encore que « le vocable de "réconciliation" », dont Alassane Ouattara s’est fait le chantre des années durant, « a disparu de la composition du nouveau gouvernement mis en place par Robert Beugré Mambé », le nouveau Premier ministre. Comme si un cap avait été franchi, comme si une porte avait été refermée. Alors, le chef de l’État et son ancien protégé pourront-ils « un jour, enterrer la hache de guerre » ? « Rien n’est moins sûr », conclut le journal.  Au Mali, les suites de la bataille de KidalCela fait trois jours que l’armée et les ex-rebelles touaregs du CSP s’affrontent pour le contrôle de cette ville du nord du Mali. Et, raconte Le Pays, cette « campagne de reconquête » lancée par les Fama « s’est accélérée depuis samedi » avec, ajoute L’Observateur Paalga, « un changement de tactique militaire » qui voit les soldats « combiner bombardements aériens et mouvement de troupes au sol ».Une nouvelle stratégie qui a permis, affirme Sahel Tribune au Mali, « des progrès considérables » : « grâce à la coordination des forces terrestres et aériennes, les positions des groupes armés ont été complètement dispersées », s’enthousiasme encore le titre. Sauf que, tempère L’Observateur Paalga, il s’agit aussi d’une « guerre des communiqués » dans laquelle « chaque camp s’attribue la victoire ». Difficile de savoir donc ce qu’il en est exactement, mais une chose est sûre : « Les combats font rage. »Les craintes d’une extension de la criseOui car, juge L’Observateur Paalga, « il y a fort à parier que la CMA pourrait nouer une alliance avec les groupes armés terroristes qui ont pignon sur les dunes maliennes » depuis des années. Car, complète Le Pays, une victoire de l’armée dans la zone signerait « la fin des haricots pour les terroristes du Jnim (…) car avec cette nouvelle donne, [ils] seront fatalement pris en étau », n’ayant plus de base arrière où se réfugier. Les deux journaux n’ont donc pas de mal à imaginer que les rebelles « agissent en tandem avec les groupes terroristes (…) au nom d’une alliance de circonstances pour la survie de tous ».Loin d’être l’objectif final, la reprise de Kidal pourrait donc n’être qu’un « début de libération de ce septentrion malien », analyse Aujourd’hui au Faso, point de départ peut-être d’un « combat dans la durée et à l’issue incertaine » - d’autant que l’armée malienne et ses supplétifs ont beau avoir l’avantage matériel, « le CSP possède la géographie, le terrain ; chaque coin et recoin n’a aucun secret pour les rebelles ». Or, « dans toute guerre, c’est le terrain qui commande la manœuvre ». Bref, conclut L’Observateur Paalga : « Une chose est de reconquérir Kidal, une autre est de pacifier le septentrion malien. »
11/13/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: la guerre se poursuit dans la région de Kidal, dans le nord du Mali

Tous les sites d'information maliens s'en font l'écho, notamment Malijet et Bamada.net. Les forces armées maliennes (Fama) « ont lancé hier des opérations stratégiques... Ces interventions, d'une importance capitale, sont menées, nous dit Bamada, avec un engagement ferme envers le respect des droits de l'homme, mettant en avant la mission primordiale des Fama, à savoir rétablir la paix et la stabilité dans le nord du pays ». Pour Malijet, il s'agit « d'éradiquer toutes les menaces terroristes dans la région de Kidal, là encore, nous dit-on, dans le respect des droits de l'homme. [...] L'armée tient à rassurer les populations, elles ne doivent pas céder à panique ni à la propagande des terroristes ». Des frappes qui font toutefois des victimes civiles. Mais ni Malijet, ni Bamada, n'évoquent la mort de plusieurs d'entre eux, dont des enfants, mardi, lors de frappes menées par les Forces armées maliennes contre les rebelles du CSP.Le massacre de plusieurs dizaines de civils au Burkina FasoLes sites d'info burkinabés ne reviennent pas sur cette dernière information, mais s'intéressent à ce qui se passe au Mali voisin, dans la région de Kidal. « Bourreaux sans frontières, que vous ont donc fait les enfants de Kidal et de Gaza ? », s'interroge WakatSera, qui poursuit : « À Kidal, où la guerre ne fait que commencer entre l’armée malienne et les rebelles du CSP-PSD...  Ce sont, selon les chiffres des combattants du CSP-PSD, au moins huit enfants qui sont restés sur le carreau, suite aux frappes attribuées aux Forces armées maliennes. [...] Malheureusement pour les enfants, à Kidal comme à Gaza, rien ne semble pouvoir arrêter ces armes qui ravagent tout sur leur passage et ne laissent que larmes et désolation », déplore WakatSera.En Guinée, la cavale de Jean-Claude Pivi continueC'est guinée7 qui revient sur cette cavale et sur la somme promise - 500 millions de francs guinéens - par les autorités guinéennes à qui permettrait l'arrestation de l'ex-homme fort de la junte qui a dirigé le pays, entre 2008 et 2009. « Wanted, comme au temps des chasseurs de primes, comme aux heures les plus sombres du far West », s'exclame le site d'information guinéen, qui fait référence à l'évasion de quatre prisonniers, dont l'ex-chef de la junte Moussa Dadis Camara, le 4 novembre dernier. Tous ont été repris, sauf Jean-Claude Pivi. « L'homme le plus recherché de Guinée, était celui, qui enfilait ses habits de "justicier" pour faire sa loi, exerçant au passage sa technique bien maîtrisée de transformer un homme en fagot de bois, poursuit guinée7. Décrit par certains comme une "brute épaisse", ceux qui connaissent de plus près ce karatéka capable de briser une brique d’un coup de poing disent qu’ils sont souvent étonnés par son air débonnaire voire affable dans la vie de tous les jours. Seulement voilà, ajoute le site d'information, l’image de tous les jours est bigrement ternie par les accusations portées contre lui, suite aux dramatiques événements du 28 septembre 2009, quand une horde de militaires, gendarmes et policiers a fondu sur le grand stade de Dixinn pour y commettre meurtres (au moins 157 tués), viols (au moins 100 femmes violées) et des centaines d’autres très graves exactions. »Le site d'information Ledjely commente lui aussi la décision prise par les autorités de promettre une prime de 500 millions de francs guinéens. « C’est une mesure qui achève de convaincre que pour l’heure, les autorités n’ont aucune piste à propos de Claude Pivi. Et que désormais, elles se remettent à une hypothétique dénonciation de ce dernier par les citoyens. »
11/10/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une: les rapports entre la France et le continent africain

Deux députés français ont déposé hier mercredi un rapport parlementaire sur ces relations, véritable « guide de survie en temps de crise », souligne Le Monde Afrique, avec une question centrale : « Comment sauver la place de la France en Afrique ? »Pour Aujourd’hui au Faso, la réponse est simple : « Une "tabula rasa" », du moins interprète le journal burkinabè, c’est ce que préconisent Bruno Fuchs et Michèle Tabarot, à l’origine de ce document. « 175 pages, rappelle encore le titre, résultat d’auditions de personnalités français et africaines, dont [...] François Hollande et Mohamed Bazoum » avant d’être déposé.Un travail volumineux, dont on n’avait pas nécessairement besoin « pour savoir que la friture s’épaissit de plus en plus sur la ligne France-Afrique », ironise Wakat Séra, malgré le travail fourni, que le journal « salue » d’ailleurs, il est « ​​​​​​​difficile de ne pas reconnaître que Bruno Fuchs et Michèle Tabarot ont enfoncé une porte largement ouverte ».Certes, difficile d’ignorer que les relations entre l’Hexagone et le continent se sont obscurcies ces derniers temps. Quand exactement ? Wakat Séra fait remonter la dégradation à plusieurs décennies. Aujourd’hui au Faso situe la bascule aux moments des putschs en Afrique de l’Ouest. Mais, assène Le Monde Afrique, « le constat est implacable ».Plusieurs erreurs françaises en AfriqueMaladresse ou paternalisme mal placé ? En tout cas, sans aucun doute, une « ​​​​​​​incohérence du discours français à l’égard des États africains », analyse Le Monde Afrique. Avec, comme illustration, la relative nonchalance de Paris vis-à-vis de la prise de pouvoir de Mahamat Idriss Déby au Tchad, alors que les putschs au Mali, au Burkina Faso et surtout au Niger ont été sévèrement critiqués.Et puis, dès son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a promis de tourner le dos à des décennies de Françafrique, sans pour autant réussir à se débarrasser, dénonce Wakat Séra, « ​​​​​​​du vocabulaire et des attitudes dignes de l’époque coloniale, pourtant révolue ».Et de citer, en vrac, les sorties de Jacques Chirac : une Afrique « pas mûre pour la démocratie », de Nicolas Sarkozy : « le grand drame de l’homme africain… » ou même d’Emmanuel Macron lui-même. Des exemples de « condescendance », s’insurge Aujourd’hui au Faso, qui « horripile[nt] la jeunesse africaine ». Le journal ne cherche pas plus loin : ce sont ces éléments qui ont « créé ce désamour qui frise le divorce ». Alors qu’envisager pour la « thérapie de couple » ? D’abord, pas de panique, préconise Aujourd’hui au Faso. Après tout, comme pour les personnes, « dans les relations entre les pays, il y a des hauts et des bas » et « rien n’est définitif ».Quant au rapport, il préconise un véritable traitement de choc : plus de cohérence, moins d'ingérence ; sortir du tout-militaire et privilégier la présence de diplomates - pourquoi pas avec une filière spécifique au quai d'Orsay ? ; repenser la politique des visas, « ​​​​​​​perçue comme ‘humiliante’ par les élites africaines », estime Le Monde et surtout, sortir d’une posture pouvant apparaître comme méprisante.Si tout cela est fait, alors, espère Wakat Séra, « on pourra crier, "à bas la Françafrique" et "vive la France et l’Afrique" ».Les femmes scientifiques sur le continentLes journaux s’y consacrent à l’occasion de la remise du prix Femmes et sciences en Afrique subsaharienne, décerné depuis 2010 à l’initiative notamment de la Fondation l’Oréal pour braquer la lumière sur ces scientifiques.Des femmes qui sont « confrontées à un véritable parcours de la combattante », déclare la directrice de la Fondation l’Oréal, dans les colonnes du Point Afrique. Car, en plus des difficultés communes à toutes les scientifiques du monde, elles doivent aussi dépasser « ​​​​​​​des conditions matérielles extrêmement » défavorables, la recherche scientifique étant sur le continent, selon cette interlocutrice, « ​​​​​​​vraiment le parent pauvre des politiques publiques ».Et puis il y a la question de « l’invisibilisation des femmes, [...] une stratégie du patriarcat depuis la nuit des temps », pointe cette interviewée. De fait, « un tiers seulement des scientifiques en Afrique sont des femmes », relève Le Monde Afrique, ce qui signifie que, « ​​​​​​​au rythme actuel », il faudrait « un siècle [...] pour que les femmes scientifiques du continent soient à parité avec leurs homologues masculins ».Ce n’est pourtant pas faute de compétences : le quotidien rappelle que ces chercheuses travaillent sur tous les domaines en pointe, « ​​​​​​​pharmacologie, génétique, accès à l’eau, [...] intelligence artificielle » ou encore « ​​​​​​​astronomie ». Et deviennent par ailleurs, « chemin faisant, [...] des modèles pour des générations de fillettes ». Alors pourquoi pas rêver ? Le changement pourrait être au coin de la rue.
11/9/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: les affrontements ont commencé à Kidal

L’armée a eu recours hier à des frappes de drones sur cette ville du nord du Mali, objet depuis des semaines de tensions entre le gouvernement et la rébellion du CSP. « Tous (…) la redoutaient. (…) La guerre de Kidal aura donc lieu. » constate, fataliste, Wakat Séra au Burkina Faso. Il faut dire, admet le titre, que personne n’avait « véritablement le moindre espoir qu’elle soit évitée. » Et pour cause, explique Le Pays : « les groupes rebelles du Nord, qui ont toujours mis un point d’honneur dans la défense de leur citadelle, n’ont jamais fait mystère de leur opposition à la rétrocession des camps de la Minusma. »Analyse partagée par Jeune Afrique  qui rappelle que Kidal est le « berceau des différentes rébellions touarègues. » Hors de question donc pour ces dernières de perdre leur fief ; mais cet enjeu rencontre celui, contraire, de l’armée et de « la junte d’Assimi Goïta, qui a promis de reconquérir [la ville]. »Aujourd’hui au Faso  résume ainsi les choses : « d’une part, on a les FAMa et les walkyries de Wagner qui veulent prouver qu’ils vont vaincre le CSP sans aide extérieure, et que de vide sécuritaire il n’y aura point. De l’autre côté, un CSP qui est en terrain connu, et même conquis » puisqu’au départ des Casques bleus, les anciens rebelles ont pris le contrôle du camp de la Minusma.Jusqu’où les forces en présence iront-elles ?Dans ces affrontements, Aujourd’hui au Faso reconnaît « un air de reconquête » teinté de « la peur d’un nouvel échec, » d’où, croit savoir le journal, « ces frappes de drones, quasi à l’aveuglette. » On apprend en effet dans les colonnes de Jeune Afrique qu’un premier bombardement a touché le camp militaire ; un second proche d’une école ; et un dernier enfin, a touché une réunion de notables. Bref, les victimes sont essentiellement, voire exclusivement civiles – l’armée n’a pas communiqué et le CSP assure qu’il n’y a aucune perte dans ses rangs. Wakat Séra prévoit qu’il ne s’agit là que d’un début : « le camp de la Minusma, estime le journal, n’a certainement pas fini d’être pilonné et sera (…) le théâtre d’un conflit dans lequel périront de nombreuses victimes collatérales innocentes. »Préoccupation partagée par Aujourd’hui au Faso, pour qui ce qu’il appelle des « bavures » de l’armée « risquent de se démultiplier, à force de vouloir coûte que coûte déloger le CSP du camp. » Pour cette base et pour l’aéroport, « jusqu’où iront les FAMa ? » Le journal burkinabè va plus loin encore et s’interroge : l’armée serait-elle prête à « détruire carrément Kidal ? »La Minusma, arrivée à GaoIl aura fallu une semaine de trajet au départ de Kidal, puisque les autorités ont refusé de permettre un pont aérien. Un véritable « périple, agité et (…) fait de rationnement d’eau et de nourriture » rapporte Wakat Séra. Mais les mésaventures ne sont peut-être pas terminées pour les hommes de la mission onusienne, « loin d’être en terre amie », rappelle le titre… d’abord chassés par la junte, les casques bleus sont maintenant empêchés de partir, faute des autorisations de vol nécessaires. A défaut d’avancées concrètes, Wakat Séra ne peut donc qu’espérer : « vivement qu’un modus vivendi soit trouvé entre chasseurs et chassés pour faciliter le départ de ces derniers. »Le cacao ivoirien dans la presseLe Monde Afrique  se penche sur ces producteurs qui souhaitent « décoloniser le cacao » c’est-à-dire, rendre le pouvoir aux pays producteurs sur ce marché. Pour donner un ordre d’idées, la Côte d’Ivoire fournit près de la moitié de la production mondiale de cacao. Pourtant, le pays ne compte que 24 chocolatiers – mondialement, c’est l’Allemagne qui remporte, non pas la médaille, mais la fève.Un « paradoxe connu » auquel quelques producteurs ont décidé de mettre fin. Le pari ? Il s’agirait, raconte Le Monde, « d’acheter aux agriculteurs ivoiriens les cabosses fraiches (…) pour pratiquer soi-même l’écabossage, la fermentation et le séchage. » En clair : tout est fait sur place, et le chocolatier « garde le contrôle sur sa matière première. » Objectif affiché : « transformer le caillou en diamant » selon le producteur à l’origine de cette initiative et rencontré par le quotidien. Et l’initiative est déjà sur les rails puisque courant 2024, raconte Le Monde, aura lieu « un nouveau concours de chocolaterie spécifiquement africaine. » Pas de doute, j’en serai !
11/8/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: «le jour d’après», suite à l’attaque de la prison centrale de Conakry

Trois jours après l’opération commando qui a permis l’évasion de 4 détenus de haut rang, tous impliqués dans le procès du massacre du 28-septembre – dont l’ancien chef d’Etat Moussa Dadis Camara -, de nombreux journaux s’interrogent sur la suite. Le cours du procès justement, va-t-il être modifié par cet événement ?Sur Guinée Matin, les divers interlocuteurs rencontrés sont unanimes : « cette évasion va impacter le déroulé normal du procès ». Pourtant, dans Guinée 7, l’avocat de Moussa Dadis Camara l’assure : « le procès du 28 septembre ne doit pas s’arrêter. » Et ce conseil va même plus loin… certain que « c’est le vœu le plus ardent [de l’ex-chef d’État] que la lumière soit faite sur ces événements. »Mais ces vœux pieux ne rassurent pas vraiment la presse ; surtout que, s’inquiète Guinée Matin, « il y a lieu de craindre pour la sécurité des autres accusés » dans ce dossier. D’autant, rappelle un professeur de droit rencontré, que « les victimes constituées parties civiles étaient très réticentes » et « ont mis du temps » à accepter d’être exposées à la barre.Même analyse, toujours dans les colonnes de Guinée Matin, avec l’organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme : « la question de la sécurité a toujours été redoutée. (…) Nous avons toujours dit aux autorités de créer ce climat qui permet de renforcer la sécurité des victimes, des magistrats… », s’inquiète ainsi un porte-parole.Claude Pivi toujours en cavaleDes quatre évadés de samedi, il est le seul à être encore dans la nature – un interlocuteur rencontré par Le Djély  croit savoir que « si Claude Pivi (…) ne s’est pas encore rendu, cela serait lié à la crainte qu’il éprouverait pour sa vie. » Rappelons que la théorie la plus répandue veut que ce soit son fils, Verni Pivi, qui a orchestré les opérations de samedi.En attendant d’y voir plus clair sur cet événement – qui sont les commanditaires ? les personnes impliquées ? et même, se demande Le Djély, « les objectifs » allaient-ils « au-delà du désir de faire évader des prisonniers » ?En attendant donc d’y voir plus clair, le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la transition, « n’a pas fait dans la dentelle » juge Le Pays, en radiant de l’armée plusieurs dizaines de soldats.À juste titre, à en croire le journal : « Sans aucun doute, des complicités, il y en a eu » assène-t-il. « Sinon, il est inconcevable qu’un commando vienne de l’extérieur (…) dans une prison considérée comme la plus grande du pays et la mieux surveillée. » Mais le titre burkinabè prévient : alors « qu’il y a des divisions au sein de l’armée guinéenne, pour ne pas parler de clans, » « attention à l’effet boomerang ! »  Les 41 bougies de Paul BiyaCe lundi 6 novembre marquait l’anniversaire de ses 41 ans… à la tête du Cameroun. Quarante et un ans « de progrès et d’échecs » si l’on en croit le Journal du Cameroun – qui met toutefois largement l’accent sur les premiers, pas vraiment sur les seconds. Le journal estime notamment que Paul Biya a « sem[é] le pluralisme politique et la démocratie » — et s’il admet bien que les partis du pays « font parfois face » à des interdictions de manifester, cet argument est vite balayé par le journal. Et de saluer encore « l’homme du 6 novembre », qui, « au lieu de la répression de la subversion, […] préfère la liberté. »Un ton pour le moins mélioratif, bien loin de celui employé par Le Pays. Le journal burkinabè n’a pas de mots assez durs contre « la boulimie du pouvoir » du chef d’État. C’est bien simple, ironise de son côté Wakat Séra, Paul Biya n’est plus le locataire mais « le propriétaire du palais présidentiel d’Etoudi. »Une longévité encore prolongée ?Le Pays prévoit déjà une candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025 – en tout cas, « ce ne serait pas une surprise » constate le journal. D’ailleurs, abonde Wakat Séra, une partie de la population « a déjà commencé à réclamer sa candidature pour la prochaine élection. »Mais attention, prévient le titre : « tous les autres longs règnes sur le continent noir » se sont « mal terminés. » Et, ajoute encore Le Pays, ces mandats à répétition « pose[nt] la problématique de l’avenir politique du Cameroun. » « Paul Biya forever » oui, ironise Wakat Séra, « surtout avec une opposition quasi inexistante. » Il n’empêche : « la perspective de l’après-Biya » doit être envisagée. Et Le Pays enfonce le clou : « le seul combat qui vaille aujourd’hui » pour le président, « c’est de réussir sa succession. »
11/7/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: ce qui pourrait être une tentative d’évasion de Moussa Dadis Camara en Guinée

Un geste aussi bref que commenté, sur tout le continent ! Le retour en liberté de l’ancien dictateur, au pouvoir en 2008 et 2009, n’aura duré que quelques heures : presque, ironise Wakat Séra, « comme si l’ex-chef de la junte (…) avait entrepris de faire une petite promenade de début de week-end hors de sa cellule. »En fait d’une balade champêtre, il s’agissait bel et bien d’une « tentative d’évasion, [d’un] enlèvement ou [d’un] coup d’Etat » : à ce stade, Le Pays au Burkina Faso a du mal à choisir entre ces trois options.Quoi qu’il en soit, l’initiative a fait long feu : très vite, raconte Le Djély, « l’un après l’autre, » Moussa Dadis Camara et 2 de ses co-accusés dans le procès du massacre du 28-septembre, sont « revenus à la prison civile de Conakry. »Bref, une évasion « manifestement avortée », finalement « pas si bien préparée », note encore Le Djély, même s’il est difficile à ce stade de savoir ce qui a écourté les opérations : prise de conscience « que l’entreprise était vouée à l’échec » ou victoire des forces de l’ordre.Un évadé toujours en cavaleMême si Guinée 7 s’amuse que Moussa Dadis Camara, le colonel Thiegboro Camara et Blaise Gomou soient « de retour à la case prison », l’un des « co évadés » du groupe semble être toujours dans la nature : le colonel Claude Pivi, « dont le fils, précise Wakat Séra, serait le chef d’orchestre » de cette tentative.Le Pays croit même savoir que cet « ancien sous-officier radié des effectifs de l’armée » a « véritablement le profil de l’emploi », lui qui a été chassé des rangs de la grande muette pour avoir participé à un braquage, puis a été dans le viseur de la justice pour, précisément, « avoir planifié une première opération pour sortir son géniteur du cachot. »Tensions à Conakry L’inquiétude retombe difficilement ; d’autant plus que, insiste Le Pays, « Claude Pivi est toujours dans le cosmos », « introuvable » même selon les mots de Guinée Matin. Or, pour Le Pays, « aussi longtemps que les fugitifs n’auront pas été tous arrêtés », « la prudence doit rester de mise. » Dans ce contexte, Guinée 7 constate que les rues étaient particulièrement vides ce week-end à Conakry, avec des tirs d’armes à feu dans plusieurs quartiers.Un accès de prudence d’autant plus prudent que, s’inquiète Le Pays, « cette descente musclée sur la plus grande prison de Guinée révèle un système de sécurité lacunaire autour des sites sensibles. » Comment, en effet, renchérit Wakat Séra, comment des hommes armés ont-ils « pu arriver jusqu’à la Maison centrale, située dans l’un des endroits les mieux surveillés de Conakry, (…) presque au milieu de plusieurs postes militaires ? »Inquiétudes également au sommet de l’ÉtatPour Le Pays, le colonel Mamadi Doumbouya, actuel chef de la junte, ferait bien de « se faire du mouron » au même titre que la population. Car les quatre évadés, ou exfiltrés, de ce week-end, ont un point commun : ils sont « à la fois originaires de la même région et toujours populaires au sein de la troupe. » On peut donc facilement imaginer « des ralliements (…) qui pourraient déboucher sur des revendications » dont, pourquoi pas, le départ du chef des militaires au pouvoir.Une thèse imaginée aussi par Wakat Séra qui prédit donc déjà que les récents éléments pourraient « empêcher le colonel Mamadi Doumbouya d’avoir le sommeil tranquille. »Les journaux penchés sur la présidentielle à Madagascar…L’élection doit avoir lieu dans 10 jours, dans un pays « dans l’impasse » raconte Le Monde Afrique ; car « la tension est à son comble entre l’opposition et le président sortant » Andj Radzoel’n, et « le climat politique ne cesse de se dégrader » rappelle Jeune Afrique. Sur place, Midi Madagascar va même plus loin : « l’ambiance politique dans la capitale est explosive », assène le journal : après les affrontements, les invectives, « on craint [même] l’utilisation de mercenaires » par les deux camps.Dans ce décor général, le rôle d’un acteur est questionné : celui de la France. Une France qui a, « dès le début de la crise », eu à cœur de « ne pas se singulariser » pointe Le Monde. Sauf qu’au lieu de passer pour une mise en retrait salutaire, cette attitude est prise pour « un soutien qui ne dit pas son nom à l’égard du président sortant. » Alors, le quotidien s’interroge : « faut-il attendre que le sang coule dans les rues d’Antananarivo pour que les gouvernements étrangers sortent de leur réserve ? »
11/6/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: en Éthiopie, les incertitudes un an après le cessez-le-feu entre rebelles tigréens et armée fédérale

Les incertitudes demeurent, selon The New Humanitarian. Le site internet spécialiste des questions humanitaires parle d'un accord de paix inachevé. Le média donne ainsi la parole à d'anciens combattants tigréens, comme cette jeune femme qui survit aujourd'hui avec 35 dollars par mois : « Elle se dit oubliée, traitée comme un vieux chewing-gum » et attend une hypothétique réintégration dans la société. Une illustration des nombreux ratés de la démobilisation un après la fin de la guerre.Dans un autre reportage au Tigré, le Addis Standard affiche le dénuement des ex-miliciens dans les camps dits de transit, le manque de médicaments, de nourriture.Selon The New Humanitarian, ce processus de démobilisation, le plus important jamais envisagé, concerne plus de 370 000 combattants et doit durer cinq ans avec l'aide des Nations unies. Le problème, c'est que personne ne veut payer la facture totale de 850 millions de dollars avec le gouvernement éthiopien. Un énorme risque selon un diplomate cité par le média en ligne car la plupart des ex-combattants ont encore des armes.Opacité dans l'attribution de blocs gaziers dans l'est de la RDCUne enquête co-signée par l'agence Reuters et The Bureau of Investigative Journalism pointe des irrégularités dans les résultats de l'appel d'offre émis par le gouvernement. Ce dernier concerne l'extraction d'hydrocarbures notamment autour du Lac Kivu. La société canadienne Alfajiri y a remporté l'une des zones en jeu et ce alors qu'elle ne présentait pas les garanties financières nécessaires, selon un rapport de présélection. Il faut dire que la société a été créée trois semaines après l'annonce de la mise aux enchères des marchés d'exploitation.L'enquête révèle aussi comment Alfajiri a vu son offre technique nettement réévaluée à la hausse, même si la société n'a pas démontré qu'elle employait du personnel qualifié dans un premier temps.L'affaire fait en tout réagir en RDC : sur Actualité.CD, la plateforme « Le Congo n'est pas à vendre », déplore l'absence de transparence dans le choix des lauréats. Son porte-parole s'insurge : « Il faut arrêter de sélectionner des sociétés qui n'ont pas les compétences. » Le ministère congolais des Hydrocarbures indique de son côté avoir respecté les évaluations du rapport final de sélection des offres.« L'empire de papier » d'un entrepreneur kényanJulius Mwale est présenté comme le principal investisseur de villes intelligentes comme Akon City dans la région de Thiès au Sénégal. Sauf que, nous révèle Mediapart, ce milliardaire autoproclamé est régulièrement accusé de laisser des factures impayées et ses projets n'ont jamais abouti. Akon City est toujours un chantier en friche aujourd'hui.L'enquête détaille donc comment Julius Mwale s'affiche auprès de chefs d'État et a réussi à convaincre des mannequins sud-africains, d'anciens militaires américains et donc la popstar américaine Akon, de financer ces soi-disant projets de « smart cities » au risque d'être condamné.Julius Mwale est ainsi dans le collimateur de la justice, aux États-Unis ou encore au Kenya pour ne pas avoir réglé plus de deux millions de dollars de factures ces quinze dernières années. L'une des plaignantes cingle : « C'est un escroc, un fraudeur, je ne comprends pas comment il fait pour être encore dans le coup... » L'avocat de Julius Mwale, lui, « dénonce une enquête diffamatoire aux relents racistes qui semble discréditer les personnes noires comme des escrocs ».Les célébrations des Springboks continuent en Afrique du SudLes rugbymen sud-africains font encore la fête comme l'a constaté la télévision eNCA. Près d'une semaine après leur victoire à la Coupe du monde en France, les champions ont commencé leur tour d'honneur dans un bus à impériale sur l'avenue centrale de la capitale Pretoria. Autour d'eux, des dizaines de milliers de supporters et le président Cyril Ramaphosa.Pour terminer en musique, le quotidien The Star raconte comment les Springboks ont sabré le champagne avec le chanteur Zakes Bantwini et son tube « Mama Thula ».
11/3/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: une décennie de deuil sur RFI

Il y a dix ans jour pour jour : Ghislaine Dupont, journaliste, et Claude Verlon, technicien de reportage, étaient assassinés au cours d’un déplacement à Kidal. Depuis, demeurent de nombreuses zones d’ombre, au point que Le Pays, au Burkina Faso, s’interroge : « Saura-t-on jamais la vérité ? »En une décennie, on en a appris un peu sur les circonstances de la mort de nos confrères : ils ont interviewé un leader du mouvement national de libération de l’Azawad, « un de ces entretiens dont raffolent les consommateurs toujours plus assoiffés d’info », note amèrement Wakat Séra, puis ont été kidnappés, et assassinés dans la foulée. Un attentat revendiqué par al-Qaïda au Maghreb islamique. Mais au-delà de ces quelques éléments, l’enquête avance peu, « entravée notamment, souligne Jeune Afrique, par le secret-défense » ainsi que les « obstacles diplomatiques et bureaucratiques ». Des entraves administratives qui font dire à Wakat Séra que « l’épais brouillard qui enveloppe les identités des auteurs et commanditaires » de l’assassinat de nos confrères, « semble en arranger certains, raison d’État oblige ».Des pouvoirs parfois peu coopératifsAu cœur des récriminations des journaux : le secret-défense donc, que Paris a « traîn[é] des pieds » pour lever, selon Le Pays. Une démarche de toute façon partielle, « par la déclassification de données téléphoniques seulement huit ans après les faits » mais, dénonce Wakat Séra, « largement amputés de leur quintessence, donc devenus inexploitables ». Une situation qui fait croire au Pays que « Paris pourrait avoir des choses à cacher dans ce dossier sensible ».De fait, regrette la sœur de Claude Verlon rencontrée par Jeune Afrique, « c’est compliqué […] de ne pas avoir l’impression qu’on nous dissimule des choses », puisque « quand on ne nous dit pas que les documents demandés n’existent pas, on obtient des documents caviardés ».Et « le départ de l’armée française du Mali […] n’y aura rien changé ». Car il y a aussi les réticences des Nations unies. JA rappelle ainsi que cela fait « des années » que la justice « réclame l’accès aux photos prises par la Minusma présente à Kidal » au moment de l’enlèvement. Sans succès.Opérations ralenties par le coup de froid entre Paris et BamakoJeune Afrique pointe que « ​​​​​​​pour les proches de Ghislaine et Claude […] le divorce diplomatique entre Paris et Bamako depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta en 2021, a été vécu comme un coup de massue ». D’autant que, croit savoir Wakat Séra, des « ​​​​​​​pistes de complicité conduisent » aussi vers « ​​​​​​​l’Algérie qui, elle non plus, n’a plus de coopération judiciaire avec Paris ».Et puis il y a enfin les difficultés liées au temps. « Dix ans déjà ! », souffle Wakat Séra. Le Pays pointe ainsi que « ​​​​​​​dix ans après, le temps semble en avoir rajouté à l’opacité du dossier judiciaire », d’autant qu’en une décennie, « ​​​​​​​beaucoup de vents ont soufflé sur les dunes du désert malien, qui ont pu effacer des indices matériels » peut-être utiles aux investigations.Reste toujours l’espoir, qui « ​​​​​​​existera toujours », tant que « ​​​​​​​seulement un assassin présumé » ou « ​​​​​​​un commanditaire […] ser[on]t encore de ce monde », maintient Wakat Séra. Et puis, se console le journal, « ​​​​​​​ce qui est bien vivant, se console Wakat Séra, c’est la mémoire » de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, « ​​​​​​​honorée par diverses actions », comme le prix RFI remis tous les ans à la date anniversaire.Question colonialeParticulièrement présente dans l’est du continent cette semaine, avec un contraste : celui entre le roi Charles III qui a refusé, au Kenya, de présenter les excuses du Royaume-Uni pour les atrocités commises pendant la colonisation ; et en Tanzanie, le président allemand Frank-Walter Stenmeier, qui a « ​​​​​​​fait face au sombre passé colonial » de son pays, se félicite The Citizen. Un changement de ton amorcé « ​​​​​​​ces vingt dernières années », retrace le journal tanzanien : dépouilles rendues à la Namibie, restitution d’objets pillés, et désormais cette demande de pardon. « Berlin franchit le pas !, salue Le Pays, là où d’autres anciennes puissances coloniales tergiversent, laissant entrevoir une forme de condescendance. » À bon entendeur…
11/2/20234 minutes, 1 second
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À la Une: à Kidal, la Minusma n’est plus qu’un souvenir

La mission des Nations unies au Mali a plié bagage hier mardi, en avance par rapport au calendrier initial puisque, rappelle Libération en France, « les casques bleus envisageaient de décrocher de Kidal plutôt vers la mi-novembre ».Les casques bleus laissent derrière eux la région du nord-est du pays, « des populations visiblement orphelines » selon Wakat Séra, et surtout, « la Minusma abandonne […] derrière elle un camp, visiblement objet de bien des convoitises ».D’un côté, les anciens rebelles membres du Cadre stratégique permanent, qui revendiquent le contrôle de la région et qui ont assuré, raconte Jeune Afrique, avoir pris le contrôle du camp tout juste évacué ; et ce, pointe Libération, « au grand dam de l’armée malienne ­­– de l’autre côté, donc – qui comptait mettre la main » dessus.Fébrilité des deux côtésLe départ est tout frais mais cela fait plusieurs jours que « les deux parties qui veulent [le camp] se regardent en chien de faïence ». Deux parties aux abois et un risque, souligné par le titre burkinabè : « La guerre de Kidal, tant redoutée mais pratiquement inévitable, aura-t-elle lieu ? » À tout le moins, estime le journal, pessimiste, « la marmite (…) au premier bouillonnement, ne pourra que déborder ».Pour faire retomber ces tensions, il faudrait une tierce personne, une forme d’arbitre. Sauf que, regrette Wakat Séra, « les militaires au pouvoir [ont] isolé progressivement le Mali de la scène internationale ». Alors, « qui, pour servir de médiateur ​​​​​​​? »Nouvelles tensions entre la RDC et le RwandaInvité au Sommet des Trois-Bassins à Brazzaville, le président congolais Félix Tshisekedi a profité de sa prise de parole pour livrer une charge sans ambigüité contre le Rwanda d’un Paul Kagame absent. Tout avait été fait pour éviter ce dernier, croit savoir Jeune Afrique. Avec un protocole minutieusement établi : Paul Kagame « ​​​​​​​devait être installé loin de [Félix Tshisekedi] lors de la plénière » et même « placé de côté autour de la table ronde du huis clos, afin que leurs regards n’aient pas à se croiser ». Bref, hors de question de se côtoyer, et même de se « ​​​​​​​saluer ».C’est dans ce contexte que Félix Tshisekedi a accusé son voisin rwandais, entre autres, de « finance[r] des groupes armés » qui volent les richesses du parc des Virunga, « et cela, après avoir perpétré des attaques meurtrières et sanglantes contre les populations civiles », écrit Politico.cd qui reprend à son compte les propos du président. Pourtant, et malgré l’aveu d’un chef d’État « ​​​​​​​pas tenté de construire des ponts, mais plutôt des murs », Politico.cd estime que le chef d’État a « ​​​​​​​lanc[é] un appel à la paix entre les nations africaines », là où Jeune Afrique pointe une « ​​​​​​​obsession » du chef de l’État pour son adversaire absent.Charles III refuse de s’excuser au KenyaEn visite pour la première fois dans le pays colonisé en son temps par le Royaume-Uni, le roi britannique a bien admis qu’il n’y avait « ​​​​​​​aucune justification » pour les « horribles actes de violence commis contre les Kényans », écrit le Washington Post ; mais pour autant il n’a « pas livré les excuses complètes » que de nombreux Kényans réclamaient. En clair, analyse le journal américain, le monarque « ​​​​​​​s’est rapproché de la ligne du gouvernement britannique […] et s’est tenu éloigné de tout vocable qui aurait pu ouvrir un débat plus large au sujet de réparations ».C’est pourtant exactement ce que souhaitait la société civile, pointe, au Rwanda, le New Times, qui rappelle qu' « ​​​​​​​une autre source persistante de tensions est la présence de soldats britanniques au Kenya », dont les activités sont sous le coup d’une enquête depuis le mois d’août.Autant de sujets « embarrassants » déplore The Nation au Kenya, et qui ont donc été « rapidement » évacués par le président Ruto, peut-être, interprète le journal, « pour noyer le poisson et éviter de mettre son invité dans une position gênante ». Au lieu de quoi, et comme c’était d’ailleurs annoncé depuis le départ, les deux hommes ont préféré souligner « la nécessité, pour les deux pays, de coopérer dans plusieurs domaines, dont la sécurité et la lutte contre le changement climatique ».Le piège a donc été évité pour cette première étape mais Charles III doit encore passer trois jours au Kenya, et le sujet pourrait bien la toile de fond de ces déplacements.
11/1/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la chute de Blaise Compaoré il y a neuf ans jour pour jour

L’ancien président burkinabè, à la tête du pays pendant 27 ans, a été chassé du pouvoir le 31 octobre 2014, par un « ouragan » dont il n’a « pas su mesurer » l’ampleur, se remémore Aujourd’hui au Faso. Une journée encore très vive dans l’esprit des Burkinabè. Le porte-parole du mouvement Balai citoyen, Eric Ismaël Kinda, interrogé par Le Faso, se souvient ainsi de l’arrivée « des manifestants au niveau de l’Assemblée nationale » ; du « rassemblement au niveau de la place de la révolution » ; les images de ces Ouagalais qui « se sont mobilisés pour nettoyer la ville afin d’envoyer un message fort ».Depuis, cette date représente, selon Le Pays, « la fin des illusions du président Compaoré qui espérait enjamber le mur de la Constitution » mais symbolise « ​​​​​​​aussi et surtout le début d’une nouvelle ère démocratique dans le pays ».Mais près d’une décennie plus tard, que reste-t-il de l’élan d’espoir suscité ? « ​​​​​​​Est-ce qu’un nouveau Burkina Faso est sorti de terre ? », s’interroge Le Pays toujours. Ou, sans aller aussi loin, est-ce qu’au moins « ​​​​​​​le pays des hommes intègres se porte mieux ? » À ces questions, le quotidien burkinabè répond avec circonspection. D’abord, la justice n’a pas encore apporté de réponse à la mort de 24 personnes durant l’insurrection populaire ; ensuite, même si cette dernière « a permis une éclaircie démocratique (…) avec l’élection dans les urnes du premier président civil de l’histoire du pays », la parenthèse Kaboré a vite été refermée.Depuis, la déceptionDepuis, regrette Aujourd’hui au Faso, « ​​​​​​​au jihadisme ambiant » toujours pas cornaqué, s’ajoute « ​​​​​​​une seconde transition sept ans après la première ». Bref, « ​​​​​​​il y a manifestement quelque chose qui n’a pas fonctionné dans l’intervalle » entre la chute de Compaoré et aujourd’hui.Aujourd’hui au Faso, n’hésite pas à franchir le Rubicon, et estime que « rétrospectivement, il faut rendre justice à Blaise Compaoré (…) d’avoir fait du Burkina un havre de paix ». Dans les colonnes du Faso, Eric Ismaël Kinda appelle toutefois à la modération, même si « ​​​​​​​ceux qui regrettent [l’ancien président] sont dans leur droit et ont leurs raisons ». Sauf que pour cet enseignant en philosophie, ce sont les comportements de l’ancien chef d’État qui sont retombés sur le pays. Un président qui de toute façon était selon lui « un pion de l’Occident ».Une dimension décolonialeTant et si bien qu’Achille Mbembe parle de « ​​​​​​​seconde décolonisation », rappelle Le Monde Afrique – une période marquée « par les manifestations hostiles à la France, qui témoignent bien d’un désir de tourner la page des relations asymétriques avec l’ancienne métropole ». Et le quotidien renchérit : « Malgré les assurances répétées de la volonté des autorités françaises (…) la page coloniale n’a pas véritablement été tournée. » Mais la France n’est pas seule concernée et le Monde cite ainsi, pêle-mêle, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, ou encore l’Angleterre, qui regarde son passé colonial en face via, notamment, un musée de l’esclavage à Liverpool.Charles III en visite au KenyaUne arrivée « ​​​​​​​sans tambours ni trompettes », note le Standard, pour marquer le début de ce déplacement de quatre jours dans un pays « ​​​​​​​spécial, d’une certaine manière, pour le roi Charles, continue le journal kényan, puisque sa mère, la reine Elizabeth II a pris le pouvoir en 1952 alors qu’elle était en déplacement au Kenya » .Ce voyage, le premier du roi dans une ancienne colonie et dans un pays du Commonwealth depuis son accession au trône, souligne aussi, selon le Standard, « ​​​​​​​les liens profonds entre les deux pays, qui devraient être exploitées autant que possible, pour le bien » du Kenya aussi bien que du Royaume-Uni.Et ce, malgré les relations coloniales que les deux pays ont un jour entretenues – des relations que le quotidien préfère laisser derrière lui : « Il s’agit du passé, et nous devons regarder vers l’avenir, même lorsque nous cherchons à obtenir justice pour le mal qui nous a été fait. » Et cette justice, précisément, passe selon le Standard par « la raison et la coopération ». Alors, le journal se prend à rêver que la visite royale signe le début d’une nouvelle ère pour la relation britannico-kényane, et conclut, comme il se doit – par un mot simple mais dont on sent le poids des enjeux : « ​​​​​​​Bienvenue, Charles III. »
10/31/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: le départ accéléré des Casques bleus au Mali

Les soldats de la Minusma ont jusqu’au 31 décembre pour quitter le sol malien ; mais face à l’insécurité, les Nations unies préfèrent accélérer le mouvement et quitter le camp de Kidal, dans le nord, entre aujourd’hui et demain. Donc, pointe Aujourd’hui au Faso, « pas de rétrocession normale aux soldats maliens. » Sauf que, écrit de son côté Wakat Séra, « l’armée malienne ne l’entend pas de cette oreille » et pour cause : « ce déménagement précipité pourrait laisser le camp entre les mains des rebelles touaregs qui revendiquent Kidal comme étant sous leur autorité. »D’autant qu’entre les Fama et le CSP de l’ancienne rébellion, cela fait déjà plusieurs semaines que les relations se détériorent. Wakat Séra en frémit : « le temps avance et les ingrédients d’un affrontement (…) se précisent… », au grand désespoir de Casques bleus toujours sur place, mais sans être en mission. Car malgré leur retrait à vitesse grand V – les journaux ne se privent pas de parler de « précipitation » - malgré donc ce retrait accéléré, les casques bleus sont privés des autorisations de vol qui leur permettraient de rallier leurs pays respectifs. Et si la situation traîne trop en longueur, Wakat Séra craint que la mission onusienne soit « entre deux feux. » Aujourd’hui au Faso abonde : « la Minusma veut partir avant d’être prise entre le marteau des Fama et l’enclume du CSP et des terroristes. »Difficile pour l’instant d’en dire plus… il reste 36 heures aux soldats onusiens pour partir de Kidal selon leur nouveau calendrier. En attendant, conclut Aujourd’hui au Faso, c’est toujours la même chose : « on choisit souvent (…) la date de son arrivée, pas forcément celle de son retour. »4ᵉ trophée mondial pour les Springboks d’Afrique du SudLes supporters des rugbymen sud-africains ont encore un peu de temps à trépigner… leurs joueurs ne rentrent que demain, mardi, au pays… Mais ils ont déjà commencé à célébrer leur victoire au mondial de rugby – la 4ᵉ de leur palmarès. L'haka des All Blacks, qu’ils affrontaient ? Même pas peur ! « Au cri guerrier inaudible » des Néo-Zélandais, « ont répondu des chants maison à la gloire de leurs dieux du stade, » écrit Le Monde Afrique  – des chants d’autant plus déchaînés que, pour le troisième match de suite, les Sud-Africains ont arraché la victoire avec un tout petit point de différence. Ces quelques semaines de compétition ont « effrité les nerfs de supporters de plus en plus emplis d’espoir », souffle le Mail and Guardian en Afrique du Sud. Après avoir battu la France, pays hôte, et avoir gagné contre l’Angleterre « avec la plus étroite des avances », les Springboks n’étaient pas dans la meilleure des postures. « Une autre victoire à un point d’avance serait sortie des confins de la fantaisie statistique » analyse même le Mail and Guardian… Mais c’est ce qu’il y a de fascinant avec les mathématiques, même la probabilité la plus improbable, justement, existe. Et c’est précisément ce qui s’est passé samedi soir. Alors forcément, s’émeut le titre, quand le coup de sifflet final a retenti, les supporters « n’étaient pas heureux. Ils étaient extatiques. »Une victoire-exemple pour le pays Car, comme le rappelle le Mail and Guardian, toujours quelques pages plus loin, pour le patron du rugby national Rassie Erasmus, « avoir une équipe diverse, multiculturelle, une équipe qui gagne, est essentiel. Tout le monde doit être représenté » dans un pays au lourd historique racial. Résultat de cette politique d’ouverture : « lorsqu’ils gagnent, les Boks suscitent une fierté nationale. »D’autant plus qu’en dehors des victoires sur gazon, rappelle Le Monde Afrique, « les Sud-Africains sont déprimés par un sentiment de déclassement, lié à la dégradation des infrastructures, à la corruption, au crime ou à la crise de l’électricité. » Et même si le cœur était à la fête ce week-end, la population va affronter ce lundi, la véritable « gueule de bois » : « de nouveau affronter le quotidien. »Alors, avant ce retour à la réalité, les supporters rencontrés par le quotidien se prenaient à rêver : « le plan du rugby sud-africain pourrait être adapté à l’Afrique du Sud : les bonnes personnes, aux bonnes positions » expose ainsi l’un de ces fans.Une idée dont le président Ramaphosa, parti en France soulever le trophée, ferait bien de s’inspirer, selon Le Monde, qui conclut, taquin : « Et s’il retenait une leçon de cette victoire ? »
10/30/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: «La guerre de Kidal aura-t-elle lieu ?» se demande Maliweb

En tout cas les FAMa « fourbissent les armes » écrit le site alors que le retrait de la Minusma pourrait se faire encore plus vite que prévu, dans quelques jours. Et pour Maliweb, la Mission onusienne « est accusée […] de ne pas jouer franc-jeu dans cette histoire ».Pour appuyer ses propos, le site y va de son adage mandingue : « Le chef déchu ne peut souhaiter que le mal à son village ».Ce chef déchu, c’est ParisCar « il faut être naïf » poursuit l’article « pour croire que la France va digérer son éviction du Sahel et foutre la paix à notre pays ». Les autorités françaises n’auraient plus qu’un seul objectif : « la partition » du Mali « pour garantir les intérêts français au Sahel », et elles feraient donc pression sur la Minusma afin que cette dernière accélère son départ, empêchant les FAMa de « prendre possession des camps » abandonnés par l’ONU, et entraînant de facto un affrontement avec les rebelles de Kidal. « En se laissant instrumentaliser par la France qui la pousse à rouler le Mali dans la farine à Kidal » conclut Maliweb, la Minusma « s’expose à une fin de mission cauchemardesque ! ».Et le départ est aussi « anticipé et difficile » pour les soldats tchadiens explique Aujourd’8 au Faso…… Un départ anticipé qui serait, explique le site, « un signe de protestation » de ces soldats alors que les autorités maliennes de transition n’ont pas accordé d’autorisations de vol pour rallier N’Djamena. Si ça continue à ce rythme-là, les troupes tchadiennes auront totalement quitté la ville de Kidal « d’ici la semaine prochaine » écrit Le Pays qui dénonce une forme d’« ingratitude » de la part de Bamako alors que les soldats tchadiens, peut-on lire, « ont mouillé le treillis dans la traque des terroristes », certains « y ont laissé la vie »… L’article conclut : « Franchement, le contingent tchadien ne mérite pas ça ! »La Presse sénégalaise publie ce matin le communiqué du Procureur de la République qui annonce des poursuites après la fuite d’un rapport médical concernant Ousmane Sonko.La santé de l’opposant se retrouve « au cœur d’un imbroglio judicio-médical » titre Seneplus après la diffusion sur les réseaux sociaux et dans certains médias de ces informations sur l’état de santé du maire de Ziguinchor.Les nouvelles ne seraient pas bonnes selon le médecin en charge d’Ousmane Sonko, en détention depuis plusieurs mois et qui a entamé, rappelle le site, « plusieurs grèves de la faim pour protester contre son incarcération ». Sénéplus poursuit : « L'affaire ravive les tensions politiques ». Mais il n’y a pas que le Sénégal qui est concerné pour Dakarmatin selon qui l’état de santé d’Ousmane Sonko « exige une réponse immédiate de la communauté internationale ». « La santé d’un individu ne devrait jamais être politisée » peut-on lire, « et il est impératif que toute personne, quelle que soit son affiliation politique, ait accès à des soins médicaux appropriés ». Dakarmatin poursuit : « Il est temps de lancer une alerte rouge pour la santé et la sécurité » de l’opposant.Dakarmatin qui annonce aussi un nouveau drame de la migration dans les eaux sénégalaises…« Une pirogue qui transportait des migrants clandestins a chaviré », hier jeudi, au large de Saint-Louis, écrit le site qui parle d’au moins un mort et de plusieurs disparus.Depuis quelques semaines maintenant, les départs à bord d’embarcations de fortune se multiplient depuis les côtes sénégalaises. Le Soleil y consacre un dossier qui, bien sûr, ne nie pas les morts, nombreux, pendant les traversées, mais qui veut souligner aussi les « conséquences psychologiques » chez les rescapés, avec de « multiples cas de folie ».Le site publie par exemple le témoignage d’un migrant qui confesse avoir contribué à jeter par-dessus bord une personne jugée trop agitée. Et puis « les jeunes candidats » à l’immigration « ne sont pas les seules victimes » écrit Le Soleil qui parle du traumatisme pour les proches de celles et ceux qui sont morts ou portés disparus. « C’est comme si le ciel m’était tombé dessus » raconte notamment une Saint-Louisienne qui se souvient de ce jour, il y a trois ans, lorsqu’elle a appris la mort de son mari qui tentait de rallier l’Espagne. Elle confie avoir l’impression, terrible, chaque nuit, de revoir son visage. Mariama, elle, ne dort plus depuis que son frère est porté disparu… Avec ses parents, ils avaient appris à la télévision le chavirement d’une pirogue, sans se douter qu’Assane, 24 ans, était à bord, ce n’est que le lendemain qu’ils ont appris la nouvelle. Et malgré la quasi-évidence de l’issue dramatique, sa famille admet garder l’espoir de le revoir un jour sain et sauf.Alors « Que faire » se demande Aujourd’hui au Faso pour dissuader les migrants de risquer ainsi leur vie ? Car « l’Europe n’en peut plus, et l’Afrique demeure impuissante » explique l’article selon qui il faut créer du travail et faire en sorte « que l’égalité des chances soit une réalité, qu’il y ait de la justice sociale, la méritocratie et non le larbinisme ».
10/27/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: la Cédéao semble baisser les armes au Niger

Plusieurs pays contributeurs de la force en attente ne sont plus en état d’alerte. « La Cédéao s’est dégonflée », ironise Wakat Séra qui se félicite que l’organisation semble tourner le dos à une opération reposant sur « l’affrontement entre frères d’armes de la sous-région » et dont « les morceaux auraient été difficiles, voire impossibles, à recoller. » Fort heureusement, considère le journal, le président en exercice de la Cédéao, Bola Tinubu « s’est rendu compte qu’il avait confondu vitesse et précipitation. » Ne reste donc qu’une option :  « seule la voie sage des négociations accompagnera la batterie des mesures prises contre les putschistes de Niamey » qui ont pris le pouvoir il y a trois mois tout juste.Trois mois c’est « peut-être trop tôt » pour tirer le bilan, de l’aveu même de L’Observateur Paalga qui se prête tout de même à l’exercice et salue, lui aussi, l’éloignement de la menace militaire de la Cédéao, « seule victoire notable », regrette le journal, particulièrement accusateur.Sur le plan sécuritaire ? Pas vraiment d’amélioration, « bien au contraire », tacle le titre burkinabè. Dans le domaine économique ? Les sanctions régionales « ont plombé du jour au lendemain la situation économique du pays. » Ce dont la population souffre au premier chef, même si, croit savoir L’Observateur Paalga, « les nouvelles autorités s’en lavent les mains, préférant rejeter la responsabilité sur ceux qui sanctionnent que sur ceux qui en sont la cause. »Une analyse que semble partager Wakat Séra, désolé « pour les populations prises en otage par les militaires nigériens », d’autant que « les sanctions toujours en œuvre se corsent par un arsenal de mesures à l’Union européenne. » Alors le journal burkinabè a un dernier conseil pour les militaires au pouvoir : « il urge de passer au rétablissement de l’ordre constitutionnel. »Tournant décisif pour le SénégalC’est ce qu’écrit SenePlus, à tout juste 4 mois de la présidentielle. Avec, au centre de l’attention toujours, les turpitudes d’Ousmane Sonko qui, rappelle le site, « reste empêché de participer malgré une décision de justice en sa faveur. » En fait, pour l’instant, la bataille judiciaire autour de la radiation, ou non, du leader du Pastef des listes électorales, se poursuit. Et la grève de la faim d’Ousmane Sonko, hospitalisé cette semaine, pourrait encore échauffer les esprits.Le Point Afrique ne cache pas son inquiétude : « avec la candidature de Sonko, le Sénégal se trouve à un point de bascule » estime le magazine qui se remémore les transitions « chaotiques à chaque changement de pouvoir. » Or Sonko « a su s’imposer comme le champion de la jeunesse sénégalaise… » Alors, certains observateurs contactés par le Point craignent un éclatement, préoccupation partagée par SenePlus qui voit dans ce scrutin autant un « tournant décisif » pour le pays qu’une « épreuve » traversée par la démocratie sénégalaise.Organiser la CAN 2024 : véritable défiEt les autorités ivoiriennes sont pour le moins fébriles, la compétition doit commencer le 13 janvier, autant dire « demain » selon un ministre cité dans les colonnes du Monde Afrique . Il y a donc « urgence », mais aussi « beaucoup à faire. » Et tout cela coûte cher, très cher : « au total, rapporte le quotidien, l’État a investi plus de 500 milliards de francs CFA pour la construction et la réhabilitation des infrastructures » - parmi lesquelles 4 stades sortis de terre, 24 terrains d’entraînement remis à neuf, des « villages CAN » construits à vitesse grand V ou encore la rénovation des routes entre les villes d’accueil.En théorie, ces investissements « doivent profiter aux ivoiriens. » Mais il y a une crainte : celle de « scandales comme celui du bassin olympique des JO de Rio ou du village des athlètes des Jeux d’hiver de Sotchi, à l’abandon. » Bref, les autorités veulent éviter aussi bien l’humiliation sur la scène internationale que d’investir dans un « éléphant blanc » qui ferait tâche sur la scène intérieure.Et pour être certain qu’à l’issue de la compétition, la population profite elle aussi des infrastructures, une seule solution pour un économiste rencontré par le Monde : mettre en place des mesures sociales, « lutter contre le racket des coupeurs de route », contre la corruption aussi…. Et surtout, « s’assurer du bon déroulement de l’événement » pour donner envie aux investisseurs de mettre la main à la poche.
10/26/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: George Weah va-t-il réaliser le doublé?

Le président sortant du Liberia est en tête du premier tour de la présidentielle, mais avec moins d’un demi-point d’avance sur l’opposant Joseph Boakai. Alors Wakat Séra prévient : « Rien n’est joué ! »George Weah va devoir s’accrocher. Au Burkina Faso toujours, Le Pays s’amuse : le sortant « aura beau chausser les crampons et faire des dribbles, il lui sera difficile de remporter le match ; tant il semble esseulé ». Et tant, surtout, son bilan est maigre. Observation partagée par Le Pays et Wakat Séra qui se désolent pour la jeunesse libérienne, elle « qui avait placé une confiance presque aveugle dans les pieds – pardon, sur les épaules – de l’un des anciens meilleurs footballeurs de son temps » et qui « n’a aujourd’hui, que ses yeux pour pleurer de déception ». La corruption, contre laquelle George Weah avait promis de lutter, a progressé. Les conditions de vie des plus précaires ne se sont pas améliorées. Bref, tance Wakat Séra, « le mieux-être auquel [les Libériens] aspiraient est demeuré une chimère ».Le spectre d’une crise post-électorale évitéEt le Pays s’en félicite d'autant plus que c’est pour le journal burkinabè une rareté. En général, sur le continent, estime-t-il, « un second tour avec un président sortant, candidat à sa propre succession, n’est pas envisageable ». Après tout, ironise-t-il, « on n’organise pas des élections pour les perdre ». En ce sens, George Weah montre la voie…Analyse partagée par le Liberian Observer selon qui « la participation élevée [plus de 58%], particulièrement chez les jeunes et les femmes, démontre l’aspiration collective à un avenir prospère ».Reste à transformer l’essai d'ici au second tour et après, quel qu’en soit le vainqueur ; ce serait une façon, estime le journal libérien, « de se consacrer aux valeurs démocratiques » et de faire un pas « vers un avenir meilleur ». Mais d’ores et déjà, ce premier tour réussi fait affirmer aux rédacteurs du Pays que « ceux qui voudraient la preuve que les Libériens croient en la démocratie, en ont désormais une ».À lire aussiLiberia : les résultats définitifs confirment le second tour entre George Weah et Joseph BoakaiAttention aux cyberattaques pendant la CANAvertissement lancé ce mercredi par Le Point Afrique en vue de la prochaine Coupe d’Afrique des nations. Avec plus de 400 millions de téléspectateurs, rappelle l'hebdo, il s’agit d’un « événement majeur » qui « transcende les frontières ».Sauf que voilà : la même audience qui fait la force de la CAN en fait aussi sa faiblesse, car elle « crée une opportunité particulièrement attractive pour les cybercriminels ». Parmi les risques énumérés par le Point : le piratage des images et le streaming illégal ; le vol de données sur les performances des athlètes ou la divulgation d’informations confidentielles à leur sujet.D’où cet appel du magazine à lancer un véritable programme de réformes en la matière. Et le journal de conclure : « La passion pour le football ne doit en aucun cas éclipser cette priorité cruciale en matière de sécurité. »Les projecteurs braqués sur un média somalien 100% fémininDans ses colonnes, Le Monde Afrique choisit d’éclairer Bilan (en somali, cela veut dire « lumière »), le premier média somalien entièrement composé de jeunes femmes. Elles sont six à composer la rédaction, qui « plusieurs fois par semaine, produit des reportages et des articles sur des sujets de société qui passent habituellement sous les radars », comme l’hygiène menstruelle des adolescentes.Mais, dans un pays où, rappelle Le Monde, « la charia cohabite avec le droit commun », ces jeunes femmes, toutes âgées de moins de 30 ans, ont dû braver les obstacles et les shebab. Critiquées sur les réseaux sociaux, incomprises par leurs familles, certaines ont aussi été directement prises pour cible par les islamistes, comme cette journaliste qui raconte : « Ils ont menacé ma famille de représailles si je continuais ma carrière. » Avant de mettre leur menace à exécution « en posant une bombe dans le restaurant de sa mère ».Malgré tout, les six jeunes femmes n’en démordent pas, rapporte Le Monde, « la prochaine étape consiste à étendre Bilan à d’autres villes de Somalie et à recruter de nouvelles femmes journalistes ». Si l’une d’entre elles a pu « grandir et étudier à Dadaab, le plus grand camp de réfugiés au monde, avant de […] devenir membre du premier média féminin de son pays », tous les espoirs sont permis.
10/25/20234 minutes, 15 seconds
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À la Une: des dizaines de bateaux transportant des migrants accostent aux Canaries

L’archipel espagnol fait face ces derniers mois à une recrudescence des arrivées de migrants clandestins. On estime leur nombre à près de 1 500 rien que le week-end dernier. Au Sénégal, d’où partent une grande partie des navires, Le Quotidien raconte ces embarcations de fortune, remplies « de centaines de paquets de biscuits, une dizaine de bouteilles de carburant, de l’eau ». Tout le nécessaire pour la périlleuse traversée. Le journal décrit surtout ces « rescapés, [...] dans une situation pitoyable, [...] ayant perdu toutes leurs forces » dans leur quête d’un « ailleurs meilleur », lorsqu’ils ne sont pas morts, disparus en Méditerranée qui, soupire Le Quotidien toujours, « devient le cimetière de milliers de jeunes ».Ce n’est pas que le phénomène soit nouveau. L’Observateur Paalga pointe ainsi, doctement, que « les migrations sont aussi vieilles que l’humanité » avec toujours le même objectif : « La recherche du bien-être. »Une ampleur nouvelleDes flux migratoires à un niveau « jamais enregistrée depuis 2006 », insiste le quotidien. Et ce malgré, « les risques inhérents à la traversée à bord de rafiots » - dans le cas des Canaries, souvent des pirogues ; malgré aussi « les mesures drastiques de contrôle instaurées dans les pays d’accueil » qui verrouillent de plus en plus leurs accès.Alors, l’Observateur Paalga s’insurge contre « les passeurs et la myriade d’intermédiaires qui se nourrissent du désespoir des jeunes Africains ». Mais aussi contre les causes de cette fuite en avant. « La situation économique des États qui ne parviennent toujours pas (…] à résorber un tant soit peu le chômage des jeunes, [...] la gouvernance problématique », et, dans le cas « récent et spécifique » du Sahel, « le phénomène du terrorisme ».Les putschistes nigériens adoucissent le tonDepuis le coup d’État du 26 juillet, les nuages s’accumulent. Alors les militaires pourraient changer leur fusil d’épaule. Le Pays, au Burkina Faso, observe ainsi que « l’heure semble au rapprochement entre les tombeurs de Mohamed Bazoum et l’organisation sous-régionale ». Même analyse chez Wakat Séra qui note ironiquement que, « c’est la Cédéao, qui maniait le bâton et la carotte » et gérait les négociations que les putschistes accusent d’être « belliqueuse ».Il faut dire, souligne Le Pays, qu’entre les sanctions des uns et des autres, le pays est confronté à « une situation économique et financière de plus en plus difficilement tenable ». À quoi Wakat Séra rétorque : « Pouvait-il en être autrement ? » Car il ne faut pas oublier que « le pouvoir kaki d’Abdourahamane Tiani » n’y est « pas allé du dos de la cuillère avec la Cédéao ». Mais voilà : il y a les sanctions ouest-africaines, les mesures ciblées européennes, et depuis peu, rappelle Jeune Afrique, « la suspension des versements de l’aide économique américaine ». Autant d’éléments qui expliquent, selon Le Pays, le revirement du pouvoir. Pour autant, l’organisation « fera-t-elle le pas dans le sens de la requête des putschistes ? Rien n’est moins sûr », prophétise le journal.Au Maroc, l’espoir autour de la MoudawanaC’est comme cela qu’est communément désigné le code de la famille… promis à une prochaine réforme puisque, nous rappelle Le Monde Afrique, « le roi [Mohamed VI] a appelé le gouvernement à s’emparer du sujet » et soumettre des propositions d'ici à quelques mois.Une volonté qui fait penser à Jeune Afrique que le souverain n'est pas loin d'être « féministe », mais tout Olympe de Gouges des temps modernes qu'il soit, le roi lance un vaste chantier. Il y a vingt ans, se souvient Le Monde Afrique, « la Moudawana avait divisé la classe politique autant que la société toute entière », avec « des débats tournant parfois à l’affrontement ».Or sur ce plan, les choses n'ont peut-être pas changé. JA prévient ainsi que Mohamed VI doit composer avec « des personnes et des institutions autrement plus conservatrices », dont, pointe le magazine, « des pans entiers ont été minés par des années d’islam politique ».Or précisément, « aucune réforme réelle de la Moudawana » sur le thème très attendu par exemple de l’héritage, « ne peut se faire sans une [...] capacité à interroger le texte coranique ». Sans quoi, les modifications du texte resteraient très superficielles, cosmétiques. Bref, conclut Jeune Afrique, il va falloir « un sérieux travail de pédagogie sur la notion de virilité » pour ne pas qu’ « une fois de plus », la question féminine soit « sacrifiée sur l’autel de la religion ».
10/24/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: le rideau retombe sur le forum Paix et sécurité à Lomé

Loin d’un véritable sommet, c’était, selon les termes de L’Observateur Paalga au Burkina Faso, une véritable « autopsie des crises sécuritaires qui affectent le monde ». Une façon surtout pour le Togo, qui accueillait ce tout nouveau rendez-vous, d’entretenir « ses ambitions d’offrir une alternative diplomatique à la résolution » des problématiques de paix – et particulièrement aux questions de transitions démocratiques, le thème de cette édition. Togo Presse vante d’ailleurs, avec enthousiasme, ce rendez-vous qui selon lui « se veut un espace de dialogue ouvert sur les défis » traversés par le continent.De fait, alors que « rares sont les dirigeants de la région à avoir maintenu un lien de confiance avec les militaires putschistes » au pouvoir au Mali, au Faso ou encore en Guinée, le Togo a adopté une stratégie consistant à jouer « ouvertement la carte du dialogue et de la conciliation », souligne Jeune Afrique. Une posture diplomatique « singulière », certes mais que salue Aujourd’hui au Faso : le pouvoir togolais « a eu le nez creux » en lançant cette initiative, dans un contexte de multiplication des coups d’État. D’autant que, estime Togo Presse, « tous les États sont en transition, au vu de la situation qui prévaut dans toutes les régions du continent ».Vague putschisteAujourd’hui au Faso rappelle ainsi qu’en quatre décennies post-indépendance, « plusieurs dizaines de putschs, réussis ou manqués » ont eu lieu en Afrique. Le journal burkinabè pose son diagnostic : le continent souffre de terribles « convulsions politiques » qu’il convient de « résorber ».Et « peu importe » ce qu’en pensent certains diplomates de la Cédéao, qui, ironise Jeune Afrique, « n’apprécient guère cette stratégie de la carotte plutôt que du bâton ». Putschiste ou pas, « le président Faure Gnassingbé dialogue avec tout le monde » promeut son ministre des Affaires étrangères, Robert Dussey dans les colonnes du magazine qui en veut pour preuve que « depuis les années 1980, le Togo a beaucoup aidé à la résolution de crises au Tchad, en Sierra Leone, au Liberia » ou encore « en Côte d’Ivoire ».Problème de cette position de médiateur : elle relève d’un équilibrisme fragile, et potentiellement de l’attentisme. Robert Dussey l’admet d’ailleurs lui-même : « Il ne veu[t] pas apporter de jugement » sur tel pays ; « n’a pas de commentaire à faire » sur tel autre ; sa position se résume à cette phrase : « nous voulons les laisser discuter en interne. » Mais quoi qu’il advienne, conclut Aujourd’hui au Faso, « c’est un forum à saluer » car il a jeté les bases de questionnements politiques cruciaux.L’Égypte, autre médiateur sur le continentEt même un « médiateur de premier plan », selon Le Monde Afrique, avec une ambition : « S'imposer comme acteur incontournable » dans la crise qui dévaste actuellement le Proche-Orient. Peut-être est-ce là, la réponse à l’inquiétude de Wakat Séra qui se demande « qui va arrêter la folie meurtrière » entre Israël et le Hamas.Tout sur l’Algérie abonde : « Il y a des priorités et celle du moment, c’est d’arrêter le massacre. » Las, le sommet du Caire organisé ce week-end « s’est terminé sur un échec retentissant », juge le titre algérien, la faute selon lui « aux pays occidentaux » tels les États-Unis ou la France.Malgré le rôle égyptien, malgré les bonnes volontés internationales, aucune issue plus de deux semaines après le début du conflit. Alors Wakat Séra a beau réclamer à cor et à cri de « libérer les otages du Hamas » tout en appelant à « libérer la Palestine ». Pour l’instant, conclut le journal, fataliste, « ces slogans demeurent, malheureusement, vœux pieux ».Les Springboks redonnent espoirLes rugbymen sud-africains, véritable « lumière au bout du tunnel » pour la population selon Le Monde Afrique. « Rien d’autre ne fonctionne » se résigne une femme interrogée par le quotidien, alors des victoires sportives, cela « met du baume au cœur ». Car, égrène le Monde, il y a « la criminalité, la corruption, le chômage, la pauvreté » mais aussi « l’inflation, une crise de l’électricité, des nids de poule sur la chaussée, les pénuries d’œufs, le retour du choléra ». Bref, le tableau est gris, pour ne pas dire noir, alors le maillot vert et or des rugbymen apporte une touche de couleur bienvenue.Un espoir qui devrait inspirer le président Cyril Ramaphosa. Pour lui, la récente victoire des Sud-africains contre la France a été « une métaphore » du fait que le pays « est plus fort ensemble, [...] uni dans sa diversité ». Mais la population, elle, y voit autre chose, conclut Le Monde Afrique : « Les succès des Springboks brillent par contraste avec les échecs du gouvernement. »
10/23/20234 minutes, 22 seconds
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À la Une: tentative d’évasion au Niger

La nouvelle est tombée tard jeudi soir. Selon la junte militaire au Niger, le président Mohamed Bazoum, renversé le 26 juillet dernier, aurait tenté de s'évader... de sa résidence où il était détenu avec sa famille. Les sites d'information en ligne au Niger, sans doute pris de vitesse, ne se font pas l'écho des accusations de la junte, et certains d'entre eux, comme mouryyaniger.com sont inaccessibles ce vendredi matin. C'est au Tchad voisin que l'on retrouve l'information en Une de Tchad.com qui titre : « Le président déchu Mohamed Bazoum a tenté de s'évader, en vain ». Tchad.com se fait l'écho des précisions données par le régime de Niamey : «  jeudi, autour de 3 h du matin, le président déchu Mohamed Bazoum accompagné de sa famille, ses deux cuisiniers, et deux éléments de sécurité a tenté de s’évader de son lieu de détention », selon le porte-parole du régime, le colonel-major Amadou Abdramane, qui a précisé que cette tentative avait « échoué » et que « les principaux auteurs et certains de leurs complices » avaient été arrêtés.Tchad.com qui cite encore le colonel Abdramane, selon lequel le plan d’évasion de Mohamed Bazoum visait à d’abord l’emmener « dans une planque en périphérie de Niamey », avant d’emprunter des « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère en direction du Nigeria ».La guerre au Proche-Orient« Guerre Hamas-Israël : y-a-t-il encore la place pour un cessez-le-feu ? », s'interroge Wakatsera , qui s'enflamme... « Avec ses 'amis' légendaires, notamment Paris et Washington, qui n’osent pas lui porter la contradiction et le ramener à la raison, Israël n’a visiblement d’autre but que de rayer la Palestine de la carte. En dehors des peuples africains qui se lèvent comme un seul homme contre la barbarie à Gaza ou en Israël, la plupart des dirigeants sont dans des calculs d’intérêts et la peur de représailles des puissances. » Et le site d'information burkinabé va plus loin, invoquant la Shoah : « le continent africain n’a-t-il pas été dévasté, lui aussi par la traite négrière et avili par la colonisation ? Pourquoi les noirs sous les tropiques ou dans les îles où les 'riches' s’organisent des séjours paradisiaques ne jouissent-ils pas de la même compassion que les Juifs ».Manifestation à Alger« Toute l'Algérie a marché ce jeudi 19 octobre pour la Palestine », titre TSA sous une photo de manifestants brandissant le drapeau palestinien. « Toutes les franges de la société, dans toutes les wilayas, étaient dans la rue pour dire leur solidarité avec le peuple palestinien et leur refus de la vengeance aveugle qui s’abat depuis près de deux semaines sur la population de Gaza. » poursuit TSA selon lequel « ils étaient des dizaines de milliers à marcher de la place du 1er-Mai à la place des Martyrs », à Alger.Au Maroc, H24 info précise que « l'aide humanitaire à Gaza devrait commencer à arriver ce vendredi ». « Les convois d’aide humanitaire, qui doivent se rendre sur cette langue de terre exiguë où vivent 2,4 millions de Palestiniens, sont bloqués depuis des jours au point de passage de Rafah, le seul à ne pas être contrôlé par Israël. » précise H24 info...De son côté, Yabiladi  annonce que la CDT, la Confédération Démocratique du Travail, a appelé ses affiliés des divers secteurs à suspendre leur activité professionnelle pendant une heure, dans la journée de vendredi 20 octobre, de 11 h à 12 h. La centrale syndicale a également appelé à des sit-in de solidarité avec la Palestine à l’intérieur des lieux de travail.
10/20/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: la relation entre la France et le Tchad

« Une relation ancrée dans l'histoire depuis la période coloniale mais traversée actuellement par une phase de questionnement profond », écrivait ces derniers jours Tchad Info.Elle était au cœur de la visite hier mercredi de Mahamat Idriss Deby à Paris, « autant dire chez lui », ironise l’Observateur Paalga.Le président de la Transition a notamment rencontré ce mercredi le chef de l’État français, Emmanuel Macron.« L’avenir des forces françaises en Afrique en ligne de mire » titre Le Pays.Il rappelle que les soldats français ont été « chassés » du Mali, du Burkina Faso, et du Niger.« C’est dire si la France ne peut que faire les yeux doux à Mahamat Deby, pour trouver une basse-cour plus sûre pour le coq gaulois qui aura perdu presque toutes ses plumes dans les dunes de sable du Sahel. » Le journal n’y va pas avec le dos de la cuillère, il donne ce conseil : « Il vaut mieux aujourd’hui avoir l’aval d’un peuple que le soutien d’un président, fût-il celui d’une grande puissance. »Car cette visite, ajoute L’Observateur, intervient « au moment où une partie de l’opinion tchadienne est vent debout contre l’arrivée des troupes françaises, qu’elle voudrait voir quitter le pays. »Aujourd’hui le Faso conclut : « Il revient donc à Macron et à Deby-fils de saisir l’opportunité pour rebattre les cartes de cette coopération incestueuse pour enfin poser les fondations d’un partenariat renouvelé. Et l’urgence le commande ».Et à son retour au Tchad, Mahamat Deby devra s’occuper d’un tout autre dossierLe ministre de la Défense, le général Daoud Yaya Brahim, et le secrétaire général du gouvernement, Haliki Choua Mahamat, ont annoncé leur démission après avoir été cités dans une affaire de mœurs.« Des vidéos sexuelles des deux membres du gouvernement, authentifiés, sont devenues virales depuis quelques jours », écrit le Journal du Tchad.Selon Jeune Afrique, Daoud Yaya Brahim aurait tenté « d’étouffer le scandale en faisant procéder à plusieurs arrestations ». Le principal intéressé s’en défend.Deux affaires de sextape qui font « désordre » commente l’Observateur Paalga. Il ajoute « que les dirigeants, à l’image de la femme de César, doivent être au-dessus de tout soupçon. »Dans la presse africaine aujourd’hui également : la guerre entre Israël et le Hamas« Arrêtez ! Ne tirez pas ! J’ai des frères là-bas ! Et si ces paroles de l’artiste ivoirien Alpha Blondy pouvaient couvrir le bruit infernal des bombardements » s'interroge Wakat Séra.Faisant référence à la frappe sur un hôpital à Gaza, le quotidien évoque « un acte d’un autre âge ».Pour lui, c’est « la goutte de sang de trop qui a fait déborder le vase de la barbarie ! »Un sentiment partagé par de nombreux manifestants à travers le continent :« Devant les représentations diplomatiques françaises et américaines, à Tunis, à Nouakchott, tous les Africains dont le continent a également subi les affres de l’esclavage et de la colonisation, doivent se révolter contre cette abomination. »Sur les sites d’information tunisiens, cette mobilisation s’affiche en Une. C’est le cas par exemple dans Tunisie Numérique, où on peut voir des images du rassemblement qui a eu lieu à Médenine.Là-bas, les manifestants portent des blouses blanches, c’est le secteur de la santé qui était dans la rue en hommage à leurs collèges palestiniens qui ont été frappés.
10/19/20233 minutes, 22 seconds
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À la Une: la Côte d’Ivoire tient son nouveau gouvernement

« Tout va vite » écrit Koaci. Au lendemain de la nomination surprise de Robert Beugré Mambé au poste de Premier ministre, on connait désormais les visages de ce nouvel exécutif. Verdict : « Très peu de changement » commente Jeune Afrique, qui évoque « un remaniement a minima ». La nouveauté, c'est le ministère des Affaires étrangères qui revient à Kacou Houadja Léon Adom parce que la précédente titulaire du poste Kandia Camara vient d'être élue présidente du Sénat.Et puis, à trois mois de l’ouverture de la Coupe d’Afrique des nations en Côte d’Ivoire, Claude Paulin Danho est évincé du ministère des Sports. Portefeuille qui incombe désormais à Robert Beugré Mambé !Ce dernier point n'a pas échappé à l'œil de la presse burkinabè« Beugré Mambé chausse des crampons pour jouer un match capital » peut-on lire dans l'Observateur . Le site s'interroge, « que le chef du gouvernement cumule des fonctions régaliennes comme la Défense, les Finances ou encore les Affaires étrangères, on a coutume de le voir mais sauf erreur ou omission, c’est la première fois dans les annales politiques ivoiriennes pour ne pas dire africaines, que le PM s’adjuge le département des Sports. »« On prend les mêmes et on continue jusqu’à….. la CAN ! » titre pour sa part Wakat-séra. Le quotidien l'affirme, l’objectif est clair pour Alassane Ouattara : « réussir sa Coupe d’Afrique des nations ». Et pour le président qui de mieux capé que Robert Beugré Mambé qui a sur son CV l'organisation des jeux de la francophonie de 2017. Aujourd’hui au Faso renchérit, « Ouattara émonde et garde une équipe qui gagne ».Autre grand titre dans la presse : Ousmane Sonko qui entame une nouvelle grève de la faim au SénégalC'est écrit en grande lettre rouge en Une de Sénépluss. Le leader de l'opposition l'a fait savoir hier via un message publié sur Facebook. Un geste en solidarité, dit-il, avec les « patriotes injustement arrêtés » et pour protester contre sa propre détention, appelant ainsi à la résistance contre la « dictature » du président Macky Sall.Sonko, « un patient si spécial » titre pour sa part le Quotidien. Il est toujours en observation à l'hôpital « devenu une annexe de l'Administration pénitentiaire ». Le journal évoque un accord avec les autorités, pour lui permettre de purger sa détention à l’hôpital Principal. Cette faveur, commente le site d'information, coute « 150 mille francs CFA par jour au contribuable ».Une information reprise en chœur par de nombreux médias, notamment par Rewmi qui s'interroge : « Sonko : Patient ou Prisonnier ? »La relation entre la France et le Tchad s'affiche en Une de la presse tchadienne« Une relation ancrée dans l'histoire depuis la période coloniale traversée actuellement par une phase de questionnement profond » écrit Tchad Info. Un sujet qui revêt une importance particulière ce mercredi car Mahamat Idriss Deby est en déplacement à Paris. Le président de la transition doit rencontrer Emmanuel Macron, le chef de l’État français. L’occasion d’aborder en profondeur leur relation bilatérale, l'occasion de repenser « le partenariat dans un contexte sahélien en mutation ».« La "Black Tax", entre tremplin et fardeau pour les jeunes actifs Africains »Et puis, on termine avec cet article dans Le Monde Afrique . La black tax est une sorte d'impôt familial, une redistribution des travailleurs à leur famille élargie ou à leur village. Des sommes qui peuvent parfois être très conséquentes.Quand Dennis était étudiant, il avait un petit boulot mais l'argent que cet élève modèle recevait tous les mois servait à payer les frais de scolarité de ses autres frères et sœur. « Le petit dernier sera diplômé l’année prochaine, j’attendais ça avec tellement d’impatience ! » dit-il en riant.Aujourd'hui, il a 38 ans, il est architecte et il a financé l’éducation de sept autres enfants, qu’il n’a parfois jamais rencontrés. Ça représente des dizaines de milliers d'euros. Il ne s'en plaint pas, d'ailleurs lui aussi a profité de ce système, de ses « anges gardiens ».Mais dans certains cas, à force de pression psychologique des familles, à force de non-dits, de tabous, on peut arriver à de l’anxiété, voire de la dépression. Steve, lui, a décidé de ne plus payer. Il prévient, « le prix de l'indépendance c’est une guerre froide » entre lui et le reste de sa famille.
10/18/20233 minutes, 39 seconds
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À la Une: Beugré Mambé, nouveau Premier ministre en Côte d’Ivoire

Il fait la Une de la presse ivoirienne. « Beugré Mambé, la surprise du chef ! », s’exclame Le Patriote.Il est vrai que ces derniers jours, croit savoir L’Infodrome, « le chef de l’État, Alassane Ouattara, hésitait entre reconduire l’ex-Premier ministre Patrick Achi, nommer son directeur de cabinet, Fidèle Sarassoro, le technocrate Jean-Claude Brou et Abdrahamane Cissé, l’actuel secrétaire général de la présidence. »Finalement, Alassane Ouattara a choisi l’un des caciques du RHDP, la coalition présidentielle : « Beugré Mambé est un homme politique chevronné, note le site d’information ivoirien Le Point Sur, qui a joué un rôle clé en tant que gouverneur du District Autonome d’Abidjan. Au cours de sa carrière, il a démontré un dévouement inébranlable envers le développement de la plus grande ville du pays. Sa nomination est perçue par de nombreux observateurs comme une tentative de renforcer l’unité et la stabilité en Côte d’Ivoire, tout en maintenant une continuité dans la gestion du gouvernement. Néanmoins, la nomination de Beugré Mambé ne fait pas l’unanimité, relève encore Le Point Sur, des voix discordantes s’élèvent déjà. Certains membres de l’opposition et de la société civile craignent que cette nomination ne renforce la position du parti au pouvoir et entrave la démocratie. »Un homme de foi« Le parcours d’un homme de foi », relève Fraternité Matin. En effet, les premières déclarations du nouveau Premier ministre ivoirien sont plus de nature religieuse que politique, note le journal : « je demande au Seigneur de m’accorder la sagesse et l’intelligence de Salomon, […] l’humilité, la pugnacité et la rigueur de Joseph auprès de pharaon […] et je demande à Dieu d’aider le président Alassane Ouattara à faire de la Côte d’Ivoire, un pays de foi, de prospérité et de paix. »En tout cas, commente Frat’ Mat’, « c’est à croire que le chef de l’État, Alassane Ouattara, a décidé d’appuyer sur l’accélérateur. À trois mois du coup d’envoi de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des Nations de football, il entend mettre en place une équipe solide et conquérante pour une autre compétition : celle de l’accélération du développement de la Côte d’Ivoire. » Avec en point de mire bien sûr la présidentielle de 2025…Objectif : 2025 ?« La présidentielle de 2025, parlons-en », lance pour sa part WakatSéra au Burkina Faso… Car cette élection « suscite déjà bien des spéculations et des débats dans tous les camps politiques. Alassane Ouattara s’alignera-t-il dans les starting-blocks pour défendre son fauteuil ? », s’interroge le site ouagalais. « Il ne sera pas disqualifié, s'il y va au nom de l’actuelle Constitution qui a mis à plat tous les anciens mandats. Le président de la République, selon la Constitution amendée et modifiée en 2020, est autorisé à se présenter pour un deuxième mandat. Mais, car il y a toujours un mais, relève WakatSéra, cette loi fondamentale semble avoir été taillée sur mesure lors de sa modification, ce qui donnerait raison à ceux qui affirment qu’Alassane Ouattara est déjà en plein 3ᵉ mandat anticonstitutionnel. Comme quoi, conclut le site d’information burkinabè, la bataille pour la présidentielle de 2025, vers laquelle lorgne toujours l’ancien président Laurent Gbagbo, sera bien mouvementée. »Quel gouvernement ?En attendant, remarque Jeune Afrique, la formation de la nouvelle équipe gouvernementale occupe les esprits : « le remaniement ministériel est attendu ce mardi. Le 28 septembre dernier, rappelle le site panafricain, lors du précédent conseil des ministres, le chef de l’État avait informé les membres du gouvernement de sa volonté de remanier son équipe, provoquant un certain émoi dans la salle. Depuis, peu d’informations ont filtré sur les futurs entrants et sortants. »On sait déjà, précise tout de même Jeune Afrique que « l’élection de Kandia Camara à la présidence du Sénat jeudi dernier libère la place au ministère des Affaires étrangères, poste qu’elle occupait depuis 2021. Autre portefeuille à pourvoir : celui des Relations avec les institutions, que lâche Gilbert Koné Kafana. Le président du directoire du RHDP devient haut représentant du président Ouattara, dont il est un fidèle soutien depuis les années 1990. »
10/17/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: le Maghreb prend fait et cause pour Gaza

« Où qu’on aille au Maghreb, il y a très souvent le blanc, le vert, le noir et le rouge du drapeau palestinien, relève Le Point Afrique. Dans les locaux d’associations sportives, dans les stades, au siège des partis politiques, dans les bâtiments publics, dans les maisons, etc. : les opinions publiques des cinq pays (du nord du continent) ne font qu’une sur ce sujet. (…) Et face à l’afflux d’images des habitations de Gaza City devenues des cimetières urbains, les manifestations se multiplient au Maghreb. Le fait n’est pas si fréquent, remarque encore Le Point Afrique, aucun pays de cette région n’étant une démocratie. Le droit de manifester est uniquement lié au bon vouloir des autocrates. »Indignation profondeDernière manifestation en date : « Une impressionnante marche de solidarité » s’est déroulée hier dimanche à Rabat, pointe le site marocain Media 24. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé dans la capitale, la marche la plus massive depuis que le Maroc a normalisé ses relations avec Israël il y a trois ans.Pour le quotidien L’Opinion, « la foule impressionnante, qui s’est rassemblée hier à Rabat, a clairement marqué son opposition aux attaques systématiques et à l’escalade de l’horreur qui sévit dans la région. Ce rassemblement massif est le reflet de la profonde indignation ressentie par les Marocains face aux souffrances endurées par les civils palestiniens. Les manifestants, en exprimant leur solidarité, ont également adressé un message fort de condamnation envers les actes de violence et d’agression en cours ».Les accords d’Abraham biaisés dès le départ ?En effet, rappelle le magazine Tel Quel, « le Maroc, signataire des accords d’Abraham, a normalisé ses relations avec Israël en 2020. Son partenariat avec l’État hébreu, bien que naissant, a d’ores et déjà débouché sur une alliance militaire et, de la part d’Israël, d’une reconnaissance de la marocanité du Sahara. Comme pour les autres pays signataires des accords d’Abraham (Soudan, Bahreïn, EAU), la position du royaume paraît délicate, relève l’hebdomadaire marocain. Son évolution dépendra de l’intensité des représailles infligées par Israël à Gaza. Qu’elles aillent trop loin, tendant vers une boucherie sans nom (et on semble s’y diriger), un état de siège total prolongé, une privation sans fin des Gazaouis d’eau, d’électricité et de nourriture, etc., et le Maroc, comme les Émirats arabes unis, le Soudan et Bahreïn, devront réviser ces accords, quand bien même seraient-ils bénéfiques à ces pays.Dans le même temps, poursuit Tel Quel, ce conflit ne peut faire l’économie d’une solution politique incarnée par la coexistence de deux États souverains. La faute des accords d’Abraham fut de ne rien avoir inclus dans le package pour les Palestiniens. Au fond, Israël a cru pouvoir se refaire une virginité parmi les pays arabes, sans rien céder sur la cause palestinienne. Sa faute, pointe encore l’hebdomadaire marocain, celle de la communauté internationale, celle des États-Unis, de l’ONU et des pays arabes signataires ou pas des accords d’Abraham, fut de croire que le statu quo était en soi un mode de règlement du conflit ».Mali, Burkina Faso, Niger : vers une fédération ?À lire également dans la presse du continent cet article de La Nouvelle Tribune au Bénin, largement repris dans la presse malienne, avec ce titre en forme de question : « Mali, Burkina, Niger : isolés, les trois pays vont-ils devoir se fédérer ? (…) Alors que les tensions continuent de monter entre le Mali et la France, le Burkina Faso et la France, mais aussi désormais entre le Niger et la France, ces trois pays font face à un isolement croissant sur la scène internationale. Pourrait-il être temps pour eux, donc, s’interroge le quotidien béninois, d’envisager une union fédérale, en réponse à ces pressions extérieures ? (…) Selon le Premier ministre burkinabè, une telle union pourrait dynamiser l’économie de la région, pivot de toute évolution sociale. (…) La région est à un carrefour, pointe encore La Nouvelle Tribune. Les États-Unis et d’autres acteurs internationaux ont montré clairement qu’ils soutenaient les gouvernements démocratiquement élus. Mais avec ces trois pays d’Afrique de l’Ouest confrontés à une tel isolement, la proposition d’une fédération pourrait bien être leur meilleure chance de résister en cette période tumultueuse. »
10/16/20234 minutes, 6 seconds
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À la Une: Sylvia Bongo en prison

« Sylvia Bongo Ondimba jetée en prison », titre Gabon-actu.com. Le site d'information rappelle que « l'ex-première dame du Gabon a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, dans la nuit de mercredi à jeudi. Elle est accusée de détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux ». De son côté, Gabon-review.com accuse : l'épouse d'Ali Bongo « ne serait jamais allée aussi loin sans complicité, active ou passive ». Et Gabon-review.com pose la question : « l’épouse d’Ali Bongo serait-elle parvenue à de telles extrémités si le parquet, les officiers de police judiciaire, l’administration des Impôts, la Conservation foncière et des hypothèques, les services financiers de l’État, certaines entreprises publiques et banques ne lui obéissaient pas au doigt et à l’œil. »Le cas de Sylvia Bongo intéresse aussi la presse burkinabè. « Le pouvoir jusqu'à l'infamie », titre aujourd8.net qui poursuit : « Le pouvoir boulimique conduit toujours à cette impasse et à une descente aux enfers. Comme un signe de la fin d’une époque, une confrontation a eu lieu entre elle et Brice Laccruche Alihanga, ancien directeur de cabinet du président déchu, tombé en disgrâce et incarcéré depuis octobre 2021, dans le cadre d’une opération majeure anti-corruption menée par l’ancien régime. »Autre prisonnier célèbreIl s'agit de l'opposant sénégalais Ousmane Sonko. Senego.com se fait l'écho d'une information qui pourrait changer la donne, dans la perspective de la future élection présidentielle. « Le juge de Ziguinchor annule la radiation de Sonko des listes électorales », titre le site d'information qui rappelle : « Ousmane Sonko, Maire de Ziguinchor, avait vu son nom radié des listes électorales par les autorités suite à son incarcération pour appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État en juillet dernier. Cette radiation le rendait, de facto, inéligible pour les futures élections dont la présidentielle de février 2024. » Senego.com raconte également dans quelle ambiance le tribunal a rendu sa décision : « Des manifestations, des chants et des rassemblements se sont multipliés tout au long de la journée, notamment en l’honneur d'Ousmane Sonko. Les jeunes et les femmes étaient particulièrement mobilisés, chantant et marchant en procession. »Tirage au sort de la CANUn tirage au sort analysé dans le détail par WakatSera, qui prédit d'ores et déjà que « des grands vont tomber dès le premier tour. [...] En dehors du Maroc, demi-finaliste de la dernière coupe du monde au Qatar et probablement le Sénégal, champion d’Afrique en titre, qui devront, néanmoins, sortir griffes et crocs de lions pour conquérir ou conserver dame coupe, tous les possibles seront de cette CAN 2023 ». Et le site burkinabè poursuit : « Même la Côte d’Ivoire, pays hôte, ne sera pas à l’abri d’une surprise désagréable. Les Éléphants qui auront justement la pression de jouer à la maison risquent de ne pas avoir assez de leurs défenses et de leurs trompes pour briser les ailes des Super Eagles du Nigeria qui voudront renouer avec le sommet, depuis leur dernier trophée arraché devant le Burkina Faso en 2013. »
10/13/20233 minutes, 43 seconds
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À la Une: le Niger de plus en plus isolé sur la scène internationale

Avant-hier, les États-Unis se sont résolu « à appeler un chat un chat, pointe Jeune Afrique, et à qualifier la prise de pouvoir des militaires nigériens de "coup d’État". Une dénomination formelle qui n’est pas un détail, puisqu’elle provoque, conformément aux termes de la loi américaine, la suppression de 442 millions de dollars d’aide économique. Si le pays de l’Oncle Sam a dégainé aussi lentement un vocabulaire instantanément employé par d’autres chancelleries, c’est, croit savoir le site panafricain, qu’il a attendu le dénouement de voies susceptibles d’un retour à l’ordre constitutionnel au Niger ».Seulement voilà, 77 jours après le putsch, les Américains ont dû se rendre à l’évidence. Commentaire du site Mourya Niger à Niamey : « C’est une nouvelle opération de communication de haut niveau qu’engagent les Américains au Niger pour faire à la fois un clin d’œil et plaisir à leur allié français en difficulté. »Par ailleurs, les autorités militaires nigériennes ont ordonné le départ de la Coordinatrice des Nations unies au Niger, Louise Aubin. Explication officielle pointe Tamtam Info à Niamey : « Le CNSP a noté avec stupéfaction les manœuvres sournoises que les Nations Unies continuent d’orchestrer, sous l’instigation de la France, à travers toutes les entraves posées en vue de contrarier la participation pleine et entière du Niger aux différentes séquences des réunions de la 78e session de l’Assemblée générale de I’ONU. »Et Tamtam Info de s’interroger : « À qui le tour ? »Alger a aussi jeté l’épongeEn effet, avec cette politique du vide, « la junte nigérienne accroît son isolement », relève Le Monde Afrique.La récente « annonce de Washington témoigne de la difficulté de la communauté internationale à faire plier une junte qui n’a transigé sur rien depuis son arrivée au pouvoir ».Pourtant, pointe le journal, les États-Unis s’étaient beaucoup « investis dans le dossier nigérien, Washington s’est toujours opposé à l’intervention militaire régionale planifiée par la Cédéao, préférant plaider pour l’instauration d’une transition courte dans l’espoir de faire libérer le président élu, Mohamed Bazoum. Une ligne qui se rapprochait de celle défendue par l’Algérie, relève Le Monde Afrique. Cette dernière s’était proposé de mener une médiation pour sortir de la crise, une initiative acceptée par les autorités de Niamey fin septembre. Mais Alger aussi a fini par jeter l’éponge. Alors que son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, devait se rendre dans la capitale nigérienne pour échanger avec le CNSP, le gouvernement algérien a annoncé lundi (…) ne pas avoir réussi à s’entendre avec elle sur "le programme et le contenu de cette visite". En cause : le refus des militaires nigériens d’accepter comme base de discussion la proposition d’Alger d’une transition de six mois dirigée par un civil ».Les Nigériens vont devoir se serrer encore la ceintureReste qu’avec la coupure du robinet américain, « le Niger perd une aide précieuse, estime le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso, surtout que celle venant de l’UE a été aussi coupée suite au coup d’État. Ce qui fait une béance dans l’économie du pays auxquelles s’ajoutent les drastiques sanctions de la Cédéao ». Bref, « le serrage de ceinture se poursuit » pour les Nigériens.« Autant dire, soupire L’Observateur Paalga, toujours à Ouagadougou, que la récente mesure vient plomber davantage une situation socio-économique déjà bien compliquée. Et plus que les dirigeants, qui seront toujours à l’abri, ce sont surtout les populations les plus pauvres qui subiront le contrecoup de ces errements politiques. Sans omettre que de nombreux projets et programmes seront également gelés notamment dans les domaines des infrastructures, de l’éducation, de l’énergie, de la santé… »Les putschistes intransigeantsQui plus est, note encore L’Observateur Paalga, « la sécurité et la lutte contre le terrorisme devront également pâtir du "New deal" américain au Niger. Le Niger où l’Oncle Sam dispose d’une base de drones à Agadez au nord du pays. Et si les vols de drones se poursuivent, le partenaire américain se garde de fournir des renseignements à l’armée nigérienne. Du coup, on peut se demander quelle est son utilité sur le terrain ».Et le quotidien ouagalais de s’interroger : « Le CNSP va-t-il pour autant appliquer aux États-Unis la même potion qu’à la France, en demandant purement et simplement le départ des boys ? Rien n’est moins sûr. » En tout cas, conclut-il, « les sanctions sous-régionales et internationales ont beau s’accumuler, on peut raisonnablement douter qu’elles puissent faire revenir à la raison les putschistes nigériens qui n’entendent pas rendre gorge, advienne que pourra ».
10/12/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: les premiers soldats français quittent le Niger

L’armée française l’avait annoncé sur RFI. Les premiers mouvements de troupes et de matériels ont démarré hier. Les soldats français basés à Ouallam, dans l’ouest du Niger, ont quitté leur base, formant ainsi le premier convoi terrestre en direction du Tchad, « sous escortes de nos forces de défense et de sécurité », a précisé le régime de Niamey, dans un communiqué lu hier soir à la télévision nationale.Les premiers départs ont même débuté lundi, affirme Le Sahel à Niamey. « 49 soldats français ont quitté le sol nigérien ce jour à bord d’un avion de transport de troupes. Et hier mardi, trois autres vols ont quitté Niamey avec des éléments des forces spéciales et du matériel. Ce départ des forces françaises se déroulera aussi par voie terrestre en direction de N’Djamena au Tchad, via Diffa. »« Bon débarras… »Le site d’information Mourya Niger crie victoire : « l’euphorie et l’émotion sont visibles et difficiles à contenir chez les Nigériens, à tel point que les leaders de la société en appellent au calme et au respect des consignes pour que les soldats français stationnés au Niger puissent quitter le pays de façon maîtrisée, ordonnée et sécurisée. Les populations y voient directement la victoire de leur franche mobilisation, qui mérite d’être célébrée comme telle et fêtée. »« Bon débarras… », s’exclame Tamtam Info, autre site d’information nigérien. « C’est une très grande victoire pour le peuple nigérien et le CNSP. Après l’arrogance, le mépris et la condescendance du tristement célèbre président français, Emmanuel Macron, les forces d’occupation françaises quittent le Niger, la queue entre les pattes. »L’Alliance des États du Sahel va-t-elle prendre le relais ?Mali Tribune à Bamako s’interroge : « avec le retrait de la force française Barkhane du Niger, des questions se posent sur ce que sera la lutte contre le terrorisme au Sahel. (…) Pour bon nombre d’analystes sécuritaires, la France était censée être un acteur clé, voire principal, de cette lutte. Finalement, affirme le site malien, nous constatons que la menace, au lieu de diminuer, s’est considérablement aggravée dans l’ensemble de la région. »Alors, rappelle Mali Tribune, ce sont les armées locales qui vont prendre le relais : « afin de donner un nouvel élan à la lutte contre le terrorisme, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont signé le mois dernier la Charte du Liptako-Gourma, établissant une nouvelle alliance entre ces trois États du Sahel. Les parties prenantes de l’Alliance des États du Sahel s’engagent également à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance. »Les juntes ont-elles fait mieux ? C’est bien beau sur le papier, mais force est de constater que pour l’instant, « les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger n’ont pas fait mieux que les pouvoirs qu’elles ont remplacés. » C’est du moins ce que note Le Monde Afrique.En effet, précise-t-il, « plus de 210 personnes tuées dans des attaques terroristes au Niger depuis le putsch du général Abdourahamane Tiani, le 26 juillet ; 4 100 au Burkina Faso depuis celui du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022 ; près de 5 000 au Mali depuis le coup d’État de mai 2021, qui a consacré l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta. Les bilans de l’ONG ACLED, Armed Conflict Location & Event Data Project, sont alarmants. »En fait, pointe encore Le Monde Afrique, « la multiplication des attaques menées par le GSIM, affilié à Al-Qaida, et son concurrent de l’État islamique au Sahel contredit brutalement la propagande des putschistes sur la montée en puissance de leurs armées respectives et les place face à leurs promesses non tenues. »Et finalement, croit encore savoir le Monde Afrique, « l’objectif réel (de l’alliance entre les trois États putschistes) est ailleurs. "Même si les juntes ont intérêt à mettre en avant leur coopération sur le plan sécuritaire et leurs avancées dans ce secteur, car leur légitimité en dépend, l’Alliance des États du Sahel a une visée plus politique que sécuritaire", estime la spécialiste du Sahel Anne Savey, interrogée par le journal. Selon elle, les trois juntes recherchent avant tout, dans un contexte de pressions régionales, à "montrer à la Cédéao qu’elles seront unies et feront front contre ses décisions, en étant capable de trouver des solutions pour les contrer". »
10/11/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: la progression de l’armée malienne dans le nord du pays

Il est toujours aussi difficile de vérifier les informations et les témoignages dans le Nord-Mali, où aucun journaliste indépendant n’est sur place. Il faut donc s’en tenir aux communiqués, toujours victorieux, des différents protagonistes.Ainsi, les Fama, les Forces armées maliennes, annoncent la prise ce week-end de la ville d’Anefis, à 112 km de Kidal, leur objectif principal.La presse bamakoise claironne : « la nouvelle de la reconquête de la ville d’Anefis par l’armée malienne a été accueillie avec enthousiasme par l’opinion publique nationale, lance Le Sursaut . Est-il besoin de rappeler que cela fait plus d’une dizaine d’années, depuis les événements de 2012, que l’armée malienne n’avait pas mis les pieds à Anefis. (…) Si la haute hiérarchie des Fama arrive à maintenir la même dynamique jusqu’à Kidal, la transition, qui traverse actuellement sur le plan social sa véritable épreuve de la gestion des affaires, entrera dans l’histoire. Elle fera démentir la meute de ses détracteurs qui la taxent de règne des 'colonels climatisés'. (…) Après cette victoire à l’arraché d’Anefis, tous les regards sont tournés vers Kidal, s’exclame encore Le Sursaut, qui sera reconquis par l’armée malienne, à coup sûr, avant le 31 décembre. Auparavant, il faudra passer par Agheloc et Tessalit. »« Anefis : les terroristes battent en retraite devant la puissance des Fama », renchérit L’Essor, toujours à Bamako. Certes, la colonne a été « ralentie dans sa progression, suite à un accrochage avec les terroristes, concède le journal. Mais, face à la puissance de feu de nos vaillants soldats, les groupes obscurantistes n’ont eu d’autre choix que de se replier. Ce qui a permis au convoi des Fama de reprendre sa progression. »Les Fama parviendront-elles à Kidal ?Pour sa part, la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, conteste toute avancée des Fama à Anefis. « Ils sont plutôt cernés à 11 kilomètres de là », affirme un responsable de la CMA, cité par Jeune Afrique. « La rébellion avait affirmé plus tôt avoir stoppé l’avancée du convoi et avoir abattu un avion de l’armée à Tabankort, au sud d’Anefis. »Encore une fois, rappelle Jeune Afrique, « les affirmations de tous les protagonistes sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées, où l’accès à des sources indépendantes est compliqué. »Le quotidien Aujourd’hui  au Burkina Faso voisin s’interroge : « Une centaine de kilomètres séparerait donc les Fama de Kidal, mais pourront-elles y entrer ? Car dans cette reconquête, beaucoup soupçonnent aussi beaucoup de propagande et ne croient guère à cette avancée des Fama. Et en l’absence de sources, on ne sait pas à qui se fier ! »En tout cas, « la victoire sur la coalition rebelle qui joue son va-tout, est loin d’être acquise, estime pour sa part Le Pays, toujours à Ouagadougou, surtout si on pense aux différents revers subis par l’armée malienne dans plusieurs localités du Nord et du Centre depuis la reprise des hostilités le mois dernier. Il est peu probable, en effet, que les Touaregs des régions septentrionales du Mali déposent les armes, malgré la maîtrise du ciel et la puissance de feu des forces terrestres maliennes, et abandonnent du coup leur proto-État de l’Azawad dans les mains des autorités de Bamako. »Une transition figée…Enfin, retour à Bamako, où le site Maliweb s’inquiète à propos du processus électoral actuellement au point mort…« La principale conséquence de la reprise de la guerre est le report de l’élection présidentielle prévue pour février 2024, pointe Maliweb. Cette décision annoncée récemment par le gouvernement de transition suscite des inquiétudes au sein des forces vives du pays. Plusieurs formations politiques estiment que ce report n’a fait l’objet d’aucune consultation avec la classe politique. Et certains acteurs sociopolitiques menacent même de descendre dans la rue, relève le site bamakois, pour contraindre le pouvoir à un remodelage de la Transition à compter de février 2024. "Nous ferons en sorte qu’un civil soit placé à la tête de la Transition à partir de cette date…", confiait la semaine dernière, un haut cadre de la CMAS, mouvement politique des proches de l’imam Mahmoud Dicko. Avec cette suspicion croissante, le pouvoir du Colonel Assimi Goïta pourrait se voir fragiliser au sein de l’opinion, estime encore Maliweb. Que deviendra alors l’impératif de l’union sacrée pour gagner la guerre contre les terroristes et leurs alliés ex-rebelles et contre l’hostilité de certains "partenaires occidentaux" ? Il appartient, conclut le site malien, aux autorités de la Transition d’ouvrir des concertations avec les forces vives du pays pour contribuer à lever tous les doutes. »
10/10/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: la guerre israélo-palestinienne vue d’Afrique

 Les pays africains réagissent en masse après l’attaque du Hamas samedi qui a fait plus d’un millier de victimes. Tout au long du week-end, les communiqués se sont succédé. Walf Quotidien au Sénégal en a recensé quelques-uns : « Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, met en garde contre « le danger d’une détérioration » de la situation dans la région. Il appelle les belligérants à 'faire preuve de la plus extrême retenue'. Quant au président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, dont le pays a renoué ses relations diplomatiques avec Israël, c’est avec « fermeté » qu’il condamne les attaques du Hamas tout en exprimant sa solidarité avec le peuple israélien. « Le Kenya maintient fermement que rien ne justifie le terrorisme qui constitue une menace grave à la paix et la sécurité internationale », écrit le président kényan, William Ruto. Le Maroc « exprime sa profonde préoccupation suite à la détérioration de la situation et au déclenchement des actions militaires dans la bande de Gaza et condamne les attaques contre les civils d’où qu’ils soient. »Autres réactions compilées par L’Infodrome en Côte d’Ivoire. Certains pays font entendre leur différence…  « L’Afrique du Sud considère que cette 'nouvelle conflagration découle de l’occupation illégale continue des terres palestiniennes, de l’expansion constante des colonies, de la profanation de la mosquée Al-Aqsa et des lieux saints chrétiens, ainsi que de l’oppression continue du peuple palestinien'. Pretoria insiste sur la nécessité d’un processus de paix crédible dans la région. (…) L’Algérie, pour sa part, condamne l’agression israélienne et souligne l’importance de protéger les droits du peuple palestinien. »En effet, rapporte le site algérien Algérie 360, le ministre des Affaires Étrangères Ahmed Attaf réaffirme « l’engagement de l’Algérie à soutenir la cause palestinienne jusqu’à ce qu’elle atteigne son objectif légitime, la création d’un État indépendant avec Jérusalem comme capitale. Il appelle également la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l’agression israélienne et à garantir les droits du peuple palestinien. »Un thème repris par Le Quotidien d’Oran qui parle d’Israël comme d’une « entité d’occupation » ou encore d’une « identité sioniste » et qui parle du Hamas comme de la « résistance palestinienne »Alors, « le continent gardera-t-il son unité face au conflit ? », s’interroge Le Pays au Burkina Faso. « En Afrique, les réactions sont divergentes et l’on se demande si ce continent, qui est traditionnellement une base de soutien à la lutte du peuple palestinien, réussira à garder son unité face au conflit. Rien n’est moins sûr, répond le quotidien ouagalais. Le temps où l’Organisation de Libération de la Palestine et son leader, Yasser Arafat, étaient les invités vedettes des sommets de l’OUA, ce temps semble révolu. Les intérêts des États africains ont pris le dessus sur les droits du peuple palestinien à disposer d’un territoire pour mener une vie décente. Le Sénégal, on s’en souvient, en 2021, avait, en pareilles circonstances, mis de l’eau dans son vin dans le soutien au peuple palestinien. Fort heureusement, souligne encore Le Pays, face aux positions très tranchées, des pays africains comme l’Égypte, qui ont des liens historiques et géographiques avec le conflit israélo-palestinien, ont pris une position médiane et s’activent dans la médiation à ce conflit. »
10/9/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: le retrait de l'armée française au Niger

« Niger : les militaires français comme des coqs en cage !, titre WakatSera. Dans l’attente de trouver le modus operandi convenable pour aller voir ailleurs, voire retourner sur les bords de la Seine, le Niger devient comme une cage pour les militaires, estime le site d'information burkinabè qui ajoute : À la suite du Mali, du Burkina Faso et maintenant du Niger où l’air est devenu irrespirable pour elles, les forces françaises présentes au Sahel doivent chercher un autre gîte, si elles comptent demeurer en Afrique. » Mais rien n'est moins simple, à en croire Wakatsera, « car, même au Tchad où ils sont encore un millier, les militaires français sont de plus en plus dans le viseur de contempteurs les indexant comme forces d’occupation ».Préoccupations quotidiennes des Nigériens« Salaire des fonctionnaires, rentrée scolaire et prix des denrées alimentaires, Mourryaniger énumère les difficultés auxquelles est confrontée le nouveau pouvoir. Dans cette transition politique nigérienne marquée par l’insécurité terroriste et la crise sociopolitique et économique, sous une menace de guerre avec la France qui insiste pour rester au Sahel malgré son échec constaté, la mobilisation de tous est une nécessité absolue. La contribution des acteurs économiques est vitale, d’autant que cela peut calmer la population », estime Mourryaniger, qui se prononce pour « une diminution des taxes, voire une levée totale ou progressive de celles-ci, sur les denrées alimentaires ».Le Maroc et le mondial 2030La presse marocaine revient sur la décision de la Fifa d'attribuer une partie des matchs du Mondial 2030 au Maroc. Quels sont les critères de la Fédération internationale de football pour sélectionner les pays organisateurs ? Le Matin les énumère : « Il faut tout d’abord l’infrastructure nécessaire à l’accueil de la compétition, en particulier les sites clés. Ensuite, le cadre légal doit être établi. Enfin, l’ensemble des retombées sociétales et environnementales doivent être définies comme objectifs des candidats à l’organisation. » Et ce n'est pas une mince affaire : « Rien que pour l’infrastructure, chaque dossier de candidature doit présenter 14 stades, dont la moitié doit être déjà existante. »De son côté, l'Opinion croit savoir que « l'organisation de la Coupe du monde 2030 par le Maroc, "fait mal au régime algérien". Car, « jamais au grand jamais, deux pays voisins unis par les liens du sang, de l’histoire, de la langue, de la religion et du destin ne sont parvenus au stade de l’animosité et de l’inimitié comme le sont l’Algérie et le Maroc ». Et l'Opinion n'est pas tendre avec l'Algérie, en évoquant son bilan sur les terrains de foot et même au-delà. « Le football ne sourit pas aux dirigeants algériens. Champion d’Afrique en 2019 quelques mois avant l’avènement de "l’Algérie nouvelle", l’Algérie de la balle ronde s’est alignée sur celle de la diplomatie en collectionnant les échecs tant sur le terrain que dans les instances dirigeantes du football africain et mondial. »
10/6/20233 minutes, 22 seconds
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À la Une: la poursuite des combats dans le Nord-Mali

Avec des communiqués victorieux du pouvoir militaire à Bamako, repris en chœur par les sites d’information maliens. Ainsi Malijet affirme : « Des terroristes dans leur débande ont pris pour cible [hier matin, NDLR] des unités des forces armées maliennes en mouvement dans les secteurs d’Almoustarat (près de Gao) et Nampala (près de Niono). C'était sans savoir la réaction immédiate des forces armées maliennes de sécurité. Les FAMa ont mis en déroute les assaillants, revenus lors d’un accrochage suivi de tirs d’obus. Ensuite, deux autres pickups des terroristes ont été neutralisés dans la même matinée dans cette zone de Nampala. Par ailleurs, [toujours hier, NDLR] les forces terrestres en appui avec les vecteurs aériens des FAMa ont détruit des groupes terroristes qui avaient pris pour cible les installations du barrage de Taoussa à l’ouest de la ville de Gao. »Impossible bien sûr de vérifier ces informations car aucun journaliste indépendant n’étant sur place.600 militaires maliens et mercenaires russesToutefois, Jeune Afrique apporte des précisions sur la colonne de l’armée malienne actuellement en route vers Kidal. « Une colonne d’environ 115 véhicules qui a quitté Gao lundi. Selon nos informations, pointe le site panafricain, la colonne serait composée de véhicules blindés légers et de pick-up. À leur bord, près de 600 militaires maliens et mercenaires du groupe Wagner qui, selon un officier, auraient même "pris la direction de l’opération". Entre 150 et 200 de ces paramilitaires (russes) chemineraient en effet en tête du convoi, aux côtés des Bérets rouges (les commandos parachutistes). La colonne bénéficie en outre d’un appui aérien de l’armée de l’air, notamment des drones Bayraktar TB2 (de fabrication turque) basés à Gao ».Mercredi matin, précise encore Jeune Afrique, cette « colonne FAMa-Wagner se trouvait entre les localités de Tarkint, Tabrinchat et Almoustarat, à environ 170 kilomètres au sud-ouest de Kidal, où sa progression a été freinée par des combattants du CSP. Selon un militaire malien, le convoi y aurait (en effet) essuyé des tirs d’obus. Une source sécuritaire parlait, elle, d’"échanges de tirs à l’arme lourde" depuis la veille au soir ».Double frontL’armée malienne doit faire face à deux adversaires : les ex-rebelles touaregs du CSP et les jihadistes, notamment du GSIM, la filiale d’al-Qaïda au Sahel.En effet, relate Le Monde Afrique, « les islamistes ont tiré des obus sur l’aéroport de Tombouctou le 30 août, le camp militaire de Gao a été ciblé le 8 septembre. Dernier assaut revendiqué, avant-hier : une attaque à l’engin explosif contre la colonne de l’armée malienne qui progresse dans le Nord (…). Onze ans après le début de la guerre dans le nord du Mali, al-Qaïda et le CSP-PSD sont à nouveau en guerre contre le même ennemi : l’État. »Et Le Monde Afrique de s’interroger : « Une alliance serait-elle sur le point de renaître ? "Nos états-majors sont autonomes, chacun revendique ses actions et a son propre mode opératoire", rétorque Attaye Ag Mohamed, un des cadres du CSP-PSD. Mais il l’admet : "aujourd’hui, le GSIM ne nous attaque pas et nous n’irons pas le chercher. Il n’y a pas d’accord entre nous pour le moment, mais rien n’est exclu". Plusieurs sources sécuritaires et diplomatiques soutiennent que depuis la reprise des hostilités, les actions des deux groupes convergent, certains affirmant, sans toutefois en apporter la preuve, que la CMA a collaboré à plusieurs reprises avec le GSIM ces dernières années, concluant par endroits des pactes de non-agression, échangeant du renseignement et parfois même des combattants. »Protéger Bamako ?En tout cas, si Bamako est passé à la contre-offensive dans le nord, c’est aussi pour verrouiller le centre du pays et éviter que le CSP et les jihadistes s’approchent de la capitale. C’est du moins le point de vue du quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Le CSP et les terroristes qui se sont attaqués il y a une semaine au camp de Dioura, lorgnent Bamako. En effet, Dioura est au centre du pays. Est-ce désormais, s’interroge Aujourd’hui, le point de bascule de cette guerre ouverte FAMa-Wagner-CSP-terroristes ? On en a l’impression, répond le quotidien ouagalais. Manifestement, il y a un vide que même avec l’armement acquis par le Mali et leur hardiesse, les FAMa et Wagner auront des difficultés à combler. Une telle horde avait été stoppée à Sévaré en 2013, rappelle Aujourd’hui, par (l’opération militaire française) Serval. »
10/5/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: la guerre au nord du Mali

La bataille fait rage depuis ces dernières semaines dans le septentrion malien entre les Forces armées maliennes (FAMa) et la rébellion touarègue.« Bourem le 12 septembre. Léré, le 17. Dioura et son camp militaire, le 28. Et enfin Bamba, dimanche dernier. Dans le nord du Mali, pointe Jeune Afrique, le rythme des affrontements qui opposent l’armée malienne et la rébellion s’accélère. Les heurts sporadiques du début du mois d’août ont rapidement laissé place à une offensive de grande envergure menée par les mouvements signataires contre les positions des forces armées maliennes. (…) La dernière attaque en date, précise Jeune Afrique, a donc eu lieu dimanche dernier, à Bamba. Tôt dans la matinée, les pick-up du CSP-PSD, le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement, ont fondu sur le camp militaire de cette commune de la région de Gao. Les mouvements touaregs assurent désormais en avoir pris le contrôle et récupéré au passage plusieurs véhicules appartenant à l’armée, laquelle s’est contentée d’évoquer "des combats intenses contre des terroristes". »Objectif : KidalDu coup, Bamako a décidé de contre-attaquer. Depuis lundi, un important convoi de l’armée malienne est parti de Gao dans le nord du pays direction Kidal, encore plus au nord, fief de la rébellion touareg. Apparemment, une centaine de véhicules des FAMa, les Forces armées maliennes appuyés par des mercenaires russes de Wagner. Objectif : reprendre le contrôle de la région, notamment les camps de la Minusma, la mission de l’ONU au Mali, actuellement sur le départ.« Sans communiquer sur leur nombre, relève encore Jeune Afrique, les rebelles assurent avoir mis en place un dispositif militaire important pour défendre Kidal, mais aussi les villes de Tessalit et d’Aguelhok, dans l’extrême-nord du pays. À la mi-journée lundi, le convoi de l’armée avait atteint les environs de Tin Aouker, à quelque 70 km au nord de Gao, se rapprochant des lignes de défenses du CSP. L’affrontement pourrait être imminent "si les FAMa continuent d’avancer", assure un combattant des mouvements qui met aussi en garde : "Ils sont attendus". »Guerre des communiquésÀ Bamako, le pouvoir militaire enchaîne les communiqués guerriers. « Nous sommes en guerre », affirme le colonel Souleymane Dembelé, directeur de l’Information et des Relations publiques des Armées, dans un communiqué repris notamment par Maliweb. « Toutes les emprises qui seront rétrocédées par la Minusma vont être occupées par les forces armées maliennes, que ce soit à Kidal ou ailleurs », assure-t-il encore.Commentaire du Témoin à Bamako : « Avec cette reprise des hostilités, il faut espérer que la montée en puissance de l’armée, tant chantée, finira par avoir définitivement raison de cette rébellion, et ce, sans exactions irréparables sur d’innocentes populations. »Fake newsDans le même temps, relève WakatSéra au Burkina Faso, « la guerre de la communication, notamment des fake news, est intense sur les réseaux sociaux. Des images sorties de leur contexte, et surtout de leur temps, pullulent et polluent internet. Qu’elles soient publiées par l’armée malienne ou diffusées par les Touaregs de l’Azawad, ces vidéos et photos, partagées sans retenue et sans limite, sont loin de refléter la réalité sur le terrain. Toutefois, leurs publications à la chaîne, démontrent à souhait la détermination des uns à reconquérir Kidal et des autres à continuer à en demeurer les maîtres incontestés ».Les civils au milieu« Finalement, soupire le Pays, toujours à Ouagadougou, ce que certains redoutaient semble arriver ! La reprise des hostilités entre l’Armée malienne et les rebelles Touaregs ». Et « ce sont les populations civiles qui payeront un lourd tribut, déplore le quotidien burkinabè. Une population qui souffre déjà des affres de cette guerre depuis des décennies. Qui plus est, (…) les groupes armés islamistes annoncent un blocus sur certaines villes du pays. Encore plus grave, il n’existe plus de force tampon qui pourrait s’interposer pour éviter le pire. C’est pourquoi, estime Le Pays, il est temps pour les frères ennemis maliens, qu’ils soient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest, de se parler pour trouver une solution durable à la malienne. Car, s’il y a guerre, ce ne sont ni les Algériens, ni les Français, ni les Burkinabè, ni les Nigériens, et encore moins les Russes qui vont mourir, mais bien des Maliens. »
10/4/20234 minutes, 1 second
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À la Une: Denis Mukwege peut-il «réparer» la RDC?

Le célèbre gynécologue congolais, prix Nobel de la Paix, surnommé « l’homme qui répare les femmes », « est-il en mesure de réparer son propre pays en proie aux guerres, à la corruption et à la prédation depuis bientôt 30 ans ? Denis Mukwege est-il l’homme de la situation ? » Interrogation portée par le site spécialisé sur la RDC Afrikarabia.En tout cas, « la rumeur n’en est plus une, pointe Jeune Afrique. Arrivé hier poings levés sous les hourras de ses partisans à la paroisse Fatima, à Kinshasa, Denis Mukwege a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle [de décembre, NDLR]. "Demain sera tard", a-t-il lancé sous les applaudissements du public. "J’y vais maintenant !" Le médecin congolais, qui s’exprimait devant une grande affiche le présentant comme "le choix du peuple", est longuement revenu sur les raisons qui ont motivé sa décision. "Notre pays est devenu la honte du continent", n’a pas hésité clamer le fondateur de l’hôpital de Panzi. Fustigeant "les rapaces qui font main basse sur les richesses de la RDC", Denis Mukwege a dressé un bilan très critique de l’administration Tshisekedi, l’accusant d’avoir "préparé la fraude" au lieu de "préparer un bilan" ».En effet, complète le site congolais Actualité CD, dès janvier dernier, Denis Mukwege « appelait à une "révolution démocratique" menée par la base. Selon lui, cette révolution implique que la population congolaise se mobilise pour voter massivement et s’assure que ses votes soient respectés. Il avait insisté sur la nécessité d’un changement radical, déplorant que la RDC soit encore embourbée dans un système de prédation au lieu d’une véritable gouvernance ».Vers une alliance de l’opposition ?Alors « l’homme qui répare les femmes » peut-il créer la surprise dans cette course à la présidentielle ? « Côté face, répond Afrikarabia, le prix Nobel coche toutes les cases du candidat idéal : issu de la société civile, intègre, multi-récompensé pour son action en faveur des droits de l’homme (…) et sans compromission avec les différents pouvoirs. Depuis plus de 30 ans, il soigne les femmes victimes de viols et de mutilations sexuelles dans son hôpital de Panzi. Son travail est reconnu dans le monde entier, et sa candidature retiendra l’attention des médias internationaux (…). Côté pile, poursuit Afrikarabia, Denis Mukwege est un novice en politique, sans parti structuré et sans véritable ancrage national. À trois mois du scrutin, sa déclaration tardive lui laisse peu de temps pour battre campagne. »Mais « le vrai défi du docteur Mukwege, relève encore Afrikarabia, sera d’être en mesure de recoller les morceaux d’une opposition morcelée. Sa candidature vient en effet se rajouter à celle de Martin Fayulu et Moïse Katumbi, deux poids lourds de l’opposition, sans compter les deux anciens Premiers ministres Matata Ponyo et Adolphe Muzito, eux aussi sur la ligne de départ. Dans un scrutin à un (seul) tour, seule une grande alliance de l’opposition, derrière un candidat unique, serait en mesure de battre le président sortant ».Peu de chances ?Le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso n’y croit pas un seul instant. Pourquoi ? « Parce qu’il n’a pas d’appareil rodé, même s’il est soutenu par une coalition, l’Alliance des Congolais pour la refondation de la Nation, et par une organisation de la société civile, l’Appel patriotique. Mais que pèsent ces deux structures face à la majorité présidentielle de Félix Tshisekedi, qui veut rempiler ? Quelles chances du docteur face aux vieux caïmans du fleuve Congo que sont les Katumbi, Muzito, et autre Fayulu ? Minces, car la popularité dont il jouit, n’est pas forcément transposable sur le terrain fangeux de la politique, domaine par excellence des peaux de banane et autres chausse-trappes ! »Un climat politique tenduEn tout cas, constate Le Point Afrique, « concrètement, sur le terrain, le climat politique s’est tendu : manifestations de l’opposition et des mouvements pro-démocratie interdites quand elles ne sont pas réprimées dans la violence comme récemment à Goma, harcèlement judiciaire de certains opposants, journalistes incarcérés, et toujours plus de victimes dans les conflits à l’est du pays. (…) À quatre mois des élections, les jeux sont loin d’être faits, estime encore Le Point Afrique, même si des sondages s’emploient à tenter de donner des tendances (plutôt favorables à Félix Tshisekedi). Au regard du contexte et de la multiplicité des facteurs qui peuvent intervenir dans le processus menant à l’élection d’un président dans un pays complexe comme la RD Congo, la prudence semble de mise ».
10/3/20234 minutes, 28 seconds
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À la Une: les candidats à la présidentielle en RDC sur la grille de départ

« Encore quelques jours (jusqu’au 8 octobre) pour que les Congolais soient définitivement fixés sur les noms de ceux qui vont postuler pour diriger leur pays durant les cinq prochaines années », s’exclame Le Nouvel Observateur à Kinshasa. Le scrutin présidentiel aura lieu le 20 décembre. Et la liste des candidats s’allonge.Après Matata Ponyo, Constant Mutamba, Rex Kazadi et Adolphe Muzito, c’est le président sortant qui a annoncé sa candidature dimanche 1er octobre. « Sans surprise, Félix Tshisekedi investi candidat de l’Union sacrée », titrent les sites congolais Cas-Info, Objectif Infos ou encore Actualité CD. « La majorité des partis politiques et regroupements membres de l’Union Sacrée, relève Cas-Info, ont déjà officiellement annoncé leur soutien à la candidature de Félix Tshisekedi, notamment l’UDPS, le MLC, et l’UNC. »Du côté de l’opposition, poursuit le site congolais, « l’opposant Martin Fayulu a annoncé qu’il déposerait (bientôt) sa candidature, tandis que le dépôt de candidature de Moïse Katumbi est également attendu. De plus, la décision du prix Nobel (de la Paix) Denis Mukwege reste en suspens. »L’opposition en ordre disperséEn ce qui concerne Martin Fayulu, l’opposant a donc « mis fin au suspense », pointe Afrikarabia, site spécialisé sur la RDC. En effet, « depuis juin dernier, beaucoup se demandaient si le candidat malheureux de la présidentielle de 2018 n’avait pas décidé de jeter l’éponge et de boycotter le scrutin dont il juge le fichier électoral frauduleux et la Commission organisatrice tout acquise à la réélection de Félix Tshisekedi ». Il avait d’ailleurs « demandé à son parti de ne pas présenter de candidats aux législatives nationales et provinciales. Depuis cette date, l’opposant laissait planer le doute sur sa candidature à la présidentielle ».Samedi donc, confirmation : Martin Fayulu sera bien candidat. Et il « a dû faire preuve d’une certaine inventivité, note Afrikarabia, pour justifier sa candidature à la présidentielle, alors qu’il a privé d’élection les cadres de son parti ».En tout cas, poursuit le site, « Martin Fayulu sait que rien n’est encore joué à trois mois du scrutin. (Le docteur) Denis Mukwege est en passe de franchir le Rubicon et de se déclarer (ou pas) lundi. Moïse Katumbi devrait également finaliser sa candidature en début de semaine. Se jouera, alors, le temps des alliances avec les autres candidats de l’opposition, bien conscients qu’en multipliant les candidatures, ils offrent un boulevard à Félix Tshisekedi dans un scrutin à un seul tour. Reviendra, sans doute, sur la table l’éternel débat d’un très hypothétique candidat unique de l’opposition, seule solution pour tenter de battre le président Félix Tshisekedi, dont son seul adversaire n’est pas l’opposition, mais son bien maigre bilan. »Denis Mukwege va-t-il brouiller les cartes ? Justement, alors que l’opposition aborde cette présidentielle en ordre dispersé, « Denis Mukwege va-t-il brouiller les cartes ? », s’interroge Le Nouvel Observateur à Kinshasa. « Le prix Nobel de la paix 2018, vierge politiquement, est objectivement parlant le candidat idéal pour les Congolais », estime le bi-hebdomadaire. « Cependant, la grande difficulté pour lui est l’absence d’une structure politique qui pourra le soutenir en cas de victoire. »Toutefois, « l’homme est d’une popularité indéniable, assure Le Nouvel Observateur. Il est capable de surprendre ceux qui se croient déjà vainqueurs parce qu’ils organisent les élections. (…) On se souvient, rappelle le journal, qu’en décembre de l’année dernière, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, l’opposant Martin Fayulu et Denis Mukwege avaient publié une déclaration commune contre l’actuel président et son gouvernement. Dans cette tribune de 20 pages intitulée "il n’est jamais trop tard pour bien faire", les trois personnalités avaient dépeint un sombre tableau de la situation en RDC. »Enfin, autre opposant et non des moindres, « Moïse Katumbi déposera sa candidature à la présidentielle en début de semaine », affirme notamment Le Congo Libéré. « Vendredi, de retour du Kongo Central, dernière étape de sa tournée des provinces entamée au début du mois, Moïse Katumbi a fait un stop à Kinshasa », note le site congolais, « avant de partir à Lubumbashi où il a assisté samedi à un match du TP Mazembe, dont il est le président. » Et il sera de retour dans la capitale en début de semaine, donc, avec la ferme intention de se joindre au bal des prétendants.
10/2/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: au Mali, interrogations sur le report de la présidentielle

Le premier tour devait se tenir le 4 février 2024, avant d’être repoussé sine die par le gouvernement de transition officiellement pour des raisons techniques.MaliActu déplore un « coup dur pour le pays, qui se dirige vers une nouvelle prolongation de la transition » en cours depuis décembre ».MaliWeb de son côté décortique « un scénario prévisible » : celui d’un vote « techniquement impossible à organiser aux dates initialement convenues avec la Cédéao », surtout après le décalage du référendum constitutionnel prévu le 19 mars et qui s’était finalement tenu le 18 juin 2023 – référendum qui a accru les pouvoirs du chef de l’Etat malien.Les deux médias s’accordent sur un constat : « il faudra convaincre la Cédéao et la communauté internationale du bien-fondé de ce report »… une tâche nécessaire pour maintenir la pression sur le gouvernement malien en vue d’élections libres et transparentes, toujours selon Mali Actu.Ce report qui provoque de vives réactions à Bamako selon Jeune Afrique. Le média panafricain raconte la vague de protestations de plusieurs partis politiques, à l’image de l’Appel du 20 février qui fustige une transition qui « n’a que trop duré » avec de « graves conséquences sur une population déjà meurtrie »Une population meurtrie à l’image des survivants du TombouctouMaliActu  s’émeut des témoignages des rescapés de cette attaque djihadiste contre le bateau qui naviguait sur le fleuve Niger. C’était le 7 septembre dernier, plus de 60 morts. Un attentat revendiqué par le Jnim, le groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans.« Seules nos larmes peuvent exprimer notre chagrin » pleure cette survivante qui dit « avoir enterré tellement de corps qu’elle ne peut plus en compter le nombre ». Un autre survivant y parle de ce nourrisson de moins de 40 jours qui a perdu tous ses proches dans l’attaque.Le deuil et les larmes aussi dans l’ouest du NigerOù au moins douze soldats sont morts hier à Kandadji dans la région de Tillabéri : sept militaires tués dans une attaque attribuée à des djihadistes, cinq autres morts dans un accident de la route alors qu’ils se rendaient sur les lieux.D’après les décomptes du Monde Afrique, il s’agit de la deuxième attaque la plus meurtrière depuis le coup d’Etat du 26 juillet dernier, putsch justifié par « la dégradation de la situation sécuritaire ».Vu du Burkina, WakatSera tance « les putschistes installés dans les lambris dorés de la présidence à Niamey » pendant que les terroristes, eux, « mettent à profit le nombre réduit de militaires » sur le front… pour le site d’info « la sauvegarde du pouvoir pour des intérêts personnels et égoïstes a pris le pas sur la défense du territoire et des populations. »Des réactions aussi après le retour en France de Sylvain Itté…L’ex-ambassadeur français au Niger a donc fait son retour « inévitable », d’après Le Monde Afrique, avant-hier dans la capitale française… le journal burkinabè Le Pays en roule des yeux : « Tout ça pour ça » après des semaines de bras de fer entre Paris et Niamey. Les nouvelles autorités nigériennes en sortent donc victorieuses selon le journal qui juge que la France est « la queue basse » et « plus affaiblie que jamais au Sahel ». Pour Le Pays, l’ancienne puissance coloniale « récolte ce qu’elle a semé après son intervention en Libye qui a ouvert les portes aux groupes armés actifs dans la région ».Autre présidentielle, autres interrogations en République démocratique du Congo Pour Le Point Afrique, la dernière ligne droite vers le scrutin du 20 décembre est loin d'être un long fleuve tranquille. D'abord car le temps presse : le bureau d'enregistrement des candidatures va fermer le 8 octobre, dans un peu plus d'une semaine.Le sortant Félix Tshisekedi brigue un second mandat, et veut mettre toutes les chances de son côté selon le magazine. Le Point Afrique dépeint ainsi le parti présidentiel l'UDPS comme une machine de guerre tournée vers cet objectif.Le Point qui estime toutefois que ce plan peut être semé d'embuches notamment car les adversaires s'annoncent nombreux... et ce même si les opposants déjà identifiés de Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Moïse Katumbi ou encore le docteur Denis Mukwege ne se sont pas encore officiellement déclarés.Autre inquiétude du Point Afrique : le climat politique délétère à l'approche du scrutin avec les manifestations de l'opposition et des mouvements pro-démocratie interdites ou réprimées, le harcèlement judiciaire de certains opposants, ou de journalistes, sans parler de l'insécurité à l'Est du pays.Des incertitudes, des tensions : « les jeux sont donc loin d'être faits » pour la présidentielle congolaise.
9/29/20233 minutes, 54 seconds
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À la Une: une manœuvre de déstabilisation au Burkina Faso…

C’est ainsi que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a qualifié mercredi 27 septembre dans la soirée l'action de plusieurs officiers qui ont, semble-t-il, tenté de s’emparer du pouvoir. Tout a commencé par une rumeur qui s’est propagée par les réseaux sociaux, pointe le quotidien Aujourd’hui. « Dans la nuit de mardi à mercredi, ceux qu’il convient de nommer 'les gardiens naturels' d’IB (Ibrahim Traoré) et de la Transition ont sonné le tocsin à partir de plusieurs coins de la capitale Ouagadougou. Ces ''IB boys'', ces veilleurs, ont donc, via la Toile, appelé les Ouagalais à sortir dans les rues car, d’après eux, un putsch était en branle contre IB. Un neveu du président Alassane Ouattara, Bamory – c’est son nom –, qui travaille à Ouaga, a même été indexé comme finançant ledit coup d’État, en complicité avec des militaires ! Ce dernier a démenti, relève le journal, disant n’être concerné ni de près ni de loin par cette affaire. »Plusieurs officiers aux arrêts, d’autres en fuiteEn tout cas, poursuit Aujourd’hui, « la stratégie a marché, puisque plusieurs centaines de pro-IB sont sortis, klaxonnant dans les rues et publiant des propos où les ennemis de la Transition étaient fustigés, et mettant en garde tous ceux qui grenouilleraient pour renverser IB ».La rumeur était semble-t-il fondée, pointe encore Aujourd’hui, puisque mercredi soir, « on apprenait par l’Agence d’information du Burkina que plusieurs conjurés, des officiers, étaient aux arrêts, et d’autres en cavale. Il y a bel et bien eu, conclut le quotidien burkinabé, tentative de déstabilisation du MPSR II à cinq jours de son premier anniversaire. »Le site d’information WakatSéra précise pour sa part que, d’après le parquet militaire burkinabè, « six officiers sont impliqués dans cette ''tentative avérée de coup d’État'' : quatre ont été mis aux arrêts et deux sont en fuite ».Rappelons que récemment, Jeune Afrique  avait publié des articles évoquant justement des tensions au sein de l’armée burkinabé. Ce qui lui a attiré les foudres de la junte qui a ordonné lundi la suspension de tous les supports, papier et numérique, de Jeune Afrique au Burkina Faso.Les circonstances du crash de l’Iliouchine à GaoJeune Afrique qui a par ailleurs mené l’enquête à propos des images qui ont largement circulé sur internet : celles du crash d’un avion militaire sur l’aéroport de Gao au Mali.« La vidéo dure un peu moins d’une minute, relate Jeune Afrique. On y aperçoit un Iliouchine 76, un avion-cargo de fabrication russe, se poser sur la piste de l’aéroport de Gao. Mais son atterrissage est trop tardif et trop rapide. L’appareil arrive à grande vitesse en bout de piste, heurte des plots en béton, puis s’écrase et explose à quelques dizaines de mètres du tarmac. Quatre jours après ce dramatique accident, survenu le 23 septembre dans la plus grande ville du nord du Mali, les autorités maliennes n’ont fourni aucune explication officielle. Et pourtant : cet avion portait les couleurs de l’armée de l’air malienne et était immatriculé en tant que tel. Selon une source sécuritaire malienne, précise encore Jeune Afrique, huit passagers – sept mercenaires du groupe Wagner et un militaire malien – se trouvaient à bord de ce vol logistique en provenance de Bamako, chargé d’acheminer du matériel militaire et de l’armement à Gao. Trois d’entre eux (dont le militaire malien) sont morts, les autres sont blessés plus ou moins grièvement. »Questions fondamentales…Enfin, à lire dans Le Monde Afrique, cette analyse du directeur régional Afrique de l’Est à l’Institut d’étude de sécurité, Paul-Simon Handy, sur les revers français au Sahel.« C’est l’occasion pour la France, dit-il, de se poser des questions fondamentales : quels sont ses intérêts en Afrique ? Comment justifier la présence de bases militaires aujourd’hui ? Pour protéger qui ? La France doit apporter des réponses claires, au-delà d’un discours moralisateur sur la défense de la démocratie, lui-même pétri de contradictions. On veut consolider l’État de droit tout en défendant parfois des régimes controversés, comme au Tchad. (…) La zone francophone est traversée par une lame de fond qui mêle répulsion et attirance, pointe encore le chercheur. On insulte la France sur les réseaux sociaux le soir et, le lendemain, on demande un visa à l’ambassade de France. On dit soutenir Vladimir Poutine mais on ne va pas tenter de migrer en Russie. Il y a une forme de schizophrénie symptomatique d’un moment postcolonial qui n’est pas achevé. »
9/28/20234 minutes, 2 seconds
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À la Une: la catastrophe de Derna, des années de négligence et de corruption…

« Deux semaines après le passage du cyclone Daniel, la ville Derna en Libye n’est que douleur, constate l’envoyé spécial du Monde Afrique. La population est livrée à elle-même, physiquement et psychologiquement, et se retrouve aux prises avec des institutions en faillite dans un pays fracturé entre deux gouvernements qui se dédouanent de toute responsabilité face au drame. Celui de l’Ouest, reconnu par la communauté internationale, et celui de l’Est, l’un et l’autre disposant de leur administration propre et de leurs milices, rendant plus complexe une coordination des aides. De fait, constate Le Monde Afrique, c’est sur les épaules d’une armée de volontaires civils, venus de tout le pays, en convois formés depuis des villages et des villes, qu’ont reposé les opérations de secours. Avec pour seuls moyens leurs mains nues et leurs pelles pour creuser une mer de boue et de décombres, à la recherche de survivants et de corps. Errant dans les rues, traumatisés, les rescapés en sont, eux, réduits à attendre des nouvelles de leurs proches, emportés dans les flots par milliers ».Un très lourd bilanCombien de morts ? 10 000 ? 15 000 ? 20 000 ? Impossible de le savoir… « Alors que le bilan officiel n’évolue qu’à la marge depuis une semaine – 3 875 morts affirmaient les autorités lundi –, on continuait ici à inhumer des dizaines d’anonymes, constate encore Le Monde Afrique. (…) Les zones d’ombre qui entourent le bilan et la volonté des autorités de l’Est de contrôler l’information et d’interdire l’accès à certains endroits ne cessent d’alimenter la colère sur place. "4000 morts ? Mais de qui se moque-t-on ?", s’indigne un membre d’un comité de quartier de Derna, tentant de déblayer les rues avec de maigres moyens ».Aucun entretien…Autre sujet de colère, pointe Le Monde Afrique : l’abandon, depuis des années, de l’entretien des barrages qui ont cédé : « leur histoire récente raconte des années de négligence et de corruption. La direction des travaux hydrauliques avait signalé des fissures dès 1998. En 2021, un audit avait démontré que les deux barrages n’étaient pas entretenus, malgré l’allocation régulière de fonds à cet effet. Le procureur général a ordonné, il y a deux jours, le placement en détention provisoire de huit responsables, dont le maire de la ville ». « Ces huit personnes, précise Jeune Afrique, qui occupent ou ont occupé des postes à responsabilité au sein du département des ressources hydrauliques ou celui de la gestion des barrages en Libye, sont soupçonnées, entre autres, de "mauvaise gestion" et de "négligence" ».« Libye : les assassins de Derna »Le Point Afrique s’indigne également avec ce titre sans ambiguïté : « Libye : les assassins de Derna ». « La corruption tue, s’exclame le journal. Les événements de Derna, dans l'est de la Libye, en attesteront pour l’éternité. On pourra construire tous les monuments aux morts, les plus grandioses, les plus éloquents, qu’il restera ad vitam la trace avilie de la corruption humaine ».Et « quand la foule de Derna a demandé à pleins poumons la "pendaison" pour "ceux qui ont volé ou trahi" (ou les deux), les maîtres de l’Est ont fort peu goûté la menace, relate Le Point Afrique. Face à cette lame de fond, cette fois-ci humaine, le clan Haftar a répondu avec son attitude favorite : la brutalité. Internet s’est éteint, les téléphones ont subitement manqué de réseaux, les journalistes ont été priés d’aller voir ailleurs si le sable était plus chaud, des activistes et des voix critiques ont été arrêtés. La bonne vieille méthode. Le maréchal Haftar et ses enfants règnent dans l’Est libyen. Ce militaire se comporte comme un seigneur de guerre, soupire encore Le Point Afrique, affranchi de toutes règles, sinon les siennes. (…) L’aide internationale pour la reconstruction de Derna est censée passer par lui, via son fils Saddam "chargé" de gérer la crise humanitaire. Des milliards de dollars sur lesquels ces seigneurs de guerre risquent de prélever leur dîme en toute impunité ».
9/27/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: la junte malienne reporte la présidentielle

Les militaires au pouvoir à Bamako ont annoncé hier le report de l’élection présidentielle qui était censée avoir lieu en février prochain. On ne sait pas encore quand le scrutin se tiendra. Pourquoi ce report ? Eh bien pour des « raisons techniques », expliquent les autorités maliennes. D’après le porte-parole du gouvernement, cité par le site Maliweb, « ce léger report de la présidentielle est dû à la "prise en otage" de la base de données électorale par le prestataire Idemia, une société française ». Cette société française réclamerait 5 milliards de FCFA à l’État malien. Le porte-parole du gouvernement affirme encore que « des démarches administratives sont en train d’être effectuées dans les plus brefs délais pour permettre le basculement de la base de données nationales sur un autre système qui sera exclusivement contrôlé par le Mali. Lequel, déclare-t-il, ne risquerait ainsi plus de vol de données, ni de "prise d’otage" ».Pour sa part, dans une réaction transmise à l’Agence France-Presse hier soir et reprise notamment par Le Monde Afrique, la société Idemia assure « qu’il n’existe "pas de litige en cours" avec les autorités maliennes et qu’il n’y a "plus de cadre contractuel en vigueur" entre le groupe et le ministère malien de l’Administration territoriale et de la décentralisation, "en raison du non-paiement des factures" ».La France, un bouc-émissaire un peu trop facile ?La presse burkinabé, au ton souvent tranchant, est plutôt circonspecte : « il fallait le prétexte infaillible à la mode : faire porter une fois de plus à la France une faute lourde, s’exclame le site d’informationWakatSéra. Le bouc émissaire n’a pas été difficile à trouver ! (…) Ainsi, dès que la France est mise au pilori, les prétextes pour rallonger la transition sans fin, passent comme lettre à la poste ». Résultat, pointe encore WakatSéra, « le bail de la transition se poursuit pour le patron de Bamako qui a encore de beaux jours devant lui, que ce soit en président de la transition ou comme président élu, la société civile contestatrice n’ayant pas l’onction de la junte et les partis politiques n’ayant plus voix au chapitre. Le boulevard sera ainsi ouvert pour Assimi Goïta pour devenir président civil après avoir été président militaire ».Assimi Goïta en position de force à la présidentielle ?Très critique également le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou… « Assimi Goïta sera-t-il candidat à cette présidentielle (…) ? On sait que la nouvelle Loi fondamentale le permet, et sauf séisme au bord du Djoliba, il fera tomber la tenue bariolée pour se présenter (…). Et cela pose problème, car, il sera juge et partie, et il ne peut perdre cette élection ». Et puis autre problème concernant le scrutin présidentiel, pointe encore Aujourd’hui : « la Transition ne dit pas comment opérer avec une situation sécuritaire très mauvaise au Nord, au Centre et à l’Est du Mali, qui risque encore de se dégrader avec le vide laissé par Barkhane, et la Minusma- les Fama et Wagner peinant à contrer la CMA, désormais en guerre ouverte, ainsi que l’EIGS et le GSIM. Comment les électeurs vont voter, notamment les déplacés internes ? Kidal, par exemple, sera-t-il une circonscription électorale ? Et quid de Tombouctou et Gao, récemment les cibles d’estocades jihadistes qui ont fait près de 60 victimes civils et militaires ? »Repli militaire français au Bénin ?À la Une également le Niger, avec les suites de l’annonce avant-hier soir par Emmanuel Macron du départ de l’ambassadeur français sur place et du retrait progressif des troupes françaises… D’après le site d’information Mourya Niger, les soldats français pourraient se replier au Bénin. « Le Benin, affirme Mourya, est déjà dans une phase avancée de construction d’une base militaire française près de la ville de Kandi. Même si le gouvernement de Patrice Talon tente de démentir l’information, il reconnaît que des instructeurs militaires français, belges et américains sont à Kandi pour renforcer la capacité des forces béninoises. » Tout cela, souligne le site nigérien, avec « la bénédiction du président Talon qui confirmerait ainsi son rapprochement avec la France. D’autant, affirme encore Mourya Niger, que l’argument justificatif reste à portée de main, avec la progression des groupes terroristes du Sahel vers les pays du golfe de Guinée, notamment le Benin, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo. »
9/26/20234 minutes, 17 seconds
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À la Une: la France poussée vers la sortie au Niger…

« Après deux mois de bras de fer avec la junte nigérienne, relève Le Monde Afrique, Emmanuel Macron (donc) a annoncé, hier, le retour en France "dans les prochaines heures" de l’ambassadeur français à Niamey, et le retrait des troupes françaises d’ici la fin de l’année ». Dans la soirée, le régime militaire nigérien au pouvoir a salué l’annonce du président français : « ce dimanche, nous célébrons la nouvelle étape vers la souveraineté du Niger. C’est un moment historique qui témoigne de la détermination et de la volonté du peuple nigérien ».Macron et « ses lunettes en bois »Ce matin la presse de Niamey emboîte le pas des militaires… « Enfin, Emmanuel Macron arrête son déni de réalité au Sahel (…) », lance le site Mourya Niger. « Comme toujours, le président français a usé de lunettes en bois pour ne pas regarder la réalité en face » et maintenir « l’illusion d’un Sahel en ébullition conquis sans réfléchir, alors même que les relations se dégradaient de jour en jour » avec Paris qui persistait « dans une diplomatie obsolète et moribonde ». Pour le site d’information nigérien TamTam Info, « c’est une grande victoire pour le peuple sahélien déterminé à recouvrer toute son indépendance ».Laisser les Nigériens décider de leur sortWalfQuotidien est également sans concession : « Macron cède enfin face au général Tiani », titre le quotidien sénégalais. « Face aux tergiversations de la Cédéao entretenues par la peur d’une intervention militaire pour "rétablir" Mohamed Bazoum dans ses fonctions, et face la fermeté des juntes burkinabé et malienne, la France a compris qu’il n’y avait rien d’autre à faire que de laisser les Nigériens décider de leur sort. (…) Ce retrait, estime encore Walf Quotidien, pourrait marquer la fin de la lutte contre le terrorisme pour la France. Un prétexte que Paris a toujours défendu pour maintenir ses troupes au Sahel. Des troupes finalement considérées, à tort ou à raison, comme des forces d’occupation étrangères. Avec cet énième revers, la France voit son influence et sa puissance se réduire comme peau de chagrin en Afrique de l’Ouest en particulier et en Afrique de manière générale ».Vers un « modus vivendi » ?« Apaisement ou capitulation ? », s’interroge WakatSéra au Burkina Faso. En tout cas « chaque jour que Dieu fait, constate le site ouagalais, la tempête du désert sahélien soulève un peu plus de sable et beaucoup de poussière qui obscurcissent davantage le ciel des relations avec la France, qui porte le péché originel et visiblement éternel de l’ancien pays colonisateur. Il est temps, pour le bonheur des populations qui sont en réalité les seules à pâtir de cette crise, qu’un modus vivendi soit trouvé, estime WakatSéra, sans passion et animosité ouvertes, afin que ce qui peut l’être encore soit sauvé. Emmanuel Macron doit se rendre à l’évidence de l’option irréversible du changement de paradigmes et donc se débarrasser - il faut appeler un chat un chat - de cette arrogance et ce paternalisme qui ne sont plus d’actualité. En face, les dirigeants des pays en pleine saison de putschs militaires ne sont pas non plus obligés de chercher à tout prix l’humiliation de l’adversaire, au nom d’une souveraineté, qui est déjà de fait, mais qui ne peut vivre sans l’apport des voisins et partenaires ».Rien n’est vraiment réglé…Le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou s’interroge également : « maintenant, est-ce que cette option jupitérienne peut dérider la situation au Niger ? Est-ce que cela peut pacifier les relations entre Paris et Niamey ? Est-ce que cela peut améliorer les conditions de détention de Bazoum ? Et même impacter la posture de la Cédéao qui pourrait abandonner la menace d’une intervention militaire ? Qu’en sera-t-il des sanctions qui frappent durement les Nigériens ? (…) Et que gagneront les putschistes en matière d’amélioration du quotidien des Nigériens, en matière de capacités de combler le manque des aides budgétaires ? (…) La France, ses militaires et son ambassadeur partiront certes, conclut Aujourd’hui, mais rien n’est vraiment réglé au Niger ».
9/25/20233 minutes, 51 seconds
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À la Une : les suites du séisme meurtrier au Maroc

C'est tout d'abord Yabiladi.com qui s'intéresse au matériau traditionnel qui nous dit-il « n'est pas la cause des dégâts matériels ». C'est précisément le point de vue de l'architecte Karim Rouissi, selon lequel « il n'y a pas de bons ou de mauvais matériaux. Il s'explique : il n’y a que des matériaux qui peuvent être bien ou mal utilisés. Le béton armé mal employé n’a d’ailleurs pas évité des désastres ». Et il ajoute : « une construction de qualité, en terre ou en pierre, est tout aussi possible lorsque les prescriptions techniques et les normes de sécurité sont respectées ». Et la question se posera inévitablement pour la reconstruction dans les régions dévastées. Le programme de reconstruction est estimé à 120 milliards de dirhams sur cinq ans, et selon Yabiladi.com, « il inclut notamment une adaptation des nouvelles constructions aux spécificités locales des régions sinistrées, où les matériaux utilisés reposent surtout sur des éléments naturels, comme la terre, les pierres et le bois. »Séisme et fake newsDes fake news en rapport avec le séisme du 8 septembre. C'est Le Matin qui lance l'alerte expliquant que « de fausses informations parviennent à semer la panique, voir la terreur parmi de nombreux citoyens. Il s’agit essentiellement de fausses alertes à de nouvelles fortes secousses qui toucheraient plusieurs régions du Maroc d’ici la fin du mois de septembre ou même le risque d’un tsunami sur les côtes marocaines ». Avec quelles conséquences ? Certaines personnes « croient tellement » à ces fakes news, nous dit Le Matin, qu'elles cherchent même à obtenir une date, au cas où. D'autres, craignant un nouveau séisme, « continuent de passer une bonne partie de la nuit dehors ». Or, ajoute Le Matin, « les spécialistes assurent que toutes ces informations qui circulent sur les réseaux sociaux sont infondées. Il est impossible aujourd’hui de prédire les séismes à n’importe quel endroit du monde et par n’importe quelle équipe de recherche, même les plus performantes. »Fakes news au MaliEt elle concerne la promesse « d'un nouveau stade » à Kayes. C'est Benbéré qui nous raconte : « Une page Facebook malienne décontextualise une vidéo en l’attribuant aux réalisations des autorités de la transition au Mali. Il s’agit plutôt d’un stade au Koweït. L’édifice en question est le nouveau stade d’Al Sulai-bikhat Club. Il est en chantier depuis des mois ». Or, une vidéo publiée le 7 septembre, qui cumule plus de 500 000 vues et environ 25 000 réactions, montre ce qui est présenté comme « le stade de Kayes, promis par Assimi Goïta, en chantier... et dans peu de temps », ajoute l'auteur, « nous allons demander à organiser la Coupe d'Afrique des Nations ». Et Benbéré conclut : « Au Mali, ces derniers temps, plusieurs fausses informations ou des vidéos hors contexte circulent sur les réseaux sociaux. L’auteur de cette manipulation tente de faire croire que plusieurs autres stades sont en chantier au Mali, en lien avec la promesse faite par le président de la transition le 23 juillet dernier à Kayes. »
9/22/20233 minutes, 21 seconds
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À la Une: pourquoi les putschistes ont la cote…

C’est l’une des questions à laquelle tente de répondre l’hebdomadaire français Le 1 dans sa dernière édition consacrée à l’Afrique. Le journaliste Rémi Carayol avance le fait que « pour beaucoup en Afrique, la démocratie est synonyme de corruption, d’élections faussées et, surtout, de développement économique capté par une petite élite. Victimes des putschs, IBK au Mali, Mohammed Bazoum au Niger, Roch Marc Christian Kaboré au Burkina Faso, Ali Bongo au Gabon et Alpha Condé en Guinée ont tous un point commun, affirme Rémi Carayol : ils ont été mal élus, lors de scrutins tronqués par la force ou par la puissance de l’argent. L’élection n’est plus synonyme de légitimité. (…) Le problème, poursuit-il, est la manière dont la démocratie a été mise en œuvre sur le continent. »Un changement d’ère historiqueEt la France porte là une grave responsabilité… C’est ce qu’explique Antoine Glaser, autre journaliste spécialiste de l’Afrique, toujours dans l’hebdomadaire Le 1 : « la France a continué d’instrumentaliser en sous-main les pouvoirs africains, dit-il. (…) Au-delà des putschs, nous assistons à un changement d’ère historique. Il faut vraiment changer de cap. (…) Je rêverais d’un président français qui dirait un jour : "on a tant à apprendre de l’Afrique". Ça n’est jamais arrivé, pointe le journaliste. On continue de parler de la Françafrique. Quand parlera-t-on d’une Afrique-France ? Quand serons-nous prêts à apprendre des africains ? Bref, conclut Antoine Glaser, il va falloir commencer à savoir se taire. Ecouter, apprendre, comprendre, faire le contraire de ce qu’on a fait. Si ça advient, ça prendra quelques années… »Enfin, dans son éditorial, l’hebdomadaire Le 1 pose la question suivante : « face à l’échec de l’idée démocratique, le continent n’aurait-il le choix qu’entre le djihadisme et les coups de force militaires ? »Gabon : un coup d’État ? Non, une « libération ! »Parmi les pays qui ont connu récemment un changement de pouvoir par la force, il y a donc le Gabon… Le nouveau maître du pays, le général Oligui Nguema s’exprime dans Jeune Afrique. « Ce que vous appelez chez vous un coup d’État, ici, au Gabon, nous le nommons une libération, affirme-t-il. L’enthousiasme des populations gabonaises en est la preuve, ainsi que l’adhésion de toutes les forces vives de la Nation. » L’objectif de la transition, poursuit-il, est « la restauration de nos institutions et de la dignité du peuple gabonais. Ensuite, la garantie des libertés fondamentales et de la libre expression du jeu démocratique. Enfin, le redressement économique de notre pays. »Et puis à noter aussi cette remarque du général Oligui Nguema : « ce que je retiens de Monsieur Ali Bongo, c’est sa forte propension à déléguer et à créer autour de lui un cercle d’individus qui pensaient avoir raison sur tout mais qui n’ont rien fait de positif. »Vague d’emprisonnements…Justement, la purge se poursuit au sein de cercle… Hier, plusieurs personnalités clés du régime déchu d’Ali Bongo Ondimba ont été mises en examen et transférés à la prison de Libreville. Parmi elles, Noureddin Bongo Valentin, le fils de l’ex-président, avec comme chefs d’inculpation, pointe Jeune Afrique : « haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants. »Ne pas croire au Père Noël…Par ailleurs, la parole se libère au Gabon… C’est du moins ce qu’on peut lire sur le site Gabon Review : « déesse inconnue jusqu’au 30 août dernier, la liberté d’expression s’est imposée au sommet du panthéon gabonais depuis le coup d’Etat ou de liberté, selon la formule que l’on choisira. »Mais attention, prévient l’universitaire Augustin Emane, cité par Gabon Review : si « ce vent de liberté insufflé par le coup d’État a libéré la parole et fait émerger de nombreuses revendications sociales jusque-là étouffées, il faut se garder de voir dans le nouveau pouvoir un "Père Noël", capable de satisfaire toutes les demandes. Une transition sociale s’impose, par le dialogue et la responsabilisation de chacun, pour éviter le risque de désillusions. »
9/21/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: le deuil et la colère à Derna…

« Neuf jours après le passage de la tempête Daniel, les chances de retrouver des survivants dans la ville libyenne, où des milliers de personnes ont péri, sont désormais presque inexistantes, relève Le Monde Afrique  Malgré les efforts des volontaires et des secouristes, l’amertume et la colère gagnent les habitants. »Témoignages chocs recueillis par les envoyés spéciaux du journal : « Abdallah, un jeune volontaire enrage : 'Il n’y a rien. Pas de direction de crise, pas de coordination, pas d’administration. Secouristes et bénévoles sont baladés d’un bout à l’autre des zones affectées sans plan précis. Ordres et contre-ordres se succèdent. Les ONG ne savent pas quoi faire, dénonce-t-il encore. Tout tient sur la volonté des citoyens. L’Etat, lui, si on peut appeler cela un Etat, vient pour la photo et il repart… »Improbable décompte…« Combien de victimes ? », s’interroge Le Monde Afrique. « 5.000, 10.000, plus ? Le dernier bilan officiel de l’Organisation mondiale de la santé fait état de 3.922 morts. Mais les chiffres n’évoluent plus. Quant aux données disponibles sur les disparus, elles restent approximatives. À Derna, la terre n’a toujours pas rendu les corps qu’elle a engloutis. Quand la mer continue à en charrier par dizaines quotidiennement. »Et puis, note encore Le Monde Afrique, « devenus indésirables, la majorité des médias internationaux ont été priés de quitter la ville. Un responsable du centre médias de l’armée a expliqué que la présence de la presse dérangeait le travail des secouristes, promettant une réouverture de la cité dans 'deux ou trois jours'. »Apocalypse !Pour WakatSéra au Burkina Faso, c’est plus qu’une catastrophe, c’est une « apocalypse » : « comme si elle était frappée par le sceau d’une malédiction qui ne l’a jamais lâchée depuis la nuit des temps, Derna continue de vivre son calvaire. Abandonnée sous Mouammar Kadhafi, mise en quarantaine par le maréchal Haftar qui l’accusait d’être un nid géant de terroristes, Derna vit l’horreur, depuis la nuit du 10 au 11 septembre, lorsqu’elle a été frappée par la tempête Daniel qui n’a laissé derrière elle, que cadavres et ruines. (…) Le drame ne connaît visiblement pas de limite dans cette ville de Derna, poursuit WakatSéra, dont les populations, après les larmes, manifestent désormais leur ire contre des autorités administratives dont elles demandent, sans autre forme de procès, le départ et la poursuite par la justice. »Kagamé répond…À lire également dans la presse du continent, l’entretien accordé par Paul Kagamé à Jeune Afrique ; à propos des relations conflictuelles entre Kigali et Kinshasa, le président rwandais affirme : « le problème n’est pas entre moi et Tshisekedi, mais entre Tshisekedi et le M23. » Paul Kagamé réfute les conclusions du récent rapport de l’ONU sur le soutien rwandais au groupe armé : « la plupart des choses rapportées par ces experts ne correspondent pas aux faits tels que nous les connaissons », déclare-t-il.« L’ONU, une institution à bout de souffle ? »Enfin, la 78ᵉ session de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’est ouverte hier à New-York. Avec ce commentaire plutôt désabusé à lire sur le site d’information sénégalais Seneplus : « L’ONU, une institution à bout de souffle ? », s’interroge le site. « Ukraine, coups d'États en Afrique, climat, crise migratoire, l’Organisation des Nations unies doit actuellement faire face à des défis encore jamais vus. Soixante-dix-huit ans après sa création, certains posent la question de sa pertinence. »En effet, pointe Seneplus, « les vents changeants de la géopolitique actuelle soumettent cette institution à une pression sans précédent, laissant certains se demander si elle est toujours à la hauteur des défis mondiaux. » Pour preuve, note encore le site, « l’absence notable de plusieurs grands dirigeants. Poutine, Macron, Xi Jinping, Sunak : leurs chaises vides en disent long sur la situation préoccupante de la diplomatie mondiale. Antonio Guterres, à la tête de l’ONU, tente tant bien que mal de réorienter le discours sur les engagements concrets, mais les absences sont lourdes de sens. »Et Seneplus de s’interroger : « si même lors des grandes occasions, des membres clés délaissent le forum mondial, comment l'organisation peut-elle prétendre à une action efficace ? »
9/20/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: Stanis Bujakera Tshiamala toujours en prison…

Cela fait maintenant dix jours que le journaliste congolais Stanis Bujakera Tshiamala a été arrêté à Kinshasa. Directeur de publication adjoint du média congolais Actualité CD et correspondant en RDC de Jeune Afrique et de l’agence Reuters, le reporter est incarcéré à la prison de Makala. Il est accusé de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations » et mis en cause sur les sources d’un article publié le 31 août sur le site de Jeune Afrique, qui n’est pas signé de son nom mais de la rédaction. Est cité dans cet article un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignement qui met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’opposant Chérubin Okende Senga. Cet ancien ministre des transports, porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi avait été retrouvé le 13 juillet dans son véhicule, à Kinshasa, le corps présentant des traces de balles. Sa famille dénonce un assassinat 'politique'.Malgré la vague de protestations internationales et les condamnations d’ONG, dénonçant une « nième atteinte à la liberté de la presse en RDC », les autorités congolaises restent inflexibles.Et Jeune Afrique hausse le ton… et s’adresse directement au chef de l’État congolais : « Non, M. Tshisekedi, une démocratie ne met pas les journalistes en prison », lance le site panafricain. « Il apparait clairement que si notre journaliste est aujourd’hui accusé de 'propagation de faux bruits', ce n’est pas uniquement à cause de cet article qui lui est imputé. Ce que veulent les enquêteurs, c’est contraindre Stanis à dévoiler ses sources, pointe Jeune Afrique. C’est faire taire le journaliste le plus influent de RDC, le plus suivi de son pays sur X (anciennement Twitter) et, à travers lui, tous ceux à qui prendrait l’envie de faire leur travail avec sérieux et probité trois mois avant une échéance électorale cruciale. C’est évident et c’est inadmissible. »Demain mercredi, poursuit Jeune Afrique, « Félix Tshisekedi s’adressera à l’assemblée générale des Nations unies, à New York. Il appellera sans nul doute ses pairs à condamner ce Rwanda qu’il accuse de soutenir les rebelles du M23 qui ont repris les armes, fin 2021, dans l’est de la RDC. Nous espérons que d’ici là, Stanis Bujakera Tshiamala aura recouvré la liberté. Si ce n’est pas le cas, le président congolais aura-t-il une pensée pour notre confrère et ami (…) ? »De son côté, le site d’information congolais Actualité CD, codirigé par Stanis Bujakera Tshiamala, poursuit sa campagne en vue de sa libération. Avec ce slogan : « la presse n’est une menace que pour les oppresseurs, libérez Stanis Bujakera »Actualité CD qui précise que « les appels à sa libération se multiplient. Journalistiques, acteurs politiques, activistes des droits de l’homme et autres personnalités se mobilisent (…). »Prochaine action en date, « le Rassemblement des journalistes pour l’émergence du Congo (le RAJEC) appelle à un sit-in demain mercredi au ministère de la Justice pour exiger, l'abandon des poursuites et des harcèlements judiciaires contre les journalistes'. »De leur côté, les autorités congolaises ont réagi à l’arrestation du journaliste, en la personne du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya. Ses propos sont rapportés notamment par le site Cas-Info : « il n’est jamais bon qu’un journaliste aille en prison », affirme-t-il, avant de poursuivre : « la liberté de la presse ne donne pas un blanc-seing à la désinformation ou à l’instrumentalisation. »Enfin, pour l’avocat de Stanis Bujakera, Maître Hervé Diakiese, interrogé par le site Le Congo Libéré, « il y a beaucoup de journalistes qui sont dans le collimateur du régime parce que jugés trop indépendants. C’est le cas de Stanis Bujakera, dit-il, qui, déjà en mars dernier, avait fait l’objet d’une tentative d’intimidation de la part des autorités. À trois mois et demi des élections, le régime se manifeste par une grande intolérance. (…) Une machine répressive s’est mise en branle en RDC, affirme encore Maître Hervé Diakiese. Elle vise à faire taire les voix dissidentes, à écarter tous ceux qui pourraient empêcher le pouvoir actuel de faire ce qu’il a prévu : un passage en force électoral. »
9/19/20234 minutes, 11 seconds
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À la Une: après le G5-Sahel, le G3…

Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont donc décidé de faire front commun contre le terrorisme djihadiste. L’annonce a été faite samedi : les autorités militaires de Bamako, Ouagadougou et Niamey ont mis sur pied une alliance militaire inédite, baptisée AES, Alliance des États du Sahel. Une décision applaudie par le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso : « le G5-Sahel étant quasi en mort cérébrale et les armées (de nos trois pays) prises individuellement étant souvent efficaces mais pas efficientes, car les terroristes ne sont toujours pas vaincus, cette force tripartite (…) est à saluer, car on a eu de cesse de répéter que seule une mutualisation des forces des pays du Sahel pouvait vaincre la pieuvre terroriste. Si effectivement les armées de nos trois pays mettent leurs arsenaux et leurs renseignements en commun, il est certain que l’étau va se desserrer dans la zone des trois frontières et dans plusieurs localités occupées par les hommes du GSIM et de l’EIGS. Il faut donc se féliciter de ce triumvirat de "warriors" (de guerriers) en gestation. »Des bâtons dans les roues ?Le Pays, toujours à Ouagadougou, est plus mesuré… « La grande menace pour cette alliance, c’est l’instabilité politique. Il faut craindre qu’un éventuel autre bouleversement dans un seul des trois États - on croise les doigts - ne vienne enterrer l’union. Pire, l’organisation porte sur son dos l’animosité de certaines puissances sous-régionales et mondiales qui ne s’empêcheront pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Cette éventualité est d’autant plus forte que l’AES n’est pas sans soulever de vives inquiétudes : elle ressemble plutôt à une coalition de pouvoirs kakis. Toute chose qui pourrait donner des idées à d’autres porteurs de kaki qui rêvent de prendre le pouvoir par les armes et de trouver en l’AES, une base arrière. »Vers une fédération sahélienne ?En tout cas, s’exclame L’Observateur Paalga, « si l’AES, que l’on pourrait surnommer le G3-Sahel, peut occire le G5 éponyme, peu de Sahéliens pleureront ce dernier. Au contraire, au Mali, au Burkina, au Niger et ailleurs, beaucoup crieront : "le G5 Sahel est mort, vive le G3 Sahel". Et qui sait, si le Tchad et la Mauritanie, pays membres du si peu actif G5-Sahel, convaincus par les objectifs et les résultats futurs de l’AES, voudront y fédérer leurs efforts (…). » Le National à Bamako va plus loin avec cet édito intitulé : « avançons résolument vers la fédération ! » Le National qui affiche sa « satisfaction, qui, écrit-il, est celle de tous les Maliens soucieux du Mali et de l’Afrique, de nous voir avancer d’un pas ferme vers la réalisation du vieil idéal de regrouper nos États. Mais oui, bon sang, s’exclame encore le quotidien bamakois, c’est au nom de cet idéal que nous avons bataillé, depuis 2020 (depuis le coup d’État) pour retrouver notre souveraineté. »Réussir là où les présidents civils élus ont échoué ?Mourya au Niger affiche un bel optimisme : « les trois pays fondateurs de l’AES, marqués par les violences perpétrées et surtout concentrées sur la zone des trois frontières (…), devraient vite engager des bataillons militaires conjoints pour faire face au terrorisme régional, le défi commun des États du Sahel. (…) Les dirigeants militaires de l’AES devraient réussir là où les présidents civils élus ont échoué : la lutte antiterroriste collective entre les trois pays de la sous-région. »Et Mourya de lancer cette injonction : « le Tchad, dirigé par le Général Mahamat Idriss Deby et donc par une junte militaire, le Tchad devrait signer la charte de l’alliance des États du Sahel. »Enfin, le quotidien en ligne Malikilé s’interroge : « cette nouvelle alliance est-elle un G3-Sahel qui enterre définitivement le G5-Sahel en éjectant la Mauritanie et le Tchad, en attendant le même et prochain requiem pour la CEDEAO ? Décidemment, conclut Malikilé, les choses bougent en Afrique de l’Ouest. »
9/18/20233 minutes, 45 seconds
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À la Une: l’enjeu de la reconstruction au Maroc

Le roi Mohammed IV a ordonné hier lors d’une réunion « l’activation du programme de reconstruction » titre l’Opinion. « Un programme d’urgence pour le relogement des sinistrés et la prise en charge » des personnes « les plus affectées » par le séisme de la semaine dernière. Programme qui vise « la reconstruction de 50 000 logements totalement ou partiellement effondrés », alors que « l’État marocain va également octroyer une aide d’urgence de 30 000 dirhams, 2750 euros, aux ménages les plus touchés ». « Après les aides en nature, voici le temps des aides financières qui vont s’accélérer » écrit Medias24, journal économique marocain en ligne, qui estime le budget de ces aides financières « entre 5 et 7 milliards de dirhams », autour donc de 500 millions d’euros. Mais à cela il faudra « ajouter les coûts nécessaires pour la reconstruction des équipements publics endommagés » par le séisme, « les routes, les écoles et toutes les administrations »Alors pour alimenter le fonds spécial, « le gouvernement va déduire un mois de salaire de ses ministres et trois jours des fonctionnaires pour venir en aide aux victimes du séisme » précise H24info, le roi fait lui « un don d’un milliard de dirhams ».Une reconstruction, mais quelle reconstruction ?Oui, une semaine après le tremblement de terre « le désolant état des lieux » n’est pas encore définitif, souligne Le Monde Afrique et « l’urgence est encore le ravitaillement des centaines de milliers de sans-abri, le déblaiement des voies et l’acheminement des secours ».Mais le séisme a aussi balayé une partie du patrimoine marocain. Selon Médias24, « 27 sites historiques ont été gravement endommagés » « Des palais de Marrakech sont dans un état jugé grave, la Mosquée de Tinmel, construite au XIIe siècle est « quasiment détruite », à cela s’ajoutent les villages et douars réduits en ruines dans le Haut-Atlas.C’est donc la question des matériaux avec lesquels reconstruire qui se pose« Comment reconstruire les villages en zone rurale ? » se demande le Monde Afrique « Faudra-t-il privilégier les matériaux et les modes de construction vernaculaires, ou introduire des éléments modernes invisibles à l’œil nu, pour éviter d’autres désastres ? »« Les normes parasismiques ne sont pas contradictoires avec l’identité locale des constructions » témoigne un ingénieur dans les colonnes du Matin. Le problème vient surtout du fait que « ces normes s'appliquent uniquement aux nouvelles constructions ». Le Maroc avait déjà rehaussé les normes en question après les séismes d'Agadir en 1960 et d'Al-Hoceima en 2004. « Il est donc impératif de reconstruire en respectant ces normes, la transition vers des constructions plus résistantes est essentielle pour prévenir de futures catastrophes » « tout en travaillant dans le respect de l'identité de chaque région ».L’hebdomadaire marocain TelQuel ouvre ses colonnes à l’architecte Salima Naji, « La reconstruction est une urgence, les gens ne vont pas attendre, car l’hiver va arriver rapidement ». Elle juge que « Bien reconstruire, c’est ouvrir un vrai horizon de dignité » « créer de nouvelles choses, en lien avec le legs des anciens, une question de « fierté », « un art de construire et de faire ». L’architecte pointe aussi « l’impensé colonial » et « le mirage des technologies importées » avant de prévenir « Tout reconstruire en béton se traduira par une inflation sans précédent, au dépens des plus pauvres et cela pénalisera toute l’économie marocaine ».
9/15/20233 minutes, 13 seconds
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À la Une: des interrogations autour de la transition au Gabon

« Quatre figures des années Omar Bongo chez Oligui Nguema », dont certaines qui avaient « presque disparu des écrans radars ». C’est ainsi que Gabon Actu nous présente cette rencontre en Une de son site, photo à l’appui. Et le média gabonais fait la liste évidemment : le président de la transition s’est entretenu mercredi au palais du bord de mer avec Paul Mba Abessole, « leader politique des années 90 qui avait failli faire tomber Omar Bongo », lit-on. Avec Pierre Claver Divungui-Di-Ding, ancien vice-président de la République d’Omar Bongo. Également présent, Idriss Ngari, « ex-puissant ministre sous Omar Bongo », dont le passage au ministère de la Défense « reste très remarquable » souligne Gabon Actu. Et enfin, Guy-Ndzouba Ndama, ancien président de l’Assemblée nationale sous Omar Bongo et Ali Bongo avant de rejoindre l’opposition en 2016. C’était d’ailleurs sa « toute première sortie » relève le site, après avoir été placé en résidence surveillée l’an passé, en raison du scandale de « ses trois valises surchargées d’argent liquide (environ 1,2 milliard de FCFA) en provenance du Congo-Brazzaville ». Mais le président du parti Les Démocrates a été gracié par le président de la transition. Il est désormais libre de ses mouvements et activités politiques.À lire aussiLes Gabonais soulagés par l'allègement du couvre-feu pour le Grand LibrevilleUne transition gabonaise incluant d’anciens caciques du PDGUne transition qui compte sur d'anciens caciques du PDG, le parti d’Ali Bongo, et ça ne passe pas inaperçu. Gabon Media Time s'interroge notamment sur « le recyclage des pdgistes pour conduire la transition ». « Quand Oligui Nguema essuie les larmes des frustrés du PDG », titre même le média en ligne. Il voit en effet l’architecture de la haute administration qui devra conduire la transition « se préciser de jour en jour ». La nomination, mardi 12 septembre, de deux caciques du Parti démocratique gabonais, en qualité de hauts représentants du chef de l’État, a « permis de mettre en lumière un constat qui pourtant saute aux yeux, celui d’un recyclage de nombreux doyens du "parti de masse", qui avaient été mis au placard par la nouvelle génération de responsables politiques ». Mais finalement, l’article analyse cette confiance du président de transition pour d’anciens proches d’Ali Bongo, comme une « volonté de les réhabiliter ». Même si, à l’exception de quelques-uns, « ces anciens barons du PDG n’auront pas eu le courage de quitter le navire », malgré le fait d’avoir été « écarté des sphères du pouvoir, nous dit Gabon Media Time, ou conduits à une retraite politique anticipée, parfois poliment, mais souvent à coups de crosses d’une justice instrumentalisée ».  À lire aussiGabon: Ghislain Moussavou, directeur général des Forêts, a été arrêtéPrudence avec les symbolesPour autant, les autorités de transition doivent faire attention aux symboles. C’est ce que pense en tout cas Gabon Review. Dans un billet d’opinion, le site s’interroge notamment sur la prestation de serment mardi 12 septembre du Premier ministre de transition, Raymond Ndong Sima et sur la cérémonie de passations de charges organisée pour son gouvernement. « Continuité ou rupture avec l’ancien ordre ? » se demande Gabon Review, car selon lui, « ni la Charte de la transition ni la Constitution de 1991 (NDLR : suspendu après le coup d’État) ne font mention de la prestation de serment ». Et de ce point de vue, « la cérémonie du 12 septembre n’avait aucun fondement juridique […] et n’aurait jamais dû avoir lieu ».Avec cet exercice, pour Gabon Review, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a fait « comme s’il s’inscrit dans la continuité et non pas dans la rupture ». Au-delà, lit-on encore, « il a laissé le sentiment de recycler certaines pratiques, y compris les plus décriées. En avait-il besoin ? On peut en douter », conclut l’auteur.Et résultat d’ailleurs, pour Info241, ce premier conseil des ministres était « vide ». « Ceux qui s’attendaient à des actions fortes ou à des premières mesures sociales ont été lourdement déçus », écrit le site internet. Il s’agissait essentiellement pour le général Nguema de procéder à des nominations au sein de son appareil sécuritaire, apprend-on.À lire aussiGabon: des militaires au côté des civils dans les institutions de la transition
9/14/20233 minutes, 42 seconds
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À la Une: la Libye très lourdement endeuillée

Le calvaire que vit l'est libyen depuis que les inondations ont frappé le pays dimanche 10 septembre - et plus particulièrement la région d’Al Jabal Al Akhdar - ce sont évidemment les libyens qui le décrivent le mieux. À commencer, par le nombre dramatique de victimes dans la ville de Darna épicentre de cette catastrophe, il est affiché en Une du site de Lana, l'agence de presse officielle libyenne . Désormais, « le bilan des morts dus aux torrents et aux inondations qui ont balayé cette ville de Derna s'élève à 5.300 personnes », selon les derniers chiffres publiés ce mardi 12 septembre par le gouvernement de l’Est, c’est-à-dire le gouvernement non reconnu par la Communauté internationale.Les images impressionnantes des dégâtsLes médias libyens montrent des images de désolation, sur lesquelles revient notammentAkhbar Libya 24. « Un quart de la ville a été anéanti », nous explique le média libyen. Il s’appuie ici sur une vidéo diffusée par l’armée et qui montre, « l’ampleur terrifiante des destructions ». Akhbar Libya revient aussi sur l’origine de ce drame. « La tempête Daniel, venue de Grèce et qui a traversé le sud de la Méditerranée, frappant la côte orientale de la Libye, et les villes d'Al-Marj, Al-Bayda, Sousse, Takenes et, dans une moindre mesure, Benghazi ».Mais c’est bien Darna qui semble la plus impactée après que les pluies ont fait céder deux barrages en amont de la ville, emportant « des quartiers entiers avec leurs habitants et les jetant à la mer », relate encore Akbar Libya. Une bonne nouvelle tout de même, « l'électricité revient dans certaines zones » de la ville, nous apprend The Libya Observer  qui cite ici la Société générale d'électricité. Al-Madar Al-Jadeed pour sa part, le premier opérateur telecom a déjà pu rétablir partiellement internet mais planche encore sur les liaisons filaires. Cependant, pour les quartiers dévastés, le temps reste à l'urgence, il y a « toujours des milliers de disparus. Et sur place, bien sûr, nous dit Lana, les équipes de secours restent à pied-d’œuvre, alors que le gouvernement de l’est appelle « à une intervention internationale face à ces inondations jugées « sans précédent ».Un appel à l’aide internationale entenduEt contrairement au Maroc, où la question de l'aide après le séisme meurtrier cristallise les tensions géopolitiques, comme nous l'expliquions dans la revue de presse hier, mardi 12 septembre, ici en Libye, toute aide semble la bienvenue. Turquie, Russie, Etats-Unis, Egypte, Algérie... Le site de l'agence de presse libyenne égrène les soutiens affichés... On voit notamment le visage d'Emmanuel Macron à côté de celui de Mohamed Al-Manfi, le président du conseil présidentiel libyen. Les deux hommes se sont parlés au téléphone, le chef de l'état français a « confirmé lors de l'appel que son pays fournirait une aide urgente ». Démarche saluée en face, et qualifiée de « généreuse ». Mohamed Al-Manfi a également noté « la profondeur et la force des relations bilatérales entre les deux pays ».Mais ce sont bien sûr les voisins de la Libye qui se mobilisent en premier lieu. L'Algérie notamment, et le journal algérien Akhbar el-Youm le confirme : un pont aérien a été établi, une force aérienne composée de 8 avions appartenant à l'armée de l'air algérienne est officiellement mobilisée pour acheminer l'aide humanitaire. L'Egypte se mobilise également nous apprend encore Lana. Et c'est le chef d'état-major des forces armées égyptiennes en personne qui a fait le déplacement à Benghazi pour « coordonner les opérations de sauvetage », peut-on lire. Or, la géopolitique n'étant jamais bien loin, là-bas, c'est le maréchal Haftar - celui qu'on présente comme l'homme fort de l'est -, que le lieutenant-général Askar est venu rencontrer. Même en temps de crise, on n'oublie manifestement pas qui sont ces amis.
9/13/20233 minutes, 36 seconds
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À la Une: le séisme au Maroc qui cristallise les tensions géopolitiques

9/12/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: le Maroc toujours sous le choc deux jours après le séisme

9/11/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: les derniers échos de la situation au Gabon

C'est tout d'abord GabonActu.com qui s'interroge sur l'avenir d'Ali Bongo. « La destination du président déchu ne semble pas faire mystère dans l’esprit de plusieurs analystes qui l’envoient sans hésiter au Maroc, en raison de ses relations privilégiées avec le souverain chérifien », précise le site d'information, ajoutant que « c’est aussi au Maroc que l’ancien président gabonais a subi l’essentiel des thérapies de rééducation liées à sa maladie. Il possède également de nombreux investissements dans le royaume ».GabonActu.com tourne en dérision les efforts de la Communauté économique des États d'Afrique centrale (CEEAC), dans sa mission de facilitation menée avec la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cemac). La CEEAC, « l’institution sous-régionale dont certains pays, notamment la Guinée équatoriale (Obiang Nguema, 44 ans), le Cameroun (Paul Biya, 41 ans) et le Congo (Sassou Nguesso, 39 ans) sont dirigés par trois chefs d’États qui cumulent tous un total de 124 ans de pouvoir ».Et GabonActu.com enfonce le clou : « Le facilitateur de la CEEAC, Faustin-Archange Touadéra, n’échappe pas lui-même aux railleries des Gabonais, pour avoir "bidouillé" la constitution de son pays qui lui permet désormais de s’assurer un bail très longue durée à la tête de la République centrafricaine. »La situation au Gabon vue du NigerLe Niger est, lui aussi, le théâtre d'un récent coup d'État. MouryyaNiger.com s'étonne que la CEEAC, n'ait pris « aucune sanction économique ou commerciale » contre les putschistes. « À l’exception de l’Union africaine, qui a suspendu le Gabon de ses instances, aucune autre sanction n’a été infligée au pays encore moins aux Gabonais avec acharnement comme c’est le cas de la Cédéao contre le Burkina Faso, le Mali ou encore le Niger, depuis le coup d’État du Général Tiani », remarque MouryaNiger qui ajoute, « une semaine seulement après le coup d'État, le président renversé Ali Bongo Ondimba a déjà été libéré, très probablement pour des raisons de santé et sa destination pourrait être Rabat, la capitale du royaume chérifien du Maroc ou Dubaï, la ville ultramoderne des Émirats arabes unis. Quoi qu'il en soit, le pays a déjà entamé sa vie sociopolitique et économique de sortie de crise. »De son côté, le Sahel parle de coups d'État « au cas par cas, [...] le coup d'État du Gabon est différent de celui du Niger, c'est la formule magique qu'on essaie de nous faire avaler, dans la droite ligne des contradictions de la politique africaine de la France, c'est-à-dire qu'il y a des bons et des mauvais coups d'État ».Et en ce qui concerne le Gabon, accuse le Sahel, « c'est une situation où il n'y a aucun changement de perspective relativement aux rapports établis par la France depuis des décennies entre la France et le Gabon, où un homme lige remplace un président élu qui a perdu le soutien de la France, à la suite de ses prises de position qui menacent les intérêts français au Gabon ».Et le Sahel poursuit : « En effet, Ali Bongo a fait adhérer le Gabon au Commonwealth et engagé une diversification de ses partenariats, avec notamment la présence de la Chine et le rapprochement avec la Russie. [...] Un sacrilège dans le giron français", conclut le Sahel. »Et les biens mal acquis ?Question que pose le Pays, au Burkina Faso. « Oligui osera-t-il s'attaquer aux bien mal acquis ? Rien n'est moins sûr, nous dit-on, on a d’autant plus de raisons d’en douter que le général Brice Clotaire Oligui Nguema n’est pas un exemple en la matière. En effet, l’homme a servi pendant plusieurs années, la famille Bongo », père et fils, « toutes choses qui lui auraient permis d'amasser une fortune colossale », accuse le Pays.
9/8/20234 minutes
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À la Une: la fin du sommet pour le climat de Nairobi

Le Monde Afrique se fait l’écho « d’intenses discussions » avant l’adoption d’une déclaration commune par les 54 états représentés au Kenya. Au cœur de ce texte, détaille le journal Kenyan Nation, une demande des dirigeants du continent aux nations développées. Celle « d'honorer leurs engagements à fournir 100 milliards de dollars de financement annuel pour la lutte contre le changement climatique ».Une promesse pour l’instant « non tenue », rappelle Le Monde Afrique, alors que la « frustration monte sur le continent », observe Nation.Et pourtant, martèle Aujourd’hui au Faso, « c’est le fond qui manque le plus ! » Tout le reste est là, à commencer par la volonté du continent de « prendre sa transition climatique en main ».Jeune Afrique se penche d’ailleurs sur la promesse de « 23 milliards de dollars d’investissements verts sur le continent ». JA propose ce jeudi matin un « focus sur les bons élèves en matière d’énergies renouvelables ». Trois pays sortent du lot : le Kenya, pionnier de la géothermie, le Maroc, qui fait le pari du solaire et la Côte d’Ivoire qui mise sur la force hydraulique, ce qui permet à Abidjan « de respecter les engagements pris lors de la COP21 à Paris en 2015 ». Demande de création d’une taxe mondiale sur les émissions de carboneUne « taxe carbone sur le commerce des combustibles fossiles, le transport maritime et l'aviation », précise Le Monde Afrique. Les participants au sommet exhortent les dirigeants mondiaux à soutenir cette proposition.Le quotidien cite le président kényan selon qui cette taxe doit permettre de « fournir des financements dédiés, abordables et accessibles pour investir dans des projets climatiques à grande échelle, sans puiser dans les ressources [intérieures] et sans subir l’influence indue d’intérêts géopolitiques et nationaux ».L’urgence est là, souligne Jeune Afrique qui donne la parole au directeur d’Africa50, plateforme d’investissement créée par les chefs d’État africains et la Banque africaine de développement. Pour lui, c'est assez clair : « Ne rien faire coûte de l’argent et des vies. »Maliweb conclut en rappelant que ce sommet pour le climat de Nairobi « lance les quatre mois les plus chargés pour les négociations climatiques dont le point d’orgue serait la bataille sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï au mois de novembre ».Mais pour ça, l’Afrique doit montrer son unité, renchérit le Pays au Burkina Faso. Le quotidien selon qui « les chefs d’État africains ont étalé dans la capitale kényane, des divergences qui laissent douter de la capacité de l’Afrique à montrer un front uni au sommet de Dubaï ». Le quotidien se pose la question : « L’Afrique paiera-t-elle cash ses propres turpitudes ? »Les dernières nouvelles d’Ali BongoAli Bongo « libre de ses mouvements », titre l’Union. Le journal gabonais parle d’un « geste de clémence » intervenu après « une rencontre entre le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions et du président centrafricain Faustin-Archange Touadéra ». L’évènement Niger précise que c’est « en raison de son état de santé » que l’ancien président gabonais a été libéré. Et pour Gabon Actu qui parle « d’exfiltration », le point de chute d’Ali Bongo est déjà connu : le Maroc, en raison de ses relations privilégiées avec le souverain chérifien. C’est aussi au Maroc, rappelle le quotidien « que l’ancien président gabonais a subi l’essentiel des thérapies de rééducation liées à sa maladie. Il possède de nombreux investissements dans ce royaume ».Quid de l’ancien directeur de campagne d’Albert Ondo Ossa ?Gabon Review se fait l’écho de l’arrestation de Mike Jocktane « alors qu’il tentait de se rendre en Guinée équatoriale ». Une information également relayée par Jeune Afrique selon qui l’évêque gabonais « était porteur d’une lettre adressée au président équato-guinéen ». Un courrier qui, selon Gabon Review, révèle « une intrigue appelant à restaurer l’ordre constitutionnel au Gabon ».
9/7/20233 minutes, 48 seconds
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À la Une: discussions entre Paris et l’armée nigérienne sur un retrait partiel des forces françaises

Et pourtant, comme le rappelle le Monde Afrique, « la France rejetait jusqu’ici l’idée d’un départ de ses quelque 1 500 soldats déployés dans trois bases ». Si des sources françaises proches du dossier confirment l’information au Monde, le Premier ministre nigérien désigné par la junte, Ali Mahaman Lamine Zeine, affirmait déjà lundi que « des échanges étaient en cours pour un retrait rapide des troupes françaises », souligne Dakar Actu. Des échanges « entre militaires », souligne le Monde Afrique, alors qu’Aujourd’hui au Faso affirme que « l’état-major français au Sahel » ne « discute pas avec la junte qu’il ne reconnaît pas ». Si du côté de la junte, on évoque un retrait des troupes françaises, au Burkina Faso, l’Événement Précis rapporte les propos du ministre français de la Défense. Sébastien Lecornu parle « d’échanges sur le retrait de certains éléments militaires ». « Le principe est acquis », assure le Monde Afrique, mais « à ce stade, ni le nombre de soldats concernés ni les modalités du départ n’ont été officiellement décidés. »À en croire Aujourd’hui au Faso, « l’objectif est d’envisager le départ, d’une partie du matériel basé à Niamey, mais pas tout l’arsenal militaire. [...] En clair, les 1 500 soldats français resteront au Niger, même si ce ne sera pas l’arme en bandoulière mais au pied, à partir du moment où la présence de ces soldats dans le pays ne répond plus précisément à l’objectif initial ».Mais à terme, selon le Monde Afrique, « certaines unités pourraient être redéployées dans la région, notamment au Tchad voisin, ou être directement rapatriées en France ».Les premiers pas d’Oligui Nguema en tant que président de la transitionGabon Actu se fait l’écho d’une visite qui a son importance. « Sitôt après sa prestation de serment, le président de la transition a quitté le luxueux palais présidentiel pour aller dans le premier arrondissement où réside l’unique gabonais dont l’absence à son "sacre" a été très remarquable. Ce Gabonais "rebelle" c’est Albert Ondo Ossa qui revendique sa victoire à l’élection présidentielle du 26 août dernier », raconte le quotidien.« Sans tirer des obus sur son adversaire, précise Gabon Actu, l’officier général semble avoir ramené à la raison ce professeur d’économie dont la hauteur du verbe est une marque de fabrique. » Le média cite le tweet d'Albert Ondo Ossa après la visite du général Nguema : « J’ai pu en toute intimité et collégialité m’entretenir avec le président de la transition et la restauration des institutions (CTRI). Osons croire à un avenir meilleur et resplendissant pour notre cher pays le Gabon. » Des propos plutôt apaisés pour un homme réputé pour ne pas mâcher ses mots. Si le président de la transition rend visite, il en reçoit aussi. En l’occurrence, celle de l’envoyé spécial de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale : Faustin-Archange Touadéra. Gabon Review s’en fait l’écho mais rappelle surtout que « durant le magistère d’Ali Bongo, le président centrafricain s’est souvent rendu à Libreville. D’aucuns le qualifient de protecteur d’Ali Bongo ».Même interrogations du côté de Jeune Afrique qui titre : « Touadéra médiateur… et protecteur d’Ali Bongo. » Le média précise que le président centrafricain a rencontré le général Nguema et l’ancien président gabonais le 5 septembre. Jeune Afrique selon qui « l’objectif de Touadéra est avant tout d’obtenir la remise en liberté d’Ali Bongo Ondimba – un exil au Maroc étant évoqué ».
9/6/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: la prestation de serment du général Oligui Nguema au Gabon

« Dieu, le peuple et le coup d’État », titre Jeune Afrique qui décrit une « salle de réception du Palais du bord de mer évidemment comble ». Le général est apparu devant un aréopage de militaires et de personnalités issues de l’ancienne majorité comme de l’opposition.Au Gabon, la presse, très factuelle, rend compte de la cérémonie à l’issue de laquelle le général Nguema est donc devenu officiellement le président de la transition. Vêtu d’un costume d’apparat rouge de la Garde républicaine, il a prêté serment « la main gauche posée sur la Charte de la transition, la droite levée vers le drapeau national, face aux juges constitutionnels », raconte le site Gabon Review. Gabon Actu relaye les propos du général Nguema pour qui deux raisons expliquent sa prise de pouvoir, « l’organisation d’élections générales aux résultats tronqués et une gouvernance irresponsable ».Le désormais président de la transition assure que l’armée a eu « le choix », rapporte le Monde Afrique : « Tuer des Gabonais qui auraient légitimement manifesté ou mettre fin à un processus électoral manifestement pipé. »L’occasion de faire une promesse aux Gabonais, note Dakar Matin au Sénégal : celle de « remettre le pouvoir aux civils en organisant des élections libres, transparentes et crédibles ».C’est aussi ce que retient le Monde Afrique ce mardi matin. Cette promesse d’une transition dont la durée « n’a pas été précisée ». Une transition à laquelle beaucoup aimeraient participer ?Il n’y avait qu’à passer en revue les personnalités présentes le 4 septembre au Palais du bord de mer. « Des visages bien connus de la population gabonaise, observe Jeune Afrique, Rose Christiane Ossouka Raponda, vice-présidente jusqu’au 30 août, Alain Claude Bilie-By-Nze, chef du dernier gouvernement d’Ali Bongo, les anciens présidents des deux chambres du Parlement… Mais aussi d’anciens habitués du Palais du bord de mer qui semblent avoir retrouvé leur place au plus près du pouvoir, après plusieurs années dans l’opposition. »Une opposition qui est « en train de s’adapter », comprend Jeune Afrique qui constate qu’Albert Ondo Ossa n’était « pas présent » hier. « Mais d’autres au sein de son camp, sans doute attirés par la perspective de nouvelles élections, sont moins fermés au dialogue », affirme JA qui observe qu’« au micro de la télévision gabonaise, les commentateurs n’ont cessé de parler d’une "nouvelle ère", à laquelle tous ou presque ont visiblement l’intention de participer ». Changement ?Gabon Review se fait l’écho des principales déclarations faites hier à Libreville : le général Nguema plaide pour des « institutions fortes, crédibles, une gouvernance assainie, plus en phase avec les normes internationales en matière de respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’État de droit ».Et ça commence par le « retour au Gabon de tous les exilés politiques », note Gabon Actu. Selon le pureplayer, c’est « l’un des chantiers prioritaires » du président de la transition. Le Monde Afrique se fait aussi l’écho des rencontres entre « le nouvel homme fort de Libreville et toutes les composantes de la société » ces derniers jours. À chaque fois, « il s’est engagé à lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, à redresser l’économie et à redistribuer des richesses aux plus pauvres ». Le quotidien constate que le changement, les Gabonais veulent y croire, comme cette femme présente hier devant le palais présidentiel. Elle confie ressentir « de la liberté, la joie et surtout l’espoir d’un avenir meilleur ».À lire aussiGabon: le général Oligui Nguema a prêté serment en tant que président de la transition
9/5/20234 minutes, 5 seconds
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À la Une: la situation au Niger et au Gabon

9/1/20233 minutes, 36 seconds
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À la Une: le coup d’État au Gabon fait parler dans toute l'Afrique

Un pays « à nouveau ouvert au monde », se réjouit Gabonactu, qui salue le rétablissement des signaux de communications, coupés après le scrutin de samedi. « Ce sont les premiers actes d’ouverture posés par les militaires qui se sont emparés du pouvoir à Libreville », ajoute le site, qui décrit une capitale « en liesse » mercredi, avec une marche pacifique dans plusieurs quartiers. Une marche « encadrée par les forces de défense et de sécurité, très adulée par la population », peut-on lire. « Les hommes en tenues, tous corps confondus, mais surtout les soldats de la Garde républicaine, ont été particulièrement portés en triomphe, fortement applaudis à leur passage », abonde Gabonreview, pour qui c’est « sans surprise » que le patron de cette garde a été choisi pour « présider la transition ».Brice Oligui Nguema : un nom, un visage et un parcours omniprésents dans la presse africaineBrice Oligui Nguema est « un haut gradé qui gravite depuis longtemps dans le premier cercle du pouvoir », nous dit le site guinéen Aminata, qui évoque ce fils d’officier « formé au Maroc, pays très proche du Gabon », et qui a su « se faire remarquer » pour devenir aide de camp d’Omar Bongo. Selon La Nouvelle Tribune, il est aussi célèbre « pour son statut de multimilliardaire, son implication dans une affaire de détournements de fonds et ses liens avec les milieux de la drogue des cartels sud-américains-ivoiriens. Il a, nous dit le quotidien béninois, marqué l’histoire politique moderne du Gabon. Il lui reste à assurer la transition politique, à organiser des élections démocratiques présidentielles, et à remettre le pouvoir au gagnant. »WakatSéra, de son côté, fait dans la métaphore footballistique : « Alors que la Coupe d’Afrique des coups d’État a été relancée en 2020 au Mali, les militaires gabonais viennent de s’illustrer par un contre-son-camp magistral » signé Brice Oligui Nguema qui, poursuit le site, « n’a pas laissé la moindre chance à Ali Bongo Odimba, un gardien de but qui était physiquement diminué par un AVC, et surtout à bout de forces » après les élections de samedi. « C’était prévisible », ajoute Wakatséra qui se demande quand même : « Pourquoi les putschistes ne se sont-ils pas contentés de rétablir l’ordre de résultats des élections qu’ils disent avoir été tronqué ? » Pour le site, « ce coup d’État est plutôt contre l’opposant Albert Ondo Ossa ».Une manœuvre néfaste à Ondo Ossa, une interprétation que n’excluent pas d’autres titres de presseOn est peut être face à « un coup d’État arrangé », nous dit Aujourd’hui au Faso, « pour ne pas avoir à proclamer Albert Ondo Ossa vainqueur de la présidentielle ». « Putsch réel ou jeu de chaises », titre l’ivoirien Fratmat, pour qui « c’est le maintien d’un système qui suscite des débats ». Le nouvel homme fort du pays n’est pas si nouveau que ça puisque c’est « un pur produit du système », estime L’Observateur, qui se demande si on n’assiste pas « à une simple révolution de palais ». Brice Oligui Nguema « voudra-t-il ou pourra-t-il déconstruire un système dont il a été l’un des principaux acteurs et bénéficiaires ? », s’interroge aussi le quotidien burkinabé.Quoi qu’il en soit, « aucune circonstance atténuante pour Bongo », nous dit Ledjely, pour qui ce troisième mandat, même s’il « n’a duré qu’une heure tout au plus », était le « mandat de trop ». Et le président déchu « ne peut pas espérer le même élan de solidarité que celui que la communauté internationale témoigne depuis un mois » à son homologue nigérien Mohamed Bazoum. Dans son édito, IciLomé va plus loin encore : « Ali Bongo l’a bien cherché », lit-on. « Malade, diminué, il avait pris le risque de se présenter pour un troisième mandat », là où il aurait pu laisser sa place à un autre candidat de son parti. Pour le site togolais, « les chefs d’État africains doivent comprendre que les officiers maliens et burkinabè, quel que soit ce qu’on peut leur reprocher, dégagent un certain charisme que leur envient les militaires des autres pays africains, surtout francophones ». « Donc, il ne faut pas donner le bâton pour se faire battre. C’est exactement ce qui s’est passé au Gabon », poursuit IciLomé.De nombreux autres titres de presse africains font le parallèle avec les autres coups d’État des dernières années sur le continentC’est une « épidémie » pour TSA, « une tendance en vogue ». Le média algérien fait la liste : Mali, Guinée-Conakry, Burkina Faso, Niger... « Et d’aucuns s’interrogent déjà si cette succession n’aura pas un effet de contagion, car les raisons, à quelques différences près, sont les mêmes » ajoute le site qui se demande : « Qui stoppera cette spirale ? » Réponse : « Certainement pas l’Union africaine, dont le curieux effacement et son attitude à l’égard de la situation au Niger a montré les limites de son influence. » Pour Mourya Niger, « l’axe Mali-Burkina -Niger vient de recevoir un précieux renfort, en affaiblissant considérablement la France qui, désormais, évolue dans un contexte très difficile à gérer, d’autant plus que le régime Bongo incarnait le cœur de la France-Afrique depuis l’indépendance. »Et puis, cette « épidémie » de coups d’État fera-t-elle de nouvelles victimes ? Il y a en tout cas des pays qui se méfient, si l’on en croit La Nouvelle Tribune, qui raconte que le jour même du putsch au Gabon, le président du voisin camerounais, Paul Biya, a lui signé un décret pour « procéder à des nominations dans l’armée camerounaise ». Alors oui, reconnaît le journal, « aucun lien n’a été fait officiellement ». Mais cette décision intervient quand même « dans un contexte régional marqué par des changement politiques majeurs ». C’est vrai que la coïncidence est « troublante », écrit Africaguinée, pour qui, face à la crainte de « l’effet domino » et voyant venir « l’ouragan qui balaie des chefs dictateurs », Paul Biya « cherche à assurer ses arrières ».
8/31/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: la proposition algérienne dans le dossier nigérien

8/30/20234 minutes, 25 seconds
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À la Une: non, l'ambassadeur de France à Niamey ne quittera pas le Niger

L’ambassadeur de France à Niamey reste à son poste, lui qui était prié de partir au plus tard dimanche soir. L’ultimatum a expiré mais la France n’a pas l’intention de céder. « Notre politique est simple, a dit hier le président Emmanuel Macron, on ne reconnait pas les putschistes, nous soutenons un président qui n’a pas démissionné, et nous soutenons les politiques de la Cédéao », peut-on lire sur le site Mali web.Le chef de l’État s’est exprimé hier lundi à l’Élysée à l’occasion de la conférence des ambassadeurs. Il a une nouvelle fois évoqué « certaines puissances néo-impérialistes », qui sans les nommer, « alimentent le sentiment anti-français » en particulier en Afrique.L’ambassadeur de France au Niger, nous dit Jeune Afrique, est très actif sur les réseaux sociaux à lutter « contre les professionnels de la manipulation et du populisme », comme il les appelle. « Celui qui est né à Bamako, un an avant l’indépendance du Mali, avait été mandaté par Paris pour rendre les coups au nom de la diplomatie française. »« Que ça nous plaise ou non, une partie des opinions publiques se fait sur les réseaux sociaux. On peut s’en plaindre, mais il faut occuper cet espace », avait-il confié au magazine l’an dernier.Sylvain Itté qui a reçu le soutien de l’Union européenne, rapporte l’Événement Niger. L’ambassadeur de France est déclaré persona non grata. Mais au ça veut dire quoi, se demande Tamtam info. C’est la convention de Vienne qui régit les relations diplomatiques entre les États. « La déclaration de persona non grata a un caractère unilatéral et discrétionnaire. » Le diplomate perd son agrément, c’est donc dans son « intérêt et celui de son pays qu’il parte car il perd le bénéfice de ses immunités et devient un ressortissant étranger lambda », poursuit le site internet.Risque d’effet domino dans la régionFace à une épidémie de putsch dans la région, écrit Le Point, le président français a appelé « tous les états de la région à avoir une politique responsable ». Rappelant aussi au passage que la présence française dans le Sahel est la conséquence des demandes officielles des pays de la région, confrontés à la menace terroriste.« Une diplomatie française empêtrée dans ses contradictions et ses incohérences », fustige l’éditorialiste du Sahel. Le président Macron prône une politique africaine de la France ni faible, ni paternaliste. Mais refuse de reconnaitre « les autorités nigériennes actuelles. Pourtant, la même France, poursuit le site, avait cédé à la demande des autorités maliennes et burkinabè en faisant partir ses ambassadeurs desdits pays ».Le cauchemar des migrants en TunisieTous les jours, ce sont des centaines de migrants qui s’élancent des côtes tunisiennes pour tenter de rejoindre l’Europe. Des hommes et des femmes épuisés mais « déterminés ». Aboubakar a fait le voyage depuis la Côte d’Ivoire, via le Mali et l’Algérie. Il a déjà essayé trois fois de traverser la Méditerranée depuis la Libye, avant d’arriver en Tunisie. « Je recommencerai », assure-t-il. De plus en plus de migrants tentent leur chance et c’est peut-être dû « au développement de bateaux en fer utilisés par les passeurs ». Des bateaux « bon marché et qui peuvent accueillir un plus grand nombre de personnes ». Ces bateaux aux bénéfices juteux pour les passeurs qui ne s’embarrassent pas des pêcheurs locaux lorsqu’ils passent à proximité, « ils nous coupent les filets », témoigne l’un d’eux.De l’autre côté de la Méditerranée, « le rappeur Ghali peut-il changer l’avis de l’Italie sur les migrants », s’interroge Kapitalis. Le site d’information tunisien dresse le portrait de ce jeune Italien, d’origine tunisienne. Rappeur aux textes engagés, il participait dimanche à un stage pour apprendre à effectuer des sauvetages en mer. L’année dernière, il a financé bateau qui va secourir les migrants en détresse. Car bien que né en Italie, il a dû attendre ses 18 ans pour avoir la nationalité et on lui demande encore souvent d’où il vient.
8/29/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: l’attente des résultats des élections sous couvre-feu et sans internet au Gabon

« Trois élections en Une », c’est ce qu’ont accompli près de 850 000 gabonais samedi pour élire leurs députés, leurs représentants locaux mais surtout pour désigner le président de la République… « Des élections à huis clos », sans observateurs étrangers rappelle Aujourd’hui au Faso. « Même les 1 000 membres gabonais du Réseau des Observateurs libres pour la bonne gouvernance, qui exigent que le dépouillement et la proclamation des résultats des bureaux de vote soient publics, n’ont même pas pu bien observer, ni obtenir la satisfaction de leurs exigences » poursuit le quotidien burkinabé.« Et comme pour signifier que ce n’est pas la transparence qui est recherchée », ironise le journal, Internet a été coupé après la fermeture des bureaux de vote. RFI et France 24 suspendues et un couvre-feu instauré.Le scrutin s’est d’ailleurs tenu sans journalistes étrangers. « L’obtention d’une accréditation n’est pas un droit mais une option », écrit l’Union qui tentant de comprendre pourquoi le gouvernement gabonais avait refusé de délivrer le sésame aux journalistes... a contacté des responsables du ministère de la Communication. Etre accrédité n’est pas automatique, leur a-t-on répondu. C’est un peu comme l’obtention d’un visa. Le ministère qui rappelle aussi que « les médias étrangers sont déjà représentés dans le pays »… Une preuve pour le Copil citoyen que « le gouvernement ne veut pas installer les conditions de transparence devant aboutir à un scrutin apaisé ».Officiellement, internet a été coupé pour des raisons de sécurité« Afin de prévenir les débordements et préserver la sécurité de l’ensemble des populations », selon le ministre de la Communication qui craint « des dérives sur internet » précise La Libreville… Mais pour l’Observateur, «visiblement, le gouvernement redoute le remake de 2016… où Jean Ping avait "mis en ballotage" le président Ali Bongo qui ne l’avait emporté que d’une courte tête de 5 800 voix »… « L’appel de Jean Ping à lui restituer sa "victoire volée" avait entraîné de graves violences avec mort d’hommes », rappelle le journal burkinabé… Pour qui, ceci explique « cette attente angoissée des résultats de la présidentielle, sous couvre-feu et sans internet. »Dans la presse également, le bras de fer entre Niamey et ParisLes autorités nigériennes avaient donné 48h à l’ambassadeur de France pour quitter le pays. L’ultimatum de la junte a expiré hier soir…Que gagne les deux parties s’interroge Le Pays… Pour Paris, « cet épisode est l’occasion de rappeler sa fermeté depuis le coup d’État : la France ne reconnait pas le nouveau régime », analyse le quotidien… Mais derrière cette posture, il s’agit aussi de défendre les intérêts français selon le journal et notamment « l’épineuse question de la sécurité énergétique liée à l’exploitation de l’uranium nigérien ».Un dossier qui s’inscrit aussi dans un contexte de « regain d’intérêt pour l’Afrique », de nouveaux pays, « comme la Russie, la Chine, l’Iran et la Turquie ». La France joue donc sa « survie » et « on comprend, poursuit le journal, qu’elle ne veuille pas se laisser conduire à l’abattoir comme un mouton de sacrifice ».Toujours selon Le Pays, ce nouveau pic de tension permet côté nigérien « de galvaniser la rue en alimentant le sentiment anti-français, qui est aujourd’hui la recette politique la plus rentable en Afrique de l’Ouest ». L’ambassadeur de France au Niger, Sylvain Itté, rejoint donc « ses collègues au Mali et au Burkina, qui eux aussi avaient été priés de partir », écrit Aujourd’hui au Faso… « Un désamour France Niger grandissant que les panafricanistes appellent une seconde décolonisation », conclut le quotidien…
8/28/20233 minutes, 44 seconds
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À la Une: la mort de Prigojine et le sommet des Brics

8/25/20233 minutes, 7 seconds
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À la Une : la mort d'Evgueni Prigojine

Des articles et des éditos y sont consacrés, surtout dans les titres d’Afrique de l’ouest. Avec, dans ces productions publiés pour la plupart mercredi soir, beaucoup d’interrogations : « Wagner orphelin de son gourou, quel impact pour le continent ? », s'interroge Aujourd’hui au Faso, quand le quotidien Mourya la voix du Niger interroge tout simplement : « le patron des mercenaires Wagner est-il vraiment mort dans un crash d’avion ? ».L’observateur Paalga lui, n’y va pas par quatre chemins : « Poutine a-t-il abattu son chien de guerre ? » et Le Pays, à grand renfort de points de suspension, nous offre un mystérieux « mort présumée de Evgueni Prigojine, vers le scénario de ‘la vengeance, un plat qui se mange froid’ ». On rappelle quand même qu'à cette heure-ci, les autorités russes annoncent la mort de Evgueni Prigojine alors qu'il se trouvait à bord d’un avion qui reliait Moscou à Saint-Pétersbourg. À bord, 10 personnes, dont, vraisemblablement le patron de Wagner et son bras droit Dmitri Outkine, il n’y a aucun survivant. Une enquête est en cours pour déterminer les causes de l’accident.« Difficile de croire à une éventuelle thèse accidentelle »Une fois le titre passé, que nous disent ces articles ? Ils rappellent tous cette rébellion, organisée il y a deux mois par Evgueni Prigojine contre le commandement militaire russe. Le mouvement avait pris fin en à peine 24h après que Prigojine parvient a négocié un exil en Biélorussie pour lui et ses soldats, mais il vivait depuis en paria.Bien entendu, avec sa mort, de nombreuses voix évoquent un assassinat commandité par Moscou. Une théorie reprise largement par de nombreux médias. Pour Mourya la voix du Niger, « si l’information s’avère exacte, cela justifiera qu’on ne s’oppose jamais à Poutine en Russie ».  L’article précise en conclusion que cette affaire suscite « la curiosité en Afrique et une attention particulière ».Une attention, c’est également ce qu’ont eu Dakarmatin ou Wakatséra. Le quotidien burkinabé rappelle qu’en début de semaine, une vidéo diffusée sur les chaînes Telegram du groupe Wagner montrait Prigojine, en treillis et arme à la main, affirmant se trouver en Afrique. « Le dernier baroud d’honneur », écrit Wakatséra.La presse africaine s’interroge et spécule. L’Observateur Paalga précise aussi, en préambule de son édito, qu’à l’heure de publication, aucune confirmation n’a été donnée sur la mort ou non de Evguéni Prigojine. « Dans tous les cas » indique ce quotidien burkinabé, « difficile de croire à une éventuelle thèse accidentelle », précisant ensuite,« si la mort venait à être confirmée […] cela n’étonnerait pas grand monde dans la mesure où il avait démontré, lors de sa marche sur Moscou, que le monstre qu’il était pouvait échapper à tout moment à son créateur ».Traiter directement avec MoscouAutre journal burkinabé, Le Pays imagine également qui tire les ficelles. « Le scénario d’une élimination physique n’est pas à exclure, tant le patron de Wagner n’avait pas que des amis, bien au contraire », « si ‘la vengeance est un plat qui se mange… froid’ », écrit le journal, « il est probable que Vladimir Poutine ait attendu son heure et mis tous les moyens pour s’offrir le scalp de l’indiscipliné-repenti ». Le Pays en tout cas, se permet déjà de passer à la suite : « Une page se verrait ainsi arrachée des annales de l’Histoire de ce groupe qui a, et continue, de cracher le feu sur plusieurs théâtres d’opération à travers le monde, et dont les méthodes continuent de susciter critiques et indignations ».Dans un édito, Aujourd’hui au Faso s’interroge sur l’impact pour le continent. « Les Walkyries seront peut-être toujours en République Centrafricaine, au Mali, en Libye, au Mozambique », écrit le quotidien burkinabé. « Mais le ‘gourou’ éclipsé définitivement, sans doute quelques réglages seront faits ». Pour Aujourd’hui au Faso, nul doute que derrière Wagner, il y a le Kremlin et « Vladimir Poutine en sera encore l’architecte », ce sont les mots employés. En fin de compte, le quotidien termine son édito par une pluie de questions, outre celle du remplacement de Prigojine, Aujourd’hui au Faso interroge : « La RCA, le Mali, le Mozambique traiteront-ils directement toujours avec Moscou ? ». L’incertitude règne dans la presse africaine ce matin. 
8/24/20234 minutes, 20 seconds
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À la Une : au Sénégal, la tribune réclamant la libération de l'opposant Ousmane Sonko fait réagir

8/23/20233 minutes, 41 seconds
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À la Une : la Cédéao réagit au chronogramme de la transition au Niger

8/22/20233 minutes, 48 seconds
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À la Une: manifestations en soutien aux putschistes du Niger

Des rassemblements dont l’on peut voir quelques photos sur le site du quotidien nigérien Le Sahel d’abord. Hier dans la capitale Niamey, un « meeting géant » a été organisé par la société civile « pour dénoncer les mesures injustes et inhumaines prises par la Cédéao », peut-on lire.Les manifestants qui ont également demandé « le départ immédiat des troupes françaises du Niger » tout en estimant que le CNSP au pouvoir depuis le coup d’État « est à la fois l’instrument et l’organe politique au service du peuple nigérien dans sa lutte pour la reconquête et la dignité ».Dakar Actu parle aussi ce lundi matin de ces manifestations, et des slogans que l’on pouvait lire sur les pancartes, Place de la Concertation, à Niamey : « Non aux sanctions, à bas la France, halte à l’intervention militaire. »Discours du général TianiUn discours qui fait la Une des journaux africains. Le général Tiani « livre enfin son agenda pour la transition », se réjouit Mourya La Voix du Niger. Une feuille de route dressée par « le nouvel homme fort » du pays : « La transition ne saurait dépasser trois ans et aura pour mission principale la refondation du Niger », lit-on ce matin.« À cet effet, un dialogue national inclusif verra le jour d’ici 30 jours et consistera à fédérer les forces vives de la Nation. » Mourya rappelle que « l’armée fera face à toute agression extérieure », comprenez, une éventuelle intervention militaire.Ce matin, le média guinéen Le Djely plaide justement dans un édito pour cette intervention armée. Elle s'impose « comme une évidence », peut-on lire. Les dirigeants de la sous-région sont allés trop loin pour pouvoir se rebiffer devant l’autisme dont fait preuve le CNSP ».Le Djely estime que la prise de parole du général Tiani n'est pas franchement « de nature à favoriser le dialogue. [...] Ce n’est pas avec une telle posture qu’on réussira à faire reculer les partisans de l’intervention armée ».De son côté, Aujourd'hui au Faso titre : le général Tiani « tire le tapis sous les pieds de la Cédéao » avec son discours. Le CNSP « fixe en avance les règles du jeu ». Car si l’organisation de la Cédéao « rejette cette transition mise sur la table par le CNSP, elle sera taxée de vouloir coûte que coûte autre chose ». Aujourd’hui au Faso qui interroge, quand même sur le sort qui sera réservé, dans cette transition, au président destitué Mohamed Bazoum.Une délégation de la Cédéao a pu rencontrer le président BazoumMourya La Voix du Niger publie l’une des dernières photos de Mohamed Bazoum, aux côtés des responsables de la Cédéao envoyés à Niamey samedi : « En complet au djellaba africain, blanc tirant légèrement au bleu, sobre, le bonnet rouge cerise bien vissé à la tête. »Décrit très précisément le média estime que le président déchu a un air « naturel, relaxe mais toujours majestueux et digne pour lui-même et pour les autres ».Sommet des BricsLe sommet est à la Une des médias sénégalais comme Dakar Actu qui rappelle que « le président Macky Sall prendra part au 15e sommet des Brics à Johannesburg » qui débute ce mardi. « Dans un esprit d’inclusion et d’ouverture, le 15e Sommet tiendra une séance spéciale de dialogue avec l’Afrique », rappelle le média sénégalais, l’occasion pour Macky Sall « d’exposer ses idées devant le monde ».Ce sommet va se dérouler à partir de demain mardi en Afrique du Sud. Alors, les médias sud-africains s'emparent du sujet, d’autant que le président Cyril Ramaphosa s’est adressé à la télévision nationale le 20 août. L’occasion pour lui d’expliquer « pourquoi la politique étrangère des Brics et de l’Afrique du Sud est vitale pour le progrès de la nation », peut-on lire dans les colonnes du Star. Le président sud-africain a souligné « l'importance de bien accueillir l'afflux massif de visiteurs » au cours des prochains jours.De son côté, The South African évoque les hôtels et les entreprises de Johannesburg qui « attendent avec impatience l’arrivée imminente des participants au sommet. [...] Du transport à l'hébergement, de la restauration aux services de traduction, les fournisseurs locaux devraient bénéficier » des retombées d'un tel événement.
8/21/20234 minutes, 1 second
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À la Une: le naufrage d'une embarcation avec des migrants fait 63 morts au large du Cap-Vert

C'est le Quotidien qui raconte cette dernière épopée dramatique. Parti de Fass Boye, avec au moins 101 migrants à bord, « l'embarcation a été repêchée dans les eaux territoriales du Cap-Vert ». On compte une soixantaine de morts et disparus. « Aujourd'hui, Fass Boye est en deuil, nous dit le Quotidien, comme Thiaroye sur Mer, en 2005, quand les premières embarcations de fortune avaient pris d'assaut l'Atlantique et la Méditerranée. En janvier 2021, le président Sall avait demandé la publication d'un mémorandum du gouvernement sur l'immigration, rien n'a été rendu de manière officielle, mais de jeunes Sénégalais n'ont pas renoncé à leur rêve de rallier l'Europe au péril de leur vie », conclut le Quotidien.« Autant en emporte le vent, titre de son côté Dakar Matin. Ils quittent le pays en masse, rien ne peut les retenir, rien ! » Et pour le journal, c'est une question politique. « On promettait à ces victimes et à des centaines de milliers de jeunes comme eux l’émergence dans un pays où il ferait bon vivre avec des emplois, en veux-tu, en voilà. Ils y croyaient fermement, surtout qu’on leur avait fait il y a 12 ans le serment d’une gouvernance sobre et vertueuse. On leur avait aussi parlé d’une justice libre qu’exerceraient des hommes tout autant libres. Mais on avait promis tellement de choses il y a 12 ans ! » C'est donc bel et bien le président Macky Sall, qui est dans le collimateur de Dakar Matin.Macky Sall mis en cause dans l'affaire Ousmane SonkoC'est ce que rappelle senego.com, qui publie le communiqué de la coalition Yewi Askan Wi, laquelle,« prend le chef de l'État comme seul et unique responsable de ce qui arriverait au maire de Ziguinchor, en réanimation à l'hôpital principal de Dakar ». Pour Yewi Askan Wi, « Ousmane Sonko est un otage politique, victime d'un régime oppresseur et rancunier, Ousmane Sonko n'a eu d'autre choix que la diète pour s'insurger contre l'injustice et obtenir la libération du millier d'innocents qui remplissent à ras bord les geôles de Macky Sall ». ***Le Niger occupe également une bonne place dans la presse africaine, ce matin...MouryyaNiger s'intéresse plus particulièrement aux positions divergentes de la France et des États-Unis, après le coup d'État contre le président Mohamed Bazoum. « Avec des alliés comme ça, on n'a pas besoin d'ennemis », voilà ce qui se chuchoterait à Paris. « Au Quai d’Orsay, comme à la présidence française, nous dit MouryyaNiger, les choix diplomatiques américains au Niger passent mal. Les États-Unis se sont montrés très présents. Trop présents même, « ils ont fait tout le contraire de ce qu’on pensait qu’ils feraient », poursuit MouryyaNiger citant des sources françaises. Interview de Mahamadou Issoufou dans Jeune Afrique« C'est la première fois que l'ancien président sort du silence depuis le coup d'État du 26 juillet. » Et sans surprise, il « demande la libération du président Bazoum et son retour au pouvoir ». Mahamadou Issoufou dément fermement avoir manipulé les généraux rebelles, voire d'être le cerveau du putsch. « Tout cela est archi-faux, dit-il, posez-vous la question : qu'aurais-je à gagner dans ce scénario, Rien. Qu'aurais-je à y perdre ? Tout. » Mahamadou Issoufou conserve, dit-il, « l'espoir d'une sortie de crise pacifique et négociée ». Quant à une éventuelle intervention militaire, il la qualifie « d'ultime recours ».
8/18/20233 minutes, 15 seconds
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À la Une: le temps presse pour la Cédéao

« Tic-tac » au Burkina Faso, L’Observateur Paalga égrène les secondes qui nous séparent d’une nouvelle réunion de la Cédéao. Rendez-vous organisé à Accra, aujourd’hui jeudi et demain, entre les chefs d’état-major de la sous-région. « Plus le temps passe, plus la junte qui dirige le pays renforce son assise et surtout, voit le spectre d’une intervention militaire contre elle s’éloigner », estime le quotidien. D’autant que cette voie « divise fortement la communauté internationale ».De fait, les partenaires occidentaux ne parviennent pas à accorder leurs violons sur ce point – la France y paraît plus favorable que les États-Unis – , et l’Union africaine (UA) elle-même n’y semble pas favorable.Les partenaires africains divisés aussiLa réunion du Conseil paix et sécurité de l’UA, le 16 août, s’est révélée « tendue » et « interminable – plus de 10 heures », raconte Le Monde Afrique. Et il semblerait, écrit encore le quotidien, que « le CPS a décidé de rejeter l’usage de la force », même si l’on attend encore le communiqué final. Un diplomate de l’UA s’exprimant dans les colonnes du Monde explique ainsi qu’une intervention militaire « pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement ». L’Observateur Paalga abonde : « Bien d’autres États africains, des organisations internationales, des parlementaires ainsi que des leaders coutumiers et religieux de la région ont exprimé leur crainte d’une déstabilisation de tout le Sahel » dans le cas d’une intervention.Si la décision de l’UA venait à être officialisée, elle serait « surprenante » et surtout se « désolidarise[rait] de la Cédéao », conclut Le Monde Afrique ; et Mouryya Niger de renchérir : l’organisation « semble aujourd’hui avoir épuisé toutes ses cartes maîtresses », d’autant qu’ « au Nigeria, le président en exercice de la Cédéao », Bola Tinubu, « s’est déjà vu être désavoué par les populations », dont le quotidien ressemble à celui des Nigériens.Un quotidien marqué par la crise : le Nigeria a tous les atours d’un « géant malade », écrit Le Monde Afrique, parti en reportage dans les rues de Lagos. Inflation à 24% (« le niveau le plus élevé depuis dix-huit ans »), chute de la monnaie nationale, suppression des subventions de l’essence… le pays semble plus atteint « qu’il ne peut lui-même l’admettre ». Le journal invite donc Bola Tinubu à reconsidérer sa position : « Il n’est pas certain que la guerre que le Nigeria doit mener en priorité soit celle contre les putschistes de Niamey. »La situation se corse pour Ousmane Sonko au SénégalLe nom de l’opposant a été biffé des listes du fichier électoral, à moins d’un an de la présidentielle. Le « champion de Yewwi Askan Wi » est donc hors-jeu, mais « du reste, rappelle Wakat Séra, il y a bien un moment » que « ​​​​​​​l’attaquant de pointe était menacé », son parti, le Pastef ayant été dissous par décret. En tout cas cette décision, craint le titre burkinabè, risque de « faire remonter le mercure politique au Sénégal ».Depuis la condamnation d’Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse » puis le début de sa grève de la faim, le climat est tendu dans le pays. En témoigne le déferrement hier (puis la libération) du journaliste Abdou Khadr Sako, accusé de diffusion de fausses nouvelles. Pourtant, se rappelle Dakar Matin, « Macky Sall est resté longtemps au pouvoir sans qu’aucun journaliste ne soit inquiété ». Mais « depuis la guéguerre entre pouvoir et Pastef, les choses ont changé ».Qu’il y ait une bataille politique d’accord, mais attention à ne pas confondre, prévient Wakat Séra : « ​​​​​​​Élection c’est pas la guerre ! »Danger pour les cinémas historiques du MarocC’est ce qu’on apprend dans les pages du Monde Afrique. Au royaume chérifien, terre de tournage de Lawrence d’Arabie notamment, il ne reste que 21 cinémas en activité, « ils étaient 250 il y a 40 ans ». Paradoxe parmi les paradoxes, Ouarzazate, « ​​​​​​​présentée comme le "Hollywood africain" », n’a aucune salle obscure. Le Rialto à Casablanca, le Ciné-Palace à Marrakech, le Mauritania à Tanger : autant de cinémas « ​​​​​​​emblématiques » dont les sièges en velours prennent désormais la poussière, pendant que les multiplexes, eux, prennent la lumière et profitent d’une situation « ​​​​​​​à la limite de l’oligopole ». Et au coin des rues, les silhouettes des anciens établissements légendaires se confondent de plus en plus avec les décors de cinéma qu’ils faisaient vivre autrefois.
8/17/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: les journaux du continent regardent de près le Niger

Ce mercredi 16 août encore, les grands titres de presse consacrent leurs Une à la situation dans le pays, plus de deux semaines après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum. « Transition ou pas transition ? », Wakat Séra s’interroge. « La junte a amorcé le processus à en croire son Premier ministre » rappelle le journal, sauf que d’après une source politique « il ne sera pas question pour la Cédéao d’offrir, selon le package habituel concédé aux putschistes, une quelconque transition aux militaires nigériens ». Ce qui pourrait compliquer la tâche à ces derniers, déjà soumis à de larges sanctions. Pour l’instant donc, « le casse-tête chinois reste entier sur les bords du fleuve Niger ».Casse-tête diplomatique pour les acteurs géopolitiquesLa Cédéao, bien sûr, mais aussi les partenaires du Niger, du Nigeria aux États-Unis en passant par la Guinée et la France, chacun a sa propre ligne de conduite face à la situation, ce qui crée de potentielles divergences. Le Monde Afrique souligne par exemple que « Washington défend une ligne moins dure que Paris vis-à-vis des putschistes, notamment en ce qui concerne une éventuelle intervention militaire » de l’organisation ouest-africaine.Des désaccords qui, selon le quotidien, s’expliquent par des « intérêts stratégiques » divergents : les Européens voient le risque sécuritaire et « perçoivent le Niger comme un carrefour de routes migratoires vers l’Europe », tandis que les Américains estiment que « le seul intérêt à rester au Niger serait d’empêcher la Russie de combler le vide ». Quoi qu’il en soit, pendant que les différentes diplomaties discutent de l’attitude à adopter – une nouvelle réunion de la Cédéao est d’ailleurs prévue les 17 et 18 août à Accra – le CNSP se frotte les mains. « Le temps est le meilleur allié des putschistes », assène Le Monde.Un acteur silencieux dans la cacophonie géopolitiqueLe Maroc, qui joue selon Jeune Afrique la carte de la « diplomatie du silence ». Alors que l’Algérie est « sur le qui-vive », qu’elle estime avoir « son mot à dire » selon le journal marocain Le 360, le royaume chérifien est lui resté « ​​​​​​​très en retrait », à l’exception d’une prise de parole le jour même du putsch. Une attitude similaire à celle adoptée lors des précédents coups d’État, « ​​​​​​​neutralité prononcée » mais surtout « ​​​​​​​pragmatique » d’après Jeune Afrique.À terme donc, Rabat pourrait « ​​​​​​​composer avec le nouveau pouvoir en place si celui-ci venait à se maintenir ». Une position qui tranche avec celle de l’Algérie, qui, selon Le 360, « ​​​​​​​s’active contre les menaces d’intervention militaire de la Cédéao », menaces qui, si elles étaient mises à exécution, pourraient « ​​​​​​​plonger tout le Sahel dans le chaos », redoute Tout sur l’Algérie. Et comme chacun voit midi à sa porte, le journal algérien s’enorgueillit d’un « ​​​​​​​consensus » qui se « ​​​​​​​dessine » selon lui « ​​​​​​​autour de la position algérienne », position que la presse marocaine, elle, juge « ​​​​​​​stérile » et destinée à « ​​​​​​​jouer les proxis pour Moscou ».Espoir contre le paludismeL’Afrique reste de loin le continent le plus touché par la maladie avec 95 % des cas recensés. Mais un nouveau vaccin, le R21 homologué par le Burkina Faso, le Ghana et le Nigeria, pourrait changer la donne. D’après un expert interrogé dans les colonnes du Point Afrique, « ​​​​​​​on doit pouvoir, avec ce vaccin, réduire le paludisme de 75 % », une efficacité « ​​​​​​​jamais rapportée dans l’histoire » de la lutte contre la maladie.Avec ce sérum, deux vaccins cohabitent désormais, ce qui devrait permettre, explique Le Point, de « ​​​​​​​combler la forte demande des pays africains » pour se rapprocher de l’objectif zéro paludisme à l’horizon 2030. Un véritable espoir de « ​​​​​​​changer le visage de la lutte contre » le paludisme, encore responsable de plus de 580 000 décès par an en Afrique.Une success story panafricaine autour de la margarineJeune Afrique s’intéresse ce matin à un succès panafricain. « ​​​​​​​Au petit-déjeuner, en pâtisserie ou dans les plats mijotés, la margarine Jadida s’invite sur toutes les tables », salive le magazine. Au-delà des qualités gustatives de la marque, ce sont surtout ses succès « ​​​​​​​dans une vingtaine de marchés sur le continent » qui font briller les yeux de Jeune Afrique. « ​​​​​​​Progression annuelle moyenne de 20 % sur les dix dernières années », « chiffre d’affaires supérieur à 100 millions de dollars », le magazine égrène les réussites de l’entreprise, engrangées grâce à une stratégie combinant « capital humain, modernisation des équipements et qualité des produits ». Comme quoi, la tartine ne tombe pas toujours du mauvais côté !
8/16/20234 minutes, 23 seconds
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À la Une: le temps passe, pas la crise au Niger

Le diagnostic posé par Wakat Séra est clair : « La situation n’est pas loin de l’impasse, les positions se radicalisant de jour en jour ». Constat partagé par Aujourd’hui au Faso : les jours ont beau s’écouler, « le problème nigérien reste en l’état ».De fait, plus de deux semaines après le coup de force des putschistes, la Cédéao ne lâche pas, les militaires non plus et le président Mohamed Bazoum reste retenu, car ce dernier n’a pas signé sa démission. Sur notre antenne, son ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massoudou, rejette toute question de transition. Alors pour Aujourd’hui au Faso, les poursuites lancées contre le président pour « haute trahison » sont un moyen de « le démettre légalement », « à défaut d’obtenir ce qu’ils ne peuvent pas avoir par un stylo tenu par la main de Bazoum ». Car même si « de fait », le général Tiani a pris les rênes du pays, « de jure, Mohamed Bazoum est toujours président du Niger » et c’est une épine dans le pied des putschistes.L’analyse est un peu différente du côté de Mouryya Niger, pour qui « le général Tiani et ses camarades » cherchent plutôt à « faire monter les enchères » en agitant cette menace, face à une Cédéao déterminée à obtenir satisfaction.De nombreux acteurs parmi lesquels, la GuinéeLe pays fait figure « ​​​​​​​d’électron libre » selon Jeune Afrique. Le pays du colonel Mamadi Doumbouya « ​​​​​​​ne s’allie pas tout à fait au Malien Assimi Goïta et au Burkinabè Ibrahim Traoré », qui affichent un franc soutien aux putschistes nigériens, sans pour autant se rallier à la Cédéao. La Guinée ménage même la France, avec qui Mamadi Doumbouya « ​​​​​​​a de très bonnes relations » souligne Jeune Afrique, une exception parmi les pays de la sous-région à avoir récemment vécu un coup d’État. Une situation expliquée par une source diplomatique du magazine : « ​​​​​​​On connaît suffisamment la Russie et la Chine pour ne pas avoir besoin que l’on nous dicte notre conduite. Nous sommes panafricanistes mais pragmatiques ».Est-ce ce réalisme qui pousse Conakry à privilégier le dialogue ? En tout cas, rappelle Jeune Afrique, le pays « ​​​​​​​ne croit pas que la crise nigérienne puisse être résolue par les armes ». Pourtant, la Cédéao continue d’explorer cette piste. Elle a décidé d’une nouvelle date pour que les chefs d’État-major se rencontrent : ce sera les 17 et 18 août. Car le pragmatisme, c’est aussi cela, conclut Jeune Afrique quelques pages plus loin : « ​​​​​​​Qui veut la paix, prépare la guerre ».Affrontements dans le Nord du MaliLes forces armées et les anciens rebelles touaregs s’affrontent à Ber, dont sont partis les soldats de la Minusma. Dernière escalade en date dans les tensions entre le gouvernement et la CMA qui, pour Aujourd’hui au Faso, est « symptomatique du vide sécuritaire qui se fait jour du nord au centre du Mali » avec la départ de la mission onusienne et de la force Barkhane. Et, la nature ayant horreur du vide, l’espace laissé est disputé par « ​​​​​​​les FAMa, Wagner et les terroristes », avec « ​​​​​​​souvent des populations transformées en souffre-douleurs », déplore le journal.Maliweb partage le même regret et appelle à « ​​​​​​​​​​​​l’arrêt immédiat des hostilités » pour ne pas « ​​​​​​​sombrer une nouvelle fois dans une guerre sans la moindre perspective ». Les tensions, les combats, les désaccords doivent cesser, écrit enfin Maliweb. Il y a déjà eu « tant de morts, tant de blessés et tant de souffrances ».L’accès aux toilettes, une urgenceLe Monde Afrique consacre un article à la nécessité d’accélérer la mise en place de latrines saines car, assène le journal, « ​​​​​​​le manque d’accès aux toilettes tue ». En cause : le contact avec des eaux usées non-traitées, contaminées par la « ​​​​​​​défécation à l’air libre ». Concrètement, « rivières, lacs et littoraux sont pollués par des communautés en mal de cabinets », sans compter les canalisations polluées en pleine ville, l’eau de lavage à l’hygiène parfois douteuse…Le problème touche particulièrement les écoles, raconte le journal : dans de nombreux établissements du continent, « les enfants sont priés de se retenir faute de cabinets propres et sûrs, ou de se soulager comme ils peuvent ». Et il y a effectivement urgence car, comme le rappelle Le Monde, l’accès à des toilettes propres est « un droit fondamental, universel, humain, inscrit dans les textes internationaux depuis près de cinquante ans ».
8/15/20234 minutes, 3 seconds
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À la Une: les militaires nigériens et la Cédéao se regardent en chiens de faïence

L’organisation ouest-africaine a ouvert la voie en fin de semaine au déploiement de sa force en attente. Une force très précisément… « en attente », souligne Wakat Séra, qui croit y voir « plusieurs facteurs, dont le plus pertinent reste », selon le journal, « la priorité faite au dialogue entre Nigériens pour régler un problème nigérien ».Dans Jeune Afrique, un économiste souligne deux autres difficultés : un « manque de capacité » de la Cédéao – en clair, difficile de faire « sans la solide contribution du Nigeria, lequel rencontre des difficultés à maintenir la stabilité sur son propre territoire » – et « un déficit de légitimité » lié aux attitudes inconstantes de l’organisation face aux coups d’État qui ont émaillé la sous-région ces derniers mois. Car, rappelle Le Monde, la Cédéao n’a déployé sa force « lors d’aucun des récents coups d’État, ni en Guinée et au Mali en 2021, ni au Burkina Faso en 2022 ».Et puis dernière raison, c'est « l’inertie » de plusieurs pays, de la région ou pas comme l’écrit Le Monde, quand ce n’est pas tout simplement leur franche opposition à une intervention militaire. Le Point Afrique cite ainsi l’exemple de l’Algérie, pays « traumatisé par le "syndrome" libyen » et qui souhaite « ​​​​​​​éviter une déstabilisation complète de la sous-région ».Crise au Niger et questions de stratégieDes pays de la sous-région aux États occidentaux, en passant par les organisations régionales, chacun y va de ses « ​​​​​​​considérations géopolitiques », souligne le journal nigérien L’Évènement, qui voit dans la situation « une sorte de prolongement de la guerre entre la Russie et l’Otan, mais en terre africaine ». Les mots ne sont pas tout à fait les mêmes, mais la plupart des titres de presse s’accordent là-dessus, tel Jeune Afrique : « ​​​​​​​La géopolitique mondiale entraîne une guerre par procuration sur le terrain ouest-africain », avec de nombreux « ​​​​​​​intérêts d’un très grand nombre de puissances étrangères » et « de multiples rapports de force ».Devant tous ces acteurs et ces enjeux croisés, « ​​​​​​​difficile de trouver le fil d’Ariane pour démêler l’écheveau », s’amuse Aujourd’hui au Faso. Une seule certitude se fait jour dans les colonnes du Monde : « Les Occidentaux vont devoir reconsidérer en profondeur leur politique vis-à-vis de l’Afrique de l’Ouest ».Aujourd’hui au Faso émet tout de même une hypothèse : là où il y a une possibilité « ​​​​​​​que de petites lignes bougent », c’est en tenant compte « ​​​​​​​des dures sanctions » de la Cédéao. Et Jeune Afrique renchérit : « Pour se rendre compte de la portée des mesures, c’est comme si la banque centrale du Niger mettait la clé sous la porte ». Le pays « ​​​​​​​ne peut survivre en autarcie » explique le journal, qui pense que « ces sanctions devraient donc être le déclencheur d’une solution négociée ».L’économie préoccupe aussi en TunisieDans un contexte inflationniste marqué par un difficile accès à l’emploi, le pays a célébré une Fête de la femme « ​​​​​​​sous le signe des droits économiques », raconte La Presse en Tunisie. Car comme le rappelle Jeune Afrique dans un bref cours d’histoire, « depuis 1956, le 13 août commémore l’entrée en vigueur d’un ensemble de lois qui accordent aux femmes de larges droits ».Sauf que bien souvent, les textes et la pratique racontent deux histoires très différentes, et la situation des Tunisiennes ne fait pas exception. Comme le rappelle La Presse toujours, « ​​​​​​​l’égalité des chances face à l’emploi est loin d’être atteinte », et « ​​​​​​​bien qu’elles réussissent mieux leurs études que les hommes, les femmes trouvent plus de difficultés à s’insérer sur le marché du travail ». Pour un chômeur, on compte près de deux chômeuses et l’écart ne cesse de se creuser. Chez les 30 % de jeunes sans emploi, près de la moitié sont des femmes, preuve écrit le journal que les Tunisiennes sont les « premières victimes de l’exclusion sociale ».Alors elles n’ont d’autre choix que de se tourner vers des domaines jusque-là laissés de côté, pour tenter de se frayer une place. La Presse prend ainsi l’exemple du secteur maritime : « Commandantes de patrouilleurs, capitaines, chefs mécaniciens ou officiers », de « ​​​​​​​téméraires timoniers » qui naviguent à contre-courant et ont de toute façon déjà l’habitude de traverser « un environnement potentiellement hostile ».
8/14/20233 minutes, 59 seconds
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À la Une: les décisions prises par la Cédéao concernant le Niger

« L'option militaire pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger n'est plus négociable, estime Mourya Niger, la Cédéao a plutôt choisi d'avancer la tête baissée, qu'il pleuve ou qu'il neige, pour réinstaller Mohamed Bazoum dans ses fonctions présidentielles plutôt que de relativiser sa position pour se rapprocher de celle des populations et de leurs leaders, notamment les chefs traditionnels, les leaders religieux du Niger et du Nigeria ». Mourya Niger n'est donc pas convaincu d'une décision, « encore prise à la hâte et dans l'émotion, [...] c'est vraiment le comble pour une institution, de prendre des décisions qu'elle est incapable d'appliquer. »Dans les pays voisins du Niger, on suit également la situation avec attention. Ainsi au Burkina Faso, WakatSera juge que la Cédéao joue du « bâton et de la carotte, la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest ne baisse pas la garde » et maintient ses sanctions contre le Niger. Ce qui, selon WakatSera, « répond sans doute à la stratégie de la junte de faire croire qu'un ordre est en place pour conduire les affaires du pays. Le général Tiani et son équipe viennent en effet d’enfiler les nominations de chefs militaires, ainsi que la désignation d’un Premier ministre qui sera à la tête d’un gouvernement de 20 ministres, majoritairement des militaires ». « Toutes les options restent valables, y compris donc l’emploi de la force, même si le bémol au dialogue demeure de mise », analyse pour sa part Aujourd'hui8.net, qui ne croit pas vraiment à l'hypothèse d'une option militaire. Car, « une telle opération de restauration par la force, si elle devait avoir lieu, aurait été faite de façon soudaine, et sans trop de parlotte. »Jeune Afrique ne croit pas non plus à l'option militaire, pas dans l'immédiat en tout cas. « Mobilisation immédiate ne veut pas dire intervention immédiate », écrit le journal panafricain, qui précise : « Rien ne permet de dire que la Cédéao renonce à la voie diplomatique. Les contours légaux d’une intervention armée de la Cédéao restent également à préciser. L’organisation doit au préalable obtenir l’approbation de l’Union africaine (UA) pour se déployer... Le feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU pourrait également être nécessaire. »Question migratoireEt surtout le cas de ces centaines de migrants renvoyés de Tunisie, et dont certains sont morts de soif dans le désert. Une question qui serait résolue, à en croire le site tunisien Réalités.com. « Entre la Tunisie et la Libye, tous les migrants ont été secourus », assure le site d'information qui met en cause d'autres informations avancées par d'autres médias. « Dans les reportages diffusés sur les chaînes françaises et ailleurs, on apprend que de nombreux migrants subsahariens ont été abandonnés par la Tunisie en plein désert, au niveau des frontières entre la Libye et notre pays, poursuit Realites.com. C’est une version des faits qui laisse planer le doute sur les intentions des médias qui l’ont diffusée, et qui n’ont jamais pris la peine de relayer le soutien apporté par la société civile et par les autorités tunisiennes aux migrants. » Realité.com préfère rappeler l'accord conclu entre la Tunisie et la Libye, « visant à partager la prise en charge des personnes en détresse et selon lequel la Tunisie a pris en charge 126 migrants originaire d'Afrique subsaharienne ».
8/11/20233 minutes, 49 seconds
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À la Une: sommet extraordinaire de la Cédéao à Abuja

« Dialoguer, ou attaquer, la Cédéao au pied du mur » : c’est de cette manière que Wakat Séra résume ce jeudi matin l’enjeu de ce sommet qui doit se tenir aujourd’hui dans la capitale nigériane. Le site d’information burkinabè précise que ce n’est peut-être pas le sommet de « la dernière chance », mais « il doit poser les bases claires d’un retour à l’ordre constitutionnel », avec « en priorité, la demande de la libération de Mohamed Bazoum ». Wakat Séra rappelle que tous les moyens sont mis en œuvre et que « même la menace d’une intervention militaire reste de mise ».Pour le média Le Pays, c’est un « baroud d’honneur » qui attend la Cédéao à Abuja, alors que les putschistes « cherchent à avoir l’organisation ouest africaine à l’usure ». La Cédéao elle, « gagnerait à prendre des mesures fortes en vue d’une meilleure gouvernance politique et économique au sein de l’espace communautaire ». Objectif pour la Cédéao selon Le Pays, « redorer son blason auprès des populations qui la traitent de tous les noms d’oiseaux ».« De quoi la montagne va-t-elle accoucher aujourd’hui à Abuja ? », se demande Aujourd’hui au Faso, qui imagine un ton « moins martial » lors de ce sommet et surtout que l’on retournera encore la question d’une intervention militaire « sous toutes ses coutures avant de frapper », l’ultimatum lancé à la junte étant déjà expiré rappelle le média.En tout cas, même si toutes les options semblent encore sur la table. L’ancien président du Niger, Mahamane Ousmane, lui, plaide pour « la voie diplomatique en lieu et place des interventions militaires ». Il a adressé une lettre au président de la Cédéao, Bola Tinubu, dont L’Événement Niger se fait le relai de quelques extraits ce jeudi matin. Selon Mahamane Ousmane, les sanctions déjà en place contre le Niger vont trop loin : « Les effets néfastes des sanctions retenues par le dernier sommet impacteront injustement et durablement la population nigérienne déjà frappée par la pauvreté endémique et entraineraient des déplacements massifs de réfugiés vers les pays voisins et même au-delà. »De son côté, Tamtaminfo avance que plusieurs personnalités politiques du Niger ont demandé la levée de ces sanctions auprès de la Cédéao. Parmi les signataires : Mahamane Ousmane, mais aussi d’anciens ministres ou présidents de l’Assemblée nationale du Niger comme Moutari Moussa, Amadou Salifou ou encore Seini Oumarou. Ils jugent ces sanctions « insupportables, inefficaces et inappropriées ».Un nouvel acteur s’invite dans la crise du NigerRhissa Ag Boula, dont le visage enturbanné, est à la Une de Jeune Afrique. Le ministre d’État et ancien leader de rébellions touarègues a annoncé le 10 août, la création d’un « Conseil de la Résistance pour la République » qui a pour objectif principal la libération de Mohamed Bazoum, « dont il était l’un des principaux conseillers ».Dans Jeune Afrique, Rhissa Ag Boula, contacté par téléphone, délivre ses objectifs : « Rassembler toutes les Nigériennes et tous les Nigériens démocrates et républicains qui veulent restaurer la légalité constitutionnelle. » Et ce, il l’assure « de façon pacifique ».De son côté, L’Événement Niger parle aussi d’ « une rébellion qui semble s’organiser à l’intérieur du pays » avec cette initiative de Rhissa Ag Boula qui vient « corser sans aucun doute la crise au Niger ».Libération de l’otage roumain Iulian GhergutIl était « le plus ancien otage occidental encore en captivité au Sahel », nous rappelle Le Monde Afrique. Iulian Gherghut, enlevé au Burkina Faso en 2015 par un groupe rallié à al-Qaïda « est actuellement en sécurité sur le territoire de la Roumanie », selon le ministère des Affaires étrangères roumain.Les autorités roumaines qui saluent sur le réseau social X [ex-Twitter, NDLR], « tous les partenaires étrangers, en particulier les autorités marocaines », souligne le quotidien marocain L’Opinion.Iulian Gherghut, « officier de sécurité d’une mine de manganèse dans le nord du Burkina Faso, près des frontières avec le Mali et du Niger, avait été enlevé le 4 avril 2015 par cinq hommes armés », se souvient l’Opinion qui rappelle qu’« au moins trois Italiens et un Allemand sont encore détenus au Sahel, ainsi qu'un Sud-Africain enlevé en 2017 ».
8/10/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: une délégation Cédéao-Union africaine-ONU refusée par les putschistes au Niger

Une mission conjointe de la Cédéao, des Nations unies et de l’Union africaine, devait arriver à Niamey ce 8 août, et s’est vue refuser l’entrée dans le pays. Jeune Afrique a eu accès à une note verbale du ministère nigérien des Affaires étrangères.« Une impossible médiation », titre de son côté Mourya la voix du Niger, qui rappelle que le CNSP « est plutôt préoccupé par la volonté de s’installer totalement au pouvoir », avec « la nomination déjà d’un nouveau Premier ministre […] Ce qui justifie le refus du dialogue », selon Mourya.Le visage de ce nouveau Premier ministre est d’ailleurs à la Une de plusieurs médias africains ce mercredi matin. Mahamane Lamine Zeine, « un "revenant" comme vitrine d’un pouvoir kaki », peut-on par exemple lire en Une du quotidien burkinabè Aujourd’hui au Faso.Alors que l’ONU, l’UA et la Cédéao se sont vus refuser l’entrée dans le pays, dans une atmosphère de « poker menteur », le CNSP « marque un pas en avant » avec la nomination de cette économiste « pétri d’expérience » et connu de la scène politique nigérienne.Il a fait carrière au ministère de l’Économie, rappelle le média burkinabè : « Ce nouveau Premier ministre est comme la vitrine, la face fréquentable d’un pouvoir militaire proscrit par une partie de la communauté internationale. »De son côté, Le Pays considère qu’avec cette nomination, « la junte coupe l’herbe sous les pieds de la Cédéao » et « continue son petit bonhomme de chemin », même si « la junte nigérienne […] doit se garder de tout triomphalisme », car cette nomination « ne suff(it) pas pour faire plier la Cédéao qui, même fragilisée, n’a pas dit son dernier mot ».Deux visages à la Une des médias sénégalaisD’abord celui de Pape Alé Niang, un « ouf de soulagement ! » pour le média Sénégo : le journaliste vient d’obtenir une liberté provisoire. Le patron de Dakar Matin était aux urgences après avoir entamé une grève de la faim suite à son arrestation fin juillet. Il va pouvoir « humer l’air de la liberté » nous dit Sénégo.Le deuxième visage, c’est celui de l’avocat Juan Branco : à voir ce mercredi matin sur plusieurs médias, dont Dakar actu. Les images du Franco-Espagnol, arrivé à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle le 8 août, après son expulsion du Sénégal. L’avocat d’Ousmane Sonko était détenu dans la prison de Rebeuss. Il a pris la parole lors d'une conférence de presse à son arrivée en France.Dans Dakar Matin, on peut lire ses propos tenus le 8 août où Juan Branco décrit « l’enfer de Rebeuss : "j’ai dormi au milieu de personnes torturées qui portaient les traces de blessures par balle […] Ils ont commis l’erreur de me faire voir ça", a-t-il déclaré en conférence de presse ce mardi ».Juan Branco a aussi profité de cette prise de parole pour donner des nouvelles de son client Ousmane Sonko, lui aussi en détention. Des nouvelles que l’on lit à la Une d’ActuSen : il souffre d’insuffisance rénale, a-t-il déclaré : « Nous lui avons demandé de cesser sa grève de la faim. »Afrique du Sud : la grève des taxis paralyse le CapDepuis près d’une semaine, les taxis sont en colère… Africanews nous explique qu’ils protestent contre une disposition « ordonnant la saisie des véhicules pour des infractions mineures ».« La grève déclenchée jeudi a pris une tournure violente », lit-on. Il y a notamment des morts.Les déclarations de politiques sud-africains au sujet de cette grève sont à la Une de Cape Times : la ministre des Transports accuse la ville du Cape « d'appliquer des sanctions qui ne sont pas en phase avec les lois… »Même ligne pour le ministre de la Police qui appelle la municipalité du Cape à prendre part à des négociations et « à descendre de leurs grands chevaux ». Il souligne les conséquences de ces grèves : « Des enfants noirs ordinaires qui ne peuvent pas aller à l'école. » Ou encore les femmes enceintes qui « doivent marcher des kilomètres ».Des conséquences que l’on peut lire aussi dans cet article de Cap Times : « La grève des taxis fait des ravages dans les entreprises. »La chambre de commerce et de l’industrie de la ville fait une comparaison entre la situation actuelle et l’impact du Covid-19. Elle signale « un absentéisme généralisé » au travail en raison de ces grèves.
8/9/20233 minutes, 52 seconds
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À la Une: interrogations après l’annonce d’un nouveau sommet de la Cédéao pour sortir le Niger de la crise

8/8/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: la fin de l’ultimatum de la Cédéao au Niger

Le Niger « en alerte maximale » titre L’Évènement, qui évoque l’imminence d’une « invasion des forces étrangères » pour qualifier une possible intervention militaire de la Cédéao. Le bloc ouest-africain avait donné à la junte jusqu’à dimanche 6 août au soir pour rétablir dans ses prérogatives le président élu Mohamed Bazoum. L’Évènement informe que « face à la menace » de cette intervention, « les nouvelles autorités ont décidé de fermer l’espace aérien nigérien jusqu’à nouvel ordre ».Du côté de Mouryya, La Voix du Niger, on fait le choix du débat sur cette possible intervention militaire : un regard croisé entre un ancien ministre ivoirien et un avocat en droit. Quand l’un assure que dans ses actions, « la Cédéao ne viole aucune souveraineté d’aucun de ses États membres », l’autre estime que « le dialogue apparaît comme la seule solution qui s’impose et qu'il y va de la survie de la Cédéao ! »Débats et pronostics dans les médias africainsLe média burkinabè Le Pays fait le pari : « La Cédéao finira par se dégonfler comme un ballon de baudruche ». Selon le journal, « tout porte à croire qu’en dehors des sanctions financières et économiques, les dirigeants ouest-africains s'abstiendront de franchir le pas » de l’intervention militaire, en raison notamment de la frilosité de l’Algérie.Alors que Wakat Séra se demande : « Et si la Cédéao baissait le canon et que les putschistes remettaient Mohamed Bazoum en place ? » Le média l’admet, « le scénario semble difficile mais pas impossible, alors que le Niger et toute l’Afrique retiennent leur souffle ». Car effectivement, cette fin d’ultimatum inquiète, au Niger mais pas seulement. Maliweb interroge les conséquences d'une opération militaire pour une région « ​​​​​​​déjà plongée dans le chaos ». « ​​​​​​​Comment une telle intervention militaire serait-t-elle menée sans mettre en péril de multiples vies humaines ? »Enfin, Jeune Afrique se glisse dans les coulisses de l’organisation ouest-africaine : « ​​​​​​​Qui conseille Bola Tinubu ? », le président en exercice de la Cédéao. Le magazine dresse l’organigramme des conseillers du président nigérian : de ceux qui ont tenté la médiation, envoyés à Niamey il y a quelques jours, à « ​​​​​​​l’homme de confiance » Mallam Nuhu Ribadu jusqu’au « ​​​​​​​stratège » Christopher Gwabin Moussa. Bola Tinubu est « décidé à ne pas laisser entériner un nouveau coup d’État. Quitte à préparer, avec une poignée de conseillers, une intervention militaire risquée », explique le magazine.Ousmane Sonko hospitaliséAu Sénégal, l’opposant Ousmane Sonko a été hospitalisé. Le média Sénégo donne des nouvelles du leader du Pastef, qui est à son 8e jour de grève de la faim. Il est actuellement aux urgences, d’après le secrétaire national à la communication du Parti. « ​​​​​​​Macky Sall et ses bras armés seront entièrement responsables de tout ce qu’il lui arrivera » selon le Pastef, sans que l’on sache exactement dans quel état se trouve Ousmane Sonko.Sénégo, comme d’autres médias sénégalais, se fait le relais d’une lettre ouverte à Ousmane Sonko. Lettre de l’architecte et homme politique Pierre Atepa Goudiaby, qui demande à l’opposant de mettre un terme à sa grève de la faim : « ​​​​​​​Tu pourras mieux servir le peuple et ceux qui croient en toi en pleine possession de tous tes moyens physiques et psychologiques », plaide-t-il.L'avocat franco-espagnol Juan Branco arrêtéAutre inculpation, celle de l’un des avocats d’Ousmane Sonko, le Franco-Espagnol Juan Branco. Il été arrêté a la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, samedi 5 août, alors qu’il était activement recherché par les autorités sénégalaises, rappelle Le Monde Afrique.Placé en détention à Dakar, Juan Branco a refusé de boire et de s’alimenter. Il dit avoir été « kidnappé à environ 100 kilomètres de la capitale mauritanienne, Nouakchott, par des hommes encagoulés ». « Il a décidé de garder le silence et de n’autoriser personne à l’assister, y compris devant le juge qui l’a inculpé et l’a fait écrouer. » Dakar Matin donne la parole aux avocats de Juan Branco : « Aucun avocat ne devrait être inquiété en raison de l’exercice de sa profession, disent-ils. Où qu’il soit dans le monde, quelle que soit la défense qu’il a choisie et quelle que soit la personnalité de ses clients ».
8/7/20233 minutes, 46 seconds
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À la Une: la suspension de RFI et France 24 au Niger

« Les acteurs des médias nigériens en appellent au sens des responsabilités », s'indigne Mouryya, La Voix du Niger. « La suspension de ces deux médias, et leur regard différent, est un très mauvais signe pour la vie des médias nigériens. Ils sont des acteurs majeurs en période de crise, ils peuvent contribuer à éclairer efficacement les défis et inspirer les offres de dialogue politique », poursuit Mouryya, qui se fait l'écho des protestations de RFI et France 24, lesquels s'indignent « de la rupture injustifiée de leurs larges programmes en direction du public nigérien ».L'Évènement Niger, de son côté, a choisi de publier, sans commentaires, la déclaration intégrale du « président déchu » Mohamed Bazoum au Washington Post. « J’écris ceci en tant qu’otage. Le Niger est attaqué par une junte militaire qui tente de renverser notre démocratie et je ne suis qu’un des centaines de citoyens qui ont été arbitrairement et illégalement emprisonnés. Ce coup d'État, s'il réussit, aura des conséquences dévastatrices pour notre pays, notre région et le monde entier », prévient Mohamed Bazoum.Rencontre entre les juntes burkinabè et nigérienneL'un porte un béret rouge, l'autre un béret vert. Tamtaminfo publie en Une la photo de la rencontre entre deux militaires, le président de la Transition au Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, et une délégation du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie du Niger, avec à sa tête le général de corps d’armée Salifou Mody. Lors de cette rencontre, il a notamment été question des « sanctions de la Cédéao » et de « l'éventualité d'une intervention militaire ». « Nous ne souhaitons pas que le Niger devienne une nouvelle Libye », a déclaré le général Mody.Le Niger également à la Une de Wakat Séra au Burkina Faso. « Un coup de poignard bien regrettable a été planté dans le dos de la démocratie nigérienne, replongeant le pays dans la nuit noire d'incertitudes », estime Wakat Séra, qui souligne que « la junte militaire dirigée par le général Abderahamane Tiani n’est visiblement plus prête à faire machine arrière ! Les militaires qui annoncent avoir pris le pouvoir au Niger peuvent compter sur le soutien des voisins burkinabès et maliens ».La disparition d'Henri Konan BédiéUne question en Une de Jeune Afrique : « Quel avenir pour le PDCI ? Les cadres du Parti démocratique de Côte d’Ivoire ont désigné Cowppli-Bonny Kwassi Alphonse comme président par intérim. Un choix pour maintenir la cohésion, avant que ne s’ouvre l’inévitable bataille de succession », nous dit le journal. « L'indéboulonnable patron du PDCI laisse derrière lui des militants affligés et un parti miné par les divisions. »Ces dernières années, des tensions sont apparues au grand jour sur fond de guerres de clans pour sa succession, à tel point qu’il avait dû rappeler à l’ordre ses troupes le 29 janvier dernier, lors des vœux du Nouvel An du parti à Daoukro. « J’invite plus particulièrement tous les responsables à faire taire les divergences, à cesser les intrigues déconcertantes et à se remettre au travail », avait-il martelé.La victoire du Maroc contre la Colombie au Mondial fémininL'Opinion donne la parole à l'entraîneur de la sélection marocaine, Reynald Pedros, enthousiaste : « On est le premier pays arabe à se qualifier pour les huitièmes de finale d’un Mondial féminin, et c’est absolument exceptionnel. Les joueuses ont compris qu’elles peuvent rivaliser avec les meilleures. J’espère que ce match sera le début d’une belle aventure ». De son côté, Le Matin salue la prestation d'Anissa Lahmari, élue meilleure joueuse du match : « Elle a ébloui la rencontre de son talent, elle a offert la victoire au Maroc ». Anissa Lahmari qui se réjouit de rencontrer la France d'Hervé Renard au prochain tour. « Mais quel que soit l'adversaire, dit-elle, on reste concentrées. »
8/4/20233 minutes, 19 seconds
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À la Une: une délégation de la Cédéao à Niamey

Deux hommes envoyés par l’organisation sous-régionale pour réparer les pots cassés, « deux sages du Nigeria volent au secours du Niger ! », s’exclame Mourya Niger. Le premier est l’ancien président Abdulsalami Aboubacar et le second le sultan de Sokoto, Muhammadou Abubakar.Plus que jamais, « le Nigeria apparaît en première ligne » face à la nouvelle junte nigérienne. Et pour cause, analyse Le Monde Afrique, « il est frontalier du Niger » et c’est la « puissance politique et économique dominante en Afrique de l’Ouest ». Le président nigérian Bola Tinubu a aussi pris la tête de la Cédéao. « Sa crédibilité, même d’un point de vue de politique intérieure », va donc « dépendre de ce qu’il parviendra à faire après le coup d’État au Niger », observe le journal. L’organisation ouest-africaine, elle aussi, « joue sa crédibilité dans la crise nigérienne », abonde Mourya Niger, d’où les lourdes sanctions prononcées en début de semaine.Conclusion : les intérêts des uns et des autres se croisent et s’opposent car la junte nigérienne a, rappelle Mourya, mis en avant « la mauvaise gestion sociologique du régime sous le président Bazoum ». Le général Tiani devra donc « agir promptement, sans attendre » pour ne « pas décevoir ces citoyens qui portent un regard empreint d’espoir sur les militaires ».Marge de manœuvre limitée par les sanctionsBanques, électricité, alimentation… Autant de secteurs visé par l’embargo, des mesures « inédites » qui, entrevoit Jeune Afrique, pourraient laisser « l’économie nigérienne bientôt asphyxiée ». Car, rappelle le magazine, « enclavé au cœur du Sahel, le commerce nigérien est très dépendant de ses voisins ». Quant au budget, il est « largement sous perfusion et dépend en grande partie des banques multilatérales de financement », les mêmes qui ont suspendu leurs prêts dans le sillage du coup.Conclusion, estiment Jeune Afrique et Wakat Séra : « Pour la population, les effets vont se faire ressentir très rapidement ». Le titre burkinabè s’interroge donc : « Jusqu’où iront les militaires pour alléger les souffrances des nigériens ? » « Vont-ils sacrifier leur orgueil » pour demander de l’aide à leurs voisins, ou vont-ils « aller un peu plus loin, vers la Russie ? » À ce stade, l’incertitude reste reine et Jeune Afrique, prudent, rappelle qu’il est « prématuré à ce stade d’évaluer l’impact général des sanctions ».Torrent d’hommages pour « l’enfant de la pluie » ivoirienUn peu plus de 24 heures après la mort de l’ancien président Henri Konan Bédié, de nombreux titres saluent encore sa mémoire. « Le baobab s’est couché », annonce La Voie Originale. « La Côte d’Ivoire inconsolable » pour Le Patriote. L’Expression va plus loin encore et estime que « toute la Côte d’Ivoire pleure Bédié ». Son décès, à 89 ans, a semble-t-il pris tout le monde de court : « Comme si le presque nonagénaire avait fini par échapper à sa condition humaine, personne ne semblait s’attendre à sa mort », constate Le Monde.Dans la foulée de son décès, le président ivoirien Alassane Ouattara a décrété dix jours de deuil national, signe de l’importance d’HKB dans la vie politique ivoirienne, lui qui était toujours à la tête du PDCI.Le PDCI désormais sans chefComme le rappelle Aujourd’hui au Faso : « Il y a une loi d’airain non-écrite chez les Baoulé qui veut qu’un chef ne désigne jamais son successeur de son vivant ». Une règle qui certes existe… mais surtout, estime Jeune Afrique, « une bonne raison de ne pas lâcher les rênes ».À force d’attendre, « les cadres du PDCI avaient fini par se résigner ». Mais le temps a repris ses droits, et voilà maintenant les mêmes figures « face à leurs responsabilités ». Conséquence, ajoute Aujourd’hui : « Il y a une fournée de dauphins putatifs ou réels, et la liste va s’allonger ». Faites vos jeux, « l’arène PDCI est ouverte, place aux gladiateurs ».
8/3/20233 minutes, 32 seconds
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À la Une: le week-end de Pâques célébré dans de nombreux pays du continent

Oui et au Burkina Faso, où une vingtaine de pour cent de la population est catholique, ce week-end était l’occasion de célébrer la paix. LeFaso.net décrit un « peuple en liesse » pour fêter la résurrection du Christ. Mais surtout des fidèles n’ayant « qu’un mot à la bouche : la paix ». Quelques jours après une double attaque meurtrière à la frontière avec le Sahel, Le Faso relève que le souhait des catholiques demeure « que la paix revienne dans le pays de façon définitive ». Pour Aujourd’hui au Faso, cela reste également « la priorité n°1 » car « la menace est toujours prégnante » malgré des « embellies constatées depuis quelque temps ». Le site énumère ainsi « la destruction de nids jihadistes », « des levées de blocus […] avec leurs ravitaillements par voies terrestres desservis ». Mais Aujourd’hui refuse de croire aux discours optimistes qui voient dans les récentes attaques « les derniers spasmes de l’hydre qui poussait […] ses derniers cris d’agonie ». « Dans cette guerre indiscriminée, ajoute le journal, la réalité d’un jour n’est pas toujours vraie le lendemain […]Les situations sont toujours instables, avec des ennemis très mobiles et adeptes de la guerre asymétrique ». Alors, conclut le site, les forces armées, les supplétifs civils et la population doivent « faire bloc » car ce qui est en jeu, ce n’est ni plus ni moins que « l’existence même du Burkina Faso ». La paix, objectif n°1 aussi au Mali Une fois de plus, la médiation internationale s’est réunie ce week-end pour tenter de relancer le processus de paix dans le pays qui a fort à faire, avec la transition à achever. Une étape dont la population attend, selon Maliweb, qu’« elle rende le Mali mieux qu’il ne le fût », avec des rêves de « refondation », de « souveraineté » mais aussi de « progrès » et surtout « sécurité et de liberté ». Sauf que, rappelle Maliweb, entre « un projet de nouvelle Constitution [qui] divise » et « des opinions publiques […] à cran, […] la pente est raide ». Mêmes regrets pour Malijet, qui souligne que le projet « balance entre adoption de la population et rejet de la classe politique » alors même que le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, y voit un « gage de liberté et d’indépendance ». Sauf que, souligne le site, si « au tout début, des oui ont abondé de tous les côtés », depuis, à l’exception de l’Adema (qui n’a d’ailleurs pas « affich[é] clairement sa position »), « la plupart des partis politiques ont gardé silence ». Alors Malijet espère : « Peut-être que dans les jours à venir, les autres regroupements politiques […] afficheront publiquement leur position. » En attendant, Maliweb s’interroge avec un peu plus de pessimisme : « Un autre Mali n’est-il pas possible ? » Des messages politiques pour une occasion religieuse en RDC Ce dimanche de Pâques a été marqué, à Kinshasa, par une joute verbale entre le cardinal Fridolin Ambongo et l’évêque Pascal Mukuna. Chacun avec un avis bien tranché sur la très controversée proposition de loi Tshiani sur la congolité. Pour le premier, comme le rapporte L’interview.cd, « [ses] dispositions nous dressent les uns contre les autres, […]nous divise plus qu’[elle] nous unit ». À l’heure de la résurgence des conflits communautaires, ce texte propose « que pour assurer les postes-clés du pays, il faut être né de parents congolais ». Concrètement, clarifie Jeune Afrique, cela pourrait écarter certaines figures politiques du pays de tout poste de pouvoir. Avec un exemple en tête : celui de Moïse Katumbi qui, dès 2018 (le texte est un véritable serpent de mer), « y voit une manœuvre pour tenter de l’écarter de la course à la présidentielle ». Et pour cause, il est né d’une mère congolaise et d’un père grec. Après avoir été écarté, le texte refait surface cinq ans plus tard et divise donc toujours autant puisque, pour en revenir à l’évêque Pascal Mukuna, il a directement répondu à Mgr Ambongo au cours de sa propre messe : Lemag.cd nous apprend ainsi que pour l’évêque, la position du cardinal de Kinshasa est « incohérente par rapport à ce que cette église applique dans ses écoles ». Et le site de citer Pascal Mukuna : « À une époque, il [le cardinal Ambongo] a fait sortir une loi stipulant que seul un catholique peut devenir enseignant dans les écoles catholiques. » L’évêque s’interroge donc : « Lui cherche à protéger son catholique et non à protéger son pays la RDC ? »
4/10/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: au Mali, les anciens rebelles de l’Azawad ont célébré l’anniversaire de l’indépendance dans une ambiance tendue

C’est le 6 avril 2012, il y a onze ans jour pour jour hier, que la rébellion a proclamé l’indépendance du nord du Mali. Des célébrations entachées par le passage, la veille soit mercredi, d’avions de l’armée malienne dans le fief des ex-rebelles à Kidal. Pour la Coordination des mouvements de l’Azawad, la CMA, il s’agit là d’une « manœuvre d’intimidation » comme le souligne Le Monde Afrique, dans un « contexte de dégradation des relations entre les officiers putschistes qui tiennent le pouvoir (…) et les officiers rebelles. » Pas de réaction en revanche du gouvernement malien, alors le quotidien s’interroge : « S’agissait-il d’un coup de bluff ? » … mais une chose mérite d’être soulignée… « la date du survol ne semble pas avoir été choisie au hasard. » Et cette opération permet surtout, selon le journal, de « mettre en scène une armée qui aurait retrouvé sa force et serait prête à la reconquête. » Qu’importe, la CMA a organisé, malgré tout, des festivités.Objectif : montrer que les intimidations n’ont pas eu d’effets, selon un cadre de l’ex-rébellion cité par Le Monde Afrique. Maliweb  de son côté ironise plutôt sur une « soi-disant fête » pour laquelle « des femmes et des enfants ont été mobilisés et mis au-devant de la scène. » Pendant ce temps, ajoute le site « les principaux responsables de la CMA sont loin de [Kidal], entre Bamako, Alger, et Paris ». De fait, une réunion de la médiation internationale a eu lieu hier dans la capitale malienne afin, reprend Le Monde, de « sortir de cette logique conflictuelle ». Pas de quoi répondre aux interrogations de Maliweb : « au moment où le Mali fait face à [des] assauts répétés, qui a intérêt à une guerre intérieure ? » Même flou pour Sahel Tribune, selon lequel « généralement, dans un conflit, celui qui se précipite dans les justifications (…) est le véritable coupable. » Et d’insister : « qui se trouve dans la provocation ? » sachant que certes, les vidéos montrent « un avion survoler Kidal, mais sans aucune autre action » alors que « du côté de la CMA, des tirs de sommation sont entendus. » Quoi qu’il en soit, cet épisode inquiète le site web, et laisse selon lui présager d’ « une situation trouble entre les deux protagonistes. L’un qui veut étendre sa domination sur l’ensemble de son territoire et l’autre qui veut préserver son hégémonie. » Au Maroc,  « le verdict de trop ? » C’est ce que titre Le Point Afrique et pour cause… Le royaume chérifien est secoué depuis plusieurs jours par une affaire de viol sur mineur… Trois hommes ont été reconnus coupables d’avoir violé, de manière répétée, une fillette de 11 ans… mais n'ont été condamné qu’à deux ans de prison. Un verdict « incompréhensible et injuste » selon les propos rapportés par Le Point Afrique qui rappelle que la décision de première instance « a choqué jusqu’au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui aurait rappelé qu’il tenait à intensifier les peines prévues pour les agresseurs d’enfants. » Sans toutefois convaincre le club des magistrats du Maroc, souligne le journal en ligne… d’autant rappelle-t-il, que « cette affaire n’est pas un cas isolé. Au Maroc, ONG et médias tirent fréquemment la sonnette d’alarme sur les cas de violences sexuelles contre les mineurs. » Et le site le 360 ne dit pas autre chose, lui qui dénonçait déjà, il y a quelques jours « l’insoutenable légèreté de la justice » face à un « drame humain (…) qui ne supporte plus aucune indulgence au Maroc du 21ᵉ siècle. » En Guinée au contraire, le site Le Djély se félicite : « justice a été rendue pour M’mah Sylla. » Cette jeune femme de 25 ans est morte en novembre 2021 en Tunisie, après avoir subi plusieurs opérations et avoir été victime du viol de quatre médecins à Conakry. Tous jugés coupables, rappelle le journal, « des faits de viol, avortement, risques causés à autrui ou encore coups et blessures volontaires suivis de mort » pour lesquels ils ont été condamnés de 1 à 20 ans de prison. Une décision qui devrait « désormais faire jurisprudence et s’imposer à tous » selon les parties civiles, dont Mosaïque Guinée se fait l’écho, affirmant que la défense « invite la justice guinéenne mais aussi l’ensemble des acteurs concernés à s’activer pour renforcer le mécanisme de lutte » contre les violences faites aux femmes.
4/7/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: au Mali, tensions au nord et guerre des communiqués…

D’après des sources locales, rapporte Jeune Afrique, « plusieurs avions de chasse de l’armée de l’air malienne ont survolé hier Kidal et plusieurs autres localités du Nord Mali à basse altitude. La CMA, la Coordination des Mouvements de l’Azawad, la principale coalition d’anciens rebelles dénonce une 'violation patente du cessez-le-feu' et 'une provocation grave'. La CMA a rétorqué par des tirs de sommation, au moins à Kidal. Si l’incident n’a pas été suivi d’effets pour l’instant, cette escalade intervient dans un contexte de tensions inédites, pointe Jeune Afrique, entre le gouvernement et les groupes armés signataires de l’Accord d’Alger. » Et le site panafricain de s’interroger : « Bamako a-t-il cherché à mettre encore un peu plus la pression sur les groupes armés signataires ? La date de cette opération aérienne n’est en tout cas pas anodine : ce jeudi 6 avril, les anciens rebelles célébreront l’anniversaire de la déclaration d’indépendance (symbolique) de l’Azawad, proclamée en 2012. » « Quoi de plus normal ? » La presse malienne pour sa part s’insurge… « La CMA débloque », s’exclame Maliweb. « Un avion de chasse de l’armée malienne survole la ville de Kidal. Il n’en fallait pas plus au groupement dit des ex-rebelles pour crier à la 'provocation' et pour dénoncer 'une violation patente du cessez-le-feu du 23 mai 2014'. » Mais, lance encore Maliweb, « quoi de plus normal pour des avions de l’armée malienne, dans leur mission régalienne de surveillance du territoire national, de survoler une ville située à l’intérieur du territoire. Pour la CMA qui n’a visiblement rien abandonné de son projet sécessionniste, cela s’appelle de la 'provocation'. » « Pas d’offensive dans le Nord Mali ! » Dans le même temps, relève encore Maliweb, « la DIRPA, la direction d’information et des relations publiques de l’armée, a démenti, lors de sa traditionnelle conférence de presse mensuelle, des allégations faisant état d’une grande offensive de l’armée malienne sur la ville de Kidal. » Des allégations qui émanent des réseaux sociaux, précise Maliweb. « Faux, donc, selon la DIRPA qui affirme que les forces armées maliennes n’ont engagé aucune grande opération de reconquête de cette région du nord. La DIRPA assure que les Forces armées maliennes demeurent attachées à l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. » Et puis au cours de cette même conférence de presse, rapporte Mali Tribune, les autorités militaires ont fait état de nombreux succès contre les groupes terroristes, notamment dans la zone des trois frontières. Là encore, en raison du black-out médiatique imposé par la junte malienne, aucun média indépendant n’est en mesure de confirmer ou d’infirmer ces informations. « Complot occidental contre le Mali ! » Même chose pour cette annonce du Nouveau Réveil à Bamako qui fait état d’un complot « des forces d’occupation occidentales au Sahel contre le Mali. » Un complot mené par « les américains » qui, affirme ce journal, projetteraient « d’abattre un avion civil au-dessus du Mali et d’attribuer ce crime aux Forces Armées Maliennes et à leurs alliés russes. L’acquisition de missiles anti-aériens, de drones et d’avions de chasse par Bamako étant perçue d’un très mauvais œil par les pays de l’OTAN. L’objectif serait, toujours selon Le Nouveau Réveil, « l’adoption d’une résolution de l’ONU qui permettrait à l’OTAN de bombarder le Mali, ainsi qu’ils l'ont déjà fait pour l’Irak, la Libye ou l’Afghanistan. » Là encore, donc, aucune source sérieuse n’est citée… « Aucun pouvoir n’aime être contrarié… » Enfin, à signaler cet article du Pélican, autre publication malienne, qui justifie les restrictions de la liberté d’expression dans le pays… On peut y lire ces propos : « la liberté d’expression est nécessaire pour tout citoyen pour se sentir libre de s’exprimer et donner son opinion, mais il convient cependant de noter que cette même liberté constitue un véritable mal pour tout pouvoir, affirme Le Pélican. Tout pouvoir a une logique qui veut que la majorité des citoyens adhère à tout ce qu’il dit et ce qu’il fait. Aucun pouvoir n’aime être contrarié, contesté ni être remis en cause. Il est donc extrêmement important que chaque citoyen sache cela. »
4/6/20234 minutes, 8 seconds
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À la Une: le Sénégal toujours à la recherche d’un dialogue politique…

Imposant défilé militaire hier, mardi 4 avril, dans les rues de Dakar à l’occasion du 63e anniversaire de l’indépendance. Depuis la tribune officielle, pointe Le Soleil, « le président Macky Sall a assuré que l’État poursuivrait la sécurisation du territoire national avec l’implantation de nouvelles unités jusque dans les zones les plus excentrées, afin de mieux affirmer sa souveraineté et assurer la sécurité des personnes et des biens. » La veille, relève encore Le Soleil, le chef de l’État, dans son message à la Nation, a réitéré son « ouverture 'au dialogue et à la concertation, avec toutes les forces vives de la nation, dans le respect de l’État de droit et des Institutions de la République'. » Positions tranchées Pour le juriste et opposant Thierno Bocoum, président du mouvement Agir, interrogé dans les colonnes du quotidien 24 Heures, cette « offre de dialogue du président Sall reste encore à préciser. S’il décide de ne pas se présenter, il pourra organiser des élections libres et transparentes. Et à partir de ce moment, poursuit-il, le dialogue sera possible. Et le dialogue doit également pouvoir permettre à tous les autres candidats à qui on refuse de s’inscrire sur les listes électorales, notamment Khalifa Sall et Karim Wade, de se présenter. Mais il y a aussi, pointe encore Thierno Bocoum, les arrestations dans le camp du Pastef, le principal parti de l’opposition. Il y a vraiment des points de discorde, conclut-il, et on a du mal vraiment à voir quels peuvent être les points de dialogue sachant que les positions restent tranchées'. » « Hors-sol » ? Un « discours hors sol », s’exclame pour sa part WalfQuotidien en première page. « Tous les Sénégalais, d’ici et d’ailleurs, avaient les yeux rivés sur leur téléviseur ou sur leur smartphone pour entendre principalement deux choses, relève le quotidien dakarois : Macky Sall dire qu’il briguera ou ne briguera pas un troisième mandat à la présidentielle de 2024, d’une part, et d’autre part, on attendait le président sur la question des violences politiques qui ont fait dernièrement trois morts, de nombreux blessés et des dégâts matériels considérables. Mais, constate WalfQuotidien, comme beaucoup le craignaient, il a encore esquivé ces questions essentielles. Blackout total, donc, sur la question du troisième mandat qui tient le pays en haleine. En effet, à aucun moment de son discours, il n’a parlé de l’élection présidentielle du 25 février prochain. Alors que, selon les opposants au troisième mandat, il est à son dernier discours de fête d’indépendance. En outre, il laisse dans le doute ses alliés de la coalition présidentielle qui ne savent plus sur quel pied danser. » « Qu’ils nous parlent et surtout qu’ils nous écoutent ! » « Regardons les choses en face, le Sénégal n’a jamais cristallisé autant de tensions politiques, soupire le site Dakar Actu, et notre pays, réputé pour sa stabilité et son modèle démocratique, est aujourd’hui chahuté par des vagues furieuses (…). Depuis de nombreuses années, pointe le site, Macky Sall a tenté de nouer un dialogue apaisé avec les forces vives du pays, mais toujours en vain. Il y a bien longtemps que la coalition de l’opposition a coupé les ponts avec le pouvoir. La violence, dans les actes comme dans les mots, semble la seule voix d’échange possible, déplore encore Dakar Actu. Macky Sall aime profondément son peuple mais ne sait pas comment l’exprimer. (…) Nous attendons de lui et de nos dirigeants en général, qu’ils nous parlent, et surtout qu’ils nous écoutent. » Raté le coche ? Enfin, pour L’Observateur Paalga au Burkina Faso, « Macky Sall a raté le coche » : « les Sénégalais vont devoir encore attendre pour être fixés sur l’option finale de celui qu’on suspecte à tort ou à raison de vouloir briguer un troisième mandat. Oui, le Pays de la Téranga va devoir encore retenir son souffle, puisque pas grand-chose n’est venu préciser davantage les intentions du successeur d’Abdoulaye Wade. (…) C’est bien beau de (vouloir) poursuivre l’œuvre de modernisation des institutions de la République, relève encore le quotidien ouagalais, mais à moins d’un an de l’élection présidentielle, on ne voit pas de quel temps dispose le président Macky Sall pour mettre en œuvre les réformes annoncées. » Et L’Observateur Paalga de s’interroger : « va-t-il se contenter d’en jeter les bases, à charge à son successeur de poursuivre son œuvre ? Ou bien entend-il en être le maître d’œuvre, ce qui signifie dans ce cas qu’il sera candidat au prochain scrutin ? »
4/5/20233 minutes, 55 seconds
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À la Une: la presse bâillonnée en Algérie…

Le journaliste Ihsane El-Kadi, emblématique du combat pour la liberté d’expression, a été condamné dimanche à cinq ans de prison dont trois ferme. « Le directeur de Radio M et du site d’information Maghreb Émergent était une des dernières voix médiatiques libres du pays », rapporte Le Monde Afrique. « La justice a également suivi les exigences du parquet en prononçant la dissolution de l’agence Interface Médias, éditrice de Radio M et du site d’information Maghreb Émergent, (souvent cité dans cette revue de presse) assortie d’une amende de 10 millions de dinars (environ 68.000 euros) et de la confiscation de tous les biens l’accusé. (…) Ihsane El-Kadi avait tenu tête aux autorités, rappelle Le Monde Afrique, en refusant de céder à la peur face à la contre-offensive répressive qui s’était abattue sur les acteurs du Hirak. Il était poursuivi pour 'réception de fonds de l’étranger à des fins de propagande' et 'pour [avoir] accompli des actes susceptibles de porter atteinte à la sécurité et au fonctionnement normal des institutions'. Selon ses avocats, l’accusation de réception de fonds de l’étranger n’est étayée par aucune preuve dans le dossier. L’accusation ne s’appuie que sur une somme de 25.000 livres sterling (28.000 euros) envoyés en plusieurs fois par sa fille qui réside au Royaume-Uni. Cette dernière, explique la défense, actionnaire d’Interface Médias, avait envoyé cet argent pour permettre le paiement des salaires des journalistes et des employés d’Interface Médias dont les comptes étaient bloqués. » Trop critique envers les autorités militaires et civiles… En fait, explique encore Le Monde Afrique, « le réel objet du courroux des autorités algériennes est ailleurs. D’une part, dans un article dans lequel le journaliste s’interrogeait sur l’attitude du haut commandement de l’armée face à un éventuel deuxième mandat du chef de l’État Abdelmadjid Tebboune, élu fin 2019. D’autre part, dans un tweet dans lequel le patron de presse contestait le fait que 20 milliards de dollars avaient été récupérés auprès des oligarques du clan de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. » Une « vacuité ahurissante » Étant donné le contexte, les réactions dans la presse algérienne sont plutôt discrètes… Sur le site Maghreb Emergent, la famille d’Ihsane El-Kadi publie un communiqué dans lequel elle s’insurge contre « une condamnation fondée sur un dossier qui se caractérise par une vacuité ahurissante. (…) Aujourd’hui plus que jamais, nous pensons fort aux centaines de détenus d’opinion, aux femmes et aux hommes dont le seul tort est d’avoir rêvé d’une Algérie juste, libre et démocratique », affirme encore la famille du journaliste algérien. Le site TSA, pour sa part, publie toute une série de réactions : « de nombreux journalistes et activistes dénoncent cette condamnation et expriment leur solidarité avec le fondateur de Radio M et Maghreb Emergent. Du côté des partis politiques, le RCD, le Rassemblement pour la culture et la démocratie condamne 'vigoureusement cet acharnement judiciaire contre un journaliste et un média-citoyen' » « Le verdict de la honte ! » Le Matin d’Algérie, site d’information d’opposition, hausse le ton avec ce titre : « le verdict de la honte ! (…) La partialité de la justice algérienne n’est plus à démontrer, affirme Le Matin d’Algérie ; ce n’est qu’un simulacre d’un procès, dont l’issue était déjà connue. Les faits sont là pour le prouver (…) : des violations et des atteintes entachant ce procès, de l’arrestation en passant par la détention arbitraire et la mise sous scellés des locaux de Radio M et Maghreb-Emergent jusqu’aux manœuvres de la chambre d’accusation et à la campagne médiatique, calomnieuse, orchestrée et organisée en plus haut niveau de l’État. » « Un retour à l’ordre ancien ? », s’interroge enfin Le Point Afrique. « En 2019, il y avait des millions d’Algériens dans les rues de leur pays pour bousculer un régime militaro-affairiste. Le Hirak s’était arrêté pour des raisons sanitaires, grâce à la sagesse des manifestants. Le palais présidentiel d’El Mouradia en avait profité pour transformer les gestes barrières en gestes bâillons puis en geôles. Emprisonnant opposants et cartes de presse. Ihsane El-Kadi est le dernier à subir une parodie de procès. Après lui, un silence digne de la toundra s’abattra sur l’Algérie. »
4/4/20234 minutes, 14 seconds
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À la Une: la liberté de la presse «en pleine déliquescence» au Sahel

Un constat établi par Reporters sans frontières (RSF), qui publie ce 3 avril un rapport sur le journalisme au Sahel. Un rapport rendu public, hasard du calendrier, deux jours après l’expulsion par les autorités militaires du Burkina Faso des correspondantes des quotidiens Le Monde et Libération. Dans ce rapport, l’ONG de défense de la presse revisite une décennie noire. « Ces dix dernières années qui ont vu l’émergence de groupes jihadistes armés et la multiplication des attaques terroristes, l’arrivée au pouvoir de juntes et le délitement de la situation sécuritaire. Du Tchad au Bénin en passant notamment par le Niger et le Mali, relate RSF, les journalistes ont vu leurs conditions de travail se détériorer très nettement. Depuis novembre 2013 et la mort au Mali des reporters de RFI Ghislaine Dupont et Claude Verlon, au moins sept journalistes ont été tués (au Sahel). Six sont portés disparus. Près de 120 ont été arrêtés ou sont encore détenus. Et les menaces de mort, les agressions, les entraves, le saccage de matériel et de locaux se comptent en dizaines. » Pour en revenir à l’expulsion des deux correspondants de Libération et du Monde, ce premier commentaire de Christophe Deloire, secrétaire général de RSF : « La junte au pouvoir au Burkina Faso n’imagine pas à quel point elle se décrédibilise, avec ses violations de la liberté de la presse réitérées. Un régime pris dans une spirale infernale qui entend camoufler ses exactions. Arbitraire et indigne. » « Inacceptable » ! Colère également à la direction du Monde : « Des expulsions inacceptables », s’indigne le journal. « À rebours des accusations d’"espionnage", entre autres mensonges colportés sur place à son encontre, notre correspondante décrit depuis plusieurs années, par des enquêtes fouillées et donnant la parole à toutes les parties, la situation au Burkina Faso. La précision de ce travail, récemment récompensé par un Prix Varenne, a visiblement fini par paraître insupportable au régime d’Ibrahim Traoré, président de transition depuis six mois. Après la suspension des antennes de RFI puis, plus récemment de France 24, ces deux expulsions marquent un nouveau recul majeur de la liberté d’informer sur la situation au Burkina Faso. » « Faiblesse » ! Colère aussi à la direction de Libération : « Petit à petit, le gouvernement de transition organise le départ forcé de tous les médias étrangers et menace de plus en plus le droit d’informer des médias burkinabè indépendants, affirme Libération, en multipliant les intimidations contre les journalistes. Les expulsions de notre correspondante et de son homologue du Monde, que nous condamnons fermement, ne représentent pas une manifestation de force des autorités du Burkina, mais trahissent plutôt une certaine faiblesse. Un État solide est un État où la presse est libre et indépendante. Force est de constater que ce n’est plus le cas au Burkina Faso. » « Écarter les journalistes, c’est nous affaiblir » Sur place, à Ouagadougou, la presse réagit avec prudence. « Les journalistes et les médias font partie de la société, les écarter, c’est nous affaiblir », peut-on lire sur LeFaso.net. « En temps de paix ou de guerre, la production de l’information ne change pas. Ce sont les mêmes contraintes de sélection des menus en conférences de rédaction, de discussion et d’échanges entre journalistes sur la nécessité ou pas de traiter un sujet, de vérification des faits, de prendre des points de vue contraires, d’écouter toutes les parties, etc. » « Liberté de la presse et communication de guerre : l’impossible cohabitation ! », affirme pour sa part le quotidien Aujourd’hui. Enfin, le Collectif des journalistes, activistes et leaders d’opinion victimes de menaces au Burkina publie une tribune sur le site d’information WakatSéra : « La critique ou la contradiction ne sauraient devenir des délits voire des crimes passibles de menace de mort ou de toute autre forme de persécution, de harcèlement et de violence », affirme ce collectif qui appelle les autorités « à préserver la quiétude et la sécurité du secteur des médias et de ses employés ». Ce collectif des journalistes rappelle enfin que « le Burkina Faso est un État de droit démocratique dont la constitution en son article 8 donne le droit de s’exprimer librement et aux journalistes d’informer les populations au nom de leur droit à l’information ».
4/3/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: Bédié l’indéfectible

L’ex-président ivoirien Henri Konan Bédié est appelé à se succéder à lui-même à la présidence du PDCI-RDA. Ainsi en a décidé le 7e Congrès extraordinaire de ce parti historique ivoirien, créé il y a trois quarts de siècle par le fondateur de la nation, le président Félix Houphouët-Boigny. Ex-président de la République également, Henri Konan Bédié a été désigné « candidat unique à la présidence du PDCI-RDA au XIIIe Congrès ordinaire » au plus tard fin juin, précise la « motion de soutien au président Bédié », rapporteDernière Heure Monde. Lors de ce 7eme Congrès extraordinaire, hier à Abidjan, le ban et l’arrière-ban de la politique ivoirienne a fait acte de présence. « Bédié réunit toute la classe politique autour du PDCI-RDA », lance « en manchette » ce quotidien. Proche parmi les proches du parti historique, en Côte d’Ivoire, Dernière Heure Monde souligne « en Une » que Bédié, hier, a confirmé « son statut d’héritier politique de Félix Houphouët-Boigny », il signale qu’Henri Konan Bédié a assuré que le PDCI « ne trahit jamais ses amitiés », et que le PPA-CI, de Laurent Gbagbo, le Cojep, de Charles Blé-Goudé, le MGC, de Simone Gbagbo, et l’URD, de Danièle Boni-Claverie, ont été « fortement ovationnés » par les congressistes. Tous les invités, hier, n’ont pu en dire autant. C’est justement ce que pointe Soir Info. Ce quotidien indépendant, qui trouve que le président Bédié, hier, « respirait, visiblement, la grande fraicheur », relève que les représentants du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire, ont été « hués (…) à chaque fois que les maîtres de cérémonie annonçaient les noms des membres de cette délégation ». Soir Info explique cette réaction de la salle en citant les noms de plusieurs de « ces transfuges du Pdci-Rda, qui ont rejoint le Rhdp (et qui) n’avaient plus remis les pieds au siège du Pdci-Rda depuis un moment ». À l’inverse, le quotidien Le Patriote, proche s’il en est du RHDP, le parti du président Alassane Ouattara, affirme « en manchette que « Bédié insulte la jeunesse ivoirienne » et qu’il « s’autoproclame candidat unique à sa succession à la tête de son parti ».  Gbagbo, la renaissance Côte d’Ivoire encore, avec la « fête de la Renaissance » aujourd’hui et demain, dans l’agglomération d’Abidjan. Les partisans de Laurent Gbagbo vont célébrer l’acquittement définitif de l’ex-président ivoirien par la Cour pénale internationale, le 31 mars 2021. Depuis hier après-midi, déjà, les partisans de Laurent Gbagbo convergent vers Yopougon, où va se poursuivre aujourd’hui la « fête de la renaissance », avant le final, demain, au Palais de la culture de Treichville, où l’ex-président ivoirien a donné rendez-vous à la jeunesse. Cette giga-fête est organisée par le PPA-CI, le Parti des Peuples Africains de Côte d’ivoire, de Laurent Gbagbo, qui s’adressera vers 14h, cet après-midi, au militants et panafricanistes, avant le final, demain, au Palais de la culture, où l’ex-prisonnier de la CPI, acquitté il y a pile deux ans, échangera avec la jeunesse ivoirienne.  Justement, le PPA-CI a organisé une série de rencontres intitulées « Gbagbo t’écoute », destinées à recueillir les attentes des jeunes. Et ce matin, la presse proche de Laurent Gbagbo pavoise. « Enfin le grand jour est arrivé ! », lance ainsi « la Une » du quotidien La Voie originale. « Marée humaine à Yopougon », s’enthousiasme Le Quotidien d’Abidjan, ce journal assurant que « le monde entier attend le message de Gbagbo ».  De son côté, le journal l’@venir affirme « en Une » que « Gbagbo a détruit la jeunesse, Ouattara l’a réhabilitée ». Selon cet organe proche du pouvoir du président Alassane Ouattara, la « fête de la renaissance » est « une vraie escroquerie morale ! ».  Bemba au défi de la paix En République démocratique du Congo, c’est aujourd’hui le premier conseil des ministres du nouveau gouvernement nommé il y a pile une semaine autour du Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde. Tous les regards seront braqués sur le nouveau vice-Premier ministre en charge du portefeuille-clé de la Défense, Jean-Pierre Bemba. En attendant ce premier conseil, Politico CD signale que Jean-Pierre Bemba a participé, hier, à sa « première réunion de sécurité », en l’occurrence celle de la commission défense et sécurité dédiée à l’information des parlementaires congolais, pointe ce site congolais. Et à présent, « deux défis majeurs » Rattendent Jean-Pierre Bemba au Nord-Kivu, prévient Radio Okapi, « débarrasser la province du M23 et des ADF (…) deux piliers sécuritaires, avec les moyens du gouvernement national ». 
3/31/20234 minutes, 35 seconds
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À la Une: Dakar sous haute tension

C’est le grand titre de WalfQuotidien ce matin. « Dakar vit depuis quelques jours sous la hantise des affrontements entre manifestants et éléments de force de sécurité et de défense, pointe le quotidien sénégalais. D’habitude bouillonnante et toujours embouteillée, la capitale sénégalaise a fonctionné hier au ralenti. Et cela risque de durer aujourd’hui en raison de la série de manifestations annoncées par l’opposition. En effet, le procès en diffamation opposant le leader du parti Pastef/les patriotes, Ousmane Sonko, et le ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang doit se tenir, ce jeudi au palais de justice de Dakar. Ce nouvel épisode judiciaire a fini de semer la panique dans les secteurs du pays qui se voient fortement impactés. À cette affaire de diffamation qui tient tout le monde en haleine, les leaders de la coalition de l’opposition, pour ne rien arranger, annoncent encore des manifestations dans les prochains jours sur l’ensemble du territoire national. Une situation qui a accentué davantage la peur dans la capitale. » Interdictions et arrestations « Face à la détermination l’opposition, craintes d’une nouvelle journée de violences », titre le site d’information Seneweb. « L’opposition sénégalaise a annoncé qu’elle maintenait ses manifestations à Dakar malgré leur interdiction par les autorités. » Seneweb qui précise que les transports en commun ne circuleront pas ce jeudi. De même, la circulation des deux roues a été interdite. Et puis, rappelle Seneweb, « en prévision d’éventuels troubles, l’Université de Dakar et les écoles sénégalaises avaient avancé le début des vacances de Pâques à avant-hier mardi, au lieu respectivement du 1er avril et du 31 mars. La justice a par ailleurs annoncé avant-hier avoir arrêté des membres d’un groupe qui visait, selon elle, à "semer le chaos et l’insurrection" dans le pays pour empêcher le procès ce jeudi à Dakar d’Ousmane Sonko. » Renouer les fils du dialogue ! En début de semaine, le Collectif des organisations de la société civile pour les élections avait mis en garde, pointe Le Soleil. Il avait dénoncé « une tension politique persistante qui menace la paix et la cohésion sociale. Les troubles qui ont éclaté le 16 mars dernier dans plusieurs localités du pays (qui avaient fait deux morts et de nombreux blessés) en sont une épouvantable illustration », avait-il notamment fait savoir. Le collectif avait également « exhorté les acteurs politiques à se retrouver autour d’une table pour renouer le fil du dialogue afin de créer les conditions d’une Présidentielle crédible et apaisée en 2024. » Dénonciation des « dérives du pouvoir » ou « diffusion de fausses nouvelles » ? Depuis ces derniers jours, les arrestations de membres de l’opposition se sont accrues, relève pour sa part Le Monde Afrique. Plusieurs dizaines de coordonnateurs départementaux du Pastef d’Ousmane Sonko seraient sous les verrous. « Les motifs des délits se répètent : trouble à l’ordre public, diffusion de fausse nouvelle, atteinte à la sûreté de l’État, diffamation. Des accusations qui se fondent sur des propos souvent tenus sur les pages officielles des réseaux sociaux de ces personnalités politiques, où elles dénoncent des "dérives du pouvoir". (…) Pour la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar, ces arrestations n’ont pourtant rien de politique, relève encore Le Monde Afrique. « Ces personnes ne sont pas arrêtées pour des délits d’opinion, d’expression ou de conscience, ce sont des faits concrets qui sont liés à des diffusions de fausses nouvelles ou à des troubles à l’ordre public voire à la limite d’actes de terrorisme qui menacent la république du Sénégal », affirme le porte-parole de la coalition présidentielle.  Même scénario ? Enfin, le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso s’interroge : « ce jeudi, Ousmane Sonko va-t-il répéter le même scénario qu’auparavant : refuser qu’on lui impose un itinéraire et engager le bras de fer avec les forces de l’ordre qui ne manqueront pas de le malmener ? Au fait, quel est l’état de santé du président du Pastef, hospitalisé après sa seconde comparution pour un mystérieux mal sur lequel on a épilogué ? Est-ce une stratégie pour Sonko, comme le croit le pouvoir, pour ne pas être jugé ? Enfin, quelle sera l’atmosphère aujourd’hui vu que l’opposition a maintenu son meeting interdit ? Un cyclone de rue dévastateur ou bien une tempête sociale tropicale ? »
3/30/20234 minutes, 13 seconds
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À la Une: les journalistes sous pression au Burkina Faso…

« Depuis la prise du pouvoir par les militaires à la suite d’un coup d’État en septembre 2022 – le second en huit mois –, l’étau se resserre sur la presse », constate Le Monde Afrique. Suspension de RFI début décembre, écran noir pour France 24 depuis lundi, accusés de relayer les messages de l’ennemi terroriste... Mais la pression s’exerce aussi sur la presse locale. « Confronté à une recrudescence des attaques terroristes ces dernières semaines, le chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, s’est montré plus menaçant à l’encontre des voix critiques lors d’un déplacement à Kaya, dans le Centre-Nord, jeudi dernier, relève Le Monde Afrique. ''Tous ceux-là qui pensent qu’ils sont cachés, à l’intérieur ou à l’extérieur, qui continuent d’informer, de communiquer pour l’ennemi, ils vont le payer'', a prévenu le chef de l’État. » Double stratégie pour museler les médias… Le message est clair : « La junte, qui prône le tout sécuritaire pour tenter de ''reconquérir'' les vastes pans de territoire occupés par les groupes armés, durcit le ton et mise sur ses partisans pour occuper le champ médiatique. Sur les réseaux sociaux, constate encore Le Monde Afrique, plusieurs journalistes burkinabè ont fait l’objet d’insultes et de menaces à travers des messages et des vidéos relayées par certains activistes pro-junte. Ahmed Newton Barry, journaliste et ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, visé par plusieurs appels au meurtre, dénonce ''une stratégie double pour museler toute voix discordante et imposer le silence dans la guerre contre le terrorisme. Le gouvernement s’en prend aux médias internationaux'', poursuit-il, ''et il laisse le soin à ses partisans de traquer et de faire taire les critiques à l’intérieur''. » Résultat : « La peur s’instille chez les journalistes et les défenseurs des droits humains. Le pays, longtemps considéré comme l’une des réussites du continent africain en matière de liberté de la presse, a reculé de quatre places dans le classement de Reporters sans frontières en 2022, se plaçant 41e sur 180. » Boucs émissaires ? Le site d’information nigérien Mourya revient également sur la suspension de France 24 et plus globalement sur ce climat de tension. « Burkina Faso : les médias indépendants, nouveaux boucs émissaires du capitaine Traoré ! », titre Mourya. « La presse locale est également dans le collimateur de la junte militaire burkinabè, affirme le site nigérien proche du pouvoir de Niamey, qui lui impose une pensée unique, au risque de se voir porter la robe de traître de la patrie. Nos confrères burkinabè de la Radio Oméga ont décrié l’attitude répressive des autorités burkinabè à l’égard de tout discours qui ne cadre pas avec celui du chef. Faute de recouvrer l’intégrité du territoire, très chère aux burkinabè, la junte militaire a trouvé en ces médias de parfaits boucs émissaires, affirme encore Mourya, pour servir de diversion, au lieu de résoudre le problème du terrorisme au Faso. » Une enquête de Libération contestée par les autorités Autre illustration de cette tension : dans une enquête publiée avant-hier (lundi 27 mars), le quotidien français Libération a pu reconstituer les circonstances dans lesquelles a été filmée une vidéo montrant des enfants exécutés dans une caserne militaire, dans le nord du pays.  Et la réaction des autorités de Ouagadougou ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué publié in extenso par la presse burkinabé, notamment par le quotidien Aujourd’hui, le gouvernement se dit « sidéré de ces accusations extrêmement graves » : « sur la base d’interprétations orientées, de raisonnements approximatifs et de simulations douteuses, des journalistes de ce média accusent des militaires burkinabè de s’en être pris à des enfants dans une caserne militaire, affirme le communiqué. (…) Le minimum de prudence, poursuit-il, aurait recommandé de nuancer ces affirmations dans la mesure où certains groupes terroristes, dans un esprit de perfidie, utilisent l’uniforme des Forces armées nationales pour attaquer les populations civiles. » Et le communiqué conclut : « Le gouvernement condamne fermement ces manipulations déguisées en journalisme pour ternir l’image du pays des Hommes intègres. »
3/29/20233 minutes, 58 seconds
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À la Une: au Burkina, «une situation sécuritaire toujours alarmante»

Constat établi par Jeune Afrique : « Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, le 2 octobre 2022, il avait promis qu’il réglerait en trois mois ce que son prédécesseur n’avait pas réussi à régler en huit. Plus de six mois après, le capitaine Ibrahim Traoré, dit « IB », tombeur du lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, à qui il reprochait son manque de résultats sécuritaires, a su s’attirer la sympathie de nombreux Burkinabè, mais il n’est guère parvenu à améliorer une situation sécuritaire toujours alarmante. Dans plusieurs régions du pays, pointe le site panafricain, les attaques contre les forces armées et les civils n’ont pas diminué, voire ont augmenté. Pis, les groupes djihadistes imposent l’omerta dans les zones qu’ils occupent, en particulier dans les villes sous blocus comme Partiaga, Djibo ou encore Diapaga, où le mouvement des personnes et des biens est soumis à des restrictions. Selon nos sources, poursuit Jeune Afrique, près d’une quarantaine de localités subissent le joug des djihadistes, les privant de denrées alimentaires et de produits de première nécessité. Dans ces villes qui manquent de tout, le sentiment d’abandon par l’État enfle, occasionnant des manifestations hostiles à Traoré et à son régime. » Bref, résume Jeune Afrique, « plus le temps passe, plus les Burkinabè ont le sentiment que la promesse de reconquête du pays faite par Traoré et ses hommes est un leurre. Selon nos informations, seulement 35% du territoire serait sous le contrôle de l’État, contre environ 60 % lors de la chute du président Roch Marc Christian Kaboré, il y a plus d’un an. » La suspension de France 24 : « pas une surprise… » C’est dans ce contexte délicat que la junte au pouvoir a annoncé, lundi 27 mars, la suspension de la diffusion de France 24. Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou se dit partagé « entre éthique, nécessité sécuritaire et régulation de la liberté d’expression » : « dire que la suspension de France 24 au Burkina est une surprise serait mentir à l’opinion, constate d’abord le journal, car après celle de RFI, il y a quatre mois, et la mise en demeure de France 24, il y a à peine plus d’un mois, et au regard des relations polaires entre le Burkina et la France, on savait que tôt ou tard, cela adviendrait. Rupture du partenariat militaire avec à la clef le départ de l’opération Sabre, dénonciation des accords militaires d’avril 1961, départ de l’ambassadeur de France… les casus belli étaient tels qu’on sentait monter crescendo la mésentente. » Cela dit, affirme Aujourd’hui, « le motif de cette suspension tient debout, sur le plan purement éthique. Dans le Burkina actuel, tenaillé en plusieurs endroits par le terrorisme, faire un reportage, une interview en donnant la parole le 6 mars dernier à un Abou Obeida Youssef Al-Annabi, c’est permettre à un adversaire, un ennemi du Burkina de s’exprimer. On crédibilise l’intéressé. Imagine-t-on Ben Laden donner une interview à CNN ou à Fox News ? » Certes, reconnaît Aujourd’hui, « liberté d’expression d’accord, et on sait que France 24 fermé, c’est une fenêtre de cette liberté qui se bouche. Mais partout en période de guerre, affirme encore le quotidien burkinabé, on régule la liberté d’expression. » Toujours plus de migrants en mer au large de la Tunisie Enfin, à lire dans Le Monde Afrique ce reportage sur les naufrages de migrants qui se succèdent au large de la Tunisie. « ''À chaque fenêtre de beau temps, il y a des centaines de migrants en mer'', raconte un villageois près de Sfax, adossé à la devanture d’un café fermé pendant le ramadan. Deux jours plus tôt, alors qu’il pêchait, il a secouru une femme et sa fille à la dérive depuis 48 heures. ''Elles ont survécu grâce à une chambre à air'', précise-t-il. Avec l’été qui approche, période propice aux départs en raison d’une météo généralement plus clémente, le pêcheur redoute une augmentation des drames. (…) Ces derniers jours, les naufrages s’enchaînent, remarque Le Monde Afrique. Au moins cinq, d’après des chiffres officiels tunisiens, probablement plus, qui ont coûté la vie à une trentaine de migrants. Il est difficile de mesurer l’ampleur de ce phénomène d’exode. (…) À 186 kilomètres de là, l’île italienne de Lampedusa a enregistré près de 900 arrivées entre jeudi 23 et vendredi 24 mars, selon l’agence de presse italienne Ansa. Ce chiffre s’ajoute aux 12 134 migrants et réfugiés déjà débarqués du 1er janvier au 19 mars en Sicile à partir de la Tunisie, soit dix fois plus que lors de la période correspondante de 2022. »
3/28/20234 minutes, 29 seconds
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À la Une: les États-Unis font les yeux doux à l’Afrique

La vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a débuté dimanche 26 mars une tournée dans trois pays d’Afrique. Objectif, pointe Le Monde Afrique : « Promouvoir la vision positive portée par Washington, qui voit dans ce continent ''l'avenir du monde''. Le déplacement de Kamala Harris au Ghana, en Tanzanie et en Zambie est la dernière initiative en date prise pour renforcer les liens entre les États-Unis et le continent, en grande partie ignoré durant le mandat de l’ex-président républicain Donald Trump, et longtemps considéré par Washington davantage comme une région à problèmes que comme une terre d’opportunités. (…) Ce voyage s’inscrit également au sein de la stratégie de Washington visant à freiner la présence grandissante de Pékin et de Moscou sur ce continent riche en ressources. » Retour en force… « Ce premier déplacement de la numéro 2 de la Maison Blanche en Afrique est tout sauf anodin, commente Le Pays au Burkina Faso, quand on voit les efforts inlassables du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui multiplie les déplacements en Afrique où il était encore la semaine dernière, plus précisément en Éthiopie et au Niger pour parler, entre autres, de paix, de développement et de sécurité. Une position qui tranche (en effet) avec celle de l’ancien locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, remarque aussi Le Pays. Donald Trump qui n’a jamais caché son désintérêt pour un continent qu’il a toujours considéré comme un conglomérat de ''pays de merde''. » « Décidemment, l’Amérique ne lâche plus le continent ! », s’exclame pour sa part Aujourd’hui, toujours au Burkina Faso. « L’Amérique veut s’y ancrer davantage ou y revenir en force, vu que les autres puissances comme la Chine, l’Inde et surtout la Russie sont dans la même dynamique. La première puissance mondiale ne veut pas laisser le champ libre à ses challengers ! » Alors, « Kamala Harris s’est drapée dans son tailleur d’afro-optimiste pour son séjour africain. Fini la mise en exergue de la sinistrose sous les tropiques. Vive les embellies ! », constate Aujourd’hui. « Encourager l’Afrique qui avance avec un point spécial à la première présidente de la Tanzanie qui a fait cesser le musellement des partis politiques, ou revoir un pays où elle s’était rendue jeune, la Zambie, pour constater les progrès réalisés. Au Ghana, elle touchera du doigt aussi une démocratie ancrée, malgré une récession et une inflation qui menacent ce pays de cessation de paiement. » L’Afrique : une opportunité… « Finalement, relève Ledjely en Guinée, le grand intérêt que la Russie et la Chine manifestent à l’égard de l’Afrique a quelque chose de positif. À défaut d’offrir des alternatives suffisamment crédibles au continent noir, ces nouvelles convoitises peuvent tout au moins rehausser la côte de l’Afrique et déboucher sur une meilleure perception des Africains. C’est en tout cas ce qui se cache derrière toute la réflexion à laquelle sont soumis depuis des mois les stratèges de la politique africaine de la France. Et c’est surtout ce qui transparaît de la tournée africaine de Kamala Harris (…). Une tournée qui fait suite à d’autres déplacements de hauts responsables américains sur le continent. De toutes ces initiatives, il ressort en effet quelque chose de nouveau, relève le site d’information guinéen : l’Afrique, ce ne sont pas que les guerres, la famine, les épidémies et la misère. Tout le monde s’efforce subitement de voir en ce continent une opportunité incarnée par sa démographie, la jeunesse de sa population, et bien sûr ses immenses ressources. Mais qu’on ne s’y trompe pas pour autant, pointe encore Ledjely : entre les discours mielleux et la réalité sur le terrain, il y a toujours un gros fossé que les Africains doivent s’efforcer de combler avec du patriotisme, de la solidarité mutuelle, de la formation et le sens de la responsabilité. » Le pouvoir économique va-t-il aller vers l’est ? Enfin, à lire sur le site d’information Maliweb : ces propos d’un politologue sud-africain, Ian Liebenberg, recueillis par… l’agence de presse russe Sputnik. Pour lui, ces « visites à répétition de dirigeants occidentaux trahissent une peur de se voir dépasser par l’émergence de nouveaux partenaires ». À savoir la Chine, l’Inde et la Russie. « D’une manière générale, poursuit-il, les géants économiques eurasiens et orientaux se rapprochent en matière de coopération économique, ce qui pourrait à long terme bouleverser le système financier mondial, le pouvoir économique se déplaçant d’ouest en est. »
3/27/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: Bemba-Kamerhe, le retour

Remaniement ministériel en République démocratique du Congo marqué par deux retours des plus spectaculaires, celui de Jean-Pierre Bemba et celui de Vital Kamerhe. « Félix Tshisekedi réaménage le gouvernement, lance Radio Okapi : Bemba, Kamerhe […] intègrent l’exécutif national ». À l’instar de ses confrères, ce journal kinois se bornait ce matin à publier la liste du nouveau gouvernement congolais, annoncé dans la nuit. C’était aussi le cas du site Media Congo, qui illustrait ladite liste d’une photo d’archives sur laquelle Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe se serrent la main. « L'attente aura été très longue, énonce Media Congo […] Des leaders de l’union sacrée entrent en fonction à quelques mois des élections. » « Deux grosses surprises (que ces) entrées de Jean-Pierre Bemba et Vital Kamerhe », souligne le site congolais Politico CD, en précisant que ces deux leaders de la vie politique congolaises ont été respectivement nommés « vice-Premier ministre en charge de la Défense et vice-Premier ministre en charge de l’Économie ». De son côté, le site d’information Actualité CD, photo de l’intéressé à l’appui, souligne le « retour en grâce » du président du MLC Jean-Pierre Bemba, tout comme celui de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel l’an dernier étant également rappelé que Jean-Pierre Bemba a, lui, été acquitté il y a cinq ans par la Cour pénale internationale au terme d’une procédure qui lui a coûté dix ans sous les verrous. Actualité CD rappelle aussi que, depuis trois mois, ce remaniement était attendu « après la démission fin décembre de trois ministres membres du parti de l'homme d'affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir ». Les 26 pro-Gbagbo libres En Côte d’Ivoire, la libération des 26 militants pro-Gbagbo est à la Une des quotidiens Le temps, La Voie, Le Quotidien d’Abidjan, La Nouvelle Alliance, tous proches de l’ex-président Laurent Gbagbo. « Ce dossier avait commencé […] à alourdir et pourrir le climat politique », énonce Soir Info. Selon ce quotidien indépendant ivoirien, la levée de l’emprisonnement ferme au profit d’une condamnation avec sursis par les juges de la Cour d’appel au profit des 26 condamnés en première instance « pourrait, vraisemblablement, être la résultante des pressions conjuguées, tant en Côte d’Ivoire qu’au plan international […] Les partisans de Gbagbo ne retourneront plus en prison ».  En fait de « pression », Soir Info cite l’intervention du sénateur communiste français, Pierre Laurent, qui relevaient des « dérives » inquiétantes en Côte d’Ivoire, et qui « a dénoncé une violation de la liberté d’expression en Côte d’Ivoire », pointe Soir Info. L’Afrique pas gay En Ouganda, la loi, adoptée cette semaine par le Parlement, aggravant la répression de l’homosexualité, est à présent entre les mains du président Museveni. Va-t-il ou non la rejeter ? En Afrique, en tout cas, la répression de l’homosexualité est répandue. C’est ce que souligne, en France, le quotidien Le Figaro. « En Afrique, l’homosexualité est volontiers perçue comme une "tare importée"» aux antipodes des valeurs africaines, un acte "non africain" », énonce ce journal. Et donc la question de l’interdiction de l’homosexualité « n’est pas une spécificité ougandaise. Elle est commune en Afrique. Sur les 69 pays qui, en 2021, criminalisaient les relations gays, près d’un tiers étaient situés sur le continent ». Ce quotidien note qu’en Tanzanie, l’homosexualité est traitée « comme un crime puni d’une peine minimale de 30 ans », rappelle ce quotidien. Le Nigeria « dispose, lui aussi, d’une législation extrêmement sévère qui est rarement contestée ». Le Figaro remarque enfin que la Russie « l’a bien compris. Vladimir Poutine, ne manque jamais de se poser en protecteur des valeurs familiales traditionnelles. Sur les réseaux sociaux, les messages prorusses soulignent le soutien de Moscou dans la lutte contre "les dérives gay" ».
3/24/20234 minutes, 7 seconds
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À la Une: la stratégie de la tension au Sénégal…

Le bras de fer se poursuit au pays de la Téranga entre le pouvoir et l’opposition, à moins d’un an maintenant de l’élection présidentielle. D’un côté, un président qui continue d’entretenir le flou sur sa candidature à un 3e mandat, alors que la constitution ne le permet pas… De l’autre, un opposant qui se dit persécuté par le régime, qui affirme que sa vie est menacée… Hier, Ousmane Sonko est apparu devant les caméras sur son lit d’hôpital. « Quatre jours après sa comparution houleuse devant la justice et son face-à-face avec les forces de l’ordre, jeudi dernier, l’accusé accuse, relateLe Monde Afrique. "Il ne s’agit ni plus ni moins que d’une énième tentative d’assassinat… d’assassinat sinon d’attentat contre mon intégrité physique", dénonce-t-il. » Ousmane Sonko accuse donc le pouvoir de l’avoir empoisonné. Toutefois, relève Jeune Afrique , « aucun élément médical tangible ne corrobore, jusqu’ici, cette thèse. Des prélèvements ont d’ores et déjà été effectués et d’autres doivent encore l’être, affirme l’un des proches de l’opposant, tout en précisant que lorsqu’il a pu rendre visite au président de Pastef, à la clinique, celui-ci semblait tenir des propos parfois "incohérents". Pour l’heure, précise encore Jeune Afrique, ni sa famille ni le médecin traitant d’Ousmane Sonko n’ont fait la moindre déclaration de nature à valider la thèse d’un gaz létal, et aucun résultat d’analyse n’a été divulgué. » Ambiance délétère… Il n’empêche, « pouvoir et opposition sont sur la défensive », pointe le site d’information Seneweb : Seneweb qui rapporte les propos de Serigne Mbacké Faye, responsable politique APR et membre de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar. « Cette déclaration n'est rien d’autre qu’une diversion pour échapper à la justice. Qu'il ait le courage de sortir et d'apporter ses preuves au lieu de manipuler les Sénégalais de cette manière. (…) Dans le camp d'en face, poursuit Seneweb, le député Serigne Cheikh Thioro Mbacké estime que "la résistance reste le seul moyen pour libérer le peuple de la dictature de Macky Sall". » Une ambiance délétère donc, relève le quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso : « on est à moins d’une année de cette échéance cruciale de la présidentielle et le pays de la Téranga vit déjà des moments difficiles liés à cette élection, tout est encore possible, y compris un "Sénégalais je vous ai compris !" que pourrait dire Macky Sall. Ce qui ferait retomber cette atmosphère à couper au couteau. L’opposition aussi gagnerait à ne pas trop tirer sur la surenchère, pointe encore Aujourd’hui, surtout un Ousmane Sonko, revêtu du boubou de la victime idéale qui souffle souvent sur les braises, il faudrait aussi qu’il sache raison garder et calmer ses partisans. À tirer à hue et à dia, on récolte des morceaux. » Libération d’Oliver Dubois : le Niger en pointe À la Une également les suites de la libération d’Olivier Dubois… L’ex-otage français est arrivé hier à Paris. Il est notre invité ce matin sur RFI. À Niamey, le quotidien Mourya La Voix du Niger se félicite de cette libération et du rôle décisif joué par les autorités du pays : « le Niger, écrit-il, émerge du Sahel trouble et convulsif pour exprimer une image de marque et donc de prestige international. » En effet, souligne WakatSéra à Ouagadougou, « les autorités nigériennes, notamment le président Mohamed Bazoum, ont bien tiré leur épingle du jeu. (…) Le récent séjour du secrétaire d’État américain Anthony Blinken, qui était l’hôte des Nigériens quatre jours avant la libération de son compatriote Jeffery Woodke, ce récent séjour n’a probablement pas été un fait du hasard ! Visiblement la machine de libération des deux otages était déjà en marche et l’issue proche. En tout cas, conclut WakatSéra, le Niger, la France et les États-Unis ont été des partenaires solides dans cette double libération dans laquelle le président Mohamed Bazoum confirme l’étoffe prépondérante qu’il prend dans la résolution des conflits, la lutte contre le terrorisme et la paix en Afrique. »
3/22/20233 minutes, 47 seconds
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À la Une: Olivier Dubois, les dessous d’une libération…

Au-delà de la joie, au-delà du soulagement immense pour le journaliste français, sa famille et son entourage, la presse se penche ce matin sur les conditions de cette libération qui a finalement surpris tout le monde hier. « Pour l’heure, relève Le Monde Afrique, cela reste flou. Mais selon plusieurs sources sécuritaires et diplomatiques, le président nigérien Mohamed Bazoum – qui est en ce moment en visite au Togo – s’est "personnellement impliqué dans sa libération". D’autres canaux de négociation avaient aussi été ouverts, notamment à travers le Haut Conseil islamique malien, une association regroupant des associations et des leaders musulmans. » Le Niger à la manœuvre Olivier Dubois avait été enlevé le 8 avril 2021 à Gao, dans le nord du Mali. Jeune Afrique raconte : les services maliens, « après avoir un temps collaboré avec leurs homologues français, se montrent de moins en moins impliqués sur le dossier ». La rupture totale des relations entre Paris et Bamako début 2022 expliquant cela. Et c’est donc en effet le Niger qui part à la manœuvre : « "les Nigériens ont prouvé leur efficacité dans ces affaires d’otages par le passé. Nous avons donc demandé leur appui", indique une source élyséenne, citée par Jeune Afrique. Lors de leur différents entretiens, Emmanuel Macron et Mohamed Bazoum évoquent régulièrement le sujet. À Niamey, le président nigérien confie le cas du journaliste français à ses services de renseignement dirigés par l’un de ses proches, Rabiou Daddy Gaoh, alias "Jet Lee".» Accélération ces derniers mois… Durant les premiers mois, aucune avancée concrète n’est enregistrée, relève Jeune Afrique. Il faut attendre la mi-2022 pour voir la filière nigérienne obtenir des résultats encourageants. Le 29 août, les services de renseignement nigériens obtiennent du GSIM la libération d’une autre otage, la religieuse américaine Suellen Tennyson, enlevée dans le nord du Burkina Faso début avril. Certains y voient alors un signe prometteur pour Dubois, qui montre que les services nigériens ont bien des canaux de discussions fructueux avec le groupe qui le détient. Dans les mois qui suivent, les discussions s’accélèrent. (…) Selon une source bien introduite à Niamey, un officier nigérien aurait notamment joué les intermédiaires dans le dossier Dubois, précise encore Jeune Afrique : le général touareg Mahamadou Abou Tarka, qui dirige la Haute autorité à la consolidation de la paix. Au cœur du dispositif sécuritaire mis en place par Bazoum, l’homme a des contacts réguliers avec plusieurs groupes armés du nord du Mali. Début mars, les services de renseignement français, en contact permanent avec leurs homologues nigériens, expliquent à la famille d’Olivier Dubois que les discussions évoluent positivement. Une rançon ? Ce 20 mars, elles ont finalement abouti. Après 711 jours de détention dans le désert malien, soupire Jeune Afrique, notre confrère est récupéré dans la matinée à la frontière entre le Mali et le Niger par une équipe des services nigériens, avec l’appui logistique de militaires français. Reste un mystère, comme toujours dans la prise d’otages : la nature des contreparties obtenues par ses ravisseurs en échange de sa libération.  En effet, pointe L’Observateur Paalga au Burkina Faso, « ce n’est certainement pas pour les beaux yeux bleus d’Emmanuel Macron ou la belle chevelure lisse de Mohamed Bazoum ou encore moins en raison de l’approche du jeûne musulman que les ravisseurs ont libéré Olivier Dubois. Quand bien même, selon le discours officiel, la France ne paie pas de rançon contre une quelconque libération, on ne peut s’empêcher de penser à un versement d’argent, tant la prise d’otages a toujours été l’une des principales sources de financement des groupes terroristes. » « Vers un armistice des braves ? » Au-delà de la question d’une éventuelle rançon, le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou s’interroge : « quand des terroristes libèrent un prisonnier français, de surcroit un homme de médias, surtout si ce groupe est le GSIM, il y a bien des raisons à cette mansuétude. Le GSIM est-il en posture d’une main tendue au Sahel ? On a vu un Iyad Ag Ghali, son patron, recevoir l’allégeance de groupes terroristes, discuter avec des envoyés de la CMA et du GATIA… ». Alors « va-t-on vers un armistice des braves ? », s’interroge encore Aujourd’hui. « Pourquoi les hommes de Iyad Ag Ghali ont-ils finalement libéré Olivier Dubois ? Le GSIM est-il disposé à dialoguer avec le Mali, le Niger et le Burkina, lui qui sévit dans ces 3 pays et qui est en butte avec les hommes de l’EIGS d’Al-Sahraoui ? »
3/21/20234 minutes, 21 seconds
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À la Une: crispation au Sénégal…

  « Décidément les dieux ne sont pas avec le président de la République, s’exclame WalfQuotidien. À moins d’une année de la fin de son deuxième et dernier mandat ou de son premier quinquennat, c’est selon, Macky Sall fait face à la multiplication des fronts. Confronté à une forte contestation sur sa 3e candidature, aux manifestations violentes liées à l’affaire de l’opposant Ousmane Sonko qui ont fait deux morts jeudi dernier, voilà qu’il doit faire face à un nouveau front ouvert par les enseignants », en grève partir de ce lundi, ainsi que par les fonctionnaires des impôts. « À cela, poursuit WalfQuotidien, il faut ajouter la cherté du coût de la vie malgré la baisse décrétée par le gouvernement sur le loyer et les denrées alimentaires. L’inflation moyenne a atteint 9,7 %, son plus haut niveau depuis plusieurs décennies. La jonction des fronts et des mécontentements risque d’être un cocktail explosif, estime le quotidien sénégalais, une véritable bombe à retardement difficile à désamorcer. Car la marge de manœuvre du chef de l’État est limitée. La manne pétrolière et gazière qui est supposée faire du Sénégal un Qatar bis n’est prévue qu’en fin d’année. L’incertitude sur sa 3e candidature le fragilise. Même dans son propre camp, ceux qui n’espèrent plus ni poste ni argent vont bientôt commencer à donner de la voix. » Renouer les fils du dialogue ! Conséquence, les appels à la raison se multiplient dans la presse sénégalaise : ainsi, note Le Soleil, « le militant des droits de l’homme et expert indépendant des Nations unies, Alioune Tine, appelle Macky Sall, à entretenir le dialogue "avec tout le monde", pour mettre fin aux tensions politiques. "Notre président a un grand leadership en Afrique. Il faut le reconnaître. Il a aussi un leadership mondial. Il a un bilan élogieux. Il n’a qu’à appeler tout le monde et à discuter avec tout le monde", affirme Alioune Tine. "Le Sénégal est […] un miroir dans lequel se regarde toute l’Afrique. Il me semble que les aînés nous ont légué ce miroir. Il ne faut pas qu’il se brise entre nos mains. Il faut que les politiciens, toutes tendances confondues, se réunissent", insiste Alioune Tine. » Même appel au dialogue dans cette tribune publiée par le quotidien 24 Heures : « aujourd’hui, tout vacille et l’inquiétude nous gagne. Nous sommes tétanisés à l’idée des mois qui nous séparent de la Présidentielle, mois au cours desquels le "Mortel Kombat" que se livrent deux hommes pourrait connaître son apogée. Nous sommes agacés par les concerts de casseroles, les manifestations à tout bout de champ et pour tout prétexte, la vue de tous ces hommes en tenue à chaque coin de rue, les nombreuses arrestations… Que l’opposition s’oppose, que l’État de Droit s’affirme, qu’il veille à rester debout, sans excès de part et d’autre. Et nous dans tout cela ? Nous sommes en train de perdre cette paix à laquelle nous sommes tant attachés. Nous sommes spectateurs-otages d’un combat que se livrent deux hommes qui semblent mettre en avant leurs ambitions personnelles au détriment de l’intérêt national. (…) Alors, lance 24 Heures, pourquoi pas des retrouvailles autour d’une table entre Macky Sall et Ousmane Sonko pour s’entendre sur ce qui est possible ou non, sur ce qui est faisable ou non ? Marchons tranquillement vers des élections apaisées, redevenons la démocratie sereine et tant enviée que nous avons toujours été. Redevenons le pays du bon vivre. » Assumer ! Enfin, le quotidien Le Pays au Burkina Faso renvoie Macky Sall et Ousmane Sonko dos à dos… « Au vu des cas de l’ex-maire de Dakar, Khalifa Sall, et de Karim Wade, qui sont autant de poids lourds de l’opposition écartés de la course au fauteuil présidentiel dans les conditions que l’on sait, il est difficile de donner le bon Dieu sans confession au régime de Macky Sall. Surtout que le chef de l’État sénégalais continue de garder le mystère sur ses intentions de troisième mandat qu’on lui prête. Mais Ousmane Sonko doit aussi s’assumer, s’exclame Le Pays. Car, il est un peu trop facile de se mettre en délicatesse avec la loi, et de crier chaque fois à la cabale politique parce qu’on est un opposant ambitieux. Autrement dit, la casquette d’opposant ne doit pas être un parapluie pour se prémunir contre des poursuites judiciaires. (…) Qu’il assume donc ses actes en laissant la Justice faire son travail. D’autant que s’il n’a rien à se reprocher, en plus d’être blanchi, il en sortira plutôt grandi. Par contre, cette propension frénétique à ameuter la rue à la moindre convocation pourrait le desservir en laissant croire à une volonté déguisée de se soustraire à la Justice. »
3/20/20233 minutes, 57 seconds
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À la Une: plaies, bosses et bagarres à Dakar

Le procès d’Ousmane Sonko, jeudi 16 mars à Dakar, la capitale, a été marqué par de violents affrontements entre forces de l'ordre et jeunes Sénégalais, alors que le principal opposant au président Macky Sall comparaissait devant un tribunal pour répondre de diffamation contre le ministre du Tourisme. Ambiance sous haute tension pour cette audience qui a tourné au pugilat, effet tache d’huile dans les rues de Dakar… Pour les soutiens d’Ousmane Sonko, pas de doute : c’est un complot judiciaire qui vise à éliminer leur champion des élections de l’an prochain au Sénégal. Scène d’émeute à la Une du quotidien sénégalais 24 Heures. Masque sur le nez ou à visage découvert, trois manifestants lancent des projectiles dans un chaos de rues jonchées de mobilier urbain renversé. « Des affrontements partout, Dakar en feu et flamme ! », lance 24 Heures. En pages intérieures, ce journal, quartier par quartier, décrit les scènes de pillages qui ont émaillé la journée de jeudi dans la capitale. « Le Sénégal est en effervescence politique permanente et reste dans un tournant décisif quant à sa stabilité légendaire par rapport aux autres pays du continent africain en général et au niveau de l’Afrique occidentale en particulier », s’effare ce journal dakarois. Attention, prévient 24 Heures, « la cohésion sociale de notre cher pays (…) pourrait en prendre un sacré coup avec des événements (…) aux conséquences inestimables en termes de dégâts tant les soubresauts pré-électoraux (…) font rage », s’alarme-t-il. Ambiance malsaine au Sénégal Au Burkina Faso, le quotidien Wakat Sera n’écrit guère autre chose, en annonçant que « la cocotte-minute va exploser, mais quand ? » se demande ce journal ouagalais. Et Wakat Sera de dénoncer « ce sport malsain de plus en pratiqué par tous les dirigeants africains pour mettre hors-jeu leurs rivaux politiques. L’instrumentalisation de l’appareil judiciaire est devenue une puissante arme de destruction de l’opposition. Difficile d’imaginer le contraire dans ce feuilleton politico-judiciaire qui agite, et secouera certainement le Sénégal pendant encore une bonne année. Une démocratie hautement inflammable ! », soupire donc Wakat Sera. Bravade militante anti-Gbagbo Regain de tension politique également en Côte d’Ivoire, avec le ton qui est encore monté d’un cran entre le pouvoir et le PPA-CI. Après le controversé envoi en prison, la semaine dernière, de 26 militants du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, un menaçant rassemblement nocturne par un groupe de jeunes se réclamant du RHDP, le parti d’Alassane Ouattara, devant le domicile de l’ancienne députée Marie-Odette Lorougnon, est à l’origine de ce regain de tension. C’est mercredi soir que des jeunes se réclamant du parti au pouvoir se sont regroupés devant sa résidence, pour protester contre de récents propos qu'elle a tenus en meeting, et pour menacer de représailles cette dirigeante du parti de Laurent Gbagbo. « Le PPA-CI hausse le ton », lance en Une le journal Le Temps. Proche de ce parti, ce quotidien rapporte les propos de son porte-parole qui, lors d’une conférence de presse, a rappelé que le leader des jeunes ayant manifesté devant le domicile de Marie-Odette Lorougnon avaient agi de même, il y a trois ans, au domicile de l’ex-président Bédié. Justin Katinan Koné a dénoncé « un plan du pouvoir et du RHDP » passant par le « bras séculier » de l’appareil judiciaire, mais aussi par « des groupes de personnes qui présentent toutes les caractéristiques d’une milice au service du pouvoir », rapporte Le Temps. Journal dans lequel Marie-Odette Lorougnon signale qu’elle a porté plainte pour « menace de mort, violation de domicile et incitation à la haine » notamment. Qui est garçon à Abidjan ? « Koné Katinan et le PPA-CI dénoncent ''un plan du pouvoir et du RHDP'' », lance en Une le quotidien Dernière Heure Monde. Ce quotidien proche du PDCI-RDA de l’ex-président Bédié y évoque également « l’instrumentalisation de l’appareil judiciaire par le pouvoir RHDP ». De son côté, le quotidien indépendant Soir Info souligne l’indignation du porte-parole du PPA-CI, du fait de « ces actes des militants du parti au pouvoir, regrettant que ceux-ci jouissent d’une totale impunité. Justin Katinan Koné a mis en garde contre tout ce qui arriverait à Marie-Odette Lorougnon et aux autres membres du parti », rapporte Soir Info.
3/17/20234 minutes, 18 seconds
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À la Une: l’opposition donne de la voix au Sénégal

« Des manifs à Mbacke, Saint-Louis, Ziguinchor, Bignona, Podor, Thiès, ou encore Dakar : le Sénégal au rythme de Yewwi », s’exclame WalfQuotidien en première page. La coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi dénonce ce qu’elle qualifie « d’instrumentalisation de la justice » et a lancé mercredi 15 mars une série de mobilisations, alors que le procès pour diffamation de l’opposant Ousmane Sonko doit s’ouvrir ce jeudi. « La capitale s’embrase », constate encore WalfQuotidien. « Contrairement aux autres départements où les manifestants ont dénoncé dans le calme les dérives du régime, Dakar a été le théâtre de violents affrontements. » « Les forces de l’ordre ont tiré des grenades lacrymogènes sur le maire de la ville et sur des députés qui tentaient de se rendre chez Ousmane Sonko, bloqué chez lui par les policiers dans un contexte de tensions politiques croissantes », relève le site d’information Seneplus. « Le calme est revenu en début de soirée », mais « la journée d’aujourd’hui risque d’être plus chaude, pointe WalfQuotidien, avec l’audience de Sonko au tribunal. » Sonko joue son avenir politique En effet, précise Le Monde Afrique, « ce 16 mars, le candidat à la présidentielle de 2024 joue son avenir politique. Il est attendu devant le tribunal correctionnel de Dakar dans un procès pour diffamation intenté par Mame Mbaye Niang, le ministre du Tourisme, qu’il a accusé de détournement de fonds. L’audience s’est ouverte une première fois il y a un mois avant d’être reportée. Déjà, Dakar avait été le théâtre d’une forte mobilisation et d’une vive tension. L’opposant avait été ramené chez lui par des policiers qui avaient brisé la vitre de sa voiture, une scène diffusée en direct sur les réseaux sociaux. » Finalement, commente Le Monde Afrique, « du pouvoir du président Macky Sall ou de l’opposant Ousmane Sonko, on ne sait qui avait le plus de craintes ces dernières heures à Dakar. (…) Les deux camps sont à cran. Chacun se prépare à débuter un face-à-face décisif en vue de la présidentielle prévue dans moins d’un an, le 25 février 2024. » D’autant qu’une « autre affaire pèse sur Ousmane Sonko, rappelle Le Monde Afrique. Il est accusé de 'viols et menaces de mort' par Adji Sarr, l’employée du salon de massage Sweet Beauty qu’il avait l’habitude de fréquenter pour ses maux de dos. S’il est condamné à plus de trois mois d’emprisonnement ferme ou à plus de six mois avec sursis dans l’un de ces dossiers, le code électoral prévoit l’inéligibilité. Ousmane Sonko sera alors définitivement écarté de la course à la présidentielle. » « Un TNT socio-politique » ? « Que nous réserve la journée d’aujourd’hui à Dakar ? », s’inquiète L’Observateur Paalga au Burkina Faso. « Comme toutes les fois où Ousmane Sonko et les autres ténors de l’opposition sont convoqués par la justice sénégalaise, la rue s’en mêle et ça dégénère en actes de violence. (…) D’un côté donc, le président en exercice, qu’on accuse de vouloir jouer indûment les prolongations (en le suspectant de vouloir briguer un troisième mandat), et de l’autre, des opposants, notamment Ousmane Sonko, qui pourrait voir ses ambitions hypothéquées si d’aventure, il était condamné. Et c’est tout l’enjeu de cette journée classée rouge à Dakar. » « Tous les ingrédients d’un TNT sociopolitique sont réunis », renchérit Aujourd’hui, toujours à Ouaga. « Que se passera-t-il aujourd’hui ? », s’interroge le journal. « Sonko ira-t-il tranquillement au Tribunal et retournera-t-il pareillement chez lui ? Ou bien, assistera-t-on à un bis repetita du 16 février dernier ? Sera-t-on épargné des jets de gaz lacrymogènes et des courses poursuites police-manifestants ? Surtout évitera-t-on les évènements malheureux de mars 2021 au cours desquels il y avait eu des émeutes et des morts ? » Rendre le pays « ingouvernable » ? En effet, pointe Jeune Afrique, « à moins d’un an de la présidentielle, le spectre des tensions de mars 2021 est ainsi ravivé. À l’époque, la convocation du leader du Pastef dans le cadre de l’affaire Adji Sarr avait déclenché de violentes manifestations. Réprimées par les forces de l’ordre, elles avaient fait quatorze morts et ébranlé le pouvoir du chef de l’État sénégalais. » Pour sa part, relève encore Jeune Afrique, « dans un récent communiqué, l’APR (Alliance pour la République), le parti présidentiel, a dénoncé une 'volonté [de l’opposition] de rendre [le] pays ingouvernable, d’attaquer sa stabilité pour créer, au travers d’émeutes organisées et de guérillas coordonnées, une insurrection générale planifiée pouvant mener à une guerre civile'. L’APR qui a aussi invité les militants de la coalition au pouvoir 'à la mobilisation pour faire face aux tentatives de troubles annoncées qui sont tout simplement, dit-il, inacceptables'. »
3/16/20234 minutes, 26 seconds
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À la Une: Freddy, illustration du dérèglement climatique…

Le cyclone Freddy a traversé tout l’océan Indien durant ces derniers 35 jours pour s’abattre sur Madagascar et ensuite sur le Mozambique et le Malawi. Et ça n’est peut-être pas terminé. C’est ce que souligne Le Monde Afrique : « La trajectoire du phénomène, que les météorologues ont vite qualifié de "monstre" dans les jours qui ont suivi sa formation en mer de Timor, le 6 février, demeure incertaine. Freddy pourrait s’éteindre sur les terres ou s’aventurer pour la troisième fois dans le canal du Mozambique. Une nouvelle intensification du cyclone, favorisée par la traversée des eaux chaudes océaniques, n’est toutefois pas une hypothèse privilégiée. Quoi qu’il en soit, Freddy a très certainement décroché le titre de cyclone le plus long jamais observé, le précédent record étant détenu par John, en 1994, dans l’océan Pacifique (31 jours). Plus d’une centaine de morts ont jusqu’à présent été dénombrés, pointe encore Le Monde Afrique. Selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, Freddy a aussi pulvérisé les records de puissance en générant autant d’énergie qu’une saison moyenne d’ouragans dans l’Atlantique nord. Le bilan dans les deux principaux pays traversés est d’ores et déjà considérable. À Madagascar, près de 200 000 personnes ont été touchées et 72 000 déplacées. » Le réchauffement : un problème pour tout le continent À des milliers de kilomètres de là, au Burkina Faso, le quotidien Aujourd’hui s’inquiète : « L’Afrique australe, c’est loin, mais le dérèglement climatique est devenu un problème continental. Si l’Afrique pollue moins mais trinque plus, si cette Afrique est toujours roulée dans des promesses non tenues lors des COP, elle doit se convaincre qu’il y a quelque-chose à faire pour réduire le réchauffement de la planète. C’est vrai que Freddy, c’est une catastrophe naturelle, s’exclame le quotidien burkinabè, mais amplifiée par le phénomène climat. On annonce par exemple le retour du phénomène El Niño cette année où une vague de chaleur est prévue. En ce mois de mars déjà des pays tels le Burkina, le Niger, le Tchad, le Mali connaissent une chaleur de plomb, pointe encore Aujourd’hui. Qu’en sera-t-il au mois d’avril, mois de chaleur par excellence ? […] Le récent One Forest Summit qui s’est tenu à Libreville début mars a d’ailleurs rappelé le caractère vital de la préservation du Bassin du Congo, des forêts de l’Afrique centrale et de l’Amazonie, véritables poumons du monde. » Et le quotidien ouagalais de conclure : « L’homme en voulant se rendre maître et possesseur de la Nature, l’a détruite, et cette nature regimbe et lui revient à la figure. Faisons gaffe ! » Mali : tensions au nord Au Mali, à présent : faut-il craindre le retour de la guerre entre Bamako et les ex-rebelles du Nord ? « Voilà des mois que le ton monte, constate Jeune Afrique. Par communiqués interposés, la relation historiquement fragile entre le gouvernement malien et les mouvements signataires de l’accord de paix dit "d’Alger", s’est considérablement délitée. Le divorce est-il inévitable ? » Le site d’information panafricain a interrogé Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole de la principale coalition de mouvements signataires. « Depuis 2015, nous n’avons jamais connu un tel point de rupture, affirme-t-il. La situation est périlleuse et la moindre étincelle peut faire dégénérer les choses. Mais je ne veux pas encore parler de rupture politique, nous souhaitons laisser une chance à la médiation algérienne. » À la question de Jeune Afrique : « En cas d’échec, la reprise d’un conflit armé est-elle envisageable ? », Mohamed Elmaouloud Ramadane répond : « Nous ne le souhaitons pas. Mais c’est envisageable, car c’est l’accord qui garantit la non-belligérance. Si cet accord n’existe plus, il n’y a plus de confiance et plus de cessez-le-feu. Mais je le répète : nous ne souhaitons pas en arriver à ce stade, nous voulons dialoguer. » Est de la RDC : l’ONU aveugle et sourde ? Enfin, constat amer pour Le Nouvel Observateur à Kinshasa : « Toujours pas de condamnation ferme du Rwanda », titre le bi-hebdomadaire congolais. « Après la mission d’une équipe du Conseil de sécurité des Nations Unies à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ville de plus en plus sous la menace des rebelles du M23, les Congolais se demandent à quoi a servi cette énième promenade de santé. » En effet, déplore Le Nouvel Observateur, « cet important organe des Nations Unies s’est abstenu de condamner ouvertement le Rwanda pour son soutien avéré aux terroristes du M23. La position de la communauté internationale dans cette guerre, qui oppose la RDC et le Rwanda par le M23 interposé, conforte le président rwandais dans ses velléités hégémoniques. »
3/14/20234 minutes, 16 seconds
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À la Une: les élections au Mali, un horizon lointain…

Le référendum sur la nouvelle Constitution, initialement prévu le 19 mars, a donc été repoussé à une date ultérieure, vendredi dernier, par les autorités militaires. Du coup, qu’en est-il du calendrier électoral ? Est-ce que les élections prévues en février 2024 vont avoir lieu ? La presse malienne et au-delà s’interroge ce matin. Ainsi pour Maliweb, « l’annonce du report du référendum du 19 mars à une date sine die soulève de nouveaux doutes sur la volonté des autorités de transition à respecter le chronogramme électoral pouvant permettre le retour à l’ordre constitutionnel ». Et Maliweb de s’interroger : « La confiance est-elle rompue entre le colonel Assimi Goïta et le Cadre d’échange des partis et des regroupements politiques ? » En effet, cette alliance qui revendique 51 partis politiques et 18 associations, affirme regretter la décision du gouvernement : « Ce report cache les velléités de prorogation de la transition et risque d’accentuer le discrédit sur le Mali et d’exposer le pays à de probables nouvelles sanctions, affirme le cadre. » C’est pourquoi, précise Maliweb, « le cadre propose de surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur président de la République qui sera élu à la fin de la transition. » Retards, lenteurs et manque de financement… Le Sursaut, autre publication à Bamako, expose pour sa part les raisons de ce report : « L’Autorité Indépendante de Gestion des élections, l’AIGE, chargée d’organiser les scrutins, connait un sérieux retard dans la mise en place de ses démembrements. Aussi, la cadence de tortue imprimée dans l’enrôlement des citoyens pour l’actualisation des cartes biométriques et les divisions autour du projet de nouvelle Constitution ont infléchi la position du Gouvernement sur la tenue du référendum. En outre, pointe encore Le Sursaut, ce qui semble être la véritable cause de ce léger report du scrutin référendaire relève du manque de ressources nécessaires pour organiser toutes les élections énumérées dans le chronogramme présenté devant la Cédéao. » Les militaires vont-ils s’arcbouter au pouvoir ? « Mali : peur sur les élections ! », s’exclame le site d’information WakatSéra au Burkina Faso. « Les élections prévues pour février 2024, afin de revenir à un pouvoir civil après deux putschs militaires en moins d’un an, se tiendront-elles à bonne date ? Oui, à en croire les déclarations de la junte militaire. Non, si l’on s’en tient à la réalité sur le terrain. » « À qui profite réellement ce report ? », s’interroge de son côté Le Pays, toujours à Ouaga, « quand on sait que la Cédéao va sans doute ressortir le sabre dès qu’elle se rendra compte des velléités de pérennisation au pouvoir du régime de transition. […] Assimi Goïta et les siens, […] gênés aux entournures puisqu’ils n’ont manifestement pas pu stopper les attaques terroristes, devront avoir la sagesse de ne pas s’arcbouter au pouvoir, affirme Le Pays, sous peine de voir les choses partir davantage en vrille […]. Reporter le scrutin référendaire pour justifier plus tard le report des élections pourrait se révéler être un couteau à double tranchant entre les mains des hommes forts de Bamako, et on espère, conclut le quotidien ouagalais, qu’ils auront assez de lucidité pour ne pas galvauder cet immense capital de sympathie dont ils jouissent auprès de nombreux Maliens, en quittant les choses avant que les choses ne les quittent. » RDC : « le contrat du siècle », l’arnaque du siècle ? La RDC à présent : à lire dans Jeune Afrique cette infographie sur ce qui avait été appelé « le contrat du siècle » avec la Chine… « Du cobalt et du cuivre en échange d’investissements dans les infrastructures. Quinze ans après la signature de l’accord entre la RDC et des entreprises minières chinoises, la promesse n’a pas été tenue », pointe Jeune Afrique. « Les autorités congolaises se sont-elles fait berner lors des négociations initiales ? Qui a profité des bénéfices engrangés ? Y a-t-il eu des tentatives de détournement ? Pour les Congolais, le constat est amer, relève le site panafricain. Les infrastructures promises par la partie chinoise en échange de l’exploitation du cobalt et du cuivre congolais sont inexistantes, ou presque. Jules Alingete, le patron de l’Inspection générale des finances, parle même de "colonisation économique". » Dans un rapport sans concession que Jeune Afrique a donc décrypté en infographies (tableaux et chiffres à l’appui) l’instance qu’il dirige réclame vingt milliards de dollars à la partie chinoise.
3/13/20234 minutes, 9 seconds
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À la Une: la case prison pour des militants pro-Gbagbo

Verdict, en Côte d’Ivoire, au procès des militants du PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, tous condamnés à deux ans de prison pour trouble à l’ordre public, sauf un. 26 des 27 prévenus ont en effet écopé de 24 mois de prison ferme. Le 24 février dernier, au palais de justice d’Abidjan, ils avaient accompagné Damana Pickass, secrétaire général du parti de Laurent Gbagbo, convoqué ce jour-là dans une affaire présumée de terrorisme. ► À lire aussi à la Une de la revue de la presse Afrique: La case prison pour des militants pro-Gbagbo La condamnation des 26 militants du PPA-CI est ce matin à la Une des quotidiens Le Temps et La Voie originale, mais aussi L’Inter, Soir Info, ou encore Dernière heure Monde. Pourquoi ces condamnations infligées aux 26 prévenus ? Proche de Laurent Gbagbo, le quotidien Le Temps dénonce un « procès injuste ».  Le quotidien indépendant Soir Info précise qu’« à en croire le procureur, « la marche, les attroupements et d’autres actes posés par eux ont été susceptibles de défier les institutions de l’État ». Ce journal signale que certains « accusés » ont affirmé s’être trouvé « dans la zone (…) par pur hasard » lorsqu’ils ont été appréhendés par la police. À la barre, une prévenue citée par Soir Info a témoigné qu’un policier lui aurait dit : « Toi tu es une femme, au lieu de rester à la maison pour cuisiner, c’est la politique que tu veux faire. » Son confrère L’Inter signale qu’au prononcé du verdict, « des femmes ont fondu en larmes dans la salle, en dehors, dans la cour du Palais de justice et à la sortie du tribunal » et que « certaines ont lâché qu’elles ne (croyaient) plus en la réconciliation nationale ». Mais ce quotidien indépendant assure aussi que « la défense des condamnés ne compte pas baisser les bras ». Rififi au pays de la Téranga  Au Sénégal, l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré a été placé en garde à vue, hier, à l’issue d’une convocation au commissariat central de Dakar. Garde à vue faisant suite à une lettre envoyée au président Macky Sall et rendue publique le week-end dernier. Étant rappelé que la figure de proue du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait rencontré le président Macky Sall lors de sa visite au Sénégal au mois de janvier, dans son texte, cet ancien Premier ministre du président Abdoulaye Wade interrogeait notamment le chef de l’État sur un éventuel « don» d’argent à Marine Le Pen (qui n’était pas expressément nommée dans sa lettre). « C’est comme si l’État n’avait pas l’intention de laisser le temps enfoncer dans l’oubli les propos de l’ancien président de la Commission de l’Uemoa », remarque Le Quotidien. Selon ce journal dakarois, l’ancien Premier ministre qui a été placé en garde à vue est à présent « face à ses questions ». À la Une, ce matin, du quotidien sénégalais 24 Heures, Birahim Seck remarque que « si poser des questions constitue une infraction, (il se) demande comment les enquêteurs feront avec M. Soumaré car, ils seront obligés de lui poser des questions ». En pages intérieures de ce journal, ce-même coordonnateur du Forum Civil écrit au président Macky Sall que « les sénégalais (lui) poseront encore des questions car ils (lui) ont confié la gouvernance du pays ». L’ONU en RDC, le retour Arrivée, hier en RDC, d’une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, pour une visite de travail jusqu’à dimanche. C’est la première visite du Conseil de sécurité en RDC depuis 2018, alors que la province du Nord-Kivu est toujours en proie à la violence des combats entre l’armée et le M23 vers Sake, ville située à l’ouest de Goma, principalement. Le M23 et ses soutiens ? Lors d’un point de presse, la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Anne-Claire Legendre, a appelé « notamment le Rwanda à tout faire pour que (le) cessez-le-feu soit aujourd’hui respecté ». À Kinshasa, Radio Okapi relaie l’appel des co-présidents de la délégation de l’ONU, Nicolas de la Rivière, représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et le représentant du Gabon, Michel Xavier Diang, qui ont déclaré à leur arrivée : « Le Conseil est venu ici en RDC pour adresser un message assez clair : nous sommes à vos côtés, nous sommes là pour vous aider », avant de s’adresser spécifiquement aux groupes armés : « Il est important d’agir, il est important que les groupes armés cessent leurs activités, que tous participent au processus politique. Que les groupes armés étrangers se retirent et que les groupes armés soutenus par l’étranger se retirent aussi et que la paix revienne enfin en RDC », rapporte donc Radio Okapi.
3/10/20234 minutes, 34 seconds
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À la Une: restituer les morts pour réconcilier les vivants

Dans le cadre de la réconciliation nationale menée par les autorités ivoiriennes pour tourner la page de la crise post-électorale de 2010-2011, 47 corps de victimes de violences ont été restitués hier à leurs familles. Une cérémonie a eu lieu dans trois villes, Guiglo, Blolequin et Toulépleu, dans l’ouest du pays. Ces corps avaient été exhumés, pour certains en 2015, puis transférés à Abidjan, pour le besoin des enquêtes sur les différents affrontements qui s’étaient produits au moment de la crise post-électorale. Pour le quotidien Notre Voie à Abidjan, il ne s’agit que d’un premier pas : « cette restitution des corps ne doit pas faire oublier qu’aucune des victimes de Guiglo, Blolequin ou Toulépleu, n’a obtenu justice pour les crimes subis pendant la crise, à la suite de l’amnistie présidentielle accordée en 2018, et qui a eu pour effet d’annuler tous les efforts de justice entrepris jusque-là. Un recours pour l’annulation de cette amnistie contraire aux engagements internationaux de la Côte d’Ivoire demeure toutefois pendant devant le Conseil d’État. Au-delà de la justice, les victimes ont également droit à des réparations, estime encore Notre Voie. Le gouvernement doit reprendre et intensifier le processus de réparations à destination des victimes des crimes les plus graves et à rendre compte de manière transparente du travail d’indemnisation engagé depuis 2015. » Un premier pas… Pour le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou, « c’est un début pour l’apaisement des cœurs, prélude au deuil, au pardon et à la réconciliation véritable. Les autorités ivoiriennes ont bien perçu cette corrélation, et on ne peut que saluer ce commencement même s’il convient de mentionner que sur ce plan, la montagne ne fait que commencer à accoucher. En effet, précise le quotidien burkinabé, non seulement, sur le nombre de victimes, il y a toujours problème, mais certaines communautés disent ne pas encore être concernées par ces gestes d’apaisement, ce qui est source de crispations. Les tueries de cette période sombre de la Côte d’Ivoire n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Toutefois, relève encore Aujourd’hui, s’intéresser à ce qui demeure source de rancœur, de désirs revanchards, est déjà un premier pas vers la solidité du vivre-ensemble. » Sénégal : encore un journaliste en prison Encore un journaliste arrêté au Sénégal… Pape N'Diaye a été placé sous mandat de dépôt dans la soirée de mardi, après quatre jours de garde à vue au Commissariat central de Dakar. Il est accusé de diffusion de fausses nouvelles dans le cadre de l’affaire Sweet Beauty, du nom du salon de massage dans lequel l’opposant Ousmane Sonko est soupçonné d’avoir violé une des employées, Adji Sarr. Une affaire dans laquelle l’opposant vient d’être renvoyé devant un tribunal. Une décision qualifiée de « politique » par le journaliste. Ce qui lui a valu son arrestation. Du coup, les journalistes sénégalais sont inquiets, relève Le Monde Afrique, car « le cas de Pape Ndiaye rappelle l’arrestation, en novembre dernier, du journaliste Pape Alé Niang. Celui-ci était également accusé de 'diffusion de fausses nouvelles' en lien avec l’affaire Adji Sarr. Suite à une forte mobilisation, le journaliste du site d’information Dakar Matin, en grève de la faim, avait été libéré après deux mois en prison. (…) A un an de l’élection présidentielle de février 2024, la tension est palpable, pointe Le Monde Afrique. Alors que Macky Sall est soupçonné par ses détracteurs de vouloir solliciter un troisième mandat, son principal opposant, Ousmane Sonko, est poursuivi dans plusieurs affaires, ce qui pourrait l’empêcher de se porter candidat. Et les arrestations et poursuites à l’encontre de militants et sympathisants d’opposants politiques se sont accentuées ces derniers mois. » Enfin, le site d’information Dakar Matin fait feu de tout bois contre le président sénégalais… « La privation de liberté du journaliste Pape N’Diaye constitue un énième coup de canif et un ignoble attentat contre la presse et la liberté d’informer. Une dérive de trop inacceptable, intolérable et injustifiable. (…) Macky Sall continue inlassablement son funeste et diabolique projet consistant à utiliser l’appareil d’État pour diffuser la terreur, assujettir les Sénégalais, faire taire les voix discordantes et imposer définitivement la pensée unique au Sénégal. »
3/9/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: les femmes africaines à l’honneur

Avec toute une série de manifestations, rassemblements, réunions, célébrations, officiels ou pas : les femmes du continent comptent bien se faire entendre en ce 8-Mars, journée internationale des droits des femmes. Exemple en RDC, pointe le site d’information Actualité CD, avec le mouvement RSLF, Rien sans les femmes. « Ce 8 mars, nous sommes en lutte, s’exclament les adhérentes de ce mouvement. Nous descendrons dans la rue, vêtues de noir, aux côtés des hommes épris d’égalité, de justice, de démocratie et de paix. Nous marcherons, non pas en silence, mais en faisant un bruit assourdissant en frappant sur nos casseroles. Nous nous ferons entendre car le changement de paradigme ne se produira pas sans la moitié de la population ! » Vers une meilleure représentation dans le monde politique ? Les femmes représentent la moitié de la population, certes, et même un peu plus, mais elles sont sous-représentées dans la vie publique… C’est le cas notamment en Côte d’Ivoire. Florence Tanoh, directrice du genre et de l’équité au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, fait les comptes dans les colonnes du quotidien L’Intelligent : « en Côte d'Ivoire, dit-elle, on a seulement 16 femmes maires sur 201, 32 femmes députés sur 250 et 7 femmes dans le gouvernement. » Malgré tout, note encore Florence Tanoh, « d’énormes progrès ont été réalisés en Côte d'Ivoire en matière de Droits des femmes. Notamment, au niveau de la scolarisation de la jeune fille, ou encore de l’amélioration du statut de la femme dans le couple. » Mais pour ce qui est de la représentativité des femmes dans la vie publique, ça coince encore… Un parti politique doit avoir 30% de femmes sur ses listes de candidats. On est encore loin de ce chiffre… Déplacées et sans ressources Au Burkina Faso, le site d’information WakatSéra est allé à la rencontre de trois femmes, trois déplacées, à Pazani, au nord de Ouagadougou… Trois femmes qui, comme des milliers d’autres au Burkina, ne sont pas à la fête, loin de là. Chassées de leurs terres, ayant perdu leurs époux, elles survivent en tamisant de la terre pour produire du sable. « Nous ne connaissons pas cette fête du 8-Mars, affirme l’une d’entre elles. Nous peinons à manger et c’est cela qui nous préoccupe le plus. Nous n’avons ni vrai travail, ni argent et donc pas de fête », ajoute-t-elle.  D’ailleurs, cette année, rien d’officiel n’a été organisé au Burkina Faso pour cette Journée internationale des droits des femmes. C’est ce que relève le quotidien Le Pays  : « les autorités, visiblement, ont d’autres chats à fouetter, commente le journal. Elles n’ont même pas fait imprimer un pagne officiel comme cela se faisait les années précédentes. Elle est donc révolue, l’époque où le 8-Mars donnait lieu à des bombances. » Ce qui est compréhensible, pointe Le Pays. En effet, affirme-t-il, « le contexte ne s’y prête pas. Le plus urgent actuellement, c’est de mobiliser toutes les intelligences pour la libération de notre pays menacé dans son existence par les groupes armés terroristes. » Un jour par an… Enfin, WalfQuotidien au Sénégal pointe cette initiative de certains maris d’inverser les rôles en ce 8-Mars… « Certains en effet sont dans la cuisine, font la lessive et s’occupent de la propreté de la cour de la maison quand madame rigole avec ses amies. (…) Ce 8-Mars est l’occasion pour les hommes de rendre hommage à leurs épouses, relève WalfQuotidien, en prenant donc leur place… ne serait-ce qu’une journée dans l’année… » Tout est dit…
3/8/20233 minutes, 19 seconds
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À la Une: en Tunisie, «qu’ils soient en situation régulière ou pas, les Noirs ne sont plus en sécurité»

C’est ce que dénonce Le Point Afrique après les propos racistes du président Kaïs Saïed à l’encontre de la communauté subsaharienne dans le pays. Le journal en ligne pointe « des traitements d’un autre âge : injures à caractère sciemment raciste, arrestations arbitraires, expulsions de leurs domiciles, jets de pierre, crachats au visage. Le délit de faciès est devenu la norme », tance l’hebdomadaire, qui s’interroge : « Comment réagirait-on à Bizerte ou à Sousse si des Tunisiens subissaient le même sort en Allemagne ou en France ? » Au Burkina Faso, Le Pays ne dit pas autre chose, lui qui accuse Kaïs Saïed d’avoir « réveillé les démons du racisme contre la communauté noire »et« l’étincelle qui a déclenché le brasier des violences ».Mais qui dit incendie dit foyer. Et pour le journal burkinabè, les vagues d’agressions et d’arrestations de ces derniers jours finissent par convaincre que « ce racisme aujourd’hui ouvertement exprimé couvait sous la cendre d’un sentiment anti-étrangers latent. Autrement, insiste Le Pays, comment comprendre que la situation se soit aussi vite embrasée avec ces scènes surréalistes de ressortissants subsahariens […] multipliant les appels de détresse ? » Et Le Point Afrique de tracer un parallèle fort à propos, quelques heures avant la clôture du festival panafricain de cinéma à Ouagadougou : « Ce que les Noirs subsahariens subissent en ce moment en Tunisie fait penser à Scènes de chasse en Bavière […] où l’on voit un pauvre zig, victime des préjugés de tout un village, tenter désespérément d’échapper à la vindicte populaire. » Un prix lourd de symboles au Fespaco Le Fespaco où, comme une forme de pied de nez, c’est un film tunisien qui a remporté tous les honneurs. « Une réponse fine au populisme du président » Saïed, c’est l’avis de Le Djély en Guinée, après que le long-métrage Ashkal de Youssef Chebbi a remporté le très convoité Étalon d’or de Yennenga, le plus grand prix de la biennale du film africain. Les prix d’interprétation ont, eux aussi, été attribués aux acteurs du film tunisien Sous les figues, et le jury était présidé par une Tunisienne. À croire, ironise Le Djély, « que le sort a voulu envoyer un message à la Tunisie et aux Tunisiens ; un message qu’ils devraient se hâter de comprendre ». Encore faut-il, ajoute le journal, que Kaïs Saïed « et ceux qui sont réceptifs à son message de haine, soient accessibles à la subtilité qui caractérise le langage de l’art ». Quant au site Mourya Niger, il constate que les dirigeants des juntes burkinabè et malienne, le capitaine Ibrahim Traoré et le colonel Assimi Goïta, ont préféré « le montage cinématographique du quartier hypermoderne de Ouaga 2000 au front terroriste qu’ils ont promis de vaincre » ;  « un festival où le cinéma est joué et le terrorisme mis en scène » plutôt que « leur mission du front de combat au profit des Burkinabè et des Maliens ». Exercice d’équilibriste pour Emmanuel Macron en RDC L’insécurité, Emmanuel Macron lui n’y a pas échappé en visite en République démocratique du Congo, où il a « refusé » d’assumer la responsabilité de Paris dans la détérioration de la situation sécuritaire au Nord-Kivu. C’est le constat d’Actualités.cd à l’issue du déplacement d’Emmanuel Macron à Kinshasa. 24 heures en RDC pour conclure un voyage de quatre jours et une conférence qui « ne s’est pas exactement passée comme [le président Félix Tshisekedi] l’aurait espéré », note le Congo libéré. Et ce notamment parce que « contrairement aux attentes de M. Tshisekedi, la France n’a pas condamné Kigali », accusé par Kinshasa d’attiser les braises de la rébellion du M23. Malgré tout, impossible pour Emmanuel Macron d’éluder la question. Le président s’est exercé au « funambulisme jupitérien ». C’est ce que titre Aujourd8.net au Burkina Faso. Pour le journal, le chef d’État français avait deux options bien tranchées : « Soit fendre l’armure, soit marcher sur des œufs ; il a choisi la deuxième solution, en évitant toute escalade tribunitienne. » Un véritable « grand écart calculé » dans lequel Emmanuel Macron « renvoie dos à dos et le Rwanda et la RDC, tout en condamnant les guerres de rapines menées en territoire congolais […] et en répétant, selon lui, la solution idéale pour mettre fin à ce brûlot de l’est du pays de Lumumba : cessez-le-feu, cantonnement du M23 et libération des zones occupées ». Justement, ce cessez-le-feu doit entrer en vigueur le 7 mars, alors le président français prend le parti de l’optimisme, conclut Aujourd8.net : « Jupiter termine sa tournée à la vitesse grand V sur cette note d’espérance, celle que tous les acteurs tiennent parole. »
3/6/20234 minutes, 12 seconds
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À la Une: Gbagbo voit rouge

Ça se gâte entre Gbagbo et Ouattara en Côte d’Ivoire, où le PPA-CI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, accuse le pouvoir d’Alassane Ouattara d’instrumentaliser la justice « à des fins politiques ». Accusation portée après l’arrestation, il y a pile une semaine, d’une trentaine de militants du PPA-CI et leur placement en détention à la MACA, prison d’Abidjan, officiellement pour « troubles à l'ordre public », alors que ces militants étaient venus soutenir le secrétaire général du parti, Damana Pickass, convoqué ce jour-là par un juge d'instruction pour son rôle présumé dans l'attaque, il y a deux ans, de la caserne d’Anonkoua Kouté, commune d’Abobo (agglomération d’Abidjan). Et dans les kiosques, ce matin en Côte d’Ivoire, ce regain de tension politique est à la Une des journaux Le Temps et Le Quotidien d’Abidjan (proches de Laurent Gbagbo), mais aussi Le Nouveau Réveil, L’Héritage et Le Bélier (proches du PDCI-RDA, de l’ex-président Henri Konan Bédié). Car lors de la 14e tribune du parti dans cette même capitale économique ivoirienne, hier, le porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire, Justin Koné Katinan, a critiqué une « stigmatisation », une « manipulation » et une « instrumentalisation » de la justice ivoirienne, en fustigeant le défaut, selon lui, « d’intégrité morale », de « vertus », de « volonté » et de « responsabilité » des magistrats […] « Faisons attention à ce que nous faisons », a dit Justin Koné Koné, rapporte le quotidien indépendant L’Inter. L’ex-ministre du Budget de Laurent Gbagbo, a réaffirmé la « détermination sans limite » du PPA-CI à poursuivre son combat politique, pour une démocratie vraie en Côte d’Ivoire, prévenant que le PPA-CI « n’est pas du tout intimidé », souligne L’Inter. « Ça commence à se gâter entre Ouattara et Gbagbo », lance en Une son confrère Soir Info. « Ça commence à sentir le roussi » même, formule ce quotidien indépendant. Lequel se demande si « le match retour » Gbagbo-Ouattara aura lieu. Ou non… À noter enfin que c’est dans cette ambiance de regain de tension Gbagbo-Ouattara que le quotidien Dernière Heure Monde, proche du PDCI-RDA, confirme en Une ce matin que le 7e Congrès extraordinaire de ce parti historique ivoirien « aura lieu fin mars 2023 ». Pas de troisième mandat pour Macky Sall (Macron) Emmanuel Macron a-t-il tenté de convaincre le président sénégalais Macky Sall de renoncer à un troisième mandat ? Le président français l’a fait, « en des termes très directs », affirme Africa Intelligence. Selon cette publication, « le sujet a été abordé directement par Emmanuel Macron avec son homologue sénégalais […] à l'issue du déjeuner de travail qui s'est tenu le 31 janvier entre les (deux) présidents, à Paris […] Usant de son traditionnel tutoiement, Emmanuel Macron a tenté de convaincre Macky Sall de renoncer à sa candidature ». Qu’a répondu Macky Sall à Emmanuel Macron ? Le président sénégalais « est resté évasif », complète Africa Intelligence, en signalant que « le chef de l'État ivoirien, Alassane Ouattara, ou encore le président togolais, Faure Gnassingbé, verraient ainsi d'un bon œil une réélection de Macky Sall ». Du reste, cette publication prévient que « l'Élysée comme le Quai d'Orsay ne devraient pas pour autant "condamner", ni même se prononcer sur la question d'un éventuel troisième mandat. Une posture prudente, largement mise pratique en 2020 lors de la candidature d'Alassane Ouattara à la présidentielle ivoirienne », rappelle Africa Intelligence. Pas de porte-plume français pour le Mali Au Mali, les autorités de transition récusent le statut de « porte-plume » de la France au Conseil de sécurité de l’ONU. L’information barre la Une du journal malien Malikilé. Dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité des Nations unies, le gouvernement de la transition du Mali récuse officiellement ce statut dit de « porte-plume » de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali (lequel statut, lui, n’a rien d’officiel).  La lettre signée par le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a été rendue publique « après la relégation de la langue française du rang de langue officielle à celle de langue de travail dans le projet de constitution en cours d’adoption au Mali », souligne Malikilé. Nigeria, la démocratie dans le prétoire Au Nigeria, au lendemain de l'élection de Bola Tinubu à la présidence de la République, l'opposition se met en ordre de bataille pour contester un scrutin entaché, selon elle, d'irrégularité. Atiku Abubakar, du Parti démocratique populaire et Peter Obi, du Parti travailliste, hier, ont annoncé qu'ils allaient saisir la justice. « S’il faut se réjouir que les contestataires restent, pour l’instant, collés à la justice pour exiger l’annulation de cette élection, il faut craindre, à raison, des dérives qui feraient très vite exploser la cocotte-minute qui bouillonne depuis quelques jours », s’alarme, au Burkina Faso, le quotidien WakatSera. Lequel prévient que « les jours prochains pourraient être bien chauds au Nigeria ».
3/3/20235 minutes, 2 seconds