Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale. Diffusions : Dim (Afrique) à 07h23. Sam (Monde) à 05h22, 07h43, 18h19. Dim à 05h22 et 07h48. A suivre sur Twitter: @RFI_Tech Retrouvez les sujets traités par cette émission sur RFI SAVOIRS = http://savoirs.rfi.fr/
Dans l'univers du Salon international de la technologie moderne à Barcelone
Ce lundi matin à Barcelone en Espagne s'est ouvert le Mobile World Congress, le salon international de la technologie mobile qui va durer quatre jours. La capitale catalane devrait accueillir jusqu'à ce jeudi près de 100.000 personnes. Presque toutes les grandes marques du secteur télécoms sont présentes. avec notre correspondante à Barcelone, Elise GazengelPour cette 18ᵉ édition, l'édition de la majorité, le Mobile World Congress présente encore une fois de nombreux gadgets et autres smartphones plus ou moins étonnants. On retiendra notamment le nouveau Motorola dont l'écran est vraiment et totalement pliable, à tel point que vous pourriez l'utiliser comme bracelet. Lenovo présente quant à lui sur ce salon un ordinateur portable avec un écran transparent.Les autres géants de la téléphonie comme Xiaomi ou Samsung exposent aussi leurs nouveaux mobiles connectés : toujours plus puissants, rapides et dotés de caméras de très haute qualité. Et, chose étonnante peut-être, dans un salon du mobile, en plein milieu du stand de Xiaomi, entre les téléphones tablets et montres connectées, le géant chinois présente sa voiture électrique et connectée qui connaît un certain succès auprès des assistants.Un salon du « mobile » plus vraiment dédié aux smartphonesEn effet, les smartphones ne sont plus majoritaires ici : selon les chiffres officiels, 60 % des produits présentés sur ce salon n'ont pas de relation avec la téléphonie. Pour preuve : l'annonce la plus attendue – et peut-être la plus décevante – de cette édition est celle de la première voiture volante de l'entreprise Alef Aeronautics qui peut décoller à la verticale et a l'autorisation de l'agence fédérale de l'aviation américaine (la FAA). Mais, déception parce que sur ce salon, nous n'avons le droit qu'à sa maquette, miniature et à une vidéo de présentation. À lire aussi[Reportage] Une voiture volante présentée au Salon de l’auto de GenèveParmi les 2.400 exposants, on retrouve beaucoup d'autres objets volants : des drones notamment pour l'industrie ou la sécurité avec ce drone doté d'intelligence artificielle de la police catalane.Et beaucoup de robots également : de ceux imitant des animaux de compagnie comme les chiens, à ceux – plus utiles – qui aideront dans les usines ou dans les champs, dotés de l'intelligence artificielle eux aussi. Cette année, le sujet phare, c'est l'Intelligence artificielle...On sent que le secteur, en perte de vitesse, cherche un nouvel élan et il semblerait que cette année l'Intelligence artificielle soit LA technologie incontournable. C'est simple : pratiquement tous les stands mentionnent le mot – ou le sigle IA – sur leurs devantures. Pour certains produits comme les ordinateurs, robots ou même les caméras des téléphones Honor, cela parait plus logique. Pour d'autres services comme la vente de snacks ou encore les cabinets médicaux, cela semble un peu plus forcé. À lire aussiVivre en 3D grâce au métavers, une technologie présentée au Salon mondial du mobile à BarceloneL'IA a même gagné la politique : dimanche soir, lors du dîner d'inauguration du salon, le président du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a annoncé la création d'un « grand modèle de langage d'Intelligence artificielle en espagnol ». Le roi Felipe VI a pour sa part parlé aussi de l'importance l'Intelligence artificielle tout en mettant en garde : l'IA doit protéger la « sécurité et les droits » des citoyens.
2/26/2024 • 3 minutes, 50 seconds
Neuralink pose son premier implant cérébral sur un humain
L’entreprise Neuralink, dont Elon Musk est le cofondateur, a posé son premier implant cérébral sur un humain ce week-end. Le patient récupère de son opération et son activité cérébrale serait « encourageante », explique, dans un tweet, le patron de X. Avec les implants développés par Neuralink, Elon Musk ne cache pas son ambition de connecter toutes les caboches humaines à des machines, nous transformant ainsi en êtres hybrides électroniquement augmentés. Amis cyborgs bonjour ! L’hybridation de notre espèce avec des composants électroniques n’est plus le domaine exclusif des films et des ouvrages de science-fiction. Les premières expérimentations d’implants cérébraux sur des humains datent de la fin des années 80. Elles sont basées sur les travaux fondateurs touchant à la neurostimulation intracérébrale profonde du Pr Alim-Louis Benabid au CHU de Grenoble.Et la technique n’a cessé de progresser, avec des résultats spectaculaires, comme cette intervention sur une femme paralysée réalisée en 2012 par une équipe de l’Institut de cerveau de Rhode Island à Providence aux États-Unis, qui pouvait ainsi commander par la pensée un bras robotisé pour boire et se nourrir de façon autonome. En 2019, les neurochirurgiens de Clinatec, le centre de recherche bioclinique français de Grenoble, ont déposé deux implants biocompatibles, à la surface du cerveau d’un patient paralysé qui pilotait par la pensée, après l’opération, son exosquelette. Le système développé par Neuralink reprend la même techniqueEn employant 1 024 électrodes réparties sur 64 fils « ultra-flexibles », dont chaque brin est aussi fin qu’un cheveu, pour capter les signaux électriques du cerveau. Ces fils sont reliés à une puce électronique de la taille d’une pièce de monnaie qui est directement implantée dans la boite crânienne du patient. La puce cérébrale communique par Bluetooth avec des équipements informatiques. Le système, expérimenté en 2021 sur le cerveau d’un macaque, lui permettait ainsi de jouer sans manette ni clavier au jeu vidéo « Pong ». Toutefois, 1 500 singes, cochons, moutons, et autres rongeurs ont été sacrifiés lors des expérimentations menées par Neuralink. Ce qui a valu à l’entreprise d’être visée par une enquête fédérale, pour avoir enfreint la loi américaine sur la protection animale.Elon Musk a aussi dévoilé le nom commercial de son implant cérébral, qui se nomme « Telepathy » Si pour l’instant, la priorité de Neuralink est faire remarcher des personnes paralysées, ou encore de soulager des affections mentales comme la dépression, l’objectif d’Elon Musk est bien d’équiper toutes les caboches humaines de la planète de cet appareillage qui permettrait de « contrôler son téléphone ou son ordinateur simplement par la pensée » écrit-il sur le réseau X.La commercialisation du dispositif « Telepathy », ce sera pas pour demainD’autant qu’Elon Musk vient de se voir refuser, sur décision de justice, un bonus de 56 milliards de dollars, accordée en 2018 par le conseil d’administration de la firme Tesla. Une juge de l'État du Delaware a donné raison à un actionnaire du constructeur d’automobile électrique qui en demandait l’annulation. Alors qu’Elon Musk comptait sur cet argent pour développer ses sociétés se trouvant dans des situations financières délicates, les investissements pour Neuralink risquent, sans doute, de passer à la trappe. ►Liens et mots clefs : Telepathy, cyborgs, Elon Musk, implants cérébraux, interface cerveau-machine, puce cérébrale, Neuralinkhttps://twitter.com/elonmusk/status/1752098683024220632 https://neuralink.com/blog/pager-plays-mindpong/ https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=ZrGPuUQsDjo https://www.youtube.com/watch?v=z7o39CzHgug&t=1s
1/31/2024 • 3 minutes, 37 seconds
Temps d’écran des mineurs, une histoire de parentalité numérique
Emmanuel Macron a multiplié les annonces, en particulier à l’égard de la jeunesse lors de sa conférence de presse à l’Élysée du 16 janvier dernier. Le président de la République a lancé une commission de 10 experts chargés de faire des propositions concrètes pour « déterminer le bon usage des écrans » par les enfants, tant au sein du cercle familial, qu’à la maison ou encore à l’école. Plusieurs pays, notamment en Asie, ont mis en place des mesures contraignantes pour limiter le temps d’écran des mineurs. La Chine a pris les décisions les plus radicales pour restreindre l’accès aux jeux vidéo en ligne des jeunes gamers. Mais constatant l’inefficacité de ses mesures drastiques, les autorités ont dû renoncer cet embargo électronique. En 2011, la Corée a également instauré le même type de « couvre-feu numérique ». Mais là encore, le dispositif s’est heurté à un problème de faisabilité pour vérifier efficacement l’âge des utilisateurs. Des associations de parents en Espagne et en Irlande ont récemment décidé de priver leurs enfants de mobiles jusqu’à 13 ou 16 ans sans en démontrer l’efficacité.Depuis quelques années, de nombreux rapports scientifiques publient des résultats préoccupants sur le temps passé derrière un écran par les jeunes enfants ? La plupart révèlent qu’un enfant de moins de deux ans dans le monde passe en moyenne près de 56 minutes par jour devant un écran. Un usage excessif qui serait susceptible de provoquer des troubles du comportement et de développement chez les bambins, nous précise la directrice d’Internet Sans Crainte et coordinatrice du Safer Internet Day qui aura lieu ce 6 février. Axelle Desaint qui fait partie des 10 experts de la « Commission Écrans », lancée par Emmanuel Macron, précise toutefois qu’il ne faut pas réduire les dangers d’Internet, au seul temps passé devant un écran.Il existe déjà un grand nombre d’applications, gratuites ou payantes, mises à la disposition des parents, pour contrôler le surf des mineurs ? Certaines ont été développées pour limiter le temps d’écran, d’autres pour interdire l’accès aux contenus inappropriés ou pour géolocaliser un mineur en traçant son mobile. Mais aucune technique de contrôle à distance, ni aucune législation contraignante au monde, ne saurait remplacer un dialogue dans l’environnement familial, préviennent déjà les experts de la « Commission Écrans ». ► Liens et mots clefs : temps d’écran, Commission Écrans, Safer Internet Day, Internet Sans Crainte, parentalité numérique. https://www.internetsanscrainte.fr/programmes/kits-safer-internet-day . https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jcpp.13887 . https://twitter.com/BetterInternetF . https://www.saferinternetday.org/
1/30/2024 • 3 minutes, 36 seconds
Mexique: inquiétudes après la fuite des données de 300 journalistes
Au Mexique, les défenseurs de la liberté de la presse sont inquiets à cause d'une fuite sur internet qui les concerne. Vendredi dernier, un expert en cybersécurité a révélé la fuite des informations personnelles de plus de 300 journalistes. La fuite proviendrait d’une base de données du Palais. Il s’agirait principalement de journalistes accrédités pour assister aux conférences de presse du président, notamment en 2021. Jusqu’ici, le gouvernement est resté silencieux. Il n’a fourni aucune explication sur ce qu’il s'est passé. Dans un pays comme le Mexique, parmi les plus dangereux pour les professionnels de la presse, cette fuite constitue un risque important. de notre correspondante à Mexico,Il s’agit de données sensibles comme les identités avec photos, l’adresse, et la date de naissance. Au moins 319 journalistes et photographes sont concernés, mexicains principalement, mais il y a aussi des correspondants étrangers. Concrètement, les dossiers qui ont fuité comprennent les passeports, cartes d’identités, d’électeurs ou même permis de conduire. Ce sont des informations qui sont demandées généralement et que l’on donne pour pouvoir être autorisé à assister aux conférences de presse. Cette fuite révèle les défauts de sécurité de la présidence mexicaine qui était chargée de garder ces informations. Elles ont été en ligne, accessibles sur un forum spécialisé où l’on trouve justement des informations hackées. Elles étaient en libre accès, puis diffusées en partie sur les réseaux sociaux.Cela pose un problème quand on connait la situation difficile de la presse au Mexique qui comptabilise 163 journalistes assassinés et 32 disparus, sans que l’Etat prenne de mesures.Plusieurs journalistes concernés par cette fuite ont exprimé leur inquiétude et demandé qu’une enquête soit faite. L’Association de la défense de la liberté d’expression Article 19 a partagé sa préoccupation, surtout du fait que les journalistes visés font partie de ceux accrédités par la présidence et dont le rôle est souvent d’alerter sur les menaces et la persécution dont est victime la presse dans le pays. Au Mexique, le manque de protection des journalistes est fréquemment pointé du doigt. Le gouvernement ne prend aucune mesure malgré les agressions envers les journalistes et les meurtres. Il y a eu 5 journalistes assassinés en 2023, ce qui fait du Mexique le pays le plus dangereux pour la presse pour un Etat en paix.Article 19 critique aussi les failles des systèmes informatiques du gouvernement qui ont permis la fuite et qui mettent à risque l’intimité, mais également la sécurité physique des journalistes. Elle leur demande à chacun d’activer un protocole de sécurité personnel et de prendre des mesures pour renforcer leur sécurité numérique. Mais le risque est toujours là, car le fait est que leurs informations ont déjà filtré. Elles ont déjà pu être téléchargées par n’importe qui.
1/29/2024 • 2 minutes, 55 seconds
La Corée du Sud s'attaque à la capture de carbone dans l'air grâce à l'eau salée
K-Water, le gestionnaire public d'eau du pays, s'est associé à une entreprise américaine, Capture6, pour un projet de décarbonation d'une grande zone industrielle. Lorsque le projet sera abouti, la Corée du Sud sera le seul pays au monde à utiliser cette technologie. avec notre correspondant à Séoul, Celio Fioretticomment fonctionne cette technologie ?La capture de CO2 est loin d'être nouvelle, on l'utilise depuis longtemps en Europe et aux États-Unis. Habituellement, le carbone est capturé directement à la source, dans les usines. Mais les technologies de capture du CO2 dans l'air ambiant restent rares. Le carbone, une fois capturé, est stocké pour être réutilisé dans diverses industries, pour faire du carburant ou même des boissons gazeuses. Mais tout cela un coût, le processus nécessite une quantité importante d'eau pour séparer le CO2 de l'air et le contenir.Là où Capture6 et d'autres startups du genre se démarquent, c'est par leur méthode qui, au lieu d'utiliser de l'eau, en génère. Ce qui permet d'avoir une empreinte minime sur l'environnement. Et c'est justement pour cette raison que la Corée du Sud a souhaité s'associer à ce projet.Précisément, en quoi consiste-t-il ?Le complexe industriel de Daesan assure 40 % de la production pétrochimique de la Corée du Sud. Mais il consomme également énormément de ressource, notamment de l'eau. Les sécheresses de ces dernières années ont entraîné une grave pénurie et K-Water, le gestionnaire public d'eau, a lancé un projet de dessalement d'eau de mer pour alimenter les industriels. Capture6 se charge de son côté de capturer une partie des 17 millions de tonnes de CO2 relâché chaque année par la zone industrielle. L'eau salée utilisée par K-water sera donc aussi utilisée pour capturer le carbone. D'une pierre, deux coups.Comme cette nouvelle technologie permet aussi de produire de l'eau, le rendement de l'usine de dessalement en sera augmenté. Les deux entreprises expliquent par ailleurs vouloir utiliser les résidus de sel et le carbone capturé pour produire des composés chimiques réutilisables dans l'industrie.Un projet qui semble révolutionnaire, où est le piège ? Le centre industriel de Daesan produit près de 17 millions de tonnes de CO2 chaque année. Le futur projet de capture de carbone, lui, ne prévoit d'en capturer que 50 000 par an. On est bien loin du compte, et ce n'est pas cette initiative qui va rendre la zone industrielle plus verte. Si la technologie de capture de CO2 est utile dans la lutte contre le réchauffement climatique, elle a d'importantes limites. D'une part, d'après le MIT, seul 10 % du carbone habituellement capturé est réellement réutilisable, ce qui nécessite donc de devoir stocker une très grande partie de celui-ci, ce qui n'est pas sans coût.Enfin, pour Mark Jacobson, chercheur à Stanford, ces systèmes de capture de CO2 ne permettent au long terme que d'éliminer 20 à 30 % du carbone dans l'air. Il explique également que cette technologie pourrait nous ralentir dans l'abandon des énergies fossiles. Selon lui, rien ne vaut les énergies renouvelables.
1/22/2024 • 3 minutes, 13 seconds
La désinformation anti-IVG bat son plein sur les réseaux sociaux
La Fondation des femmes, structure de référence en France œuvrant pour l'égalité et les Droits des Femmes, a publié ce mercredi 17 janvier un rapport dressant une cartographie détaillée des mouvements antiavortement qui investissent massivement les réseaux sociaux. Sur YouTube, Facebook, Instagram ou encore X, les messages anti-IVG prospèrent impunément, alerte la Fondation. Oui, la désinformation anti-IVG bat son plein sur les grandes plateformes sociales, dénonce le nouveau rapport publié ce mercredi par la Fondation des femmes. L’étude a été confiée à l’Institute for Strategic Dialogue, un cercle de réflexion spécialisé dans l’analyse des stratégies de propagande en ligne, déployées par les mouvements extrémistes. Les auteurs du rapport ont décrypté les mécanismes de cette influence qui se propage principalement sur les réseaux sociaux. Ils remarquent qu’une « grande partie de ce contenu semble destinée à décourager les utilisateurs de recourir à l’avortement et à semer le doute sur la sécurité des traitements médicaux utilisés lors d’une intervention. »Pourtant, depuis 2017, une entrave à l’avortement qui est proférée en ligne est un délit inscrit dans le droit français ? Cette infraction est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement, assortie d’une amende de 30 000 euros. Et c’est certainement l’une des raisons pour laquelle les militants anti-avortement ont renoncé à éditer des sites Web qui étaient jusqu’à présent bien référencés par les moteurs de recherche et donc bien visibles. Les réseaux sociaux ont largement pris le relais de ces Infox, constate la Fondation des femmes. De YouTube, en passant par Facebook, Instagram ou encore la plateforme X anciennement Twitter, l’étude de l’Institut démontre que les organisations antiavortements financent des publicités destinées aux jeunes adolescentes. Ces messages trompeurs décrivent, avec force détails, la souffrance présumée du fœtus avorté, les effets secondaires de l’IVG, et affichent des descriptions erronées concernant les procédures médicales d’un avortement. Des clips aux images choquantes sur les plateformes de streaming vidéo, complètent cette propagande, réalisant ainsi un travail de sape sur le long terme, pour dissuader les jeunes femmes de recourir plus tard à l’avortement.La Fondation des femmes constate que la modération sur les réseaux sociaux est appliquée de manière « incohérente » ? Effectivement ! Mais est-ce bien étonnant ?! La seule loi qui gouverne les politiques de modération des grandes plateformes sociales reste, et restera pour longtemps, celle du nombre de clics récoltés par les bandeaux publicitaires. Par ailleurs, l’étude indique que cette désinformation anti-IVG était diffusée par des comptes « liés à la mouvance tradwife », c’est-à-dire celle des épouses traditionnelles qui prônent en ligne un retour aux pseudo-fondamentaux féminins en vigueur dans les années 50. Ce mouvement en ligne qui est né aux États-Unis prêche le dévouement absolu des femmes qui ont le devoir d’assurer les travaux domestiques du foyer et les cantonnent aux joies de la maternité. La cartographie des influences anti-IVG, présentée dans ce rapport, révèle également la forte activité des militants chrétiens, royalistes et d’extrême droite en France. « Des groupes Facebook publics ou privés, de soutien au parti Reconquête ! d’Éric Zemmour, ont joué un rôle clé dans la diffusion de ces contenus anti-avortement », précise le document.► Liens et mots clefs : désinformation anti-IVG, Fondation des femmes, étude, réseaux sociaux, droit à l’avortement, Institute for Strategic Dialogue
1/18/2024 • 3 minutes, 36 seconds
Le barreau de Paris met en demeure l'application I.Avocat
L’application pour mobiles pilotée par intelligence artificielle dénommée I.Avocat, qui est apparue au tout début de cette année, a suscité une vive polémique sur les réseaux sociaux. Le mini-programme qui promettait aussi efficacement et à moindre coût de se passer des services d’un avocat s’est attiré les foudres de la profession. Dès le début, l’affaire était déjà mal engagée. L’argument marketing pour vendre cette appli auprès des internautes a ulcéré tous les professionnels du droit. Dans un spot promotionnel tourné sur le parvis de la cour d'appel de la ville de Lyon, un justiciable, sans doute fictif, vante les prouesses de ce mini-programme boosté à l’IA qui serait capable d’apporter des réponses « en une minute », « là où un avocat mettrait un an ». La description de ce service « d’avocat virtuel sur mobile » mettait également en avant le coup réduit de son abonnement, de « 69 euros par an contre 1 000 euros pour un avocat. » Et clou du spectacle : le créateur de l’appli, connu à Lyon comme champion d'Europe de boxe thaïe, concluait : « Bien que je n'aie pas de diplôme officiel, je suis capable de rivaliser avec n'importe quel avocat ». Mais voilà ! pas la peine d’être un ténor du barreau pour comprendre que cette profession, comme celle des médecins, est réglementée en France et que toute personne qui prétend la pratiquer sans diplôme tombe sous le coup du « délit d’usurpation du titre d’avocat », nous apprend le Code pénal. Par ailleurs, les conseils juridiques délivrés par l’appli seraient médiocres, dénoncent certains avocats sur les réseaux sociaux.Le programme IA de l’application a tendance à halluciner, c’est-à-dire à inventer des réponses sur des questions précises de droit, remarque, par exemple, Maître Eolas sur le réseau social X. Notamment, que l’IA cite des articles de loi qui n’existent pas ou alors les datent de façon erronée. Mais le principal problème d’I.Avocat est avant tout celui de la confidentialité et la sécurité des données qui ont été analysées par le système. Après un scan des documents contenus dans un dossier de procédure, il devient impossible de savoir dans quelle région du monde ils seront hébergés ! Peut-être aux Émirats arabes unis, s’inquiètent les professionnels du droit, qui remarquent que l'entreprise, à l'origine d'I.Avocat, est immatriculée à Dubaï. Pour faire face aux critiques et à la suite de la mise en demeure du barreau de Paris lui demandant de retirer son programme, le créateur de l'application promet qu’il va modifier les fonctionnalités de son intelligence artificielle. Il indique que son appli ne servira qu’à donner des conseils juridiques aux internautes. Par ailleurs, le dispositif proposera, sur le modèle de Doctolib, une plateforme sur mobile de mise en relation entre des justiciables et des avocats. En revanche, il ne regrette pas du tout son coup d’éclat en ligne qui lui a permis de réaliser un buzz retentissant. Son application qui ne s’obtient que par un abonnement payant, a été téléchargée plus de 20 000 fois depuis le 1ᵉʳ janvier.
1/11/2024 • 3 minutes, 13 seconds
Déjà demain: les grandes tendances Tech de 2024
À l’aube de cette nouvelle année, les grandes tendances de la Tech qui agiteront notre quotidien en 2024 sont parfaitement identifiées : jumeaux numériques, avatars virtuels personnalisés en ligne, le tout rythmé évidemment par des programmes d’Intelligence artificielle de plus en plus performants. Nul besoin de sortir sa boule de cristal numérique pour prédire que l'Intelligence artificielle générative, sera, en 2024, la technologie la plus influente dans le monde. L’an passé, elle s’invitait avec fracas auprès du grand public, agitait le monde de la culture, de l’éducation, de la finance et les agences de régulation du numérique. Selon les prédictions du cabinet d’analyse américain Gartner, d'ici à 2026, plus de 80 % des entreprises auront recours aux IA génératives pour conquérir de nouveaux marchés. L’impact de ces programmes sur l’emploi serait considérable, selon la dernière étude en date réalisée par l’Organisation internationale du travail. Le déploiement des technologies IA se fera sans doute à marche forcée, quel que soit son secteur d’activité Y compris dans le secteur éducatif ! Les lycéens en France découvriront par exemple ces programmes conçus pour lutter contre le décrochage scolaire dès février. L’IA générative bouscule également les médias et la presse écrite. Le groupe allemand Springer utilise déjà le système GPT d’OpenAI pour générer ses contenus. Mais dans les rédactions, ce déploiement ne se fera pas sans heurts, le New York Times vient de déposer une plainte contre OpenAI et Microsoft, estimant que ChatGPT « porte atteinte à l’exercice démocratique » en résumant auprès des internautes des articles de presse de façon biaisée et qu'OpenAI a enfreint la législation sur les droits d’auteurs aux États-Unis pour avoir entraîné son modèle de rédaction automatique en analysant des millions articles publiés par le New York Times.Autre tendance en 2024 : l’envol des technologies de la réalité augmentée et virtuelle favorisant un internet plus immersif ? Effectivement ! 2023 avait enterré un peu vite les Metavers, les voilà de nouveau en piste. Notamment, au travers des jumeaux numériques pour les entreprises qui permettent de reproduire l’intégralité des détails d’un objet, d’une architecture et même d’une ville entière, avec un degré de précision poussé au millimètre près. La technique offre aussi de créer des clones numériques à votre image. Les premiers influenceurs et influenceuses virtuels ont fait leur apparition fin 2023 sur les réseaux sociaux, suscitant un intérêt croissant de la part du public, et des annonceurs qui considèrent ces avatars hyperréalistes, comme le « Graal des interactions sociales ».Autre révolution technologique attendue : l’informatique quantique permettant des calculs d'une complexité inimaginablePrudence cependant : les experts dénoncent un battage médiatique outrancier autour cette informatique ultime, pressentie pour découvrir de nouveaux médicaments, de nouveaux matériaux, de réaliser une cryptographie en ligne inviolable, des prévisions météo infaillibles. Malgré des avancées considérables, les technologies quantiques demanderaient dix ans de recherches intensives. En revanche, les grandes firmes de la Tech comme Microsoft ou Google prévoient des investissements considérables dans ce domaine, et des bénéfices records de 2,5 milliards de dollars, d'ici à 2029, en maîtrisant ces technologies.
1/3/2024 • 3 minutes, 48 seconds
Inde: l'inquiétante prolifération des «deepfakes»
Les deepfakes deviennent un sérieux sujet de préoccupation en Inde. Plusieurs célébrités ont été victimes à New Delhi de ces vidéos créées de toutes pièces grâce à l’Intelligence artificielle. L’IA ce programme informatique par lequel on peut faire dire ou faire faire n’importe quoi à n’importe qui. La société indienne s’en inquiète. Éclairages de notre correspondant en Inde.
1/2/2024 • 3 minutes, 7 seconds
En Iran, la vidéo d'un homme en train de danser en public devient virale
Danser en public est officiellement interdit en Iran. Mais Sadegh Bana Motejaded a franchi le Rubicon à Téhéran : on voit ce septuagénaire chanter et danser en public. Sa vidéo est devenue virale sur les réseaux sociaux. Irritées, les autorités iraniennes ont sévi dans un premier temps, puis ont finalement décidé de lâcher prise face au succès engrangé par cette vidéo culte sur la toile.
12/25/2023 • 3 minutes, 13 seconds
Ève Gilles, Miss France 2024 sous les feux des cyber critiques
C’est l’heure du Monde de tech sur RFI. Aujourd’hui, on s’intéresse à l’élection de Miss France 2024 samedi dernier, et ce qu’il s’en est suivi. Ève Gilles, la nouvelle miss, Miss Nord-Pas-de-Calais à l’origine, est victime d'un cyberharcèlement au terme de son sacre. De nombreuses critiques et commentaires acerbes pleuvent sur son physique. Des tweets la décrivent comme pas assez féminine, anorexique, ou encore transsexuelle... Décryptage d'Amélie Courtet.
12/21/2023 • 3 minutes, 35 seconds
Les mots-clés en français les plus populaires sur le réseau X en 2023
Les internautes ont publié et suivi au gré de l’actualité une multitude de mots-clés en 2023 sur X, l’ex Twitter. Les dièses en français concernant des sujets internationaux se retrouvent dans le peloton de tête du classement cette année. À l’aube de cette fin d’année, Visibrain, l’outil de veille et d’analyse de la fréquentation des réseaux sociaux, a fait le bilan des sujets qui ont animé cette année le réseau social X. L’entreprise, spécialisée dans le recueil de données qui circulent en ligne, a recensé les dix mots-clés en langue française les plus utilisés sur la plateforme d’Elon Musk. Et sur la première marche du podium, nous trouvons un dièse consacré à la réforme des retraites avec un peu moins de 6 millions de messages. Un sujet éminemment politique qui, en comparaison, a généré trois fois plus de réactions en ligne que l’élection présidentielle de l’année précédente, avec le mot clef #Presidentielle2022.Autre constat, les conflits internationaux et les guerres ont particulièrement agité les échanges sur X entre les internautes français ? L’attaque terroriste du 7 octobre dernier perpétrée par le Hamas, et la réplique d’Israël, a propulsé le dièse #Gaza sur la troisième marche du classement des sujets les plus commentés en un an sur la plateforme sociale X en France, nous précise Marie Guyomarc’h responsable presse de Visibrain.► Notre dossier sur le conflit israélo-palestinienL’autre mot clef qui a marqué cette année 2023 sur X en France est le dièse #Emeutes ?Les tensions vécues dans l’hexagone à la suite du décès de l’adolescent Nahel ont entraîné divers mouvements de violences à travers le pays. Le mot clef #Emeutes voit le jour le 27 juin dernier sur le réseau social d’Elon Musk. Et 33 % des messages sont publiés sur ce dièse dès le 30 juin, au lendemain des violences urbaines qui ont frappé la France. Sur l’année, le mot clef engrange 2,5 millions de tweets. Par ailleurs, le classement des 10 mots clefs les plus populaires sur X qui a été mis en ligne par Visibrain, nous démontre que les partis politiques en France restent très actifs sur l’ex-Twitter, malgré les changements drastiques effectués par son patron Elon Musk. Notamment, « La France Insoumise » qui est devenue, à travers le mot clef « LFI », le parti politique le plus mentionné en 2023 sur la plateforme avec 1 million 300 mille tweets.► Liens et mots clefs : mots clefs, rétrospective 2023, plateforme X, Visibrain, #Reformedesretraites, #Gaza, #Israël, #Emeutes, #Lfi https://www.visibrain.com/fr/blog/le-recap-francais-de-l-annee-2023-en-10-hashtags-sur-x-twitter https://twitter.com/visibrain/status/1734579622707114074
12/14/2023 • 3 minutes, 21 seconds
«Jogo do bicho»: un jeu de hasard illégal en plein essor au Brésil
Jogo do bicho ou « jeu de l’animal », est un jeu de hasard illégal qui déferle sur les réseaux sociaux au Brésil. Les paris se font sur Instagram, Facebook et YouTube. De quoi s'agit-il et comment tout ça fonctionne ? Décryptage avec correspondante à Rio de Janeiro. C’est une véritable institution brésilienne, sorte de patrimoine immatériel illégal du pays qui existe depuis plus de 125 ans. Le jeu, qui se rapproche d’une tombola, consiste à miser sur des animaux, associés à des numéros. Dans le jeu de l'animal, chacun des 25 animaux correspond à quatre numéros : de l'autruche (1 à 4) à la vache (97 à 100). On peut miser n’importe quelle somme, ce qui rend ce jeu très accessible… et contrairement au loto, les tirages ont lieu tous les jours, voire plusieurs fois par jour.Selon une étude de 2014, ce type de loterie clandestine a permis de récolter jusqu’à 3 milliards de réais, soit 568 millions d’euros.Quels sont les liens que ce jeu de hasard entretien avec le crime organisé ?S’il n’est pas autorisé, le jogo do bicho est « toléré »… Officiellement, les sanctions vont de quatre mois à un an d’emprisonnement avec sursis, mais elles sont rarement appliquées.Les bicheiros, qui gèrent les « banques » du jeu, sont à la tête d’une véritable mafia, un commerce illégal lié à certaines personnalités politiques, à la police, mais aussi aux milices, notamment à Rio de Janeiro.Corruption, blanchiment d’argent… les bicheiros sont souvent intouchables grâce à leurs étroits liens avec certains élus locaux. Depuis les années 1930, le jogo do bicho est même l’une des sources de financement des écoles de samba, qui ont besoin de mobiliser de grosses sommes d’argent pour organiser leurs défilés, et entretiennent de fortes connexions avec la mafia des jeux illégaux.En se développant sur les réseaux sociaux, le jeu devient incontrôlable ?Traditionnellement, les bicheiros sont plutôt identifiables : assis sur une chaise, à un coin de rue passante, une calculette dans une main et un lecteur de carte bancaire dans l’autre. Quand la police passe, la chaise reste vide dans la rue, mais quand le jeu bat son plein, des attroupements se forment.Aujourd’hui, on trouve des publicités sponsorisées pour le jogo do bicho sur Facebook et Instagram promettant de gagner facilement des sommes allant jusqu’à mille euros… Une simple recherche sur Google permet d’accéder à des tirages de résultats en direct sur YouTube… des profils ou groupes commerciaux sur WhatsApp… Les mises peuvent se faire très rapidement, via des transferts bancaires gratuits. Mais les arnaques sont aussi courantes.L’entreprise Meta, propriétaire de WhatsApp et Instagram, a refusé de s’exprimer sur le sujet, mais les promoteurs du jeu semblent profiter d’un vide juridique. Car les plateformes d’annonces sont enregistrées, notamment à Curaçao, où les jeux de hasard sont légaux.
11/16/2023 • 2 minutes, 55 seconds
Téléphone intelligent: des restrictions obligatoires pour les mineurs en Italie
Dès le 21 novembre, les opérateurs téléphoniques en Italie vont devoir bloquer l’accès à certains sites internet pour les moins de 18 ans qui possèdent un smartphone. Cette nouvelle réglementation émane de l’Autorité de régulation des télécommunications, l’AGCOM, une entité indépendante du gouvernement. Éclairages d'Anne Le Nir à Rome. Les téléphones portables des enfants et adolescents pourront être bloqués, de sorte qu'ils n'auront plus accès à certains sites. Les cartes SIM, enregistrées au nom d’un mineur disposeront d’un système automatique et gratuit dit de « contrôle parental par défaut ». En clair, tous les opérateurs téléphoniques vont bloquer l’accès aux sites web suivants : ceux dont les contenus incitent à la haine, à la discrimination, au racisme et à la violence – y compris l’auto-violence. Ceux consacrés à l’utilisation d’armes et de drogues. Ceux dédiés à la pornographie, aux jeux de hasard, aux pratiques alimentaires nocives pour la santé. Enfin, ceux liés aux sectes religieuses et ceux qui fournissent des outils pour surfer de manière anonyme.L’Italie fait partie des pays dont la population est très accro aux smartphones. À partir de quel âge un enfant est-il autorisé à utiliser un téléphone portable avec une carte SIM à son nom et combien de mineurs en possèdent ?Un enfant a le droit d’avoir une SIM, avec le consentement parental, dès l’âge de 8 ans. Quant aux adolescents, ils ont pratiquement tous un smartphone. Un rapport de l’université Biccoca de Milan indique que 26 % des parents permettent à leurs chérubins de moins de deux ans d’utiliser de manière autonome un smartphone. Ce pourcentage passe à 62 % les 3-5 ans et à 59 % pour les 6-10 ans. Concernant les 11-18 ans, 98 % utilisent tous les jours un smartphone et le gardent souvent allumé 24 h sur 24. Dans ce contexte, le blocage automatique pour les mineurs va-t-il réellement assurer leur protection contre les risques d’internet ? La nouvelle règlementation constitue un grand un pas en avant. Mais on reste dans l’inachevé qui caractérise l’Italie. Car pour les cartes SIM en possession des mineur,s mais enregistrées au nom d’un adulte de sa famille, le contrôle automatique ne fonctionnera pas. Les parents devront changer la Sim ou activer eux-mêmes le dispositif de blocage. Or rien ne les oblige à le faire. Qui plus est, il manque une véritable prise de conscience collective pour mieux protéger les enfants et ados. En particulier contre le cyberharcèlement. Selon une enquête de l’Institut supérieur de Santé, 50 % des 11-17 ans sont victimes d’épisodes de harcèlement en ligne.
11/15/2023 • 2 minutes, 59 seconds
Japon: la peur de l'IA
Au Japon, l'IA est partout et de plus en plus visible. Problème, la prolifération des vidéos truquées inquiète les autorités pour ses dérives. Un de ces vidéos, réalisée par un jeune via l’Intelligence artificielle, et devenue virale sur les réseaux sociaux, nous montre par exemple le Premier ministre Fumio Kishida en train de critiquer son propre bilan à la tête de l'État, au cours d’une allocution. Or, ce discours n’a jamais existé en vrai. Précisions de notre correspondant Bruno Duval à Tokyo.
11/14/2023 • 3 minutes, 3 seconds
L’UE encadre les publicités à caractère politique
Le Parlement européen et les États membres de l'UE se sont mis d'accord sur un texte destiné à encadrer les publicités à caractère politique à l'horizon de 2025. L’objectif de cette nouvelle réglementation est de protéger davantage les campagnes électorales dans l'Union européenne des ingérences étrangères. Décryptage. Normalement, dans tous les pays de l’Union, le ciblage publicitaire à caractère politique n’est possible qu’avec le consentement explicite des individus. Mais cette autorisation préalable -qui est le fondement même du Règlement général sur la protection des données-, est largement contournée par l'emploi des algorithmes de recommandation mis en place par les grandes plateformes sociales.Ces systèmes informatiques automatisées terriblement efficaces orchestrent la façon dont les publications apparaissent sur le fil d’actualité des utilisateurs. Ces programmes amplifient de facto les messages publicitaires à caractère politique. Les effets manipulatoires de ces techniques de ciblage pour influencer le vote des électeurs en Europe et à travers le monde, inquiétaient déjà la Commission européenne en novembre 2021. Elle a donc initié ce projet de règlement pour garantir une plus grande transparence des publicités politiques et pour protéger les campagnes électorales de l'Union européenne des acteurs étrangers employant ces pubs toxiques afin de manipuler les opinions.Après deux ans de discussions et d’ajustements, le Parlement européen et les États membres de l'UE sont enfin tombés d'accord sur un texte communLe prochain règlement stipule qu’il est interdit à des organisations gouvernementales, des entités civiles, ou encore des entreprises privées basées en dehors de l'Union européenne de financer des publicités politiques dans tous les pays de l'UE, au cours des trois mois précédant une élection ou un référendum.Par ailleurs, les auteurs et les diffuseurs de ces publicités présents sur le territoire européen devront renseigner le « nom du parraineur ou de l’annonceur affiché de manière bien visible », d’apposer un « avis de transparence facilement accessible » dans lequel se trouve le montant dépensé, l’origine des fonds utilisés pour ce type de publicité ainsi qu’une indication précisant que cette publication est en lien avec tel ou tel scrutin. Les publicités contenant des informations sensibles, telles que l'origine ethnique, les convictions religieuses ou l'orientation sexuelle d’un candidat ou d’un électeur, sont rigoureusement interdites. Le profilage à partir de données personnelles des internautes pour le compte de candidats ou de partis politiques est également proscrit, sauf évidemment, si ces informations ont été explicitement fournies par un internaute pour cibler des électeurs.Ces règles ne concernent que des publicités à caractère politique payantes ? Effectivement... Les opinions personnelles ou politiques diffusées en ligne, les contenus journalistiques non sponsorisés, ou encore les annonces publiées par des candidats ne sont pas affectées par le règlement. Le texte prévoit des sanctions en cas de violations répétées d’un fournisseur de publicité pouvant aller jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires. Toutefois, cette législation n’entrera en vigueur qu’en 2025. Donc bien après les élections européennes de juin 2024 pour lesquelles la bataille suprême des pubs politiques et la guerre d’influence en ligne, ont largement commencé. ►Liens et mots clefs : élections européennes, réseaux sociaux, Parlement européen, pubs politiques, campagne électorale, cadre de régulation, États membres
11/8/2023 • 3 minutes, 45 seconds
Sur X, la France est championne d'Europe de la haine en ligne
X, anciennement Twitter a publié dimanche 5 novembre son tout premier rapport de transparence sur le contrôle des contenus qu’impose la réglementation dénommée le Digital Services Act aux grandes plateformes sociales qui a été mis en place en aout dernier par l’Union européenne. Et franchement, il n’y a pas de quoi être fière, les internautes français sur X sont les champions d’Europe des propos violents et haineux ? On est les champions de la haine en ligne sur X... ce n’est pas glorieux ! La France prend la tête de ce palmarès peu enviable avec une floraison de propos violents, d’appels à la haine, de harcèlement et autres messages vindicatifs à caractère ordurier, antisémite, raciste et xénophobe, comme le révèle ce premier rapport obligatoire exigé par l’UE qui a été mis en ligne par le réseau social X, anciennement Twitter. La période analysée par l’entreprise d’Elon Musk est comprise entre le 28 août 2023 et le 20 octobre dernier. Le document compare le nombre de signalements, de suppressions de contenus illicites et de suspensions de comptes qui ont été opérés par la société américaine à travers les pays européens.Ce rapport, dit de « transparence », est censé permettre d’évaluer le dispositif mis en place par le réseau social X pour assurer la modération des publications La plateforme X indique ainsi avoir supprimé 16 288 messages problématiques dans l’Hexagone sur la période considérée. Le rapport révèle que la diffusion des messages illicites en France est largement supérieure à celle de ses proches voisins. En comparaison, le réseau social en Allemagne a supprimé 7160 messages litigieux et 7743 en Espagne, qui est pourtant considéré comme le pays de l’UE le plus actif sur le réseau X en raison du nombre de ses utilisateurs. Dans le détail, le rapport pointe que près de 4.300 messages de harcèlement en France ont été traités par les systèmes de modération de X, auxquels il faut ajouter 6.000 propos violents, le reste concernant des contenus à caractère pornographique.Le réseau social emploi très peu de personnel pour effectuer ses modérations en Europe Depuis sa reprise en main par Elon Musk, la plateforme comptabilise un peu moins de 2 300 modérateurs humains pour les messages rédigés en langue anglaise. Quatre-vingt deux personnes se chargent de vérifier les contenus publiés en allemand, contre 52 pour les publications en français. Par ailleurs, 12 modérateurs seraient spécifiquement en charge des contenus publiés en arabe, contre deux seulement pour l'hébreu. Malgré un déficit flagrant de personnel humain, la plateforme - qui a mis en place un système automatique de modération- se vante constamment d’être le garant de la liberté d'expression en ligne. En revanche, le dispositif étant le même pour tous les pays de l’UE, rien dans le rapport de X n’explique pourquoi les internautes français sont devenus les champions en Europe de la publication de propos haineux et illicites.► Liens et mots clefs : X, DSA, rapport de transparence, UE, France championne de la haine en ligne, modération
11/7/2023 • 3 minutes, 22 seconds
Suède: la campagne de désinformation «LVU» qui a déstabilisé les services sociaux
En Suède, les services sociaux de l’aide à l’enfance sont la cible d’une campagne de désinformation massive sur les réseaux sociaux, la plus grave dans l’histoire du pays. Ils sont accusés de « kidnapper » des enfants musulmans, sans raison valable, pour les placer dans des foyers ou des familles d'accueil, afin d'effacer leur culture d'origine. Cette théorie complotiste circule depuis deux ans maintenant, refaisant surface régulièrement. Une enquête journalistique publiée la semaine dernière révèle que la figure de proue de cette campagne était effectivement une mère maltraitante. de notre correspondante en Suède,Elle s’appelle Zeinab Ltaif et c'est elle qui a en quelque sorte internationalisé la rumeur, puisque (après avoir organisé une première manifestation peu suivie en Suède en 2021), elle a été contactée par un blogueur islamiste influent, et c’est à partir de là que son témoignage consistant à dire que les services sociaux suédois lui avait volé ses enfants sans raison et avaient globalement un comportement islamophobe, a pris une ampleur démesurée sur les réseaux sociaux.Or l’enquête du quotidien Dagens Nyether publiée la semaine dernière, montre, en premier lieu, que le placement des trois enfants de cette femme, était légitime : l’école avait signalé des soupçons de violences au sein de la famille pendant plusieurs années, jusqu’à ce que l’aîné de 10 ans exprime clairement qu’ils étaient battus ; sa petite sœur avait alors déclaré avoir peur de ses parents : « ils nous frappent pour qu’on dorme plus vite ».Autre révélation du journal, l’ampleur prise par la campagne, la virulence de la mère qui va publier les noms des assistants sociaux, les menaces qui vont alors être reçues par ces agents… Cette pression inédite va pousser les élus de la commune de Galliväre où se déroulent les faits, à commettre une faute. Contre la décision de la Cour administrative - qui a confirmé la nécessité de placer ces enfants en famille d’accueil -, ils vont être rendus à la mère quelques mois plus tard.« Nous avons sacrifié des enfants pour faire taire la mère » a admis l’une des élues. Un autre a confirmé : « nous n’avons pas résisté à la pression extérieure, nous avons pris une décision insensée. »Perte de confiance pour les services sociauxCette campagne de désinformation a brisé la confiance d’une partie de la population vis-à-vis des services sociaux suédois. Elle a aussi terni l'image de la Suède à l'étranger : le gouvernement a d'ailleurs investi dans un programme spécifique de lutter contre la désinformation...Des enquêtes ont été menées sur le travail des services sociaux, en particulier sur la question du placement des enfants. Il en ressort que dans l’immense majorité des cas, c’est soit la négligence parentale, soit les maladies mentales ou la violence au sein du foyer qui poussent la justice à ordonner le placement des enfants. C’est toujours une solution de dernier recours, et elle est très rarement appliquée sans le consentement soit des parents, soit des enfants.En épluchant les compte rendus judiciaires du tribunal de Göteborg, il apparaît aussi que les mots islam, religion, musulman ou culture, n’apparaissent que dans 3 % des cas, souvent dans des histoires d’enfants qui se déclarent homosexuels ou de jeunes filles victimes de mariages forcés.Les chercheurs expliquent qu’il est possible qu’il y ait parfois des malentendus liés à des différences de culture…rappelons que la Suède a une tolérance zéro pour tout châtiment corporel : la fessée y est interdite depuis 1979, et toute violence verbale ou psychologique vis-à-vis des enfants est également très surveillée.
11/6/2023 • 3 minutes, 25 seconds
Un robot d’assistance chirurgicale pour opérer les cancers
Une jeune entreprise française basée à Montpellier a développé un robot qui aide les chirurgiens à traiter à un stade précoce des tumeurs cancéreuses inopérables et difficiles à atteindre. Déjà utilisée pour opérer des tumeurs de l’abdomen et des poumons, cette plateforme robotique pilotée par des programmes d’intelligence artificielle, a permis de traiter en 2023 plus de 250 patients en France et aux États-Unis. Environ 18 millions de nouveaux cas de cancers sont diagnostiqués chaque année dans le monde et 10 millions de personnes succomberont des suites de leur maladie. Si de grands progrès ont été réalisés ces dernières années dans le domaine des médicaments, la chirurgie reste actuellement le moyen privilégié pour traiter 80% des cas de cancers.La robotique médicale s’installe durablement dans les blocs opératoiresDans les blocs opératoires, les chirurgiens sont de plus en plus souvent assistés par des robots afin de réaliser des interventions plus précises. Une robotique médicale de très haute technicité dans laquelle excelle la société française basée à Montpellier, Quantum Surgical. Le dernier développement de la jeune entreprise est un bras robotisé assisté par intelligence artificielle. Il est muni d’un système de navigation et d’une caméra pour guider les gestes de chirurgien quand il détruit des tumeurs particulièrement difficiles à atteindre de l’abdomen et des poumons.Le robot dénommé Epione permet ainsi des interventions moins invasives et moins traumatisantes pour les patients, nous explique Bertin Nahum, ingénieur franco-béninois expert en robotique médicale, président et cofondateur de Quantum Surgical : « Il est important de préciser que ce robot ne remplace pas les praticiens dans les blocs opératoires. Le robot Epione est utilisé comme un outil intelligent qui va aider les chirurgiens à les guider pour réaliser des actes extrêmement précis qui se nomment des ablations percutanées. Ce type d’opération consiste à brûler et donc à détruire une tumeur à l’aide d’une aiguille que le chirurgien va insérer, à travers la peau du patient. »Les ablations percutanées sont moins traumatisantes pour le patient « Cette méthode d’interventions permet une réduction de la douleur, des cicatrices et des lésions tissulaires et une récupération postopératoire plus rapide », poursuit Bertin Nahum qui conclut que « plus de 250 patients ont déjà bénéficié de notre technologie. Pour pouvoir l’utiliser en milieu hospitalier, nous avons obtenu au préalable les certifications réglementaires, et dans le cas du robot Epione, ces autorisations couvrent à la fois l’Europe, les États-Unis et plus récemment la Chine. »Le cancer est un fléau mondialL’Organisation mondiale de la Santé estime qu’un homme sur cinq et une femme sur six développeront un cancer au cours de leur vie. Et le nombre des cas serait amené à tripler à l’horizon 2050, avec une surreprésentation des patients âgés, en particulier aux États-Unis, en Chine et en Europe. Les interventions chirurgicales mini-invasives réalisées à l’aide de la robotique constituent donc une réponse de premier ordre dans l’arsenal thérapeutique du traitement précoce des cancers.
10/21/2023 • 2 minutes, 16 seconds
Une IA de reconnaissance vocale dans les hôpitaux africains
Une jeune pousse au Nigéria a développé un dispositif IA de reconnaissance automatique de la parole pour transcrire les prises de notes des praticiens pendant leur consultation. L’objectif de la jeune société est d’aider les hôpitaux africains à numériser les dossiers médicaux plus rapidement, de délivrer les médecins des tâches administratives fastidieuses réalisées au détriment des patients. Trop de patients, mais pas assez de personnels soignants ! Au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, les médecins se plaignent constamment d’épuisement professionnel. En cause, une pénurie de personnels de santé, à laquelle s’ajoute des lourdeurs administratives. En milieu hospitalier, les médecins passent 50% de leur temps à rédiger des notes détaillées sur les patients qu’ils ont examiné, à remplir les formulaires des dossiers médicaux numérisés et à les mettre à jour ou encore à établir les facturations de l’établissement de santé. Des taches de secrétariat donc qui seront réalisées évidemment au détriment des actes de soins.Trop de paperasses numériquesUn problème que connait bien Tobi Olatunji qui est médecin au Nigeria, mais formé aux États-Unis aux techniques de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’e-santé. La jeune pousse Intron Health qu’il a cofondé, a développé en collaboration avec le fabricant de processeur graphique Nvidia un dispositif de reconnaissance vocale piloté par IA qui « comprend » les accents africains.Passer du clavier aux microphones« En passant du clavier aux microphones, les médecins peuvent prendre des notes plus rapidement et gagner du temps », nous précise Tobi Olatunji : « Notre technologie se base sur des programmes de reconnaissance vocale développés avec le concours de Nvidia. Concrètement, nous prenons une entrée vocale et la convertissons en texte. Notre système s’adresse principalement aux multiples spécialités cliniques. L'ophtalmologiste, le gastro-entérologue, l'oncologue qui traite les cancers, avaient besoin de cet outil de transcription comprenant le langage de leur spécialité. »Les IA de reconnaissance vocale se développent dans les hôpitaux africains poursuit Tobi Olatunji : « Cette IA est utilisée dans les grands et les petits hôpitaux, dans les zones rurales et urbaines, dans de nombreux pays d’Afrique. Le dispositif permet une prise en charge plus rapide des patients dans toutes ces zones géographiques. Avec plus de 200 accents spécifiques à 13 pays du continent, le programme affiche des performances bien supérieures à tout ce qui existe dans le monde, notamment dans la compréhension des accents africains. »La pénurie des personnels soignants entrave les systèmes de santé en AfriqueSelon les observations de l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de médecins qualifiés au Nigéria a diminué de plus de 31% depuis 2017. Le pays a besoin de 363 000 médecins pour parvenir à une couverture sanitaire universelle relève, l’OMS. La pénurie de personnels soignants est aussi présente dans une grande partie du continent. Et si l’intelligence artificielle « présente un immense potentiel pour améliorer la qualité des soins de millions de personnes », l’OMS, recommande toutefois aux pays africains de veiller à la sécurité des données médicales des populations.À lire aussiUn monde de tech - Du préventif au prédictif, l’IA au service discret des hôpitaux
10/14/2023 • 2 minutes, 15 seconds
L’informatique quantique, les prémices d’une révolution technologique
Dans la course mondiale à la « suprématie quantique », une jeune pousse française vient de réaliser une percée considérable en intégrant sur les puces de silicium qui équipent nos ordinateurs, des nanotubes en carbone. Son objectif est de créer les premiers processeurs quantiques hybrides qui équiperont peut-être bientôt nos futurs ordinateurs personnels. (Rediffusion du 7 mai 2023)L'informatique quantique exploite les comportements des atomes, des grains de lumière, c’est-à-dire des photons, ou encore des électrons à très petite échelle. Mais dans l’univers de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure.Un monde de l’infiniment petit très déroutantPar exemple, la vitesse de déplacement d’un électron qui déambule au hasard dans l’espace peut être de 2 000 km/s ou de 1 000 km/s ! Mais tant qu’on n’aura pas observé à l’aide d’instruments scientifiques la vitesse de notre bolide, il peut aller aux deux vitesses à la fois. Ce phénomène qui peut heurter notre intuition se nomme la superposition d’état. Et les physiciens ont constaté bien d’autres comportements du même type. Mais dès qu'ils sortent leurs instruments de mesure pour observer le comportement de ces particules, leur état de superposition sera perturbé et disparaitra. Du quantique pour nos futurs ordinateursLes scientifiques envisagent depuis longtemps de mettre à profit ces phénomènes quantiques dans de futurs ordinateurs, qui, contrairement à nos machines actuelles, exécuteront des calculs complexes bien plus rapidement. Le principal problème pour créer ce type de machine est de garder le plus longtemps possible l’état de superposition des corpuscules du monde quantique. Tout se résume en définitive, à une histoire de haute technologie pour choisir les bons procédés et les meilleurs matériaux afin de concevoir les processeurs quantiques de ces ordinateurs surpuissants.C’est l’objectif que poursuit la jeune pousse Française « C12 Quantum » dans une approche originale. La jeune société développe des processeurs hybrides qui sont mi-quantiques, mi-classiques, en greffant sur des puces de silicium traditionnelles, des nanotubes de carbone, explique Pierre Desjardins, co-fondateur de C12 : « Nous sommes la seule jeune pousse au monde à développer ce type de technologie qui est issue des recherches fondamentales de l’école normale supérieure qui a mis en évidence les propriétés exceptionnelles d’un nouveau matériau appelé nanotube de carbone. Cette structure d’atomes de carbone en forme de tube microscopique est déjà utilisée dans de nombreux domaines industriels et scientifiques. Les chercheurs de l’école normale supérieure de Paris ont démontré qu’il était le candidat idéal pour réaliser des ordinateurs quantiques. Notre jeune pousse les utilise pour fabriquer des processeurs qui seront hybrides, c’est-à-dire couplés avec les puces de silicium qui équipent depuis longtemps nos ordinateurs et nos Smartphones. » Et Pierre Desjardins de préciser : « un ordinateur quantique est infiniment plus puissant que n’importe laquelle de nos machines actuelles, notamment, pour résoudre certains problèmes complexes comme développer de nouveaux médicaments, d’optimiser la logistique industrielle ou encore les transports. Des problèmes qui sont terriblement compliqués même pour des supercalculateurs car ils nécessitent de combiner de multiples solutions pour arriver à un résultat concret. » Le co-fondateur de C12 poursuit : « En revanche, un ordinateur quantique sera inefficace pour effectuer des calculs simples comme des additions. C’est la raison pour laquelle, nous développons cette technologie hybride qui est à la fois quantique et classique. Le premier processeur est prévu pour 2025, toutefois concevoir un ordinateur 100% quantique et universel, demandera encore 10 ans de recherches et de développements. »Les promesses de l’informatique quantiqueLes applications concrètes de l’informatique quantique sont multiples avec en premier le développement d’un système de cryptage des données Internet qui serait inviolable.Les industriels et les grandes entreprises du numérique comptent aussi sur cette puissance de calcul faramineuse pour optimiser par exemple les réseaux de distribution d’eau et d’électricité. Les chercheurs emploieront également ces machines surpuissantes pour mettre au point de nouveaux médicaments, des batteries électriques ou encore des cellules solaires ultraperformantes. Et petit détail qui a son importance en substituant les milliards de transistors des puces de silicium par quelques milliers de processeurs quantiques, la consommation électrique du numérique dans le monde se réduirait considérablement.
10/7/2023 • 2 minutes, 13 seconds
Du préventif au prédictif, l’IA au service discret des hôpitaux
Les hôpitaux en France recueillent en permanence dans un format numérique une quantité massive de données sur les patients qu’ils accueillent. Afin d’analyser cette montagne d’informations médicales, une jeune pousse française a développé un programme d’intelligence artificielle qui permet à la fois de servir d’outil d’aide à la décision médicale et de décharger les professionnels de santé d'un travail administratif fastidieux. Les programmes d’intelligence artificielle destinés aux professionnels de santé esquissent déjà ce que sera le monde médical de demain : guérir mieux, plus vite et à moindre coût. En milieu hospitalier, ces logiciels basés sur des dispositifs de Machine Learning ou d’autoapprentissage des systèmes informatiques en français, permettent de développer des modèles prédictifs performants à partir de gros volumes de données.Le Machine Learning appliqué aux données hospitalièresL’IA de la jeune pousse parisienne Sancare créée en 2017 a été déployé dans une vingtaine d’établissements de santé en France. Comptes rendus médicaux, résultats d'examens, optimisation des processus administratifs et financiers, cette puissance informatique qui fonctionne uniquement en interne, permet aussi d’accélérer la recherche et les études cliniques, précise Bertrand Caron, directeur du développement de Sancare : « Tous les services de l’hôpital sont connectés à un seul et unique « dossier patient » informatisé. Les actes médicaux et la gestion administrative des parcours de soins de l’hôpital sont déversés dans cette base de données : les comptes-rendus d’observations, les prescriptions médicales, les résultats biologiques, les radios, les actes chirurgicaux, ainsi de suite. Toutes les données générées à l’occasion du séjour d’un patient dans un établissement de santé seront ainsi consignées dans un serveur informatique centralisé sur lequel notre programme IA va travailler. » La sécurité des données avant toutLe système fonctionne uniquement en interne pour des raisons évidentes de sécurité, explique Bertrand Caron : « la priorité absolue de l’installation d’une IA dans un établissement de santé est d’empêcher les fuites de données et les risques de piratages. L’algorithme d’apprentissage déployé sur le serveur informatique interne d’un hôpital analyse l’historique médical d’un patient sur une période de 4 à 5 ans. Ces informations anonymisées se révèleront précieuses pour réaliser des études cliniques. »L’IA, un gain de temps et d’exhaustivité pour le monde médicalEt Bertrand Caron de conclure : « Ce programme IA doit être considéré comme un outil d’aide à la décision pour les personnels de santé. En revanche, ce dispositif numérique ne se substituera jamais aux décisions finales des médecins. Le principal avantage de l’IA en milieu hospitalier est un gain de temps et d’exhaustivité pour les médecins et leurs adjoints administratifs. »IA et santé, les recommandations de l’OMSSelon un rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé, l’intelligence artificielle « présente un immense potentiel pour améliorer la qualité des soins de millions de personnes dans le monde ». Aide aux dépistages des maladies, élaboration et administration des traitements, surveillance des épidémies, gestion des systèmes de santé… L’OMS recommande toutefois aux États de placer l’éthique et les droits humains au cœur de la conception de ces programmes ainsi que d’encadrer et de contrôler systématiquement leur utilisation.
9/30/2023 • 2 minutes, 5 seconds
Caducy, un dispositif de diagnostic médical réalisé par selfie vidéo
Une jeune société basée dans l'est de la France a mis au point un dispositif médical permettant de mesurer plusieurs paramètres physiologiques à distance, à l’aide d'un simple selfie vidéo de 30 secondes du visage d’un patient. Cette innovation testée en milieu hospitalier permet d’affiner les téléconsultations dans les déserts médicaux. L’impossibilité pour un médecin de mesurer à distance les paramètres physiologiques de ses patients constitue jusqu’à présent, en France, un frein majeur au développement de la téléconsultation. Mais l’entreprise I-Virtual installée en Moselle, à Metz, a décidé de relever ce défi technologique avec la mise au point d'un dispositif dénommé Caducy.Six signaux physiologiques relevés avec un selfie de 30 secondesCette innovation permet au médecin d’analyser les variations du rythme cardiaque, la fréquence respiratoire, la tension artérielle ou encore le niveau de stress à l’aide d’un simple selfie vidéo de 30 secondes du patient, nous précise Myriam Benfatto, responsable communication du dispositif Caducy chez i-Virtual : « Cette innovation qui a demandé sept ans de recherches et de développement repose sur différentes techniques. Notamment, la photopléthysmographie sans contact qui est une méthode de diagnostic à distance permettant de mesurer le rythme cardiaque à travers le mouvement des flux sanguins circulant sous la peau. »Des mesures fiables à 95% et une téléconsultation sécuriséeCette technologie de pointe a été validée par des études cliniques, poursuit Myriam Benfatto : « Notre dispositif intègre aussi des programmes d’intelligence artificielle, des systèmes de reconnaissance visuelle et d’analyse des signaux biomédicaux. Pour valider cette approche d’examen par selfie vidéo, nous avons mené une étude clinique sur plus de mille patients au CHRU de Nancy en 2021 qui a confirmé que ce dispositif médical était fiable à 95%. Les bases de données des patients sont sécurisées, car nous ne gardons aucun flux vidéo des consultations. Notre objectif est que les plateformes de télémédecine et les milieux hospitaliers souvent en surcharge puissent utiliser ce dispositif. »Un logiciel pour répondre au problème des déserts médicauxActuellement, quatre milliards de personnes dans le monde n’ont pas un accès pérenne aux systèmes de santé, parfois même les plus élémentaires, souligne Myriam Benfatto : « Et pas seulement les régions en développement, mais aussi des pays comme la France qui doit faire face au problème des déserts médicaux et à la pénurie de personnels soignants. Notre objectif est que ce système soit adopté par les plateformes de téléconsultation ou encore par les services d’urgences en milieu hospitaliers. Nos applications fonctionnent sur tous types de smartphones, tablettes ou ordinateurs disposant d’une caméra, dans n’importe quels territoires et quel que soit l’état du réseau Internet. »Un développement à l’internationalAvec ce logiciel, I-Virtual est la première entreprise au monde à avoir obtenu une certification CE dans le cadre du nouveau règlement européen sur les dispositifs médicaux. Pour se développer à l’international, la jeune société a bénéficié du programme d’accélération des innovations dans le domaine de la santé de Pfizer et de WILCO qui accompagne des projets exclusivement numériques. En 2023, la société étudie d'autres cas d'usage de son logiciel, notamment le maintien des seniors à domicile, l'accompagnement des infirmiers et l'appui aux services d’urgences en milieux hospitaliers.
9/23/2023 • 2 minutes, 14 seconds
Journées européennes du patrimoine: l’Élysée à travers les siècles en réalité virtuelle
À l’occasion des Journées européennes du patrimoine, une société française spécialisée dans les reconstitutions historiques en réalité virtuelle propose une expérience immersive et un voyage dans le temps qui retrace les évolutions du palais de l’Élysée à travers les siècles. La jeune société française Timescope vous invite, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine, au palais de l’Élysée tel qu’il était lors de son inauguration en l’an 1722 et vous permet de découvrir les transformations de l’édifice dans le temps. La demeure s’appelait à l’origine l’hôtel d’Évreux, du nom de son premier propriétaire, le comte d’Évreux, lieutenant-général des armées de Louis XV. Les huit bornes interactives et les écrans géants qui ont été installés dans la cour d’honneur et les jardins de l’Élysée retracent en détails les trois siècles d'un hôtel particulier qui est devenu la résidence officielle du chef de l'État en 1873.Cette nouvelle expérience de réalité virtuelle et temporelle intitulée « L’Élysée à travers les siècles », offre aux visiteurs de plonger en immersion profonde et à 360 degrés dans ce lieu emblématique de l’histoire de France, nous précise Adrien Sadaka, co-fondateur et président de Timescope : « La réalité virtuelle est une technologie qui est complexe à appréhender pour les utilisateurs. La nécessité de mettre un casque immersif représente, par exemple, une contrainte pour certains usagers. Les dispositifs que nous proposons sont bien différents des pratiques habituelles en amenant de façon naturelle une expérience immersive à travers des systèmes de bornes de réalité virtuelle développés par Timescope. » Des mondes virtuels accessibles au grand public Ces bornes fonctionnent en libre-service, poursuit Adrien Sadaka : « Le public les emploie en toute autonomie pour visiter nos mondes virtuels. Pendant les Journées européennes du patrimoine, le palais de l’Élysée nous ouvre ses portes avec l’installation de huit bornes interactives disponibles dans les jardins et la cour d’honneur du Palais. La narration de ce voyage dans le temps, consacré à l’histoire des origines de l’Élysée et à son évolution à travers les âges, est assurée par les voix iconiques de Stéphane Bern pour l’un des programmes et par Claire Chazal pour la seconde expérience. »Chaque reconstitution historique est travaillée dans ses moindres détails, explique le co-fondateur et président de Timescope :« Le contenu 3D et la qualité des images offrent au public une immersion complète dans ce lieu emblématique de l’histoire de France qu’est le palais de l’Élysée. Tous nos projets sont développés avec un comité scientifique composé principalement d’historiens qui valident l’exactitude des informations délivrées dans nos projections virtuelles. »Adrien Sadaka conclut : « Ces expériences de voyage dans le temps se prolongent bien au-delà des opérations événementielles comme celles proposées lors des Journées du patrimoine. La plupart de nos productions sont ensuite accessibles au public au travers des mobiles, des systèmes immersifs placés dans des lieux patrimoniaux ou encore avec la diffusion de vidéos à 360° sur différentes plateformes web à la recherche d’outils numériques performants de médiation culturelle. »Une expertise reconnue à l’internationalÀ chaque nouveau projet, Timescope met en place un comité scientifique constitué principalement d’historiens professionnels, qui certifient l’exactitude de ses productions. Leurs recherches documentaires couvrent l’ensemble des éléments constitutifs d’un lieu et d’une époque : l’architecture, les commerces, l’environnement naturel, les véhicules ou encore les vêtements portés par les personnages qui peuplent ces espaces virtuels. L’expertise de la jeune société est reconnue à l’international. Plusieurs villes européennes lui ont déjà commandé des capsules temporelles et historiques, notamment Rotterdam, Bruges ou encore Berlin.
9/16/2023 • 2 minutes, 11 seconds
Lancement de la 4ème édition du «Pfizer Healthcare Hub France»
Le géant des industries biopharmaceutiques Pfizer, lance la 4ème édition du Pfizer Healthcare Hub France. Ce programme d’accélération des innovations dans le domaine de la santé s’adresse aux jeunes pousses françaises dont l’objectif est d’améliorer le parcours de soin et la qualité de vie des patients quel que soit leur pathologie. L’appel à candidatures, est ouvert jusqu’au 29 septembre. Concrètement, les jeunes pousses françaises qui participeront à la 4ème édition du Pfizer Healthcare Hub seront sélectionnées sur leur capacité d’innovation dans le secteur de la santé. Le jury est composé d’experts de Pfizer et de WILCO qui est un accélérateur accompagnant des projets innovants portés par de très jeunes entreprises.Relever les défis de la santé en FranceLes candidats devront répondre à l’un des trois principaux enjeux auxquels sont confrontés les professionnels de santé. Notamment, la prévention des affections avec la sensibilisation des patients à la reconnaissance de leurs symptômes et l’amélioration de la prise en charge des malades dans leurs parcours de soins.Un appel à candidatures ouvert jusqu’au 29 septembre 2023Les porteurs de projets développant des programmes d’intelligence artificielle afin d’améliorer le recueil et la production de données en fonction du profil de chaque patient sont invités à participer. À la fin de l’appel à candidatures qui est ouvert jusqu’au 29 septembre, cinq jeunes pousses seront retenues pour bénéficier de ce programme, précise Jérôme Mouminoux, membre du pilotage du Pfizer Health Hub France et directeur du département d’oncologie de Pfizer : « Nous sélectionnons cinq jeunes pousses dont les projets correspondent à nos valeurs et nos enjeux, notamment les projets qui aident à diagnostiquer précocement et plus rapidement les pathologies, mais aussi les développements permettant d’améliorer la prise en charge des patients pendant leur parcours de soins. »Des jeunes pousses sélectionnées sur leur capacité d’innovationEt Jérôme Mouminoux de poursuivre : « Nous avons pu constater, depuis la 1ere édition du Pfizer Healthcare Hub France que les équipes qui composent ces jeunes pousses intègrent de multiples compétences à la fois techniques, scientifiques, mais aussi dans le domaine du marketing afin de développer leur jeune société. Ces nouveaux entrepreneurs peuvent ainsi découvrir le fonctionnement d’un grand groupe biopharmaceutique très structuré. Et nos équipes en interne, eux, découvrent le côté très agile de ces concepteurs particulièrement créatifs dans l’élaboration de leurs innovations. »Une collaboration basée le codéveloppementCette collaboration basée sur un mode de codéveloppement se révèle très enrichissante pour le laboratoire Pfizer, conclut Jérôme Mouminoux : « Rappelons, que la mise au point du vaccin anti-Covid de Pfizer est issu d’un partenariat de longue date, noué bien avant la pandémie avec BioNTech qui était à l’époque une jeune pousse. Pour l’instant, nous n’avons pas encore reçu de projets sur de nouveaux types de vaccin de la part des jeunes pousses. Il faut dire que celui que nous développons actuellement est parfaitement adapté et performant pour combattre le coronavirus. Mais nous restons évidemment ouverts à de nouveaux partenariats dans ce domaine. »Valoriser les innovations de santé en FranceL’objectif de Pfizer est bien d’accélérer et de valoriser l’innovation sur le long terme dans le domaine de la santé en France. Mais les autres régions du monde ne sont pas oubliées. Depuis 2020, ce programme d’incubation pour les jeunes pousses se déploie dans des pays développés comme dans des pays en développement. Il constitue ainsi un réseau d’expertise et d’entraide pour des jeunes entrepreneurs engagés dans le bien-être des patients, la prévention des pathologies ou la conception de nouveaux traitements contre les maladies les plus graves de notre époque.
9/9/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Neuroelectrics, le casque pour soulager les désordres cérébraux
Un « Monde de tech » vous invitait cet été à un safari technologique et numérique pour découvrir avec l’observatoire Netexplo, des innovations issues de tous les continents. Cet organisme français, dévoile chaque année plus de 3 000 inventions capables potentiellement de changer le monde. Le dernier épisode de ce cyber-voyage s’arrête en Espagne pour rencontrer une passionnée du cerveau qui a développé une technologie permettant de soulager les douleurs de patients atteint de troubles neurologiques. Visuellement, cette invention ressemble un peu à un bonnet de piscine… avec toutefois une différence de taille, ce couvre-chef est tapissé d’électrodes. L’innovation développée par l’entreprise espagnole Neuroelectrics permet de soulager les patients atteint de dépression, souffrant d’Alzheimer ou de la maladie de Parkinson, à l'aide de mini-décharges électriques dispensées aux bons endroits, précise Sylvain Louradour, directeur associé de l’Observatoire Netexplo : « Soulager des patients souffrant d’une maladie neurologique est l’ambition du casque dénommé Starstim développé par Neuroelectrics. Bardé d’électrodes, il offre des thérapies de stimulation cérébrale qui sont entièrement personnalisées pour chaque malade à l’aide de logiciels. »Un casque EEG pour soulager les troubles neurologiquesCette technologie a bénéficié des années de recherche en neuroscience sur les propriétés électrochimiques de nos cellules nerveuses. Le casque développé par l’entreprise est de la famille des EEG, c’est-à-dire permettant de réaliser un électroencéphalogramme pour mesurer l'activité électrique du cerveau. Le dispositif a fait l’objet de nombreuses études cliniques afin de s’assurer de son efficacité, nous indique Ana Maiques, la fondatrice de Neuroelectrics : « Notre cerveau, qui compte près de 100 milliards de neurones, communique non seulement chimiquement, mais aussi électriquement. C'est ce qu'on appelle l'activité électrique du cerveau, ces courants existent aussi dans votre cœur. L'appareil que je porte peut ainsi recueillir les signaux générés par cette activité électrique à des fins de diagnostic. »De l’électricité pour moduler l'excitation des neuronesL’appareil délivre aussi de mini décharges électriques ajoute la fondatrice de Neuroelectrics : « Les électrodes du dispositif peuvent également injecter de petits courants dans le cerveau afin d’exciter ou inhiber une activité cérébrale. Dans le cas de l'épilepsie, par exemple, nous réduisons l'excitation des neurones en diffusant un courant négatif qui permet aujourd’hui de soulager la douleur des patients pendant une crise. » Des casques de stimulation cérébrale non-invasifsLes technologies de Neuroelectrics sont également employées par les laboratoires de neurosciences du monde entier. Ainsi, les personnes atteintes de troubles neurologiques bénéficient de ces recherches, mais aussi du déploiement de ces casques de stimulation cérébrale qui sont disponibles dans 45 pays ! Contrairement à d'autres firmes préférant passer par l'implantation d'une puce dans le cerveau, comme celle d’Elon Musk qui a lancé Neuralink, la méthode employée par l’entreprise espagnole, est et restera, exclusivement non invasive pour les patients.Le dernier épisode de cette série consacrée aux innovations issues de tous les continents avec l’Observatoire Netexplo, nous démontre, une fois encore, que les technologies, quand elles font sens, peuvent être un bienfait pour l’humanité.
9/3/2023 • 2 minutes, 9 seconds
Rice-N, l’IA des négociations internationales sur le climat
Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech, vous invite à un safari technologique et numérique pour découvrir des innovations issues de tous les continents. La nouvelle destination proposée par l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions capables potentiellement de changer le monde, s’arrête au Canada, dans un laboratoire qui utilise l'intelligence artificielle pour répondre aux grands enjeux environnementaux et planétaires. Le laboratoire Mila est un institut de recherche en intelligence artificielle basé à Montréal au Québec qui œuvre au développement des IA éthiques et responsables. Et parmi les unes et mille recherches de l’institut, le programme Rice-N étudie les meilleurs scénarios possibles pour favoriser la coopération internationale en matière de lutte contre réchauffement climatique, nous révèle Sylvain Louradour, Directeur associé de l’Observatoire Netexplo : « L’objectif poursuivi par ce programme est d’établir des stratégies de négociation pour concilier des intérêts entre les décideurs politiques, économiques et les citoyens qui semblent aujourd’hui contradictoires. L’objectivité supposée de l'IA permettrait peut-être de suppléer à notre incapacité de trouver ces accords communs et accepter par tous, afin de préserver la planète. »Rice-N évalue les protocoles des négociations sur le climatLe programme Rice N est un simulateur qui aide les chercheurs à évaluer les protocoles des négociations sur le climat, notamment dans le secteur de l'économie climatique, détaille Tianu Zang, doctorant en intelligence artificielle au laboratoire Mila : « Alors que le changement climatique est devenu un problème mondial plus que régional, les pays doivent apprendre à coopérer les uns avec les autres. En réalité, on constate que chaque région cherche à améliorer la vie de ses citoyens, mais sans vouloir sacrifier une partie de leur système industriel. Les nations ont donc tendance à moins contribuer en faveur du climat dans l'espoir que les autres s’engagent davantage. C’est la raison pour laquelle nous développons cette plateforme qui est destinée aux chercheurs et aux représentants politiques pour déterminer des cadres de négociations qui seraient acceptés par toutes les parties. » Prédire les conséquences socioéconomiques des politiques climatiquesLe programme IA Rice-N restera un instrument d’aide à la décision, préviennent les chercheurs de l’institut Mila : il n’est pas question pour eux qu’une machine, aussi intelligente soit-elle, négocie à la place des humains. Cet outil numérique qui permet de réaliser des simulations afin de prédire les conséquences socioéconomiques à long terme des négociations qui ont été menées par les nations sur le climat est capable d’en élaborer de nouvelles, Notamment, pour préparer la prochaine COP 28, qui aura lieu en décembre à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Le prochain Monde De Tech rejoindra le continent européen pour découvrir une technologie non invasive mise au point en Espagne capable de soulager les douleurs de patients vivant avec une maladie cérébrale.
8/26/2023 • 2 minutes, 13 seconds
World Wide Wind, les gigawatts de l’éolien maritime
Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech, vous invite à un safari technologique et numérique pour découvrir des innovations issues de tous les continents. La nouvelle destination proposée par l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions, nous emmène en mer profonde, dans laquelle des ingénieurs norvégiens expérimentent une éolienne marine ultra-performante. Après les eaux chaudes de l’Indonésie, notre vaisseau d’exploration des innovations sillonne l'océan Atlantique et accoste les côtes de la Norvège ! Pour découvrir que les ingénieurs de la société norvégienne World Wide Wind proposent une approche radicalement différente de l’énergie éolienne en mer, explique Sylvain Louradour, le directeur associé de l’Observatoire Netexplo : « Ces éoliennes à axe vertical qui comportent deux jeux de pales, sont réglées pour tourner en sens inverse. Elles promettent de doubler la production des plus grandes turbines actuelles. L’autre particularité de ces éoliennes maritimes est qu’elles sont flottantes et qu’aucun travaux de bétonnage, pouvant détruire la faune et la flore, n’est nécessaire pour les installer » L’éolien maritime devient plus performant que les turbines terrestresCes éoliennes au design évolué offrent une prise au vent largement supérieure aux turbines habituelles, précise Hans Bernhoff, le directeur technique de World Wide Wind : « Concrètement, cette éolienne possède deux rotors sur le même mât. Le générateur se situe au fond de la structure sous la ligne de flottaison et s’adapte au vent. Le potentiel énergétique de l'éolien en mer est beaucoup plus important que sur terre et nous avons mis au point la technologie pour l’exploiter pleinement. »La mer, le vent et les gigawattsL’objectif de World Wide Wind est de développer un parc éolien d’une capacité de 10 000 gigawatts, ajoute Hans Bernhoff : « Notre système rend l'éolien offshore flottant plus compétitif en termes de production d'énergie, de coût d’installation et de durabilité. Aujourd'hui, nous envisageons la construction d’éoliennes d’environ 400 mètres de haut et ces très grosses machines produiront au total 10 000 gigawatts. Contrairement, aux équipementiers actuels qui s’en tiennent à des conceptions plus traditionnelles et très différentes de notre design. »Doubler la production des plus grandes turbines actuellesLa structure de ces éoliennes a été spécifiquement étudiée pour permettre leur implantation rapide en mer. World Wide Wind prévoit de déployer un premier modèle de 3 MW qui serait opérationnel d’ici à 2026, puis une autre turbine beaucoup plus imposante d’une puissance de 40 MW dès 2029. Le prochain Monde De Tech fera une escale au Canada, à la rencontre de chercheurs en intelligence artificielle développant des programmes IA pour favoriser la coopération internationale dans la lutte contre le changement climatique.
8/19/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Coral Reef Soundscape AI, le Shazam des récifs coralliens indonésiens
Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech, vous invite à un véritable safari technologique et numérique pour découvrir des innovations issues de tous les continents. Avec l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions capables potentiellement de changer le monde, embarquement immédiat pour découvrir en Indonésie le projet Coral Reef Soundscape AI. La deuxième destination de ce tour du monde des innovations démontre que les programmes de l’intelligence artificielle, qui s’invitent actuellement dans notre quotidien, permettent aussi de s’adapter à un monde en profonde mutation climatique.En compagnie de Sylvain Louradour, directeur associé de l’Observatoire Netexplo, notre vaisseau d’exploration des innovations navigue aujourd’hui dans les eaux turquoise indonésiennes au chevet des récifs coralliens en souffrance : « Employer les technologies de l’intelligence artificielle pour préserver l’environnement est une tendance de fond dans le monde comme le démontre la jeune pousse indonésienne Coral Reef Soundscape AI. Son objectif est d’évaluer la santé des récifs coralliens en écoutant, à l’aide d’un hydrophone, les sons émis par la faune et la flore des fonds marins. » L'IA pour décrypter les « musiques » subaquatiquesL’intelligence artificielle permet d’analyser ces « musiques » subaquatiques afin d’évaluer la santé des coraux. Le programme a été mis au point par les scientifiques de l’université britannique d’Exeter, précise Ben Williams, jeune docteur en philosophie et étudiant en sciences marines à l’University College de Londres : « Nous avons disposé un grand nombre de ces hydrophones sur des récifs coralliens afin qu'ils écoutent les sons générés par l'activité biologique sous-marine. La nouveauté de notre innovation est utilisation de l’IA et de ses capacités d'apprentissage automatique pour identifier quelle est la différence entre des habitats sains ou dégradés et cela a fonctionné de manière très efficace. »Des récifs coralliens en dangerLes coraux hébergent un tiers des espèces sous-marines, poursuit Ben Williams : « Les récifs ne couvrent qu'une petite partie du plancher océanique, soit moins de 0,1 %. Mais ils abritent un tiers de la biodiversité marine, ce qui est énorme, et plus de 375 millions de personnes dans le monde dépendent directement leurs services écosystémiques. Les enregistrements ne duraient qu'une minute. Nous avons constaté que le programme pouvait identifier correctement le type de récif dans plus de 90 % des cas. C'est bien mieux que ce que je pourrais faire avec mes propres oreilles. » Le projet Coral Reef Soundscape AI a reçu le Grand Prix 2023 de NetexploCette innovation qui associe intelligence artificielle et préservation de l’environnement est non invasive et peut se déployer comme système de surveillance et d’alerte sur tous les récifs coralliens du monde, a estimé le jury du Grand Prix de l’Observatoire. indonésien.Le prochain Monde De Tech naviguera dans des eaux plus agitées et plus froides au large des côtes venteuses de Norvège, dans lesquelles des chercheurs ont installé une éolienne marine ultra-performante.
8/13/2023 • 2 minutes, 13 seconds
Les lanternes solaires de la jeune pousse «Quadloop»
Cet été, au mois d’août, un Monde de Tech vous invite à un véritable safari technologique et numérique pour découvrir des innovations venues de tous les continents. Avec l’Observatoire Netexplo, organisme français qui dévoile et récompense chaque année des inventions capables de changer le monde, embarquement immédiat pour le continent africain, à la rencontre du créateur d’une lanterne solaire fabriquée à partir de déchets électroniques. La première escale de ce tour du monde des innovations s’arrête en Afrique de l’Ouest, à Lagos, au Nigeria. Avec Sylvain Louradour, directeur associé de l’Observatoire Netexplo, nous découvrons que la lampe écoconçue par la jeune pousse Quadloop, permet de régler plusieurs problèmes affectant depuis trop longtemps le quotidien des nigérians : « Cette innovation s’attaque au problème des déchets électroniques déversés en masse sur le continent africain. C’est aussi une réponse aux coupures de courant intempestives qui sévissent régulièrement dans le pays et perturbent la bonne marche de services destinés au grand public, aussi essentiels que l’éducation ou la santé. »Une innovation lumineuse valorisant les déchets électroniquesCet éclairage portatif, qui fonctionne à l’énergie solaire, offre ainsi une solution alternative aux lampes à kérosène, régulièrement employées sur le continent et nuisibles à la santé des utilisateurs. La lanterne solaire idunnu est fabriquée uniquement à partir de déchets électroniques, précise Dozie Igweilo, le fondateur de la jeune pousse Quadloop et créateur de ces luminaires ingénieux : « Cette idée de lampe solaire est née en 2018, alors que j’étais ingénieur de terrain en télécommunications. Pendant mes déplacements dans les zones enclavées du Nigeria, j’avais constaté que la plupart des gens avaient du mal à charger leurs téléphones portables ou s’éclairaient difficilement. Pourtant, le soleil en abondance pouvait leur offrir une source d’énergie pérenne. » Une lampe Quadloop recycle 2,5 kg de déchets électroniquesQuadloop œuvre pour le bien commun, poursuit Dozie Igweilo : « Nous avons commencé à fournir un éclairage solaire et portable pour les hôpitaux et les communautés rurales. C’est ainsi que Quadloop est née. Les principaux matériaux de nos appareils proviennent à 70% de déchets électroniques, comme des batteries lithium-ion issues d’ordinateurs portables mis au rebut et d’autres composants issus de vieux ordinateurs et d’écrans. » Quand le recyclage préserve l’environnementLe dispositif développé par Quadloop est déjà commercialisé. L’entreprise propose sa lampe auprès de petits commerçants ou de coiffeurs locaux pour réduire leur consommation énergétique et comme alternative aux délestages électriques. L’ambition de la jeune pousse est maintenant de promouvoir en Afrique cette économie circulaire basée sur le recyclage qui contribue efficacement à la préservation de l’environnement. Le prochain épisode d’un Monde de Tech naviguera dans les eaux turquoise de l'île indonésienne de Sulawesi, au chevet des récifs coralliens en souffrance.
8/5/2023 • 2 minutes, 5 seconds
Des logiciels pour mesurer l’impact carbone des JO
Une jeune pousse française spécialisée dans l’analyse des données sur les émissions carbones des particuliers et des entreprises a mesuré l’empreinte du CO2 des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. L’étude détaillée des données révèle que la principale source de pollution concerne la construction des infrastructures sportives qui accueilleront les athlètes et les spectateurs. La jeune pousse Greenly, spécialisée dans le recueil et l’analyse de données sur les émissions carbone qu’émettent les particuliers ou les entreprises, a publié une étude sur le coût environnemental des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Les analystes des données de la plateforme en ligne, ont comparé les informations numériques des trois derniers Jeux avec celles qui ont été fournies en partie par le comité d’organisation des JO de Paris. L’important, c’est de décarbonerLe rapport de Greenly révèle que les principaux postes d’émission carbone sont, par ordre d’importance, la construction des infrastructures sportives, les rejets générées par les spectateurs, le transport, l’alimentation et le logement des visiteurs venus assister aux Jeux, précise d’Alexis Normand président et cofondateur de Greenly : « Pour estimer le bilan carbone des JO de Paris, nous évaluons en premier lieu les émissions directes que l’on désigne sous l’appellation de scope 1, c’est-à-dire la consommation directe d’énergie émettant des gaz à effets de serre pour chauffer, par exemple, des bâtiments. »L’impact des JO sur l’environnementL’étude Greenly a passé en revue toutes les sources possibles des émissions carbones des JO, poursuit Alexis Normand : « Vous trouvez ensuite les émissions indirectes liées à l’énergie comme l’utilisation de courant électrique d’origine carbonée pour l’éclairage, la climatisation ou encore le recours aux réseaux de chaleur collectifs utilisant par exemple du gaz de ville. Viennent ensuite toutes les autres sources d’émissions répondant à la définition du scope 3 comme les déplacements des spectateurs ou des athlètes. » Un bilan carbone divisé par deuxMais Paris 2024 s’est engagé à diminuer le bilan carbone des Jeux par deux, indique le président de Greenly : « Notamment en proposant d’utiliser le plus possible les infrastructures sportives existantes et de faire en sorte que les nouvelles constructions soient élaborées avec des matériaux décarbonés et durables avec la promesse que les habitants de la cité puissent bénéficier pleinement de ces bâtiments bien après les Jeux. »La neutralité en CO2 à l’épreuve des JO Pour l’instant, l’estimation du bilan carbone de l’évènement n’a pas été rendue public par les organisateurs des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Le Comité qui annonçait, en avril 2021 réaliser une manifestation « à contribution positive pour le climat » a averti cependant qu’il revoyait à la baisse ses ambitions. Les JO en France relâcheront en définitive environ 1,5 million de tonnes de CO2, selon les dernières estimations. Et c’est déjà un objectif considérable, comparativement aux Jeux de Londres en 2012 ou de Rio en 2016. : Paris 2024 devrait rejeter ainsi deux fois moins d’émission carbone que ses précédentes éditions.
7/29/2023 • 2 minutes, 6 seconds
Cybercriminalité, les hackers éthiques contrattaquent
Une jeune pousse française, spécialisée dans la sécurisation et la transmission de patrimoine numérique, a fait appel à des pirates bienveillants pour tester sa plateforme en ligne. Ces attaques informatiques qualifiées d’éthiques consistent à éprouver la sécurité des systèmes d’information d’une entreprise, d’une institution publique ou d’un organisme d’État, en employant les mêmes techniques que les cybercriminels. Alors que les risques de cyberattaques n’ont jamais été aussi élevés dans le monde pour les entreprises comme pour les particuliers, de plus en plus de sociétés font appel aux services de hackers éthiques pour détecter et corriger les failles de sécurité de leurs systèmes d’information.Legapass, une jeune pousse spécialisée dans la protection des données et la transmission de patrimoine numérique, comme des mots de passes, des codes d’accès ou encore des actifs en cryptomonnaies à vos héritiers en cas de décès, a donc demandé aux 50 000 pirates bienveillants de la communauté YesWeHack, d’attaquer sa plateforme en ligne afin d’en tester les faiblesses. Un programme « Bug Bounty » pour contrer les cyberattaquesCe type d’opération qui se nomme un « Bug Bounty », c’est-à-dire une « prime au bug » en français, récompense les pirates éthiques quand ils découvrent une vulnérabilité, nous précise Jean-Charles Chemin, président et cofondateur de Legapass : « Pour sécuriser nos plateformes numériques, nous travaillons avec des hackers éthiques qui sont en fait des chercheurs en vulnérabilité informatique. Ces spécialistes du piratage sont mandatés pour attaquer nos systèmes en permanence afin de découvrir des failles de sécurité, de nouveaux procédés d’intrusion pour exfiltrer, par exemple, des données sensibles ou extraire des informations confidentielles. »Le président de Legapass explique comment sont récompensés les pirates éthiques : « Quand ils parviennent à pirater efficacement nos systèmes, ils sont récompensés avec une prime dont le montant est calculé en fonction de l’importance des vulnérabilités qu’ils découvrent. Nous les gratifions, par exemple, de 2 000 euros pour la mise en évidence d’une faille majeure. Les hackers éthiques gagnent non seulement de l’argent mais aussi des points qui leur permettent de se positionner dans le classement mondial des programmes "Bug Bounty". Et être en tête de ce classement est d'une grande valeur pour eux et pour les firmes du numérique du monde entier qui sont en permanence à la recherche des meilleurs experts en cybersécurité. »Qualités et profils pour devenir un expert en piratage éthiqueCes pirates mènent leurs attaques de façon anonyme, explique Jean-Charles Chemin :« Lors d’une opération "Bug Bounty", l’entreprise qui sollicite ces pirates éthiques ne connait pas leur identité. Mais en ce qui concerne leur profil, on constate que ce sont souvent des personnes autodidactes, des bidouilleurs du numérique, voire de très jeunes talents en programmation informatique. Certains d’entre eux deviennent des pirates éthiques par passion et d’autres en font leur métier. »Notre vision du monde des hackers est erronée, conclut Jean-Charles Chemin : « Jusqu’à présent le terme hacker avait une connotation très négative qui est souvent associée à la cybercriminalité, mais cette interprétation est erronée. Comparativement, cela reviendrait à dire que tous les serruriers capables d’ouvrir des portes, sont forcément des cambrioleurs. »Un programme « Bug Bounty » ne s’improvise pasLe piratage éthique est un domaine de la cybersécurité en pleine croissance. « Chasseur de bug » est même devenu un métier reconnu. Un programme « Bug Bounty » ne s’improvise pas et se prépare généralement plusieurs mois à l’avance. Tous les piratages sont effectués avec l’autorisation des propriétaires des systèmes informatiques dans le strict respect des législations des pays qui encadrent fortement cette pratique. Par ailleurs, les attaquants mandatés s’engagent, par contrat, à ne pas divulguer ou exploiter les informations sensibles qu’ils auraient obtenu lors de ces cyberattaques qualifiées de bienveillantes.
7/22/2023 • 2 minutes, 14 seconds
«Dompteur d’IA», le métier du siècle
Une école du numérique en France a lancé une formation intitulée Prompt Engineer ou ingénieur de requêtes en français. Ces « dompteurs d’IA » conversationnelles apprennent comment il convient d’interroger les programmes d’intelligence artificielle comme ChatGPT afin qu’ils délivrent des réponses pertinentes, sans erreurs, lors d’un usage professionnel. Depuis que les robots conversationnels et générateurs de textes automatiques sont devenus accessibles au grand public, de nombreuses entreprises cherchent à les employer pour optimiser leur productivité. Elles peinent cependant à recruter des experts qui seraient capables de « dompter » les IA dites génératives comme ChatGPT. Le métier de Prompt EngineerLes entreprises recherchent des spécialistes chargés de poser les bonnes questions à ces programmes afin d’éviter les hallucinations informatiques et la génération d’informations erronées. C’est la raison pour laquelle, l’école française du numérique, Rocket School, a lancé une nouvelle formation intitulée « Prompt Engineer ». Ce cursus permet d’apprendre à rédiger correctement des prompts, c’est-à-dire à formuler par écrit des questions précises et pertinentes qui seront compréhensibles par les IA, explique Cyril Pierre de Geyer, président et co-fondateur de Rocket School : « 2023 est un point d’inflexion, le grand public qui a désormais accès à ChatGPT a pu s’amuser avec et apprécier ses performances en découvrant les potentialités énormes de ce type de programme pour un usage professionnel et quel que soit son secteur d’activité. »Dialoguer avec nos IADialoguer avec une IA s’apprend, poursuit Cyril Pierre de Geyer : « Toutefois, lorsque l'on veut communiquer avec une IA, il faut lui fournir des informations et c’est là que les difficultés commencent. Il faut rédiger des questions précises pour qu’un programme comme ChatGPT puisse vous comprendre. Ce dialogue entre des humains et des machines s’établit par écrit, notamment à travers ce que l’on nomme un prompt qui devra être très bien rédigé si vous voulez obtenir des réponses fiables et pertinentes. Si les conditions de l’usage des prompts sont bien respectées, les salariés et les collaborateurs, quel que soit le secteur d’activité des entreprises, gagnent de 20 à 40 % en efficacité. » Métro, boulot, IALes craintes sur un chômage de masse provoqué par les IA sont exagérés, estime le président de Rocket School : « Actuellement, les débats autour de l’utilisation des IA en milieu professionnel se cristallisent sur la crainte de mettre les gens au chômage. En fait, ces programmes ne vont pas détruire directement des métiers, mais les individus qui ne maîtriseront pas les IA seront peu à peu remplacés par d’autres utilisant l’intelligence artificielle. D’où l’importance de la formation et c’est maintenant qu’il faut s’y mettre puisque que les IA font déjà partie de notre quotidien, autant dans notre vie privée, que professionnelle. » Recherche ingénieur de prompts désespérémentAvec la montée en puissance de l’utilisation des générateurs de textes intelligents au sein des entreprises, les offres d’emploi d’ingénieur de Prompt se multiplient et les salaires s’envolent. Toutefois, certains experts de l’IA estiment que le phénomène ne durera qu’un temps. Les capacités des programmes génératifs comme ChatGPT à comprendre n’importe quelle question qui serait posée en langage naturel augmentent constamment, et ces nouveaux métiers de « dompteurs d’IA » risquent tôt ou tard de devenir, eux aussi, obsolètes.
7/15/2023 • 2 minutes, 15 seconds
Kumulus, le générateur d’eau atmosphérique et solaire
Selon l’ONU, plus de 2 milliards d’êtres humains ne disposent toujours pas d’un accès pérenne à l’eau potable. 90% de ces personnes qui résident en zone rurale et isolée sont victimes de stress hydrique en raison du réchauffement climatique. Et afin de répondre aux pénuries d’eau de plus en plus fréquentes, des ingénieurs tunisiens ont mis au point un petit générateur atmosphérique transportable permettant de capter l’humidité de l’air pour produire 20 à 30 litres d’eau potable par jour. Alors que la crise climatique s’intensifie et que les ressources en eau potable et buvable s’amenuisent, de nombreux gouvernements se retrouvent dans l’obligation d’imposer aux populations des restrictions d’accès à cette ressource pourtant vitale. Selon les experts du climat de l’Organisation des Nations unies, cette crise de l’eau qui sévit depuis longtemps dans les pays du Sud, risque au cours des prochaines décennies de s’étendre à de nombreuses régions du monde. Une réponse au stress hydrique qui affecte les pays du Sud Pour répondre au stress hydrique qui menace de nombreux habitants sur la planète, des ingénieurs tunisiens ont récemment inventé un générateur d’eau atmosphérique dénommé par ses concepteurs le Kumulus-one. Le prototype qui a été testé dans les déserts de l’Afrique du Nord, passe bientôt en phase d’industrialisation. L’appareil déjà en précommande serait déployé dans des régions particulièrement touchées par le manque d’eau comme la Tunisie, l’Espagne, l’Italie et le sud de la France, nous précise Iheb Triki, ingénieur et cofondateur de la jeune pousse Kumulus Water : « Il existe 6 fois plus d’eau circulant sous forme de vapeur dans l’air que celle que renferme sous forme liquide toutes les rivières du monde. C’est en partant de ce constat que nous avons décidé de créer notre machine, et mis au point un processus pour extraire cette eau de l’atmosphère. Le principe à l’œuvre dans notre générateur consiste à réduire la température de l’air qui a été aspirée par l’appareil pour voir apparaître des gouttes d’eau. » Un générateur de rosée artificielleLe Kumulus reproduit le phénomène naturel de la rosée, explique l’ingénieur : « Cette condensation, que l’on observe chaque matin dans toutes les régions du monde, y compris dans des déserts considérés comme particulièrement arides, est depuis longtemps reproductible en laboratoire. La limite de température pour générer des gouttelettes d’eau à partir de la vapeur se nomme, par ailleurs, une température de rosée. Mais l’autre complexité de notre générateur a été de transformer une eau extrêmement pure et distillée, qui est au passage impropre à la consommation humaine, en une eau potable et surtout buvable.» Iheb Triki explique comment rendre l’eau du générateur potable : « Nous avons dû rajouter plusieurs filtres, certains pour éliminer des impuretés comme la présence éventuelle de métaux lourds et de résidus de pesticides qui seraient nuisibles à la santé humaine et d’autres pour reminéraliser le liquide obtenu. Ces filtres sont tous constitués de matériaux naturels, par exemple, en employant différents extraits de pierres qui délivreront les minéraux essentiels pour rendre cette eau buvable. » 20 à 30 litres d’eau potable par jourLe Kumulus fait la taille d’un mini-réfrigérateur, et produit environ une trentaine de litres d’eau par jour, précise Iheb Triki : « Le prix de revient au litre généré par l’appareil est estimé à une quinzaine de centimes d’euros, c’est-à-dire 30 à 50 % moins cher que l’eau qui est vendue en bouteille. Entre un quart et un tiers de ce prix concerne la consommation électrique du générateur. » Et Iheb Triki de conclure : « Pour abaisser encore les coûts de fonctionnement, le courant peut provenir de systèmes d’énergies renouvelables comme des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes avec l’avantage de réduire le bilan carbone de l’utilisation de notre machine. Selon les expertises effectuées par des laboratoires indépendants, notre générateur d’eau atmosphérique permet ainsi d’économiser deux à trois mille tonnes de CO2 par an, comparativement aux autres dispositifs de condensation capables de produire une eau potable. » Un générateur d’eau atmosphérique à énergie solaireLes ingénieurs de Kumulus Water ont prévu d’associer systématiquement leur générateur d’eau à des panneaux photovoltaïques. Cette solution « clef en main » est principalement proposée aux écoles et aux villages isolés dans les zones arides de l’Afrique du Nord et de l’Europe du Sud, qui ne bénéficiaient pas encore des grands programmes étatiques d’électrification de leur région. La jeune pousse propose également son appareil aux entreprises, afin qu’elles réduisent l’utilisation des bouteilles d’eau en plastique, qui sont trop souvent rejetées, après usage, dans l’environnement.
7/8/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Un groupe électro à l'hydrogène pour l’industrie
Une jeune pousse française a développé un groupe électrogène fonctionnant uniquement à l’hydrogène. Ce dispositif imposant mais transportable est destiné aux industries soucieuses de réduire leur empreinte carbone. Le système permet de fournir de façon autonome une haute tension électrique sur les lieux mêmes de production, sans aucun dégagement de CO2 ou de rejets polluants. L’hydrogène a souvent été présenté comme une source d’énergie alternative aux carburants fossiles qui sont largement utilisés par les industriels. Notamment, pour remplacer des groupes électrogènes de haute puissance électrique fonctionnant au diesel ou au gaz sur les chantiers de construction.Des générateurs électrogènes sans rejets de CO2Éviter l’émission de 30 millions de tonnes de CO2 au cours de la décennie, telle est l’ambition de la jeune pousse EODev dont le sigle est la contraction d’Energy Observer Developments. Créée en 2019, la société est née d’un retour d’expérience acquis par les ingénieurs à bord de l’Energy Observer, le premier navire autonome en énergie propre utilisant de l’hydrogène. Des générateurs sans rejets polluantsLes générateurs électrogènes imposants qui ont été mis au point par la jeune entreprise ne rejettent ni CO2, ni gaz polluants ou particules fines, nous précise Anthony Vernizeau responsable ventes et développement chez EODev : « Pour des personnes habituées aux groupes électrogènes résidentiels de quelques kilowatts, notre générateur peut apparaitre comme imposant mais nous sommes en termes de proportions et d’occupations au sol identique aux groupes diesel utilisés, par exemple, dans les chantiers. Anthony Vernizeau relate ensuite les étapes du développement des générateurs électro-hydrogène : « L’enjeu pour les équipes d’ingénierie a été de structurer tous les systèmes autour d’une pile à combustible, comme la partie refroidissement, la régulation et la conversion de la puissance avec une batterie électrique de très forte capacité. Un ordinateur embarqué remonte à distance toutes sortes de données de maintenance, signale les pannes éventuelles, affiche les performances du générateur quel que soit le territoire sur lequel il est utilisé, en Europe, en Australie ou encore dans les pays nord-américains. Toutes les briques technologiques ont été optimisées pour tenir dans ce container de grande taille qui est très design mais il referme de multiples innovations développées par nos soins. » Accélérer la transition environnementale des industriesSelon Anthony Vernizeau ces groupes électrogènes accélèrent la transition énergétique et environnementale dans les industries : « Nous avons réalisé de nombreuses études avec des cabinets externes et indépendants pour mesurer son impact environnemental si on l’utilise avec de l’hydrogène tel qu’il est produit actuellement c’est-à-dire issue du vaporeformage des combustibles fossiles. Est-ce que son empreinte carbone est alors intéressante dans ces conditions, et c’est le cas indiquent nos études. L’idée est évidemment de ne pas utiliser cet hydrogène carboné pendant 20 ans mais d’employer de l’hydrogène « vert » que produisent les énergies renouvelables, ce qui est déjà le cas dans de nombreux pays. »Des générateurs destinés aussi au transport maritime et à l’événementiel Si l’objectif de la jeune société est d’accompagner la transition énergétique et environnementale du secteur industriel terrestre, l’entreprise propose également des générateurs de courant destinés au transport maritime. Et lauréat de l'appel à innovations « Mobilités Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 », EODev s’est associé à NepTech spécialiste des bateaux électriques pour fournir des navettes de transport de passagers « zéro émission ». Elles seront équipées d'un système de propulsion électro-hydrogène, pour naviguer sur la Seine et à Marseille, pendant toute la période des JO 2024.
7/1/2023 • 2 minutes, 16 seconds
L’astronomie en ville, c’est possible
Une jeune pousse française fondée par deux scientifiques et ingénieurs a développé des télescopes intelligents qui permettent aux citadins, malgré la pollution lumineuse, d’observer depuis leur balcon l’univers lointain. En nouant des partenariats avec des organisations scientifiques comme la Nasa et le Seti Institute, la jeune société a constitué la première communauté mondiale d’astronomie participative. Depuis quelques années, les citadins peuvent toujours lever les yeux, ils ne verront qu’un ciel nocturne voilé, jauni, sur lequel apparaitra au mieux une ou deux planètes et quelques rares étoiles, du moins celles qui sont les plus brillantes. La pollution lumineuse provoquée par les éclairages artificiels urbains touche 80 % de la population mondiale qui se concentre dans les grandes agglomérations.Reconnecter les citadins au ciel étoiléPour reconnecter les citadins privés de nuit noire et de ciel étoilé, la jeune pousse marseillaise Unistellar a mis au point des télescopes dits intelligents capables de filtrer la pollution lumineuse des villes. Les citoyens du monde et de l’univers peuvent ainsi accéder aux galaxies et nébuleuses en couleur du ciel profond et participer à des programmes de recherche scientifique, nous précise Laurent Marfisi, directeur général et cofondateur d’Unistellar : « Les instruments que nous avons développés sont extrêmement puissants, ils permettent à la population mondiale résidant en très grande majorité dans des villes d’observer malgré la pollution lumineuse et depuis son balcon le ciel profond. Ces télescopes ne nécessitent aucun réglage de la part des utilisateurs, ils enregistrent automatiquement votre position GPS pour vous proposer en fonction de l’heure d’observation tout ce que vous pouvez regarder dans l’univers. » Laurent Marfisi décrit ce que l’utilisateur peut observer avec ce télescope automatisé : « En un seul clic, l’instrument pointera par exemple sur la galaxie d’Andromède qui s’affichera avec force détails, ou admirer des nébuleuses colorées et leurs nuages de gaz. Nous regroupons une communauté de plus de 10 000 utilisateurs de ces télescopes dans le monde. Ces passionnés d’astronomie peuvent participer sur la base du volontariat à des programmes scientifiques grâce aux partenariats que nous avons noués avec notamment la Nasa et l’Institut Seti. »Le cofondateur d’Unistellar détaille les programmes scientifiques de l’astronomie participative : « Cinq programmes de recherche sont proposés, comme de participer à la découverte de planètes en orbite autour d'autres étoiles de notre galaxie. Vous pouvez choisir d’observer les comètes pour surveiller les changements d'activité de ces boules de neige spatiales. De détecter l'ombre projetée sur Terre par des astéroïdes rocheux qui passe devant une étoile pour aider les astronomes à résoudre les mystères de la formation de notre système solaire. Mais aussi de protéger notre planète ! En surveillant les orbites des astéroïdes qui se trouvent proches de la Terre. Ou encore, d’étudier comment les supernovæ et autres événements cosmiques cataclysmiques évoluent au fil du temps. » Les Rendez-vous des Cosmic City Nights, effet « Wow ! » garanti Fort de sa communauté d’astronomes amateurs et passionnés de science participative, la jeune pousse lance tout l’été pour les citadins une opération intitulée les Cosmic City Nights. Unistellar proposera également de juillet à septembre des soirées en partenariat avec l'Association Française d'Astronomie, organisateur des Nuits des étoiles d’été. Elle accompagne aussi l'initiative internationale On The Moon Again, qui invite des passionnés du monde entier à observer la Lune. La jeune pousse collabore à la tournée estivale Spacebus, permettant aux visiteurs de plonger dans l'univers de l'exploration spatiale, ainsi qu’au festival Star's Up, le rendez-vous annuel des passionnés de l’espace et de la science. À écouter aussiAutour de la question - Comment observer l'origine de l'Univers?À lire aussiComment imaginer l'univers?
6/24/2023 • 2 minutes, 6 seconds
Solar Airship One, un tour du monde en dirigeable solaire
Pour répondre aux enjeux de la crise climatique provoquée en grande partie par les rejets de CO2 des industries du transport et du secteur aérien, l’entreprise française Euro Airship a développé des dirigeables fonctionnant à l’énergie solaire. La société a profité de son passage au salon Vivatech 2023 pour annoncer le lancement de l’aéronef Solar Airship One qui effectuera un tour du monde sans escale, sans carburant fossile et sans émission de CO2. Les dirigeables à structure rigide que conçoit la société Euro Airship, s’adressent aux secteurs du transport de passagers, du tourisme durable, du fret aérien, mais aussi permettent d’acheminer une aide humanitaire dans des endroits inaccessibles, ou encore de mener des opérations de surveillance civile et militaire à très haute altitude. La mission écoresponsable de Solar Airship OneLors du salon VivaTech qui vient de refermer ses portes, l’entreprise installée à Pau, a annoncé le lancement d’un dirigeable dénommé Solar Airship One. La mission de ce démonstrateur 100% électrique est d’effectuer d’ici à 2026, un tour du monde sans escale, sans carburant fossile et sans émission de CO2. Il volera le long de l’équateur pour réaliser un périple de plus de 40 000 km en vingt jours à une altitude moyenne de 6 000 mètres, précise Marie-Christine Bilbow, directrice générale d’Euro Airship : « Notre objectif est de démontrer au monde entier qu’une nouvelle mobilité aérienne " zéro carbone " est possible » nos dirigeables ont nécessité dix ans de recherches et de développement autofinancées puis, pour passer en phase industrielle, nous avons noué un partenariat avec Capgemini Engineering qui a réalisé tous les travaux de pré-production. » Puis la directrice générale d’Euro Airship décrit les caractéristiques de l’aéronef : « Solar Airship One mesure 151 mètres de long, pèse 10 tonnes, sa partie supérieure est recouverte d’un voile de cellules photovoltaïques souples, qui alimentent pendant la journée en courant les moteurs électriques. Le surplus d’énergie est stocké dans des batteries et quand le soleil disparaît, cette électricité permet de produire de l’hydrogène par électrolyse afin que les piles à combustibles prennent le relais et fournissent du courant aux moteurs du dirigeable. »Marie-Christine Bilbow explique comment Euro Airship compte industrialiser ces dirigeables éco-conçus : « Le tour du monde sans escale que nous allons entreprendre est un exploit technologique et humain, mais la finalité de ce périple est de développer tout un écosystème industriel de production dans le monde. Nous réalisons une chaine de fabrication de dirigeables du côté de Tarbes et nous prévoyons d’installer nos unités de production en Europe, en Amérique du Nord et du Sud et aussi en Asie. »Des pilotes de renom pour un vol « historique »Euro Airship a réuni des pilotes de renom de l’aéronautique française pour ce premier vol « historique ». L’équipage est composé de la première femme pilote de voltige handicapée Dorine Bourneton, de l’ancien astronaute français de l’Agence spatiale européenne Michel Tognini et de l’explorateur environnementaliste Bertrand Piccard. Vers une industrie de la mobilité aérienne zéro carboneL’entreprise de Pau a bénéficié de l’expertise scientifique de chercheurs français et européens pour mener à bien son projet. Elle s’est aussi entourée de partenaires industriels comme Capgemini, les groupes La Poste et Orange pour rendre possible ce nouveau modèle de transport aérien qui est à la fois durable et entièrement décarboné.
6/17/2023 • 2 minutes, 17 seconds
Les «Villages intelligents» du Niger
Au Niger, les « Villages intelligents » permettent de réduire la fracture numérique entre les milieux urbains et les zones rurales du pays. Ce projet initié par le gouvernement et financé par la Banque mondiale est destiné aux populations exclues du réseau internet et de la téléphonie mobile qui vivent en grande majorité en dehors des métropoles du pays. Le projet « Villages intelligents » pour la croissance rurale et l'inclusion financière au Niger a l’ambition d'accroître l’accès à la téléphonie mobile et de fournir des connexions à large bande dans les zones rurales du pays pour apporter des services financiers numériques dans des régions jusqu’à présent très mal desservies. Un projet financé par la Banque mondialeCe projet en cours de développement est financé par la Banque mondiale à hauteur de 100 millions de dollars qui se répartissent à 50% dons et 50% de crédits qui ont été contractés par le gouvernement, nous précise Ibrahima Guimba-Saïdou directeur général de l’ANSI, l’Agence nationale pour la société de l’information.Pour le conseiller spécial du président de la République du Niger sur les affaires numériques la priorité du pays est de désenclaver les nombreuses zones sans connexion du pays : « Le 'Village intelligent' est un programme initié par le gouvernement du Niger qui vise à désenclaver les zones numériques du pays et à faire en sorte que toutes les communautés exclues d’internet puissent se connecter notamment pour bénéficier des services en ligne de base qui leur faciliteront la vie. »Ibrahima Guimba-Saïdou explique l’objectif des centres de connexions mis en place : « Dans ces centres multimédia les villageois ont accès ainsi à des applications de santé, d’éducation. Mais en même temps que la connexion, nous apportons aussi l’énergie électrique qui permet d’alimenter les appareils. Nos installations fonctionnent exclusivement à l’énergie solaire. Nous mettons en place tout un écosystème pour que les agriculteurs, les commerçants et les artisans locaux vendent leurs marchandises. » Le directeur général de l’Ansi précise : « Contrairement aux autres pays africains, la population du Niger ne se concentre pas dans de grandes villes, par exemple, 6 à 7 % résident à Niamey, la capitale, tandis que le reste des habitants vivent en zone rurale. Les connecter n’est pas seulement un problème technologique, il faut aussi développer des usages du numérique pérennes qui favoriseront l’essor économique et social du pays. »Plus de 2000 villages connectés en 2025Le projet « Niger 2.0 » prévoit d’apporter le numérique à quelque 2175 villages en 36 mois. Le pays espère ainsi réduire la pauvreté, accroître les revenus de sa population vivant en grande partie en dehors des villes, améliorer leur quotidien, soutenir l'inclusion sociale à l’aide de comptes bancaire en ligne ou des services administratifs par mobile.Une initiative qui réjouit le chef du village de Yagalane : « Avant, pour avoir du réseau et appeler, il fallait monter sur la dune à l’extérieur du village, mais maintenant même couché à la maison tu as le réseau et l’internet ». Quelque 386 localités supplémentaires seront connectées au Web au cours de cette année 2023.
6/10/2023 • 2 minutes, 16 seconds
Un casque de réalité virtuelle au service de la santé des yeux
Une jeune pousse française a conçu des programmes d’animation, virtuels et interactifs en 3 dimensions pour les casques immersifs, en associant les images en relief projetées par l’appareil à des capteurs de suivi du mouvement des yeux. L’objectif du dispositif à usage médical est de prévenir et de corriger les déséquilibres oculomoteurs chez des patients souffrant d'insuffisance de convergence et de dysfonctionnement accommodatif. La jeune pousse bordelaise en Gironde Eyesoft innove depuis 6 ans dans le domaine de la e-santé et de la vision. Son objectif est d’améliorer la prise en charge et le parcours de soin chez les acteurs de la santé visuelle des ophtalmologistes, en passant par les orthoptistes et même directement chez les opticiens. Des casques de réalité virtuelle et des capteurs « eyetracker »L’entreprise développe des logiciels permettant l’évaluation, la rééducation et la prévention des déséquilibres oculomoteurs à l’aide de capteurs « eyetracker » c’est-à-dire qui traquent les mouvements des yeux dans un casque de réalité virtuelle, nous précise Audrey Persillon, orthoptiste et cofondatrice d’Eyesoft : « Des images 3D sont projetées sur l’écran du casque de réalité virtuelle et au même moment le capteur de suivi des mouvements oculaires enregistre des données qui sont analysées sur l’ordinateur du praticien pour évaluer l’équilibre de la vision binoculaire du patient. »Audrey Persillon explique le fonctionnement du dispositif : « Nous diffusons, par exemple, les images en relief d’une petite planète au porteur du casque immersif qui partira d’une distance virtuelle de 4 mètres et qui se rapprochera jusqu’à 5 centimètres des yeux du patient, le forçant ainsi à loucher et faire converger ses deux yeux en même temps afin d’accommoder sa vision sur l’objet. »La réalité virtuelle une aide au diagnostic des troubles de la vueEt Audrey Persillon poursuit : « Le système d’« eyetracker » dans le casque permettra de déterminer si les 2 yeux de façon symétrique fonctionnent très bien ou non ensemble. Le patricien tire ses conclusions en analysant ces données, soit pour réaliser une évaluation ou soit dans le cadre d’un exercice oculaire afin d’augmenter le confort visuel d’une personne souffrant de déséquilibres oculomoteurs. Des études cliniques pour utiliser des casques immersifs Ce dispositif a fait l’objet de plusieurs études cliniques précise la cofondatrice de Eyesoft : « Notre système a demandé 4 ans de recherche et développement lors de 4 évaluations cliniques rigoureuses, dont 3 ont menées au CHU de Rennes. Actuellement, nous terminons une autre étude auprès de 150 patients pour mettre en évidence tous les bénéfices qu’apporteraient les techniques de la réalité virtuelle pour traiter simultanément les multiples facteurs qui provoquent ces déséquilibres de la vision binoculaire. »La surexposition aux écrans principale cause des déséquilibres oculomoteurs Ces déséquilibres oculomoteurs qui sont de plus en plus fréquents dans le monde touchent autant les adultes que les enfants. Ces pathologies de la vue seraient en grande partie provoquées par la surexposition aux écrans. « Une vision contre nature », estime la fondatrice d’Eyesoft qui indique que pendant des centaines de milliers d’années les chasseurs-cueilleurs ont bénéficié d’une excellente vue de loin et ponctuellement de prés. Aujourd’hui, c’est exactement l’inverse avec les écrans informatiques qui sursollicitent notre vue de près au détriment des capacités biologiques de nos yeux dont la Nature, dans son infinie sagesse, nous avait pourtant dotée.► À écouter aussi : Intelligence artificielle, réalité virtuelle: la machine est lancée
6/3/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Une intelligence spatiale 3D pour les robots autonomes
Un robot a besoin de connaître sa position précise dans son environnement pour se déplacer de façon autonome. Pour se repérer, il dispose d’un dispositif dénommé Lidar. Cette technologie aide ces engins à déterminer la distance les séparant d'un objet mais le traitement des données issues de ces appareils n’est pas instantané. La jeune pousse française Exwayz a donc mis au point un logiciel pour que les robots mobiles puissent calculer leur position en temps réel Entre la manutention, l’inspection industrielle, la livraison et le transport autonome, l’industrie mondiale aura besoin de 100 millions de robots mobiles autonomes par an d’ici à 2030. Ces machines industrielles sophistiquées sont équipées de la technologie LiDAR pour trouver leur chemin dans des environnements 3D complexes et en perpétuel changement dans les usines et les sites de productions. Une technologie LiDAR difficile à mettre en œuvreCette technique de géolocalisation ultraperformante et robuste n’a toutefois qu’un seul défaut ! L’exploitation des données produites par ces capteurs nécessite de puissants traitements informatiques afin de réaliser des cartographies virtuelles instantanées dont les robots ont absolument besoin pour se déplacer. Des logiciels d’intelligence spatiale 3D ont donc été mis au point par la jeune pousse française Exwayz, nous précise son cofondateur et directeur général Hassan Bouchiba : «Le LiDAR est une sorte de caméra qui capte des images en 3 dimensions, Mais au lieu d’enregistrer des pixels, elle récupère des millions de points en 3D à chaque seconde qui proviennent de son espace environnement immédiat. Mais le traitement informatique des données LiDar n’est pas instantané, ce qui pose un problème aux robots pour se déplacer. Notre solution logiciel permet d’établir ainsi, à partir d’une multitude de coordonnées spatiales, une localisation et une cartographie en volume de façon simultanée en analysant les données issues des capteurs LiDAR. »► À lire aussi : Géolocalisation et chasse, un gage de sécurité ?Des jumeaux numériques de l’environnement pour les robots Ce dispositif permet de créer un jumeau numérique de l’espace dans lequel déambulent les robots, poursuit le directeur général d’Exwayz : « Concrètement, cette technique offre aux robots autonomes de pouvoir instantanément se positionner dans leur environnement comme ils le ferait à l’aide d’un GPS. Et pour parvenir à ce résultat, Exwayz a bénéficié de 15 ans de recherches académiques qui ont été effectuées par les scientifiques du monde entier pour résoudre les problèmes de géolocalisation et de cartographies numériques. » Et Hassan Bouchiba de conclure :« C’est la raison pour laquelle, nous avons lancé un programme académique pour mettre gratuitement à la disposition des universités qui en font la demande notre dispositif. Aujourd’hui, 14 centres de recherches en robotique et en véhicules autonomes emploient notre logiciel. C’est une manière pour nous de rendre à la communauté des chercheurs, les bénéfices de leur découverte qui nous ont été profitables. »► À lire aussi : Des robots virtuels dans les métavers industrielsUn système d’intelligence spatiale 3D pour les industrielsCe système, qualifié par ses inventeurs d’intelligence spatiale 3D, équipe déjà plusieurs robots à travers le monde et pour différents cas d'usage. Le dispositif permet, par exemple, à des engins autonomes de préparer des commandes en usine et de transporter des colis vers des aires de frets. Ce programme sert à la navigation de certains robots pour explorer des zones radioactives afin de détecter des risques de contamination ou pour inspecter des endroits inaccessibles et dangereux. Les autres utilisations de ce système d’intelligence spatiale 3D s’adresse à tous les types de transports autonomes équipés de LiDAR, que ce soient des voitures, des trains, des navires et même des drones.► À lire aussi : Les robots sur le champ de bataille
5/27/2023 • 2 minutes, 12 seconds
Des champignons microscopiques pour lutter contre la sécheresse
Une jeune pousse de la biotech dans le sud de la France a développé un procédé 100 % naturel qui permettrait aux plantes de mieux assimiler l'eau et de résister aux périodes de sècheresse. La jeune société Mycophyto sélectionne et produit des champignons microscopiques qui vivent en symbiose avec les végétaux afin de revitaliser les sols. Son objectif est de permettre aux agriculteurs de réduire considérablement leurs besoins en eau et en engrais chimiques. Depuis plus de 450 millions d’années, la plupart des plantes vivent en symbiose avec des organismes minuscules qui résident enfouis dans les sols. Notamment les champignons microscopiques mycorhiziens qui ont noué un partenariat gagnant-gagnant avec les plantes. Des champignons au service de l’agriculture Ces microorganismes offrent aux plantes de mieux absorber l’eau et les minéraux du sol en prolongeant jusqu’à 10 fois la surface initiale leur système racinaire. En retour, les végétaux les alimentent en sucre que produisent leurs feuillages grâce la photosynthèse.Les terres arables sont en danger L’agriculture intensive à grands coups d’intrants chimiques a détruit cet équilibre biologique antédiluvien en éradiquant des terres arables les champignons symbiotiques. Le réchauffement climatique a accentué aussi le phénomène, constate depuis sa création en 2017 la jeune pousse Mycophyto qui est basée à Grasse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Des champignons pour lutter contre la sécheresse« Revitaliser les terres arables avec ces microorganismes permet aussi de se prémunir des sécheresses », précise Justine Lipuma, docteur en microbiologie, présidente et cofondatrice de Mycophyto qui détaille son procédé : « Mycophyto revitalise les sols en utilisant champignons mycorhiziens, ces microorganismes qui se comptent par milliards se répartissent en des vingtaines d’espèces différentes, donc il nous a fallu mettre au point un système de production permettant de sélectionner et de maintenir une diversité d’espèces ainsi que pour amplifier le nombre d’individus par espèces. Pour réaliser la multiplication de mycorhiziens, nous cultivons des plantes qui nous aident à les produire de façon intensive dans nos usines qui ressemblent plutôt à des serres. Ce travail de terrain est réalisé en collaboration avec les agriculteurs, précise Justine Lipuma : « Nous avons commencé à travailler pour 3 filières agricoles : la production des plantes à parfum, aromatiques et médicinales afin de résoudre des problématiques concernant l’approvisionnement des matières premières, l’accès à l’eau en période de sècheresse et la diminution des intrants chimiques. Autre filière, la vigne, qui subit aussi les problèmes de sécheresse, et enfin le maraîchage, notamment pour la culture de la tomate, mais aussi des fruits et des légumes en France et à l’étranger. » Des biostimulants pour préserver la sécurité alimentaire mondiale Les pays du Sud amorcent aussi leur transition agroécologique, explique la présidente de Mycophyto : « Nous intervenons, par exemple, dans des pays du continent africain pour lesquels les enjeux du changement climatique et ceux de la réduction des intrants chimiques sont extrêmement importants pour le devenir de leur agriculture. Nous leur proposons des solutions adaptées à leurs cultures et leurs terres agricoles, selon leurs zones géographiques, car il n’existe pas de formule générique qui permettrait de revitaliser les sols avec un seul type de mycorhiziens. » La première biobanque européenne de microchampignons indigènesMycophyto développe la première biobanque européenne de microchampignons spécifiques correspondant à chaque plante et chaque terre cultivée, en fonction de leur zone géographique. Cette biobanque s’appuie sur de grands programmes de séquençage du génome des sols menés à l’international. Un séquençage bien particulier qui porte le nom de métagénome. Ces relevés sont ensuite intégrés dans une base de données unique. La jeune pousse utilise alors des programmes d’intelligence artificielle afin de prédire la meilleure combinaison des espèces de champignons pour revitaliser les parcelles cultivées en souffrance.
5/20/2023 • 2 minutes, 15 seconds
Netexplo, l’observatoire de l’innovation mondiale
Chaque année, l’Observatoire Netexplo, qui est une structure indépendante française, dévoile et récompense les meilleures innovations numériques et technologiques dans le monde. En 2023, de nombreux projets de recherche et de développement issus de tous les continents s’intéressent à l’Intelligence artificielle et aux technologies pour la préservation de l’environnement. Des innovations qui représenteraient une tendance de fond, remarque Netexplo. Des programmes de l’intelligence artificielle qui s’invitent dans notre quotidien et la mise au point de technologies pour s’adapter à un monde en profonde mutation climatique, constituent en 2023 les grandes tendances de l’innovation mondiale, constate l’Observatoire Netexplo. Son Grand Prix cette année a été décerné à une jeune pousse indonésienne pour son projet Coral Reef Soundscape AI. Elle utilise un dispositif qui permet d’évaluer la santé des récifs coralliens en écoutant à l’aide d’un hydrophone, les sons émis par la faune et la flore des fonds marins. Les grandes tendances de l’innovation mondiale« La plupart des innovations que nous avons observées en 2023 dans le monde cherchent à concilier intelligence artificielle et préservation de notre environnement », nous précise Sylvain Louradour, directeur associé Netexplo et auteur de Get Real, un ouvrage qui présente en détail une centaine, sur 3 000, de ces projets technologiques et numériques repérés par l’équipe scientifique de l’Observatoire : « Depuis la création de Netexplo en 2007, nous avons constitué tout un réseau autour du monde qui regroupe des labos de recherches, des universités, des étudiants, des entreprises et des jeunes pousses. Tous les ans, ce réseau nous remonte plus de 3 000 innovations technologiques et numériques qui proviennent de tous les continents. Netexplo : une vision humaniste de l’innovation L’Observatoire Netexplo défend une vision humaniste de l’innovation mondiale, explique Sylvain Louradour : « Les inventeurs et les innovatrices s’emparent de plus en plus de sujets très précis, avec une longueur d’avance sur les enjeux sociétaux par rapport aux réalisations de l’industrie de la Tech. Les tendances dans l’innovation, cette année, s’intitulent Get Real, c’est-à-dire un retour à une réalité, notamment celle de l'urgence climatique et à la perte de la biodiversité. Certains projets concernent une production d’énergie solaire la nuit, ou d'autres de concevoir un carburant propre à l’aide d’un procédé qui s’inspire de la photosynthèse. » L’intelligence artificielle au service de l’environnementL’IA générative et le réchauffement climatique figurent en tête des tendances des projets de développement technologiques dans le monde, observe Sylvain Louradour : « Actuellement, on observe aussi une mini-tendance sur la restauration des océans, le grand prix Netexplo a illustré cette tendance en récompensant cette année le programme Coral Reef Soundscape AI, d’une jeune pousse indonésienne. Cette intelligence artificielle permet d’écouter les sons que produisent les récifs coralliens avec l’objectif de recenser la faune et la flore qui habitent les coraux. Concrètement, le procédé consiste à immerger des micros qui vont capturer les sons inaudibles pour nos oreilles que produit cette biodiversité et d’évaluer ainsi l’état de santé de cette vie aquatique. Cette innovation nous a séduit, car elle est non invasive et peut se déployer comme système de surveillance sur tous les récifs coralliens du monde. »L'IA Coral Reef Soundscape L’intelligence artificielle Coral Reef Soundscape pour analyser ces « musiques » aquatiques a été mis au point par les scientifiques de l’université britannique d’Exeter. Le système qui sera déployé en premier dans les eaux de la mer des Célèbres qui baigne l'archipel indonésien permettrait également d’étudier et d’évaluer l’efficacité des programmes en cours consistant à réensemencer les récifs coralliens en voie de disparition. Des récifs coralliens en danger Ces oasis océaniques qui ne couvrent que deux petits pourcents des fonds marins hébergent pourtant plus de 25 % des espèces sous-marines mondiales. Victimes du réchauffement climatique, de la pêche intensive et des espèces invasives, les coraux ont subi de nombreuses agressions ces dernières décennies. Certains chercheurs prévoient même qu’ils mourront de « thermostress » d’ici à 2050, si l’Humanité ne parvient pas à maitriser ce réchauffement climatique qu’elle a, par pure négligence et inconscience, provoqué.
5/13/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Une loi pour «sécuriser» internet
Le gouvernement français doit dévoiler ce mercredi un projet de loi destiné à « sécuriser et réguler l'espace numérique » en Conseil des ministres. Lutte contre le cyberharcèlement, interdire l’accès des mineurs aux contenus pour adultes et filtre anti-arnaques figurent parmi les mesures phares prévues par ce texte dont l’objectif est de mieux protéger les internautes. Le futur texte de loi octroi par exemple, à l’Arcom, qui est l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, le pouvoir de bloquer, sans recourir à l’ordonnance d’un juge, des sites pour adultes. Notamment les plateformes qui ne vérifient pas l’âge de leurs visiteurs et donc sont incapables d’interdire aux mineurs l’accès à leurs contenus. Ce projet de loi inclut également la lutte contre le cyberharcèlement, un fléau qui touche particulièrement « les femmes, les minorités sexuelles et ethniques », estime Jean-Noël Barrot. Le ministre délégué chargé de la transition numérique souhaite que les juges puissent ordonner le bannissement d'un cyberharceleur d'un réseau social pendant une période de six mois, et un an en cas de récidive. La mesure phare du projet est la création d'un « filtre anti-arnaque ». Un dispositif qui avertira l'internaute au moment où il se connecte à un site identifié comme malveillant.Les adolescents de l’UE imaginent que leurs compétences numériques les protègentUne récente étude européenne a révélé que la majorité des adolescents de l’UE sont trop confiants quant à leurs compétences numériques, ce qui les rend en définitive, vulnérables aux attaques par hameçonnage. L’enquête réalisée par Censuswide, un cabinet de recherche indépendant sur les marchés en ligne pour l’éditeur de solutions de cybersécurité Kaspersky, démontre que 72% des jeunes européens ne sont pas capables d’identifier des attaques de phishing sur les réseaux sociaux. Pourtant, les arnaques aux faux messages et faux sites pullulent en ligne, nous précise Ivan Kwiatkowski, chercheur en sciences du numérique et en cybersécurité : « Une attaque par hameçonnage, quand elle est perpétrée au travers d’un lien, consiste à rediriger à l’utilisateur vers un faux site qui ressemble exactement au site web légitime. L’objectif des pirates est alors de dérober les mots de passe de l’internaute pour accéder à ses données personnelles comme de consulter ses courriels, de se connecter à ses réseaux sociaux et éventuellement de les revendre sur le darknet. » Les jeunes européens, trop confiants dans leur expertise numérique, sont souvent piégés par ce type d’arnaque en ligne, précise Ivan Kwiatkowski : « Par exemple, si un adolescent se fait pirater le mot de passe de son compte Instagram, l’attaquant cherchera à savoir si le même mot de passe est utilisé sur la plateforme Steam, qui contient toute sa bibliothèque de jeux vidéo. Des centaines de jeux qui ont, par ailleurs, été payés avec la carte bancaire de ses parents est généralement enregistrée sur ces plateformes ludiques. Ce type d’information entre les mains des pirates représente bien évidemment une valeur marchande pour les attaquants. » Et Ivan Kwiatkowski conclut : « Ces techniques d’hameçonnages sont aussi utilisées pour perpétrer des chantages à la webcam pour subtiliser des images de jeunes dénudés ou filmer à leur insu en piratant la caméra de leur ordi ou de leurs smartphones. En plus de faire chanter les victimes, ces vidéos seront aussi vendues sur internet et la diffusion de ces images volées peut conduire certaines jeunes victimes à des réactions extrêmes qui finissent tragiquement. »Les jeunes Français, mauvais élèves de la cybersécurité en EuropeLa génération Z de l’Hexagone se place en queue de peloton, loin derrière les Allemands, des Grecs ou encore des Anglais. 45% d’entre eux n’ont jamais entendu parler d’attaque par hameçonnage. Mais le problème toucherait toutes les générations, c’est la raison pour laquelle le gouvernement français veut mettre en place ce filtre anti-arnaque gratuit. Ce texte de loi, présenté en Conseil des ministres, commencera son parcours parlementaire avant l'été par un débat au Sénat et soumis au vote des députés de l’Assemblée nationale avant la fin de l’année.
5/9/2023 • 3 minutes, 10 seconds
L’informatique quantique, les prémices d’une révolution technologique
Dans la course mondiale à la « suprématie quantique », une jeune pousse française vient de réaliser une percée considérable en intégrant sur les puces de silicium qui équipent nos ordinateurs, des nanotubes en carbone. Son objectif est de créer les premiers processeurs quantiques hybrides qui équiperont peut-être bientôt nos futurs ordinateurs personnels. L'informatique quantique exploite les comportements des atomes, des grains de lumière, c’est-à-dire des photons, ou encore des électrons à très petite échelle. Mais dans l’univers de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure. Un monde de l’infiniment petit très déroutantPar exemple, la vitesse de déplacement d’un électron qui déambule au hasard dans l’espace peut être de 2 000 km/s ou de 1 000 km/s ! Mais tant qu’on n’aura pas observé à l’aide d’instruments scientifiques la vitesse de notre bolide, il peut aller aux deux vitesses à la fois. Ce phénomène qui peut heurter notre intuition se nomme la superposition d’état. Et les physiciens ont constaté bien d’autres comportements du même type. Mais dès qu'ils sortent leurs instruments de mesure pour observer le comportement de ces particules, leur état de superposition sera perturbé et disparaitra. Du quantique pour nos futurs ordinateursLes scientifiques envisagent depuis longtemps de mettre à profit ces phénomènes quantiques dans de futurs ordinateurs, qui, contrairement à nos machines actuelles, exécuteront des calculs complexes bien plus rapidement. Le principal problème pour créer ce type de machine est de garder le plus longtemps possible l’état de superposition des corpuscules du monde quantique. Tout se résume en définitive, à une histoire de haute technologie pour choisir les bons procédés et les meilleurs matériaux afin de concevoir les processeurs quantiques de ces ordinateurs surpuissants. C’est l’objectif que poursuit la jeune pousse Française « C12 Quantum » dans une approche originale. La jeune société développe des processeurs hybrides qui sont mi-quantiques, mi-classiques, en greffant sur des puces de silicium traditionnelles, des nanotubes de carbone, explique Pierre Desjardins, co-fondateur de C12 : « Nous sommes la seule jeune pousse au monde à développer ce type de technologie qui est issue des recherches fondamentales de l’école normale supérieure qui a mis en évidence les propriétés exceptionnelles d’un nouveau matériau appelé nanotube de carbone. Cette structure d’atomes de carbone en forme de tube microscopique est déjà utilisée dans de nombreux domaines industriels et scientifiques. Les chercheurs de l’école normale supérieure de Paris ont démontré qu’il était le candidat idéal pour réaliser des ordinateurs quantiques. Notre jeune pousse les utilise pour fabriquer des processeurs qui seront hybrides, c’est-à-dire couplés avec les puces de silicium qui équipent depuis longtemps nos ordinateurs et nos Smartphones. » Et Pierre Desjardins de préciser : « un ordinateur quantique est infiniment plus puissant que n’importe laquelle de nos machines actuelles, notamment, pour résoudre certains problèmes complexes comme développer de nouveaux médicaments, d’optimiser la logistique industrielle ou encore les transports. Des problèmes qui sont terriblement compliqués même pour des supercalculateurs car ils nécessitent de combiner de multiples solutions pour arriver à un résultat concret. » Le co-fondateur de C12 poursuit : « En revanche, un ordinateur quantique sera inefficace pour effectuer des calculs simples comme des additions. C’est la raison pour laquelle, nous développons cette technologie hybride qui est à la fois quantique et classique. Le premier processeur est prévu pour 2025, toutefois concevoir un ordinateur 100% quantique et universel, demandera encore 10 ans de recherches et de développements. »Les promesses de l’informatique quantiqueLes applications concrètes de l’informatique quantique sont multiples avec en premier le développement d’un système de cryptage des données Internet qui serait inviolable.Les industriels et les grandes entreprises du numérique comptent aussi sur cette puissance de calcul faramineuse pour optimiser par exemple les réseaux de distribution d’eau et d’électricité. Les chercheurs emploieront également ces machines surpuissantes pour mettre au point de nouveaux médicaments, des batteries électriques ou encore des cellules solaires ultraperformantes. Et petit détail qui a son importance en substituant les milliards de transistors des puces de silicium par quelques milliers de processeurs quantiques, la consommation électrique du numérique dans le monde se réduirait considérablement.
5/6/2023 • 2 minutes, 13 seconds
Les 30 ans d’un World Wide Web libre et gratuit
1993 est sans doute l’année la plus importante de l’histoire du web. En suivant les recommandations de son inventeur Sir Tim Berners-Lee, le CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire, décidait de rendre libre et accessible gratuitement à tous les habitants de la Terre, les technologies du World Wide Web. Cette volonté de faire du Web naissant un bien commun à toute l’Humanité était prôné par son inventeur Sir Tim Berners-Lee. La décision prise le 30 avril 1993 par le service juridique du CERN, l’Organisation européenne pour la recherche nucléaire à Genève, a eu des implications au-delà de ce que son concepteur ou quiconque pouvait imaginer à l'époque : ce dispositif multimédia d’information et de communication universel a, en 30 ans, changé la face du monde. Le World Wide Web a été inventé en 1989Et 4 ans après son invention, la fréquentation du World Wide Web s'intensifie. Beaucoup d’internautes se connectaient à l’époque par simple curiosité se demandant à quoi pourrait bien servir ce service multimédia ? Alors que depuis les années 1960 existait un autre dispositif dénommé Internet. Et là, grossière erreur ! « Il ne faut surtout pas confondre les deux systèmes » expliquait le physicien James Gillies, ancien directeur de la communication au CERN, dans le livre « Comment est né le Web » coécrit avec Robert Cailliau, l'informaticien belge qui a développé le World Wide Web avec Tim Berners-Lee. L’Internet existait bien avant le Web Internet représente l'infrastructure technique par laquelle transitent une multitude de services numériques, comme nos courriels, nos vidéos, nos réseaux sociaux ou nos applications pour smartphones, précise le physicien James Gillies : « Avant le Web existait un autre système appelé Internet, mais tous les ingrédients nécessaires pour concevoir le World Wide Web étaient déjà là. Nous disposions de l’hypertexte, de programmes informatiques, de réseaux de communication de données. Les communautés de développeurs de logiciels étaient aussi présentes, mais dispersées un peu partout dans le monde. ».Et James Gillies d'expliquer la différence entre les deux systèmes : « Les ordinateurs au temps d’Internet, qui avaient chacun leur langage informatique propriétaire, ne pouvaient pas transmettre ou recevoir des informations, sauf si les machines employées étaient de la même conception. C'était un véritable problème pour les chercheurs qui avaient besoin d’un système de communication global afin de partager leurs travaux scientifiques. C’est à ce moment de l’histoire de l’informatique que Tim Berners-Lee a imaginé son projet qui permet aux ordinateurs, quel que soit leur système, de communiquer entre eux ». Le physicien James Gillies et l’informaticien Robert Cailliau ont été les témoins privilégiés de la naissance du Web : « À l’époque, j’étais physicien au CERN et j’observais les premiers essais du Web. Pour moi, c’était quelque chose de normal que des ordinateurs de différentes conceptions puissent échanger des données. Mais Robert Cailliau, qui a développé le World Wide Web avec Tim Berners-Lee m’interpelle en me disant : vous êtes l’un des rédacteurs au service de la communication du CERN, il faut que l’on rédige l’histoire du Web avant que les gens l'oublient. Les chercheurs qui participent au projet sont en train de partir et l’histoire sera perdue. Et c’est ainsi que j’ai commencé à écrire avec Robert l’histoire du Web. »Les pages Web en 1993 étaient très austères Mais quelle évolution ! Aujourd’hui, l’espace virtuel de la Toile d’Araignée Mondiale nous offre des images en 3D, des métavers, des sons spatialisés, des connexions quasi instantanées et des conversations avec des programmes d'intelligence artificielle. Sans oublier évidemment environ deux milliards de sites Web qui sont actuellement à portée de clic dans le monde. La fin de l’utopie d'un Web libre et gratuitCependant, l’utopie des débuts, d’un Web libre et gratuit, a laissé la place à bien des désillusions. Piratages informatiques en série, manipulation de l’information, matraquage publicitaire en ligne… Selon Tim Berners Lee, le Web aujourd'hui est devenu une gigantesque galerie commerciale dans laquelle se vendent au plus offrant nos données personnelles. Le Web accueillant et bienveillant qui est vantée par les grandes firmes du numérique est une illusion, estime-t-il. Le World Wide Web ne restera le bien commun à toute l’Humanité qu’à la seule condition de n’être « ni censuré, ni sous surveillance », prévient son père fondateur.
5/4/2023 • 3 minutes, 29 seconds
Geoffrey Hinton regrette d’avoir créé la technologie utilisée par ChatGPT
Si les robots conversationnels comme ChatGPT existent aujourd’hui, c’est bien grâce aux travaux de recherche qui ont été menés par le docteur Geoffrey Hinton. Ce scientifique britannique de 75 ans affiche désormais des regrets quant à l’utilisation dévoyée de l’intelligence artificielle, estimant « qu’il est difficile d’empêcher les mauvais acteurs de les employer à des fins malveillantes ». Dans le monde des sciences du numérique, Geoffrey Hinton éminent professeur au département d'informatique de l'Université de Toronto, grand spécialiste des neurosciences et des programmes d’intelligence artificielle, fait figure d’autorité. Ce chercheur d’origine britannique vivant au Canada, aujourd’hui âgé 75 ans, a été l'un des premiers à mettre en application des algorithmes pour qu’un réseau neuronal artificiel puisse « apprendre » à voir, à lire, à écrire, à compter ou à dessiner de façon autonome, en imitant le fonctionnement d’un cerveau humain.Ces recherches constituent aujourd’hui les bases de l’apprentissage profond permettant d’entraîner tous les programmes IA dits génératifs que développent actuellement les grandes firmes du numérique. Ses travaux ont ainsi permis d’élaborer les robots conversationnels comme ChatGPT de la jeune pousse américaine OpenAI ou de Bard, son équivalent mis au point par Google, ou encore l’IA de création d’images comme Midjourney, capable de générer des photos confondantes de réalisme.Le « parrain » de l'intelligence artificielle sonne l’alerte sur les dangers de l’IACe pionnier de l’intelligence artificielle, surnommé le « parrain » de l'IA dans les milieux de la recherche scientifique, a démissionné de Google où il était employé à mi-temps pour nous alerter des menaces potentielles que font courir les derniers développements des programmes d'intelligence artificielle à l’humanité. Dans une interview accordée ce lundi au New York Times, le chercheur expose à la fois ses regrets et ses craintes concernant l’utilisation de ses découvertes par les entreprises mondiales de la high tech. Les inquiétudes du chercheur sont justifiées ! Estime Jérôme Béranger, expert en éthique du numérique et PDG de GoodAlgo. Les réseaux neuronaux artificiels permettent aujourd’hui aux IA d’être de plus en plus perspicaces, nous explique le patron de cette société française qui encourage les entreprises à maîtriser le plus rapidement possible ces systèmes d’intelligence artificielle : « Un réseau de neurone artificiel est un système informatique qui s’inspire du fonctionnement des neurones biologiques. Ces réseaux qui imitent de façon extrêmement succincte le comportement du cerveau sont employés pour concevoir les mécanismes d’apprentissage des programmes d’intelligence artificielle, par exemple un dispositif IA s’entraîne et apprend à reconnaître des images de chats en scannant des milliards de photos » Jérôme Béranger constate lui aussi une accélération dans l’utilisation et le développement de ces réseaux de neurones artificiels : « Le programme ChatGPT a utilisé et emploie toujours ce procédé pour apprendre à rédiger des textes. Le phénomène IA qui déferle actuellement dans l’espace public est qualifié de saut technologique par les experts du numérique. Cette montée en puissance interpelle même les plus grands chercheurs comme Geoffrey Hinton qui estimait ne pas voir de son vivant de telles performances délivrées par les programmes génératifs. Il constate aussi que le développement des IA s’effectue sans aucun contrôle. Pourtant, des régulations et des encadrements concernant le développement et l’utilisation des IA doivent se mettre en place » Et Jérôme Béranger de conclure : « Ce cadre éthique du bon usage de l’intelligence artificielle doit être réalisé maintenant et non pas dans quelques années, car ces technologies ne nous attendent pas et sont déjà bien installées dans notre vie quotidienne » Geoffrey Hinton redoute une généralisation des infox très élaborées générées par IAL’une de ses principales préoccupations de Geoffrey Hinton, ce sont les photos, vidéos et textes créés de toute pièce, dans l’objectif de tromper les internautes. Cette génération automatique d’infox très élaborées ne permettra plus aux « gens normaux de distinguer le vrai du faux », estime le scientifique.Les conséquences économiques et sociales du développement de l’intelligence artificielle sont également au cœur de ses inquiétudes, en citant un rapport de la banque américaine Goldman Sachs. Cette étude présage que les technologies IA pourraient remplacer bientôt 300 millions de salariés dans le monde, sans vraiment créer de nouveaux emplois, du moins dans l’immédiat.
5/3/2023 • 3 minutes, 32 seconds
La cybersécurité des JO 2024 en test en Espagne
Éviter les pannes, les chronos qui se dérèglent, ou encore un piratage massif de données, le comité d'organisation des Jeux olympiques 2024 de Paris se prépare à juguler les risques de cyberattaques qui menaceraient cet évènement planétaire dans un laboratoire de test en Espagne. La sécurité des systèmes d’informations des Jeux olympiques de 2024 est au cœur des préoccupations du comité d’organisation des JO de Paris. Son président, Tony Estanguet, le premier athlète français à remporter trois fois de suite la médaille d’or en canoë slalom monoplace, ne doute pas que cet évènement qui sera suivi par plusieurs milliards d’internautes et de téléspectateurs, « sera attaqué, en permanence ». Si la plupart des cybercriminels sont motivés par l’appât du gain, certains d’entre eux en profiteront aussi pour accomplir un exploit informatique devant les caméras du monde entier. En Espagne, la sécurité informatique de Paris 2024 est mise à rude épreuveSitué près de Madrid, le laboratoire de test dénommé Integration Testing Lab de la firme française Atos, géant européen du Cloud, de la cybersécurité et des supercalculateurs, accueille un groupe d’experts internationaux de haut niveau en cybersécurité.4 000 bornes Wi-Fi, 13 000 ordinateurs et 150 logiciels à sécuriser sur les sites olympiquesL’objectif de tous ces tests est de simuler l’intégralité des opérations informatiques des JO dans des conditions réelles afin de sécuriser plus de 4 000 bornes Wi-Fi, 13 000 ordinateurs déployés sur les différents sites olympiques et 150 logiciels internes critiques ou encore les systèmes numériques de retransmission en direct de l’évènement qui sont utilisés par les télévisions du monde entier, nous rappelle Patrick Adiba, responsable des grands événements chez Atos : « Les jeux Olympiques représentent pour Atos une mission de haute intensité. Celle de préparer et de mettre en place tous les systèmes, les réseaux, les applications numériques et ainsi de suite… pour une entreprise de 300 000 personnes qui aurait 4 milliards de clients disséminés dans le monde. »Et Patrick Adiba de préciser : « En fait, ce que nous préparons, ce sont des scenarii et des plans B pour parer à toute éventualité. Par exemple, que ce passe-t-il si un des éléments du système ne fonctionne pas ? Cela concerne des attaques sur les serveurs informatiques ou encore des pannes de courant. Pour faire face à n’importe quelle situation, tous les dispositifs sont dupliqués 2 fois et parfois jusqu’à 4 fois, mais même ainsi, nous devons les tester ! Une équipe d’experts internationaux va gérer 800 scenarii possibles de dysfonctionnements qui pourraient se produire afin d’éprouver la résilience de tous les systèmes qui ont été mis en place. »Les cérémonies d’ouvertures des JO, cibles de prédilection des piratesLes experts en cybersécurité redoutent des attaques qui seraient perpétrées par des pirates russes profitant des cérémonies d’ouverture ou de clôture pour faire passer un message pro-Poutine sur l’invasion de l’Ukraine. Les JO de Tokyo 2020 avaient cumulé plus 4 milliards de problèmes informatiques, dont 450 millions ont été formellement qualifiés par les experts de cyberattaques. Soit le chiffre record de 815 menaces détectées par seconde. Pour parer à toute éventualité, les simulations de cyberattaques dans le laboratoire madrilène d’Atos seront répétées inlassablement, y compris pour les Jeux paralympiques de Paris 2024.
5/2/2023 • 3 minutes, 17 seconds
Madagascar accueille les Assises de la Transformation digitale en Afrique
Le continent africain qui comptera en 2050 plus de 2 milliards d’habitants, doit dès aujourd’hui renforcer les compétences numériques des jeunes afin de faciliter leur employabilité. Comment relever le défi de la formation aux métiers du numérique ? La question sera débattue lors de la 12e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique qui se tiendra les 19 et 20 mai à Madagascar. La plus grande richesse du continent africain est certainement sa population jeune, dynamique, entrepreneuriale et surtout de plus en plus adepte des nouvelles technologies et connectée. Mais la jeune génération en âge de travailler qui est pourtant appelée à être le principal acteur de la croissance socio-économique des pays du continent souffre du déficit des structures éducatives en Afrique permettant de les former rapidement aux différents métiers du numérique. « Valoriser le capital humain » tel est cette année le thème majeur de la 12e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique. Les ATDA se dérouleront les 19 et 20 mai prochain à Madagascar, explique Mohamadou Diallo, fondateur des ATDA et Directeur Général du magazine Cio Mag : « Aujourd’hui, les 400 millions de jeunes africains qui arrivent sur le marché du travail détiennent les clés de l’émergence de l’Afrique. C’est la raison pour laquelle, il faut investir dans ce capital humain et c’est justement le thème principal de nos assises de la transformation numérique à Madagascar qui est de miser sur la jeunesse afin d’assurer l’avenir économique du continent. »Cinq câbles sous-marins connectent Madagascar.La Grande-Île dispose de l'une des connexions Internet parmi les plus rapides du monde, dépassant la France, le Royaume-Uni et le Canada, nous rappelle Mohamadou Diallo :« C'est la raison pour laquelle nous avons choisi Madagascar cette année. Par ailleurs, le gouvernement malgache œuvre depuis longtemps en faveur de sa jeune population et notamment dans l’innovation. En 2019, nous avons ainsi recensé plus de 239 entreprises dans le secteur du business process outsourcing (BPO), un type d’activité qui concentre pour de grandes entreprises l’ensemble de leurs services d'externalisation en ligne. La Grande-Île bénéficie de l’installation de cinq câbles sous-marins qui connectent Madagascar au reste du monde. Elle peut désormais rivaliser avec les autres régions du continent qui étaient en avancent sur les infrastructures du numérique, comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’île Maurice. »Et le fondateur des ATDA de conclure : « Cet internet très haut débit qui est pour l’instant réservé aux usages professionnels se concentre principalement dans les grandes villes, mais le gouvernement malgache veut maintenant démocratiser cet accès en faveur des populations qui résident dans les sous régions et les villes secondaires. » Plus de la moitié de la population africaine a moins de 25 ansPrès de 230 millions d’emplois nécessiteront des compétences numériques en Afrique subsaharienne d’ici 2030, indique SFI, une société financière internationale dans son dernier rapport. Mais déjà le besoin en professeurs qualifiés se fait ressentir pour assurer à la jeunesse du continent des formations, tous secteurs d’activités confondues, qui leur permettraient de saisir des opportunités professionnelles. Actuellement, plus de la moitié de la population africaine a moins de 25 ans et d’ici 2050, 35% des jeunes dans le monde seront africains, selon les prévisions de l'ONU.
4/29/2023 • 2 minutes, 8 seconds
La troisième édition de l’European Cyber Cup
Cette semaine se déroulait au 15e Forum international de la cybersécurité à Lille, un concours de hacking éthique, qui réunissaient des étudiants et des professionnels de la cybersécurité. En tout, 250 participants et participantes, répartis sur une vingtaine d’équipes, se sont affrontés lors de la nouvelle édition de l’European Cyber Cup.
Depuis deux ans, le Forum international de la cybersécurité à Lille héberge une compétition dénommée l’European Cyber Cup (EC2). Les épreuves de ce concours de pirates éthiques mettaient en scène différents scénarios sur les situations auxquelles, des entreprises, des instituts ou des organisations publiques, se retrouvent souvent confrontées en cas de cyberattaque. « Ces challenges placent les participants dans la peau de spécialistes en investigation numérique », nous précise l’organisatrice de l’EC2, Clémence Burette.
« L’EC2 est un concours d'hacking éthique organisé comme une compétition de sport électronique dont elle reprend tous les codes, c’est-à-dire avec une animation en direct qui est diffusée à la fois en public et sur les réseaux sociaux. Notre objectif est de mettre en valeur les métiers de la cybersécurité. Par exemple, nos épreuves proposent de l’investigation numérique en ligne comme dans la série les Experts et cette année l’association e-enfance nous a mis à disposition son site web pour que nos gentils hackers découvrent les failles de sécurité sur cette plateforme internet et les résoudre au plus vite. »
Une compétition internationale d'hacking éthique que Manon Hermann, étudiante en dernière année à l’école d'ingénieur du numérique ESIEE Paris ne manquerait pour rien au monde. « Il y a trois ans, je ne connaissais absolument rien à la cybersécurité et c’est avec mon école d’ingénieur que j’ai découvert cet univers. Les membres de mon équipe qui participent à l’EC2 n’ont pas vraiment de spécialités et dans le domaine de la cybersécurité, on touche à tout. Mais chacun a ses thèmes de prédilection. Ce qui me plait, par exemple, c’est le côté offensif d’une cyberattaque ou de trouver les vulnérabilités des failles de sécurité d’un système informatique. Tous ces défis d’hacking éthique nous permettent de progresser dans notre métier et la compétition de l’EC2 est vraiment enrichissante. »
L’European Cyber Cup 2023 était l’occasion pour les visiteurs du Forum international de la cybersécurité de constater « que rien ni personne n’échappe aujourd’hui au fléau mondialisé du piratage », nous rappelle Damien Bancal. Le fondateur du site Zataz et spécialiste en cybercriminalité animait certaines épreuves de l'EC2.
« Ce que je trouve très intéressant cette année à l’EC2 est que la compétition est ouverte à la fois aux professionnels de la cybersécurité qui exercent en entreprise et aux étudiants en sciences du numérique. Par ailleurs, les épreuves de ce concours d’hacking éthique collent le plus possible à la réalité des pratiques actuelles des cybercriminels. Par exemple, les compétiteurs doivent prendre le contrôle des systèmes informatiques d’un bateau marchand comme le pilotage automatique du gouvernail, les dispositifs pour accéder à la salle des machines. L’épreuve se termine en trouvant une île dans laquelle a été dissimulé un coffre à trésor, dont les concurrents devront alors crocheter à la main la serrure. Ce type d’épreuves qui semble très ludique représente cependant un parfait panel des situations que doivent résoudre les professionnels de la cybersécurité et c’est seulement en se mettant virtuellement dans la peau d’un attaquant que l’on pourra comprendre toutes les composantes de ses méthodes d’intrusions pour mieux s’en défendre. »
L’objectif de ces rencontres était de susciter des vocations pour les métiers de la cybersécurité auprès des jeunes étudiants, mais aussi de démontrer aux entreprises publiques comme privés qu’elles pouvaient désormais compter sur la nouvelle génération des hackeurs éthiques pour les protéger. Et pour les geeks amateurs de compétition de hacking et de eSport, sachez que c’est l’équipe des ESNARCOTRAFIQUANTS qui a remporté le premier prix de l’EC2 2023.
Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr
4/8/2023 • 2 minutes, 11 seconds
Coopération européenne sur les fronts de la cyberguerre et de la cybercriminalité
Moins visibles que les offensives militaires de la Russie sur le terrain, les assauts contre les infrastructures numériques de l’Ukraine n’ont jamais cessé. Le prochain Forum international de la cybersécurité du 5 au 7 avril à Lille sera l’occasion de faire le point sur la coopération européenne en matière de cyberdéfense, mais aussi sur les moyens engagés par l’Union européenne pour contrer les attaques d’origines crapuleuses.
Les attaques informatiques perpétrées par des groupes de pirates œuvrant pour le compte de gouvernements sont généralement qualifiées d’étatiques. C’est le cas depuis plus d’un an en Ukraine, qui résiste avec l’aide de ses alliés aux cyberassauts répétés de la Russie. Mais le champ de bataille de la cyberguerre s’est depuis considérablement élargi. Les pirates russes ont opéré un véritable « tournant » en engageant des actions de cyberharcèlement et de propagande contre les institutions et les organisations gouvernementales des pays européens. Par ailleurs, l’UE n’est pas épargnée par les groupes mafieux qui continuent à piller les données des entreprises, des collectivités locales et des établissements publics, notamment pour les rançonner ! Le prochain Forum international de la cybersécurité du 5 au 7 avril à Lille, fera le point sur les défis que la coopération européenne a décidé de relever.
Cette collaboration entre les pays membres de l’UE permet aujourd’hui de lutter sur plusieurs fronts, nous précise Guillaume Tissier, le directeur du Forum international sur la cybersécurité : « La cybersécurité en Europe est constituée de plusieurs briques. L’une concerne la lutte contre la cybercriminalité et la résilience des systèmes d’information qui ont été attaqués par des pirates pour extorquer des entreprises ou des hôpitaux, par exemple. Mais vous avez aussi les volets diplomatiques, judiciaires et de droit international qui doivent être pris en compte, notamment quand les pirates opèrent leurs méfaits en dehors des pays de l’UE. Vous avez également un volet défense cyber pour répondre et se prémunir des attaques étatiques. Et enfin nous trouvons un volet de politique industrielle afin de renforcer ou de développer des infrastructures informatiques capables de résister aux intrusions.
L’Europe dispose aujourd’hui du réseau CyCLONe qui permet de gérer les crises avec une coordination entre les agences de la cybersécurité de l’UE. Ces derniers mois, cette collaboration nous a permis de coordonner des opérations contre des pirates spécialisés dans l'attaque au rançongiciel comme le groupe Hive. Ce type d’opération est directement lié à cette coopération et aux échanges d’informations entre les services de police européens.
Côté cyberdéfense, nous pouvons remarquer que la Russie n’a pas réussi à provoquer ce "cyber Pearl Harbour" que certains experts prévoyaient. Les Ukrainiens ont su réagir très vite aux menaces de cyberguerre, avec l’aide américaine de l’U.S. Army Cyber Command, mais aussi avec des entreprises qui les ont aidés à sauvegarder leurs données critiques en dehors du pays. L’échec de la Russie dans le domaine cyberoffensif nous a montré les avantages et les inconvénients de l’arsenal informatique. Le cyber reste avant tout une arme de niveau stratégique, permettant, par exemple, de déstabiliser un pays mais qui présente que peu d’avantage sur le terrain même des affrontements nécessitant de déployer des moyens conventionnels conséquents. »
Les attaques russes contre les infrastructures informatiques critiques en Europe de l'Ouest semblent avoir toutes échouées. Mais elles doivent cependant être analysées avec sérieux, notamment en cas d'une accélération du conflit ukrainien, avertissent les experts qui participeront au Forum international sur la cybersécurité. Sans oublier que les racketteurs du web, qui continuent à mener des piratages à but lucratif, se font passer parfois pour des activistes pro-russes. Complexifiant d’autant les missions des enquêteurs européens qui sont chargés de les identifier, dans l’objectif évidemment de les appréhender.
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4/1/2023 • 2 minutes, 13 seconds
Les œuvres générées par intelligence artificielle et les droits d’auteurs
Aux États-Unis, l'US Copyright Office s’est prononcé sur la paternité des œuvres visuelles qui seraient entièrement créées par une intelligence artificielle génératrice. Elles ne sont pas éligibles à la protection par le droit d’auteur, estime l’institution américaine.
Dans une nouvelle publication du Federal Register qui est l’équivalent de notre Journal officiel aux États-Unis, l’US Copyright Office indique que les images produites à partir de programmes d’intelligence artificielle ne sont pas protégées par le droit d’auteur, du moins tel que le prévoit et l’encadre les textes de loi en vigueur aux États-Unis.
L’institution rappelle que, quel que soit le niveau de créativité qui est attribué à une œuvre générée par IA, les utilisateurs de ces technologies dites génératives, qui sont aujourd’hui disponibles, n’exercent pas un contrôle créatif absolu sur la manière dont ces systèmes interprètent les instructions des artistes pour créer l’œuvre finale.
Non éligible au droit d’auteur, mais...
Mais cette affaire de droit d’auteur ne serait pas si simple. Tout dépend de la performance des programmes IA employés par les artistes et du niveau de l’implication humaine dans le processus de création, nous précise Isabelle Wekstein, associée et fondatrice du cabinet Wan Avocats.
« En France, il existe un droit moral pour les auteurs qui n’existe pas aux États-Unis, mais les décisions prises par l’US Copyright Office présentent des conclusions qui sont proches de celles qui sont applicables chez nous. L’institution américaine considère qu’une œuvre créée par une IA ne sera pas éligible aux droits d’auteurs, sauf si on peut déceler l’empreinte de la personnalité de l’auteur qui est obligatoirement une personne physique », explique Isabelle Wekstein.
« Si l’œuvre générée par IA n’est pas protégeable au titre du droit d’auteur, alors personne ne peut se plaindre que cette œuvre soit reprise puisqu’elle n’est pas protégée. Est-ce que ce n’est pas une manière pour les grandes sociétés de l’IA d’exploiter les œuvres numériques sans avoir à rémunérer des auteurs ? Apparemment oui et ces programmes informatiques leur permettent déjà de se dispenser du talent des créateurs pour générer des œuvres qu’ils considèrent à tort et à mon sens comme originales », souligne-t-elle
Le début des batailles juridiques
Les batailles juridiques autour du droit d’auteur sur les œuvres générées par IA ont déjà largement commencé. C’est le cas, par exemple, du roman graphique de Kris Kashtanova, dont les illustrations ont été créées à l’aide de l’IA. L’institution a estimé que seuls les textes et la mise en page pouvaient faire l’objet d’un droit d’auteur.
Et de nombreux procès sont en cours contre les éditeurs de programmes intelligents, accusées de violer les droits d’auteur de millions d’artistes en utilisant leurs œuvres pour constituer leurs bases de données afin d’entraîner leurs systèmes à imiter la fibre créative des êtres humains.
3/25/2023 • 2 minutes, 13 seconds
BeeGuard, quand le numérique garde un œil sur la biodiversité
Une jeune pousse occitane, dans le sud de la France, a mis au point une ruche connectée, qui, à l’aide de divers capteurs couplés à des programmes d’intelligence artificielle, est capable d’assurer le monitoring de l’activité et de la santé des abeilles. L’ensemble du dispositif offre des indicateurs environnementaux précieux, sur l’état de la biodiversité dans les régions où sont installées les ruches.
Le premier objectif de la jeune entreprise BeeGuard, qui s’est installée près de Toulouse, est bien d’aider les apiculteurs à lutter contre la surmortalité des insectes mellifères en surveillant l’état de leurs colonies. Ces ruches connectées sont bardées de capteurs qui permettent de mesurer les conditions vie des abeilles, mais aussi les polluants environnants. Des caméras thermiques offrent la vision interne des ruches pour contrôler, par exemple, la ponte d’une reine. Des capteurs de poids, de température et d’humidité indiquent une bonne ou une mauvaise croissance globale des colonies. Toutes les données collectées sont analysées par des programmes d’intelligence artificielle et un dispositif de reconnaissance visuelle compte les départs et les arrivées de chaque butineuse.
Les scientifiques du CNRS et du Centre de recherches sur la cognition animale de Toulouse emploient également ces ruches connectées pour étudier les capacités cognitives des abeilles, notamment leurs facultés d’apprentissage pour reconnaître, par exemple, une fleur contenant du pollen qui serait utile à la colonie.
Ruches en réseau
Avec ces dispositifs, les abeilles domestiques sont devenues nos alliées pour mesurer les dégradations de la biodiversité, précise Christian Lubat, cofondateur et président de BeeGuard. « Les ruches fonctionnent en réseau et les capteurs installés délivrent leurs informations toutes les heures pour relever des informations sur l’activité et la santé des abeilles. Ces données sont alors disponibles à distance par internet. Par ailleurs, nous employons des capteurs vidéo pour filmer les allées et venues des butineuses. Ces images sont analysées par des programmes IA de reconnaissance visuelle pour identifier les abeilles sur la piste d’envol afin de réaliser un comptage journalier des insectes présents dans la ruche », explique-t-il.
Puis Christian Lubat ajoute : « Actuellement, nous manquons de connaissances sur l’état réel de la biodiversité et notre système permet d’employer les abeilles comme biomarqueurs de l’environnement. Nous avons également noué des partenariats avec l’INRAE, l'Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, et le CNRS afin de mener plusieurs projets de recherches. Notamment avec le CNRS, nous étudions le comportement et les capacités cognitives de ces petits insectes étonnants qui retrouvent, quelle que soit la distance parcourue, le chemin de leur maison. », dit-il. « Avec l’INRAE, nous étudions plutôt les problèmes d’écotoxicologie que l’on trouve dans l’environnement et les pathologies qui déciment les abeilles. Les outils numériques que nous avons développés permettent d’acquérir ces connaissances dont l’objectif est d’assurer notre sécurité alimentaire en limitant nos impacts sur la biodiversité. 75 % des fruits, des légumes, des graines oléagineuses que nous consommons dans le monde se reproduisent uniquement grâce aux insectes pollinisateurs », conclut Christian Lubat.
La surmortalité des abeilles domestiques ou sauvages est en constante augmentation dans le monde depuis le milieu des années 1980. Elles sont victimes des polluants, de la malnutrition, des pesticides, des parasites et autres pathogènes. Pourtant, le service qu’elles délivrent gratuitement à l’humanité, aux côtés des bourdons, des papillons ou encore des mouches, est inestimable. Leur disparition présente le risque de mener le monde à la famine, en transformant la plupart de nos terres cultivables, en déserts infertiles.
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3/19/2023 • 2 minutes, 14 seconds
Le marché carbone scruté depuis l’espace
Le marché du carbone est considéré comme l’un des plus importants leviers dont disposent les nations pour abaisser les émissions industrielles de gaz à effet de serre. Afin d’en démocratiser l’accès auprès des agriculteurs, une jeune pousse française, a développé un dispositif basé sur l’observation satellitaire et des programmes d’intelligence artificielle.
Le marché « carbone » est un système international d’échanges de quotas d’émission de CO2 permettant aux industriels de compenser leurs rejets sous forme de « crédit carbone ». Il sert à financer du reboisement ou des plantations capables de stocker durablement le CO2.
Mais afin de quantifier à distance les réductions des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur de l’agriculture, la jeune pousse française CarbonFarm Technology, utilise, en partenariat avec l’Agence spatiale européenne, des images satellitaires. Les clichés sont analysés par les programmes d’intelligence artificielle (IA) que développent la jeune pousse.
La jeune entreprise qui a rejoint le programme 21st de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec a déjà déployé son dispositif, auprès des riziculteurs au Vietnam. L’objectif est d’abaisser les barrières à l'entrée sur ce marché carbone pour les petits producteurs de riz, en les incitant à adopter des pratiques agricoles plus respectueuses de l’environnement, nous précise Vassily Carantino, président et co-fondateur de CarbonFarm Technology.
« Le crédit carbone permet à une entreprise, par exemple à une compagnie aérienne, de compenser ses émissions de CO2 en payant quelqu’un pour le faire à sa place. CarboneFarm se concentre sur le secteur agricole et notamment celui de la riziculture. Cette production de riz est actuellement responsable de 12 % des émissions mondiales de méthane qui est un gaz à effet de serre très puissant. Mais des pratiques très simples à mettre en place et à coûts zéro pour le cultiver permettrait de réduire de moitié ces émissions de méthane. Notre premier projet a été déployé au Vietnam, qui est le pays produisant le plus de riz au monde. Il concerne plus de 2 000 agriculteurs. Ce projet a été financé par le gouvernement australien et mené en collaboration avec l'Institut international de recherche sur le riz. Notre dispositif s’appuie sur des données satellitaires et notamment celles issues des constellations de l’Agence spatiale européenne qui est l’un de nos partenaires. L’analyse de ces données est réalisée par les programmes d’intelligence artificielle que nous avons développés pour à la fois monitorer les pratiques des riziculteurs et estimer les émissions de méthane au niveau de chacune de leur parcelle. Nous travaillons actuellement dans quatre pays, au Vietnam donc, mais aussi en Espagne, en Italie, au Portugal et nous venons d’initier un nouveau projet au Ghana. »
La solution apportée par CarbonFarm permettrait de débloquer 20 % de revenus supplémentaires aux riziculteurs. Et 14 000 tonnes de gaz à effet de serre par an seraient ainsi absorbées. Les producteurs de riz réaliseraient également une économie d’environ 30 millions de mètres cubes d'eau douce chaque année. Par ailleurs, avec ce crédit carbone, les industriels disposeront d’un moyen supplémentaire pour atteindre leurs objectifs de neutralité carbone, d’ici à 2030.
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3/11/2023 • 2 minutes, 14 seconds
Ombrea, l'entreprise qui a trouvé comment protéger les cultures des aléas climatiques
Une entreprise d’Aix-en-Provence a développé un dispositif d’ombrage dynamique dont l’objectif est de protéger efficacement les cultures des aléas climatiques. Le système qui est composé d’un ensemble de panneaux connectés et mobiles se déploient automatiquement dans les champs, afin de créer un microclimat favorisant la croissance des plantes.
Grêle, gelées ou périodes de sècheresse et de canicule, pour faire face à une crise environnementale qui ne cesse de s’intensifier, l’entreprise Ombrea fondée en 2016 par une famille d’agriculteurs des Bouches-du-Rhône, développe des structures modulables qui se déploient ou se rétractent automatiquement au-dessus des parcelles cultivées. Ces panneaux protecteurs sont pilotés par des programmes d’intelligence artificielle. Ils se positionnent sur les parcelles en fonction des données que délivrent un ensemble de capteurs mesurant l’hydrométrie, la vitesse du vent, la pluviométrie, l’intensité lumineuse ou encore, la température des sols.
L'invention d'un équipe d'ingénieurs agronomes
Le dispositif, qui a été mis au point par des ingénieurs et des docteurs en biologie, génère un véritable microclimat pour les plantes permettant de préserver les cultures maraîchères, horticoles et celles de la viticulture, des ravages que provoquent des aléas climatiques de plus en plus fréquents, témoigne Christian Davico, cofondateur avec sa fille Julie de l’entreprise Ombrea :
« Tous les agriculteurs vous le diront, nous constatons une montée en puissance avec une fréquence de plus en plus rapide des aléas climatiques. Cet hiver, la France a ainsi battu un nouveau record avec plus de 30 jours consécutifs sans pluie, c’est du jamais-vu ! Du moins en ce qui me concerne en tant qu’agriculteur depuis plus de 30 ans. J’ai déjà subi ces aléas climatiques sur mes parcelles, qui m’ont fait perdre en 2015 une grosse part de ma production.
C’est la raison pour laquelle j’ai fondé Ombrea en imaginant un système qui permettrait aux agriculteurs de s’adapter au changement climatique. Le projet a été développé avec une équipe d’ingénieurs agronomes, et tous les protocoles du dispositif ont été élaborés en fonction des contraintes des agriculteurs. Le système est entièrement automatique, très réactif et intelligent, il fonctionne avec des données fournies par différents capteurs qui indiquent aux logiciels de pilotage des panneaux des remontées de température, d’intensité lumineuse, des taux d’humidité, de vent, de pluviométrie. Notre modèle économique est celui de l’agrivoltaïsme, ce qui nous permet d’autofinancer notre développement, notamment avec la vente de l’électricité que produisent nos panneaux protecteurs bardés de cellules photovoltaïques.
Le système Ombrea permet aux agriculteurs d’économiser en moyenne 30% de l’eau qui est utilisée pour l’irrigation, et assure de meilleurs rendements ainsi qu’une qualité supérieure des produits agricoles. C’est le cas, par exemple, de la pivoine, une culture emblématique du sud de la France, qui est très sensible aux aléas climatiques. Mais notre dispositif est également sollicité par des agriculteurs du nord de France, de l’Espagne, des pays de l’Afrique du Nord et de nombreuses régions agricoles en souffrance, en raison du changement climatique. »
Après avoir mené des expérimentations en conditions réelles sur une dizaine d’exploitations agricoles, le système Ombrea couvre désormais plusieurs centaines d’hectares de cultures. L’installation, ainsi que l’entretien du dispositif, ne coûtent rien aux agriculteurs. La société se rémunère sur la revente de la production photovoltaïque de ses panneaux auprès des énergéticiens. Mais aussi auprès des entreprises à la recherche d’espaces pour implanter leurs fermes solaires. Des installations qui seront réalisées dans ce cas, sans réduire le foncier ou « artificialiser » les terres agricoles.
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3/4/2023 • 2 minutes, 10 seconds
L’AgriTech s’expose au Salon de l’agriculture à Paris
Logiciels d’aide à la décision, météo spatialisée, capteurs d’état du végétal, des animaux, de l’environnement, des ribambelles d’applications pour mobiles et de robots cultivateurs. Les dernières innovations consacrées à la « révolution verte » et numérique s’exposent à la 59e édition du Salon international de l'Agriculture qui se tient jusqu’au 5 mars prochain à Paris.
Mais au fait, qui a inventé l'agriculture ? Certainement les derniers chasseurs-cueilleurs du Néolithique qui avaient remarqué qu'en lâchant une graine sur le sol, elle donnerait une nouvelle plante. La suite de l’histoire, on la connaît, les cultures dans la plaine se sont multipliées, l'agriculture depuis s’est mondialisée. Impossible de faire machine arrière, en 2050 il nous faudra produire 70 % de denrées alimentaires en plus pour nourrir les 8 milliards d’êtres humains de notre monde.
Mais comment produire plus, sans alourdir notre dette environnementale ? Telle est la question qui est débattue cette année au Salon international de l'Agriculture. « Les dernières innovations numériques permettraient de relever les grands enjeux économiques, climatiques et sociétaux du monde agricole », estime Clément Le Fournis, cofondateur de l’association La Ferme Digitale qui regroupe 86 jeunes pousses de l’AgriTech.
Un secteur « qui n'est pas figé »
« Le Salon de l’Agriculture est l’occasion pour nous de démontrer au grand public que le secteur de l’agriculture n’est pas un monde figé. Les jeunes pousses de l’AgriTech que nous hébergeons à La ferme Digitale présentent au Salon une multitude d’innovations numériques », explique Clément Le Fournis. « Certaines sont consacrées aux réseaux internet, aux applications pour mobiles, d’autres sont plutôt issues des recherches en hautes technologies pour répondre par exemple aux problématiques liées à l’amélioration de la structure organique des sols, ou de faire en sorte que les plantes cultivées puissent capter lors de leur croissance plus de nutriments de manière naturelle. Un ensemble de technologies qui va permettre de faire vivre les sols, afin qu’ils ne soient plus seulement considérés comme de simples supports aux cultures, mais bien comme des environnements vivants pour réaliser une agriculture de qualité », poursuit-il.
Clément Le Fournis ajoute : « Concernant la gestion de l’eau, nous présentons des stations connectées qui permettront de lancer une irrigation des cultures au bon moment. Les jeunes pousses de l’AgriTech s’intéressent aussi aux biotechnologies, aux biostimulants, aux biocontrôles. Les biostimulants, par exemple, permettent à la plante de mieux résister au stress hydrique. L’objectif des jeunes pousses de La Ferme Digitale est d’accompagner les agriculteurs pour assurer la pérennité de leurs exploitations, avec la perspective d’une meilleure rémunération et donc de potentiellement, d’initier, en suscitant des vocations, une future génération d'agriculteurs. »
Participer à l'amélioration des pratiques agricoles dans le monde
Ce numérique champêtre ne résoudra évidemment pas, à lui seul, tous les problèmes liés à la crise climatique, énergétique, socioéconomique ou encore l’insécurité alimentaire que la guerre en Ukraine a engendrée. Mais les innovations que les jeunes pousses de l’AgriTech ont développées participent déjà à l’amélioration des pratiques agricoles dans le monde.
Des solutions numériques qui affichent cette fois une ambition commune, celle d’une agriculture de qualité dans le respect, du moins on l’espère, de notre terre nourricière.
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2/25/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Des champs acoustiques pour créer les traitements géniques
Une jeune pousse française a développé un bioréacteur acoustique pour faire « pousser » de façon industrielle des cellules humaines modifiées qui seront utilisées dans le cadre d’une thérapie génétique. L’objectif de la jeune pousse est de rendre abordable aux patients du monde entier ces thérapies prometteuses, mais dont les coûts de production sont actuellement hors de prix.
La médecine dite régénérative, qui est plein essor dans le monde, est de plus en plus employée pour traiter certains types de cancer. Mais l’industrie biopharmaceutique se heurte actuellement à une problématique majeure. Les prix de production de ces nouvelles thérapies dites cellulaires ou géniques, qui peuvent atteindre des millions de dollars, rendent inaccessibles ces traitements à la plupart des patients.
Démocratiser l’accès en réduisant les coûts, tel est l’objectif de la jeune pousse française Kolibri, issue du programme 21st de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, qui a mis au point un bioréacteur qui utilise des champs acoustiques pour produire en masse les molécules nécessaires aux thérapies géniques. Les densités cellulaires traitées par ce nouveau type de bioréacteur sont 10 fois supérieures aux standards du marché, nous précise Amélie Quilichini cofondatrice de Kolibri.
Cellules en lévitation
« Le colibri, quand il vole, nous donne l’impression qu’il est en suspension et en lévitation dans les airs et c’est exactement ce que nous réalisons, mais avec des cellules humaines qui entrent alors en lévitation quand elles sont soumises aux champs acoustiques de nos bioréacteurs. Pour bien expliquer, par analogie, les effets de ces ondes sonores sur les cellules, nous pouvons imaginer le cas d’une personne qui est dans une salle de concert, elle ressent physiquement les vibrations de la musique à travers son corps. Nous utilisons ces mêmes propriétés de la propagation des ondes acoustiques, mais à des échelles microscopiques dans les bioréacteurs Kolibri et nos recherches nous ont permis de calibrer les bonnes fréquences audios afin d’optimiser leurs effets sur des cellules », explique Amélie Quilichini.
Elle poursuit : « Le déplacement des molécules en lévitation dans l’appareil permet en les concentrant de les rassembler dans un petit volume, ces champs acoustiques forcent alors la rencontre des cellules en suspension avec des brins d’ADN pour les modifier. Et c’est ainsi que nous parvenons à réduire les coûts de production des thérapies géniques, en affichant un rendement de 100 fois plus élevé que les autres méthodes. Kolibri permet ainsi aux cellules d’interagir en masse avec des réactifs et des bouts d’ADN, des produits qui, par ailleurs, coûtent environ 3 millions de dollars le gramme. Jusqu’à présent, les physiciens et les biologistes n’avaient pas pour habitude de se parler et lors de sa conception, notre projet a suscité un peu de réticence de la part des professionnels de la biopharmaceutique. Mais aujourd’hui, le bioréacteur Kolibri est fonctionnel et il intéresse plusieurs bio tech dans le monde. »
Un marché estimé à plus de 9 milliards de dollars en 2026
La production des thérapies géniques représentait déjà 3 milliards de dollars en 2020. Et avec 20 % de croissance annuelle, l’industrie biopharmaceutique estime que ce marché dépassera les 9 milliards de dollars en 2026. Par ailleurs, la mise au point du bioréacteur de Kolibri qui s’appuie sur des recherches scientifiques fondamentales de la physique acoustique et de la biologie moléculaire, permet aux chercheurs d’expérimenter de nouvelles thérapies géniques et de nouveaux médicaments qui n’existent pas aujourd’hui. La jeune pousse française prévoit de commercialiser son procédé courant 2024.
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2/18/2023 • 2 minutes, 9 seconds
Juice vocalise la presse écrite
Dotée d’une IA puissante pour trier et donner du sens aux contenus, l’Appli Juice vous lit les actualités à haute voix. Cette application gratuite permet de profiter différemment et en audio de toute la richesse des contenus disponibles sur le web, que ce soit la presse écrite, les podcasts, la radio ou même les tweets.
La voix semble prendre aujourd’hui sa revanche sur des usages du numérique qui favorisaient jusqu’à présent l’expression écrite ou la production d’images et de vidéos. Podcasts, vocalisation des messages instantanés, robots conversationnels et réseaux sociaux pour converser à plusieurs, une nouvelle communication électronique basée principalement sur l’audio est en train de naitre.
C’est le cas de l’App mobile Juice qui propose une expérience auditive dans laquelle se mélangent des voix humaines et des voix virtuelles permettant d’écouter des actualités sur tous les sujets. Cette application gratuite pour mobile qui se présente comme un fil d'actu audio 100% personnalisable, repose sur les dernières avancées en matière de traitement du langage naturel. Le dispositif est piloté par des programmes d’intelligence artificielle, nous précise Rafi Haladjian cofondateur de Juice.
« Juice se présente comme un véritable compagnon audio, c’est comme cela que nous l’avons défini. Comme lorsque que vous écoutez la radio, le fonctionnement de l’Appli est très simple, vous appuyez sur un bouton et Juice se met spontanément à parler, il va concocter pour vous un programme dans lequel il diffuse des nouvelles d’actualité au fur et à mesure de la journée, ces nouvelles sont issues des publications en ligne de la presse écrite, des réseaux sociaux, mais aussi des podcasts natifs en plein essor. Mais notre vision pour les évolutions du système Juice est qu’il deviendra bientôt un métaverse audio, c’est-à-dire un dispositif de réalité augmentée audio délivrant des conseils et des informations pendant vos tâches quotidiennes : si vous entrez dans une gare, Juice sera capable de vous indiquer verbalement : “ Va directement au hall 2, voie 25 ” sans avoir besoin de vérifier son parcours sur l’écran de son téléphone.
Cette vocalisation des infos a nécessité beaucoup de recherche et de développement en matière de traitement du langage naturel et synthétisation des voix humaines. Notamment, pour passer de l’écrit à l’audio, car ce n’est pas parce qu’un texte a été conçu pour être écrit qu’il est bon pour être lu tel quel. Les programmes d’intelligence artificielle nous ont permis de réaliser ce travail de mise en forme sans dénaturer le contenu des textes et de créer des voix virtuelles agréables à l’oreille. Je pense qu’un nouveau web est en train de naitre, et que l’audio deviendra le principal moteur des innovations dans le domaine du numérique ».
L’IA au cœur du système Juice a d’abord dû lire des milliers d’articles et autres contenus d’archives afin de s’entraîner pour ensuite créer son propre vocabulaire. Les voix virtuelles proposées par l’application sont confondantes de réalisme. Les sources d’informations vocalisées par Juice sont sélectionnées manuellement par une équipe rédactionnelle qui veille non seulement à leur pluralité, mais aussi à la fiabilité des informations publiées dans les articles de la presse écrite. Et petit détail qui a son importance, contrairement aux plateformes de streaming musicales, aucune donnée sur les préférences d’écoutes ou concernant le choix des sujets audio consultés par les utilisateurs, ne sont stockés sur les serveurs informatiques de Juice.
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2/12/2023 • 2 minutes, 12 seconds
Kanop, l’IA des forêts
Une jeune pousse française développe des dispositifs d’intelligence artificielle pour mesurer, à partir des observations satellites, l’impact climatique des projets forestiers. L’objectif de la jeune entreprise est d’analyser très finement, jusqu’à l’échelle de l’arbre, le carbone qui est stocké par les forêts.
(Rediffusion du 9/10/2022)
Pour permettre aux forestiers de quantifier la capacité de leurs parcelles à séquestrer le carbone atmosphérique, la jeune pousse Kanop récupère des images satellites en haute définition et des relevés radars. Ces données sont ensuite analysées par les programmes d’intelligence artificielle que la jeune société a mis au point. Ces informations permettent à la fois de mesurer la hauteur, le diamètre et de déterminer l’essence et la quantité de carbone piégé par chacun des arbres dans les exploitations forestières.
Le dispositif génère un véritable « jumeau numérique » de la forêt afin de suivre son évolution ou constater sa dégradation, nous précise Romain Fau, dirigeant et cofondateur de Kanop : « Pour parvenir à résoudre la crise climatique, nous avons à notre disposition deux leviers d’actions. Premièrement, il faut réduire nos émissions de gaz à effet de serre et c’est évidemment par là que nous devons commencer. Le second levier d’action est d’utiliser les écosystèmes naturels pour augmenter la séquestration de carbone atmosphérique et c’est dans ce domaine que Kanop intervient. Notre objectif est de faciliter les projets de séquestration du CO2 notamment en mesurant la quantité qui est absorbée par les forêts. Pour y parvenir, nous utilisons l'imagerie satellitaire et depuis quelques années, elles sont en haute définition. C’est le cas, par exemple, de la constellation Pléiade Néo d’Airbus qui fournit des images jusqu’à 30 centimètres de résolution, c’est-à-dire que chaque pixel sur un cliché correspond à 30 cm de surface au sol. Pour les décrypter, nous avons développé plusieurs programmes d’intelligence artificielle qui les analysent afin d'extraire des données qui nous permettent de calculer très finement la quantité de CO2 absorbée au niveau chaque arbre dans une forêt. Beaucoup de pays cherchent actuellement à renforcer leurs puits de carbone naturels. C’est le cas en Europe, par exemple, avec le plan intitulé "Fit for 55". L’UE demande aux États membres de développer des systèmes de paiement pour les services écosystémiques rendus par les forêts. Concrètement, il s’agit de rémunérer les gestionnaires forestiers publics comme privés quand ils augmentent la capacité de stockage du CO2 des forêts dont ils ont la charge. »
Actuellement, il est assez compliqué de mesurer le succès des campagnes de plantation d’arbres et l'amélioration des pratiques sylvicoles. Mais de nombreuses études internationales démontrent qu'une bonne gestion des terres cultivées, des pâturages et des parcelles forestières, a un potentiel de séquestration entre 5 et 12 gigatonnes de CO2 par an. Ces puits de carbone naturels, qu'il convient de protéger ou de réparer, nous permettraient ainsi de limiter, d’ici à 2030, le réchauffement climatique.
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2/4/2023 • 2 minutes, 9 seconds
Le jumeau numérique de l’océan
Le groupement de recherche « Océan et mers » du CNRS a proposé les 25 et 26 janvier dernier de découvrir « l’océan dans toutes ses dimensions », y compris sous une forme virtuelle avec « le jumeau numérique de l'océan » développé par la société française Mercator Océan International à Toulouse. Ce métavers des mers permet aux chercheurs du monde entier d'anticiper les effets de la crise climatique dans les milieux marins.
Avec les derniers développements des technologies de virtualisation 3D, il est désormais possible de créer un monde parallèle au nôtre, qui serait aussi fidèle que l’original. Ces doubles numériques permettent aux chercheurs d’étudier l’évolution des désordres environnementaux qui s’amplifient sous la pression des activités humaines. Prévoir afin de mieux préserver notre patrimoine océanique, tel est l’objectif du jumeau numérique de l’océan que développe, à la demande des instances européennes, la société Mercator Ocean International.
Cette simulation informatique qui carbure aux programmes d’intelligence artificielle se nourrit de toutes les données issues des observations océaniques satellitaires ou provenant de capteurs en mer, explique Ronan Fablet, enseignant à IMT Atlantique et chercheur en sciences du numérique au laboratoire Lab Sticc de Brest. Il est interrogé par Jeanne Richard, notre spécialiste environnement.
L'utilité des données collectées
« On peut observer les océans depuis l’espace, pour collecter des données, on déploie aussi des capteurs qui vont plonger dans l’océan puis remonter en délivrant un certain nombre de mesures, comme la température ou la salinité de l’eau, par exemple, ou encore la concentration en zooplancton ou en phytoplancton dans une zone. Ces informations seront ensuite transmises par satellite et intégrées dans la base de données du "jumeau numérique" », explique Ronan Fablet. « Si un chercheur s’intéresse au climat, ces mesures lui permettront d’évaluer l’élévation de la mer ou la progression de la température des océans, mais ce "jumeau numérique" se relève utile pour observer les activités des pêcheries en récupérant des données sur le nombre de navires, les tonnages de pêche ou encore les déplacements et les concentrations de bâtiments dans une zone précise pour étudier leur impact sur l’environnement maritime. »
Puis Ronan Fablet poursuit : « Cette multitude de données issue des différents systèmes d’observation nous permet actuellement de bien visualiser ce qui se passe à la surface des mers, en revanche, pour étudier les profondeurs du milieu océanique, nous manquons encore d’informations », dit-il. « Afin de compenser ce déficit de données d’observation, nous disposons de modèles mathématiques et de programmes d’intelligence artificielle. Et nous combinons les données d’observations avec ces modélisations mathématiques pour que le "jumeau numérique" puisse avoir des capacités de prévisions et de scénarisation sur l’évolution de l’océan. »
Un outil ouvert à tous les pays
L’Espagne, l’Italie, la Norvège, le Portugal, le Royaume-Uni et la France s’étaient engagés à transformer la société Mercator Ocean International en une « organisation intergouvernementale en charge du premier océan numérique du monde ». Cette nouvelle structure est destinée aux chercheurs, aux industries de la mer, aux gouvernements, mais aussi aux associations et à l’ensemble de la société civile. Le jumeau numérique océanique offre ainsi un outil d’aide à la décision ouvert à tous les pays, pour trouver collectivement des solutions à la crise environnementale qui affecte notre planète bleue.
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1/28/2023 • 2 minutes, 13 seconds
Synsys, la prothèse mécatronique de Protéor
Une entreprise française spécialisée dans le développement et la conception de dispositifs médicaux vient d’inaugurer la première prothèse capable de reproduire la plupart des mouvements naturels de la jambe. Elle permet aux personnes amputées des membres inférieurs de retrouver une certaine liberté dans leur déplacement, sans se soucier de la configuration des terrains qu’ils abordent.
Cette jambe artificielle « mécatronique », c’est-à-dire intégrant à la fois des composants électroniques et des éléments purement mécaniques, a été fabriquée pour des raisons de légèreté, avec des fibres de verre et de carbone. La prothèse restitue l’ensemble genou-cheville-pied chez les personnes amputées des membres inférieurs. Cette jambe est pilotée par des microprocesseurs et des programmes informatiques permettant une analyse intelligente des situations de marche, comme celles de monter un escalier, de descendre une pente ou de se promener sur un sentier forestier, par exemple.
Dotée de capteurs environnementaux, la prothèse reconnaît automatiquement les styles de marche de son porteur, et lui octroie ainsi en toute circonstance une démarche plus fluide, presque naturelle, nous précise Nicolas Piponniau, directeur R&D des dispositifs chez Protéor.
« La prothèse Synsys a été développée grâce à l'Agence innovation défense et c'est essentiellement ça qui nous a permis de fédérer tout un écosystème de recherche. Avec le service de santé des Armées, le Centre d'études et de recherche de l'appareillage des personnes handicapées qui dépend des Invalides et également l'Institut de biomécanique humaine Georges Charpak », explique Nicolas Piponniau.
Vers une prise en charge par l'Assurance maladie
Puis, il ajoute : « Cette prothèse est dans la classe des prothèses dites "à microprocesseur". C'est-à-dire qu'elle a une électronique embarquée et également différents capteurs : central inertiel, capteur d'effort, capteur d'angle et de plus, la personne a envie d'avoir le genou verrouillé ou au contraire libre pour faire du vélo, elle peut changer les modes via son smartphone. Ce qui est unique sur Synsys, c'est qu'elle permet de faire un mouvement de squat, c'est-à-dire de s'accroupir. On peut modifier la hauteur du talon, ce qui va permettre pour les dames d'avoir des talons. On a donc plus de liberté dans le choix de ses chaussures. »
La prothèse dénommée Synsys par ses concepteurs est déjà commercialisée. Cet appareillage de haute technologie nécessite toutefois à son futur acquéreur de débourser plus de 80 000 euros. Mais l’entreprise Protéor assure que sa jambe « bionique » est en passe de bénéficier d'une prise en charge par l'Assurance maladie. La France compte environ 100 à 150 000 personnes amputées des membres inférieurs ou supérieurs. Et 80% de ces opérations chirurgicales lourdes sont réalisées à la suite de complications d’une maladie vasculaire. Elles concernent, en grande majorité, des personnes diabétiques et des fumeurs.
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1/21/2023 • 2 minutes, 10 seconds
Museum Connections, quand la réalité mixte vous invite au musée
Les dispositifs immersifs de la réalité augmentée associent des contenus virtuels en 3D au monde réel qui nous entoure. La 27e édition du salon Museum Connections, qui se tiendra les 17 et 18 janvier à Paris à la Porte de Versailles, sera l’occasion de découvrir les dernières réalisations et les innovations dans le domaine de la réalité augmentée.
En affichant des contenus virtuels en 3D dans un environnement réel, les dispositifs immersifs de la réalité augmentée ont radicalement changé notre perception du monde et la compréhension de son évolution. L’emploi des technologies de la réalité mixte dans les musées séduit de plus en plus de visiteurs, nous démontrera la 27e édition du salon Museum Connections qui se déroule les 17 et 18 janvier à Paris.
Et attention ! Effet waouh garanti, notamment avec les réalisations du studio Saola qui a développé Revivre en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle. Par le truchement de leurs casques de réalité mixte, les visiteurs assistent aux renaissances du dodo de l’île Maurice, de la rhytine de Steller, plus connue sous le nom de vache de mer, du grand pingouin des eaux de l’Atlantique Nord. Et bien d’autres espèces disparues ou menacées de l’être déambuleront alors en 3D à vos côtés dans les galeries du musée, nous précise Florent Gilard, cofondateur de Saola Studio :
« Au studio de création Saola, nous nous considérons d’abord comme des raconteurs d’histoires et des transmetteurs d’informations, avant même d’être des techniciens de la réalité augmentée. L’installation permanente Revivre par exemple, qui a été réalisé en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, permet de côtoyer des dodos, des smilodons, ces grands félins disparus appelés aussi "dents de sabre", mais aussi l’oiseau-éléphant ou encore le tigre de Tasmanie.
Avec l’aide des scientifiques du Muséum national d'Histoire naturelle, nous avons modélisé ces animaux qui n’existent plus pour les animer en images de synthèse comme pour un film d’animation et ensuite les replacer dans l’environnement réel et immédiat des spectateurs équipés de lunettes de réalité mixte ou augmentée. Ces casques très légers sont par ailleurs des Hololens de chez Microsoft qui permettent de voir à la fois son environnement et des images animées, qui comme des hologrammes s’incrustent dans votre paysage immédiat.
Les visiteurs peuvent ainsi déambuler dans la galerie des espèces menacées et disparues. Les animaux virtuellement ressuscités viennent les surprendre tout au long de leur parcours. Une voix dans le casque vous conte l’histoire de ces espèces et de leurs interactions avec l’homme. Votre guide est un pigeon migrateur disparu au début du XXe siècle, aux ailes roses argentées, qui vous accompagne d’espèce en espèce. À l’issue du parcours, les animaux disparus qui ont été rencontrés se réunissent une dernière fois autour de vous pour vous saluer.
Juste après Revivre, et sur le même principe de production, nous avons réalisé un autre projet pour Nausicaá, l’aquarium de Boulogne-sur-Mer très engagé dans la préservation de la biodiversité des mers et des océans, pour raconter l’histoire d’animaux marins qui ne peuvent et surtout ne doivent pas vivre en captivité. Et bientôt, nous allons lancer en collaboration avec un musée de Londres au Royaume-Uni une sorte de Jurassic Park virtuel, afin de découvrir comment vivaient les dinosaures avant leur disparition. »
Les conférences organisées lors du salon Museum Connections 2023 auront comme thèmes principaux cette année l'innovation et le développement durable. Les débats porteront, par exemple, sur la contribution des institutions culturelles dans la lutte contre l’effondrement de la biodiversité, sur la problématique de l’empreinte environnementale des touristes qui visitent un site patrimonial.
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1/14/2023 • 2 minutes, 9 seconds
Une production d'hydrogène sans rejet de CO2
Une jeune pousse française a développé un générateur permettant de produire de l’hydrogène sans rejet de CO2. Le procédé mis au point qui consomme quatre fois moins d’électricité que les systèmes actuels recourant à l’électrolyse, décompose des molécules de méthane ou de bio méthane, afin d’extraire l’hydrogène sous sa forme gazeuse et fixe le carbone restant sous forme solide.
L’hydrogène a souvent été présenté comme une source d’énergie alternative aux carburants fossiles. Malheureusement pour nous, cette ressource n’existe pas à l’état naturel sur Terre. On la trouve, en revanche, en abondance dans les hydrocarbures qui sont composés, comme leur nom l’indique, d’atomes de carbone et d’hydrogène, mais aussi dans les molécules d’eau dans lesquelles l’hydrogène est lié à l’oxygène. Si actuellement il est possible de récupérer de l’hydrogène en réalisant une électrolyse de l’eau, cette opération nécessite d’énorme quantité d’électricité.
L’autre technique de récupération se nomme le reformage d'hydrocarbure qui consiste, sous l'action d’une très forte la chaleur, à libérer de l’hydrogène mais en relâchant des tonnes de CO2. Aujourd'hui 95% de la production d’hydrogène est issue du charbon ou du gaz naturel, en émettant plus de gaz carbonique que l'usage direct de ces produits fossiles. La jeune pousse française Spark Cleantech issue du programme 21st (Twenty-first) de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, a choisi une autre voie de production en utilisant des plasmas froids pulsés pour extraire de l’hydrogène du bio méthane. Une technique de pyrolyse qui consomme quatre fois moins d’électricité que l’électrolyse, avec l’avantage de récupérer un gaz d’hydrogène et de rejeter le carbone sous une forme solide, nous précise Erwan Pannier, directeur technique et cofondateur de Spark Cleantech.
« On parle beaucoup de l’hydrogène aujourd’hui comme carburant de la mobilité de demain ou pour « décarboner » l’industrie, mais le problème reste actuellement sa production qui est l’un des plus gros postes d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde, en générant plus de rejets de CO2 que le trafic aérien.
C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris de développer ce procédé alternatif de production d’hydrogène qui se nomme la pyrolyse en employant la technologie des plasmas froids. Pour bien comprendre son principe, vous pouvez imaginer de la foudre qui est déclenchée dans une boite dont on contrôle l’intensité afin d’expulser les atomes d’hydrogène qui sont contenus dans les molécules de bio méthane, tout en gardant le carbone qui lui reste sous forme solide. Ce procédé ne génère aucune émission de CO2.
Notre conviction est que l’hydrogène est le carburant idéal pour le transport en général et pour les véhicules de la mobilité dite lourde en particulier. Mais l’extraire des carburants fossiles en délivrant des tonnes de CO2, comme c’est le cas aujourd’hui, ne sert rien. Autant rester au pétrole ! Produire cet hydrogène par électrolyse de l’eau n’est pas non plus la solution, car cela exige des quantités gigantesques d’électricité, de l’ordre de 11 GW, et doublerait le nombre des nouvelles tranches de centrales nucléaires qu’il faudrait installer en France ! afin de répondre à la demande nationale.
Notre procédé qui consomme 4 fois moins d’électricité que l’électrolyse permet, par ailleurs, de décentraliser la production d’hydrogène. Et nous envisageons de déployer nos installations directement dans de futures stations-services qui créeront sur place de façon économe, sans avoir besoin de l’acheminement de l’hydrogène propre pour la mobilité lourde. »
L’objectif de la jeune société est de répondre aux besoins des petites industries qui consomment de l’hydrogène. Spark vise principalement des entreprises de fabrication et transformation des métaux, des industriels du verre plat, de l’électronique, de l’agroalimentaire et de la chimie fine. La jeune pousse envisage la commercialisation de son procédé à l’été 2024.
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1/7/2023 • 2 minutes, 11 seconds
Les tendances tech de 2023
À l’aube de cette nouvelle année, le monde de la tech poursuit son développement à une cadence effrénée. Intelligence artificielle, données massives, informatique « en nuage » et surtout métavers rythmeront encore une fois nos vies numériques en 2023.
Et nul besoin de sortir sa boule de cristal high-tech pour prédire quelles seront les innovations qui marqueront cette nouvelle année : toujours plus de programmes d’intelligence artificielle dans les entreprises, généralisation de l’informatique dématérialisée dite « en nuage », développement accéléré des réseaux de la 5G… Le tout sur fond d’une compétition mondiale féroce entre les géants de la tech pour la création de métavers. Ces univers 3D simulant la réalité, gérés en réseau par de puissants ordinateurs, sont accessibles par l’intermédiaire d’avatars, représentant nos doubles numériques. Cette hybridation entre le réel et le virtuel va s’accélérer en 2023, estime Jacques Moulin, directeur général du DigiWorld Institute. Ce think tank européen, qui rassemble de nombreuses personnalités du monde industriel, économique, politique et académique, prévoit que le marché des métavers devrait atteindre les 1 500 milliards de dollars d’ici à 2030.
« Une révolution culturelle, sociale et industrielle émergente »
« Nous sommes déjà plus de 440 millions d’utilisateurs fréquentant régulièrement des métavers dans le monde, soit deux fois plus que les abonnés à Netflix. Dans le détail, 84% des utilisateurs de ces univers virtuels en 3D ont moins de 18 ans. Nous assistons donc à une véritable révolution culturelle, sociale et industrielle émergente. C’est la raison pour laquelle nous appelons les pouvoirs publics et les entreprises privées à dispenser des formations pour accompagner ce développement numérique dénommé le "Web3", à l’ensemble des citoyens de l’UE », affirme Jacques Moulin.
Puis, il ajoute : « Les métavers représentent une opportunité évidente pour nos industries, quels que soient leurs secteurs d’activités. Même plus qu’une opportunité, il n’y a pas d’autres choix que d’accélérer dans ce domaine en Europe, qui est déjà très en retard sur le sujet face à ses concurrents américains et asiatiques. Il convient dès maintenant de définir en urgence une feuille de route opérationnelle commune aux pays de l’UE. »
L'Europe à la traîne dans la course aux univers virtualisés
Si les Big Tech extra européennes investissent fortement dans les métavers, l’Europe, elle, reste à la traîne. On constate déjà un rapport de force entre les États-nations et les nouvelles communautés numériques dans le domaine du divertissement ou le secteur industriel, qui utilisent ces technologies immersives. Le risque en 2023 serait de voir des intérêts privés se substituer toujours plus aux prérogatives des États, dans les domaines de l’éducation, de la santé ou encore de l’émission de monnaie. Et du côté grand public, de savoir si ces univers virtualisés respecteront enfin nos données personnelles et nous aideront à lutter contre la crise climatique en étant moins énergivores. Telles sont les questions qu’en ce tout début d’année, nous devrions peut-être nous poser.
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12/31/2022 • 2 minutes, 9 seconds
Noël techno, jamais sans mon Minitel
Tous les geeks de la planète avaient pourtant demandé au Père Noël des joujoux high-tech résolument futuristes. Mais certains d’entre eux ont eu la surprise de découvrir au pied de leur sapin virtuel, un Minitel des années 1980, capable de se connecter en wifi à l’internet grâce à l’ajout d’un petit boîtier. Mais à quoi peut bien servir cet ancêtre du web ? À rien du tout, ou presque.
Trônant dans chaque foyer de l’Hexagone de 1980 jusqu’aux années 2000, le Minitel en France était l’un des rares dispositifs grand public, offrant une multitude de services en ligne. Météo, résultats sportifs, comptes bancaires ou encore forum de discussion, notamment des services de rencontres et plus si affinité… La montée en puissance du web et des ordinateurs personnels a fini par totalement ringardiser son usage.
Le fleuron de la technologie française renaît aujourd’hui de ses cendres avec l’initiative de la jeune pousse Multiplié qui a développé le MiniMit. Ce petit boîtier permet de connecter en wifi à l’internet un vieux Minitel récupéré dans un grenier ou dans une brocante. Et là, miracle ! L’écran Télétel 3615 apparaît pour consulter des services « télématiques » datant des années 1980. Ils sont au nombre d’une quinzaine pour l’instant, car les archives numériques de l’époque ont quasiment disparu, nous précise Olivier Mével, le fondateur de la maison d’édition d’objets technologiques Multiplié.
De 3615 Ulla à 3615 Eliza
« Le gros Minitel d’époque se branche sur un petit Minitel de mon invention et qui se nomme le MiniMit. Ce petit boîtier qui se connecte à l’internet par wifi prend le contrôle du Minitel original pour simuler certains des services en ligne que l’on pouvait consulter dans les années 1980, par exemple, l’annuaire, ou un service de rencontre comme 3615 Ulla, renommé pour l’occasion 3615 Eliza, mais aussi des articles de presse du journal Le Monde traitant de l’actualité vieille de 40 ans », explique Olivier Mével. « Ce qui surprend, c’est la richesse et la variété de ces services de télématique imaginés bien avant le web. Si évidemment les technologies de l’internet ont considérablement évolué, sur le plan conceptuel, finalement, pas grand-chose n’a été inventé depuis cette époque », poursuit-il.
Puis ajoute : « En revanche, la seule solution pour pouvoir recréer à l’identique un certain nombre de ces services en ligne, a été de rencontrer deux femmes qui étaient des pionnières du Minitel. Cécile Adam et Pascale Moise, ont reconstitué, soit de mémoire, soit en regardant des vieux magazines ou des vieilles vidéos, les écrans et les contenus des services du Minitel et pour la bonne raison que les archives numériques de cette époque n’existent pratiquement plus. Actuellement, une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule est en cours afin de fabriquer en série le MiniMit et pour reconstituer bien d’autres services que proposait le Minitel de 1982. Par ailleurs, si vous précommandez rapidement votre boîtier, vous recevrez une télécarte de Noël nous rappelant comment, dans les années 1980, les gens téléphonaient dans les cabines de rue qui ont totalement disparu avec l’émergence des smartphones. »
Sauvegarde de patrimoine
Les performances du Minitel qui est relié à internet par l’intermédiaire de son petit boîtier sont franchement limitées. Et cette connexion ne permet ni de consulter des réseaux sociaux, ni des sites web ou d’ouvrir des applications récentes comme sur nos mobiles. L’objectif de la jeune pousse Multiplié est de sauver un patrimoine numérique français unique au monde, mais tombé en désuétude. Et aux internautes nostalgiques des années 1980, de s’offrir un voyage dans le temps qui s’affichera dans le même univers graphique, mais tout en lenteur, à la vitesse de chargement des Minitel d’autrefois.
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12/24/2022 • 2 minutes, 13 seconds
Industrielle ou grand public, la 5G fête ses deux ans
La 5G lors de son déploiement en France nous promettait une véritable révolution des usages télécoms, tant pour le grand public que pour les industriels et les grandes entreprises. Mais deux ans après son lancement officiel, les réseaux privés de la 5G dits professionnels sont « à la traine » dans l’hexagone comparé à d’autres pays de la zone Europe.
Des robots industriels pilotés à distance, des usines automatiques en réseau, des services de maintenance et de logistique dans les ports maritimes, les gares ou les aéroports, la 5 G dite industrielle en France, considérée pourtant comme un catalyseur économique majeur, peine à décoller. Pourtant, dans cette course mondiale à la 5G professionnelle, rien ne serait encore joué, estime Guillaume de Lavallade, Directeur général de Hub One. L’entreprise filiale à 100% du groupe Aéroports de Paris, a développé un réseau privé 4 G capable d’évoluer vers la cinquième génération qui s’étend sur 55 km², couvrant ainsi Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget.
« Les 55 km² que représentent les aéroports parisiens nous imposent de couvrir autant l’extérieur que l’intérieur des bâtiments avec les fréquences de la 4G ou 5G. C’est la raison pour laquelle nous avons opté pour un réseau privé afin de servir de façon optimale les différents corps de métier qui interviennent 24h/24 dans les aéroports et dont les activités ne se concentrent pas tous dans les zones réservées au grand public.
Au 3e sous-sol d’un aéroport, par exemple, vous pouvez trouver les entrepôts des magasins qui sont en surface ou encore les postes d’inspections aux frontières pour les salariés des entreprises qui sont habilités à travailler dans les différentes zones aéroportuaires. Ce réseau privé doit couvrir sans faille et sans rupture de connexion en 4 ou 5G une surface énorme correspondant à l’ensemble des bâtiments des ADP, soit environ deux millions de m².
Actuellement, les problématiques du marché des télécoms de la 5 G pour le grand public et celles des entreprises sont radicalement différentes. Alors qu’il y a une trentaine d’années, les entreprises étaient largement plus "numériques" que nous, quand les mobiles dans notre sphère privée offraient peu de possibilités de connexions, aujourd’hui, on observe le phénomène inverse.
Mais pour faire face aux enjeux de la réindustrialisation tant en France et qu’en Europe, les usines ou les grandes entreprises du secteur tertiaire ont besoin de bénéficier d’une bande passante à très grand débit, comme le permet la 5G et dans une moindre mesure la 4G, afin de traiter de façon massive toutes leurs données. »
► À écouter aussi : Nouvelles Technologies - Les réflecteurs intelligents de la 5G
Côté grand public, l’année 2022 se termine plutôt bien pour les opérateurs télécom avec un milliard d’usagers dans le monde qui ont adopté la 5G. En tête de peloton des abonnés au nouveau réseau, nous trouvons les pays asiatiques, puis les États-Unis et enfin les pays européens qui les talonnent. En revanche, le continent africain est en retard, notamment en raison du faible déploiement des antennes relais de la 5G. Mais, les grands opérateurs de la téléphonie mondiale se montrent plutôt optimistes, estimant que tous les mobinautes de la planète adopteront la nouvelle norme des télécoms d’ici à la fin de la décennie.
► À lire aussi : Au Canada, le gouvernement mise sur la 5G sans débat sur son impact environnemental
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12/17/2022 • 2 minutes, 10 seconds
Un «New Deal» numérique pour l’Afrique
Les pays africains sont à la recherche d’un « New Deal » du numérique entre le Nord et le Sud qui leur permettraient d’assurer un développement économique pérenne. Les enjeux de cette transition numérique panafricaine seront au cœur des débats les 15 et 16 décembre prochains à Genève lors de la 11e édition des Assises de la transformation digitale en Afrique.
Souveraineté numérique, cybersécurité, financement des infrastructures télécoms, inclusion financière des populations, ou encore les questions liées à la gouvernance de l’internet et des réseaux sociaux, seront au menu des discussions de la 11e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique, placée sous le haut patronage du président de la République du Sénégal Macky Sall.
L’événement qui aura lieu les 15 et 16 décembre prochains à Genève, en Suisse réunira les principaux décideurs politiques et les représentants de grandes entreprises de la Tech des deux rives de la Méditerranée. L’objectif de ces rencontres est de nouer de nouveaux partenariats qui favoriseront une économie numérique 100% africaine, « en plein essor », argumente Mohamadou Diallo, fondateur des ATDA et directeur général de Cio Mag, un magazine africain consacré au secteur de l’IT.
« En préparant la 11e édition des Assises de la Transformation digitale en Afrique, nous avons estimé que la voix du continent n’était pas suffisamment entendue par les instances internationales de la gouvernance du numérique. C’est la raison pour laquelle nous organisons ce forum à Genève pour faire entendre nos points de vue en termes de souveraineté, de réseau de confiance et de développement du numérique en Afrique de façon globale, explique le fondateur de ces rencontres.
Depuis quelques années déjà, les pays africains ont pris conscience que ces technologies sont fondamentales pour développer leur économie. Par exemple, pendant la pandémie de Covid, on a assisté à une envolée des paiements par mobile, ce qui a permis à la population de traverser la crise sanitaire. Ces transferts par smartphones représentaient alors 8% du PIB du continent, tous pays confondus. Ils ont généré 14 milliards de dollars de recettes fiscales pour les États. C’est juste énorme ! Depuis, tous les Africains sont convaincus que ces technologies télécoms et numériques sont vitales pour tous les secteurs d’activités, que ce soit pour l’édiction, la santé, l’administration, ou encore le développement économique des entreprises. Des technologies inclusives au service de tous, qui nécessitent cependant une transformation globale et structurelle du continent.
Par ailleurs, l’Afrique peut se vanter d’héberger une jeunesse considérée comme la plus dynamique au monde. Des jeunes qu’il faut absolument former aux nouvelles technologies pour qu’ils passent de l’étape de simples consommateurs du numérique, à l’étape de producteurs de contenus en ligne, mais aussi créateurs de systèmes informatiques innovants. »
En multipliant les centres de données sur leurs territoires, certains acteurs gouvernementaux africains ont l’intention de faire évoluer rapidement la puissance numérique de leurs pays respectifs.
Et du Sénégal, à la Côte d’Ivoire en passant par l’Afrique du Sud, on remarque que l’implantation de ces fermes de serveurs informatiques, s’adresse désormais aux industriels et aux entreprises africaines. Et si ces installations techniques sont motivées par le souci des décideurs étatiques de recouvrer une souveraineté politique, une stabilité économique et sociale dans leur pays, elles profiteront également aux autres régions du continent, tout en favorisant le commerce électronique avec le reste du monde.
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12/10/2022 • 2 minutes, 10 seconds
Biométrie faciale, quand votre visage devient un mot de passe
Une jeune pousse française, spécialisée dans le développent de dispositifs de biométrie, envisage de remplacer les mots de passe par une reconnaissance automatique de nos visages. Les programmes d’intelligence artificielle qu’elle a mis au point transforment n’importe quelle caméra de mobiles ou les webcams équipant les ordinateurs en centre de contrôle.
Entreprises privées, administrations, écoles, aéroports, gares, de nombreux lieux de notre vie quotidienne sont scrutés en permanence par des dispositifs sécuritaires basés sur la reconnaissance faciale. Et dans ce secteur très concurrentiel, la jeune pousse française Unissey développe des programmes informatiques de confirmation d'identité en scannant les visages.
L’objectif de la jeune société est de doter les caméras des mobiles et les webcams des ordinateurs « de super pouvoirs » pour détecter et bloquer les fraudes en s’assurant que l’interlocuteur qui contacte en visiophonie, comme une banque ou un assureur, par exemple, est bien celui qu’il prétend être.
L’un des projets phares de la jeune société est de faire en sorte que votre visage devienne un mot de passe universel pour accéder en toute sécurité à vos données, nous précise Sébastien Brangoulo, directeur des ventes d’Unissey.
La « preuve du vivant » nécessaire
« Nos programmes de biométrie faciale fonctionnent sur n’importe quel matériel informatique équipé d’une caméra », explique Sébastien Brangoulo. « Concrètement, pour vérifier que le porteur d’un document d’identité est bien la personne qu’elle prétend être, le logiciel effectue une correspondance entre la photo qui figure sur document et l’image du visage qui apparaît à l’écran. Première étape, il s’agit de vérifier que c’est un individu réel et pas quelqu’un qui porterait, par exemple, un masque fabriqué avec la photo de la personne à identifier. Ce premier contrôle se nomme, en biométrie faciale, la preuve du vivant »
Puis il ajoute : « C’est une opération qui ne prend que quelques secondes pendant lesquels la personne regarde la caméra, une fois vérifié qu’elle est bien “vivante” donc bien réelle, le système recherche dans la base de données la correspondance entre la photo d’identité et l’image de l’individu pour vérifier que les deux sont bien identiques et qu’il s’agit de la même personne. »
Sébastien Brangoulo poursuit : « Notre dispositif de biométrie faciale répond aux exigences du RGPD concernant le consentement des gens avec la possibilité de retirer cette autorisation quand ils le souhaitent. Nos bases de données sont constituées de photos de personnes du monde entier, ce qui permet au système d’obtenir des performances égales et sans erreur d’identification quel que soit l’endroit du monde où se déroulent les contrôles », dit le directeur des ventes d’Unissey.
Une règlementation européenne stricte sur la reconnaissance faciale
« Dès l’origine du projet, Unissey a entrepris de limiter les biais informatiques de ses programmes d’intelligence artificielle, notamment pour répondre au problème de la discrimination biométrique, que l’on constate sur les autres bases de données qui sont globalement constituées de photos de personnes à peau blanche et de type caucasien. C’est la raison pour laquelle nous nous intéressons particulièrement à l’Afrique afin de développer des systèmes de biométrie faciale innovants pour renforcer la cybersécurité des administrations et des entreprises du continent. Enfin, avec notre dispositif, votre visage devient votre nouveau mot de passe pour se connecter et consulter, par exemple, ses courriels en regardant simplement la caméra du mobile ou celle de l’ordinateur. Et pouvoir se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces satanés mots de passe que nous oublions tout le temps est fabuleux », conclut-il.
Les données personnelles que les dispositifs de la biométrie faciale engrangent dans des bases de données sont qualifiées de sensibles par de nombreuses législations dans le monde. Et à ce titre, la réglementation européenne sur le traitement informatique de ces informations critiques est formelle : sans le consentement d’une personne, aucun système de surveillance ou de contrôle n’est autorisé à vous identifier.
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12/3/2022 • 2 minutes, 7 seconds
Des centres de données sur orbite?
Le spécialiste de la fabrication de satellites Thales Alenia Space a été sélectionné par la Commission européenne pour mener « une étude de faisabilité » sur « l’installation de centres de données en orbite terrestre ». L’objectif de l’UE est d’endiguer la prolifération des fermes de serveurs informatiques terrestres qui consomment de plus en plus d’énergie et dont l’impact environnemental devient un problème majeur.
Notre monde numérique est atteint depuis longtemps « d’infobésité » avec un trop plein de données transitant par internet que l’on doit en permanence stocker et gérer. Jusqu’à présent, les industriels de la high tech multipliaient des centres de données, qui engloutissent, pour leurs besoins de fonctionnement et le refroidissement de milliers d’ordinateurs, une électricité souvent issue des énergies fossiles.
Mais crise climatique et énergétique oblige, la Commission européenne, dans le cadre de son plan intitulé le Green Deal ou Pacte Vert, a décidé de limiter l’empreinte environnementale de ces structures énergivores. Ce projet consisterait à satelliser les centres de données en orbite autour de la Terre. Une étude de faisabilité vient d'être confiée à l'industriel franco-italien Thalès Alenia Space. Cette constellation de serveurs informatiques orbitaux sera alimentée par des panneaux solaires, précise Yves Durand de la direction technique du groupe Thalès, au micro de Simon Rozé, journaliste à RFI, spécialiste de l'espace.
Transmission de données entre la Terre et l'espace : « Pas de problème majeur », assure Thalès
« Les systèmes informatiques employés par les centres serveurs s’adaptent bien à l’environnement spatial et la transmission entre l’espace et la Terre des données stockées en orbite ne pose pas de problème majeur. Alors que les échanges d’information numérique s’opèrent au sol par l’intermédiaire de câbles, dans l'espace ces liaisons sont réalisées à l’aide de faisceaux optiques », dit Yves Durand, qui poursuit : « Concrètement, les serveurs orbitaux se présenteraient sous la forme de racks informatiques qui seront alors placés dans des modules et assemblés directement dans l’espace à l’aide de systèmes robotiques spatiaux que Thales maîtrise assez bien. »
Yves Durant ajoute : « Cette constellation de serveurs sera placée sur des orbites en permanence éclairées par le soleil, afin de se passer de batteries lourdes et encombrantes. L’avantage de l’environnement spatial est que la place n’est pas limitée, mais cette étude de faisabilité porte aussi sur les besoins de duplication des données, ainsi que leur redondance dans ces serveurs orbitaux nécessitant, par ailleurs, des procédures de maintenance optimisées, afin d’assurer leur bon fonctionnement. »
Informatique en nuage extraterrestre
Cette étude de faisabilité se nomme Ascend. Ce sigle est l’abréviation, en français, de « Cloud spatial avancé pour une souveraineté des données européennes et une émission zéro net ». Le groupe Thalès Alenia Space est chargé par la Commission européenne de démontrer que « les émissions carbones associées à ces nouvelles infrastructures en orbite sont moindres que celles produites par les centres de données terrestres ».
Cette étude, qui dura environ 16 mois, doit aussi garantir aux industriels européens de la high-tech et du spatial, associés au projet, l’opérabilité de cette informatique en nuage extraterrestre, qui serait déployée le plus rapidement possible dans l’espace.
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11/26/2022 • 2 minutes, 8 seconds
Le numérique écoresponsable
Nos activités numériques sont aujourd’hui responsables de 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. L’augmentation exponentielle des usages en ligne et la multiplication des matériels informatiques risquent cependant d’accroitre ces émissions de 60% d’ici à 2040, révèle une étude publiée par l’entreprise Oracle France.
La dette environnementale du high-tech ne cesse de s’alourdir démontre le rapport publié par l’Observatoire de l’Innovation Responsable qui a été réalisé par l’institut de sondage Odoxa à la demande de l’entreprise Oracle France. La dématérialisation des usages numériques et le recours à des technologies de plus en plus énergivores nous invitent, en ces temps de crise énergétique, à la sobriété numérique. Une sobriété qui permettrait à la fois de réaliser des économies, mais aussi de répondre aux enjeux du dérèglement climatique, estiment la plupart des personnes interrogées dans cette étude.
Précisions de Christophe Négrier, directeur général d’Oracle France :
Le concept de la sobriété numérique repose avant tout sur une prise de conscience de chacun concernant les usages que nous faisons au quotidien du numérique. C’est-à-dire que la technologie n’est plus à elle seule un blanc-seing justifiant que nous pouvons continuer à l’utiliser comme nous le faisons actuellement. Pour faire face à une crise climatique dont nous constatons les effets délétères tous les jours et qui s’entremêle maintenant avec une crise énergique, nous devrons tous, que ce soit dans la sphère personnelle ou professionnelle, réfléchir à ces notions d’usages de l’informatique. En définitive, il convient de se poser les bonnes questions : quels sont mes besoins pour tel ou tel dispositif internet, quelle est ma responsabilité pour atteindre cette sobriété, ou encore, comment aider notre économie numérique à se décarboner ou plus exactement d’émettre le moins gaz à effet de serre possible. Concrètement, notre société de haute technologie Oracle a voulu montrer l’exemple en installant à Marseille un centre de données qui utilise une source d’eau polluée issue d’une ancienne mine désaffectée, afin de refroidir les machines de son data center. Mais cette eau recyclée permet également de chauffer tous les radiateurs des habitations du quartier se trouvant à proximité du centre de données. Si cette solution qui se passe de climatiseurs servait uniquement aux centres de calcul de notre entreprise, Oracle la propose depuis, à ses clients pour qu’ils développent des systèmes équivalents. La sobriété numérique en définitive ne bride pas l’innovation, bien au contraire. Elle peut nous aider à suivre cette trajectoire de sobriété numérique qui nous concerne tous. Notre étude le démontre : près de 60 % des Français sont déjà convaincus de sa nécessité et nous assistons à une réelle prise de conscience de leur part, sur les enjeux d’un numérique écoresponsable.
L’Europe, avec son programme intitulé le « Pacte Vert », auquel adhère la plupart des industriels, grands consommateurs de la High Tech, espère devenir le premier continent neutre sur le plan climatique d’ici à 2050. Un programme auquel souscrit, par ailleurs, le gouvernement français avec le lancement ce mois de novembre du nouveau haut comité pour un numérique écoresponsable. L’une de ses premières actions sera d’assister les communes de plus de 50 000 habitants pour mettre en place des solutions numériques responsables et moins carbonées, à l’horizon 2025.
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Une jeune pousse française a développé un programme d’intelligence artificielle permettant aux consommateurs de vérifier l’authenticité d’un produit. En analysant la microstructure de l’emballage à l’aide d’une caméra de smartphone, cette technologie mobile permet de repérer les produits issus de la contrefaçon.
Selon l’OCDE, l'Organisation internationale de coopération et de développement économiques, plus de 3% des échanges mondiaux des produits manufacturés sont des contrefaçons. Des légions de fraudeurs contrefont tout et n’importe quoi, comme des aliments, des médicaments, des pièces de rechange industrielles, des composants chimiques, des produits de luxe ou encore des appareils électroniques, principalement des smartphones.
C’est la raison pour laquelle la jeune pousse française Cypheme, issue du programme 21st de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec, a développé un programme d’intelligence artificielle capable de détecter les produits contrefaits à l’aide d’un simple smartphone. Concrètement, l’utilisateur en passant par une application sur mobile prend en photo n’importe quel produit manufacturé, afin de contrôler s’il est authentique ou pas, nous précise Charles Garcia cofondateur de Cypheme.
Un dispositif « utilisable par n'importe qui »
« Ce qui nécessitait auparavant une analyse de plusieurs heures dans un laboratoire équipé du bon matériel pour identifier un produit contrefait, a été considérablement simplifié avec notre dispositif », explique Charles Garcia. « Désormais, l’expert anti-contrefaçon tient dans votre poche avec notre programme IA qui a été intégré dans une application pour mobile. Le système scanne l’emballage de l’objet à l’aide de la caméra du smartphone afin analyser tous les micro-détails de sa structure et repérer ainsi en quelques secondes les anomalies révélant sa contrefaçon. Le dispositif a été pensé dès son origine pour qu’il soit utilisable par n’importe qui. »
Le cofondateur de Cypheme détaille le fonctionnement de l'intelligence artificielle : « Le fonctionnement de l’IA ressemble aux systèmes d’analyses employées pour scanner des empreintes digitales qui permettent de différencier une personne d’une autre », dit-il. « Nos algorithmes font de même en repérant et enregistrant les micro-différences dans la composition même de l’objet lors de sa fabrication. Cette empreinte unique générée de façon aléatoire en raison des lois de la physique est infalsifiable et personne ne peut la contrôler. Elle permet donc de créer un certificat d’authenticité pour des produits manufacturés qui pourtant semblent visuellement tous identiques. »
La lutte « contre la contrefaçon grise »
Puis, il ajoute : « Pour les industriels, ce dispositif garantit à leurs clients l’authenticité des produits qu’ils achètent. Mais c’est aussi un système qui est capable de lutter contre la contrefaçon grise que pratiquent de nombreuses usines dans le monde qui fabriquent certains produits en surnuméraire afin de les vendre sur des marchés parallèles », souligne Charles Garcia. « Jusqu’à présent, aucune solution technique ne permettait de distinguer ces objets fabriqués dans ces usines en surnombre à l’insu de leurs clients, sauf évidemment en employant cette IA qui arrive à repérer les micro-différences de chaque produit qui a été manufacturé. »
Le fléau de la contrefaçon sévit particulièrement dans les pays du Moyen-Orient, de l’Asie et du continent africain. Un trafic mafieux qui se concentre depuis longtemps sur des « produits médicaux de qualité inférieure ou falsifiés », provoquant chaque année le décès de plusieurs centaines de milliers de personnes, alerte constamment l’Organisation mondiale de la santé. Au Nigeria, par exemple, 64% des traitements anti-paludéens sont des faux.
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11/5/2022 • 2 minutes, 12 seconds
Les Français, mauvais élèves de la cybersécurité
Selon une étude comparative menée en France, au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et aux États-Unis, la plupart des citoyens et des salariés français n’ont jamais bénéficié d’une formation à la sécurité informatique. Cette « cyber culture » du risque, qui leur fait défaut, les rend plus vulnérables aux attaques incessantes des rançonneurs du web.
Alors que les risques de cyberattaques n’ont jamais été aussi élevés pour les entreprises comme pour les particuliers dans le monde, une nouvelle étude, menée par l’institut de sondages français Ipsos à la demande de l'entreprise Terranova Security, spécialiste mondial de la formation et la sensibilisation à la cybersécurité, révèle que « 62% des Français n'ont jamais reçu de formation pour se prémunir des attaques informatiques ».
Comparativement, les personnes interrogées au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et aux États-Unis sont 47% en moyenne à être bien formés. Le rôle des petites ou des grandes entreprises dans l’éveil du public aux enjeux de cybersécurité est crucial, démontre cette étude. Y compris pour les personnels soignants des établissements hospitaliers français, dont les outils de travail sont régulièrement bloqués par des demandes de rançons, nous précise Dalila Ben Attia, directrice générale de Terranova Security France.
« Les attaques des pirates ne se limitent pas qu'aux entreprises »
« Depuis 20 ans, Terranova Security accompagne les entreprises et les organisations pour faire en sorte que les comportements des utilisateurs du numérique soient “cyber-sains”. C’est-à-dire d’avoir cette hygiène de sécurité minimale qui permettrait à chaque personne de pouvoir résister aux attaques informatiques », explique-t-elle. « La formation aux enjeux de la cybersécurité est dans ce cas fondamentale. Si l’on observe par exemple les secteurs d’activité qui sont soumis à des conformités réglementaires fortes comme les assurances ou les banques, elles sont obligatoires pour tous les salariés. Mais aujourd’hui, les attaques des pirates ne se limitent pas seulement aux entreprises, elles ciblent indifféremment des particuliers et des groupes d’individus de la société civile en attaquant des associations ou encore des administrations publiques. »
Puis, Dalila Ben Attia poursuit : « Établir le niveau d’intérêt et d’adhésion du public au sujet de la sensibilisation à la cybersécurité était l’objectif de cette étude menée au niveau international avec Ipsos. Certains secteurs comme les établissements hospitaliers ont des difficultés pour mettre en place ces formations pour leurs personnels. La raison en est simple, leur métier qui est de répondre en urgence aux besoins des patients ne laisse peu ou pas de temps pour effectuer ce type de formation. Pourtant, ces formations sont devenues vitales pour les établissements santé en France qui subissent des attaques incessantes par rançongiciel », souligne-t-elle, et d'ajouter : « Il faut absolument que les comités de directions des établissements de santé aménagent du temps de formation pour leurs personnels et les aident à acquérir cette conscience des risques cyber, notamment en recourant à des méthodes d’enseignement différentes que celles qui sont actuellement déployées dans les entreprises lambda. »
Des bonnes pratiques qui sont peu suivies
L’un des autres freins en France au développement d’une culture générale du risque cyber semble être un manque de communication entre les utilisateurs des systèmes numériques et les responsables informatiques. Moins d'un quart des personnes interrogées dans l’Hexagone ont déclaré partager leurs bonnes pratiques à leurs collègues ou même parler de leurs problèmes de cybersécurité aux responsables informatiques de leur entreprise.
Un déficit de formation et d’informations qui attribue à la France le bonnet d’âne de la cybersécurité, selon les résultats de l’enquête Ipsos. Une mauvaise note qui se situe, à dix points en dessous de la moyenne mondiale des pays industrialisés.
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