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Musiques du monde

French, Music, 1 season, 100 episodes, 3 days, 8 hours, 50 minutes
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De Mozart à Marilyn Manson... C’est Le rendez-vous transmusical de RFI présenté par Laurence Aloir, avec des portraits, des reportages, des chroniques, les nouvelles sessions live du studiOne à Issy-les-Moulineaux et la tournée des festivals.  
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João Selva et Alfredo Rodriguez #SessionLive

Du Brésil à Cuba, via Lyon et Miami, voilà le voyage proposé dans la session live avec un guitariste et un pianiste. L’oiseau rare brésilien sort un nouvel album de pop tropicale exubérante et vintage.Quelque part, on retrouve le carioca João Selva là où on l’avait laissé, à naviguer sur le mythique Atlantique Noir pour créer une musique exaltante dont les vibrations nous invitent à Rio, au Nordeste brésilien, dans les Caraïbes, au Cap Vert ou encore en Angola. Son dernier album, Navegar (2021), plébiscité par la critique, est une revigorante machine à danser et à rêver qui réactualise la révolution tropicaliste des années 70 en proposant un turbulent mélange de samba, soul, jazz et funk. Après la sortie de Passarinho (2023), voici le temps des remixes. Titres des morceaux interprétés au grand studio- Menina me encanta Live RFI- Cantar, extrait du CD- Seu Carnaval Live RFI. Line Up : Joao Selva, chant guitare.Son : Benoît Letirant + Mathias TaylorRéalisation : Hadrien Touraud.► Album Passarinho remixes (Underdog Rd 2023). Puis nous recevons le pianiste cubain Alfredo Rodriguez.Avec son nouvel album Coral Way, le pianiste virtuose et compositeur cubain Alfredo Rodriguez offre une bande sonore on ne peut plus à-propos et représentative de la scène musicale de sa ville d’adoption, Miami : un savoureux mélange de pop latine, timba, salsa, bachata, tango, reggaeton et boléro. Rappelant la diversité de la communauté latine de la ville, les inspirations de cet album, où l’on retrouve entre autres Cimafunk et Alana Sinkëy, font tout autant appel aux racines de Rodriguez qu'à ses nouvelles expériences.Titres des morceaux interprétés au grand studio- Coral Way  Live RFI- Filho de Lua, extrait du CD- Blueberry Fields Live RFI. Line Up : Alfredo Rodriguez : Pianiste, Manuela Mancheno, traductrice.Son : Benoît Letirant + Mathias Taylor. ► Album Coral Way (Mack Avenue Rd 2023).
2/25/202448 minutes, 30 seconds
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Transmusicales 2023, reportage Elodie Maillot

C’est en Bretagne que nous plantons la tente pour un résumé sonore des dernières Transmusicales de Rennes. Coup de cœur d’Elodie Maillot : Yamê ! Ce festival international déniche les futurs artistes qui vont cartonner. Les chiffres en 2023 : 52 000 festivaliers, 77 groupes sélectionnés par le boss Jean-Louis Brossard (Stromae, Björk, Les Fugees…).Elodie Maillot l’avoue tout net, elle a craqué pour Yamê ! Par ailleurs révélation masculine des Victoires de la musique 2024. Son argot de Douala à Cergy-Pontoise, sa plume où s’entrechoquent Mami Wata, Natacha Polony, la moula du Katanga font exploser le 237 (c’est l’indicatif du Cameroun). Le bantou bionic, fils du musicien sénégalais M’backe Sow est le 1er invité de ce reportage.Vous y rencontrerez également Hanaa Ouassim, Cyril Yeterian du groupe Yalla Miku et label manager du label genevois Bongo Joe, sans oublier la musique qui guérit de Ndox Électrique ou de Sami Galbi. Lien Yamê YouTubeProchain rdv des Transmusicales : du 4 au 8 décembre 2024Les Trans 2023 à lire sur RFI MusiqueYamê à lire sur RFI Musique.
2/24/202448 minutes, 30 seconds
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Souleance et Shrizz N Maze #SessionLive

Nos 1ers invités sont le groupe Souleance pour la sortie de l’album Beautiful.Apprécier autant qu’admirer la beauté, plus qu’un art, le duo Souleance en a fait une règle de vie.Toujours adepte des collages sonores et du sampling, Souleance s’est ici engagé sur une voie plus riche en instruments. Fulgeance en mastermind, à la fois aux claviers, à la basse et au beatmaking ; Soulist en force motrice de la composition et des scratches. Une seule et unique directive : faire la musique qui les fait vibrer, sans contrainte de tendances ou de critères de beauté qui ne sont pas les leurs. Sans calque à poser sur un genre précis et définitif. L’important est qu'à l’écoute de Beautiful, chacun se sente vivant. Habité par les grooves, désarmé devant la force d’attraction de ces titres-bons moments.La culture de la boucle héritée du hip hop toujours en embuscade, synthétiseurs analogiques et modulations de Moog habilleront ici d’une élégance jazz-funk 70s’ les intraitables beats claquants.Attirés par le Brésil, la Turquie ou Israël, les micros se sont d’eux-mêmes dirigés vers Joao Selva pour un instant de poésie dans les rues de Rio, entre une mère et son fils. Descendus de La Réunion pour danser avec Kaloune & Papatef au son d’un accordéon hypnotisant tournant sur lui-même, mis le cap vers l’Orient et l’Istanbul psyché-funk de Kit Sebastian. Enfin, se remettre un peu du périple, et danser à Tel-Aviv avec la soul de Jenny Penkin.Titres interprétés au grand studio - Feliz Live RFI- Koul dan mon Do Feat.Kaloune, Cyril Atef voir le clip - Onda Live RFI.Line Up : Fulgeance (jazzbass+moogsub37+laptop), Soulist (scratch, dj), Vincent Choquet (synths) et Guillaume Rossel (Drums). Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor.Réalisation : Hadrien Touraud.► Album Beautiful (Heavenly Sweetness 2024).Puis nous recevons le groupe suisse allemand Shrizz N Maze, biberonné au PFunk de George Clinton, pour la sortie de Dope Frequency.Eric «Shrizz» Rohner, est né et a grandi en Afrique avant de revenir s’installer dans son pays d’origine, la Suisse, à l’âge de 10 ans. Inspiré par le P-funk et le jazz, il intègre rapidement la Malka Family, célèbre groupe parisien, ce qui donnera naissance à d’autres projets comme les Gréements de Fortune et HornDogz. Ses talents l’amèneront à collaborer avec des stars mondiales comme George Clinton, Jimmy Cliff, Dave Stewart, Tony Allen, ou encore Omar et Judith Hill. Maze Kuenzler est né à Berne (Suisse), où il vit toujours. Dès l’adolescence, le guitariste des Flying Hats se fait remarquer par son jeu virtuose. Aujourd’hui, Maze joue avec les troubadours-guérilleros Tomazobi, avec Sam Snitchy, incarne The Ice Cream Man dans un projet solo et a accompagné des artistes tels que Dee Day Dub, Seven, Müslüm, Trummer et Edita Abdieski. Shrizz et Maze se sont rencontrés en 1999 au sein d’Ineffect, un groupe de funk bernois puis ont continué, après la dissolution du groupe, de mettre à profit leur complicité dans des expérimentations communes, créant ainsi les prémices de leur premier album, Dope Frequency, qui voit enfin le jour.Titres interprétés au grand studio - Jealous Eyes Live RFI + RFI Vidéos- True Love, extrait album Dope Frequency- Heredity Live RFI + RFI VidéosLine Up : Eric «Shrizz» Rohner (chant, sax tenor), Greg Boyer (trombone, voix), Maze Küenzler (guitare, voix), Jay Murphy (clavier, voix), Thomas Braganti (basse), Olivier Bridot (trompette) et Fabrice Lerigab (batterie). Intervenants : Eric Rohner, Maze Kuenzleret & Greg Boyer.Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor.Réalisation : Taguy M’Fah Traoré► Album Dope Frequency (Orbitual Rd 2024).
2/18/202448 minutes, 30 seconds
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Jowee Omicil & Sophian Fanen : playlist x #SessionLive

Plongée dans la nuit fauve de bwa kayiman grâce au saxophoniste Jowee Omicil, et playlist de maître Sophian Fanen. Tous les mois, Sophian chronique 5 nouveautés :- Gabriel da Rosa, Cafuné (Stones Throw, 2023) voir le clip- Kali Uchis et Rauw Alejandro, No Hay Ley Parte 2, tiré de l'album Orquideas (Geffen Records, 2024)- Daudi Matsiko, Fool Me as Many Times as You Like, tiré de l'album The King of Misery (Really Good, 2024) voir le clip - Lina et Rodrigo Cuevas, O Que Temo E O Que Desejo, tiré de l'album Fado Camões (Galileo MC, 2024) voir le clip - Skygge, Nuit d'halloween, tiré du EP Clo_w_nes (Bruit rose, 2024) voir les clips Lire papier Sophian Fanen. Puis nous recevons Jowee Omicil dans la #SessionLive pour la sortie de l’album SpiriTuaL HeaLinG : Bwa KaYimaN FreeDoM SuiTeQue sait-on vraiment de Bois-Caïman ? Des coordonnées géographiques, 19° 43 ′ 24 ″ nord, 72° 16 ′ 20 ″ ouest, un lieu-dit au nord d'Haïti ; il faut traverser Carrefour La Mort, Moustique, pénétrer l'habitation Lenormand, se retrouver face à un gros arbre mal fagoté, deux rochers, peint de rouge, peint de bleu, les couleurs du drapeau national. C'est ici, très exactement, que le 14 août 1791, des fugitifs ont tué un porc, bu son sang, ils ont frappé des tambours, déterré des hymnes venus de pays dont on ne revient pas et ils ont lancé, cette nuit de feu et de brume, la seule révolution d'esclaves qui a abouti à une libération. À quoi songeait Jowee Omicil, le 6 juillet 2020, lorsqu'il est entré dans son salon –studio de Paris ; un garde-manger, un cabinet de curiosités, qui ressemble à tous les temples vaudou de province : des espaces où les objets sitôt posés prennent la forme du rêve. Le 6 juillet 2020, souvenez-vous, c'était un autre monde, confiné, dont on ne savait rien encore. Un temps de pause et de claustration, où les passe-murailles étaient souvent imaginaires et avançaient toujours masqués. Que s'est-il passé dans la tête de Jowee pour qu'il se prenne à rejouer, ce jour-là, la révolution de ses ancêtres ? Et à mettre un vent sur un monde qui sentait le renfermé.On a toujours pensé à Jowee comme un avatar, une réplique fin de siècle, hip-hop, du dieu Legba. La barbichette de vieillard juvénile, les mauvais tours du saint patron des carrefours, dont la sagesse a le goût sucré du canular. En fait, il est peut-être davantage un retour de flamme d’Agaou, esprit des vents, de l'orage et du tonnerre, qu'on ne voit jamais sans sa canne en jonc. Sa chanson dit à peu près ceci : « Agaou souffle, il vente. Il vente le Nordais, il vente le Suroît. Agaou n’est pas ici. Agaou sort de la Guinée. Il vente, il gronde. Ils n'ont plus besoin de moi. Ils m’appellent vieille chose. » Face à un monde asphyxié, Jowee a rassemblé toutes ses chambres à air, Soprano, Alto, Ténor, Bois, Clarinettes, Flûte piccolo, Cornet, ce qui souffle, ce qui vente, ce qui gronde. C'est une longue cérémonie d'exorcisme, pour balayer la terre des miasmes. Jowee-Agaou, comme Éole son double grec, libère les vents. Ce n'est pas de la blague. Ce disque est une incantation, une thérapie, il nettoie le monde en puisant dans la mémoire fantasmée de la révolution haïtienne. «SpiriTuaL HeaLinG : Bwa KaYimaN FreeDoM SuiTe » est au croisement de la médecine et de l'histoire racontée aux enfants, c'est une berceuse et un appel à l’insurrection. Pour Jowee, un gamin de Montréal, fils de pasteur haïtien, qui a chanté Jésus sur tous les tons, et puis ensuite Michael Jackson, et puis ensuite 2Pac, qui a appris le jazz auprès de celui qui l’a déconstruit (Ornette Coleman, autre maître du vent, dans son loft de Manhattan), la cérémonie a forcément le goût du free. Il existe des Freedom Suites, de Sonny Rollins, de Max Roach, d'autres ; des musiques–prières, des musiques capables de briser les chaînes dans la tête avant de les entamer sur les poignets, des musiques de pouvoir noir et de magie blanche. Des musiques qui ne distinguent pas la bataille et la consolation.Titres interprétés au grand studio- BasHquiat IntrO Live RFI + RFI Vidéos- La Pryè & God Ujens, extraits de l’album- Blue Cotton + Haricot Vert Live RFI + RFI Vidéos. Line Up : Jowee Omicil : sax, voix, Randy Kerber : piano, Yoann Danier : batterie et Jeandah Manga : basse.Son : Benoît Letirant, Mathias TaylorRéalisation : Hadrien Touraud.► Album SpiriTuaL HeaLinG : Bwa KaYimaN FreeDoM SuiTe (Bash! Village Records/Modulor 2024).Jowee Omicil au New Morning.
2/17/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Nicola Són et Lena Deluxe, du Brésil à l’Indonésie en passant par la France

Nos invités ont des envies d’ailleurs. Nicola Son sort son 5ème album Pas de Panique, un nouvel album qui garde l’empreinte de la bossa et Lena Deluxe se balade dans l’archipel du gamelan pour produire l’album Santaï (relax en bahasa indonésien). (Rediffusion) Notre 1er invité est Nicola Són, qui présente l’album Pas de Panique Pas de Panique,  5ème album de Nicola Són, va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Nicola Són est né à Paris, mais a vécu au Brésil pendant plusieurs années jusqu’en 2018. Depuis son 1er album, il a gagné auprès des médias brésiliens le titre du « plus brésilien des chanteurs français ». Après une trilogie où il a exploré les particularités rythmiques de différentes régions du Brésil, un 4ème album – Piaf do Brasil – en forme de relecture des plus grands succès d’Édith Piaf, Nicola Són sort Pas de Panique en 2023. Ce 5ème album va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Le défi de Nicola Són est toujours de faire swinguer la chanson française, en s'inspirant de musiques d'ailleurs, comme avait réussi à faire Gainsbourg en son temps dans ses premiers albums (Nº2, Nº4 ou encore Percussions).Accompagné du même producteur brésilien, Márcio Arantes (primé au Latin Grammy Awards en 2021), qui avait réalisé son tube « Amanhã já era » - playlist France Inter 2018, Nova Tunes 3.8, FIP, Cosmo en Allemagne) - Nicola Són présente donc un album résolument français, latin et pop. Titres interprétés au grand studioParasite Live RFIPas de Panique - voir le clip Juanita Bonita Live RFILine Up : Nicola Són, chant/guitare, James Müller, batterie, Ricardo Feijão, basse, Ludwig Gorhan, saxophone et Caetano Malta, MPC / clavier.Son : Benoît Letirant, Matthias Taylor.► Album Pas de panique (Joao Del productions 2023).Puis nous recevons Lena Deluxe, pour la sortie de l’album SantaïLena Deluxe est une autrice-compositrice, multi-instrumentiste, originaire de Roubaix. Sa passion et la magie des rencontres l'amènent à se faire remarquer par le producteur américain Henry Hirsch (Lenny Kravitz, Mick Jagger, Madonna...) qui lui propose d'enregistrer son premier album à New York dans une église transformée en studio entièrement analogique. Ce premier album Mirror for heroes est sorti en mai 2015. Après la tournée de son album Mirror For Heroes, Lena décide de partir à l'aventure autour du monde à la recherche de nouvelles inspirations. Arrivée en Indonésie, elle est accueillie dans une communauté d'artistes dans un petit village près de Yogyakarta. C'est là-bas qu'elle compose et enregistre son deuxième album Santaï accompagnée de musiciens indonésiens. Titres interprétés au grand studioSantaï Live RFIAnimals, extrait de l’album Santaï voir le clip En Haut Des Cimes Live RFILine Up : Ipin Nur Setiyo, guitare, Victor Philippe, basse, Agathe Lefebvre, guitare, choeurs, Mathis Urai, battterie, Léna Deluxe, chant, synthés.Son Alice Mesnard et Benoît Letirant.► Album Santaï (Harmonie Records / Daydream Music 2023).
2/11/202448 minutes, 30 seconds
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Rachid Taha, le fantôme africain de Sainte-Marie-aux-Mines

5 ans sans Rachid Taha, c’est comme un jour sans pain. Si certains convoquent son fantôme, d’autres perpétuent sa mémoire à Sainte-Marie-aux-Mines, lors du festival C’est dans la Vallée. Auteure : Elodie Maillot. (Rediffusion). Cela fait tout juste 5 ans que Rachid Taha a disparu. On l’avait longtemps cru immortel, et il aura donc fallu quelques années avant que des artistes, un réalisateur et même un écrivain n’osent lui rendre hommage ! Question de tempo.Les plaies se referment lentement, mais sa présence reste inoubliable.Rachid Taha vient d’être fêté au festival C’est Dans La Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines, dans la ville d’Alsace, où il a débarqué à son arrivée en France et il devient même un personnage de fiction, un « fantôme », qui hante le roman que vient de publier Medhi Ouraoui (Mon fantôme - Éditions Fayard).Pour beaucoup, en France, Rachid Taha restera l’artiste de quelques clichés, de coups de gueule et d’un engagement politique qui a souvent fait oublier sa dimension artistique avant-gardiste. On résume souvent Taha à quelques tubes, (Ya Rayah, Douce France avec Carte de Séjour, ou 1, 2, 3 Soleil), et à son fan-club incroyable dont font partie des artistes comme Brian Eno, Robert Plant, Santana, Led Zeppelin ou Damon Albarn.Mais juste avant de mourir, l’auteur du dynamitage oriental de « Rock the Casbah » avec le Clash, Mike Jones, en guest, avait fait quelques voyages intenses en Afrique, et notamment au Mali.À son retour, Taha a enregistré un album qui s’intitule « Je suis Africain ».Dans cette émission, on parlera donc de la relation complexe et passionnée que Taha avait avec l’Afrique : depuis ce qu’il appelait la Roromania (ce cul entre deux chaises que connaissent les fils d’immigrés algériens en France), cette « anomalie » finalement puissante et créatrice qu’il a chantée et qui a inspiré des groupes comme Zebda, Gnawa Diffusion ou Acid Arab. On parlera de lutte contre le racisme en France d’Algérie, de Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, cette terre d’accueil d’immigrés algériens venus travailler à l’usine comme le père de Rachid Taha, et aussi de Bamako au Mali qui a inspiré son dernier album, Je suis Africain.Intervenants : Rodolphe Burger, Justin Adams (Robert Plant), Steve Hillage (prod anglais qui raconte l’histoire de Ya Rayah), Sofiane Saïdi, Mehdi Haddab, Mehdi Ouraoui (auteur du livre « Mon fantôme » chez Fayard), Maxime Delpierre (guitariste) et Hakim Hamadouche (le fidèle au mandole).Reportage à Sainte-Marie-aux-Mines d’Elodie Maillot. Pour aller plus loin :► Lire article sur RFI Musique► Rachid Taha, un rockeur sans frontières sur France TV.
2/10/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Lina et Patricia Essong, du Portugal au Cameroun

Lina présente son nouvel album Fado Camões et Patricia Essong, Healing Journey dans la #SessionLive. Notre première invitée est la fadista Lina pour la sortie de son nouvel album Fado Camões. Il y a trois ans, la fadista Lina et le producteur et musicien Raül Refree se sont réunis autour du répertoire d’Amália (Rodrigues), surprenant le monde avec un album audacieux, encensé dans tous les milieux. Elle est désormais de retour, encore plus puissante, non seulement par sa voix inimitable, mais aussi par la composition de quelques chansons, en compagnie du producteur et musicien britannique Justin Adams (Robert Plant, Rachid Taha, Tinariwen, Jah Wooble, Souad Massi), autour de la poésie de Camões (poète portugais du XVIᵉ siècle).C'est un nouveau chapitre qui commence à s'écrire, après que Lina a commencé à chanter à l'âge de 10 ans au Círculo Portuense de Ópera et a étudié au Conservatoire, avant de tomber amoureuse des maisons de fado, qu'elle n'a jamais abandonnées, et d'enregistrer les albums Carolina et EnCantado, signés sous le nom de Carolina. Puis vinrent des périodes de croissance musicale et d'élargissement des horizons, et maintenant, il y a Camões à l'horizon et un son renouvelé, où le centre est encore et toujours son expressivité vocale, sensorielle, palpitante, pleine de vie pour nous toucher.Titres interprétés au grand studioDesamor Live RFI + RFI VidéosO Que temo E O Desejo (Feat. Rodrigo Cuevas) extrait de l’album Fado CamoesSe De Saudada Morrerei Ou Não Live RFI + RFI VidéosLine Up : Lina, chant, Ianina Khmelik, claviers, Jean-Luc Gonneau, traducteurSon : Mathias Taylor & Jérémie BessetRéalisation : Hadrien Touraud► Album Fado Camões (Galileo / MDC / Pias 2024)Choix musical RFIPuis, nous recevons Patricia Essong pour le nouvel album Healing JourneyPatricia Essong, originaire du Cameroun et vivant en France depuis 20 ans, s’inspire de grandes artistes telles que Miriam Makeba, Tracy Chapman et Lizz Wright pour créer une musique et son propre univers qui célèbrent son héritage culturel bantou. Nourrie de folk, de jazz et de blues, sa musique éthérée et enracinée mène vers la spiritualité.Parallèlement à une carrière réussie dans le conseil, son amour pour la musique ne la quitte jamais. En 2013, elle décide de sortir de sa zone de confort pour poursuivre sa passion, marquant le début de sa carrière musicale. Elle produit en 2016 son premier album, Soul of Nü Bantu, une exploration musicale entre chants traditionnels et balades folk, révélant la richesse des langues africaines. De Paris à New York, en passant par la Suisse et le Cameroun, Patricia Essong partage son message de réalisation des rêves à travers des concerts empreints de spiritualité africaine.Son parcours prend un tournant en 2019 lorsqu’elle ressent le besoin de s’arrêter, de respirer et d’explorer une nouvelle dimension de sa créativité. Cette pause la conduit sur La Route du Sacré, un projet en trois parties. Le premier volet, Healing Journey, est un voyage musical de guérison, composé pendant le confinement. L’album, en langue duala, reflète son cheminement personnel à travers des épreuves, le deuil, la méditation et la célébration de la vie. Malgré des pertes personnelles importantes, l’album reste intime, minimaliste, et explore des sonorités ethno trip-hop, marquant une évolution audacieuse de son style musical.Titres interprétés au grand studioChrysalide Live RFI + RFI VidéosHealing Spells, extrait de l’albumBeauty Painters Live RFI + RFI VidéosLine Up : Patricia Essong, voix, harmonica, Christophe Laxenaire, clavier, ordi.Son : Mathias Taylor & Benoît LetirantRéalisation : Hadrien Touraud► Album Healing Journey (Nü Bantu Sound 2024)ParolesChrysalide : Chrysalide est une chanson pour s'accueillir avec tendresse, justesse et patience. J'étais confinée à l’intérieur de mon faisceau chromatique, à questionner mon existence, regarder en face toutes ces mémoires traumatiques, et sans les nier, invoquer ma paix, trouver l'issue dans l'immanence pour libérer, transmuter. Chrysalide est le mantra de guérison qui m'a été inspirée pendant que je surmontais le burn-out. Faire de sa chrysalide, un espace sacré, un Autel d’accueil de ses émotions.Beauty Painters :  Chanson exprimée en anglais et en langue duala (Cameroun)Chanson en hommage aux passeurs de lumière, à ceux qui construisent la beauté du monde par leurs bonnes actions, par leurs états de vie, d'éveil, malgré de grandes épreuves, à celles et ceux qui ne sont pas souvent reconnus comme tel, si ce n'est après leur mort...Chanson de reconnaissance, dire qu'ils laissent derrière de beaux tableaux, ils marquent la terre de leur empreinte.C’est aussi un message d'encouragement à ceux qui expérimentent leur propre vie, à ceux qui prennent le relais, avec difficultés, mais avec dignité et grandeur.
2/4/202448 minutes, 30 seconds
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Un film, un live! Cesaria Evora, la diva aux pieds nus et Oriane Lacaille #SessionLive

Nous recevons la réalisatrice portugaise et cap-verdienne Ana Sofia Fonsaca pour le film « Cesaria Evora, la diva aux pieds nus » et Oriane Lacaille pour l’album iViV dans la #SessionLive. (Rediffusion) Cesaria est un mystère qui ne s’élucide pas d’après Lusafrica, lire la suite sur le site de son label.Patrick Chamoiseau écrit :Cesaria Evora est faite de cet humus dans le sec de ces sables. Ce n’est pas une biographie, c’est une révélation obscure, chargée de terre, de vie, de musiques, de simplicité, d’amitié, d’amour, d’interrogation et de lucidité. J’ai compris dans ces pages que Cesaria Evora est à elle seule une terre créole où la diversité des imaginaires et des hommes donnait naissance à une musique valable pour tous, là où la mélodie, l’harmonie et la polyrythmie ont rencontré les souffrances des hommes : creuset du blues, du jazz et de la morna. J’ai compris que Cesaria Evora est aussi une douleur, la sienne d’abord, celle de sa vie, de ses amours terribles, de cette ivresse destructrice qui suppléait aux bourgeons abîmés de l’espoir. Et cette vie familière des extrêmes parle à la nôtre en un direct sensible. Quand elle chante, elle vient avec une existence entière rescapée des bars sordides et des dorures factices de chez les grandes gens, dotores du Cap-Vert qui voulaient l’écouter. Elle vient aussi avec son exil immobile, ce but d’exil irrépressible qui maintenant gît en chacun de nous, îles en dérive dans le monde qui fait monde. Elle vient avec une incomparable tristesse envers le tout possible. Elle dit le bonheur perdu mais à portée de main. Elle dit la blessure nègre en absence et silence. Elle dit le souvenir en ses limons précieux. Elle dit la mort et l’oubli, la fidélité et la patience, la liberté offerte sur des vagues amères où l’on ose mettre le pied. Elle dit le monde ouvert des îles tellement peu clos, tellement livré aux métissages et aux souffles de la terre. Elle dit sous la fatalité, la joie, l’espoir, la force ronde, la patience aiguisée. Ses pieds sont nus, sa voix est nue, son cœur nu est offert dans la parure de toutes les grâces. Chez les êtres humains, Cesaria est une reine.Texte écrit par Patrick Chamoiseau, paru dans Le Monde, à propos de la publication de la biographie écrite par Véronique Mortaigne, peu après la sortie de l’album « Cabo Verde » en février 1997.  En 2023, c’est au tour de la journaliste et réalisatrice Ana Sofia Fonseca de raconter la Cesaria Evora qu’elle a découverte pendant 5 ans en regardant des kilomètres d’archives privées.« Mon film se compose d'images et de sons provenant de diverses sources, presque toutes issues d'archives privées. Grâce à ce film, j'ai rencontré des personnes exceptionnelles qui nous ont beaucoup aidés et nous ont fait confiance, en nous donnant accès à leurs souvenirs mais aussi à leurs archives. Je ne peux que les remercier. »Dans ce documentaire, la journaliste et réalisatrice Ana Sofia Fonseca utilise de nombreux plans de coupe de paysages capverdiens.« Je crois qu'il est nécessaire de comprendre l'environnement d'une personne pour la connaître. En ce qui concerne Cesária, il s'agit du Cap-Vert et plus particulièrement, de l'île de São Vicente et plus encore, de la ville de Mindelo. On ne parle pas seulement du sol sur lequel elle a marché mais de l'air qu'elle a respiré. Elle est cette mer bleue, ces montagnes arides, ce vent. On retrouve Mindelo dans sa personnalité, sa manière d'être, son humour... »La traduction de Ana Sofia Fonseca est assurée par Elisabeth Perello.  Titres joués : Mar Azul, Lagrimas Negras Feat. Compay Segundo, Petit Pays, Sodade, Carnaval de São Vicente.Sortie en salle le 29 novembre 2023, bande annonce. Puis nous recevons Oriane Lacaille dans la #SessionLive pour la sortie de l’album iViV. Oriane Lacaille était prête sans le savoir. Quand elle rembobine la genèse d'iViV, le premier album sous son nom, elle décrit une étincelle qui a allumé un feu de joie. Notez le graphisme du titre, avec ses « i » comme des allumettes et ses « V » comme des flammes : iViV (Ça vit, en créole) consume un héritage, deux identités, trois musicien(ne)s et une brassée de rencontres pour alimenter le brasier. La chaleur du foyer procure son réconfort, son halo suggère une spiritualité et on y danse autour. Le feu couvait depuis longtemps. Il trouve son origine dans une maison haut-savoyarde remplie d'instruments lointains. Oriane y a grandi, après que ses parents eurent quitté La Réunion à la faveur de la nomination de sa mère comme professeure de français dans un lycée d'Annemasse. Son père a suivi. L'accordéoniste René Lacaille forme, avec Alain Péters et Danyèl Waro, le triangle rénovateur des musiques insulaires dans les années 1970. Le triangle est aussi la première percussion dont Oriane – née en 1986 – s'empare quand elle est enfant. Suivent les maracas, la clave, le kayamb et tout ce qui lui tombe entre les mains. Mais elle rêve d'abord d'être chanteuse : dans la génération précédant la sienne, le métier de musicienne n'est pas encore accessible aux femmes réunionnaises et ses tantes n'ont pas le droit de toucher aux instruments que tous ses oncles pratiquent avec son grand-père. Oriane et ses cousines plus âgées avant elle, sont les premières qui, grâce aux changements de mentalités obtenues de haute lutte par leurs aînées, ont la chance de perpétuer la tradition familiale.Dans le clan Lacaille, Oriane est le métronome : son sens du rythme est implacable et, dès ses 13 ans, elle devient le socle du groupe paternel. Durant les vacances scolaires puis à plein temps après son Bac, la percussionniste-choriste parcourt le monde avec son père qui improvise en intégrant des ingrédients avec la même générosité que quand il cuisine le cari ou le rougail dans ses marmites. Oriane, qui ne chante qu'en créole jusqu'à ses 20 ans, côtoie des artistes caribéens, africains, japonais ou indiens, intègre le jazz et les musiques de bal, sans dévier du ballant métronomique qui lui confère une sensation d'enracinement. Les racines d'Oriane Lacaille font le grand écart entre une mère métropolitaine et un père créole réunionnais. Elle se dit « Zoréol », moitié zoreil moitié créole, deux identités reliées par un fil sur lequel elle a longtemps cherché l'équilibre. De cette bâtardise assumée, elle embrasse aujourd'hui la richesse extraordinaire : ses deux cultures et ses deux langues sont au cœur d'iViV. Titres interprétés au Grand studio- iViV Live RFI- Lam La Mer Feat. Loy Erhlich et René Lacaille, extrait album iViV- Kaf Do Lo Live RFI.Line Up : Oriane Lacaille : chant, ukulélé soprano, diatonique et baryton, aouicha, kayanm, tambour, Heloïse Divilly : chant, batterie, kayanm, percussions, Yann-Lou Bertrand : chant, contrebasse.Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor.► Album iViV (Ignatub - MDC - Pias2023)Réalisation : Hadrien Touraud.
2/3/202448 minutes, 30 seconds
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Entretien avec le chœur méditerranéen La Mòssa + #SessionLive Pedro Kouyaté

La Mòssa, Batteries et Polyphonies Italie – France et #SessionLive avec l’artiste d’origine malienne Pedro Kouyaté pour la sortie de l’album Following. (Rediffusion)  Notre 1ère invitée est Lilia Ruocco du groupe La Mòssa pour la sortie du nouvel album Wanda PétrichorLa Mòssa, c’est un chœur en mouvement, cinq femmes, cinq voix pour tisser une polyphonie envoûtante, à la recherche de sonorités rugueuses, portées par les percussions, les pieds et les mains. Des morceaux au goût de métissages : l’Italie méridionale comme terreau originel, l’Espagne poétisée par García Lorca, l’Occitanie toujours…Dans La Mòssa, une histoire de mouvement et d'évolution constants, un ensemble de quatre artistes est déterminé à mélanger leurs sonorités et leurs rythmes pour bousculer certains stéréotypes. Après avoir puisé aux sources des répertoires traditionnels pour peaufiner un joyau d'un premier album, ils nous embarquent désormais dans un nouveau voyage passionnant. En créant un ensemble de compositions nouvelles, bien ancrées dans le monde d'aujourd'hui, ces quatre femmes s'attaquent durement à l'apparente naïveté des rythmes et des mélodies issues de traditions séculaires. En 2019, le cœur de leur album « une mousse ! » palpitait de chants traditionnels anciens qu'ils nous proposent dans de nouvelles variations originales. Ils brassaient déjà des langues, des cultures et des émotions à partir d’histoires anciennes en incarnant leurs propres énergies vivantes. En octobre 2023, ces artistes-citoyens du monde reviennent avec leur nouvel opus Wanda Pétrichor qui s'éloigne de leur inspiration originelle liée aux chants traditionnels, pour se connecter plus loin au monde d'aujourd'hui.La Mòssa sont Emmanuelle Ader - voix, tambour français, Lilia Ruocco - voix, surdo, tammorra, Sara Giommetti - voix, palmas, crécelles, tamburello, Aude Marchand - voix, palmas, surdo.Titres joués : Granada, Ba Shakle Ke Metona, Zarboutan et Oh Me.►  Nouvel album Wanda Pétrichor (La Curieuse 2023).Voir Clip TerritoiresConcert le 23 novembre 2023 au Studio de l’Ermitage, Paris. Puis nous recevons Pedro Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Following.Pedro Kouyaté, artiste d’origine malienne célèbrera le 12 novembre 2023 la naissance de son label et de son nouvel album Following, au Café de la Danse, avec la pianiste Estelle Jacques et Chérif Soumano.Il fait son apprentissage au sein du Symetric Orchestra de Toumani Diabaté. Il obtient sa licence de socio-anthropologie à Bamako et part en tournée avec Boubacar Traoré.En 2006, Pedro Kouyaté s’installe à Paris et crée son groupe Pedro Kouyaté & Band.En 2023, il sort un nouvel album Following avec des feat. d’Oxmo Puccino, Arthur H et Erik Truffaz…Titres interprétés au Grand studio- Tissus Live RFI voir le clip - Sage femme feat. avec Éric Truffaz, extrait de l’album Following- Marassa feat. Big Daddy Wilson Live RFI voir clip.Line Up : Xavier Gélard, batterie, Nelson Hamilcaro, basse, Pédro Kouyaté, guitare, kamale n'goni, chant.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.► Album Following (Isaac Jade Rd 2023).Pedro Kouyaté, liens utiles :Compagnie Isaac & Jade  Autel des artistas de Paname web media  Soundcloud Chérif Soumano et d'Estelle Jacques  Site officiel de Estelle Jacques  Chaîne YouTube Cherif Soumano  Café de la danse 12 novembre.
1/28/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Mario Canonge Trio et Caroline Bourgine « Dictionnaire des Caraïbes »

Embarquement immédiat pour les Caraïbes, avec la #SessionLive de Mario Canonge Trio et l’auteure Caroline Bourgine pour son livre le « Dictionnaire des Caraïbes ». Mario Canonge, Michel Alibo et Arnaud Dolmen jouent 2 titres de l’album éponyme. (Rediffusion) Et c’est le Mario Canonge qui ouvre le bal dans la #SessionLive 3 mois après la sortie du deuxième volume de son Quint’Up avec Michel Zenino, le pianiste hyper productif Mario Canonge revient en trio en compagnie de Michel Alibo et Arnaud Dolmen, dans un nouvel album à la sauce caribéenne enregistré en live pour préserver la magie de l’improvisation et de la complicité qui lie les musiciens. Très inspiré par les deux grands noms antillais du piano, Marius Cultier et Alain Jean-Marie, Mario Canonge est sans aucun doute l’un des plus grands pianistes de jazz français actuels, en témoigne une carrière parsemée de rencontres toutes plus prestigieuses les unes que les autres. À l’aube des années 80, il arrive à Paris pour étudier la musique et joue beaucoup de musique latine, notamment dans le groupe La Manigua avant d’être, avec Nguyen Lê, le cofondateur du groupe de jazz-rock fusion Ultramarine. Il devient vite très demandé et enchaîne les collaborations avec des artistes comme Lavelle, Dee Dee Bridgewater, Nicole Croisille, mais aussi Carter Jefferson ou encore Chico Freeman. Dans cet album sobrement intitulé Mario Canonge Trio, il revisite ses compositions passées et actuelles avec une paire rythmique de feu. À la contrebasse, il retrouve Michel Alibo, vieux compagnon de route avec lequel il était notamment au départ du groupe Sakiyo, éclair fulgurant dans la musique Caribéenne de la fin des années 80. Derrière les fûts, tout simplement le batteur le plus en vue et le plus demandé de la scène française, Arnaud Dolmen, dont le dernier album Adjusting (2022) lui a valu de recevoir le prix « Révélation » aux dernières Victoires du Jazz, ainsi que le titre de « Musicien de l’année » décerné par les rédactions de Jazz Magazine et Jazz News. Capté en public au Comptoir de Fontenay-sous-Bois en janvier 2023 pour le compte du label Aztec Musique, ce disque dévoile la complicité d’un trio où même les silences sont éloquents. Il est aussi le fruit de nombreuses performances qui ont permis aux trois musiciens d’hisser l’œuvre de Canonge à des sommets de musicalité, jusqu’à cet enregistrement, véritable acte de renaissance qui s’inscrit dans la continuité d’une année 2023 déjà bien prolifique pour le pianiste martiniquais.La journaliste, auteure et réalisatrice Caroline Bourgine présente son livre « Dictionnaire des Caraïbes, un itinéraire poétique » chez Caraïbéditions.Un dictionnaire des Caraïbes insulaires et continentales pour un itinéraire amoureux qui, en toute subjectivité, invite à circuler à travers les mots, les lieux, les auteurs, les langues et les territoires. L'auteure se plaît à rencontrer le singulier proche et lointain, tout un creuset de mondes brassés par l'histoire, la géographie, l'archéologie, la cuisine, la littérature, la botanique et les musiques. Autant de balises pour entrer dans ce Tout-monde, intime de la relation aux êtres et aux choses, pour entendre une composition poétique sans ordonnance tissée de définitions fragiles et mouvantes.Caroline est également l’auteure du documentaire MAGMAS76 sur les évènements de la Soufrière.Titres interprétés au Grand studio- Fleur de terre Live RFI en trio- Toto Bissainthe Rasanbleman, choix Caroline- Entre la Pelée et l’Ararat, extrait de l’album Mario Canonge Trio- Ibrahim Ferrer Ay Candela, choix Caroline- Karnaval blues Live RFI en trio voir le clip  - Harry Belafonte Mesi bondie, choix Caroline. Line Up : Mario Canonge, piano, Michel Alibo, contrebasse, Arnaud Dolmen, batterie.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.►  Album Mario Canonge Trio (Aztec Musique 2023).- Bob Marley Stir it Up, album Catch a Fire.► À lire sur RFI Musique Catch A Fire, de Bob Marley a 50 ans : ce qu’en disent les artistes ?- Calypso Rose Abatino, album Far From Home voir le clip. 
1/27/202448 minutes, 30 seconds
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Ragatime avec Floy Krouchi, Jyoti Hegde et Nikhil Ghorpadkar

Le trio franco-indien a proposé une création d’une heure « A Journey In Time And Space » qui s’est jouée en France, fin 2023. FKBass « A journey in Time and Space » est une pièce de concert pour FKbass, Rudra Veena, Pakhawaj, et narration.Dans une première étape, Floy Krouchi a écrit et conçu un nouveau solo pour sa basse hybride, inspirée de ses recherches en Inde, diffusé en France entre Janvier et Avril 2023, et à venir, à partir de la fin Novembre 2023. En octobre et Novembre 2023, elle a invité Jyoti Hegde, la seule femme joueuse de Rudra Veena, et Nikhil Ghodpadkar (percussion Pakhawaj) construisant ainsi la forme finale de FKbassOPUS II : « A journey in Time and Space » un voyage à travers le son, la microtonalité, le temps et l’espace, entre la pratique contemporaine et traditionnelle. C'est un projet d'envergure qui intègre la basse augmentée créée par Floy Krouchi avec l'un des instruments les plus rares et spécifiques de la musique indienne, la Rudra Veena et qui est le résultat de résidences en Inde et en France avec ces grands musiciens.  Cette pièce a été jouée cet hiver à Césaré-CNCM Reims et à l’Abbaye de Royaumont.Pour RFI, Floy Krouchi, Jyoti Hegde et Nikhil Ghorpadkar ont accepté d’en extraire 3 pièces d’environ 5-6 minutes pour la #SessionLive.Titres interprétés dans le grand studio- A Journey In Time And Space #1 Live RFI voir RFI Vidéos- A Journey In Time And Space #2 Live RFI- A Journey In Time And Space #3 Live RFI voir RFI Vidéos. Line Up : Floy Krouchi : FKbass / voix, Jyoti Hegde : Rudra Veena, Nikhil Ghorpadkar : pakhawaj. Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.Pour aller plus loin :FKBass Rudra Veena, A journey in time and space.
1/21/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Blick Bassy et James BKS, un Cameroun « augmenté »

Blick Bassy présente son nouvel album Madiba et James BKS Wolfes of Africa part2 dans la #SessionLive. (Rediffusion) Blick Bassy est notre premier invité.Né en 1974 à Mintaba au sud-ouest du Cameroun, Blick Bassy a grandi à Yaoundé. Musicien autodidacte, il a 22 ans lorsqu’il fonde le groupe Macase qui métisse jazz, soul, et culture bantoue. Le groupe, célèbre au Cameroun, sort un 1er album en 1996 Etam puis Doulou en 2002.Blick Bassy décide de se lancer dans une carrière solo et sort Léman en 2009, enregistré dans el studio de Salif Keïta à Bamako. S’ensuit Hongo Calling en 2011, Ako en 2015, puis 1958 en 2019 en hommage à Ruben Um Nyobe, héros de la résistance anticoloniale. Il publie un 1er roman en 2016 « Le Moabi Cinéma » chez Gallimard.C’est pour son nouvel album Madiba entièrement dédié à l’eau, que Blick Bassy joue dans la #SessionLive.Titres interprétés au Grand studio- Loba LIVE RFI - Bissaï, extrait de l’album Madiba- Hola Mè Live RFI.Line Up : Blick Bassy (chanteur guitariste), Arno de Casanove (claviers et trompette) et Romain Jovion (percussions électroniques).Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Madiba (InFiné 2023).Puis nous recevons James BKS pour l’album Wolves of Africa part 2/2La vie de James BKS démarre en France en 1982, et change radicalement lorsque sa famille s’installe aux États-Unis. C’est dans ce pays qu’il découvre la scène hip hop. Il produit des musiques pour Snoop Dogg, Akon, Puff Daddy and Ja Rule. Puis déménage à Atlanta où se joue le futur de la musique électronique au début des années 2000. Il retourne en France et monte sa structure Grown Kid, qui s’occupe de l’artiste de A à Z. Il rencontre son père biologique, Manu Dibango et se reconnecte à la culture douala. En 2017, James BKS compose la chanson « Kwele », issu d’un sample de « Senga Abele » qui fut enregistré par son père en 1990. Et c’est avec une pochette qui renvoie à l’album Wakafrica de Manu Dibango, que James BKS fait la couv’ de son nouvel album Wolves of Africa part 2/2.Titres interprétés au Grand studio :- Karma Live RFI - Harriet Live RFI - Mi Amor Live RFI.Line Up : James BKS, chant, Black Kamoni, basse, Wendy Milton, claviers et Elias Israël, guitare.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Wolves of Africa part 2/2 (Grownkid 2023)
1/20/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive BabX et Elliott Armen, double live avec un piano et une guitare dedans !

Notre 1er invité est le musicien, auteur-compositeur et interprète BabX, pour la sortie de son nouvel album Une maison avec un piano dedans.Né dans une famille d’artistes et de musiciens, David Babin démarre l’apprentissage du piano à l’âge de 5 ans.À la suite d’une première approche de la scène comme membre de la troupe polyphonique des « Glotte-Trotters », dirigée par Martina A. Catella, David compose sa première musique de spectacle à 17 ans pour un spectacle autour des textes de Roland Topor et intègre la compagnie de l’Herbe Tendre.Au début des années 2000, David écrit ses premières chansons, et donne ses premiers concerts. C’est à cette époque qu’il opte pour le pseudonyme BABX.BABX sort son 1er album en 2006. Dans une chronique dans le magazine Epok, Dominique A écrit au sujet de l’album : « c’est magnifique, parce que la musique (…) annule l’actualité des mots et donne le sentiment d’une histoire qui vient de loin. À suivre de près, au moins ».Dans la foulée de la sortie, l’album est nommé aux Victoires de la musique dans la catégorie « album révélation de l’année ».Deux autres événements discrets mais marquants pour l’avenir viennent ponctuer l’année 2006 : la reprise du studio Sofreson, qui devient le Studio Pigalle et sera désormais le lieu choisi par BABX et son équipe pour réaliser toutes leurs productions. Et la réalisation d’un maxi de quelques titres pour une jeune chanteuse encore inconnue, Raphaële Lannadère, qui deviendra « L ».En 2008, David et son équipe enregistrent Cristal Ballroom, second album de BABX, rêverie inspirée par l’évocation des musiciens de la salle de bal du Titanic. C’est à cette époque qu’il croise la route du légendaire guitariste de l’avant-garde new-yorkaise Marc Ribot avec qui il enregistre en duo le titre Lady L aux Studios Dubway à New York.Cet album est aussi pour Babx celui de deux rencontres importantes : l’ingénieur du son américain Oz Fritz (Tom Waits, Iggy Pop, Les Ramones, Bill Laswell…), avec qui il entame une relation durable, ainsi que le photographe Harry Gruyaert (Magnum) dont l’une des photos orne la pochette de Cristal Ballroom.Concomitamment au mix de l’album aux États-Unis avec Oz Fritz, BABX rencontre les membres du « Metropolis Ensemble » (The Roots, Deerhoof…) dirigé par le chef d’orchestre Andrew Cyr et entame une collaboration artistique avec eux.Au même moment, BABX sera nommé finaliste de l’International Songwriting Competition (dont les membres du jury sont composés notamment de Robert Smith, Tom Waits, Mc Coy Tyner, Ornette Coleman…) avec la chanson « Remington Requiem » et écrira deux chansons à Julien Doré « First Lady » et « Soirées Parisiennes » pour l’album Ersatz.2009 est également l’année où BABX renoue avec la musique de spectacle, à l’occasion de la création de « Noctiluque » de la danseuse japonaise Kaori Ito au Théâtre Vidy de Lausanne qu’il co-composera avec son proche complice le guitariste/oudiste Grégory Dargent (L’Hijaz Car, Houria Aïchi, Rachid Taha, Sirventès).En 2010, David Babin réalise et arrange deux premiers albums à succès qui l’installent comme l’un des producteurs incontournables de la scène hexagonale : celui de Camélia Jordana (pour lequel il écrit plusieurs titres) et « Initiale » de L. Le premier sera un immense succès de l’année 2010 (disque de platine, nomination aux Victoires) tandis que le second est disque d’or et unanimement considéré comme l’un des albums de l’année 2011.En 2012, BABX rejoint le saxophoniste et chanteur Thomas de Pourquery (Supersonic, Rigolus, DPZ, VKNG) pour la programmation et l’organisation du Brain Festival : un moment collectif de musique au bénéfice de la lutte contre les maladies neuro-dégénératives auquel participeront Oxmo Puccino, Jacques Higelin, André Minvielle, Poni Hoax, The Do, Camélia Jordana, L, Jeanne Added, etc.2013, 3è album intitulé Drones personnels. Cet album à la tonalité plus électronique que les précédents, évoque les expérimentations avant-gardistes de Laurie Anderson tout en restant fidèle à une forme organique. Il l’enregistre avec son équipe habituelle au Studio Pigalle tout en y conviant une nouvelle génération de musiciens à ses côtés, parmi lesquels Jeanne Added, Thomas de Pourquery, Arnaud Roulin (Poni Hoax), Pamelia Kurstin.2014 est l’année de la sortie du second album de Camélia Jordana Dans la peau, réalisé et arrangé par BABX et sur lequel il écrit et compose encore plusieurs chansons dont « Colonel Chagrin », « Berlin » ou encore « À l’aveuglette ».C’est enfin l’année d’un tournant important dans la carrière de David : en créant BisonBison, sa propre maison de production, il se donne les moyens de réaliser ses projets et les projets d’autres artistes en toute indépendance et selon ses principes.La première sortie sur BisonBison est « Cristal Automatique », un projet de mise en musique de textes des « poètes-punks » Baudelaire, Rimbaud, Jean Genet, Tom Waits ou Gaston Miron notamment (projet né aux Correspondances de Manosque en 2009 sous l’impulsion d’Olivier Chaudenson)…Enfin 2023, sortie de Une Maison avec un piano dedans.2024, nouvel album, et retour à la poésie avec un faible pour Haïti ? Titres interprétés au grand studio- Milonga Live RFI teaser - Joy Is My name, extrait de l’album Une maison avec un piano dedans- Oh Earth, extrait de La Marche des Enfants avec la Maîtrise Populaire de l'Opéra-Comique.- Merveille dans la pirogue Live RFI clip.Line Up : David Babin, piano.Son : Jérémie Besset et Mathias Taylor► Album Une maison avec un piano dedans (Buda Musique 2023) Puis nous recevons Elliott Armen pour la sortie de l’album Turbulence. Écrit et composé, par Elliott Armen. Auteur-compositeur-interprète et producteur, Elliott a grandi entre Paris et sa terre natale, Saint-Malo. Depuis son adolescence, il compose à la guitare et au piano, en écho aux paysages qui abritent sa maison familiale, située au bord d’un magnifique estuaire. Après le lycée, Elliott Armen est parti sillonner l’Europe pendant deux ans pour travailler de ferme en ferme. Tout au long de ces voyages, ses hôtes lui ont transmis un savoir puisé de la terre nourricière. Dans ses bagages : sa guitare et son ukulele, son cahier de notes et un simple micro pour enregistrer ses premières chansons.Aujourd’hui installé près de la maison familiale bretonne, Elliott Armen cultive un terrain en permaculture, redonnant vie à la biodiversité environnante. Elliott Armen, qui a emprunté son nom au phare de l’île de Sein, a enregistré son premier album dans un studio niché sur l’île d’Ouessant. Helium Balloons est sorti le 31 mars 2022, ponctué par un concert exceptionnel en première partie de Miossec, à La Cigale, à Paris. De nombreuses dates ont suivi, toutes aussi prestigieuses : Pitchfork Festival, Midi Festival, Baisers Volés, Printemps de Bourge… et des premières parties d’artistes de renommée tels que Jean-Louis Murat, Dominique A, Florent Marchet, Ariane Moffatt, Jay-Jay Johanson, Alexandra Streliski…Découvert lors de ce concert à la Cigale, Elliott Armen a signé un contrat avec le prestigieux label SONY MASTERWORKS. À ce jour, ses morceaux comptent déjà plus de 3 millions de streams sur l’ensemble des plateformes digitales. En digne héritier d’Elliott Smith, de Sufjan Stevens ou d’Andy Shauf, le jeune Breton de 24 ans mélange, avec singularité, les accords de guitare et de piano à sa voix aérienne. Son œuvre est teintée d’une atmosphère intime et boisée, attachante et intemporelle, toujours ancrée entre terre et mer.Pour son deuxième album, Elliott Armen a décidé de partir en Écosse, rêvant d’un enregistrement particulièrement isolé sur l’île de Lewis. C’est là-bas que se trouve l’inspirant Black Bay Studio, tenu par Peter Fletcher, au bord de l’océan Atlantique. Elliott Armen est parti en ferry de Saint-Malo pour rejoindre, en bus, Stornoway, la ville principale de l’île. De là, il a débuté sa marche qui l’a mené, pendant 200 kilomètres, à travers de splendides paysages aux allures de désert celtique. Après avoir dressé sa tente sous les étoiles pendant douze jours, il est arrivé à destination, imprégné de l'île. C’est alors qu’il s’est plongé dans le calme le plus total pour enregistrer ce nouvel opus. Cet album est un voyage à travers le deuil, l’amour et la solitude. Une traduction des immenses paysages qui peuplent les terres celtes. Et un hymne à la mélancolie comme moteur de la joie. ARMEN - Ar Men « le rocher » ou « la pierre » en breton. Carnet rose : Elliott Armen est le fils de Yann Tiersen.Titres interprétés au grand studio- Turbulence (guitare-voix) Live RFI clip - Strangers, extrait de l’album Turbulence clip - Red Deer (piano-voix) Live RFI. Line up : Elliott Armen, guitare, piano, voix.Son : Jérémie Besset, Mathias Taylor.► Album Turbulence (Helium Balloons Records / Sony Masterworks 2024).Chaîne YouTube.
1/14/202448 minutes, 30 seconds
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Playlist de Sophian Fanen et interview de Pat Kalla pour l’album « Belle Terre »

- Dudu Tassa & Jonny Greenwood, Ashufak Shay, tiré de l'album Jarak Qaribak (World Circuit, 2023)- Laura Cahen et Juliette Armanet, Danse, tiré de l'album Des filles (Pias, 2023)- Mon Laferte, Te juro que volveré tiré de l'album Autopoética (Universal Music Mexico, 2023)- Tim Bernardes, BB (Garupa de Moto Amarele), tiré de l'album Mil Coisas Invisíveis (Psychic Hotline, 2022)- Vumbi Dekula, Zanzibar, Kinshasa & Vällingby, tiré de l'album Congo Guitar (Hive Mind Records, 2023). Puis nous recevons Pat Kalla pour la sortie de son 3è album Belle Terre.Des chorales gospel de son enfance aux Last Poets et Gil Scott-Heron de son adolescence ; de sa passion pour les contes à celle pour les auteurs et compositeurs français, la carrière de Pat Kalla n’a été que succession logique de passions qui se sont ajoutées les unes aux autres, sans jamais se regarder de travers ni se renier.Les claviers ont été sa porte d’entrée musicale, son round d’échauffement où se sont écrits ses premiers textes conscients et poétiques, avant que l’adolescent de quinze ans n’aille éprouver son slam au contact des chanteurs des rues lyonnaises.Métis franco-camerounais, les percussions africaines viennent frapper à son esprit en même temps que la majorité. Elles sont guinéennes et maliennes, il les étudiera pendant de longues années. Le rap se mélange au traditionnel et, en parallèle, c'est l’écriture des contes qui, désormais, guide son stylo sur la feuille. Héritage africain encore, sagesse, rapport à la nature et aux ancêtres habitent les mots, la lumière de la philosophie les éclaire finement. Imagination trop féconde fait voyager la plume. Le chemin des contes se bariole de couleurs, c’est aux enfants que Pat Kalla va aussi s’adresser, leur écrivant des spectacles, dont l’un sera couronné du Prix Mino, des histoires camerounaises qui se revisitent sous un groove funk et soul. Le même qu’il creuse ardemment en parallèle avec E_Brothers, sa formation dirigée par la boussole du P-Funk de George Clinton. La première étape auto-produite d’une carrière discographique avant la rencontre avec le mastermind musical Patchworks de laquelle découlera Jongler (Favorite Recordings - 2018), son premier album. Ensemble, les deux hommes créeront également le Voilàà Sound System dont Pat deviendra la voix, en studio comme sur scène. Les enfants toujours. Les activités parallèles, encore. Pat Kalla travaille avec ceux qu’on étiquette « échec scolaire », les sort de leur quotidien, ouvre leurs esprits pour remettre la confiance sur les rails.Guitare en bandoulière, paré de son indestructible et incandescent groupe nommé Super Mojo, c’est sous pavillon Pura Vida Sounds (division du label Heavenly Sweetness) que Pat Kalla officie depuis 2021, année où il sort Hymne à La Vie, avant que Belle Terre ne vienne entériner la collaboration, en 2023. Deux albums réalisés et produits en co-voiturage musical avec Guts.Titres joués : Belle Terre, Aimer (Feat Bonbon Vaudou), Soldat et Rivière (Feat Rebecca Mboungou de Kolinga).► Album Belle Terre (Heavenly Sweetness 2023). - Grèn Sémé & Elida Almeida Zénès (Lusafrica 2023)- Les Amazones d’Afrique Bobo Me, extrait de l’album Musow Danse (Real World 2024).
1/13/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive La Caravane Passe & No Mad

De l'Irak à La Cigale, La Caravane Passe installe son Bivouak aux 4 coins de la planète. Et en passant par le Vercors, la #SessionLive embarque le groupe No Mad.Rediffusion du 24 septembre 2023. La Caravane Passe a 20 ANS – 20 TITRES avec RACHID TAHA, SANSEVERINO, DANAKIL, FLAVIA COELHO, ERIKA SERRE, TRYO, LA RUE KETANOU…Il n’apparaît dans aucun guide touristique, pourtant, l’Hôtel Karavan existe bel et bien quelque part dans le 20ème arrondissement de Paris et les musiciens du monde entier jouent du coude pour y poser leurs valises. Il est né dans la tête de Toma Feterman, il y a plus de 20 ans. Ce p’tit gars de Ménilmontant dont la famille d’Europe centrale a trouvé refuge sur la butte, rêve de voyage, du haut de sa tour HLM. Mais contrairement aux grands explorateurs qui veulent parcourir le moindre recoin du globe, notre aventurier sédentarisé veut créer un asile dans son trois pièces pour y accueillir toute la planète.Pour tout bagage, il a 20 ans, même pas 20 euros en poche, mais une guitare, une trompette, un moulin à paroles et de grandes ambitions. Il doit monter son affaire, il lui faut un équipage. Pas de mercenaires prêts à déserter dès la première avarie. Non, des pirates, des vrais, fidèles au capitaine.Il recrute le feu follet catalan, Llugs, tromboniste, fiscorniste et tchatcheur qui se chargera des panneaux solaires ainsi que tout ce qui permettra au groupe d’arrimer son autonomie énergétique. Puis, Zinzin Moretto, le petit mousse colérique qui souffle dans son saxo comme la tempête dans les voiles, Pat Gigon, le barbu jovial qui tape sur le tambour pour rythmer l’effort des galériens, Ben Body l’imperturbable bassiste qui cale la coque sur ses ondes graves et assure l’équilibre.Titres interprétés au Grand studio- Insulaire Live1 voir le clip - Zinzin Moretto feat. Flavia Coelho, extrait de l’album Hôtel Karavan- Baba Live RFI voir le clip.Line Up : Toma Feterman (chant/guitare), Cyril «Zinzin» Moret, saxophone/choeurs, Ben Body (basse/choeurs), Pat Gigon (batterie/choeurs).Son : Jeremie Besset et Laurie Plisson.► Album  Hôtel Karavan (Bud Music 2023). Puis nous recevons le groupeNo Mad dans la #SessionLive.Des oiseaux la nuit est né de la rencontre des textes de Pierre Dodet et de la musique de Pierre Lordet. Plus éloigné des univers fantasques auxquels le groupe nous avait habitués dans ses précédents albums, NO MAD se veut ici proche des gens, au cœur des choses. Simplement, sans aucun artifice. Le chant d’Élodie Lordet parle à la première personne, sans détour il touche à nos émotions les plus enfouies, parfois dans des mélodies caressantes (on pense à Clara Ysé, Pomme ou même Lhasa) ; parfois en explorant les émotions brutes et telluriques qui auraient pu naître sous la plume de Laurent Faudé. NO MAD invente ici une folk poétique incandescente et intemporelle qui peut évoquer certaines productions de Piers Faccini. Les arrangements sont toujours soignés évoquant parfois les orchestrations ciselées d’un Caetano Veloso, et parfois ils s’enracinent plus profondément dans des sonorités brutes inspirées des polyphonies de Malicone ou du blues de Leyla McCalla.Des oiseaux la nuit s’écoute comme on partage un moment précieux avec ceux que l’on aime, plein d’une énergie de vie. On vibre dans les harmoniques des chants, traversés par des forces qui rendent hommage à la nature, à la beauté des choses et des personnes.No Mad Le projet.No Mad est né en 2003 à Grenoble, En 2007, ils enregistrent l’album Casa de Clovni. L’univers de No Mad devient plus cinématographique avec la création d’Eldorado en 2012, un album en anglais composé à sept mains, flirtant entre le jazz et les musiques d’Europe centrale pour raconter ses histoires fabuleuses et fantasques. En multipliant les rencontres et les collaborations, puis en créant l’association La Curieuse, le groupe No Mad se retrouve au centre d’un véritable collectif artistique : Lalala Napoli et sa transe napolitaine, le ciné-concert burlesque The Party, l’Opéra Afortunada et la formation instrumentale Doc Mad sont autant de projets directement issus du langage que No Mad a su construire. Chaque musicien a également développé des expériences dans d’autres projets, dont certains au sein de La Curieuse, avec notamment la compagnie Haut les Mains.La musique de No Mad s’est enrichie de ces différentes expériences. Les collaborations avec Adrien Virat, ingénieur du son et avec Guillaume Tarnaud, ingénieur lumière et créateur de décors, ont également permis au groupe d’affirmer son identité à travers un univers singulier. L’émotion provoquée en concert lors de l’interprétation du poème Étranges Étrangers de Jacques Prévert, a été pour le groupe comme un appel à se déplacer ailleurs, à se frotter aux mots. Fidèle à son inlassable curiosité et à son désir de franchir les esthétiques, No Mad s’est ouvert à la poésie en 2016, séduit par les textes à Pierre Dodet.Titres interprétés au grand studio- La Nuit Live RFI- Fille de l’air, extrait de l’album Des Oiseaux La Nuit- À l’aube Live RFI.Line Up : Pierre Lordet, guitare, clarinette, bouzouki, chant, Elodie Lordet, chant, melodica, Elisabeth Renau, violoncelle, chant, Nicolas Lopez, violon, alto, footbass et François Vinoche, batterie, melodica, guitalele, chant.Son : Benoît Letirant et Mathias Taylor.► Album Des Oiseaux La Nuit (La Curieuse / InOuïe Distribution 2023) voir l’EPK ()Prochain concert parisien 23/11/2023 au Studio de l’Ermitage.
1/7/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Hugh Coltman & Matthis Pascaud, sur les traces de Dr John

Rediffusion du 3 septembre 2022."Ils m'appellent Dr. John, le voyageur nocturne". Étant tous les deux de grands admirateurs du pianiste/chanteur louisianais, Matthis Pascaud et Hugh Coltman décident d'explorer la période sixties de ce dernier avec ce nouvel album Night Trippin’, un sulfureux mélange réunissant le folklore de la Nouvelle-Orléans, l'ambiance électrique du groupe et la voix suave de Hugh. Sortie 2 septembre 2022.Dans cette Nouvelle-Orléans crasseuse et mystique, Dr. John était le Grand Zombie, venu d'un temps où les rues n'empestaient pas le béton, où l'on ne prenait pas un studio légendaire pour une laverie automatique. Matthis Pascaud et Hugh Coltman sont les dernières victimes – après Mick Jagger, les Beastie Boys, Beck et Dan Auerbach – du sorcier à la voix rauque et à la langue élastique, généralement flanqué d'une danseuse nue et d'un type qui égorgeait des poulets sur scène avant de boire leur sang ! Là, dans une cuisine, autour d'une grande pile de disques, Matthis et Hugh s’arrêtèrent sur Babylon et Gris-Gris, actes fondateurs de la légende Dr. John. Trois ans après que le toubib a remisé ses crânes et ses costumes à plumes, comment reprendre le flambeau ? La réponse est dans Night Trippin'. Plus qu'un hommage, une procession. Sans casques, dans une pièce truffée de micros, Matthis Pascaud et Hugh Coltman nous convient à leur festin sauvage. Leur groove avance lentement, tel un alligator sous les pacaniers, les tambours s'entrechoquent dans un mouvement mystique zébré par les lames de guitare. Ce ne sont pas des chansons mais des mirages. Dans son costume de voodoo-dandy, Hugh Coltman se déchaîne, scande, aboie, jubile. La Louisiane coule dans ses veines. À la Nouvelle-Orléans, entre deux bouchées d'alligator, le chanteur rock à l'accent du Wiltshire avait enregistré Who's Happy. “La première fois qu'on a jammé avec Matthis, sourit-il, c'était fou !” Night Trippin' a du chien. De loin, on dira qu'il est rock, bestial et dépouillé. Plus près, on croisera le bottleneck d'un vieux bluesman du Sud, les rêves opiacés d'un Jimi Hendrix, les flammes de PJ Harvey ou The Kills et des plans larges à la Ry Cooder. Lorsque s'évanouissent les dernières notes de “Guilded Splinters” on se dit que, là-haut, Mac a dû apprécier. Matthis Pascaud, Hugh Coltman et leur troupe ont entrouvert la porte. Laissez-les vous guider le long du bayou, faire parler la poudre et les sortilèges... Alors, vous finirez peut-être comme eux : mystifiés et totalement séduits.Britannique devenu parisien par adoption, Hugh Coltman est un authentique amateur de jazz, de rock et de blues. Ancien membre des formations The Hoax et Heez Bus, il se produit en solo à partir de l'album Stories from the Safe House (2008), remarqué pour sa saveur jazz, blues et soul. C'est dans une veine entre soul aux yeux bleus et pop anglaise que Hugh Coltman revient sur le devant de la scène avec l'album Zero Killed (2012). Il signe chez Sony Masterworks et enchaîne avec un élégant hommage de Crooner dans Shadows : Songs of Nat King Cole (2015), suivi de Who’s Happy (2018) inspiré par l’ambiance big band de la Nouvelle-Orléans, deux albums qui cumulent plus de 15 millions d’écoutes sur les plateformes de streaming et plus de 20 0000 ventes physiques. La même année, il remporte la Victoire du Jazz dans la catégorie “Artiste vocal”. Matthis Pascaud est un artiste qui captive par ses compositions à la fois audacieuses, volcaniques et actuelles. Son jeu à la guitare réunit ses deux influences principales : le rock pour sa dimension sonore et le jazz pour l'improvisation. Sa musique qualifiée de "Jazz progressif" brise les frontières stylistiques. Entendu aux côtés de nombreux artistes dont Ellinoa au sein du Wanderlust Orchestra, Anne Paceo dans le projet Rewind, la saxophoniste Sophie Alour ou encore la chanteuse Ayo, le guitariste s’est aussi distingué par son travail de directeur musical, pour les projets à succès de Marion Rampal ou encore Moonlight Benjamin. On le retrouve aussi à l’étranger comme au Lincoln Center for the Performing Arts à New York, Centro Culturale Candiani en Italie, Womad Festival en Angleterre, ou encore à La Clef en France avec la chanteuse Moonlight Benjamin.Titres interprétés au Grand studio- Mama Roux (Dr John) Live RFI voir le clip - Cha Dooky Doo, extrait Dr John (Triumvirate 1973)- Cha Dooky Doo, extrait de l’album Night Trippin- Such a Night (Dr John) voir vidéo RFI- Back To Back (Coltman/Pascaud) voir vidéo RFI. Playlist de Hugh et Matthis- It’ll all work out, de Blake Mills (Hugh)- Spoonful de Howlin’ Wolf (Matthis)- Mellow Down Easy, de Little Walter (Hugh)- Zigzan, de Bombino (Matthis). Line-up- Matthis Pascaud, guitare acoustique- Hugh Coltman, voix, harmonica & guitare acoustique.SonBenoît Letirant & Mathias Taylor. (Rediffusion du 3 juillet 2022)
1/6/202448 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Chouk Bwa & The Ångströmers et Yilian Canizares

#SessionLive Cap Caraïbes avec un groupe de Gonaïves (Haïti) Chouk Bwa qui fait route commune avec le duo électro belge The Angströmers et la violoniste cubaine Yilian Canizares. Suite au succès de leur 1er album collaboratif Vodou Alé (2020) Chouk Bwa & The Ångströmers, sortent leur 2è album intitulé Somanti. Cette réunion mêle les puissants rituels vaudou d’Haïti à une musique électronique et du dub captivant. Les 2 groupes proviennent de traditions très différentes. Chouk Bwa est originaire de Gonaïves, berceau du vaudou haïtien et lieu de naissance de l’indépendance du pays. Leur mizik rasin (musiques racine) est imprégnée de la spiritualité profonde des temples lakou, de l’histoire révolutionnaire de leur ville natale et de l’héritage africain de son peuple. Le duo basé à Bruxelles, The Ångströmers, canalise sa passion pour la musique concrète, le dub, le hardcore et l’industriel, ainsi que sa connaissance experte de toutes sortes d’équipements électroniques analogiques. Les 2 groupes sont unis par leur capacité à plonger leurs auditeurs dans une transe extatique.Alors que Vodou Alé se concentrait sur de nouvelles compositions et des chansons narratives, Somanti est un album de rituel. La plupart des morceaux sont basés sur une musique cérémonielle avec des paroles traditionnelles révélant des proverbes sages. Il est important pour les musiciens de préserver la complexité et la solennité de l’aspect religieux.La musique de Chouk Bwa est entièrement acoustique : c’est le son du bois, de la peau, du métal, de la corne et de la voix humaine chantant en créole haïtien. Cette musique renferme de forts souvenirs culturels et des rythmes, avec ses invocations des terres ancestrales – les royaumes africains d’Oyo, du Kongo et du Dahomey – et les proclamations tonitruantes des esprits vodou transcontinentaux de Legba, Ogou et Inan. Il y a de la joie dans les chansons, mais aussi un côté plus sombre, une rage empathique témoignant de l’injustice et plaidant en faveur des pauvres du monde.Titres interprétés au grand studio- Fey Nan Bwa Live RFI RFI Vidéos  - Sala, extrait de l’album Somanti- Somanti Live RFI RFI Vidéos.  Line Up : Maloune Prevaly, chanteuse, Jean Rigaud Aimable, tambour, choeur, Frédéric Alstadt, électro, Nicolas Esterle, électro, Gomez Henris, lead chant, tambour, fer, Sadrack Merzier, tambour, choeur.Son : Mathias Taylor et Benoît Letirant.► Album Somanti (Les Disques Bongo Joe / L’Autre Distribution 2023).Concert 5 novembre 2023, Aubervilliers, Villes des Musiques du Monde. Puis nous recevons la violoniste cubaine Yilian Canizares pour la sortie de son nouvel album Habana-Bahia.Yilian Cañizares poursuit son tour du monde des africanités en exil. En 2019, pour graver l’album Erzulie, elle s’était installée à la Nouvelle-Orléans ; elle y avait retrouvé les mémoires vives de la créolité, du vaudou haïtien, du jazz cosmopolite et du funk sudiste. Aujourd’hui, pour Habana-Bahia, elle choisit une autre capitale des identités noires: Salvador de Bahia, et surtout un quartier en particulier, Candeal, qui concentre toute l’électricité d’une métropole, ses esprits et ses tambours. Candeal ressemble aux zones franches, aux outre-mondes décrits dans les livres de Jorge Amado. Les immenses fresques de graffiti dessinent sur les murs des épopées modernes, les orchestres du bloco afro tapissent l’espace sonore. Et l’âme incandescente du musicien Carlinhos Brown veille sur ces rues qui abritent un épicentre culturel. Yilian a demandé à un très proche de Brown d’assurer la direction musicale de l’album : Alê Siqueira. Alê Siqueira a non seulement obtenu un Grammy Award pour les architectures musicales qu’il a bâties dans l’album Tribalistas. Mais il a aussi façonné des univers pour Tom Zé, Chico César, Caetano Veloso et la scène internationale, de Cheikh Lô à Omara Portuondo. Ce que Yilian Canizares cherchait en lui, c’est la maîtrise absolue des textures bahianaises mais aussi une vision contemporaine, des racines et des ailes.Ce n’est pas la route des esclaves que Yilian emprunte dans son œuvre de retour aux sources ; c’est celle des divinités. Quand elle était petite, au centre-ville de La Havane, Yilian devait lisser ses cheveux, masquer toute trace de négritude. En grandissant, elle a renoué avec sa part africaine dans les temples de la Regla de Ocha, parmi des saints qui ont voyagé à fond de cale, dans toutes les colonies, de Cuba aux États-Unis, d’Haïti au Brésil. Un jour, Yilian Cañizares a découvert qu’elle était protégée par un esprit féminin, vêtu d’or, un esprit parfumé, de fleurs et de beauté, qui porte le nom d’une petite rivière au cœur du Nigeria : Oshun.La musique de cette chanteuse, violoniste formée à l’école classique, de cette femme qui danse et pense le monde, cette musique est une odyssée à la recherche des traces qu’Oshun a laissées sur toutes les terres où elle a été dispersée. Forcément, Habana-Bahia est une étape clé de ce périple au pays imaginaire des dieux qu’on appelle Orishas. Il ne s’agit pas pour Yillian de singer les rythmes du Nordeste brésilien, elle ne joue pas les couleurs locales, mais elle enquête plus profondément encore sur tous les accents que la culture du peuple yoruba a pris dans ses transports transatlantiques. Et les prières antiques qu’elle chante sont des exorcismes qui substituent à la tragédie de la déportation le pouvoir de la résistance. Pour ce segment, Yilian Cañizares voyage encore avec ses compagnons de longue date, le bassiste mozambicain Childo Tomás et le percussionniste cubain Inor Sotolongo, deux marins d’eaux agitées qui sont pour cette musique une imperturbable colonne vertébrale. Ils offrent à Yilian une base solide, une rampe de lancement pour que les Brésiliens, les voix, les guitares, les peaux tendues, tous ces hôtes de Candeal puissent multiplier les pistes, sans que jamais cette musique ne ressemble à une auberge espagnole. Et pourtant, ce disque est un festin. Il s’ouvre par le timbre sans âge des lavandières mystiques d’Itapuã qui bénissent le nom de « Oxum » —tel qu’on l’orthographie là-bas. Il déploie des souls salées, des rocks filtrés, des tropicalismes du siècle nouveau. Il mêle des voix d’ici et d’ailleurs, des duos par-delà les mers, de l’espagnol et du brésilien. Yilian Cañizares chante sa vraie nature volatile, elle réconcilie l’espace et le temps, les hommes et les dieux.Titres Interprétés au grand studio- Bembé Live RFI voir le clip - Oxum (radio edit) voir le clip - Habana Bahia Live RFI voir le clip. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Habana-Bahia (Absilone 2023).Concert Paris 8 novembre 2023, Café de la Danse.
12/31/202348 minutes, 30 seconds
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De la Norvège à la Bretagne avec Cécile Corbel (entretien) & #SessionLive Inger Nordvik

Harpiste, pianiste, compositrice, auteure, Cécile Corbel présente La Fille du Verseau et Inger Nordvik Hibernation en piano-voix dans la #SessionLive. Notre 1ère invitée est originaire de Bretagne (Finistère), c’est Cécile Corbel.Que faire avec DEA d’archéologie de l’École du Louvre ? De la musique pardi !Musicienne autodidacte, compositrice, auteure de chansons et musiques de films, harpiste celtique et chanteuse. Cécile Corbel a sorti 12 albums sous son nom depuis 2005 : 5 en indépendant, 4 avec Universal Music (dont la bande originale du film Terre Des Ours - Paramount), 2 à l'international (Yamaha -Tokuma) dont la BO du film d'animation des Studios Ghibli « Arrietty le Petit Monde des Chapardeurs », d'où une belle notoriété au Japon et en Chine.+ de 1 000 concerts sur scène dans + de 20 pays depuis 15 ans, en France, Europe et Asie : Festival Rock In Japan, Tokyo Opera City Hall, Blue Note Tokyo, Billboard Osaka, Auditorium Stravinsky Montreux... Et 2 tournées en Chine 2017 et 2019.Le nouvel album La fille du Verseau est concocté avec la complicité de Laurent Tixier à qui l’on doit les textes des chansons, compositions musicales, flûte sub-contrebasse, flûte Renaissance, percussion et textes du livret (Vendée).Cécile Corbel et Laurent Tixier. Tout d’abord, deux artistes :L’une au nord (Cécile Corbel), sous les contreforts des Monts d’Arrée que préside Saint-Michel de Braspart (en Bretagne). L’autre au sud (Laurent Tixier), sous les Monts Mercure qu’illumine Saint-Michel Mont Mercure (en Vendée).Deux artistes sur un même territoire que seul traverse, « Yprésis », le nom préhistorique de la Loire.Cécile Corbel et Laurent Tixier se sont retrouvés sur le dos du Dragon pour signer ensemble une œuvre qui scelle une nouvelle alliance dans ce qui deviendra peut-être un jour, « la Nouvelle Armorique », tant il est vrai que les liens culturels sont étroits de la tête à la queue du dragon.Si le passage ... n'est pas sage, c'est pourtant bien vers une nouvelle ère d'un point de vue astrologique que l'humanité est appelée à se hisser. La fille du Verseau qui pressent ce changement de paradigme au fond de son être, cherche à s'accorder, à se relier et se mettre au diapason pour faire partie du nouveau monde, spirituel et fraternel.Tantôt historiques ou spirituelles, parfois engagées dans l'actualité́, les chansons de Cécile Corbel et Laurent Tixier se veulent avant tout, vivantes. Cécile sait porter haut le verbe avec sa voix envoûtante, hors du commun, même. Une voix qui raconte ou plutôt, qui incarne ses chansons. Nous sommes les enfants d'un futur que nous avons déjà dessiné dans nos pensées. Titres joués La fille du Verseau, Dorso Draco, Lycanthrope et Fidelium.► Album La Fille du Verseau (EnPhases 2023). Puis la #SessionLive reçoit l’artiste norvégienne Inger Nordvik pour la sortie de l’album HibernationÉlevée au son des mélodies populaires nordiques et formée au prestigieux Barratt Due Institute d’Oslo où elle a initialement suivi un cursus en chant classique, il était évident qu’avec des influences comme Joni Mitchell, Jeff Buckley ou les Beatles, Inger Nordvik allait s’épanouir ailleurs que dans un environnement strict et académique. Après avoir achevé ses études, Inger s’est rendue à Berlin, une ville qui l’a énormément inspirée et où elle a trouvé des musiciens dans le même esprit pour travailler. C’est ainsi qu’est né son 1er album Time, en 2020. Puis le Covid a fait son apparition.Et c’est au bord d’un fjord qu’Inger a peaufiné Hibernation. Titres interprétés au Grand studio- Go Back Live RFI- Secret, extrait album voir le clip - Echo Live RFI voir le clip. Line Up : Inger Nordvik, piano voixSon Mathias Taylor, Benoît Letirant► Album Hibernation (Asta Rd 2023).
12/30/202348 minutes, 30 seconds
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Rdv en terre autochtone au Canada, chez les Inuit et les Wolasotqey avec Elisapie et Jeremy Dutcher

Plongez dans les univers captivants d'Elisapie et de Jeremy Dutcher. Laissez-vous enivrer par le souffle du Grand Nord et du New Brunswick avec les albums Inuktitut et Motewolonuwok. (Rediffusion) Avant de commencer l’émission, voici quelques infos sur les cultures autochtones du Canada :Il y a 3 branches différentes d’autochtones au Canada :- 1) Premières nations : Mohawk, mig’maq, Abenaki... (Jeremy Dutcher)- 2) Métis- 3) Inuit (Elisapie).Pour ne pas se tromper, on dit : AutochtoneLa langue des Inuit est le Inuktitut : Inuk (singulier) / Inuit (pluriel)Elisapie se présente comme une Inuk du peuple inuit.Erreurs communes à éviter :Confondre les Innus et les Inuit - Les Innus viennent de la Côte Nord (Florent Vollant par exemple) / Les Inuit viennent du Grand Nord (Elisapie).Le Nunavik est la région tout au Nord du Québec. Le Nunavut est un territoire canadien.On ne dit pas la culture autochtone mais les cultures autochtones.Il y a plus de 50 langues autochtones au Canada, il y a 11 nations autochtones au Québec incluant les Inuit : Abénakis, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Wendat, Innu, Inuit, Wolastoqiyik, Mi’qmaq, Mohawk-Kanien'kehá:ka et Naskapi.Première invitée : Elisapie pour la sortie de l’album InuktitutL’artiste venue du Grand Nord, Elisapie, est depuis plusieurs années une ambassadrice incontournable des voix autochtones, elle incarne une élégance musicale certaine et un féminisme en avance sur son temps.Avec ce nouveau disque, la chanteuse qui a grandi à Salluit, un petit village du Nunavik, la région la plus au nord du Québec revient sur son enfance et adolescence en explorant ses titres préférés qui l’ont vue s’émanciper en tant que femme et en tant qu’artiste. Le défi était grand de revisiter ces chansons intemporelles de groupes ou d’artistes légendaires. Pourtant, qui peut prétendre à autant de délicatesse que dans ce titre Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), reprise de Blondie ou ce Taimangalimaaq (Time After Time), de Cindy Lauper ?Ces classiques réinterprétés de Queen, Pink Floyd ou Rolling Stones sont chantés en Inuktitut, sa langue natale. De cette traduction, découlent une force et une poésie inédite. Dans cette playlist de jeunesse, Elisapie raconte son parcours, ses joies et ses peines, sa détermination aussi tout en faisant résonner sa culture avec finesse, en conjuguant modernité et tradition. De ses années passées dans l’Arctique, Elisapie a gardé les souvenirs de ses premiers amours, a été témoin des effets du colonialisme sur sa collectivité et a dansé jusqu’au bout de la nuit au centre communautaire du village. À l’adolescence, elle se produit sur scène avec ses oncles, eux-mêmes membres de l’illustre groupe de rock’n’roll inuit Sugluk (aussi appelé Salluit Band).À 15 ans, elle travaille à la station de radio du village et parvient à décrocher une entrevue avec Metallica. Jeune femme brillante et ambitieuse, elle s’installe à Montréal pour étudier et, finalement, faire carrière dans la musique. Aujourd’hui, l’auteure-compositrice-interprète inuk est une figure incontournable au Canada. Activiste dévouée, Elisapie a créé et produit la première émission de télévision diffusée dans tout le Canada pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones. Son attachement inconditionnel à son territoire et à sa langue, se situe au cœur de son parcours créatif et donc de son œuvre. Cette langue millénaire incarne la rudesse de l’environnement et la beauté féroce du territoire inuit. Cet album est le fruit de tout cela : une constellation de souvenirs aussi sensibles qu’oniriques.À la sortie de Uummati Attanarsimat, Debbie Harry et Chris Stein, membres de Blondie, acclament toute la beauté de cette version de Heart of Glass.Titres joués - Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) Blondie voir le clip - Qimmijuat (Wild Horses) Rolling Stones voir le clip - Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) Metallica voir le clip - Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) Pink Floyd- Californiamut (Going to California) Led Zeppelin.► Album Inuktitut (Yotanka/Bonsound 2023).Puis la #SessionLive reçoit Jeremy Dutcher pour la sortie de l’album Motewolonuwok.5 ans après avoir remporté le Prix de musique Polaris avec son premier album, Jeremy Dutcher est de retour avec une exploration radieuse de l’expérience autochtone contemporaine et de la place qu’il y trouve. Avec des chansons dans la langue de son peuple, le Wolasotqey, mais aussi en anglais pour la première fois, Motewolonuwok surpasse tout ce que le musicien a créé auparavant, englobant les chansons traditionnelles, les ballades nocturnes et les orchestrations saisissantes. « Lorsque nous analysons nos histoires, incluant nos histoires tristes — quelle est la lumière qui en ressort malgré tout ? », s’interroge-t-il. « Je voulais chanter à propos de la souffrance, puis nous amener vers la beauté », confie Dutcher. Wolastoqiyik Lintuwakonawa, paru en 2018, a propulsé Dutcher aux plus hauts sommets du monde culturel canadien, des galas Polaris et Juno au panel de juges de Canada’s Drag Race. Mais peu de gens auraient pu prédire ce succès : l’album a été conçu comme un projet de recherche muséale, explorant les enregistrements sur cylindres de cire des porteurs de chansons wolastoqiyik — les ancêtres de Dutcher. Ténor de formation, le musicien a finalement chanté en duo avec ces voix, répondant à sa propre communauté à travers de sublimes chansons réinventées.Cette fois-ci, Dutcher voulait faire un album plus intimiste. Une remise en question. Un disque inspiré d’une observation du penseur yupik Richard LaFortune— que « le point où deux discriminations se rencontrent peut être dangereux ». Cette intersection peut également engendrer de la résilience, et cette résilience peut devenir une force. « Motewolonuwok » est un mot wolasotqey ancien qui est habituellement traduit par « sorcières ». C’est aussi ainsi qu’on appelle les personnes bispirituelles de la région — des personnes qui sont autochtones et queer, comme Dutcher, et qui ont reçu un héritage traditionnel précis. « Ce sont “des personnes possédant une grande force spirituelle” », explique-t-il. « C’est un honneur, plutôt que quelque chose dont il faut avoir honte. » Dutcher a dévoilé son homosexualité à 12 ans, mais l’idée même d’un « coming-out » lui a été imposée par les structures colonialistes. « L’identité bispirituelle ou queer autochtone est si belle, car elle ne provient pas d’un concept de déviance. » Et pourtant, « une grande part de ce savoir ancien a été perdue », souligne-t-il, et en tant qu’enfant grandissant au Nouveau-Brunswick — et même en tant qu’adulte habitant désormais Montréal — il évolue toujours à travers un « espace médian ».The Land That Held Them, son hommage à « ceux qui nous ont quittés trop tôt », vibre d’une façon qui évoque Nina Simone et Anohni. Ailleurs, au lieu d’un son modeste et presque privé, Dutcher utilise le plus grand canevas possible : un orchestre complet, avec des arrangements de Owen Pallett et, sur des morceaux comme Sakom, une chorale de 12 voix, celles de pairs queer et amis de Dutcher. Le chanteur a loué un autobus pour les amener enregistrer à Kingston — des camarades de l’école de musique de Halifax, ainsi que des membres de la scène jazz de Toronto et de l’irrésistible Queer Song-book Orchestra.Écouter Motewolonuwok, c’est entendre un album aux voix multiples. Il y a celle de Dutcher, plus exposée que jamais. Il y a sa chorale impromptue. On entend des réinterprétations d’airs traditionnels des berges de la rivière Wolastoq, ainsi que des vers de la poète cherokee Qwoli Driskill. Dutcher chante en Wolasotqey— littéralement sa langue maternelle — mais aussi en anglais, la langue de son père (et celle qu’il parlait le plus durant sa jeunesse). Une langue partagée est un cadeau avec une intention complexe ; sur Motewolonuwok, Dutcher ne chante pas que pour sa communauté, mais aussi « directement pour le nouveau venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter des histoires de deuil, de résilience et de renaissance. Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher— « il n’y a pas de conclusion particulière ». C’est plutôt « un déchainement » - une constante exploration de ce qu’on veut dire et de comment on peut l’exprimer. Motewolonuwok est le prochain chapitre du musicien — un souhait collectif et une médecine réparatrice, une confession et un refrain.Titres interprétés dans le grand studio- Ultestakon Live RFI- Take My Hand, extrait de l’album voir le clip - Skichinuwihkuk Live RFI voir le clip. Line Up : Jeremy Dutcher, piano-voix.Traduction : Claire Simon.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Motewolonuwok (Secret City Records 2023).
12/24/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Ladaniva et Tram des Balkans, sur l’axe Arménie/France

Rdv des musiques monde et vagabondes avec le duo franco-arménien de Lille, Ladaniva et 5 garçons dans le vent + une jeune femme dans le massif de la Chartreuse, Tram des Balkans & Mélissa Zantman. (Rediffusion) Nos premiers invités sont Jaklin Baghdasaryan et Louis Thomas du duo Ladavina qui présentent leur 1er album Ladaniva.Une musique-monde d’une richesse rare, qui réinvente ce que l’on appelle trop étroitement le folklore des Balkans, et qui dynamise – si ce n’est dynamite – le format pop anglo-saxon. C’est le secret de la musique de Ladaniva, qui se résume aussi en une rencontre improbable, un soir, lorsque deux astres ont décidé de lier leur trajectoire musicale : Jaklin et Louis. Leur histoire est aussi intense que leur musique.Jaklin et Louis auraient bien pu ne jamais se rencontrer. Et puis il a suffi d’une nuit, dans un bar lillois transformé en scène jam, pour que le second flashe sur la voix de la première. Elle, c’est Jaklin Baghdasaryan. Née en Arménie, élevée en Biélorussie, elle a toujours chanté, d’aussi loin qu’elle se souvienne. À six ans, elle se met au piano. À sept ans, elle s’inscrit dans une école de musique. Mais après le bac, ses études artistiques ne la comblent pas, n’étant pas assez consacrées au chant. Avec sa mère, elle quitte la Biélorussie pour une vie meilleure en France. Ce n’est pas facile, malgré le soutien de la communauté arménienne. Mais Jaklin sait qu’elle peut ici – littéralement – trouver sa voix. Alors qu’elle vit dans un foyer pour femmes seules, elle décide un soir de braver le couvre-feu pour se rendre à une jam session… Ce soir-là, ils ne se parleront pas, même si sa prestation a épaté Louis Thomas. Lequel a commencé à jouer de la trompette à sept ans. Sa mère est pianiste, et il a suivi les cours de l’école de musique de Quesnoy-sur-Deûle avant de devenir illustrateur. Or, ce multi-instrumentiste est accro aux jams, tant et si bien qu’il décide de s’y consacrer pleinement. Actif dans plusieurs formations, il voyage, rapporte des souvenirs sonores du Mali, de Colombie ou de La Réunion – qu’il fera plus tard découvrir à Jaklin. C’est dans les couloirs du Conservatoire de jazz de Lille que ces deux-là se recroisent et se rapprochent. Un beau jour, Jaklin chante spontanément sur une musique traditionnelle arménienne, et Louis a le déclic : c’est dans ce répertoire, si riche et intense, qu’il faut puiser, sans oublier tout ce qui les réunit. De Louis Armstrong aux Mystères Des Voix Bulgares, de Chopin à Ella Fitzgerald, de Rachmaninov à Brassens. Le reggae, le gnawa, le maloya… et, bien sûr, le grand chantre arménien Komitas. Le tout est aspiré, transcendé, savamment façonné par Jaklin et Louis, à la plume comme à la composition. Devenu un hymne qu’on chante à toutes les fêtes dans la diaspora arménienne, leur single paru en 2020, « Kef Chilini » cumule plus de 27 millions de vues sur Youtube. ll sert de déclic mondial pour la reconnaissance du groupe, qui, en 2023, tourne aux États-Unis, du festival South by Southwest à Los Angeles. Grâce à Voyou, complice de longue date de Louis, ils sont repérés par [PIAS]. Dans la foulée, ils rencontrent un tourneur par le biais du réalisateur de leur clip Vay Aman, et se produisent en concert dans toute la France, et même en Arménie en plein Covid. La pandémie est à peine passée qu’ils s’attellent à un premier album. Qui portera, tout simplement, le patronyme du groupe qu’ils ont choisi sur un coup de tête, le jour où ils ont posté une reprise (à leur sauce) extraite du corpus folklorique arménien sur Youtube. Ladaniva, du nom d’un 4x4 russe prisé des Arméniens, qu’a conduit le père de Jaklin… mais aussi, étonnamment, celui de Louis ! Coloré, kitch et décalé, tout terrain, il s’accorde parfaitement à la vision contrastée du duo. Mi-traditionnelle, mi-pop, majoritairement arménienne et parfois infiltrée de francophone. Hybride et métissée, elle prêche la mélancolie balkanique comme le groove créole, et, habitée par des échos hip hop et des ambiances reggae, revisite audacieusement le folklore arménien. Titres interprétés au Grand studio- Yerku Mas Live RFI voir le clip - La Montagne, extrait de l’album Ladaniva - Je t’aime tellement Live RFI voir le clip Line Up : Jaklin Baghdasaryan, chant,Louis Thomas, guitare-voix.Son Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Ladaniva Ladaniva (Pias 2023)Chaîne Youtube. Puis nous recevons le groupe Tram des Balkans & Mélissa Zantman dans la #SessionLive pour présenter l’album En Cavale.En Cavale est un projet vagabond : l’histoire d'une rencontre éphémère qui ne pouvait pas le rester. 6 musiciens-chanteurs réunis pour créer un répertoire inédit de chants du monde et de compositions originales, et qui n'ont pas voulu se quitter.En Cavale a vu le jour dans le massif de Chartreuse, où TRAM des Balkans a fait halte plusieurs saisons pour une résidence artistique au long cours. Inspirés par certains lieux du patrimoine, ils ont invité Mélissa Zantman pour une création acoustique destinée à deux uniques représentations. Coup de foudre musical et humain. Mélissa partage avec TRAM, le goût joyeux de chanter, de donner sur scène à cœur ouvert, de vibrer sans retenue avec les moyens du bord : les instruments et les voix. S’aventurer dans des zones contrastées en toute spontanéité et légèreté est devenu leur terrain de jeu.Dans la simplicité de cette belle rencontre, le plaisir s'est prolongé l'été dernier par une ‘tournée des hauteurs’ où, escortés par des ânes, ils ont parcouru ensemble le massif de Chartreuse, donnant chaque soir un concert. En pleine nature comme en plein village, le public a répondu présent, et heureux de l’être.À la suite de cette aventure, les musiciens ont donc décidé d'approfondir le répertoire en le portant sur scène, pour l’habiller de quelques lumières et éléments scénographiques. L’esprit acoustique qui les a animés au départ reste essentiel. Ils privilégient un son direct qui appelle à une présence particulière entre eux, augmente la sensibilité de l’auditeur et plonge dans une intimité éloquente. Par moments, quelques déluges sonores improvisés, puis des chansons endiablées, pour laisser place à de douces complaintes nostalgiques…Oui, car dans ce répertoire cavalesque, les voix se mêlent dans un torrent de langues voyageuses : bulgare, finnois, italien, géorgien, hongrois, hébreu... Mélissa, chanteuse espiègle et rayonnante, propose à TRAM une nouvelle écoute et un travail vocal approfondi, alliant puissance et finesse. Certains virages harmoniques sont bien serrés, alors TRAM attache sa ceinture et fonce en conservant son énergie décomplexée, instaurant une complicité festive et organique. Le temps de ce concert partagé avec le public est alors d’une incroyable intensité !La sonorité originale de certains instruments comme le cistre (sorte de guitare à 10 cordes), le kaval (flûte typique des Balkans) et la guimbarde, complète naturellement le violon, les accordéons, la clarinette, la contrebasse et les percussions. Les polyphonies portées par les 6 voix ouvrent le panel harmonique de la troupe, dans la joie et l'émotion, toujours, de chanter ensemble. - - Et comme une telle épopée ne demande qu’à laisser une petite trace sur son chemin, l’album En cavale sortira à l’automne 2023 ! Mettons-nous donc en route, la balade ne fait que commencer.Titres interprétés au Grand studio- Zortar Mange Live RFI- En Cavale, extrait de l’album En Cavale- Ninanina Pizzica Live RFI.Line Up / Mélissa Zantman : Chant, accordéon, Nicolas Cannavagia : Chant, contrebasse, Mathieu Cervera : Chant, percussions, Vincent Gaffet : Chant, accordéon, Diego Meymarian : Chant, violon, cistre, Vincent Westphal : Chant, clarinette.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album En Cavale (Les Entêtés Prod 2023).
12/23/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Nicola Són et Lena Deluxe, du Brésil à l’Indonésie en passant par la France

Nos invités ont des envies d’ailleurs. Nicola Son sort son 5ème album Pas de Panique, un nouvel album qui garde l’empreinte de la bossa et Lena Deluxe se balade dans l’archipel du gamelan pour produire l’album Santaï (relax en bahasa indonésien). (Rediffusion) Notre 1er invité est Nicola Són, qui présente l’album Pas de Panique Pas de Panique,  5ème album de Nicola Són, va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Nicola Són est né à Paris, mais a vécu au Brésil pendant plusieurs années jusqu’en 2018. Depuis son 1er album, il a gagné auprès des médias brésiliens le titre du « plus brésilien des chanteurs français ». Après une trilogie où il a exploré les particularités rythmiques de différentes régions du Brésil, un 4ème album – Piaf do Brasil – en forme de relecture des plus grands succès d’Édith Piaf, Nicola Són sort Pas de Panique en 2023. Ce 5ème album va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Le défi de Nicola Són est toujours de faire swinguer la chanson française, en s'inspirant de musiques d'ailleurs, comme avait réussi à faire Gainsbourg en son temps dans ses premiers albums (Nº2, Nº4 ou encore Percussions).Accompagné du même producteur brésilien, Márcio Arantes (primé au Latin Grammy Awards en 2021), qui avait réalisé son tube « Amanhã já era » - playlist France Inter 2018, Nova Tunes 3.8, FIP, Cosmo en Allemagne) - Nicola Són présente donc un album résolument français, latin et pop. Titres interprétés au grand studioParasite Live RFIPas de Panique - voir le clip Juanita Bonita Live RFILine Up : Nicola Són, chant/guitare, James Müller, batterie, Ricardo Feijão, basse, Ludwig Gorhan, saxophone et Caetano Malta, MPC / clavier.Son : Benoît Letirant, Matthias Taylor.► Album Pas de panique (Joao Del productions 2023).Puis nous recevons Lena Deluxe, pour la sortie de l’album SantaïLena Deluxe est une autrice-compositrice, multi-instrumentiste, originaire de Roubaix. Sa passion et la magie des rencontres l'amènent à se faire remarquer par le producteur américain Henry Hirsch (Lenny Kravitz, Mick Jagger, Madonna...) qui lui propose d'enregistrer son premier album à New York dans une église transformée en studio entièrement analogique. Ce premier album Mirror for heroes est sorti en mai 2015. Après la tournée de son album Mirror For Heroes, Lena décide de partir à l'aventure autour du monde à la recherche de nouvelles inspirations. Arrivée en Indonésie, elle est accueillie dans une communauté d'artistes dans un petit village près de Yogyakarta. C'est là-bas qu'elle compose et enregistre son deuxième album Santaï accompagnée de musiciens indonésiens. Titres interprétés au grand studioSantaï Live RFI + RFI VidéosAnimals, extrait de l’album Santaï voir le clip En Haut Des Cimes Live RFI + RFI VidéosLine Up : Ipin Nur Setiyo, guitare, Victor Philippe, basse, Agathe Lefebvre, guitare, choeurs, Mathis Urai, battterie, Léna Deluxe, chant, synthés.Son Alice Mesnard et Benoît Letirant.► Album Santaï (Harmonie Records / Daydream Music 2023).
12/17/202348 minutes, 30 seconds
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Queen Omega et Moonlight Benjamin, reggae dancehall et rock vaudou #SessionLive

#SessionLive au féminin pluriel avec deux artistes caribéennes avec la trinidadienne Queen Omega, véritable icône du reggae-dancehall et la prêtresse vaudou haïtienne Moonlight Benjamin. (Rediffusion) Notre 1ère invitée est Queen Omega, à l’occasion de la sortie de Freedom Legacy #trinidadytobago #dancehallQueen Omega, de son vrai nom Jeneile Osborne, est née à San Fernando, à Trinité et Tobago, une île des Caraïbes, au nord du Venezuela.Encouragée par sa mère, Queen a commencé dans des spectacles de talents dès l'âge de 9 ans en écrivant ses propres sons de Calypso, et en rappant sur des chaînes nationales de télévision.Quelques années plus tard, elle chante dans les chœurs pour un producteur local du nom de Kenny Phillips, ce qui lui permet d’accompagner plusieurs des meilleurs artistes de Soca de Trinidad, sur scène et en studio.Élevée dans une famille de mélomanes, musiciens, elle grandit en écoutant des artistes soul comme Aretha Franklin, Anita Baker et Whitney Houston, mais aussi du jazz et des musiques traditionnelles de son île natale. Des fondations qui ont une influence primordiale dans sa future carrière de chanteuse, même si en grandissant ses styles préférés deviennent le reggae et le dancehall.Après sa rencontre avec la religion Rastafari, et les enseignements de l’Empereur Haile Selassie I, son talent en tant qu’auteure de chansons s’oriente vers des thèmes plus réalistes sur le monde moderne et ses origines en tant que descendante africaine.Dans la fin des années 2000, lors d’un voyage en Jamaïque durant sa performance avec le groupe Solomon au Caribbean Music Expo festival, elle rencontre le producteur Mickey D. Ce dernier l’invitera à Londres, des années après, dans le but de faire des sessions studio et du live. De ce voyage, naîtra son premier album Queen Omega. Il sera suivi de plusieurs hits, et d’un autre album appelé Pure Love. Au début de l’année 2004, son album Away from Babylon, le troisième et le plus accompli des albums de Queen Omega, sort chez Jet Star. À ce moment-là, elle réside encore au sein de la famille Green House de Mickey D. Avec ses trois albums, et plusieurs très belles performances en live, Queen Omega ouvre la porte aux artistes féminines du roots reggae. Avec l’accompagnement musical de producteurs français très talentueux Bost & Bim & Special Delivery Music, la qualité de sa puissance vocale devient une évidence et surtout incontournable. Elle mélange à la fois le chant et le toast en style deejay. En 2023, Queen Omega revient avec un nouvel album Freedom Legacy. Titres interprétés au grand studio- Goodness Live RFI voir clip RFI Vidéos- Oneness (Feat. Julian Marley + Yaniss Odua), extrait de l’album Freedom Legacy- Lioness Live RFI voir clip RFI Vidéos.Line Up : Queen Omega, voix, Thomas Broussard, guitare, Sandra Oujagir, première choriste, Linda Rey, deuxième choriste & Thomas Join-Lambert, percussions.Son : Benoît Letirant, Jérémie Besset.► Album Freedom Legacy (Baco Music 2023).►Deezer Queen Omega : Freedom Legacy.Puis nous recevons l’artiste haïtienne Moonlight Benjamin pour la sortie de l’album Wayo #haïti #blues #vaudouFavorite de longue date de Martin Gore (Depeche Mode) et d'Iggy Pop, la prêtresse vodou haïtienne Moonlight Benjamin explore dans Wayo les racines du blues et du rock. Porté par un son plus profond et plus sombre et par la voix unique de Moonlight, influencée par Alabama Shakes, Oumou Sangaré, et Dr John, l'album Wayo est un cri primal, un mélange musical mystificateur et mystique, presque chamanique, une incantation libératoire entre guitares rageuses, voix puissante et tambours propulsifs.Le troisième album de Moonlight Benjamin, Wayo, est un « cri de douleur » envoûtant qui met en valeur sa voix tonitruante et ses thèmes lyriques sur la foi, l'énergie et notre connexion à la source. Les onze titres de la prêtresse du vodou d'Haïti immergent ses messages philosophiques dans un blues lourd et ravageur, des riffs assassins et des percussions qui claquent, mêlant des influences aussi lointaines que Dr John, Oumou Sangaré et Alabama Shakes. Après son exaltant premier album, Siltane, suivi en 2020 de l'explosif Simido, Moonlight Benjamin revient avec Wayo, un disque imprégné de blues et un véritable tourbillon aux accents rock. Aux côtés de son collaborateur de longue date Matthis Pascaud, Wayo marie la voix électrisante de Moonlight aux riffs de guitare saturés de Pascaud. Cette fois, le producteur et percussionniste Raphaël Chassin (connu pour son travail avec Joon Moon, Hugh Coltman, Vanessa Paradis et Salif Keita) apporte une touche nouvelle à la présence rythmique de l'album. Wayo se traduit en créole haïtien par « cri de douleur », tout comme le blues, né de la résilience face à l'adversité, les chansons de cet album sont puissantes, cathartiques et intenses. « Il faut demander de l'aide à un guide spirituel lorsque la vie se trouve dans une impasse et que l'on ne plus y faire face ». Son mélange musical, souvent comparé au travail des Alabama Shakes, The Black Keys ou Angélique Kidjo - lui vaut une reconnaissance internationale. En tournée mondiale, Moonlight a été récemment repérée par les fameux Tiny desk qui lui ont proposé d’interpréter le titre Wayo. Jusqu'à présent, la muse de Moonlight Benjamin fut sa terre natale, l'île d'Haïti dans les Caraïbes ; mais sur Wayo, la prêtresse du vodou change d'air : « Il y a toujours quelques chansons sur Haïti, bien sûr, mais l'écriture, l'histoire, le fil conducteur de cet album est plus universel. Il traite davantage du côté philosophique des choses... Notre ancrage à la terre, notre connexion à la source. » Née de parents vodou à Port-au-Prince en Haïti, Moonlight a passé son enfance dans un orphelinat catholique romain où elle a été adoptée par le révérend Doucet Alvarez après que sa propre mère soit morte en couches. Élevée au gospel, ce n'est qu'à la fin de son adolescence qu'elle commence à explorer ses racines vodou, avant de quitter Haïti en 2002 pour entamer une formation en jazz en France. C'est en 2017 que Moonlight rencontre le directeur artistique et guitariste, Matthis Pascaud, la collaboration d'où est né ce son unique et volcanique.Le style musical né de cette collaboration a beaucoup évolué au fil du temps. Siltane, composé en français et en créole, alternait la mise en place d'un groupe de rock classique avec des tambours traditionnels et des chants dépouillés d'inspiration vodou ; Simido a supprimé l'assortiment de styles, se concentrant sur la formule gagnante de la voix créole caractéristique de Moonlight sur un rock pur et dur. Avec Wayo, elle explore un son plus profond, en remontant aux racines du rock : le blues.Titres interprétés en studio- Bafon, Live RFI- Freedom Fire, extrait de l’album Wayo- Haut le haut, Live RFI.Line Up : Moonlight Benjamin, chant, Matthis Pascaud, guitare, Matthieu Vial Collet, guitare, Quentin Rochas, basse et Simon Lemonnier, batterie.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Wayo (Ma Case Prod 2023).- À lire sur RFI Musique - voir le clip Tiny Desk x Global Fest 2023 - Moonlight facebook.► Deezer Moonlight Benjamin : Wayo.
12/16/202348 minutes, 30 seconds
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Rachid Taha, le fantôme africain de Sainte-Marie-aux-Mines

5 ans sans Rachid Taha, c’est comme un jour sans pain. Si certains convoquent son fantôme, d’autres perpétuent sa mémoire à Sainte-Marie-aux-Mines, lors du festival C’est dans la Vallée. Auteure : Elodie Maillot. Cela fait tout juste 5 ans que Rachid Taha a disparu. On l’avait longtemps cru immortel, et il aura donc fallu quelques années avant que des artistes, un réalisateur et même un écrivain n’osent lui rendre hommage ! Question de tempo.Les plaies se referment lentement, mais sa présence reste inoubliable.Rachid Taha vient d’être fêté au festival C’est Dans La Vallée à Sainte-Marie-aux-Mines, dans la ville d’Alsace, où il a débarqué à son arrivée en France et il devient même un personnage de fiction, un « fantôme », qui hante le roman que vient de publier Medhi Ouraoui (Mon fantôme - Éditions Fayard).Pour beaucoup, en France, Rachid Taha restera l’artiste de quelques clichés, de coups de gueule et d’un engagement politique qui a souvent fait oublier sa dimension artistique avant-gardiste. On résume souvent Taha à quelques tubes, (Ya Rayah, Douce France avec Carte de Séjour, ou 1, 2, 3 Soleil), et à son fan-club incroyable dont font partie des artistes comme Brian Eno, Robert Plant, Santana, Led Zeppelin ou Damon Albarn.Mais juste avant de mourir, l’auteur du dynamitage oriental de « Rock the Casbah » avec le Clash, Mike Jones, en guest, avait fait quelques voyages intenses en Afrique, et notamment au Mali.À son retour, Taha a enregistré un album qui s’intitule « Je suis Africain ».Dans cette émission, on parlera donc de la relation complexe et passionnée que Taha avait avec l’Afrique : depuis ce qu’il appelait la Roromania (ce cul entre deux chaises que connaissent les fils d’immigrés algériens en France), cette « anomalie » finalement puissante et créatrice qu’il a chantée et qui a inspiré des groupes comme Zebda, Gnawa Diffusion ou Acid Arab. On parlera de lutte contre le racisme en France d’Algérie, de Sainte-Marie-aux-Mines en Alsace, cette terre d’accueil d’immigrés algériens venus travailler à l’usine comme le père de Rachid Taha, et aussi de Bamako au Mali qui a inspiré son dernier album, Je suis Africain.Intervenants : Rodolphe Burger, Justin Adams (Robert Plant), Steve Hillage (prod anglais qui raconte l’histoire de Ya Rayah), Sofiane Saïdi, Mehdi Haddab, Mehdi Ouraoui (auteur du livre « Mon fantôme » chez Fayard), Maxime Delpierre (guitariste) et Hakim Hamadouche (le fidèle au mandole).Reportage à Sainte-Marie-aux-Mines d’Elodie Maillot. Pour aller plus loin :► Lire article sur RFI Musique►Rachid Taha, un rockeur sans frontières sur France Tv.
12/10/202348 minutes, 30 seconds
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Playlist Sophian Fanen & interview Zamakan

Du collectif afro-futuriste congolais Fulu Miziki aux nouveaux espaces indo-helvético-franco-égyptien de Zamakan Trio. Tous les mois, le critique musical Sophian Fanen chronique 5 nouveautés, voici son choix :- Fulu Miziki, Pieteron, single (Moshi Moshi Records, 2023)- Mimaa, Raíces, tiré de l'EP Soleil (Island Def Jam, 2023)- Slow J, Pirâmide, tiré de l'album Afro Fado (Sente Isto/Sony Music, 2023)- 15 15, Perfect Heaven, tiré de l’EP Aataheva (S76, 2023)- Elisapie, Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here), tiré de l'album Inuktitut (Elisapie/Yotanka, 2023). Puis nous recevons Baptiste Ferrandis (guitariste et compositeur) du groupe Zamakan pour la sortie de l’album Dans le ventre de la nuit.Guitariste virtuose et touche-à-tout Baptiste est passionné par la musique et la composition.Un esprit créatif bouillonnant, toujours en quête d'expériences musicales transcendantales de tous horizons.Guitariste explorateur, leader mais aussi auteur et compositeur dans différentes utopies sonores.SARAB (musique orientale/rock /jazz moderne) ; Chrones (jazz rock) ; Duo Miral (chanson world) ; Six Ring Circus ; Zamakan, Nos ailleurs… Et c’est Pour le projet Zamakan qu’il est notre invité.ZAMAKAN Trio, né de la rencontre du musicien égyptien du saz Abdallah Abozekry, du guitariste français Baptiste Ferrandis et du violoniste indo-helvétique Baiju Bhatt, se veut ambassadeur d'un tissage audacieux et novateur, naviguant entre énergie pure et rêverie poétique. Les compositions originales et les performances captivantes de ces trois complices illustrent la passion et la créativité radicale qui animent ce groupe défricheur de nouveaux terrains musicaux. ZAMAKAN incarne une nouvelle génération de musiciens décomplexés qui embrassent fièrement leurs identités multiples et la richesse musicale mondiale.Titres diffusés de Zamakan, extraits de l’album Dans le Ventre de la Nuit.- Eltopo. Porte d'entrée qui s'ouvre sur une aube lumineuse. Harmonie fuyant une mélodie déclamée, cinq temps en la mineur. Discours rythmique, énergie qui monte. La trame se brise et de la cassure, surgissent des formes électroniques portées par un souffle de cité en feu. Apaisement et contemplation s'invitent enfin pour exposer une dernière fois la mélodie sous les lumières changeante d'une fin de journée.- Here and Now. Mélancolie de la recherche du temps présent. Chant qui essaye d'apprendre à ne plus vivre dans le futur.  - Blues Rast. Le sable se glisse, chaleur séchante de la fin du jour. La joie d'être ensemble résonne dans les questions réponses clamées. Rythme boiteux et harmonie ouverte façonnent une histoire partagée du Rast au Blues, il n'y a qu'un pas. ► Album Dans le Ventre de la Nuit (Autoprod 2023).
12/9/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Moh Kouyaté & Flamenkora, griot guinéen et trio germano-sénégalais, en piste !

Moh Kouyaté se joue des genres avec trompette et violoncelle, Flamenkora dessine des esquisses de l'Espagne d'une manière africaine avec l'esprit du jazz. Notre premier invité est Moh Kouyaté dans la #SessionLive.En 2015, Moh! met le chaos sur les ondes radio avec son single T’en vas pas, ça va pas !, extrait de son album Loundo : il y révèle sa griffe et ses riffs électriques, électrisants, dans une fusion à chaud de blues, de rock, de funk, d’afrobeat et de musique traditionnelle mandingue. Carrément dingue. Kouyaté, le globe-trotter du groove, s’impose comme l’une des nouvelles voix de l’Afrique réellement enchantées. Depuis, l’artiste a colorié ses partitions au fil de ses pérégrinations aux États-Unis, puis de sa plongée dans la scène afro-jazz parisienne. Moh! la gâchette affole la boussole avec son jeu tout-terrain influencé par B.B. King, George Benson, Jimi Hendrix, Sékou Diabaté du mythique Bembeya Jazz National et autres sorciers de la six-cordes. Son gig-bag est recouvert de macarons, les douaniers ont des maux de crâne... Moh! démontre qu’il n’existe d’autres frontières que celles que l’on s’impose. La preuve avec son nouvel album, Mökhöya.Si l’atypique artiste avait revisité le répertoire traditionnel guinéen sur son précédent album, Guinea Music All Stars, en modernisant quelques standards des grands orchestres de Conakry, il est allé à l’essentiel sur ce nouveau disque, composé en mode intimiste et en formule quartet, entouré d’un All Stars des cordes acoustiques (le korafola Sefoudi Kouyaté et le violoncelliste Olivier Koundouno) et du trompettiste Camille Passeri. « Cela faisait longtemps que je voulais réaliser un album acoustique, les confinements m’en ont donné l’occasion en me permettant de revenir à l’essence de la musique et d’être à contrepied des surproductions actuelles. » L’humanité pour seul horizon Mökhöya ? Humanisme en malinké. Un appel à plus de fraternité et de solidarité en ces temps troublés. Dans Kankélen, Moh! le magnanime invite ses contemporains à « s’entre-aimer » plutôt qu’à s’entre-déchirer. À ses yeux, la vie est « une traversée qui demande courage, force mentale et dignité », rappelle-t-il dans Douniatégo. « Il faut apprendre l’humanité », exhorte Djeli. Moh!, descendant d’une dynastie de griots, dans Siiya, un hommage aux gardiens de la tradition. À l’occasion, Moh! chronique la société africaine d’un regard acéré comme lorsqu’il dénonce le mariage forcé entre un grand-père et une fillette dans Tanoun, convoquant les choeurs tribaux et une trompette jazz digressive. Place à Kouyaté le caustique dans l’hypnotique complainte N’Khafo, moquant les dialogues de sourds : « Parler au têtu ? Tu perds ton temps, il n’entendra que par le voir », déplore-t-il. Pour l’illustrer, il dépoussière le blues à papa en mariant les ocres africains à la note bleue, les shuffles du Deep South américain aux transes du désert. Mieux, sur l’instrumental Tara, la kora croise le fer et le nylon avec la six-cordes et taquine la gamme pentatonique, rappelant si besoin était que l’Afrique est terre et mère de blues. Seul morceau chanté en français, Toi et Moi décrit la douleur de l’exil à travers un couple séparé par des « contrées immenses ». Ils vont « errer, rêver » pour abolir les distances. Double sens : « En filigrane, cette chanson traite de la situation intolérable des sans-papiers en France, que l’on jette sur les trottoirs. Comment expliquer toutes ces constructions alors que beaucoup dorment dehors ? »Mökhöya est tout à la fois un retour aux sources ouest-africaines et un jeu de saute-frontière. « Le mélange est mon ADN. » Ce pont entre l’Afrique natale, l’Europe et les États-Unis, ses terres d’adoption, Moh! l’érige, ou plutôt l’arpège, en cordes sensibles et en souffles chauds de trompette. Ballades boisées sur caresses de cello et de cuivre (Faloufema) pour évoquer l’âme sœur, ou à l’unisson de la kora sur Miyabélé (reprise d’un titre du trop méconnu Bah Sadio, chanteur peuhl guinéen décédé en France dans les années 70), Moh! vogue, slow tempo, sur les rives du Niger, au gré des embouchures et sans destination précise. Un manifeste nomade pour en finir avec les no man’s land. Titres interprétés au grand studio- Kan Kélen Live RFI avec RFI Vidéos - Tanoun (Feat. Gabi Hartmann)- Toi et moi Live RFI avec RFI VidéosLine Up : Moh Kouyaté, guitare, chant, Ousmane Kora Kouyaté, koraSon : Jérémie Besset, Mathias Taylor.► Album Mokhôya (Roy Music 2023). Puis nous recevons le trio Flamenkora dans la #SessionLiveVolker Goetze, Ali Boulo Santo Cissoko et Roberto Monteiro sont Flamenkora !Grâce à l'entrelacement sensible et expert de la trompette improvisée et de la guitare flamenco, avec la kora traditionnelle mandingue et les voix du Sénégal, FlamenKora crée une musique multiculturelle intemporelle et enchanteresse, un baume bienvenu en ces temps troublés.Les lignes évocatrices de la trompette de Volker Goetze dansent gracieusement avec la voix et la kora de son nouveau partenaire de duo, l'estimé maître de la musique traditionnelle mandingue, Ali Boulo Santo Cissoko. Le maître de la guitare flamenco Alejandro Moreno ajoute une touche espagnole authentique avec des rythmes entraînants et des couleurs subtiles et imaginatives. En tant que fondateur et producteur du groupe, Goetze apporte à FlamenKora une sagesse particulière, qu'il a acquise non seulement au cours de décennies de dévouement à la musique mandé d'Afrique de l'Ouest, mais aussi grâce à une profonde maîtrise de la composition et de l'arrangement de jazz, et à une plongée récente dans les traditions mélodiques et rythmiques du flamenco et du maqam.Titres interprétés au Grand studioSadier Live RFI voir le clip extrait albumToumaranké Ya Live RFI voir le clip. Line Up : Ali Boulo Santo CIssoko – Kora, Voix, Compositeur, Roberto Monteiro – Flamenco Guitare, Volker Goetze – Trompette, Compositeur, Producteur.Son : Jérémie Besset, Benoît Letirant.► Album Flamenkora (Motéma Music 2023).
12/3/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Blick Bassy et James BKS, un Cameroun « augmenté »

Blick Bassy présente son nouvel album Madiba et James BKS Wolfes of Africa part2 dans la #SessionLive. Blick Bassy est notre premier invité.Né en 1974 à Mintaba au sud-ouest du Cameroun, Blick Bassy a grandi à Yaoundé. Musicien autodidacte, il a 22 ans lorsqu’il fonde le groupe Macase qui métisse jazz, soul, et culture bantoue. Le groupe, célèbre au Cameroun, sort un 1er album en 1996 Etam puis Doulou en 2002.Blick Bassy décide de se lancer dans une carrière solo et sort Léman en 2009, enregistré dans el studio de Salif Keïta à Bamako. S’ensuit Hongo Calling en 2011, Ako en 2015, puis 1958 en 2019 en hommage à Ruben Um Nyobe, héros de la résistance anticoloniale. Il publie un 1er roman en 2016 « Le Moabi Cinéma » chez Gallimard.C’est pour son nouvel album Madiba entièrement dédié à l’eau, que Blick Bassy joue dans la #SessionLive.Titres interprétés au Grand studio- Loba LIVE RFI avec RFI Vidéos- Bissaï, extrait de l’album Madiba- Hola Mè Live RFI avec RFI Vidéos.Line Up : Blick Bassy (chanteur guitariste), Arno de Casanove (claviers et trompette) et Romain Jovion (percussions électroniques).Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Madiba (InFiné 2023).Puis nous recevons James BKS pour l’album Wolves of Africa part 2/2La vie de James BKS démarre en France en 1982, et change radicalement lorsque sa famille s’installe aux États-Unis. C’est dans ce pays qu’il découvre la scène hip hop. Il produit des musiques pour Snoop Dogg, Akon, Puff Daddy and Ja Rule. Puis déménage à Atlanta où se joue le futur de la musique électronique au début des années 2000. Il retourne en France et monte sa structure Grown Kid, qui s’occupe de l’artiste de A à Z. Il rencontre son père biologique, Manu Dibango et se reconnecte à la culture douala. En 2017, James BKS compose la chanson « Kwele », issu d’un sample de « Senga Abele » qui fut enregistré par son père en 1990. Et c’est avec une pochette qui renvoie à l’album Wakafrica de Manu Dibango, que James BKS fait la couv’ de son nouvel album Wolves of Africa part 2/2.Titres interprétés au Grand studio- Karma Live RFI avec RFI Vidéos- Harriet Live RFI avec RFI Vidéos- Mi Amor Live RFI avec RFI Vidéos.Line Up : James BKS, chant, Black Kamoni, basse, Wendy Milton, claviers et Elias Israël, guitare.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Wolves of Africa part 2/2 (Grownkid 2023)
12/2/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Kananayé création Africolor 2023 avec Clotilde Rullaud, Kanazoe et Abdoulaye Traore avec Sébastien Lagrave

La 35ème édition du festival Africolor a démarré le 17 novembre 2023 avec Kabeaushé, Kutu et Noura Mint Seymali et finira sa course le 24 décembre 2023 avec le traditionnel Noël mandingue. Nous recevons Sébastien Lagrave, le directeur et les musiciens de la création Kananayé. ⇒ Festival Africolor⇒ Kabeaushé, Kutu - Africolor⇒Noël mandingue -  Africolor⇒Kananayé - Africolor. Sébastien Lagrave présente la 35ème édition d’Africolor et nous avons mis en avant une des créations du festival : Kanazoé, Clotilde Rullaud, Abdoulaye Traoré, Boubacar Djiga, Achille Nacoulma.Chanson blues burkinabé - créationKananayé, c’est une histoire qui commence à Bobo-Dioulasso en 2019, une première fois au Burkina Faso pour la chanteuse Clotilde Rullaud, à l’occasion du festival Badara et une rencontre musicale évidente, comme il s’en produit parfois, avec le batteur Achille Nacoulma et le guitariste Abdoulaye Traoré, fines fleurs de la scène musicale burkinabè. Rejoints plus tard par Kanazoé au balafon et Boubacar Djiga au n’goni, la combinaison artistique était parfaite, la team bien trop belle, pour ne pas concocter, dans la chaleur ouatée des studios de Bobo, une hydre musicale à 5 têtes, un album écrit collectivement, au carrefour d’univers artistiques pluriels. Alliant slam, chansons en français, dioula, moré, anglais, le vent de l’improvisation en poupe mais la boussole toujours pointée vers les musiques traditionnelles d’Afrique de l’Ouest, le son de Kananayé voyage, entre Paris et Bobo, raconte la vie d’aujourd’hui, emprunte les chemins du blues, sillonne vers les rivages afro-américains, insufflant à l’arrivée une musique très actuelle, emmenée par une belle complicité et le bonheur de jouer ensemble. « Kananayé », comme on dit dans les rues de Bobo, c’est pas facile mais ça va aller !Titres interprétés au Grand studio- Création Kananayé Belleville Live RFI- Cd Moh Kouyaté Kan Kelen - Création Kananayé Teri Djougou Live RFI- Cd Wati Watia Zorey Band Lamizé Pas Dous- Création Kananayé Cimetre Live RFI- Cd Bawrut Feat. Glitter55 Fe Samaa- Cd Bonga Mona Ki Ngi Xica.  Line Up : Kanazoe : Balafon + vocal, Abdoulaye Traoré : guitare électro-acoustique, Clotilde Rullaud : voix + flûte.Réalisation : Hadrien Touraud.
11/26/202348 minutes, 30 seconds
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Un film, un live ! Cesaria Evora, la diva aux pieds nus et Oriane Lacaille #SessionLive

Nous recevons la réalisatrice portugaise et cap-verdienne Ana Sofia Fonsaca pour le film « Cesaria Evora, la diva aux pieds nus » et Oriane Lacaille pour l’album iViV dans la #SessionLive. Cesaria est un mystère qui ne s’élucide pas d’après Lusafrica, lire la suite sur le site de son label.Patrick Chamoiseau écrit :Cesaria Evora est faite de cet humus dans le sec de ces sables. Ce n’est pas une biographie, c’est une révélation obscure, chargée de terre, de vie, de musiques, de simplicité, d’amitié, d’amour, d’interrogation et de lucidité. J’ai compris dans ces pages que Cesaria Evora est à elle seule une terre créole où la diversité des imaginaires et des hommes donnait naissance à une musique valable pour tous, là où la mélodie, l’harmonie et la polyrythmie ont rencontré les souffrances des hommes : creuset du blues, du jazz et de la morna. J’ai compris que Cesaria Evora est aussi une douleur, la sienne d’abord, celle de sa vie, de ses amours terribles, de cette ivresse destructrice qui suppléait aux bourgeons abîmés de l’espoir. Et cette vie familière des extrêmes parle à la nôtre en un direct sensible. Quand elle chante, elle vient avec une existence entière rescapée des bars sordides et des dorures factices de chez les grandes gens, dotores du Cap-Vert qui voulaient l’écouter. Elle vient aussi avec son exil immobile, ce but d’exil irrépressible qui maintenant gît en chacun de nous, îles en dérive dans le monde qui fait monde. Elle vient avec une incomparable tristesse envers le tout possible. Elle dit le bonheur perdu mais à portée de main. Elle dit la blessure nègre en absence et silence. Elle dit le souvenir en ses limons précieux. Elle dit la mort et l’oubli, la fidélité et la patience, la liberté offerte sur des vagues amères où l’on ose mettre le pied. Elle dit le monde ouvert des îles tellement peu clos, tellement livré aux métissages et aux souffles de la terre. Elle dit sous la fatalité, la joie, l’espoir, la force ronde, la patience aiguisée. Ses pieds sont nus, sa voix est nue, son coeur nu est offert dans la parure de toutes les grâces. Chez les êtres humains, Cesaria est une reine.Texte écrit par Patrick Chamoiseau, paru dans Le Monde, à propos de la publication de la biographie écrite par Véronique Mortaigne, peu après la sortie de l’album « Cabo Verde » en février 1997.En 2023, c’est au tour de la journaliste et réalisatrice Ana Sofia Fonseca de raconter la Cesaria Evora qu’elle a découverte pendant 5 ans en regardant des kilomètres d’archives privées.« Mon film se compose d'images et de sons provenant de diverses sources, presque toutes issues d'archives privées. Grâce à ce film, j'ai rencontré des personnes exceptionnelles qui nous ont beaucoup aidés et nous ont fait confiance, en nous donnant accès à leurs souvenirs mais aussi à leurs archives. Je ne peux que les remercier. »Dans ce documentaire, la journaliste et réalisatrice Ana Sofia Fonseca utilise de nombreux plans de coupe de paysages capverdiens.« Je crois qu'il est nécessaire de comprendre l'environnement d'une personne pour la connaître. En ce qui concerne Cesária, il s'agit du Cap-Vert et plus particulièrement, de l'île de São Vicente et plus encore, de la ville de Mindelo. On ne parle pas seulement du sol sur lequel elle a marché mais de l'air qu'elle a respiré. Elle est cette mer bleue, ces montagnes arides, ce vent. On retrouve Mindelo dans sa personnalité, sa manière d'être, son humour... »La traduction de Ana Sofia Fonseca est assurée par Elisabeth Perello.Titres joués : Mar Azul, Lagrimas Negras Feat. Compay Segundo, Petit Pays, Sodade, Carnaval de São Vicente.Sortie en salle le 29 novembre 2023, bande annonce. Puis nous recevons Oriane Lacaille dans la #SessionLive pour la sortie de l’album iViV. Oriane Lacaille était prête sans le savoir. Quand elle rembobine la genèse d'iViV, le premier album sous son nom, elle décrit une étincelle qui a allumé un feu de joie. Notez le graphisme du titre, avec ses « i » comme des allumettes et ses « V » comme des flammes : iViV (Ça vit, en créole) consume un héritage, deux identités, trois musicien(ne)s et une brassée de rencontres pour alimenter le brasier. La chaleur du foyer procure son réconfort, son halo suggère une spiritualité et on y danse autour. Le feu couvait depuis longtemps. Il trouve son origine dans une maison haut-savoyarde remplie d'instruments lointains. Oriane y a grandi, après que ses parents eurent quitté La Réunion à la faveur de la nomination de sa mère comme professeure de français dans un lycée d'Annemasse. Son père a suivi. L'accordéoniste René Lacaille forme, avec Alain Péters et Danyèl Waro, le triangle rénovateur des musiques insulaires dans les années 1970. Le triangle est aussi la première percussion dont Oriane – née en 1986 – s'empare quand elle est enfant. Suivent les maracas, la clave, le kayamb et tout ce qui lui tombe entre les mains. Mais elle rêve d'abord d'être chanteuse : dans la génération précédant la sienne, le métier de musicienne n'est pas encore accessible aux femmes réunionnaises et ses tantes n'ont pas le droit de toucher aux instruments que tous ses oncles pratiquent avec son grand-père. Oriane et ses cousines plus âgées avant elle, sont les premières qui, grâce aux changements de mentalités obtenues de haute lutte par leurs aînées, ont la chance de perpétuer la tradition familiale.Dans le clan Lacaille, Oriane est le métronome : son sens du rythme est implacable et, dès ses 13 ans, elle devient le socle du groupe paternel. Durant les vacances scolaires puis à plein temps après son Bac, la percussionniste-choriste parcourt le monde avec son père qui improvise en intégrant des ingrédients avec la même générosité que quand il cuisine le cari ou le rougail dans ses marmites. Oriane, qui ne chante qu'en créole jusqu'à ses 20 ans, côtoie des artistes caribéens, africains, japonais ou indiens, intègre le jazz et les musiques de bal, sans dévier du ballant métronomique qui lui confère une sensation d'enracinement. Les racines d'Oriane Lacaille font le grand écart entre une mère métropolitaine et un père créole réunionnais. Elle se dit « Zoréol », moitié zoreil moitié créole, deux identités reliées par un fil sur lequel elle a longtemps cherché l'équilibre. De cette bâtardise assumée, elle embrasse aujourd'hui la richesse extraordinaire : ses deux cultures et ses deux langues sont au cœur d'iViV. Titres interprétés au Grand studio- iViV Live RFI, RFI Vidéos- Lam La Mer Feat. Loy Erhlich et René Lacaille, extrait album iViV- Kaf Do Lo Live RFI RFI Vidéos. Line Up : Oriane Lacaille : chant, ukulélé soprano, diatonique et baryton, aouicha, kayanm, tambour, Heloïse Divilly : chant, batterie, kayanm, percussions, Yann-Lou Bertrand : chant, contrebasse.Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor.► Album iViV (Ignatub - MDC - Pias2023)Réalisation : Hadrien Touraud
11/25/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive du trio Mademoiselle : Rodolphe Burger, Sofiane Saïdi et Mehdi Haddab

Mademoiselle chante le raï pourrait être le sous-titre du nouveau projet de Rodolphe Burger avec la chanteur de raï algérien Sofiane Saïdi (Naab, Mazalda, Acid Arab) et le oudiste Mehdi Haddab (DuOud, Speed Caravan). Au détour d’une chanson, d’une conversation ou d’un souvenir, le fantôme de Rachid Taha nous hante. Son ombre éclaire aujourd’hui le super-groupe Mademoiselle, un hydre à trois têtes – fortes têtes, têtes brûlées – Rodolphe Burger (voix, guitare), Mehdi Haddab (oud électrique) et Sofiane Saidi (voix, claviers, machines, basse) se sont souvent croisés ces dernières années. En compagnie de Rachid Taha, mais aussi dans différents projets sur le registre rock-électro-oriental défriché par lui. La constitution d’un trio, en 2020, à la faveur d’une résidence à la Dynamo de Banlieues Bleues, coulait donc de source. À l’inverse des fusions assemblées avec des ficelles apparentes, Mademoiselle fait bloc, alliage de ses égos fondus sous le feu des musiques ardentes. Enfiévré par la tension des cordes et la transe des machines, le trio voyage de scène en scène, à tombeau ouvert dans une 504 dont le kilométrage atteste des aller-retour entre le raï de Sidi Bel Abbès, le blues du Delta et Sainte-Marie-aux-Mines, Alsace, où l’album a été enregistré. Il sortira en mars 2023, constitué de compositions communes, sur des textes en français et en arabe que se partagent Rodolphe Burger et Sofiane Saidi, en plus de reprises de George Thorogood (I Drink Alone) et Jimi Hendrix (Hey Baby) auquel Mehdi Haddab est souvent comparé. Sous son titre de civilité, Mademoiselle cache trois personnalités mordantes dont l’association produit une poésie qui plairait beaucoup au fantôme bien aimé.Titres interprétés au Grand studio- Mademoiselle Live RFI- One Two Three, extrait de l’album Mademoiselle voir le clip- 504 Live RFI - Walk on the other side, extrait de l’album Live Couscous Clan avec Rachid Taha (La Dernière Bande 2023).Line Up : Rodolphe Burger, chant, guitare, Mehdi Haddab, oud, Sofiane Saïdi, chant, machines, claviers.Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor.► album Mademoiselle (Dernière Bande 2023).Tournée algérienne Mademoiselle en février 2024.Site Dernière BandeChaîne Youtube Sofiane Saïdi Mehdi Haddab Facebook.+ Lol Tolhurst x Budgie x Jacknife Lee Los Angeles feat. James Murphy voir le clip, extrait de l’album Los Angeles (Pias 2023).+ Acid Arab La Hafla feat. Sofiane Saïdi.
11/19/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive avec le maloya digital de Labelle et la playlist de Sophian Fanen

Compositeur, sorcier du bidouillage électronique, Labelle entre dans la transe avec son nouvel album Noir Anima. Et comme chaque mois, Sophian Fanen propose ses 5 titres obsessions du mois. Sophian Fanen s’intéresse aux cas complexes de nos vedettes culturelles préférées, ce mois-ci il a ausculté :- Marta Del Grandi, Selva, tiré de l'album Selva (Fire Records, 2023) trailer - Oko Ebombo, Paris, tiré de l'album Free Emotion (Mokili, 2023)- Hanaa Ouassim, Kamanja Ice, tiré de l'album La Vie de star (Pan European Recordings, 2024) voir le clip - Tif, Shadow Boxing (live session), tiré de l'album 1.6 (HSH, 2023) voir le clip - Dorsaf Hamdani, Al Bint el Chalabeya, tiré de l'album Dorsaf Hamdani chante Barbara & Fairouz (Accords Croisés, réédition 2023) teaser. Puis nous recevons Labelle dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Noir Anima #électro #maloya #iledelareunionCompositeur aventureux naviguant avec brio au confluent de diverses sources musicales, Labelle fête la sortie de son nouvel album, NOIR ANIMA, tout entier irrigué par un désir de danse et de transe. Au terme d’un processus créatif en plusieurs étapes impulsé en 2018, NOIR ANIMA a été finalisé en 2023. Alliage vibrant d'électro et de maloya - musique emblématique de La Réunion - il traduit une quête fiévreuse de libération du corps par la musique, et réciproquement. « Sentir l’instant, être, s’émerveiller d’être, fondre dans le présent », annonce Labelle. Avec ce cinquième album, publié comme les précédents par l’excellent label InFiné, le musicien enrichit d’intenses nuances inédites son langage foncièrement hybride oscillant entre l’Occident et l’Océan indien. Élaboré en partie lors de temps de résidence au Centquatre-Paris, le live accompagnant NOIR ANIMA se dévoile dans ce haut-lieu pour la première fois le 30 novembre 2023, dans le sillage immédiat de la sortie de l’album. Titres interprétés au Grand studio- L’Homme Félin Live RFI- Le fil Feat. Hasawa, extrait de l’album Noir Anima- Danse Chamane Live RFI.Line Up : Jérémy Labelle, machines.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Noir Anima (InFiné 2023).Réalisation : Hadrien Touraud.
11/18/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Mario Canonge Trio et Caroline Bourgine « Dictionnaire des Caraïbes »

Embarquement immédiat pour les Caraïbes, avec la #SessionLive de Mario Canonge Trio et l’auteure Caroline Bourgine pour son livre le « Dictionnaire des Caraïbes ». Mario Canonge, Michel Alibo et Arnaud Dolmen jouent 2 titres de l’album éponyme. Et c’est le Mario Canonge qui ouvre le bal dans la #SessionLive 3 mois après la sortie du deuxième volume de son Quint’Up avec Michel Zenino, le pianiste hyper productif Mario Canonge revient en trio en compagnie de Michel Alibo et Arnaud Dolmen, dans un nouvel album à la sauce caribéenne enregistré en live pour préserver la magie de l’improvisation et de la complicité qui lie les musiciens. Très inspiré par les deux grands noms antillais du piano, Marius Cultier et Alain Jean-Marie, Mario Canonge est sans aucun doute l’un des plus grands pianistes de jazz français actuels, en témoigne une carrière parsemée de rencontres toutes plus prestigieuses les unes que les autres. À l’aube des années 80, il arrive à Paris pour étudier la musique et joue beaucoup de musique latine, notamment dans le groupe La Manigua avant d’être, avec Nguyen Lê, le cofondateur du groupe de jazz-rock fusion Ultramarine. Il devient vite très demandé et enchaîne les collaborations avec des artistes comme Lavelle, Dee Dee Bridgewater, Nicole Croisille, mais aussi Carter Jefferson ou encore Chico Freeman. Dans cet album sobrement intitulé Mario Canonge Trio, il revisite ses compositions passées et actuelles avec une paire rythmique de feu. À la contrebasse, il retrouve Michel Alibo, vieux compagnon de route avec lequel il était notamment au départ du groupe Sakiyo, éclair fulgurant dans la musique Caribéenne de la fin des années 80. Derrière les fûts, tout simplement le batteur le plus en vue et le plus demandé de la scène française, Arnaud Dolmen, dont le dernier album Adjusting (2022) lui a valu de recevoir le prix « Révélation » aux dernières Victoires du Jazz, ainsi que le titre de « Musicien de l’année » décerné par les rédactions de Jazz Magazine et Jazz News. Capté en public au Comptoir de Fontenay-sous-Bois en janvier 2023 pour le compte du label Aztec Musique, ce disque dévoile la complicité d’un trio où même les silences sont éloquents. Il est aussi le fruit de nombreuses performances qui ont permis aux trois musiciens d’hisser l’œuvre de Canonge à des sommets de musicalité, jusqu’à cet enregistrement, véritable acte de renaissance qui s’inscrit dans la continuité d’une année 2023 déjà bien prolifique pour le pianiste martiniquais.La journaliste, auteure et réalisatrice Caroline Bourgine présente son livre « Dictionnaire des Caraïbes, un itinéraire poétique » chez Caraïbéditions.Un dictionnaire des Caraïbes insulaires et continentales pour un itinéraire amoureux qui, en toute subjectivité, invite à circuler à travers les mots, les lieux, les auteurs, les langues et les territoires. L'auteure se plaît à rencontrer le singulier proche et lointain, tout un creuset de mondes brassés par l'histoire, la géographie, l'archéologie, la cuisine, la littérature, la botanique et les musiques. Autant de balises pour entrer dans ce Tout-monde, intime de la relation aux êtres et aux choses, pour entendre une composition poétique sans ordonnance tissée de définitions fragiles et mouvantes.Caroline est également l’auteure du documentaire MAGMAS76 sur les évènements de la Soufrière.Titres interprétés au Grand studio- Fleur de terre Live RFI en trio- Toto Bissainthe Rasanbleman, choix Caroline- Entre la Pelée et l’Ararat, extrait de l’album Mario Canonge Trio- Ibrahim Ferrer Ay Candela, choix Caroline- Karnaval blues Live RFI en trio voir le clip  - Harry Belafonte Mesi bondie, choix Caroline. Line Up : Mario Canonge, piano, Michel Alibo, contrebasse, Arnaud Dolmen, batterie.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.►  Album Mario Canonge Trio (Aztec Musique 2023).- Bob Marley Stir it Up, album Catch a Fire.► À lire sur RFI Musique Catch A Fire, de Bob Marley a 50 ans : ce qu’en disent les artistes ?- Calypso Rose Abatino, album Far From Home voir le clip. 
11/12/202348 minutes, 30 seconds
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Entretien avec le chœur méditerranéen La Mòssa + #SessionLive Pedro Kouyaté

La Mòssa, Batteries et Polyphonies Italie – France et #SessionLive avec l’artiste d’origine malienne Pedro Kouyaté pour la sortie de l’album Following.  Notre 1ère invitée est Lilia Ruocco du groupe La Mòssa pour la sortie du nouvel album Wanda PétrichorLa Mòssa, c’est un chœur en mouvement, cinq femmes, cinq voix pour tisser une polyphonie envoûtante, à la recherche de sonorités rugueuses, portées par les percussions, les pieds et les mains. Des morceaux au goût de métissages : l’Italie méridionale comme terreau originel, l’Espagne poétisée par García Lorca, l’Occitanie toujours…Dans La Mòssa, une histoire de mouvement et d'évolution constants, un ensemble de quatre artistes est déterminé à mélanger leurs sonorités et leurs rythmes pour bousculer certains stéréotypes. Après avoir puisé aux sources des répertoires traditionnels pour peaufiner un joyau d'un premier album, ils nous embarquent désormais dans un nouveau voyage passionnant. En créant un ensemble de compositions nouvelles, bien ancrées dans le monde d'aujourd'hui, ces quatre femmes s'attaquent durement à l'apparente naïveté des rythmes et des mélodies issues de traditions séculaires. En 2019, le cœur de leur album « une mousse ! » palpitait de chants traditionnels anciens qu'ils nous proposent dans de nouvelles variations originales. Ils brassaient déjà des langues, des cultures et des émotions à partir d’histoires anciennes en incarnant leurs propres énergies vivantes. En octobre 2023, ces artistes-citoyens du monde reviennent avec leur nouvel opus Wanda Pétrichor qui s'éloigne de leur inspiration originelle liée aux chants traditionnels, pour se connecter plus loin au monde d'aujourd'hui.La Mòssa sont Emmanuelle Ader - voix, tambour français, Lilia Ruocco - voix, surdo, tammorra, Sara Giommetti - voix, palmas, crécelles, tamburello, Aude Marchand - voix, palmas, surdo.Titres joués : Granada, Ba Shakle Ke Metona, Zarboutan et Oh Me.►  Nouvel album Wanda Pétrichor (La Curieuse 2023).Voir Clip TerritoiresConcert le 23 novembre 2023 au Studio de l’Ermitage, Paris. Puis nous recevons Pedro Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Following.Pedro Kouyaté, artiste d’origine malienne célèbrera le 12 novembre 2023 la naissance de son label et de son nouvel album Following, au Café de la Danse, avec la pianiste Estelle Jacques et Chérif Soumano.Il fait son apprentissage au sein du Symetric Orchestra de Toumani Diabaté. Il obtient sa licence de socio-anthropologie à Bamako et part en tournée avec Boubacar Traoré.En 2006, Pedro Kouyaté s’installe à Paris et crée son groupe Pedro Kouyaté & Band.En 2023, il sort un nouvel album Following avec des feat. d’Oxmo Puccino, Arthur H et Erik Truffaz…Titres interprétés au Grand studio- Tissus Live RFI voir le clip - Sage femme feat. avec Éric Truffaz, extrait de l’album Following- Marassa feat. Big Daddy Wilson Live RFI voir clip.Line Up : Xavier Gélard, batterie, Nelson Hamilcaro, basse, Pédro Kouyaté, guitare, kamale n'goni, chant.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.► Album Following (Isaac Jade Rd 2023).Pedro Kouyaté, liens utiles :Compagnie Isaac & Jade 👉 Autel des artistas de Paname web media 👉 Soundcloud Chérif Soumano et d'Estelle Jacques 👉 Site officiel de Estelle Jacques 👉 Chaîne YouTube Cherif Soumano 👉 Café de la danse 12 novembre.
11/11/202348 minutes, 30 seconds
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Double #SessionLive avec Live Bombino et Balaphonics & Mary May

Du Sahel à l’île-de-France, de la musique tamashek du Niger à un afrobassband francilien, tout est dans la #SessionLive ! Notre 1er invité est Omara « Bombino » Moctar, un surdoué de la guitare et héros folk touareg, connaît bien la vie nomade. Être constamment sur la route pour sa musique tout en se déplaçant perpétuellement dans la région du Sahel en Afrique fait partie de son ADN. Aussi, lorsque la pandémie a bouleversé le monde, Bombino s’est retrouvé dans une zone inhabituelle : rester au même endroit. « J’ai l’habitude de voyager pratiquement toutes les semaines et j’ai été confiné pendant deux ans », explique-t-il depuis sa maison de Niamey, la capitale du Niger. « Le côté positif, c’est que j’ai repris contact avec mon pays et que j’ai passé du temps avec ma famille pour la première fois depuis longtemps. » C’est ainsi que nous arrive la suite de Deran, paru en 2018, un disque qui a fait de Bombino le tout premier artiste nigérien nommé aux Grammy Awards. Intitulée Sahel en référence à la région qui traverse l’Afrique d’Ouest en Est, de l’océan Atlantique à la mer Rouge, cette nouvelle collection de chansons est l’œuvre la plus personnelle, la plus puissante et la plus manifestement politique de Bombino. C’est aussi son album le plus divers sur le plan sonore, une qualité qu’il s’est efforcé d’atteindre dès le départ et qui est censée refléter directement l’entrelacs complexe de cultures et de peuples qui composent la région du Sahel elle-même. « Je pense tout le temps à la situation difficile des Touaregs, confie l’artiste, et bien que je l’aie toujours abordée dans ma musique, j’ai voulu lui donner une importance particulière dans cet album. » Pour donner vie aux chansons, Bombino a travaillé en étroite collaboration avec le producteur et mixeur gallois David Wrench (David Byrne, Frank Ocean, Caribou, Goldfrapp, Erasure ,The xx, Sampha), et s’est installé avec son groupe dans un studio à Casablanca pendant dix jours pour enregistrer l’album. « Bombino est un musicien incroyable, un des meilleurs avec lesquels j’ai travaillé », confie Wrench avec émotion au sujet du guitariste touareg. « Ce qu’il fait semble facile, mais c’est tellement complexe. C’est un style si raffiné, c’est tellement lui, c’est unique. Il y a toute cette histoire dedans, c’est dingue. » L’admiration est réciproque. Alors que Bombino a eu la chance d’avoir des guitaristes tels que Dan Auerbach et David Longstreth comme producteurs à ses côtés dans le passé, Wrench a apporté un nouveau  degré d’expertise. « Ce que j’aime dans le fait de travailler avec David, c’est l’incroyable finesse de son oreille, l’immense concentration dont il fait preuve en studio, explique Bombino. Rien ne lui échappe. Même les plus petites choses attirent son attention et il se concentre sur les moindres détails du son. » À maintes reprises, Wrench a vu Bombino réaliser une prise étonnante en studio, puis y revenir « et la doubler pour qu’elle soit parfaite. Il opère à un autre niveau. »Les dix chansons qui composent Sahel abordent des thèmes aussi variés que le sort des Touaregs, la douleur d’un amour perdu ou les folies de la jeunesse. Le premier morceau, « Tazidert », prêche la patience alors que la musique elle-même incite à se lever et à bouger. L’entraînant morceau « Aitma » fait la part belle à la guitare pyrotechnique de Bombino. C’est un appel aux armes lancé dans sa langue maternelle, le tamasheq. « Défendons notre peuple, car nous sommes les mêmes, d’où que nous soyons »,dit-il en s’adressant aux Touaregs de toute la région. « Quand on regarde la situation dans chacun des cinq pays qui composent le Sahel (la Libye, l’Algérie, la Mauritanie, le Mali et une partie du Burkina Faso), le peuple touareg n’est pas représenté au sein des gouvernements. » Et ce n’est que tout récemment que la situation a changé au Niger. Sahel est tourné vers l’avenir et le passé, il s’agit d’un mélange de chansons nouvelles et anciennes, et chacune a trouvé un écho chez Bombino pour une raison ou pour une autre. « Beaucoup de groupes entrent en studio avec une série de morceaux qu’ils ont répétés, mais ce n’est pas comme ça que Bombino travaille, raconte Wrench. Il arrive avec ses sensations du moment, c’est une façon beaucoup plus instinctive d’enregistrer. Il puise dans la mémoire de ces centaines de chansons qu’il a écrites. Il s’abreuve au puits de son propre travail et à celui de sa culture, et en tire ce qui lui semble juste. »« Si Chilan » (« Deux jours ») est l’une des plus anciennes chansons du vaste répertoire de Bombino, écrite pour la première fois dans les années 1980. « J’aime mettre en avant les chansons qui font partie de mon répertoire depuis très longtemps, mais qui ne sont pas encore apparues sur un album, explique-t-il. Lorsqu’on vit avec une chanson depuis si longtemps, on lui trouve toujours de nouvelles facettes, de nouvelles façons de l’exprimer. C’est en ce sens que la chanson est dynamique, – elle continuera d’évoluer, du moins dans la manière dont je m’identifie à elle et dont je l’interprète. Je la compare à du miel, une bonne vieille chanson est comme le miel, elle se bonifie avec l’âge. De même, « Nik Sant Awanha » (« Mes frères, je connais notre situation ») date de la fin des années 90 et constitue l’un des pamphlets politiques les plus incisifs de Bombino, qui y déplore les divisions au sein du peuple touareg, les risques de l’exil et une menace existentielle plus grande encore, la perte de la culture touareg. « Même si, géographiquement, le désert du Sahara est notre patrie, tant de Touaregs se voient refuser ou priver de certaines nécessités de base dans toute la région, explique-t-il. C’est ce qui m’a très largement motivé, le type de chansons que je chante et pourquoi. Je veux que les gens pensent aux Touaregs, et représenter ceux qui ne l’ont pas été. Ils ont vraiment besoin d’une voix. » Outre la perte de représentation au sein des gouvernements de ces pays et l’absence des Touaregs dans la culture dominante, Bombino estime que, même avec l’interconnexion instantanée que les smartphones apportent, « la plus grande menace est celle de la technologie et de la modernisation. Une culture marginalisée comme celle des Touaregs risque de se perdre dans l’homogénéisation culturelle. »En ce qui concerne les thèmes plus généraux abordés par Bombino tout au long de l’album, le morceau acoustique « Mes Amis », qui clôt l’album en douceur, parle de la jeunesse et de l’amour à sens unique. « Il est important d’évoquer les choses personnelles, de se connecter avec les gens de cette façon, en leur apportant des histoires et des thèmes auxquels ils peuvent s’identifier », explique Bombino, ajoutant que le temps supplémentaire passé chez lui, avec ses enfants, l’a aidé à clarifier son objectif. « Tout ce que je fais est au service de ma famille, pour leur donner, et améliorer leur situation. »Le rôle de Wrench a été de mettre en valeur Bombino et son groupe de manière à capter le son touareg (qui s’étend sur des siècles) tout en le reliant à notre présent immédiat. Il ne s’agit pas d’une pièce de musée, mais d’un « maintenant » vivant. Si Wrench s’est fait un nom en mixant et en enregistrant du rock psychédélique et de la musique électronique, il considère Bombino comme partie intégrante de ce spectre. « Pour moi, il n’est pas très éloigné de ces domaines. Les rythmes sont tous en 3 au lieu de 4, mais l’effet est similaire : la répétition, l’intensité et le sentiment procurés ne sont pas si éloignés de la techno. À l’écoute, sa musique provoque un effet similaire : elle peut clairement nous emporter dans un ailleurs très différent. » Titres interprétés au Grand studio- Tazidert Live RFI - Mes Amis, extrait de l’album- Ayes Sachen Live RFI Line Up : Bombino: chant et guitare, Dia : basse, Nabil Othmani : guitare, et Corey Wilhelm : batterie.Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.► Album Sahel (Partisan Rd 2023).Puis Balaphonics & Mary May s’installent dans la #SessionLive pour présenter l’album éponyme.Cet afrobrassband sillonne la France depuis 12 ans en mettant le balafon au centre de sa musique. La rencontre avec la chanteuse Mary May s’est imposée au groupe, fasciné par sa facilité à passer de la soul au rap tout en saisissant le public sur le vif. Dix âmes sur scène qui bouleverseront votre cheminement intérieur et attiseront votre soif de communion.Après un an de travail avec Mary May, Balaphonics a enregistré un album, en janvier 2023, au Studio La Frette pour immortaliser cette galvanisante collaboration. Un titre aurait pu être apposé sur la future pochette du disque, mais pourtant, la seule histoire que raconte cet album, c’est celle d’une rencontre : celle de Balaphonics & Mary May. De deux mondes qui se sont côtoyés sur les scènes et jam parisiennes, pendant des années, avant de coaguler tout au long de l’année 2022. Toujours marqués par la musique partagée avec le griot Moriba Diabaté au Mali, Balaphonics a toujours eu à cœur d’approfondir une relation à la voix sans pour autant franchir le pas. Avec Mary May, voici chose faite.Titres interprétés au Grand studio- True Self Live RFI voir le clip - Soleil Noir, extrait de l’album.- In My Head Live RFI voir le clip. Line Up : Mary May : Chant & Choeurs, Ben Moroy : balafon, guitar, Brice Perda : soubassophone, Florent Berteau : batterie, Julien Cordin : percussions & choeurs, Nicolas Bongrand : trombone, Aristide Gonçalves : trompette & choeurs, Guillaume Grosso : sax baryton flûte traversière & choeurs, Michaël Havard : sax ténor & choeurs et Jean-Christophe Decourrière : guitare.Son : Benoit Letirant, Mathias Taylor.► Album Balaphonics & Mary May (Vlad Productions 2023).
11/5/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Fabrice Martinez + Entretien Christine Salem & Dj Click

De l’île de La Réunion, en passant par Stevie Wonder ou l’île-de-France, nos invités enjambent les esthétiques et les frontières. Fabrice Martinez présente Stev’In My Mind dans la #SessionLive. Christine Salem et Dj Click parlent de leur album commun Mon Rési. #SessionLive Fabrice Martinez présente en 5tet la genèse du projet Stev’In My Mind.Genèse par Fabrice Martinez : Cela commence souvent par une rencontre. Celle du batteur Romaric Nzaou se fait à Pointe Noire, au Congo. On se découvre une admiration commune pour Stevie Wonder et sa discographie des années 1970.C’est l’étincelle qui rend possible un rêve d’enfant : je me lance alors dans une écriture nourrie des rythmes traditionnels africains.Le projet s’élargit à une équipe de choc empruntée à Alpha Blondy, Manu Dibango ou encore Alain Bashung. Stev’in My Mind était né. Et avec lui un nouveau rêve : Stevie Wonder foulant sa terre d’adoption ghanéenne, que l’on accueille au son de A Seed's A Star dans une rythmique de rumba congolaise, de kilombo, makossa, zebola...Titres interprétés au Grand studio- Black Man Live RFI voir vidéo - Boogie on Reggae Woman, extrait de l’album Stev’In My Mind- Do Yourself A Favor Live RFI.Line Up : Fabrice Martinez : trompette & bugle, Raymond Doumbe : guitare basse, Julien Lacharme : guitare, Bettina Kee : claviers et Romaric Nzaou : batterie.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Stev’In My Mind (Collectif la Boutique 2023).Stev’In My Mind Africolor 2022 voir clip. Puis nous recevons Christine Salem et Dj Click pour la sortie de Mon Rési.Les rythmes maloya et blues de Christine Salem rencontrent les machines de Dj Click, le pionnier de la scène Global Bass.Christine Salem vous fixe de son regard, un regard franc, de ceux qui ne mentent pas. Si, selon l’expression consacrée, « les yeux sont le miroir de l’âme », les siens racontent, son caractère comme son itinéraire. Constamment à l’affût des chansons à naître, car celles-ci peuvent surgir n’importe quand, n’importe où. Il faut alors savoir les saisir dans l’air.Dj Click a directement déchiffré cette manière de donner vie aux chansons, la transe, l’hommage aux ancêtres et même le blues (une première pour lui). Ce disque surprend par la variété de ses couleurs. L’âme de La Réunion, est amplement représenté par du maloya, du blues, de l’électro, de l’urban et même de la nourriture pour DJs.Comme Christine, Dj Click, le pionnier de la scène Global Bass, déteste la routine. On l’imagine aux confins du Rajasthan avec des joueurs de tablas ; il trace la route avec des musiciens tziganes du côté de Bucarest. On le perd à Essaouira sur un air de gnawa ; on le retrouve à Sevilla en pleine fiesta gitana. Surnommé Dj tout terrain, référence internationale en matière de métissage musical, DA, producteur sur son label No Fridge, il a produit une trentaine d’albums dans son studio et réalisé de stupéfiants remixes comme ceux de Manu Chao, Watcha Clan, René Lacaille, Mahala Raï Banda, Dhoad Gypsies of Rajasthan, Sofiane Saidi, Burhan Öçal, La Caravane Passe, High Tone, Issa Bagayogo, Zuco 103, Trad.Attack!, Rachid Taha…Explorateur infatigable armé de son studio mobile, Dj Click a enregistré Christine Salem en mars 2023, à la recherche de tempo et de spiritualité. Alors bien sûr, le maloya en créole, ou en swahili, la langue des aïeux, cimente cette collaboration. Mais aux fondements de ses chansons, il y a le blues, cette musique née de la terre, des douleurs et de l’histoire. Le chant de Christine incarne, à lui seul, ce style, « Mersi létèrnel mon kèr ».Titres joués : Malouwé (Cilaos Mix), La vie s’en va, Mama We, Malouwé (version acoustique) extraits de Mon Rési.► Album Mon Rési (No Fridge / The Orchard 2023).
11/4/202348 minutes, 30 seconds
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Maloya, l’esprit des femmes, et Carrousel revival!

Spéciale île de La Réunion avec « Maloya, l’esprit des femmes », un documentaire signé Anne-Laure Lemancel et Séverine Nativel. Et réédition du seul disque du groupe réunionnais Carousel (1982) raconté par Loy Ehrlich. (Rediffusion) Notre 1er invité est Loy Ehrlich pour la réédition vinyle de l’unique album du groupe réunionnais Carrousel « La Vie est Un Mystère ».Babani Records et Kréol Art rééditent l'album La Vie Est Un Mystère du groupe réunionnais Carrousel, sorti en 1982.Dirigé par Loy Ehrlich, multi-instrumentiste, compositeur et producteur français, ce groupe était influencé à l'époque par les genres occidentaux contemporains tels que le blues, le reggae et le jazz, mais ajoutait sa propre touche tropicale en mélangeant des sonorités sega et maloya locales avec des paroles écrites en créole.Initialement sorti en 1982, cet album a été suivi d'une série de concerts dans toute l'île avant que Carrousel ne cesse ses activités. Cependant, en raison de ce projet en avance sur son temps avec ses fusions uniques et ses compositions intemporelles, le groupe s'est fait une place dans le cœur des habitants locaux ainsi que des amateurs de musique du monde entier. Nous, chez Babani Records, en collaboration avec Kréol Art, sommes heureux de rééditer cet album unique de ce groupe emblématique pour votre plaisir auditif.L'album a été restauré et remasterisé avec du matériel analogique par M.A. Spaventi, sous nos oreilles attentives et l'attention de Loy. Nous pensons avoir réussi à ramener à la vie le son unique que le groupe avait à l'époque, sans ajouter aucun autre artefact. Un projet visionnaire et une approche unique de la musique culturelle de l'océan Indien.Nous avons également soigneusement restauré l'œuvre de Jean-Luc Igot avec l'aide de Guimero. Vous pourrez profiter d'une version vinyle accompagnée d'une affiche de 60x30 cm. Les disques sont pressés et expédiés depuis l'île de La Réunion à partir du 21 juin via notre page Bandcamp et chez notre partenaire exclusif en matière de disques, Vinyl Run. Ce premier lot de 250 pochettes a été soigneusement imprimé sur du papier d'art de 300 g/m² à Maurice. Nous nous préparons également pour une sortie numérique complète sur les plateformes de streaming et les boutiques en ligne, qui aura lieu le 20 octobre.Montez à bord et profitez du voyage.Biographie CARROUSEL (1979-1983) Loy Ehrlich, multi-instrumentiste, a été invité à La Réunion en 1977 pour rejoindre les Caméléons. Ce groupe, composé de René Lacaille, Alain Peters, Bernard Brancard, Joël Gonthier et Hervé Imare, était chargé des enregistrements et des productions du studio Royal à Saint-Joseph, qui venait d'être créé à l'époque. En 1979, le groupe Caméléons cesse ses activités et, sous la motivation et la direction musicale de Loy, le groupe Carrousel voit le jour à l'Étang-Saint-Leu avec Alain Peters à la basse et au chant, Loy Ehrlich aux claviers et au chant, Bigoun à la batterie, Joël Gonthier aux percussions, Bruno Leflanchec à la trompette et Zoun à la flûte. En tant que nouveau venu sur la scène musicale de l'île de La Réunion, Carrousel se démarque des autres groupes de l'époque, encore sous l'influence des bals locaux, en proposant des concerts de musique originale estampillée "rock tropical", avec des instrumentaux et des compositions en créole posant les bases d'une fusion entre maloya, séga, rock, jazz et reggae. Pour se faire connaître, ils organisent une tournée de concerts gratuits à travers l'île et se produisent notamment en première partie du groupe Téléphone au Stade de l'Est en 1980. En 1981, le groupe se sépare de Zoun et Alain Peters. Une deuxième formation de Carrousel voit alors le jour avec Teddy Baptiste à la guitare, Kiki Mariapin à la basse, Jean Claude Viadere au chant et Tot au saxophone. La reconnaissance du public se fait peu à peu et en 1982, ils sortent leur premier et unique album "La vie est un mystère", suivi de nombreux concerts sur l'île. Un dernier concert au théâtre de Saint-Gilles marque la fin du groupe en 1983, avant que Loy ne retourne en France. En 1994, à l'occasion de la réédition de l'album en CD, le groupe Carrousel se reforme pour deux concerts exceptionnels avec Alain Peters en invité, dont le retour sur scène est un événement mémorable quelques mois seulement avant sa mort. Malgré une période d'activité relativement courte, Carrousel reste une référence encore aujourd'hui. Au fil des années, il est devenu un groupe culte à La Réunion et tous ses membres sont des artistes majeurs et reconnus qui ont contribué, à travers leurs nombreux projets, à façonner l'identité musicale de l'île. Titres joués, extraits de l’album- La Vie Est Un Mystère- Taxi Brousse- Na Voir Demain- Ote Maloya écouter l’audio. ► Album La Vie Est Un Mystère (Babani Rd 2023). Réseaux SociauxFacebook Babani MusicTwitter Babani RecordsInstagram BabaniInstagram Kreol artInstagram Vinyl Run 974.Puis nous recevons la journaliste et réalisatrice Anne-Laure Lemancel, coréalisatrice du documentaire « Maloya, L’esprit des femmes », diffusé sur les chaînes Outre-mer, de Réunion Première à Wallis et Futuna, et fin 2023 sur France 3 national.Et si le maloya, la musique emblématique de La Réunion, se conjuguait au féminin ? Au gré des 4 portrais croisées, depuis leur île, es artistes Nathalie Natiembé, Christine Salem, Kaloune et Dilo (Eat My Butterfly), 4 héroïnes, 4 femmes charismatiques et libres, font bouger les lignes de la musique et celles de la société créole.Longtemps, le maloya, musique signature de l’île, a été « réservé » aux hommes. Depuis une poignée d’années, les femmes trouvent leur place dans ce genre musical, aux contours militants et spirituels. Parmi elles, Nathalie Natiembé, Christine Salem, Kaloune et Dilo / Eat my Butterfly, ont su trouver leur place, et leur voix dans le monde grâce à cette musique héritée de leurs ancêtres. Des cités de Saint-Denis aux plus hautes distinctions de la République, avec une révolte toujours intacte (Christine Salem), d’une famille réunionnaise classique à l’émancipation joyeuse face aux diktats sociaux et aux injonctions de genre (Dilo), d’une vie tumultueuse sauvée par la poésie aux mots créoles forgés avec le cœur (Nathalie Natiembé), des kabars de l’est de l’île à la formation d’un art joyeux, électrique et protéiforme (Kaloune)… Chacune de ces quatre artistes a su s’émanciper grâce au maloya, chemin artistique et école de vie. Charismatiques et libres, à l’image de leur territoire, ces quatre héroïnes inspirantes viennent questionner/bousculer la place de la femme dans la musique et la société créole. Sur une trame maloya, elles font résonner les roulèrs (tambours), les chants, le kayamb, pour exprimer les revendications, la résistance et la fierté des femmes réunionnaises ! Et raconter leur île…Par la porte d’entrée de la musique, les deux réalisatrices, Séverine Nativel et Anne-Laure Lemancel ont voulu interroger et raconter les statuts des femmes dans les sociétés créoles. Aujourd’hui encore, la femme réunionnaise continue de lutter contre les clichés passéistes, qui lui collent à la peau, évoquant sensualité, légèreté et douceur. À l’origine, sa place se construit – et se cantonne souvent – au cœur du foyer. Les années 1980 – avec la départementalisation, l'abandon officiel du statut de colonie, les luttes contre la misère, la scolarisation obligatoire, les mouvements sociaux, politiques et identitaires qui accompagnent ces mouvements – voient l’émergence d’une nouvelle organisation de la vie réunionnaise. Cette « modernité » s'infiltre partout dans le quotidien, jusque dans les rapports hommes-femmes. La société réunionnaise évolue. Le cliché de la femme inférieure à l'homme commence peu à peu à disparaître. Davantage autonome, elle prend désormais sa place dans tous les domaines. L’art et la musique ne font pas exception et des groupes portés par des femmes voient le jour, dès les années 1980. Si des chanteuses comme Benoîte Boulard ou Michou révélaient déjà leurs talents dans le séga, Françoise Guimbert, alias « Tantine Zaza », est la première à se lancer dans le maloya à l’orée des années 1980.Un style longtemps interdit Quant au maloya, son histoire-même, explique en partie la « discrétion » des femmes en son sein, jusque dans les années 1990. Depuis sa naissance à l’époque de l’esclavage, il réunit dans un espace, cérémoniel et/ou festif, des femmes et des hommes. Si le cercle s’est toujours ouvert à toutes et tous, les rôles semblaient, au départ, bien définis : les gros instruments type roulèr pour les hommes et pour les femmes, les chœurs, le triangle ou le kayamb… Interdit jusque dans les années 1980, car considéré comme une « musique de nègre » ou de « sorcellerie », le maloya devient, dans les années 1970, une arme politique pour le combat de la reconnaissance linguistique et culturelle de l’île. Le pouvoir métropolitain dominant bannit ce mode d’expression revendicateur des ondes TV et radio. À l’époque, les « maloyèrs » sont, pour nombre d’entre eux, des militants communistes, qui n’hésitent pas à provoquer des bagarres et des affrontements avec les forces de l’ordre. Autant de combats politiques, dont les femmes restent en retrait. Dans les années 1980 l’interdiction du maloya est levée, notamment grâce à la mobilisation des grands ténors du genre, tels Danyèl Waro. Lui-même dira, dans Maloya l’esprit des femmes : « En même temps que le maloya redémarre, il y a une bataille, en son sein, pour que les femmes y prennent leur place ». Avec l’accalmie des années 1990, décennie de la fierté, de l’affirmation de l’identité réunionnaise et de la langue créole, des femmes apparaissent ainsi à la tête de groupes de maloya. Elles enjambent le roulèr et portent leur voix sur le devant de la scène. L’un des exemples reste le groupe 100% féminin Simangavole, créé au mitan des années 1990 qui a popularisé le « maloya manièr fanm ». L’accélération du changement et l’ouverture de la société vers l’extérieur avec les études supérieures, les voyages, les contextes de changement de société participent à l’émancipation de ces groupes et de ces chanteuses : Nathalie Natiembé, Christine Salem, Maya Kamaty, EMB, Kaloune, Ann’ O’aro… Titres joués- Tangaz Pa Tro For, Nathalie Natiembé- Oh Africa, Christine Salem, Alex Barck (Osunlade Remix)- Déor, Eat My Butterfly (Dilo)- Funkyman Dombolo, Kaloune. ► Teaser film. Maloya l’Esprit des Femmes.
10/29/202348 minutes, 30 seconds
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Outta Sync 1er album de Don Letts, l’homme des punky reggae parties londoniennes

L’un des créateurs de la bande son du Londres de la fin des années 70 s’appelle Don Letts. Ce Dj producteur et cinéaste sort un 1er album sous son nom Outta Sync à l’âge de 66 ans. (Rediffusion) Don Letts est le 1er de la série vidéo #secreticône avec RFI Vidéos voir la vidéo.Qu'il s'agisse de travailler avec des artistes comme The Clash et Bob Marley, de mélanger les genres avec Big Audio Dynamite, de présenter sa propre émission de radio sur BBC6 Music, de gagner un Grammy et de recevoir un doctorat honorifique pour sa contribution à la culture, Don Letts semble avoir tout fait. En effet, avec la sortie de son autobiographie à succès « There and Black Again » l'année dernière et « Rebel Dread », un film retraçant sa vie sortie cette année, on pourrait penser que c'est le cas. Mais il y a une chose que le polymathe de 66 ans n'a pas faite... jusqu'à maintenant.Aujourd'hui, Don Letts partage Outta Sync, son premier titre en tant qu'artiste solo et le premier aperçu de son premier album, également intitulé Outta Sync, qui a été produit par Gaudi et est sorti le 28 avril 2023. L'album, qui a suivi le single au printemps 2023, est un cocktail enivrant de rythmes de basse lourde, de vibrations insulaires et de mots parlés juxtaposés à des accroches et des harmonies mélodiques. L'album est exactement ce que l'on attend d'un projet de Don Letts. Outta Sync, le titre de l'album, est également remarquable car il s'agit de l'une des rares chansons à présenter une vie aussi riche en histoires en un seul couplet : « Maintenant, à cause de ma dualité, élevé sur la pop et la basse, ça ne m'a pas vraiment dérangé, parce que tout est question de goût, je suis la génération vinyle, et c'est comme ça que j'ai commencé, en combinant les vêtements et la musique, et je l'ai transformé en art. » Et ce n'est que l'introduction ! Don poursuit sa réflexion sur le monde changeant qui l'entoure et sur ses propres perceptions changeantes.Ironiquement, il n'avait pas vraiment l'intention de faire sa propre musique. Mais le confinement a frappé et son vieil ami, Youth, producteur et bassiste de Killing Joke, l'a encouragé à essayer, lui envoyant même quelques lignes de basse pour travailler, mais Don n'était pas entièrement convaincu. Cela change lorsqu'il travaille en studio avec le légendaire producteur de dub anglo-italien Gaudi, un autre ami de longue date de Don, connu pour son travail avec Steel Pulse, Lee « Scratch » Perry et Horace Andy, pour ne citer qu'eux. Le duo a produit un remake de 'Sightsee MC' de Big Audio Dynamite pour le groupe post-punk Megative, inspiré par le dub. Ils ont ensuite collaboré à un remix dub du classique de B.A.D. 'E=MC2' pour la compilation Late Night Tales 'Version Excursion' de 2021. Don et Gaudi ont eu un déclic sonore et ont fini par travailler ensemble dans le studio londonien de Gaudi pendant neuf mois, naviguant à la fois entre le confinement et la vision orchestrale de Don. Le résultat est le premier album solo de Letts, qui sortira l'année prochaine, produit et co-écrit par Gaudi.Avec ses onze titres, pour la plupart écrits par lui-même, Outta Sync reflète la myriade de ses goûts et intérêts, ainsi que sa vision unique du monde. Il met également en lumière un éventail intrigant d'invités : le légendaire Terry Hall des Specials, Wayne Coyne des Flaming Lips fait une apparition, tout comme la reine du rock en amoureux Hollie Cook. Don a coécrit la chanson « Situationist » avec Zoe Devlin Love, anciennement d'Alabama 3. La fille de Don, Honor, reste dans la famille et chante sur le groove électronique « Civilization » aux accents de sitar. Gaudi complète le tout en jouant du piano et des synthétiseurs sur l'ensemble de l'album. Collectivement, c'est un instantané de qui est vraiment Don Letts ici et maintenant. Letts dit : « pour le meilleur ou pour le pire, c'est moi, même si je ne dis pas que j'ai tout compris, comme le reconnaissent les paroles du refrain du single. En fin de compte, l'album est une bande mon esprit avec quelques lignes de basse cool, reflétant la somme totale de mon parcours culturel et la dualité de mon existence, qui est noire et britannique ».Playlist- Outta Sync Don Letts voir le clip - Gangsters The Specials - Punky Reggae Party Bob Marley- Public Image PIL- London Calling The Clash- Civilization Don Letts (feat. Honor Letts)- The Universe You’ve Done Don Letts (feat. Terry Hall)- No Fooling Me Don Letts (feat Hollie Cook)- Pass The Dutchie The Musical Youth- Back to Life Soul2Soul- The Guns of Brixton The Clash- Situationist Don Letts (feat. Zoe Devlin Love/Alabama3)- Money in my Pocket Dennis Brown.► album Outta Sync (Cooking Vinyl 2023).
10/28/202348 minutes, 30 seconds
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Une histoire de Lou Reed et #SessionLive de Clara Ysé

Spéciale Lou Reed, prince des angoisses et de la nuit (Andy Warhol) à l’occasion des 10 ans de sa disparition et Clara Ysé dans la #SessionLive pour la sortie du 1er album Oceano Nox. Sophian Fanen évoque la carrière de Lou Reed, né le 2 mars 1942, à Brooklyn (New York) et mort le 27 octobre 2013 à East Hampton (Long Island, New York). L’auteur-compositeur-interprète américain  a commencé sa carrière avec le groupe The Velvet Underground, groupe résident de la Factory, un atelier d’artistes créé par Andy Warhol en 1964.Bio officielle UniversalInventeur du rock adulte des années 1970 avec The Velvet Underground, Lou Reed reste l'auteur d'une carrière en solo unique. Sorti de l'ombre avec l'album Transformer et le hit « Walk on the Wild Side » en 1972, le rocker new-yorkais s'attache au fil des albums à dessiner les contours d'un rock urbain. Après le majeur et déprimant Berlin (1973), le porte-parole des marginaux poursuit une carrière cahotique, alternant le meilleur (Rock'N'Roll Animal) et l'expérimental (Metal Machine Music). En 1989, sort l'ode définitive à sa ville (New York) et l'année suivante avec son ex-partenaire John Cale, l'ultime hommage à son mentor Andy Warhol (Songs for Drella). Par la suite, le mari de Laurie Anderson flirte avec les expérimentations au hasard de The Raven ou du projet Lulu, avec le groupe Metallica (2011). Sa disparition, quelques mois après une greffe du foie, le 27 octobre 2013, cause un grand émoi et laisse un vide immense.Titres Lou Reed- The Velvet Underground, Pale Blue Eyes, tiré de l'album The Velvet Underground (MGM Records, 1969) audio - Satellite of Love, tiré de l'album Transformer (RCA Victor, 1972) vidéo - Sad Song, tiré de l'album Berlin (RCA Victor, 1973) vidéo - Charley's Girl, tiré de l'album Coney Island Baby (RCA Victor, 1976)- Street Hassle, tiré de l'album Street Hassle (Arista, 1978) vidéo. Puis la #SessionLive reçoit Clara Ysé pour la sortie de son 1er album Oceano NoxClara Ysé. C’est, d’emblée, une voix. Une voix qui soulève le sable, traverse le feu, transperce la nuit, franchit en souveraine des continents de sentiments et transporte avec elle la douleur autant que ses remèdes. Elle est ce « joyau intact sous le désastre » de Mallarmé, pierre brute inamovible malgré le chaos, miraculeux talisman resplendissant sur des musiques elles aussi serties de beauté et de bravoure. Après un discret tour de piste en 2018 – six titres en français et en espagnol, dont le magnétique Le Monde s’est dédoublé – Clara Ysé s’avance enfin en pleine lumière, à pleine puissance, avec Oceano Nox, premier album à la grande audace, écrit et composé par elle, co-réalisé avec Ambroise Willaume (Sage), mixé par Renaud Letang et porté en battante avec des musiciens et un chœur au diapason.Depuis l’enfance, elle joue et chante, un violon entre les mains alors qu’elle savait à peine marcher, puis éduquée au chant à huit ans, avant de grandir en soprano et de tracer une route parallèle vers la chanson à ses études au Conservatoire et à son master de Philosophie. Parvenue à l’entrée de la trentaine, Clara Ysé possède ainsi derrière elle une longue traîne d’expériences et de sensations mêlées, de plaisirs sédentaires à mettre des poèmes en musique, mais aussi de voyages et de mariages artistiques qui imprègnent désormais son art incandescent et troublant. Frappée par un drame, il y a quelques années, c’est en Amazone qu’elle réapparait, au galop contre l’emprise du deuil, qu’elle sait chanter sans démonstration (Lettre à M) et dont elle s’effeuille du poids avec la légèreté d’une luciole (La maison). À ceux qui seraient frappés par sa douceur, elle répond, dans la chanson qui porte ce nom « Si tu savais la haine qui coule dans mes veines, tu aurais peur, si tu savais la chienne que je cache à l’intérieur… ».Passionnelle comme les aïeuls espagnols qui la précèdent, littéraire par atavisme (elle doit l’Ysé de son double prénom au Partage de Midi de Claudel), elle a publié un premier roman ardent, Mise à feu (Grasset, 2021), avant le grand embrasement de cet album qui démarre lui aussi tout feu tout flamme (Pyromanes). Longtemps, Clara Ysé a laissé la musique en liberté, sans la capturer dans un studio, chantant partout où elle le pouvait et organisant des fêtes qui terminaient invariablement en impros musicales, à l’aube. Les chœurs de Pyromanes ou de Souveraines viennent de là, voix de femmes et d’hommes qui l’accompagnent depuis toujours, et certains des musiciens – joueur de duduk, cuivres ivres ou violoncelle tisseur de songes - ont également vécu ces partages de minuit. Observer un père peintre, suivre la métamorphose de ses toiles qui partaient toujours du point le plus sombre pour mieux laisser jaillir la clarté, l’a inspirée une fois qu’elle s’est mise à composer ses chansons, cherchant à déployer musicalement cette même ascension chromatique. Elle a aussi beaucoup voyagé, emprunté au réalisme magique de la littérature mexicaine ou colombienne ses ensorcellements (Magicienne, Le désert) et ses envolées oniriques, qu’elle a su parfaitement retranscrire en musique (Cœur indompté). Ce premier album est d’abord celui d’une désirante, d’une « obsessionnelle de la réparation », dit-elle, qui a choisi comme plongée heureuse la lumière féroce des profondeurs, la vitalité des grandes traversées de nuit, l’étourdissement des émotions intenses, la vie aux lisières de la transe.Elle aime les novateurs, de Rosalia à Björk en passant par Kendrick Lamar, les chanteuses qui allient fragilité et force comme Lole Montoya, Janis Joplin, Mercedes Sosa, Nina Hagen, autant que la musique baroque et la liturgie extatique des chants grégoriens. Elle confronte sa voix à une modernité novatrice, guidée par son obsession de la recherche et son goût de la transgression, jouant autant avec ses producteurs à introduire des synthés aux textures irisantes, des rythmiques électroniques empruntant au reggaeton, qu’à s’approprier certains codes du Rébétiko grec qu’elle aime tant. Avec le feu, l’eau est son autre élément, celui de la tourmente comme de l’apaisement, et en empruntant à L’Enéide de Virgile, le titre de son album (« et ruit Oceano Nox », « et la nuit s’élance de l’océan »), déjà repris par Victor Hugo dans un poème dédié aux marins disparus, elle sait qu’hisser les voiles, comme elle chante dans l’accrocheur L’étoile, est aussi un geste d’amour fou, à en perdre l’équilibre et la raison. Vulnérable mais puissante, solide comme le granit et pourtant insaisissable, elle pénètre dans la chanson française avec l’éclat et la classe des grandes conquérantes. La suivre sera incontournable.Titres interprétés au grand studio- Douce Live RFI vidéos - Pyromanes, extrait de l’album Oceano Nox vidéo - Magicienne Live RFI vidéos.Line Up : Clara Ysé, guitare, voix, Ingrid Samitier, guitare.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Oceano Nox (Tôt ou Tard 2023).
10/22/202348 minutes, 30 seconds
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Algérie, Raï et Méhari avec Rabah Mezouane et Mohamed Lamouri

Le label français Born Bad Records sort une compilation de raï oranais « À Moi La Liberté, 83-90, Early Electronic Raï ». Rabah Mezouane, auteur du livret raconte ces années folles et électriques. Puis la #SessionLive reçoit Mohamed Lamouri pour la sortie de son 2ème album Méhari. (Rediffusion) Raï canal historique.Fouillant au plus profond des entrailles du raï, voilà une compilation qui évoque ses folles années et s’entend comme une cure de jouvence pour le genre oranais, version sulfureuse et souterraine.Très belle idée, donc, de puiser dans des cassettes introuvables pour confirmer que c’est dans les vieilles marmites oranaises que l’on trouve le bon raï. Il y a à peine 50 ans, personne n’aurait parié un centime sur un genre condamné à tourner en rond en Oranie, sa région d’origine, niché au fond d’une de ses nombreuses discothèques tapissant la corniche oranaise.Dans ces lieux de vie underground, des chanteurs à orchestration minimaliste, faute d’espace, faisaient pleurer dans leur bière (ou rigoler dans leur whisky… Sec) un public toujours excité par des chansons transgressives, sonnant comme un défi à l’ordre moral et bien-pensant, sur fond de trompette, guitare électrique, accordéon et percussions diverses. Au cours de ces années pré et post-indépendance (1950-1970), le raï s’est urbanisé grâce à une génération qui aurait grandi entre bitue et béton, au son de la flûte traditionnelle, mais aussi et surtout à l’écoute du twist, de la variété française et du rock.Ils se nommaient Boutaïba S’ghir, Messaoud Bellemou, Groupe El Azhar, Younès Benfissa ou Zergui, et ils lègueront aux Chebs (jeunes) qui ont pris la suite, leur bouquet de chants qui vont retrouver une seconde jeunesse. Oran, la capitale de l’Ouest algérien, en sera le centre névralgique.Playlist- À Moi La Liberté Cheb Hindi- Ki Kount Ouelite Chaba Fadila- Mohal Nahna Cheb Djalal- Sid Houari Ya Mlah Chaba Malika Meddah.► Album À Moi La Liberté (Born Bad Records 2023).  Puis nous recevons Mohamed Lamouri dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Méhari.Connu pour ses inénarrables adaptations de tubes planétaires en arabe (Billie Jean, Hotel California, Master Blaster...) et comme l'interprète numéro 1 du répertoire de Cheb Hasni, Mohamed Lamouri a une voix rauque, tendue, patinée à l'excès, graissée à l'underground algérien des années 80's. Ça n'est pas dans les codes du chanteur oriental une voix si rocailleuse: Lamouri c'est plutôt piment que miel, rapporté à la variété internationale, on pense à Paolo Conté, Tom Waits, Arno.Mohamed Lamouri chante le raï sentimental. Parisien d'Algérie, il se produit dans les wagons de la ligne 2 du métro parisien depuis le début des années 2000. Méhari se présente comme un road-trip à demi rêvé de onze titres, dont six originaux de Mohamed Lamouri. Méhari est son deuxième album.  Mohamed Lamouri chante beaucoup plus qu'il ne parle. Dans son quotidien de rame, on passe et on l'écoute, et lorsqu'enfin on l'enregistre, on est époustouflé par la justesse de ses prises, les émotions qu'il procure aux mélodies, et même son groove aux percussions : le flux de musique qui s'échappe de cette personne est tout simplement extraordinaire: un être à part haut perché sur son paradigme raï franco-algérien. Dans la rue à Paris comme à Marseille, on le helle 'oh Hasni ! viens boire le thé !', et on se remémore le dernier concert de la légende au stade d'Alger en 1993 : Mohamed Lamouri, en tant que juke-box vivant de Cheb Hasni, est comme un marqueur culturel à lui tout seul, gardien du son d'une génération. Son histoire est longue : 'sans papiers', mal voyant autonome, la vie dure et l'optimisme sans faille, les chansons composées et sans cesse affinées à l'épreuve d'un public urbain sans cesse renouvelé. Son premier album Underground Raï Love sort au printemps 2019, et certains de ses titres se jouent en boucle à la radio (Nova en tête), ses reprises de Cheb Hasni et ses propres compositions aux confluents du raï des 80's et de la pop occidentale font mouche. Il enchaîne les concerts désormais également sur scène avec ses musiciens. Nous voici en 2022, le cheb du métro se retrouve à préparer un nouvel enregistrement avec Charlie O. (orgue Hammond, Fender rhodes), Mocke (saz, guitare) et Baron Rétif qui réalise ses albums en approchant ce raï par le funk, la synth-wave, le reggae, musiques dont Lamouri s'est longuement imprégné via les ondes FM pour nous concocter son blues, clavier à l'épaule dans le tunnel, jamais bien loin des influences occidentales que l'on retrouve souvent sur les multiples K7 de Cheb Hasni, Cheb Nasro... Les répétitions ont lieu dans le sud, à la campagne, au début de l'été, on mange du fromage de chèvre avec de l'huile d'olive, il y a des pins d'Alep et des chênes lièges, c'est le Midi ça sent le maquis - quelque part ça ressemble à l'Algérie de l'autre côté de la mer - et on se déplace en Méhari.Mohamed adore ça, 'c'est la liberté', dit-il, parce qu'il n'y a pas mieux que la liberté. On commence à lui apprendre à conduire dans les collines et il y arrive plutôt bien même s’il faut faire attention. Les chansons de 'la session Méhari' seront enregistrées à Marseille un peu plus tard, Mohamed garde le nom pour son album, pour le souvenir et parce que c'est cool. Méhari c'est une sorte de chameau de course, prince du désert, avant d'être une 2cv de plage en plastique, tout ça sonne finalement assez bien avec son raï made in France.Titres interprétés au grand studio- Jamais la Netferko Live RFI voir le clip Une des toutes premières chansons de Lamouri, mais la clef pour la réaliser était cachée sous une pile de disques de R'NB et de boogie. Dans les paroles, on ne se sépare jamais, on s'aime encore encore, mazel mazel, tout ça pendant que la guitare et le rhodes dialoguent au milieu des trompettes.- Marboun, extrait de l’album MéhariLa première pierre de ce nouvel album, Lamouri la jouait en concert depuis quelques années, on en trouve une version live sur la version K7 de son EP 'Pas de problèmes' (2022), elle a toujours entretenu ce mood Portishead 'Roseland' avec des cordes et un beat trap joué sur le fil.- Brite la Liberté Live RFIIl n'y a pas mieux que la Liberté, celle de Lamouri pourrait sembler précaire mais elle est en réalité profonde et inaltérable, alors on la fête dans un empressement bollywood. Line Up : Mohamed Lamouri, voix, bongos ; Charlie O, claviers, machines ; Baron Rétif, timbales.Son : Benoît Letirant et Mathias Taylor.► Album Méhari (Almost musique/Autre distribution 2023).
10/21/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Nicola Són et Lena Deluxe, du Brésil à l’Indonésie en passant par la France

Nos invités ont des envies d’ailleurs. Nicola Son sort son 5ème album Pas de Panique, un nouvel album qui garde l’empreinte de la bossa et Lena Deluxe se balade dans l’archipel du gamelan pour produire l’album Santaï (relax en bahasa indonésien). Notre 1er invité est Nicola Són, qui présente l’album Pas de Panique Pas de Panique,  5ème album de Nicola Són, va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Nicola Són est né à Paris, mais a vécu au Brésil pendant plusieurs années jusqu’en 2018. Depuis son 1er album, il a gagné auprès des médias brésiliens le titre du « plus brésilien des chanteurs français ». Après une trilogie où il a exploré les particularités rythmiques de différentes régions du Brésil, un 4ème album – Piaf do Brasil – en forme de relecture des plus grands succès d’Édith Piaf, Nicola Són sort Pas de Panique en 2023. Ce 5ème album va chercher des inspirations au-delà de la musique brésilienne de ses premiers albums, en flirtant avec le reggae, la cumbia, la musique africaine, dans un esprit plus pop et moderne. Le défi de Nicola Són est toujours de faire swinguer la chanson française, en s'inspirant de musiques d'ailleurs, comme avait réussi à faire Gainsbourg en son temps dans ses premiers albums (Nº2, Nº4 ou encore Percussions).Accompagné du même producteur brésilien, Márcio Arantes (primé au Latin Grammy Awards en 2021), qui avait réalisé son tube « Amanhã já era » - playlist France Inter 2018, Nova Tunes 3.8, FIP, Cosmo en Allemagne) - Nicola Són présente donc un album résolument français, latin et pop. Titres interprétés au grand studioParasite Live RFIPas de Panique - voir le clip Juanita Bonita Live RFILine Up : Nicola Són, chant/guitare, James Müller, batterie, Ricardo Feijão, basse, Ludwig Gorhan, saxophone et Caetano Malta, MPC / clavier.Son : Benoît Letirant, Matthias Taylor.► Album Pas de panique (Joao Del productions 2023).Puis nous recevons Lena Deluxe, pour la sortie de l’album SantaïLena Deluxe est une autrice-compositrice, multi-instrumentiste, originaire de Roubaix. Sa passion et la magie des rencontres l'amènent à se faire remarquer par le producteur américain Henry Hirsch (Lenny Kravitz, Mick Jagger, Madonna...) qui lui propose d'enregistrer son premier album à New York dans une église transformée en studio entièrement analogique. Ce premier album Mirror for heroes est sorti en mai 2015. Après la tournée de son album Mirror For Heroes, Lena décide de partir à l'aventure autour du monde à la recherche de nouvelles inspirations. Arrivée en Indonésie, elle est accueillie dans une communauté d'artistes dans un petit village près de Yogyakarta. C'est là-bas qu'elle compose et enregistre son deuxième album Santaï accompagnée de musiciens indonésiens. Titres interprétés au grand studioSantaï Live RFI + RFI VidéosAnimals, extrait de l’album Santaï voir le clip En Haut Des Cimes Live RFI + RFI VidéosLine Up : Ipin Nur Setiyo, guitare, Victor Philippe, basse, Agathe Lefebvre, guitare, choeurs, Mathis Urai, battterie, Léna Deluxe, chant, synthés.Son Alice Mesnard et Benoît Letirant.► Album Santaï (Harmonie Records / Daydream Music 2023).
10/15/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Nneka et Muito Kaballa, l’Allemagne multiculturelle

La #SessionLive reçoit 2 groupes qui viennent d’Allemagne, Muito Kaballa (Cologne) et Nneka (qui a un pied au Nigeria). Notre 1ère invitée est Nneka, pour la sortie de l’EP Back & ForthPour Nneka, Back and Forth est une réflexion sur la recherche de soi au milieu des difficultés que l'on peut rencontrer en cherchant l'amour à l'extérieur de soi. La recherche du vrai bonheur chez les autres nous rappellera toujours que nous ne serons pas comblés tant que nous ne nous accepterons pas nous-mêmes et que nous n'aimerons pas Dieu à l'intérieur de nous. Toutes les rencontres qui peuvent nous faire souffrir sont comme des alarmes qui nous rappellent que nous sommes légèrement décalés par rapport à notre centre d'amour. En fin de compte, ces rappels sont nécessaires et peuvent être appréciés et utilisés comme des outils pour nous aider à revenir sur la bonne voie. La chanson est une source de santé et de guérison pour tout le monde. Dansante et légère, elle est facile à écouter et la sensation de brise nous donne un sentiment d'espoir que l'amour (Dieu) est toujours là.Artiste, militante, auteur-compositeur - interprète, érudite, survivante : Nneka Egbuna a toujours cherché à consolider tous les aspects de son identité dans ses compositions. Écoutez n'importe lequel de ses quatre précédents albums Solo et vous pourrez entendre cette combinaison de conviction et de courage en action, une approche créative audacieuse qui a attiré des admirateurs et des collaborateurs aussi divers que Nas, Damian Marley, Chase & Status et Rita Ora. Et pourtant, jamais les espoirs et les craintes de Nneka n'ont été rendus de manière aussi vivante et convaincante que dans ce nouvel EP. Titres interprétés au grand studioBack and Forth Live RFI + RFI VidéosX-Ego, extrait de l’EP back & ForthSuffri Live RFI + RFI VidéosLine Up : Nneka, guitare-voixSon Alice Mesnard et Benoît Letirant► EP Back & Forth (Yo Mama/ Sony 2023) Puis nous recevons le groupe allemand Muito Kaballa pour la sortie de l’album Like a river Muito Kaballa est un groupe de Cologne (Allemagne) biberonné à l’afrobeat, funk, jazz… « Like a river » est clairement un album conceptuel qui traite des transitions et des séparations, en abordant des idées comme quoi à 30 ans, il faut absolument avoir des enfants, une maison et une voiture, ou des idées sur la façon de vivre les relations et l'amour. Se séparer de ces idées ou les surmonter peut être un défi. Le résultat peut être ambivalent, car la séparation d'une idée vous laisse quelque peu sans orientation. Il peut s'avérer nécessaire de s'écarter de la route « droite » et de suivre un chemin différent, comme une rivière.Un album axé sur les moments de transition dans la vie et la séparation des idéaux sociaux enracinés, « Like A River » est ancré autour de trois mouvements de « Like A River Parts I-III » qui agissent comme la source, le milieu et la fin du disque s'articule autour des trois mouvements de « Like A River Parts I-III ». Accompagné d'un film dont ces mouvements constituent la partition, il s'agit d'une réussite en matière d'écriture et d'arrangement collectif, qui intègre des influences très diverses allant de l'afrofunk au jazz contemporain en passant par le gnawa et la rumba. Alors que leurs albums précédents étaient principalement liés à l'afrobeat et abordaient des sujets tels que l'égalité sociale, la politique sociale et le changement climatique, « The Afrofunk » est un album qui s'inscrit dans la lignée des albums précédents, l'égalité sociale, la politique raciale et le changement climatique, « Like A River » est un album conceptuel qui adopte une approche plus intime et personnelle. Des titres comme « Like A River Part II » plongent dans un psychédélisme tourbillonnant centré sur un groove 12/8 exploratoire, tandis que « Carry Me » s'éloigne subtilement des sons analogiques des années 70 privilégiés par le groupe, en combinant des paysages sonores de synthétiseurs pleins de corps avec des arrangements de cuivres euphoriques.Le groupe ne se contente pas de ses membres principaux, il fait également appel aux talents du chanteur belgo-congolais Reinel Bakolé pour « Let Go » et « All This While », élargissant ainsi son champ d'influence dans le monde de la future soul. Dirigé par le saxophoniste ténor et compositeur Niklas Mündemann, Muito Kaballa est un collectif basé à Cologne. À l'origine, il s'agissait d'un spectacle de rue en boucle réalisé par un seul homme, mais le projet s'est développé et est désormais connu pour ses concerts éclectiques et envoûtants. Le groupe a sorti trois albums : « Everything Is Broke » en 2019, « Mamari » en 2021 et « Little Child » en 2022, se construisant une base de fans régulière et s'attirant les louanges de la presse nationale.Titres interprétés au grand studioLike a river part I Live RFIAll This While feat. Reinel Bakole, extrait de l’album Like a RiverLuna Live RFI Line Up : Nora Beisel – Voix, Jan Janzen – Keys, Andre van der Heide – batterie Reinel Ardiles Lindemann - Trumpette, Benjamin Schneider – Guitar, Luna Weise – Bass, Niklas Mündemann - Tenor Sax, Leonard Gaab - PercussionsSon Mathias Taylor et Benoît Letirant► Album Like a river (Batov Rd 2023)Voir le clip Let Go 
10/14/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Ladaniva et Tram des Balkans, sur l’axe Arménie/France

Rdv des musiques monde et vagabondes avec le duo franco-arménien de Lille, Ladaniva et 5 garçons dans le vent + une jeune femme dans le massif de la Chartreuse, Tram des Balkans & Mélissa Zantman. Nos premiers invités sont Jaklin Baghdasaryan et Louis Thomas du duo Ladavina qui présentent leur 1er album Ladaniva.Une musique-monde d’une richesse rare, qui réinvente ce que l’on appelle trop étroitement le folklore des Balkans, et qui dynamise – si ce n’est dynamite – le format pop anglo-saxon. C’est le secret de la musique de Ladaniva, qui se résume aussi en une rencontre improbable, un soir, lorsque deux astres ont décidé de lier leur trajectoire musicale : Jaklin et Louis. Leur histoire est aussi intense que leur musique.Jaklin et Louis auraient bien pu ne jamais se rencontrer. Et puis il a suffi d’une nuit, dans un bar lillois transformé en scène jam, pour que le second flashe sur la voix de la première. Elle, c’est Jaklin Baghdasaryan. Née en Arménie, élevée en Biélorussie, elle a toujours chanté, d’aussi loin qu’elle se souvienne. À six ans, elle se met au piano. À sept ans, elle s’inscrit dans une école de musique. Mais après le bac, ses études artistiques ne la comblent pas, n’étant pas assez consacrées au chant. Avec sa mère, elle quitte la Biélorussie pour une vie meilleure en France. Ce n’est pas facile, malgré le soutien de la communauté arménienne. Mais Jaklin sait qu’elle peut ici – littéralement – trouver sa voix. Alors qu’elle vit dans un foyer pour femmes seules, elle décide un soir de braver le couvre-feu pour se rendre à une jam session… Ce soir-là, ils ne se parleront pas, même si sa prestation a épaté Louis Thomas. Lequel a commencé à jouer de la trompette à sept ans. Sa mère est pianiste, et il a suivi les cours de l’école de musique de Quesnoy-sur-Deûle avant de devenir illustrateur. Or, ce multi-instrumentiste est accro aux jams, tant et si bien qu’il décide de s’y consacrer pleinement. Actif dans plusieurs formations, il voyage, rapporte des souvenirs sonores du Mali, de Colombie ou de La Réunion – qu’il fera plus tard découvrir à Jaklin. C’est dans les couloirs du Conservatoire de jazz de Lille que ces deux-là se recroisent et se rapprochent. Un beau jour, Jaklin chante spontanément sur une musique traditionnelle arménienne, et Louis a le déclic : c’est dans ce répertoire, si riche et intense, qu’il faut puiser, sans oublier tout ce qui les réunit. De Louis Armstrong aux Mystères Des Voix Bulgares, de Chopin à Ella Fitzgerald, de Rachmaninov à Brassens. Le reggae, le gnawa, le maloya… et, bien sûr, le grand chantre arménien Komitas. Le tout est aspiré, transcendé, savamment façonné par Jaklin et Louis, à la plume comme à la composition. Devenu un hymne qu’on chante à toutes les fêtes dans la diaspora arménienne, leur single paru en 2020, « Kef Chilini » cumule plus de 27 millions de vues sur Youtube. ll sert de déclic mondial pour la reconnaissance du groupe, qui, en 2023, tourne aux États-Unis, du festival South by Southwest à Los Angeles. Grâce à Voyou, complice de longue date de Louis, ils sont repérés par [PIAS]. Dans la foulée, ils rencontrent un tourneur par le biais du réalisateur de leur clip Vay Aman, et se produisent en concert dans toute la France, et même en Arménie en plein Covid. La pandémie est à peine passée qu’ils s’attellent à un premier album. Qui portera, tout simplement, le patronyme du groupe qu’ils ont choisi sur un coup de tête, le jour où ils ont posté une reprise (à leur sauce) extraite du corpus folklorique arménien sur Youtube. Ladaniva, du nom d’un 4x4 russe prisé des Arméniens, qu’a conduit le père de Jaklin… mais aussi, étonnamment, celui de Louis ! Coloré, kitch et décalé, tout terrain, il s’accorde parfaitement à la vision contrastée du duo. Mi-traditionnelle, mi-pop, majoritairement arménienne et parfois infiltrée de francophone. Hybride et métissée, elle prêche la mélancolie balkanique comme le groove créole, et, habitée par des échos hip hop et des ambiances reggae, revisite audacieusement le folklore arménien. Titres interprétés au Grand studio- Yerku Mas Live RFI voir le clip - La Montagne, extrait de l’album Ladaniva - Je t’aime tellement Live RFI voir le clip Line Up : Jaklin Baghdasaryan, chant,Louis Thomas, guitare-voix.Son Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Ladaniva Ladaniva (Pias 2023)Chaîne Youtube. Puis nous recevons le groupe Tram des Balkans & Mélissa Zantman dans la #SessionLive pour présenter l’album En Cavale.En Cavale est un projet vagabond : l’histoire d'une rencontre éphémère qui ne pouvait pas le rester. 6 musiciens-chanteurs réunis pour créer un répertoire inédit de chants du monde et de compositions originales, et qui n'ont pas voulu se quitter.En Cavale a vu le jour dans le massif de Chartreuse, où TRAM des Balkans a fait halte plusieurs saisons pour une résidence artistique au long cours. Inspirés par certains lieux du patrimoine, ils ont invité Mélissa Zantman pour une création acoustique destinée à deux uniques représentations. Coup de foudre musical et humain. Mélissa partage avec TRAM, le goût joyeux de chanter, de donner sur scène à cœur ouvert, de vibrer sans retenue avec les moyens du bord : les instruments et les voix. S’aventurer dans des zones contrastées en toute spontanéité et légèreté est devenu leur terrain de jeu.Dans la simplicité de cette belle rencontre, le plaisir s'est prolongé l'été dernier par une ‘tournée des hauteurs’ où, escortés par des ânes, ils ont parcouru ensemble le massif de Chartreuse, donnant chaque soir un concert. En pleine nature comme en plein village, le public a répondu présent, et heureux de l’être.À la suite de cette aventure, les musiciens ont donc décidé d'approfondir le répertoire en le portant sur scène, pour l’habiller de quelques lumières et éléments scénographiques. L’esprit acoustique qui les a animés au départ reste essentiel. Ils privilégient un son direct qui appelle à une présence particulière entre eux, augmente la sensibilité de l’auditeur et plonge dans une intimité éloquente. Par moments, quelques déluges sonores improvisés, puis des chansons endiablées, pour laisser place à de douces complaintes nostalgiques…Oui, car dans ce répertoire cavalesque, les voix se mêlent dans un torrent de langues voyageuses : bulgare, finnois, italien, géorgien, hongrois, hébreu... Mélissa, chanteuse espiègle et rayonnante, propose à TRAM une nouvelle écoute et un travail vocal approfondi, alliant puissance et finesse. Certains virages harmoniques sont bien serrés, alors TRAM attache sa ceinture et fonce en conservant son énergie décomplexée, instaurant une complicité festive et organique. Le temps de ce concert partagé avec le public est alors d’une incroyable intensité !La sonorité originale de certains instruments comme le cistre (sorte de guitare à 10 cordes), le kaval (flûte typique des Balkans) et la guimbarde, complète naturellement le violon, les accordéons, la clarinette, la contrebasse et les percussions. Les polyphonies portées par les 6 voix ouvrent le panel harmonique de la troupe, dans la joie et l'émotion, toujours, de chanter ensemble. - - Et comme une telle épopée ne demande qu’à laisser une petite trace sur son chemin, l’album En cavale sortira à l’automne 2023 ! Mettons-nous donc en route, la balade ne fait que commencer.Titres interprétés au Grand studio- Zortar Mange Live RFI- En Cavale, extrait de l’album En Cavale- Ninanina Pizzica Live RFI.Line Up / Mélissa Zantman : Chant, accordéon, Nicolas Cannavagia : Chant, contrebasse, Mathieu Cervera : Chant, percussions, Vincent Gaffet : Chant, accordéon, Diego Meymarian : Chant, violon, cistre, Vincent Westphal : Chant, clarinette.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album En Cavale (Les Entêtés Prod 2023).
10/8/202348 minutes, 30 seconds
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De la Norvège à la Bretagne avec Cécile Corbel (entretien) & #SessionLive Inger Nordvik

Harpiste, pianiste, compositrice, auteure, Cécile Corbel présente La Fille du Verseau et Inger Nordvik Hibernation en piano-voix dans la #SessionLive. Notre 1ère invitée est originaire de Bretagne (Finistère), c’est Cécile Corbel.Que faire avec DEA d’archéologie de l’École du Louvre ? De la musique pardi !Musicienne autodidacte, compositrice, auteure de chansons et musiques de films, harpiste celtique et chanteuse. Cécile Corbel a sorti 12 albums sous son nom depuis 2005 : 5 en indépendant, 4 avec Universal Music (dont la bande originale du film Terre Des Ours - Paramount), 2 à l'international (Yamaha -Tokuma) dont la BO du film d'animation des Studios Ghibli « Arrietty le Petit Monde des Chapardeurs », d'où une belle notoriété au Japon et en Chine.+ de 1 000 concerts sur scène dans + de 20 pays depuis 15 ans, en France, Europe et Asie : Festival Rock In Japan, Tokyo Opera City Hall, Blue Note Tokyo, Billboard Osaka, Auditorium Stravinsky Montreux... Et 2 tournées en Chine 2017 et 2019.Le nouvel album La fille du Verseau est concocté avec la complicité de Laurent Tixier à qui l’on doit les textes des chansons, compositions musicales, flûte sub-contrebasse, flûte Renaissance, percussion et textes du livret (Vendée).Cécile Corbel et Laurent Tixier. Tout d’abord, deux artistes :L’une au nord (Cécile Corbel), sous les contreforts des Monts d’Arrée que préside Saint-Michel de Braspart (en Bretagne). L’autre au sud (Laurent Tixier), sous les Monts Mercure qu’illumine Saint-Michel Mont Mercure (en Vendée).Deux artistes sur un même territoire que seul traverse, « Yprésis », le nom préhistorique de la Loire.Cécile Corbel et Laurent Tixier se sont retrouvés sur le dos du Dragon pour signer ensemble une œuvre qui scelle une nouvelle alliance dans ce qui deviendra peut-être un jour, « la Nouvelle Armorique », tant il est vrai que les liens culturels sont étroits de la tête à la queue du dragon.Si le passage ... n'est pas sage, c'est pourtant bien vers une nouvelle ère d'un point de vue astrologique que l'humanité est appelée à se hisser. La fille du Verseau qui pressent ce changement de paradigme au fond de son être, cherche à s'accorder, à se relier et se mettre au diapason pour faire partie du nouveau monde, spirituel et fraternel.Tantôt historiques ou spirituelles, parfois engagées dans l'actualité́, les chansons de Cécile Corbel et Laurent Tixier se veulent avant tout, vivantes. Cécile sait porter haut le verbe avec sa voix envoûtante, hors du commun, même. Une voix qui raconte ou plutôt, qui incarne ses chansons. Nous sommes les enfants d'un futur que nous avons déjà dessiné dans nos pensées. Titres joués La fille du Verseau, Dorso Draco, Lycanthrope et Fidelium.► Album La Fille du Verseau (EnPhases 2023). Puis la #SessionLive reçoit l’artiste norvégienne Inger Nordvik pour la sortie de l’album HibernationÉlevée au son des mélodies populaires nordiques et formée au prestigieux Barratt Due Institute d’Oslo où elle a initialement suivi un cursus en chant classique, il était évident qu’avec des influences comme Joni Mitchell, Jeff Buckley ou les Beatles, Inger Nordvik allait s’épanouir ailleurs que dans un environnement strict et académique. Après avoir achevé ses études, Inger s’est rendue à Berlin, une ville qui l’a énormément inspirée et où elle a trouvé des musiciens dans le même esprit pour travailler. C’est ainsi qu’est né son 1er album Time, en 2020. Puis le Covid a fait son apparition.Et c’est au bord d’un fjord qu’Inger a peaufiné Hibernation. Titres interprétés au Grand studio- Go Back Live RFI- Secret, extrait album voir le clip - Echo Live RFI voir le clip. Line Up : Inger Nordvik, piano voixSon Mathias Taylor, Benoît Letirant► Album Hibernation (Asta Rd 2023).
10/7/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Chouk Bwa & The Ångströmers et Yilian Canizares

#SessionLive Cap Caraïbes avec un groupe de Gonaïves (Haïti) Chouk Bwa qui fait route commune avec le duo électro belge The Angströmers et la violoniste cubaine Yilian Canizares. Suite au succès de leur 1er album collaboratif Vodou Alé (2020) Chouk Bwa & The Ångströmers, sortent leur 2è album intitulé Somanti. Cette réunion mêle les puissants rituels vaudou d’Haïti à une musique électronique et du dub captivant. Les 2 groupes proviennent de traditions très différentes. Chouk Bwa est originaire de Gonaïves, berceau du vaudou haïtien et lieu de naissance de l’indépendance du pays. Leur mizik rasin (musiques racine) est imprégnée de la spiritualité profonde des temples lakou, de l’histoire révolutionnaire de leur ville natale et de l’héritage africain de son peuple. Le duo basé à Bruxelles, The Ångströmers, canalise sa passion pour la musique concrète, le dub, le hardcore et l’industriel, ainsi que sa connaissance experte de toutes sortes d’équipements électroniques analogiques. Les 2 groupes sont unis par leur capacité à plonger leurs auditeurs dans une transe extatique.Alors que Vodou Alé se concentrait sur de nouvelles compositions et des chansons narratives, Somanti est un album de rituel. La plupart des morceaux sont basés sur une musique cérémonielle avec des paroles traditionnelles révélant des proverbes sages. Il est important pour les musiciens de préserver la complexité et la solennité de l’aspect religieux.La musique de Chouk Bwa est entièrement acoustique : c’est le son du bois, de la peau, du métal, de la corne et de la voix humaine chantant en créole haïtien. Cette musique renferme de forts souvenirs culturels et des rythmes, avec ses invocations des terres ancestrales – les royaumes africains d’Oyo, du Kongo et du Dahomey – et les proclamations tonitruantes des esprits vodou transcontinentaux de Legba, Ogou et Inan. Il y a de la joie dans les chansons, mais aussi un côté plus sombre, une rage empathique témoignant de l’injustice et plaidant en faveur des pauvres du monde.Titres interprétés au grand studio- Fey Nan Bwa Live RFI RFI Vidéos- Sala, extrait de l’album Somanti- Somanti Live RFI RFI Vidéos.Line Up : Maloune Prevaly, chanteuse, Jean Rigaud Aimable, tambour, choeur, Frédéric Alstadt, électro, Nicolas Esterle, électro, Gomez Henris, lead chant, tambour, fer, Sadrack Merzier, tambour, choeur.Son : Mathias Taylor et Benoît Letirant.► Album Somanti (Les Disques Bongo Joe / L’Autre Distribution 2023).Concert 5 novembre 2023, Aubervilliers, Villes des Musiques du Monde. Puis nous recevons la violoniste cubaine Yilian Canizares pour la sortie de son nouvel album Habana-Bahia.Yilian Cañizares poursuit son tour du monde des africanités en exil. En 2019, pour graver l’album Erzulie, elle s’était installée à la Nouvelle-Orléans ; elle y avait retrouvé les mémoires vives de la créolité, du vaudou haïtien, du jazz cosmopolite et du funk sudiste. Aujourd’hui, pour Habana-Bahia, elle choisit une autre capitale des identités noires: Salvador de Bahia, et surtout un quartier en particulier, Candeal, qui concentre toute l’électricité d’une métropole, ses esprits et ses tambours. Candeal ressemble aux zones franches, aux outre-mondes décrits dans les livres de Jorge Amado. Les immenses fresques de graffiti dessinent sur les murs des épopées modernes, les orchestres du bloco afro tapissent l’espace sonore. Et l’âme incandescente du musicien Carlinhos Brown veille sur ces rues qui abritent un épicentre culturel. Yilian a demandé à un très proche de Brown d’assurer la direction musicale de l’album : Alê Siqueira. Alê Siqueira a non seulement obtenu un Grammy Award pour les architectures musicales qu’il a bâties dans l’album Tribalistas. Mais il a aussi façonné des univers pour Tom Zé, Chico César, Caetano Veloso et la scène internationale, de Cheikh Lô à Omara Portuondo. Ce que Yilian Canizares cherchait en lui, c’est la maîtrise absolue des textures bahianaises mais aussi une vision contemporaine, des racines et des ailes.Ce n’est pas la route des esclaves que Yilian emprunte dans son œuvre de retour aux sources ; c’est celle des divinités. Quand elle était petite, au centre-ville de La Havane, Yilian devait lisser ses cheveux, masquer toute trace de négritude. En grandissant, elle a renoué avec sa part africaine dans les temples de la Regla de Ocha, parmi des saints qui ont voyagé à fond de cale, dans toutes les colonies, de Cuba aux États-Unis, d’Haïti au Brésil. Un jour, Yilian Cañizares a découvert qu’elle était protégée par un esprit féminin, vêtu d’or, un esprit parfumé, de fleurs et de beauté, qui porte le nom d’une petite rivière au cœur du Nigeria : Oshun.La musique de cette chanteuse, violoniste formée à l’école classique, de cette femme qui danse et pense le monde, cette musique est une odyssée à la recherche des traces qu’Oshun a laissées sur toutes les terres où elle a été dispersée. Forcément, Habana-Bahia est une étape clé de ce périple au pays imaginaire des dieux qu’on appelle Orishas. Il ne s’agit pas pour Yillian de singer les rythmes du Nordeste brésilien, elle ne joue pas les couleurs locales, mais elle enquête plus profondément encore sur tous les accents que la culture du peuple yoruba a pris dans ses transports transatlantiques. Et les prières antiques qu’elle chante sont des exorcismes qui substituent à la tragédie de la déportation le pouvoir de la résistance. Pour ce segment, Yilian Cañizares voyage encore avec ses compagnons de longue date, le bassiste mozambicain Childo Tomás et le percussionniste cubain Inor Sotolongo, deux marins d’eaux agitées qui sont pour cette musique une imperturbable colonne vertébrale. Ils offrent à Yilian une base solide, une rampe de lancement pour que les Brésiliens, les voix, les guitares, les peaux tendues, tous ces hôtes de Candeal puissent multiplier les pistes, sans que jamais cette musique ne ressemble à une auberge espagnole. Et pourtant, ce disque est un festin. Il s’ouvre par le timbre sans âge des lavandières mystiques d’Itapuã qui bénissent le nom de « Oxum » —tel qu’on l’orthographie là-bas. Il déploie des souls salées, des rocks filtrés, des tropicalismes du siècle nouveau. Il mêle des voix d’ici et d’ailleurs, des duos par-delà les mers, de l’espagnol et du brésilien. Yilian Cañizares chante sa vraie nature volatile, elle réconcilie l’espace et le temps, les hommes et les dieux.Titres Interprétés au grand studio- Bembé Live RFI voir le clip - Oxum (radio edit) voir le clip - Habana Bahia Live RFI voir le clip. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Habana-Bahia (Absilone 2023).Concert Paris 8 novembre 2023, Café de la Danse.
10/1/202348 minutes, 30 seconds
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Rdv en terre autochtone au Canada, chez les Inuit et les Wolasotqey avec Elisapie et Jeremy Dutcher

Plongez dans les univers captivants d'Elisapie et de Jeremy Dutcher. Laissez-vous enivrer par le souffle du Grand Nord et du New Brunswick avec les albums Inuktitut et Motewolonuwok. Avant de commencer l’émission, voici quelques infos sur les cultures autochtones du Canada :Il y a 3 branches différentes d’autochtones au Canada :- 1) Premières nations : Mohawk, mig’maq, Abenaki... (Jeremy Dutcher)- 2) Métis- 3) Inuit (Elisapie).Pour ne pas se tromper on dit : AutochtoneLa langue des Inuit est le Inuktitut : Inuk (singulier) / Inuit (pluriel)Elisapie se présente comme une Inuk du peuple inuit.Erreurs communes à éviter :Confondre les Innus et les Inuit - Les Innus viennent de la Côte-Nord (Florent Vollant par exemple) / Les Inuit viennent du Grand Nord (Elisapie).Le Nunavik est la région tout au Nord du Québec. Le Nunavut est un territoire canadien.On ne dit pas la culture autochtone mais les cultures autochtones.Il y a plus de 50 langues autochtones au Canada, il y a 11 nations autochtones au Québec incluant les Inuit : Abénakis, Anishinabeg, Atikamekw Nehirowisiw, Eeyou, Wendat, Innu, Inuit, Wolastoqiyik, Mi’qmaq, Mohawk-Kanien'kehá:ka et Naskapi.Première invitée : Elisapie pour la sortie de l’album InuktitutL’artiste venue du Grand Nord, Elisapie, est depuis plusieurs années une ambassadrice incontournable des voix autochtones, elle incarne une élégance musicale certaine et un féminisme en avance sur son temps.Avec ce nouveau disque, la chanteuse qui a grandi à Salluit, un petit village du Nunavik, la région la plus au nord du Québec revient sur son enfance et adolescence en explorant ses titres préférés qui l’ont vue s’émanciper en tant que femme et en tant qu’artiste. Le défi était grand de revisiter ces chansons intemporelles de groupes ou d’artistes légendaires. Pourtant, qui peut prétendre à autant de délicatesse que dans ce titre Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), reprise de Blondie ou ce Taimangalimaaq (Time After Time), de Cindy Lauper ?Ces classiques réinterprétés de Queen, Pink Floyd ou Rolling Stones sont chantés en Inuktitut, sa langue natale. De cette traduction, découlent une force et une poésie inédite. Dans cette playlist de jeunesse, Elisapie raconte son parcours, ses joies et ses peines, sa détermination aussi tout en faisant résonner sa culture avec finesse, en conjuguant modernité et tradition. De ses années passées dans l’Arctique, Elisapie a gardé les souvenirs de ses premiers amours, a été témoin des effets du colonialisme sur sa collectivité et a dansé jusqu’au bout de la nuit au centre communautaire du village. À l’adolescence, elle se produit sur scène avec ses oncles, eux-mêmes membres de l’illustre groupe de rock’n’roll inuit Sugluk (aussi appelé Salluit Band).À 15 ans, elle travaille à la station de radio du village et parvient à décrocher une entrevue avec Metallica. Jeune femme brillante et ambitieuse, elle s’installe à Montréal pour étudier et, finalement, faire carrière dans la musique. Aujourd’hui, l’auteure-compositrice-interprète inuk est une figure incontournable au Canada. Activiste dévouée, Elisapie a créé et produit la première émission de télévision diffusée dans tout le Canada pour célébrer la Journée nationale des peuples autochtones. Son attachement inconditionnel à son territoire et à sa langue, se situe au cœur de son parcours créatif et donc de son œuvre. Cette langue millénaire incarne la rudesse de l’environnement et la beauté féroce du territoire inuit. Cet album est le fruit de tout cela : une constellation de souvenirs aussi sensibles qu’oniriques.À la sortie de Uummati Attanarsimat, Debbie Harry et Chris Stein, membres de Blondie, acclament toute la beauté de cette version de Heart of Glass.Titres joués - Uummati Attanarsimat (Heart of Glass) Blondie voir le clip - Qimmijuat (Wild Horses) Rolling Stones voir le clip - Isumagijunnaitaungituq (The Unforgiven) Metallica voir le clip - Qaisimalaurittuq (Wish You Were Here) Pink Floyd- Californiamut (Going to California) Led Zeppelin.► Album Inuktitut (Yotanka/Bonsound 2023).Puis la #SessionLive reçoit Jeremy Dutcher pour la sortie de l’album Motewolonuwok.5 ans après avoir remporté le Prix de musique Polaris avec son premier album, Jeremy Dutcher est de retour avec une exploration radieuse de l’expérience autochtone contemporaine et de la place qu’il y trouve. Avec des chansons dans la langue de son peuple, le Wolasotqey, mais aussi en anglais pour la première fois, Motewolonuwok surpasse tout ce que le musicien a créé auparavant, englobant les chansons traditionnelles, les ballades nocturnes et les orchestrations saisissantes. « Lorsque nous analysons nos histoires, incluant nos histoires tristes — quelle est la lumière qui en ressort malgré tout ? », s’interroge-t-il. « Je voulais chanter à propos de la souffrance, puis nous amener vers la beauté », confie Dutcher. Wolastoqiyik Lintuwakonawa, paru en 2018, a propulsé Dutcher aux plus hauts sommets du monde culturel canadien, des galas Polaris et Juno au panel de juges de Canada’s Drag Race. Mais peu de gens auraient pu prédire ce succès : l’album a été conçu comme un projet de recherche muséale, explorant les enregistrements sur cylindres de cire des porteurs de chansons wolastoqiyik — les ancêtres de Dutcher. Ténor de formation, le musicien a finalement chanté en duo avec ces voix, répondant à sa propre communauté à travers de sublimes chansons réinventées.Cette fois-ci, Dutcher voulait faire un album plus intimiste. Une remise en question. Un disque inspiré d’une observation du penseur yupik Richard LaFortune— que « le point où deux discriminations se rencontrent peut être dangereux ». Cette intersection peut également engendrer de la résilience, et cette résilience peut devenir une force. « Motewolonuwok » est un mot wolasotqey ancien qui est habituellement traduit par « sorcières ». C’est aussi ainsi qu’on appelle les personnes bispirituelles de la région — des personnes qui sont autochtones et queer, comme Dutcher, et qui ont reçu un héritage traditionnel précis. « Ce sont “des personnes possédant une grande force spirituelle” », explique-t-il. « C’est un honneur, plutôt que quelque chose dont il faut avoir honte. » Dutcher a dévoilé son homosexualité à 12 ans, mais l’idée même d’un « coming-out » lui a été imposée par les structures colonialistes. « L’identité bispirituelle ou queer autochtone est si belle, car elle ne provient pas d’un concept de déviance. » Et pourtant, « une grande part de ce savoir ancien a été perdue », souligne-t-il, et en tant qu’enfant grandissant au Nouveau-Brunswick — et même en tant qu’adulte habitant désormais Montréal — il évolue toujours à travers un « espace médian ».The Land That Held Them, son hommage à « ceux qui nous ont quittés trop tôt », vibre d’une façon qui évoque Nina Simone et Anohni. Ailleurs, au lieu d’un son modeste et presque privé, Dutcher utilise le plus grand canevas possible : un orchestre complet, avec des arrangements de Owen Pallett et, sur des morceaux comme Sakom, une chorale de 12 voix, celles de pairs queer et amis de Dutcher. Le chanteur a loué un autobus pour les amener enregistrer à Kingston — des camarades de l’école de musique de Halifax, ainsi que des membres de la scène jazz de Toronto et de l’irrésistible Queer Song-book Orchestra.Écouter Motewolonuwok, c’est entendre un album aux voix multiples. Il y a celle de Dutcher, plus exposée que jamais. Il y a sa chorale impromptue. On entend des réinterprétations d’airs traditionnels des berges de la rivière Wolastoq, ainsi que des vers de la poète cherokee Qwoli Driskill. Dutcher chante en Wolasotqey— littéralement sa langue maternelle — mais aussi en anglais, la langue de son père (et celle qu’il parlait le plus durant sa jeunesse). Une langue partagée est un cadeau avec une intention complexe ; sur Motewolonuwok, Dutcher ne chante pas que pour sa communauté, mais aussi « directement pour le nouveau venu [colonisateur] », dans sa propre langue, pour raconter des histoires de deuil, de résilience et de renaissance. Faire de la musique est comme apprendre une langue, selon Dutcher— « il n’y a pas de conclusion particulière ». C’est plutôt « un déchainement » - une constante exploration de ce qu’on veut dire et de comment on peut l’exprimer. Motewolonuwok, est le prochain chapitre du musicien — un souhait collectif et une médecine réparatrice, une confession et un refrain.Titres interprétés dans le grand studio- Ultestakon Live RFI- Take My Hand, extrait de l’album voir le clip - Skichinuwihkuk Live RFI voir le clip. Line Up : Jérémy Dutcher, piano-voix.Traduction : Claire Simon.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Motewolonuwok (Secret City Records 2023).
9/30/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive La Caravane Passe & No Mad

De l'Irak à La Cigale, La Caravane Passe installe son Bivouak aux 4 coins de la planète. Et en passant par le Vercors, la #SessionLive embarque le groupe No Mad. La Caravane Passe a 20 ANS – 20 TITRES avec RACHID TAHA, SANSEVERINO, DANAKIL, FLAVIA COELHO, ERIKA SERRE, TRYO, LA RUE KETANOU…Il n’apparaît dans aucun guide touristique, pourtant, l’Hôtel Karavan existe bel et bien quelque part dans le 20ème arrondissement de Paris et les musiciens du monde entier jouent du coude pour y poser leurs valises. Il est né dans la tête de Toma Feterman, il y a plus de 20 ans. Ce p’tit gars de Ménilmontant dont la famille d’Europe centrale a trouvé refuge sur la butte, rêve de voyage, du haut de sa tour HLM. Mais contrairement aux grands explorateurs qui veulent parcourir le moindre recoin du globe, notre aventurier sédentarisé veut créer un asile dans son trois pièces pour y accueillir toute la planète.Pour tout bagage, il a 20 ans, même pas 20 euros en poche, mais une guitare, une trompette, un moulin à paroles et de grandes ambitions. Il doit monter son affaire, il lui faut un équipage. Pas de mercenaires prêts à déserter dès la première avarie. Non, des pirates, des vrais, fidèles au capitaine.Il recrute le feu follet catalan, Llugs, tromboniste, fiscorniste et tchatcheur qui se chargera des panneaux solaires ainsi que tout ce qui permettra au groupe d’arrimer son autonomie énergétique. Puis, Zinzin Moretto, le petit mousse colérique qui souffle dans son saxo comme la tempête dans les voiles, Pat Gigon, le barbu jovial qui tape sur le tambour pour rythmer l’effort des galériens, Ben Body l’imperturbable bassiste qui cale la coque sur ses ondes graves et assure l’équilibre.Titres interprétés au Grand studio- Insulaire Live1 voir le clip - Zinzin Moretto feat. Flavia Coelho, extrait de l’album Hôtel Karavan- Baba Live RFI voir le clip.Line Up : Toma Feterman (chant/guitare), Cyril «Zinzin» Moret, saxophone/choeurs, Ben Body (basse/choeurs), Pat Gigon (batterie/choeurs).Son : Jeremie Besset et Laurie Plisson.► Album  Hôtel Karavan (Bud Music 2023). Puis nous recevons le groupeNo Mad dans la #SessionLive.Des oiseaux la nuit est né de la rencontre des textes de Pierre Dodet et de la musique de Pierre Lordet. Plus éloigné des univers fantasques auxquels le groupe nous avait habitués dans ses précédents albums, NO MAD se veut ici proche des gens, au cœur des choses. Simplement, sans aucun artifice. Le chant d’Élodie Lordet parle à la première personne, sans détour il touche à nos émotions les plus enfouies, parfois dans des mélodies caressantes (on pense à Clara Ysé, Pomme ou même Lhasa) ; parfois en explorant les émotions brutes et telluriques qui auraient pu naître sous la plume de Laurent Faudé. NO MAD invente ici une folk poétique incandescente et intemporelle qui peut évoquer certaines productions de Piers Faccini. Les arrangements sont toujours soignés évoquant parfois les orchestrations ciselées d’un Caetano Veloso, et parfois ils s’enracinent plus profondément dans des sonorités brutes inspirées des polyphonies de Malicone ou du blues de Leyla McCalla.Des oiseaux la nuit s’écoute comme on partage un moment précieux avec ceux que l’on aime, plein d’une énergie de vie. On vibre dans les harmoniques des chants, traversés par des forces qui rendent hommage à la nature, à la beauté des choses et des personnes.No Mad Le projet.No Mad est né en 2003 à Grenoble, En 2007, ils enregistrent l’album Casa de Clovni. L’univers de No Mad devient plus cinématographique avec la création d’Eldorado en 2012, un album en anglais composé à sept mains, flirtant entre le jazz et les musiques d’Europe centrale pour raconter ses histoires fabuleuses et fantasques. En multipliant les rencontres et les collaborations, puis en créant l’association La Curieuse, le groupe No Mad se retrouve au centre d’un véritable collectif artistique : Lalala Napoli et sa transe napolitaine, le ciné-concert burlesque The Party, l’Opéra Afortunada et la formation instrumentale Doc Mad sont autant de projets directement issus du langage que No Mad a su construire. Chaque musicien a également développé des expériences dans d’autres projets, dont certains au sein de La Curieuse, avec notamment la compagnie Haut les Mains.La musique de No Mad s’est enrichie de ces différentes expériences. Les collaborations avec Adrien Virat, ingénieur du son et avec Guillaume Tarnaud, ingénieur lumière et créateur de décors, ont également permis au groupe d’affirmer son identité à travers un univers singulier. L’émotion provoquée en concert lors de l’interprétation du poème Étranges Étrangers de Jacques Prévert, a été pour le groupe comme un appel à se déplacer ailleurs, à se frotter aux mots. Fidèle à son inlassable curiosité et à son désir de franchir les esthétiques, No Mad s’est ouvert à la poésie en 2016, séduit par les textes à Pierre Dodet.Titres interprétés au grand studio- La Nuit Live RFI- Fille de l’air, extrait de l’album Des Oiseaux La Nuit- À l’aube Live RFI.Line Up : Pierre Lordet, guitare, clarinette, bouzouki, chant, Elodie Lordet, chant, melodica, Elisabeth Renau, violoncelle, chant, Nicolas Lopez, violon, alto, footbass et François Vinoche, batterie, melodica, guitalele, chant.Son : Benoît Letirant et Mathias Taylor.► Album Des Oiseaux La Nuit (La Curieuse / InOuïe Distribution 2023) voir l’EPK ()Prochain concert parisien 23/11/2023 au Studio de l’Ermitage.
9/24/202348 minutes, 30 seconds
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Avec Nick Gold, producteur d’Ali Farka Touré & #SessionLive du Cabaret Africain

Le Cabaret Africain reprend du service cet automne au Cabaret Sauvage (Paris) avec nos invités Soro Solo, Adama Bilorou (balafon, kora) et Sekou Bah (basse) qui joueront 2 titres dans la #SessionLive. Nous recevons le producteur anglais Nick Gold (World Circuit/BMG) pour parler de la sortie de Voyageur, album d’inédits d’Ali Farka Touré, co-produit par son fils Vieux Farka. Notre 1er invité est le producteur anglais Nick Gold, Le boss du label World Circuit revendu depuis à BMG. Nick Gold raconte sa rencontre avec Ali Farka Touré, dont il vient de sortir un album Voyageur composé de titres inédits d’Ali Farka, Nick Gold est un des maillons essentiels de l’arrivée des musiques africaines en Occident (Oumou Sangaré, Toumani Diabaté et les Cubains du Buena Vista Social Club).World Circuit Records est un label discographique britannique, établi à Londres au milieu des années 1980 et spécialisé dans la musique de Cuba et d'Afrique de l'Ouest. La ligne du label était d'être un soutien général pour les artistes qu'il produisait, prenant en charge l'ensemble des aspects de chaque production. WC s’est fait connaître en 1997 avec le succès mondial du Buena Vista Social Club (Grammy Awards). En 2018, BMG a racheta le label.Ali Farka Touré, biographieAucun musicien africain n'a autant marqué son pays et l'imaginaire international que le grand guitariste, chanteur et père spirituel du blues du désert malien, Ali Farka Touré. Des collaborations avec Ry Cooder et le maestro de la kora Toumani Diabaté, récompensées par un Grammy, aux enregistrements lo-fi réalisés dans son village natal isolé, la voix inimitable d'Ali et son jeu de guitare hypnotique communiquent avec les auditeurs avec une autorité qui transcende les frontières des marchés, des modes et des genres. En personne, Ali était à la hauteur de sa musique : une figure imposante, voire royale, avec un sourire magnifique, une confiance inébranlable et un sens de l'humour malicieux. Seize ans après sa mort, Ali reste une figure imposante, l'un des rares grands talents - aux côtés de Jimi Hendrix et de Fela Kuti - dont la musique est toujours aussi vitale et pertinente, dont le charisme brûle aussi fort après leur disparition que de leur vivant.La mystique d'Ali brille de mille feux, inspirant des auditeurs du monde entier et une foule d'admirateurs illustres, dont Robert Plant, l'acteur Matthew McConaughey, qui a basé son célèbre chant fredonné dans « Le Loup de Wall Street » sur un des rythmes d'Ali, et le groupe indie-rock texan Khruangbin, qui a récemment enregistré une collection de chansons d'Ali en compagnie de son fils Vieux. Des grooves dépouillés et envoûtants dans le style Sonrhaï propre à Ali aux refrains hymniques de pêcheurs, en passant par les rythmes palpitants des chasseurs et un « noise band » africain de guitares et de luths chargés de réverbération (« Kombo Galia »), Voyageur présente une réserve secrète de chansons qu'Ali a constituée au cours de sa carrière longue et variée, jetant un nouvel éclairage sur un talent extraordinaire et énigmatique. Safari (Medicine) est un classique d'Ali dans son mode Sonrai, sa voix chargée est soulignée par un rythme de calebasse propulsif et le ronronnement fantomatique d'une flûte peul, alors qu'Ali se vante d'avoir le « médicament », les conseils nécessaires pour guérir le « mauvais comportement ». Le riffing à une corde de la guitare djerkel, utilisée dans les cérémonies de possession des esprits, est transposé sur une guitare électrique aux sonorités ouvertes.Sur Chérie, l'un des trois titres où Ali est rejoint par la grande diva wassoulou Oumou Sangaré, le kamelngoni - harpe de chasseur - donne un merveilleux swing élastique au riff glissant de la guitare d'Ali, tandis que les deux voix se répondent en parfaite osmose. Sambadio, une chanson peul en l'honneur des agriculteurs, se décline en deux versions : acoustique, avec une magnifique ambiance de feu de camp, alimentée par le pincement insistant du ngoni des maestros Bassekou Kouyaté et Mama Sissoko ; électrique, avec un merveilleux arrangement de saxo jazzy du sideman de James Brown, Pee Wee Ellis. Sadjona (Le poids du destin) est une chanson traditionnelle pour les chasseurs Wassoulou, spontanément réadaptée par Oumou Sangaré comme un chant de louange à Ali pendant un contrôle du microphone. Le groove du kamel ngoni donne un élan fantastique à l'urgence invocatoire de sa voix, avant qu'une partie de saxophone obsédante ne vienne flotter dans le mix, dans l'un de ces moments musicaux inspirés et accidentels que l'on a le privilège d'entendre. Ces chansons, qui font partie de ce que le producteur Nick Gold décrit comme des « archives précieuses et privées », ont été révélées par Ali avec parcimonie, parfois apparemment à contrecœur, à Gold sur une période de 25 ans.Ali savait exactement ce qu'il faisait : en transmettant progressivement ces chansons à Gold, elles atteindraient un jour, si Dieu le veut, un public mondial ; mais même dans ce cas, Ali aimait garder les choses sur le fil du rasoir. Plusieurs de ces chansons ont été diffusées de manière tout à fait spontanée entre des prises sur d'autres chansons. Heureusement que les cassettes tournaient, sinon une grande partie de la musique de ce merveilleux album n'aurait peut-être jamais été entendue. Playlist Nick Gold- Ali Farka Touré Feat. Oumou Sangaré Bandolobourou (album Voyageur 2023)- Ali Farka Touré Safari (album Voyageur 2023) voir le clip - Ali Farka Touré x Ry Cooder Ai Du (album Talking Timbuktu 1994)- Ali Farka Touré Gambari (album Radio Mali 1996)- Ali Farka Touré Feat. Oumou Sangare Chérie (album Voyageur 2023) voir le clip.► Album Voyageur (World Circuit/BMG 2023)► Ali Farka Touré RFI Musique. #SessionLive : Puis nous recevons Soro Solo, Adama Bilorou et Sekou Bah pour nous parler du Cabaret Africain (Cabaret Sauvage, Paris du 29/09 au 22/10).Histoire : Attaché depuis de nombreuses années au format cabaret pour explorer les richesses de l’Afrique du Nord, Méziane Azaïche élargit ses horizons et met cette fois-ci en lumière le continent africain dans toute son immensité.Dans sa création 2023, il invite Soro Solo, figure radiophonique incontournable, défricheur de talents et conteur engagé. Le journaliste raconte le continent africain en évitant les clichés, mêlant habilement souvenirs et témoignages, mémoires de grandes figures contestataires de Thomas Sankara à Fela Kuti et récits personnels.Musique, chant, théâtre, cirque, danse, peinture live : les 10 artistes du Cabaret Africain ne manquent pas de talents pour donner à voir leur Afrique.Au fil du spectacle, photos et vidéos d’archive sélectionnées avec soin par Aziz Smati achèvent de nous immerger dans cette épopée africaine où se mêlent cirque, danse et musique traditionnelle remise au goût du jour par Adama Bilorou, choisi pour l’occasion à la création et direction musicale.Sous son égide, kora, percussions, basse et saxophone habillent ce récit avec élégance. On retrouve aussi sur scène l’acrobate le plus célèbre de Montmartre : Iya Traoré, maître du football freestyle et récompensé trois fois par le prix Guiness World Record !Grâce à la justesse de ses interprètes, le Cabaret Africain invite les spectateurs à un voyage joyeux et coloré mais loin d’être naïf.Il démonte ainsi nombre de préjugés occidentaux et donne à voir quelques tableaux soigneusement choisis de l’histoire africaine contemporaine.‍Un spectacle mis en scène par Méziane Azaïche et Géraldine Bénichou. Titres interprétés au Grand studio- Anciens Combattants Live RFI- Sontila Live RFI.Line Up : Adama Bilorou, balafon, kora, chant, Sekou Bah, basse, chant.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant
9/23/202348 minutes, 30 seconds
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Playlist d’un si bel automne

Sélection soignée de 13 nouveaux titres pour vous extraire des contingences extérieures. Respirons ! - Rachid Taha Rock the Casbah, extrait de l’album Cékilui (Barclay 2023) voir le clip - Meshell Ndegeocello feat. Thandiswa Vuma, extrait de l’album The Omnichord Real Book (Blue Note) voir le clip - Yussef Dayes feat. Masego Marching Band, extrait de l’album Black Classical Music (Brownswood/ Nonesuch 2023) Nonesuch 2023- Cecile McLorin Salvant Dame Iseut, extrait de l’album Mélusine (Nonesuch 2023) voir le clip - Nana Benz du Togo J’ai Compris, extrait de l’album Ago (Komos 2023) voir le clip - Insan Insan Kim Bunlar voir le clip - Inna de Yard feat. Johnny Osbourne Truths and Rights, extrait de l’album Family Affair (Wagram/Chapter two 2023) voir le clip - Elisapie Uummati Attanarsimat (Heart of Glass), extrait de l’album Inuktitut (Bonsound/Yotanka 2023) voir le clip - Jeremy Dutcher Take My Hand, extrait de l’album Motewolonuwok (Secret City Rd 2023) voir le clip - Rodrigo Cuevas Mas Anima, extrait de l’album Manuel de Romeria (Sony 2023) voir le clip - Raphaële Lannadère La Rivière, extrait de l’album Cheminement (Horizon Musiques 2023) voir le clip - Ali Farka Touré feat. Oumou Sangaré Bandolobourou, extrait de l’album Voyageur (World Circuit 2023) voir le clip. 
9/17/202348 minutes, 30 seconds
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Batlik dans la #SessionLive et playlist de Sophian Fanen

Batlik et son groupe interprètent 2 titres de Numéro 13 au grand studio et Sophian Fanen présente ses 5 titres du moment. De l’Égypte aux États-Unis, Sophian Fanen fait son marché :- Bombino, Tazidert, tiré de l'album Sahel (Partisan Records, 2023) voir le clip- Miso Extra, Wise, tiré du EP MSG (Transgressive Records, 2023)- Nagat El Saghira, Ana Baashaq El Bahr, tiré du EP Eyoun El Alb (réédition, Wewantsounds, 2023)- Anohni and the Johnsons, Sliver of Ice, tiré de l'album My Back Was a Bridge for you to Cross (Rebis Music/Rough Trade, 2023) voir le clip - Nia Archives, Bad Gyalz, single (Hijinxx/Island Records, 2023) voir le clip.Puis nous recevons Batlik pour la sortie de son 13ème album Numéro 13.Nombre des auditeurs de Batlik ont coutume de dire : « D’habitude, je n’écoute pas ce genre de musique, mais là c’est différent ». C’est peut-être parce que Batlik sera parvenu à faire passer la musique avant le genre musical.C’est en complète indépendance, sous l’égide de son label « À Brûle Pourpoint » qu’entre 2003 et 2023, il aura à la fois fondé le studio de la Cuve à Aubervilliers (Don Cavalli, Moriarty, Fred Palem …), sorti 13 albums sous son nom, et produit une demi-douzaine d’albums d’autres groupes dont le remarquable « Largue la peau » de Sages comme des sauvages.Des folk-songs contestataires en guitare voix des débuts, jusqu’à la poésie désabusée des derniers albums aux formations plus étoffées, ce Peter Falk une guitare à la main, aura fait preuve d’une rare assiduité.Son nouvel album, intitulé Numéro 13, sera son dernier. Il sortira le 13 octobre 2023 et viendra clore deux décennies d’un travail méthodique et minutieux.Titres interprétés- Sève Live RFI voir le clip- Li Neussa Lo Peussé, extrait de l’album- Vierge des usagers Live RFI voir le clip.  Line Up : Nelly Lavergne, claviers, Juliette Marçais, saxophone, Johan Guidou, batterie, Batlik, guitare voix.Son : Jérémie Besset et Laurie Plisson.► Album Numéro 13 (À Brûle Pourpoint 2023).
9/16/202348 minutes, 30 seconds
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Kyrie Kristmanson & Dom la Nena #SessionLive, de Floralia à Léon!

Nous recevons deux musiciennes, compositrices et interprètes, Kyrie Kristmanson pour l’album Floralia et Dom La Nena pour Léon, album instrumental du nom de son violoncelle. Un peu de Canada et de Brésil à Paris. (Rediffusion) Notre première invitée est Kyrie Kristmanson pour la sortie de l’album Floralia.Kyrie Kristmanson est une aventurière des musiques qui aime naviguer entre le folk nord- américain et la lointaine mémoire du Moyen-Âge européen. Son premier album, Origin of Stars, s’inspire des vibrations des paysages canadiens qui l'ont vus grandir. Récompensé aux Canadian Folk Music Awards, l’album est sorti mondialement chez NØ FØRMAT!/Universal France en 2010. Elle saisit les spectateurs du Printemps de Bourges et elle séduit Emily Loizeau qui l'invite à assurer ses premières parties. La tournée qui suivra l'amènera à travers l’Asie et l’Europe jusqu’au sud de la France où, intriguée par l'histoire portée par les pierres, elle visite les ruines des châteaux médiévaux. Ces vestiges l'inciteront à retracer le répertoire lacunaire des premières compositrices : les trobairitz. Après avoir complété une thèse à leur sujet à La Sorbonne, c'est en prenant la liberté de s'approprier ces poèmes d'amour qu'elle compose un second opus : Modern Ruin. Arrangé pour quatuor à cordes et voix par Clément Ducol, son hommage à ces compositrices méconnues est sorti chez Naïve en février 2015. Fascinée également par les découvertes de la physique quantique, Kyrie s’est ensuite interrogée sur l'hypothèse d'une tradition musicale venue d'un monde parallèle. Le résultat de ce questionnement est l’album Lady Lightly, un folk-cosmique qui semblerait avoir voyagé des années-lumière à travers des cieux stellaires. Enregistré dans une aile abandonnée du Château de Versailles et réalisé par Saint Michel, la tournée se fait aux côtés d’Étienne Klein, philosophe des sciences. Kyrie Kristmanson ne cesse d’explorer et d’expérimenter avec sa guitare et ses chansons habitées par de très anciennes et très puissantes énergies.Personnalité excentrique à l’univers singulier, l’aventurière canadienne Kyrie Kristmanson est une artiste folk-pop baroque dont l’univers musical s’inscrit dans la famille des grandes chanteuses insolites telles que Kate Bush ou plus récemment Jeanne Added, avec qui elle a partagé la scène.Après avoir sillonné les scènes de France et au-delà avec ses précédents albums —du Printemps de Bourges aux Primeurs de Massy, en passant par les Folles Journées de Nantes— Kyrie Kristmanson nous dévoile Floralia, un cycle de chansons dédié à Flora, déesse de la nature et de la féminité. À travers des mélodies folk éthérées ainsi qu’un lyrisme sensuel et mystique, l’artiste nous propose un spectacle verdoyant éclairé à la bougie : un manifeste d’une sensualité et poésie inédites.Floralia s’assemble tel un bouquet de fleurs baroque où la country s’entremêle librement à la musique traditionnelle japonaise ou encore à une sorte de folk dylanesque à l’ère du Rolling Thunder Review. Pendant trente-trois minutes, la chanteuse-compositrice-guitariste nous propose une promenade concise mais foisonnante à travers son univers kaléidoscopique. Enregistré la nuit entre les murs quasi-millénaires de l’Abbaye de Noirlac, Floralia nous fait entendre l’écho hanté de la réverb naturelle des pierres et le souffle des bandes qui semblent sur le point de nous livrer le secret de leur mystère. En effet, la chanteuse nous révèle : « Je voulais que Floralia sonne comme un album découvert dans le grenier d’une maison abandonnée, comme la musique d’une ère révolue ou d’une civilisation oubliée… ». Des berceuses aux doux parfums du passé, oui, mais celles qui rêvent d’utopies futures.Titres interprétés au grand studio- Hummingbird Heart Live RFI- Le Jardin, extrait de l’album Floralia- Night’s Refrain, solo de Kyrie K. Live RFI. Line up : Kyrie Kristmanson, chant, guitare ; Anne Berry, chant, alto ; Mathilde Vrech, chant, violon.Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant. ► Album Floralia (Iki Records 2023) Puis nous recevons la violoncelliste Dom la Nena, à l’occasion de la sortie de Léon.Après l’excellent Tempo en 2021 encensé par la critique et qui a su autant toucher Iggy Pop que Britney Spears, Dom La Nena est de retour avec un nouvel et quatrième album solo intitulé Leon, d’après le doux surnom de son violoncelle. Un écrin instrumental, intime, hanté et transcendantal. Une déclaration d’amour à son complice de toujours, un retour aux sources d’une grande sensibilité.Leon est un véritable chef-d’œuvre de musique de chambre composé dans une quête de simplicité, d’émotion et de beauté, ne répondant qu’à l’intuition, l’improvisation et à une seule contrainte : composer uniquement avec et pour le violoncelle. Un exercice inédit pour Dom La Nena qui renoue avec son instrument, reprenant le cours de leur dialogue intérieur. La compositrice se recentre sur son son, sa matière, ses textures, ses nuances, sa capacité à créer des mondes et à les habiter. Enfin, le soliste, c’est lui.Motifs répétitifs, orchestrations épurées, bourdons tenus comme un om̐… Dom La Nena déploie une approche minimale très proche du mantra, dont elle connaît par cœur le principe actif en répétant chaque jour les mêmes exercices lorsqu’elle travaille son instrument. Un état d’oubli de soi, de concentration, d’apaisement, d’instant présent pur. Leon apporte à l'oreille sa musique, mais aussi une collection d'histoires, un monde en soi, peuplé de textures soignées, de voix spectrales et de silences contemplatifs.De disque en disque, Dom La Nena a reçu les plus beaux éloges de la presse internationale comme The Wall Street Journal (« Un jeune Brian Wilson »), The New Yorker (« Chacune de ses chansons est sacrée »), BBC (« Brillant et beau»), NPR (« Une musique à la fois douce et envoûtante ») ou encore The Guardian (« Un enchantement »).Elle a chanté à propos du temps, de ses rêves et de ses peurs, sous la forme de ritournelles tendres et poétiques, toujours appuyées par son violoncelle. Du besoin de se renouveler, du plaisir de revenir à la source, du désir de rendre grâce à son plus fidèle compagnon… Aujourd’hui, naît Leon.Un disque conçu et enregistré seule, en deux mois, à domicile, avec un seul micro — avant d’être mixé par Noah Georgeson, connu pour ses collaborations avec Rodrigo Amarante ou Devendra Banhart.Titres interprétés au grand studio- Last Day, Live RFI- Universo, extrait de l’album Léon voir le clip avec le quatuor Momentum- Dulac, Live RFI. Line Up : Dom la Nena, violoncelle.Son : Jérémie Besset.► Album Leon (Sabia/ Big Wax/Alter K 2023).
9/10/202348 minutes, 30 seconds
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Inner Songs d’Olivier Temime et #SessionLive ¿Who’s The Cubans?

Notre 1er invité est le saxophoniste Olivier Temime, pour la sortie de l’album Inner Songs. (Rediffusion) ⇒ Le site d'Olivier Temime.Est-il possible de mélanger John Coltrane, Stevie Wonder, Oxmo Puccino et Duke Ellington ?Avec Inner Songs, Olivier Temime le prouve et se fait l’héritier d’un Jazz cosmopolite, nourri des soubresauts de son époque, par essence métissé et puissant.Qu’il s’agisse d’arranger et d’improviser sur un discours de Rahsaan Roland Kirk, d’harmoniser le chant d’un merle ou de partir d’un air de berceuse vers l’expressivité solennelle d’un solo de bugle, Temime compose une musique très mélodique, émotive et basée aussi sur l’interaction avec les membres de cette nouvelle formation, mélange de jeunes pousses et de grands crus. On y croise aussi Stéphane Belmondo, un Quatuor à cordes arrangés par Vincent Artaud et Oxmo Puccino. Compère de longue au sein des Volunteered Slaves, Arnold Moueza déploie son puissant jeu de percussions ; Emmanuel Bex, toujours sur orbite, triture des harmonies inédites. Au piano, le lumineux Étienne Deconfin, soutenu par le groove implacable de Samuel Hubert et la batterie tellurique d’Antoine Paganotti, dialoguent avec un Temime aux saxophones toujours plus expressifs. À la réalisation, Julien Lourau, passé maître-ès décloisonnement.Avec Inner Songs, Temime nous dévoile ces chansons intérieures qui sonnent parfois comme des standards du Futur. - Clickety Clack, won’t somebody bring the Spirit back ? - (Roland Kirk)EPK album Inner Songs d’Olivier Temime. Titres joués, extraits de l’album Inner Songs- Raahsan  - Dreamers Will Never Die voir le clip- Mama Tiger Feat. Oxmo Puccino- Golden Lady  ► album Inner Songs (Day After Music 2023). Puis nous recevons le groupe ¿Who’s The Cuban? dans la #SessionLive pour la sortie du nouvel album Pafata avec RFI Talent.¿Who’s The Cuban? mêle à l’essence des musiques cubaines, le rock, la pop et des notes psychédéliques. De cette insolite fusion découle un alliage tropicalisé, électrique, dansant avec un live enflammé et bouillonnant d’énergie. ¿Who’s The Cuban? est un groupe de musique Latin Rock Fusion. Les musiciens partagent l’irrésistible envie de mêler à l’essence des musiques cubaines le rock, la pop et des notes psychédéliques. Les délicieuses mélodies latines rencontrent une guitare saturée, une basse puissante, des synthés planants rythmés par des percussions endiablées et une batterie débridée. De cette insolite fusion, découle un alliage tropicalisé, électrique, dansant avec un live enflammé et bouillonnant d’énergie. Le 3 février 2023, sortira Pafata, le 2ème album du groupe sélectionné par RFI Talents et le festival Au Fil Des Voix. ¿Who’s The Cuban? va plus loin dans le métissage de ses influences et affirme un style personnel et audacieux.Le nouvel album :Naviguant entre musique populaire cubaine et influences 70’s, ¿Who’s The Cuban? traverse l’arc caribéen en faisant flotter son pavillon pop, rock et psychédélique. L’attaque des cuivres est frontale, la cowbell résonne sous les coups de baguettes et le duo vocal féminin/masculin déploie raffinement et subtilité sur les mélodies de guitare. Les chemins empruntés sont parfois différents. Ils mènent vers la poésie ou imposent de danser. Pourtant la flamme qui les a fait naître provient toujours du même foyer : Cuba. Connecté au port de La Havane comme par avis de tempête rythmique, ¿Who’s The Cuban? s’autorise explorations et aventures. Lancé à pleine vitesse dans un rush percussif et cuivré qui les propulse hors de portée des radars, parfois immergé dans un trip psychédélique éclairé par des claviers futuristes, le groupe ne perd jamais le contact musical avec l’île. Quelle que soit la distance parcourue ou l’altitude atteinte, Cuba reste toujours visible, même lorsque les structures conventionnelles sont défiées par des transes yoruba plus électriques. Des milliers de kilomètres sont sillonnés, le temps de 9 morceaux, et ¿Who’s The Cuban? emporte avec Pafata sa musique de la Caraïbe à l’Afrique, de l’Afrique à l’Europe. Le groupe croise les routes, les superpose et, comme la musique qui l’a inspiré, métisse les genres pour créer le sien. ¿Who’s The Cuban? est un groupe de musique Latin Rock Fusion formé en 2017 entre Nancy et Paris. Après la sortie du premier album Circo Circo en 2019, le groupe accueille un nouveau duo au chant : la Colombienne Pao Barreto (The Bongo Hop, Cumbia Ya) et le trompettiste cubain Dayron Ramirez Hernandez (Yuri Buenaventura). Avec cette nouvelle équipe, le septet enchaîne les belles scènes de France (festivals Cabaret Vert, Au Fil des Voix, Convivencia, Tempo Latino) et d’ailleurs. On a pu le voir en tournée au Canada (Festival d’Été de Québec, Kultrùn Festival) et à Cuba (La Havane, Pinar Del Rio, Matanzas, Varadero). Fin 2019, le groupe crée en association avec le festival Nancy Jazz Pulsations le « ¿Who’s The Cuban? Orchestra », une adaptation latin jazz pour big band de leurs compositions. Il en découle l’album Circo Live, enregistré en public et sorti le 3 octobre 2020. En 2022, ¿Who’s The Cuban? va plus loin dans le métissage de ses influences et affirme un style plus personnel et audacieux avec la sortie de 2 EPs : Nunca Mataré & Summer Tape. Ces opus préparent la sortie de Pafata, le 3 février 2023, le 2ème album du groupe sélectionné par RFI Talents et le festival Au Fil Des Voix.Nous aurons Pao Barreto et Thibaut Chipot en interview. Titres joués au Grand studio- A Escondidas Live RFI- Nunca Mataré, extrait de l’album Pafata voir le clip - La Chica de la Tienda Live RFILine Up : Ines Salamanca, chant ; Dayron Ramirez Hernandez, chant, trompette ; Carl Lelonge, trombone, chœurs ; Cedric Geremia, guitare, chœurs ; Olivier Duranton, claviers, chœurs ; Adrian Chavez, basse, chœurs ; Thibaut Chipot, batterie, percussions. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.Réalisation Jérémie Besset.► album Pafata (Smash 2023)¿Who’s The Cuban? à lire sur RFI Musique. Autres vidéos :- ¿Who's The Cuban? - La niebla (Live Cabaret Vert Festival)- ¿Who's The Cuban? - Bajo las estrellas (live session)- ¿Who's The Cuban? - La niebla (live session)
9/9/202348 minutes, 30 seconds
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Sona Jobarteh, Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto sont dans la #SessionLive

La kora est à l’honneur dans la #SessionLive avec Sona Jobarteh (GB/Gambie) et Ablaye Cissoko (Sénégal). (Rediffusion) Kora Virtuoso | Singer | Composer | Educator | Activist : voilà ce qui est écrit sur le site de Sona Jobarteh, et c’est la vérité.Sona Jobareth est née en 1983 à Londres (Grande-Bretagne) dans une famille de griots (par le père). auteure-compositrice, chanteuse et multi-instrumentiste (guitare, violoncelle, piano, clavecin, et kora), Sona Jobarteh est l’une des rares femmes à être joueuse de kora professionnelle née dans une famille de griots, aka Sona Jobarteh. Après avoir découvert la musique avec son frère aîné, l’artiste anglo-gambienne demande à son père, Sanjally Jobarteh (cousin germain de Toumani Diabaté), de lui enseigner l’art de la kora et les secrets de la musique mandingue. Ce qu’il a accepté à condition qu’elle trouve sa voie, pour éviter les commentaires du type «Elle joue bien de la kora, pour une femme…». En parallèle de ses activités musicales, Sona Jobarteh a fondé une école en Gambie «The Gambia Academy» et nous parlera de ses idées sur l’éducation en Afrique.Elle a fait ses études au Royal College of Music à Kensington (violoncelle, piano et clavecin) puis à la Purcell School of Music à Bushey (composition).Elle joue en duo avec Ballaké Cissoko sur l’album Djourou voir la vidéo.Voir son duo avec Sidiki son fils sur CNN.Sona sort un nouvel album Badinyaa Kumoo. Elle est venue dans la #SessionLive interpréter 2 titres du disque. Titres interprétés au Grand studio de RFI- Dunoo Live RFI voir vidéo RFI - Gambia, extrait CD Badinyaa Kumoo voir la vidéo - Musolou, extrait CD Badinyaa Kumoo - Kambengwo feat youss Ndour, extrait CD Badinyaa Kumoo - Ballake Live RFI voir vidéo RFI.  Line Up : Sona Jobarteh (chant, kora, guitare) et Eric Appapoulay (guitare, chant).Son : Benoît Letirant.► album Badinyaa Kumoo (2022). Sona Jobarteh à lire sur RFI Musique. Puis nous recevons Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Instant.C’est un Cyrille qui, en 1829, inventa à Vienne l’accordéon, quant à la Kora, elle est quasiment synonyme du nom Cissoko. Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto, portent en eux un long héritage d’histoire de la musique. Quelque part entre la harpe et le luth, la Kora s’étale en harmoniques, alors que l’accordéon improvise ses chœurs, comme pour ajouter en profondeur, il se joue des silences, des pleins et des vides. Ici, on est bien sûr dans la tradition Mandingue avec l’angélique voix du griot Ablaye Cissoko, «celui qui transmet», mais on est aussi Yann Tiersen, comme si «Amélie Poulain» nous envoyait une carte postale du Sénégal. Une valse entre deux savoirs, une conversation entre deux instruments savants, voilà ce que nous propose cette rencontre.Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto, album Instant «Rencontre», ce n’est pas par hasard si cet instrumental se pose au milieu du disque, romantique, comme une ballade dans les rues d’une ville de pierre, une douce conversation entre amis, projetés hors du temps. Depuis 2002, Ablaye Cissoko parcourt le monde avec sa kora et Cyrille aime transmettre aussi son savoir, expliquer sa musique, notamment sur des vidéos pédagogiques sur internet, leur dialogue même sans parole est riche. Et cette fameuse rencontre ? Elle se fait au salon, à la maison, chez Cyrille qui organise un concert d’Ablaye en toute intimité chez lui, pour sa femme et ses amis. Leur complicité est immédiate, c’est cette amitié et cette curiosité de l’autre que l’on entend dans ce disque, chacun adapte sa technique aux codes et aux clés de l’autre. Une aventure humaine qui explore le spleen des déracinés, explique pourquoi le monde ne tourne pas rond, comme Ablaye le chante avec une immense émotion, sur le titre Deme Deme : «Le monde est en pleine mutation. La destruction de l’économie jette les jeunes dans les voies de l’émigration et pourtant ces jeunes sont l’avenir du pays. Il ne nous reste qu’à solliciter les prières de nos mères les racines nourricières de notre société en pleine déstructuration. Que le Très Haut nous vienne en aide…» De l’amitié et de la rencontre, naîtront toujours les plus belles harmonies.Titres interprétés au Grand studio de RFI- N’na Live RFI (instrumental)- Signola, extrait CD Instant- Troisième Z Live RFI voir la vidéo. Line Up : Ablaye Cissoko, kora, chant, Cyrille Brotto, accordéon.Son : Fabien Mugneret, Benoît Letirant.► album Instant (Ma Case 2022/Absilone).
9/3/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive de Mélissa Laveaux pour l’album «Mama Forgot Her Name Was Miracle»

Après l’excellent Radyo Siwèl en 2018, Mélissa Laveaux est de retour avec un nouvel et quatrième album studio : Mama Forgot Her Name Was Miracle, un disque spirituel, poétique et hautement émancipatoire. (Rediffusion) ⇒ Facebook de Mélissa Laveaux.À ses débuts en 2008, Mélissa Laveaux se faisait déjà alchimiste de la chanson au fil de son premier album Camphor & Copper (No Format), dévoilant les contours de sa cosmogonie : une guitare offerte par son père à 13 ans, des textes poétiques en anglais et en créole, une voix féline, une folkblues hantée où réside un mystère. Celle qui a fait ses armes de militante dans le milieu punk-fém d’Ottawa poursuivra son chemin de musique en traversant l’Atlantique pour s’installer à Paris où elle vit désormais et donner naissance à Dying Is A Wild Night (No Format, 2013), un deuxième opus largement inspiré par ce voyage initiatique.Le déracinement fait partie intégrante de l’ADN musical de Mélissa Laveaux : avant elle, ses parents ont fui Haïti pour Montréal au Canada quand sa grande idole, la résistante haïtienne Martha Jean-Claude, chantait son île chérie depuis Cuba, où elle s’est réfugiée dans les années 50 alors que sévissait la dynastie Duvalier. Et c’est en partie pour restaurer ce lien perdu avec Haïti, pour guérir l’exil, qu’avec Radyo Siwèl (No Format, 2018), Mélissa Laveaux puisait en ethnomusicologue dans ses traditions musicales pour en exhumer comptines et chants perdus, nous rappelant aussi combien la musique peut être un instrument de résistance politique.Après une tournée triomphale qui s’achevait au Trianon à Paris en octobre 2019, la guitariste, chanteuse et poétesse se dévoile à présent sous un jour plus intime. À 37 ans, Mélissa Laveaux explore aujourd’hui la dimension thérapeutique et spirituelle de la musique en revisitant une forme ancestrale : la berceuse. Car si les rituels et les modèles dont on hérite sont parfois défaillants, dépassés voire rétrogrades, libre à nous d’innover ! Avec Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux ré-ensauvage donc la berceuse en convoquant de puissantes voix d’outre-temps pour créer une toute nouvelle mythologie. Alternative. Moderne. Subversive. Car changer les légendes, c’est changer le présent. En archiviste des luttes féministes et sociales, en passeuse, Mélissa Laveaux fait donc appel à une communauté d’héroïnes que l’Histoire a oubliées ou volontairement mises à la marge. Autant d’archétypes dont le talent, le culot, l’engagement, la résilience et la grande liberté constituent pour la musicienne une source d’inspiration inépuisable.Ainsi d’un titre à l’autre croise-t-on Harriet Tubman, Jackie Shane, Audre Lorde, Helen Stephens, la déesse Lilith, La Papesse Jeanne, Ching Shih, Alice Walker, James Baldwin, Faith Ringgold, Ana Mendieta ou encore Alexis Pauline Gumbs... Tour à tour guérisseuses et guerrières, les membres de ce chœur-courage se sont affirmées en refusant de se contenter de survivre, de se soumettre à des normes assignées ou de subir un destin qu’elles n’avaient pas choisi. A l’image de Jackie Shane, pionnière transgenre de la soul canadienne dont les chants d’amour révolutionnaires ont ouvert la voie à tant d’autres. A l’image de Ching Shih, travailleuse du sexe chinoise qui préféra devenir la pirate la plus respectée des Mers du Sud au début du XIXe siècle. À l’image encore d’Harriet Tubman, ancienne esclave afro-américaine qui a aidé des centaines d’autres opprimé.e.s à retrouver les routes de la liberté.Trait-d’union immémorial entre les mondes et les cultures, musicothérapie originelle, musique-sorcière par excellence, la berceuse demeure sans doute le premier geste de soin, le chant d’amour le plus pur. Un rituel magique qui chez Mélissa Laveaux regorge d’incantations, de prières et de clés, mystiques ou métaphoriques, pour trouver la force de déconstruire ses peurs, transcender ses traumatismes et renaître guérie – ou au moins aguerrie. Collier d’amulettes électriques porté par une conversation rythmique entre les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest, Mama Forgot Her Name Was Miracle dit alors : «Osons vivre ! Férocement, libres et flamboyant.e.s ! #subjectivation».L’union fait la force, l’adage a déjà fait ses preuves, ainsi Mélissa Laveaux s’entoure donc d’une brigade sûre de sorciers du son. Citons notamment à la réalisation Guillaume Ferran (Griefjoy, Julien Doré, Victor Solf), Fin Greenall aka Fink (Ninja Tunes) ou Mathieu Senechal (Charlotte Cardin). Aux instruments  : Voyou (trompette, clarinette), Clyde Rabatel (claviers, piano), Mathieu Gramoli (batterie), Steve Yameogo (basse, guitare), Sébastien Delage (guitare). Sans oublier quelques invité.e.s de choix qui viennent ajouter un peu de leur magie au tout : November Ultra («Rosewater»), Dope Saint Jude («Half a Wizard, Half a Witch») et Oxmo Puccino («Lilit»).Dans Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux met sa poésie militante et son groove folk-punk au service d’une pop atypique, mobilisant ces super-pouvoirs que sont le don, la créativité, la joie, la beauté, la métamorphose ou encore l’intuition. Pour nous et pour elle-même, Mélissa Laveaux réactive ainsi, en formidable conteuse des eaux profondes, une force vitale miraculeuse qui contrairement aux apparences n’est jamais totalement anéantie. Un grand album, à découvrir en live dans cette émission et le 20 janvier 2023 au Théâtre du Châtelet. Titres interprétés au Grand studio- La Baleine Live RFI voir le clip - Rosewater, Feat. November Ultra, extrait de l’album voir le clip - Half Wizard, Half Witch Live RFI voir le clip.  Line Up : Mélissa Laveaux (guitare-voix).Son : Benoît Letirant, Fabien Mugneret. Playlist de Mélissa Laveaux- Bulerias de un caballo malo - Ralphie Choo - Pisonia prologue - Tora-i voir le clip - The Truth - Sampa the Great - Ayuwe - Martha Da’ro. ► Album Mama Forgot Her Name Was Miracle (Twanet 2022).
9/2/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive avec Kanazoé Orkestra et Oriane Lacaille, du Burkina Faso à La Réunion

2 sessions live avec le groupe franco-burkinabè Kanazoé Orkestra pour la sortie de l’EP Folikadi et Oriane Lacaille pour la sortie de l’EP Hear My Voice. (Rediffusion) Nos premiers invités sont le Kanazoé Orkestra pour la sortie de l’EP Folikadi.C’est dans une explosion de rythmes que s’ouvre ce nouvel EP de l’enfant griot du Burkina, Seydou Diabaté dit «Kanazoé». Le génie du balafon nous offre un troisième opus énergique, joyeux et engagé. Fini le repli sur soi du confinement, ici, on regarde le monde bien en face sans se voiler la face. À cinq ans, Kanazoé, fils de griot, jouait déjà du balafon pour accompagner les travailleurs des champs pendant les récoltes. Dès l'âge de dix ans, à la mort de son père et mentor, il part pour la cosmopolite Bobo-Dioulasso où il découvre la scène. Troubadour, griot, virtuose de la tradition, il garde ses racines, mais se laisse pousser les ailes. Arrivé en France, il n’a de cesse d’ouvrir son univers à d’autres influences et de faire grandir sa musique. Avec son orchestre, rencontré en 2013 à Toulouse : Madou Dembele au balafon et au n'goni, Thomas Koening au saxophone et à la flûte, Stéphane Perruchet aux percussions, Elvin Bironien à la basse et Laurent Planells à la batterie, il sort deux albums : Miriya en 2016 puis Tolonso en 2019. Et enfin l’EP Folikadi en 2022.Aujourd’hui chez Antipodes, Folikadi sera porté par une nouvelle voix, comme un nouveau souffle, celle de la rappeuse/chanteuse française Gaëlle Blanchard. Plus qu’une rencontre, cette symbiose nous fait redécouvrir le balafon. Toujours au centre de la musique, il s’aventure sur d’autres terrains de jeu et fait la part belle aux textes et aux mélodies. Plus besoin de prouver que Seydou Diabaté sait maîtriser son instrument ; avec ses nouveaux morceaux, il s’agit de métisser, d’expérimenter, d’observer, de réfléchir. Et toujours cette quête de sens… Un piano classique sous une voix blues, Hero, nous parle d’un enfant inquiet de notre futur. Kassi et sa gamme envoûtante, raconte le courage des femmes qui pleurent en silence. Timou Déwò, chanté en créole, pose la question du destin des enfants conçus en dehors du mariage. En anglais, en bambara, en créole, Kanazoé, garde toujours la même intention, s’engager pour un futur plus responsable, humaniste, tout en gardant la joie et l’espoir dans sa musique. Parce que le balafon, c’est avant tout cela, la générosité, le partage, l’accompagnement des histoires de vie. Le fameux danser / penser. Folikadi a tant à offrir en expérimentation et en curiosité, un nouvel EP qui prouve que pour toucher l’universel, il suffit de tendre la main.Titres interprétés au Grand studio- Precious Time Live RFI voir le clip - Hero, extrait de l’album Folikadi voir le clip - Folikadi, Live RFI voir le clip. Line Up : Seydou «Kanazoé» Diabaté - balafon ; Mamadou Dembélé - balafon, n’goni ; Gaëlle Blanchard - chant ; Elvin Bironien - basse ; Thomas Koenig - flûte, saxophone.Stéphane Perruchet - percussions, Laurent Planells – batterie.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor, Fabien Mugneret.► Album Folikadi (Antipodes Music 2022).  Puis nous recevons Oriane Lacaille qui chantera 2 titres de son nouvel EP Hear My Voice.Oriane se dit «Zoréol» (métisse d’un parent français de métropole et d’un parent créole réunionnais). Son père, René Lacaille, est une des figures incontournables de la culture réunionnaise avec Alain Peters et Danyel Waro. Il a su nourrir sa famille de rougail et de séga, de cari et de maloya.Oriane, née en 1986, est tombée dans la marmite, sa potion magique est le groove, la maîtrise de la danse ternaire, celle qui, suivant la danse, décale l’oreille européenne à l’envers.Elle grandit dans le pays froid (péï la fré en créole) – dans les Alpes - mais chez les Lacaille, dès qu’on passait la porte de la cuisine, c’était les Tropiques. Tandis que l’accordéon de René cascadait en notes, sa mère Odile se passionnait des mots.Dès son plus jeune âge, elle ne cesse d’écouter et joue avec son frère les chansons d'Alain Peters, qui sont toujours une forte inspiration pour elle. Jusqu’à l’âge de 20 ans, elle ne chante qu’en créole alors qu’elle grandit en France métropolitaine. Elle accompagne son père en faisant de la musique réunionnaise, elle-même mêlée et teintée de jazz, de musiques caribéennes, africaines et de toutes les musiques de bal traditionnel. Oriane monte sur scène à l’âge de 13 ans, quand elle accompagne son père dans ses tournées. La scène, c’est comme à la maison, c’est un truc de famille. C’est ce qu’ils font, les Lacaille, ou en tout cas les hommes, car pour les générations précédentes, les femmes n’y avaient pas accès. Rebelles, sa grand-mère et ses tantes se volaient le droit de jouer de la percussion, contournant ainsi les interdits et les carcans.Après la musique, sont venues l'écriture et la poésie, l’héritage de sa mère. Pour les deux albums de son duo avec Coline Linder, Titi Zaro, Oriane se met à écrire en créole et en français. Plus récemment, elle fonde Bonbon Vodou avec Jerem Boucris et renforce le mélange de ses «savoirs franco-créoles» : les rythmes, les mots, les mélodies...Oriane compose avec ses ukulélés ou son takamba (appelé aussi aouicha, c'est une guitare d'origine gnawa arrivée à La Réunion dans les années 70/80 et jouée par Alain Peters). Ses chansons sont écrites à la fois en français et créole. Son chant passe de l'un à l’autre comme s'il ne s'agissait que d'une langue métisse qui lui appartiendrait. Elle choisit de «mixer» toujours les deux langues afin de créer une poésie bilingue, joueuse, où les mots ont la part belle.Ses textes sont toujours au plus proche de ses ressentis et parlent tour à tour d'amour, de la féminité, de la maternité, de migrations, d'esclavage, de violences domestiques, ou racontent parfois ses rêves, qui sont une part importante de sa vie. Sa voix pure et douce est aussi porteuse d'une puissance ancestrale qui transporte, comme les percussions qu’elle joue.Oriane travaille, depuis quinze ans, en collaboration avec des artistes, de la création à la scène. Elle rencontre Piers Faccini, au moment où elle est sans le savoir au bord de se lancer seule avec ses chansons et sous son nom. Piers Faccini, artisan de l’épure, lanceur de dés et d’espoirs (Dom la Nena, Yelli Yelli, Jenny Lysander) l’aide à tirer l’étincelle vers le feu. Elle lui envoie maquettes et textes et il l’invite à enregistrer chez lui dans les Cévennes. En studio, Oriane joue de toutes les percussions, elle aime créer des polyrythmies dans une transe douce. Piers Faccini, en orfèvre, compose et arrange avec elle et joue de multiples instruments (guitares, guembri, harmonium,...). Leurs deux voix s'harmonisent, ils créent des chœurs puissants et doux qui portent la voix lead d'Oriane. Malik Ziad, compagnon de route de Piers Faccini, ajoute aussi du guembri sur La lang la poin lo mo. Oriane et Piers tissent ainsi ensemble 4 chansons, pour la série d’EP Hear My Voice, qui célèbre l’artisanat du songwriter sous toutes ses formes et ses langues. L’EP sortira sur Beating Drum, le label de Piers Faccini.Titres interprétés au Grand studio- Malak, Live RFI - Vi verte, extrait de l’EP Hear My Voice voir le clip - La Lang La Poin Lo Mo,Live RFI. Line Up : Oriane Lacaille – chant, ukulélé, kayamb, Yann-Lou Bertrand – chant, contrebasse.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► EP Hear My Voice (Beating Drum 2022).
8/27/202348 minutes, 30 seconds
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Musique de chambre subsaharienne et projet Louverture pour Toussaint

Nous recevons 4 messieurs : Christophe Cagnolari et Sekouba Bambino pour le projet Afriquatuors, puis Sorg et Napoleon Maddox pour l’album Louverture dédié à Toussaint Louverture. (Rediffusion) Nos premiers invités sont le musicien Christophe Cagnolari et le chanteur Sekouba Bambino d’Afriquatuors. Vidéo. Afriquatuors est le tout premier (ou presque) ensemble de musique de chambre dédié aux musiques africaines.Il y résonne l’époque mythique des grands orchestres des 1960-80, quand furent inventés la juju music, la rumba électrique et le soukouss.En confiant à deux quatuors – l’un à cordes, l’autre à vent – l’audacieuse mission de faire groover ces musiques à danser, il s’agit de révéler le potentiel orchestral de ces classiques subsahariens, et de redécouvrir les voix de Ballou Canta, Sam Mangwana ou Sekouba Bambino quand elles se mêlent aux instruments aux instruments classiques européens. Dans cette rencontre, les guitares électriques deviennent pizzicati de violons, les mélismes musicaux mélodies de clarinettes, et les tambours des ports enfumés de la gold-coast caisses de violoncelles.Entre Paris et Brazzaville, Berlin et Lagos, Afriquatuors est une invitation à entrer dans plus qu’une chambre, une philharmonie panafricaines où l’on aurait enfin le droit de monter sur les tables.Titres joués, extraits de l’album d’Afriquatuors- Ballaké, chant Sekouba Bambino- Stabat Mater, chant Tina Kloutse - Suite Lettre 1, chant Ballou Canta, Sam Mangwana- Amour Madidina, chant Ballou Canta. ► Album Afriquatuors (Idol/La queue de la comète 2022).Puis nous recevons Sorg & Napoleon Maddox pour la sortie de l’album Louverture. L’inlassable tandem franco-américain est de retour avec son 2ème album Louverture, un album-concept inspiré par le combat du général haïtien Toussaint Louverture. Voilà presque 10 ans que le rappeur Napoleon Maddox distille son flow aiguisé sur les productions du beatmaker Sorg. Leur 1er morceau Wild West (2013) a été récemment pitché par Netflix dans la série française «Braqueurs». Leur discographie comporte plusieurs EP’s, un 1er album «Checkin Us» (2018), et de nombreuses collaborations avec des artistes de renommée tels que Gaël Faye, Hamid Drake, Marc Cary, Dobet Gnahoré, Cheick Tidiane Seck, etc.L’activiste et poète originaire de Cincinnati (Ohio), Napoleon Maddox, leader du groupe IsWhat?! et membre des groupes BadFat et Papanosh s’est récemment installé en France à Besançon, fief du producteur Sorg, notamment remarqué pour son remix de Rone Wave.Il s’agit dans cet opus d’ouvrir les portes de l’histoire, pour explorer et partager la vie de Toussaint Louverture autour des univers du jazz, de l'électro et du hip-hop. Le symbole fort de l’histoire de Louverture, général haïtien noir qui combattit pour les armées révolutionnaires françaises puis contre le rétablissement de l’esclavage avant de finir sa vie au Château de Joux emprisonné par Bonaparte, résonne tout particulièrement dans l’histoire commune des peuples afro-américains.À l’origine, Louverture de Toussaint était un projet de création scénique motivé par la résidence d’artiste associé du chanteur américain à Besançon, soutenu et co-produit par les SMAC La Rodia et Le Moloco. Napoleon Maddox, de son vrai nom, a choisi de s’inspirer de l’histoire du général haïtien pour créer un quartet aux cotés de Sorg, du multi-instrumentiste canado-haïtien Jowee Omicil, et du pianiste malien Cheick Tidiane Seck, finalement suppléé par le jazzman franco-haïtien Carl-Henri Morisset. La première de ce spectacle a eu lieu au Château de Joux sous la fenêtre murée de la cellule où est mort Louverture. Sorg & Napoleon Maddox décident alors d’en faire un album, intitulé sobrement « Louverture », où l’on retrouve les musiciens Jowee Omicil, Carl-Henri Morisset ou encore le rappeur Marc Nammour du groupe La Canaille.Le single et le clip éponyme «Louverture» filmé au Château de Joux, un titre jazzy et savoureux, marque le début de l’album. C'est un voyage dans le temps, avec des sons atmosphériques, qui fait écho avec l’histoire de cet incroyable combattant de la liberté.Titres joués extraits de l’album Louverture- Louverture - The Letter- Trayison Feat. Jowee Omicil- Bones Feat. Marc Nammour.► Album  Louverture (Sans sucre records/L’Autre Distribution 2022).
8/26/202348 minutes, 30 seconds
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Session Live Kepa et Jawhar

Notre 1er invité est Kepa pour la sortie de son 2ème album Divine Morphine (Éditions Miliani).C’est toujours la même chanson, celle qui tient en un mot. Cinq lettres, trois consonnes et deux voyelles. Un B, un L, un U, un E et la marque du pluriel au bout. Un mot international, qui désigne à la fois une musique, un état émotionnel et vaguement une couleur. Vous l’avez, là ? Chut… Il ne faut plus l’écrire, ni le nommer, pour ne pas tomber dans ses clichés, ni y emmener les auditeurs du deuxième album de Kepa. Kepa ne veut plus en entendre parler, pourtant il l’a. Dans sa guitare en métal qui, entre de bonnes mains, ressemble à une lampe d’Aladin, à une épée mythologique. Dans son harmonica, cet instrument qui fait trembler le cerveau quand on en joue avec le cœur. Dans sa vie de tous les jours et même de tous les hiers. Au fond de ses tripes, comme un frisson qui remonte jusqu’à ses cordes vocales, un super pouvoir dont il faut aussi avoir peur. Dans ses gênes, son corps endolori, son sang altéré. Dans le titre de ce nouvel album, Divine Morphine. Le premier, sorti il y a trois ans, s’appelait Doctor, Do Something. Un début de concept, toujours la même chanson, comme une affection longue durée. Kepa l’a attrapé comme une maladie. En 2013, Kepa s’appelait Bastien Duverdier et il vivait la vie de skater professionnel, humain augmenté capable de voyager loin et de s’envoler sur une planche à roulettes. Quant tout à coup, il s’est senti devenir vieux. Rongé par une maladie auto-immune qui a bouleversé sa vie, les chiens de l’enfer à ses trousses, qui ne le lâcheront jamais. Il a trouvé une planche de salut, sans roulettes mais avec des cordes, dans la musique, pratiquée sur sa guitare en métal et de préférence sur un ou deux accords qui tournent, à la recherche d’une transe intérieure, d’une vibration musico-thérapeutique, d’un rite auto-chamanique. Bastien est devenu musicien, sortant donc en 2018 Doctor, Do Something, premier album réalisé avec Taylor Kirk du groupe canadien Timber Timbre. L’album a été très bien accueilli, et des centaines de concerts ont fait connaître Kepa, son humour, sa musique et ses jolies chemises.Mais, malgré tout le bien qu’on a pensé de Doctor, Do Something, on peut l’affirmer sans forfanterie : Divine Morphine est mille fois mieux. Doctor, Do Something était une carte de visite. Divine Morphine est le récit d’une expédition au fond de soi, d’un voyage au bout de l’enfermement. Personne ne t’entendra crier. Il a fait ce disque pour chercher à comprendre, dompter et raconter cette maladie qui l’a chamboulé jusqu’à l’implosion, à l’orée de la folie. «Du plomb dans l’Eldorado», chante-t-il en duo avec Sarah McCoy sur l’incroyable dark-pop song Eldorado, un vrai tube du nouveau monde. Du plomb dans l’Eldorado, c’est un peu ce que tout le monde ressent depuis l’année 2020, non ? Le calvaire des uns est la Covid-19, le sien s’appelle HLA-B27, pour human leucocyte antigen. Personne ne peut le vivre à sa place, mais tout le monde peut ressentir et apprécier comment il s’est soigné avec Divine Morphine. Le premier morceau est un peu son All Aboard (Muddy Waters) à lui. Un solo d’harmonica basse façon train song, qui aurait eu sa place sur Doctor, Do Something, mais qui d’un coup tourbillonne, se dérègle et annonce la suite. Le train vient de dérailler et d’entrer dans une autre dimension, celle du vertige opiacé, de la perte de contrôle, de la musique qui rêve et dérive… Une chanson va sonner comme la bande-son d’un western où Kepa fait un duel avec lui-même (Dog Days). Une autre emmène les vieux Bukka White et Alan Vega danser dans un club de Détroit pendant un tremblement de terre (Wet Dream). Le temps de deux reprises, Kepa s’agenouille sans se prosterner devant des totems intimes : Hard Time Killin Floor Blues de Skip James (avec Rodolphe Burger), et Sodade de Cesaria Evora dans une version hallucinée, où l’on voit l’océan geler autour des îles du Cap-Vert.Six pieds sous terre reste sous les tropiques le temps d’une murder ballad. La chanson Divine Morphine est presque badine, indolente, ritournelle dans un état second. L’instrumental Messe HLA-B27 montre les progrès guitaristiques fulgurants de Kepa, affranchi des exercices de styles, devenu son propre maître. Sa voix aussi a changé, il la pousse vers la plainte dans des aigus hululants. Il joue différents instruments, des claviers comme des stalactites, la trompette et d’autres choses avec sa bouche, des bruitages d’origine non identifiée. Il est l’homme-orchestre du Titanic, au final seul survivant du naufrage, puis échoué sur une île déserte – le dernier morceau, Merle, ressemble à la prière païenne d’un Robinson en lévitation. L’album est maintenant terminé. Personne n’en sortira indemne. Et tout le monde n’aura qu’une envie : y retourner. Stéphane Deschamps.Titres interprétés- Divine Morphine, Live RFI- Sodade, extrait de l’album Divine Morphine- Eldorado, Live RFI- Hard Time Killing Floor, extrait de l’album Divine Morphine.Puis nous recevons Jawhar pour la sortie de l’album Tasweerah (62TV/PIAS).Tasweerah est le quatrième album du singer / songwriter tunisien Jawhar. Tasweerah veut dire en tunisien à la fois : portrait, image, mais aussi : projection de l’esprit… L’album est une série d’arrêts sur image, de portraits plus ou moins personnels. Les chansons sont, chacune à leur manière, des tentatives vers un portrait universel de l’artiste. Elles questionnent sa place et celle de l’imaginaire dans la société, posent «la création et la quête de la beauté» au centre de l’album. Volontairement brut et sans artifice, Tasweerah nous replonge dans la folk / pop claire-obscure de Jawhar, proclamé dans la catégorie Arabic Dream Pop.Né d’une mère professeure de Littérature arabe, éprise de musique et de poésie, et d’un père qui se consacre au théâtre puis à la politique culturelle, Jawhar grandit dans la banlieue au sud de Tunis, à Radès. Très tôt, il est fasciné par une certaine culture populaire, par la force de ses images et de ses expressions verbales, musicales et gestuelles. Quand il part à l’âge de vingt ans étudier l’anglais à Lille, c’est plutôt la poésie abstraite qui l’attire, celle de William Blake et d’Emily Dickinson… En plus d’un amour grandissant pour un certain Nick Drake qui le liera de manière irrévocable à sa folk impressionniste.Titres interprétés- Malguit Live RFI- Schizo Hyout, extrait de l’album Tasweerah voir le clip - Sayyed Ezzin, extrait de l’album Tasweerah- Foug Layyem Live RFI voir le clip.Son : Fabien Mugneret, Mathias Taylor, Benoît Letirant.(Rediffusion)
8/20/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive Toni Green et interview Shadi Fathi, de la soul à la musique classique persane

#SessionLive avec Toni Green. L’ancienne choriste américaine de Isaac Hayes sort un album Memphis Made. Shadi Fathi présente l’album Âwât, que la virtuose iranienne du setar a conçu avec le percussionniste Bijan Chemirani. (Rediffusion) Notre 1ère invitée Toni Green vient chanter 2 titres de son nouvel album Memphis Made. La chanteuse soul Toni Green fait partie des secrets les mieux gardés de la sphère soul actuelle.Originaire de Memphis où elle a longtemps œuvré dans l’entourage du grand Isaac Hayes, et des studios Stax, Toni Green a connu des débuts musicaux précoces. «Mon père était musicien et tout le monde venait répéter à la maison. Les Bar-Kays, backing band d’Otis Redding (!), les Mad Lads, tout ce que la ville comptait de musiciens défilait dans notre salon et notre back-yard !» Elle interprète 2 titres dans le Grand studio avec ses musiciens français.Titres interprétés au Grand studio- Roller Coaster Love Live RFI- Sick & Tired, extrait de l’album Memphis Made- Memphis Made Live RFI.Line-Up : Toni Green, voix ; Eddy Leclerc, guitare électrique ; Paul Héroux, batterie ; Thomas Planque, basse ; Clément Priou, orgue et claviers.Sébastian Danchin : régie artiste et coordination artistique et traduction de l’interview.Son : Benoît Letirant, Fabien Mugneret.► Album Memphis Made (Sound Surveyor Music 2022). Puis nous recevons la musicienne kurde iranienne Shadi Fathi.Les cultures musicales prennent parfois un éclat inconnu loin de leur source nourricière. La rencontre à Marseille, en 2016, entre Shadi Fathi et Bijan Chemirani relève de ce genre d’étincelle précieuse, d’une mise en dialogue fertile sur les cimes de la musique persane.Née à Téhéran, Shadi s’est formée auprès d’Ostad Dariush Talaï, grand maître de la musique savante persane, avant de s’imposer en soliste d’exception par sa virtuosité au setâr et au shourangiz, des instruments traditionnels à cordes. Bijan est lui devenu une référence du zarb, une percussion ancestrale iranienne, aux côtés de son père mais aussi au fil de multiples projets depuis la France.Le duo présente dans son premier album, Delâshena, des inspirations classiques et des fulgurances contemporaines dans un foisonnement rythmique propice aux improvisations, éclairées de lectures de poèmes persans, de Mowlana Rumi ou Sohrab Sepehri. Une conversation délicate menée avec une sublime maestria…Leur complicité artistique les a amenés à composer de nouveaux morceaux, toujours inspirés par la richesse et la diversité de la musique iranienne et par la poésie persane. Ainsi est né Âwât («grand désir» en kurde).Titres diffusés : Khâb o Khiyâl, Setâr solo, Khayyam, Tchenine Bâdâ, extraits de l’album Âwât. ► Album Âwât (Buda Musique 2022).
8/19/202348 minutes, 30 seconds
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Du Niger au Sénégal, on surfe sur la #SessionLive avec Studio Shap Shap et Faada Freddy

2 ovnis atterrissent au grand studio pour la #SessionLive : Studio Shap Shap du Niger et Faada Freddy du Sénégal, histoire de faire tourner les tables dans un monde moderne. Oui, un ovni débarque du Niger dans la #SessionLive !: Studio Shap Shap, autrement dit « studio vite fait bien fait » avec l’album Le Monde Moderne.Cinq musiciens d’origines différentes (Niger, Tchad, Ile de La Réunion) cassent les codes avec leurs vibes électro-roots inédites. Parmi eux, trois musiciens traditionnels aux instruments rares : le puissant Mai Douma, aux percussions Douma avec sa technique de pied unique ; Ousseini, le grand soliste et ses petits instruments à cordes, son Komsa et son Molo ; Popo, le féérique, avec ses harpes Kindé. Ils sont escortés par le groove d’Harobasse, le bassiste, et Sakina, chef d’orchestre avec son piano et ses samples électro qui capturent le quotidien nigérien.Après l’album Château 1, premier voyage musical autoproduit en 2016, le groupe s’exporte rapidement en Europe dans les salles et festivals à la programmation éclectique ou de musique du monde, tels que Esparanzah (Belgique), Rototom (Espagne), Africajarc (France)…Fin 2019, Studio Shap Shap perd son plus vieux membre, Boubé Diallo. Touchés par cette immense perte, les cinq amis se lancent à cœur perdu dans la création.Début 2022, après une longue attente, pandémie oblige, le groupe revient en Europe présenter son nouveau live et un EP annonçant la sortie de leur second album Le Monde Moderne (2022). Album concept pour un nouveau voyage musical plus électro qui sublime toujours les instruments traditionnels. Pour tous ceux qui cherchent un son pas comme les autres !Titres interprétés au grand studio- The Otherside Live RFI, voir clip RFI Vidéos- Le Monde Moderne, extrait de l’album Le Monde Moderne- Merci Live RFI, voir clip RFI Vidéos.Line Up : Mai Douma, percussionniste douma et kalangou, Harobasse, basse, Ousseini, soliste molo et komsa, Popo, kindé et Sakina, claviers, MAO.Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.► Album Le Monde Moderne (Escalier 227 / L’autre Distribution 2022)voir le clip Le parc.Puis nous recevons Faada Freddy pour l’EP Tables Will Turn.Petit chapeau melon à la Charlot sur la tête d’où s’échappent une futaie de dreadlocks et gibus à rayures sur chemise blanche, voici Faada Freddy ! Chic à l’ancienne pour l’ancienne figure du groupe de hip hop sénégalais Daara J. Depuis, le dandy des boulevards ne jure que par les percussions corporelles.L'EP Tables Will Turn signe son grand retour après un long silence discographique depuis la sortie en 2016 d’un premier album The Gospel Journey, ponctué de quelque 300 concerts à travers le monde. Golden Cages, deuxième titre dévoilé avant la sortie de l'EP, confirme une approche musicale sans concession où les seules ressources sont humaines « Ma musique c’est 100% organique et 0% technologique », résume Faada pour évoquer un dispositif, déjà éprouvé sur Gospel Journey qui sollicite la bouche et le corps pour imiter le son des instruments. « Nous vivons dans une société qui repose sur la standardisation de la pensée, l’acceptation, la soumission, résume le chanteur. Nous nous laissons enfermer dans ce que j’appelle « des cages dorées.» ». C’est à cette accoutumance d’une situation d’oubli de la liberté que répond l’approche non artificielle de Golden Cages. L’album Golden Cages est attendu le 22 septembre 2023.Titres interprétés au grand studio- Tables will Turn Live RFI voir le clip - Golden Cages, extrait de l’EP Tables Will Turn- So Amazing Live RFI.Line Up : Faada Freddy, guitare, voix.Son : Mathias Taylor.► EP Tables Will Turn (Punk Punk Club ! Think Zik ! Universal 2023).- Chaîne YouTube - Concert parisien, le 10 novembre 2023, au Trianon.
8/13/202348 minutes, 30 seconds
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Playlist piscinable de Sophian Fanen et #SessionLive lyrique virant latino avec Lia

De Janelle Monae à Nina Simone, Sophian Fanen chronique les 5 morceaux indispensables pour un mois d’août au-dessus de tout soupçon. La #SessionLive reçoit la soprano Lia. Playlist de Sophian Fanen- Janelle Monae, Only Have Eyes 42, tiré de l'album The Age of Pleasure (Wondaland/Warner Music, 2023)- Alogte Oho & His Sounds of Joy, La Ka Ba'a, tiré de l'album O Yinne! (Philophon, 2023)- Les Abranis, Id Ed Was, tiré de la compilation Amazigh Freedom Rock (1973-1983) (Les Disques Bongo Joe, 2023)  - Rhiannon Giddens, You Louisiana Man, tiré de l'album You're the One (Nonesuch Records, 2023)- Nina Simone, Fodder on Her Wings, tiré de l'album Live at Ronnie Scott's, 1984 (Hendring Wadham, 1987).Puis nous recevons Lia dans la #SessionLive pour la sortie de l’EP Como Una Flor Sin Raices.Lia Naviliat Cuncic s’initie très jeune à la musique au CRR de Caen, en entame ses études supérieures à la Maîtrise de Notre Dame de Paris en 2009, puis au CRR de Paris. Elle obtient son diplôme de Master Chant Art Lyrique à la Musik Hochschule Hanns Eisler de Berlin.La jeune soprano aime le répertoire du Lied, Schumann, Schubert, Rachmaninov, Haendel, Zelenka, Bach. Puis elle se souvient que ses racines sont au Chili et en Uruguay, et sort un EP 6 titres Come Una Flor Sin Raices, mettant à l’honneur sa langue maternelle, l’espagnol et puisant dans les répertoires musicaux sud-américains qui ont accompagné son enfance. Elle y dévoile avec sensibilité et élégance ses réflexions sur ses origines et aspirations en tant que femme aux prises avec la réalité contemporaine. Le titre éponyme raconte la quête d’identité de ceux qui ont dû fuir leur terre natale.Titres interprétés dans le grand studio- Algún Día Live RFI- Agua Feroz, extrait EP Como Una Flor Sin Raices voir le clip- La Luz Live RFI (titre inédit ne figurant pas sur l’EP). Line Up : Lia, vocal, Carlos Calvache, charango.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.► EP Como Una Flor Sin Raices (InOuïe Distribution 2023).
8/12/202348 minutes, 30 seconds
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Yemen Blues et Aälma Dili dans la #SessionLive

Rock de Tel Aviv avec poésie yéménite du XVIIè siècle, c’est Yemen Blues et surfeurs banlieusards sur une vague de béton, c’est Aälma Dili ! Nos 1ers invités dans la #SessionLive sont Yemen Blues pour la sortie de l’album Shabazi.N’y allons pas par quatre chemins. Yemen Blues est un phénomène et il n’est pas normal que vous n’en ayez pas entendu parler avant.Fondé en 2010 par le chanteur, multi-instrumentiste et bête de scène Ravid Kahalani, né en 1978, originaire du Yémen et naviguant entre Tel-Aviv et Helsinki, c’est par la force tellurique de leurs concerts que le groupe a su, depuis plus de dix ans, se forger une solide réputation sur la scène internationale, entre États-Unis, Europe et Monde arabe. Et qui a pu expérimenter ces performances n’a su rester indifférent.La recette est simple. Elle puise sa force dans la culture du Yémen, carrefour du Monde arabe, de l’Afrique de l’Est et des cultures juives. Culture réconciliant le savant et le populaire et expérience mystique. Connectez ces transes séculaires et essentielles avec les énergies les plus contemporaines du Blues, faites de Funk et de Rock ; faites-la jouer par des musiciens extraordinaires. Haute énergie et profondeur ; fraîcheur et maîtrise réunies dans l’univers de Yemen Blues. Il faut dire que le leader Ravid Kahalani est homme de liaisons. Liaison entre la culture dont il est dépositaire et la club culture dont il fait partie intégrante ; liaison entre les cultures arabes et juives ; liaison entre le monde oriental et le monde occidental ; liaison entre son univers intérieur et le monde qui l’entoure.À ce titre, Ravid Kahalani a toujours su bien s’entourer et Yemen Blues est riche de collaborations. D’abord avec le compositeur et célèbre touche-à-tout Omer Avital, directeur musical du premier album éponyme paru en 2011. Puis commence une riche collaboration avec le bassiste et oudiste Shanir Blumenkranz, figure incontournable de la Galaxie Tzadik, il a travaillé avec John Zorn, mais aussi avec Yo-Yo Ma sur le projet Silk Road. Ensemble, ils sortiront l’album Insaniya en 2015, réalisé par le légendaire Bill Laswell, producteur du Rock It d’Herbie Hancock, de George Clinton, Ryuichi Sakamoto, Sly & Robbie, Touré Kunda… Album qui contient également un duo avec Oxmo Puccino. Pour l’album Shabazi, le mix a été réalisé par le producteur Tamir Muskat (co-fondateur du Balkan Beat Box et producteur d’Asaf Avidan, Gogol Bordello, A-WA, Ester Rada…). Un projet spécial imaginé par le groupe mettant en musique du XXIème siècle les plus beaux textes du plus grand poète yéménite du XVIIème siècle, Shalem Shabazi. Une réconciliation encore de la culture séculaire du leader et de sa capacité à la projeter dans les clubs branchés de New York, Paris, Tanger & Tel-Aviv. Titres interprétés au grand studio- Eretz Veshamaim Live RFI du nouvel album (Shabazi - A Tribute to the Poet) - Im Nin'Alu - Ofra Haza, Extrait- Jat Mahibathi Live RFI (1er album Yemen Blues 2011) voir le clip - Insaniya Live RFI (album Insaniya 2015 produit par Bill Laswell).Line Up : Ravid Kahalani (chant et gumbri), Shanir Blumenkranz (basse et oud), Rony Iwryn (percussions), Dan Mayo (batterie) + Laurence Haziza (traduction).Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Shabazi (Kalahani/Yemen Blues/Pias 2023).- voir le clip Aane Shir Hadash - Chaîne Youtube.  Puis nous recevons Aälma Dilipour la sortie du nouvel album Fratoï (frère en espéranto).Aälma Dili : « l’âme des fous », en gitan. Formé dans la banlieue est parisienne, ce groupe propose un répertoire fidèlement inspiré des Balkans, des fêtes « svadba » et de la musique du monde avec facilité et bonne humeur. Composé de deux violons, d’une guitare et d’une contrebasse, le quatuor sait donner de la voix pour réveiller l’âme tzigane de tous les spectateurs. Leur univers nomade s’offre à vous et vous emporte dans un enivrant et excentrique bal balkanique. Aälma Dili invite à un voyage sur les sentiers méconnus de la culture tzigane et vous faire perdre tout repère, de la folie à la mélancolie.C’est avec le recul sur cette 1ère décennie que sort Fratoï, et sur cet album, Aälma Dili a fait appel à la poésie de Willy Franck Mathieu qui ouvre l’album avec un texte de Robert Desnos, sur fond de musique western. La rencontre avec le comédien, conteur et poète est déterminante dans la narration de Fratoï. En parallèle de cet album, le groupe travaille à ses côtés sur des actions en prison, en centre de semi-liberté pour recueillir des histoires, des récits, des tranches de vie et les restituer en musique.Fratoï s’inscrit dans la continuité de l’album précédent Pour une poignée de dinars avec notamment Pour quelques dinars de plus, composition en hommage à Ennio Morricone, source d’inspiration de ce groupe d’Apaches sans limite.Titres interprétés au grand studio- Les 4 Sans Cou Live RFI- Riptide, extrait de l’album Fratoï - Parti ENA Live RFI. Line Up : Gabriel Seyer, contrebasse, Benoit Vincent, guitare, William Franck, voix, Emilio Castiello, violon, mandoline, chant.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant.► Album Fratoï (Vlad Productions 2023).- Chaîne Youtube.
8/6/202348 minutes, 30 seconds
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Pop & jazz sophistiqués avec Pitou & Meta dans la #SessionLive

Notre 1ère invitée se nomme Pitou. L’artiste hollandaise sort son 1er album Big Tear.► Pitou.L’éveil de Pitou à la musique s’est produit de manière improbable. L’artiste néerlandaise se passionne dès son plus jeune âge pour la musique classique : son père la trouvait souvent accroupie devant la radio, faisant défiler les stations à la recherche d’orchestres et de chœurs. À 9 ans, Pitou commence à chanter dans une chorale d’enfants, et se produit rapidement sur scène, au baptême de Catharina Amalia, la princesse des Pays-Bas, et dans des salles de renom à travers l’Europe, comme le Berliner Philharmoniker et le Het Concertgebouw, à Amsterdam. « Chanter avec d’autres chanteurs, créer des harmonies ensemble, m’a fait me sentir comme jamais auparavant », dit-elle à propos de cette période. C’est un souvenir qui continue de l’inspirer. Big Tear, son très attendu premier album, est une collection riche et créative de pop indé qui puise dans sa formation classique : harmonies et structures de chansons inattendues, superposition de voix, boucles, mélodies nostalgiques et instruments classiques, tourbillonnant ensemble de manière élégante et intelligente. Nourri de son amour pour la musique classique et des années passées dans la chorale, le disque porte aussi la trace de sa propre progression, à la fois comme songwriter et comme interprète. « Pour mon premier album, je savais que je voulais m’éloigner de la guitare systématique, explique-t-elle. Je voulais aussi voir ce que ça fait de raconter les histoires de mes chansons sur scène avec seulement mon corps et ma voix, sans la contrainte physique de la guitare. » Désireuse d’aller vers d’autres univers sonores, elle a embrassé les possibilités créatives offertes par divers instruments comme le piano, la harpe, les synthés, et par l’utilisation de programmes informatiques pour construire et affiner sa musique : certains des morceaux ont été entièrement écrits au piano ou à l’aide de logiciels.Pitou a ensuite transmis ses idées au batteur Mischa Porte et au percussionniste Frank Wienk (Binkbeats). Le trio a ainsi élaboré la structure rythmique des chansons. Produisant elle-même le disque, Pitou a également fait appel à une pléiade de musiciens pour ajouter diverses parties, au point d’enrichir les chansons « d’une manière, dit-elle, que je n’aurais pas pu prévoir à l’avance ». Les membres du groupe, Marc Alberto (saxophone), Lieke Heusinkveld (claviers) et Jasja Offermans (basse) ont également « ajouté tant de choses ». Après avoir donné une série de concerts avec l’ensemble baroque intitulé Baroque Orchestration X, Pitou a voulu les impliquer également. Le producteur PJ Maertens, qui a coproduit l’album, a aidé à enregistrer les instruments baroques et les cordes, jouées par le Sun Sun Sun String Orkestra, tandis que les harmonies vocales (« Rien ne me rend aussi heureuse, dit-elle, que des voix qui se mélangent, qui forment des accords ») ont été enregistrées chez elle, à Anvers, ce qui donne au disque un caractère intimiste et pudique. Tout cela a donné à ses chansons une vie propre, les faisant ressembler à un monde dans lequel on entre. En combinant des instruments classiques et des superpositions vocales, Pitou a créé des chansons neuves, – profondes, touchantes, évocatrices. C’est le cas de Big Tear, premier single et chanson titre de l’album. Ce qui était au départ une « très lente chanson à la guitare » s’est transformé en une merveille baroque, avec des harpes, des boucles, des cordes et un rythme volontairement calme. Ce sentiment de décalage s’étend au thème de la chanson. « C’est une fable, dit Pitou, qui s’adresse à l’enfant que j’étais. » Elle se souvient d’un moment de son enfance, apparemment banal mais formateur, où elle a rencontré un oiseau mourant dans la rue et a été submergée de tristesse tandis que la vie continuait tout autour. Elle évoque l’image d’un œil géant dans le ciel, versant une grosse larme sur cette scène, la larme engloutissant tranquillement tout et tout le monde. « C’est universel, comme elle dit, nous devons tous vivre avec la perte et le chagrin. » La déconstruction de ces thèmes universels est un motif fréquent dans son travail, et une source d’inspiration. Les précédents EP abordaient le doute de soi et le nouvel amour. Big Tear s’attaque au moment présent (« Animal »), à la rupture (« Melody »), à la marche inexorable du temps (« Greed »). Chaque titre – à l’exception de « Big Tear  » – est constitué d’un seul mot, conçu pour sa force visuelle et comme une tentative d’atteindre ce que Pitou nomme « la pureté ou la simplicité. Quand on évoque des sujets importants et des thèmes difficiles, la simplicité est une très bonne amie. » Malgré l’importance de « Big Tear », le cœur de l’album est « Devote », et ce à plus d’un titre. « Être humain », résume-t-elle à propos de sa signification. « Les mots d’ouverture, – “Nous mourons tous lentement“ (« We are all dying slowly »), c’est ce que nous faisons tous. » La chanson est également réglée sur le même temps que celui d’une horloge, – 60 BPM. « C’est le tempo exact auquel le temps nous traverse, confie-t-elle à propos de cette idée. Le tempo de la vie, en quelque sorte, ou du moins la façon dont nous autres humains mesurons notre vie dans le temps. » Abordant la recherche constante du bien dans le monde, « Devote » est comme un baume. « La chanson parle aussi de trouver la force dont on a besoin quand on sent que la recherche n’avance plus, pour faire demi-tour et retourner vers la lumière. Je vois cette chanson comme le mantra de Big Tear, une chanson à laquelle on revient, qui pourrait être chantée avant ou après chaque autre chanson. » Avec sa voix d’ange venue d’une autre dimension et son art hors du commun, Pitou est un phare dans la nuit.Titres interprétés au grand studio- Devote Live RFI- Big Tear, extrait de l’album Big Tear voir le clip - Animal Live RFI voir le clip Line Up : Pitou Nicolaes, lead vocalist, acoustic guitar, Lieke Heusinkveld, keys, synth, synth bass, backing vocals + Claire Simon, traduction.Son : Mathias Taylor, Benoît Letirant► Album Big Tear (V2 Records Benelux).   Puis nous recevons Meta pour la sortie de son nouvel album Cross Road.Meta est un artiste inclassable et c’est sans nul doute, ce qui fait sa force. Son cinquième album Cross Road vient nous rappeler l’univers très original de ce musicien contemporain et universel. Ce disque est clairement dans l’air du temps. Il donne la sensation de traverser des Metavers qui n’en finisse pas de se multiplier. Tout en gardant ce fil, tendu avec souplesse, qui se déroule de titres en titres. Léonardo Montana – piano, Pierre-François-Titi Dufour – violoncelle et batterie et Simon Tailleu – contrebasse, viennent enrichir la palette ultra-éclectique de Meta.  Formé comme batteur au centre musical et créatif de Nancy, il s’installe dans la capitale du jazz européen en 1996 à l’appel de François Moutin. Dès lors, on le retrouve sur l’album Init du trio André Ceccarelli/N’Guyen Lê/Bob Berg, puis au sein de Bad Elephant, avec Daniel Casimir, Louis Moutin, Linley Marthe et Michael Felberbaum. Depuis 1996, le chanteur-percussionniste s’est illustré dans de multiples contextes, sans gommer sa singularité. La liste est longue de ses participations dont il a toujours su tirer parti pour peaufiner sa propre vision des choses. « La leçon du plaisir... », résume celui qui s’affirme aussi en leader. Il publie deux disques sous son seul surnom : Secret History en 2003 et Epigram en 2008. En 2013, il reconduit la même équipe pour son troisième album, The Sweetness of a Saffron Wind, dont le titre fait écho à ses origines « africaines ». Son nouvel album s’appelle Cross Road.Titres interprétés au grand studio- You never know Live RFI- In the Crowd, extrait de l’album Cross Road voir le clip- The Land of Yaka Live RFI.Line Up : Meta, piano, voix, udu. Damien Varaillon, contrebasse. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Cross Road (Emme 2022)voir le clip The Blessing.
8/5/202348 minutes, 30 seconds
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Minyo Crusaders et Moriah Plaza dans la #SessionLive du Japon à la mer Morte!

Le Japon adore les musiques du monde et nous envoie le groupe Minyo Crusaders ( 民謡クルセイダーズ/MinyoCrusaders 東京都福生市) et sa cumbia nippo-colombienne. Pendant ce temps-là, Moriah Plaza, un groupe israélien basé à Berlin fait de la bossa nova brésilienne… Le site de Minyo Crusaders.«Pour les Japonais, le min'yō est à la fois la musique populaire la plus proche et la plus éloignée», explique le chef du groupe Katsumi Tanaka : «Nous ne le ressentons peut-être pas dans notre vie urbaine quotidienne, mais les mélodies, le style de chant et le rythme des tambours taiko sont ancrés dans notre ADN ». D'abord indifférent au min'yō, un événement tragique de l'histoire japonaise récente a mis Tanaka sur sa voie actuelle : « Suite au tremblement de terre de Tohoku en 2011, j'ai réfléchi sur ma vie, mon travail et mon identité. Fan de musiques du monde, j'ai commencé à chercher des musiques roots japonaises auxquelles je pourrais m'identifier. En découvrant les groupes du milieu du XXe siècle, Hibari Misora, Chiemi Eri et les Tokyo Cuban Boys, j'ai été captivé par leurs arrangements excentriques et la façon dont ils mélangeaient le min'yō avec le latin et le jazz. » Le chanteur Freddie est tombé amoureux de min'yō après avoir entendu une chanson de sa ville natale lors d'un concours télévisé alors qu'il était dans un restaurant. Ce fut une révélation - jusque-là, il avait été un chanteur de jazz en herbe, mais il était mal à l'aise de chanter en anglais.  Le restaurateur lui a dit qu'un professeur de min'yō était son voisin et que les deux se connaissaient. Tanaka et Freddie ont formé Minyo Crusaders en 2011 à Fussa, une ville où se trouve la base aérienne militaire américaine de Yokota dans l'ouest de Tokyo. Recrutant d'autres musiciens locaux versés dans les rythmes afro et latins, ils ont commencé à organiser des jam sessions dans la «Banana House», un bâtiment qui faisait auparavant partie de la base aérienne militaire américaine et qui abritait des soldats américains. Suite à divers changements de membres, le groupe a enregistré son premier album pour P-Vine Records en 2016. Sorti en 2017, il a reçu un énorme succès au Japon et a été repris pour une sortie internationale (Mais Um 2019). Une première tournée européenne a suivi à l’automne 2019 incluant des festivals de premier ordre (Trans Musicales, Le Guess Who, Oslo World Music), suivis de WOMADelaide et WOMAD New Zealand. La tournée Europe Summer Tour – 11 pays 20 spectacles dont le WOMAD UK, Greenman, Lowlands, Sziget ou Ezperanzah a définitivement établi les Minyo Crusaders comme le représentant le plus dynamique de la scène musicale japonaise. Titres interprétés au grand studio- Aizu Bandaisan Live RFI voir le clip RFI Vidéos- Cumbia del Monte Fuji, extrait de l’album voir le clip- Haiya Bushi Live RFI voir le clip RFI Vidéos. Line Up : Moeko Hayashi, claviers, Ichiro Tsukamoto, voix, freddy, Katsumi Tanaka, guitare, kats, Koichiro Osawa, saxophone, Mutsumi Kobayashi, bongos, Sonoo Ide, timbales, Hiroshi Enami, congas, Yusuke Noguchi, trombone, Toshio Fujino, basse + Maïa Barouh (traduction).Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.►Album Echoes of Japan (Mais Um Discos 2021). Puis nous recevons Moriah Plaza qui arrive de Berlin, via tel Aviv pour présenter un premier album planant.Moriah Plaza (c’est de la soul brésilienne, psyché, bossa et jazz réinventés depuis Berlin en passant par la mer Morte).Les cofondateurs de Moriah Plaza, Tamir Chen et Moosh Lahav, sont tombés amoureux des sons magnifiques et hypnotiques de la bossa nova et de la samba brésiliennes lorsqu'ils étaient enfants à Tel-Aviv dans les années 90, par le biais des nombreux groupes locaux et des groupes de reprises qui avaient vu le jour depuis que la première vague "bossa" avait déferlé sur le monde entier. De même, ils ont développé une fascination pour la musique d'ascenseur, les bandes originales de films et même le pianiste de l'hôtel qui se produisait chaque jour dans le hall du Sheraton Moriah, où travaillait la mère de Tamir, et qui surplombait la mer Morte.Des années plus tard, ils se sont installés dans l'environnement très différent de Berlin, capitale d'un pays qui a connu sa propre période brésilienne. La passion commune de Tamir et Moosh pour la musique brésilienne les a encouragés à créer leurs propres chansons inspirées par la pulsation chaleureuse du Brésil, bien qu'il s'agisse d'un monde à part, à travers un regard très différent.Si l'inspiration initiale de Moriah Plaza remonte à Tel Aviv et à la mer Morte, le groupe lui-même a été conçu par Tamir et Moosh au Solarium Studio, à Berlin, à partir des fragments brisés de leur ancien groupe de shoegaze, Soda Fabric, qui a eu l'honneur d'accompagner la légende de l'outsider Daniel Johnston. Ils ont ensuite écrit et enregistré leur premier album en étroite collaboration avec deux Brésiliens résidant à Berlin, la poétesse et chanteuse Cecília Erisman et la chanteuse, compositrice, opératrice de synthétiseurs et fondatrice du Tropical Disco Club, Flavia Annechini.Le premier album éponyme de Moriah Plaza est un ajout majeur à la scène soul et jazz mondiale. Il constitue la bande-son estivale parfaite pour les mélomanes des grooves du monde entier.Titres interprétés au grand studio- Te Peço Live RFI- Estelar, extrait de l’album- Mais Amor Live RFI. Line Up : Tamir Chen, bass player, Moosh Lahav, flûte, keyboards, Alice Moss, drummer, Grettchen Schadebrodt, guitare et chant et Cecilia Erismann, chant + Thomas Rose, traduction.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.► Album Moriah Plaza (Batov Records 2023).
7/30/202348 minutes, 30 seconds
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Maloya, l’esprit des femmes, et Carrousel revival!

Spéciale île de La Réunion avec « Maloya, l’esprit des femmes », un documentaire signé Anne-Laure Lemancel et Séverine Nativel. Et réédition du seul disque du groupe réunionnais Carousel (1982) raconté par Loy Ehrlich. Notre 1er invité est Loy Ehrlich pour la réédition vinyle de l’unique album du groupe réunionnais Carrousel « La Vie est Un Mystère ».Babani Records et Kréol Art rééditent l'album La Vie Est Un Mystère du groupe réunionnais Carrousel, sorti en 1982.Dirigé par Loy Ehrlich, multi-instrumentiste, compositeur et producteur français, ce groupe était influencé à l'époque par les genres occidentaux contemporains tels que le blues, le reggae et le jazz, mais ajoutait sa propre touche tropicale en mélangeant des sonorités sega et maloya locales avec des paroles écrites en créole.Initialement sorti en 1982, cet album a été suivi d'une série de concerts dans toute l'île avant que Carrousel ne cesse ses activités. Cependant, en raison de ce projet en avance sur son temps avec ses fusions uniques et ses compositions intemporelles, le groupe s'est fait une place dans le cœur des habitants locaux ainsi que des amateurs de musique du monde entier. Nous, chez Babani Records, en collaboration avec Kréol Art, sommes heureux de rééditer cet album unique de ce groupe emblématique pour votre plaisir auditif.L'album a été restauré et remasterisé avec du matériel analogique par M.A. Spaventi, sous nos oreilles attentives et l'attention de Loy. Nous pensons avoir réussi à ramener à la vie le son unique que le groupe avait à l'époque, sans ajouter aucun autre artefact. Un projet visionnaire et une approche unique de la musique culturelle de l'océan Indien.Nous avons également soigneusement restauré l'œuvre de Jean-Luc Igot avec l'aide de Guimero. Vous pourrez profiter d'une version vinyle accompagnée d'une affiche de 60x30 cm. Les disques sont pressés et expédiés depuis l'île de La Réunion à partir du 21 juin via notre page Bandcamp et chez notre partenaire exclusif en matière de disques, Vinyl Run. Ce premier lot de 250 pochettes a été soigneusement imprimé sur du papier d'art de 300 g/m² à Maurice. Nous nous préparons également pour une sortie numérique complète sur les plateformes de streaming et les boutiques en ligne, qui aura lieu le 20 octobre.Montez à bord et profitez du voyage.Biographie CARROUSEL (1979-1983) Loy Ehrlich, multi-instrumentiste, a été invité à La Réunion en 1977 pour rejoindre les Caméléons. Ce groupe, composé de René Lacaille, Alain Peters, Bernard Brancard, Joël Gonthier et Hervé Imare, était chargé des enregistrements et des productions du studio Royal à Saint-Joseph, qui venait d'être créé à l'époque. En 1979, le groupe Caméléons cesse ses activités et, sous la motivation et la direction musicale de Loy, le groupe Carrousel voit le jour à l'Étang-Saint-Leu avec Alain Peters à la basse et au chant, Loy Ehrlich aux claviers et au chant, Bigoun à la batterie, Joël Gonthier aux percussions, Bruno Leflanchec à la trompette et Zoun à la flûte. En tant que nouveau venu sur la scène musicale de l'île de La Réunion, Carrousel se démarque des autres groupes de l'époque, encore sous l'influence des bals locaux, en proposant des concerts de musique originale estampillée "rock tropical", avec des instrumentaux et des compositions en créole posant les bases d'une fusion entre maloya, séga, rock, jazz et reggae. Pour se faire connaître, ils organisent une tournée de concerts gratuits à travers l'île et se produisent notamment en première partie du groupe Téléphone au Stade de l'Est en 1980. En 1981, le groupe se sépare de Zoun et Alain Peters. Une deuxième formation de Carrousel voit alors le jour avec Teddy Baptiste à la guitare, Kiki Mariapin à la basse, Jean Claude Viadere au chant et Tot au saxophone. La reconnaissance du public se fait peu à peu et en 1982, ils sortent leur premier et unique album "La vie est un mystère", suivi de nombreux concerts sur l'île. Un dernier concert au théâtre de Saint-Gilles marque la fin du groupe en 1983, avant que Loy ne retourne en France. En 1994, à l'occasion de la réédition de l'album en CD, le groupe Carrousel se reforme pour deux concerts exceptionnels avec Alain Peters en invité, dont le retour sur scène est un événement mémorable quelques mois seulement avant sa mort. Malgré une période d'activité relativement courte, Carrousel reste une référence encore aujourd'hui. Au fil des années, il est devenu un groupe culte à La Réunion et tous ses membres sont des artistes majeurs et reconnus qui ont contribué, à travers leurs nombreux projets, à façonner l'identité musicale de l'île. Titres joués, extraits de l’album- La Vie Est Un Mystère- Taxi Brousse- Na Voir Demain- Ote Maloya écouter l’audio. ► Album La Vie Est Un Mystère (Babani Rd 2023). Réseaux SociauxFacebook Babani MusicTwitter Babani RecordsInstagram BabaniInstagram Kreol artInstagram Vinyl Run 974.Puis nous recevons la journaliste et réalisatrice Anne-Laure Lemancel, coréalisatrice du documentaire « Maloya, L’esprit des femmes », diffusé sur les chaînes Outre-mer, de Réunion Première à Wallis et Futuna, et fin 2023 sur France 3 national.Et si le maloya, la musique emblématique de La Réunion, se conjuguait au féminin ? Au gré des 4 portrais croisées, depuis leur île, es artistes Nathalie Natiembé, Christine Salem, Kaloune et Dilo (Eat My Butterfly), 4 héroïnes, 4 femmes charismatiques et libres, font bouger les lignes de la musique et celles de la société créole. Longtemps, le maloya, musique signature de l’île, a été « réservé » aux hommes. Depuis une poignée d’années, les femmes trouvent leur place dans ce genre musical, aux contours militants et spirituels. Parmi elles, Nathalie Natiembé, Christine Salem, Kaloune et Dilo / Eat my Butterfly, ont su trouver leur place, et leur voix dans le monde grâce à cette musique héritée de leurs ancêtres. Des cités de Saint-Denis aux plus hautes distinctions de la République, avec une révolte toujours intacte (Christine Salem), d’une famille réunionnaise classique à l’émancipation joyeuse face aux diktats sociaux et aux injonctions de genre (Dilo), d’une vie tumultueuse sauvée par la poésie aux mots créoles forgés avec le cœur (Nathalie Natiembé), des kabars de l’est de l’île à la formation d’un art joyeux, électrique et protéiforme (Kaloune)… Chacune de ces quatre artistes a su s’émanciper grâce au maloya, chemin artistique et école de vie. Charismatiques et libres, à l’image de leur territoire, ces quatre héroïnes inspirantes viennent questionner/bousculer la place de la femme dans la musique et la société créole. Sur une trame maloya, elles font résonner les roulèrs (tambours), les chants, le kayamb, pour exprimer les revendications, la résistance et la fierté des femmes réunionnaises ! Et raconter leur île…Par la porte d’entrée de la musique, les deux réalisatrices, Séverine Nativel et Anne-Laure Lemancel ont voulu interroger et raconter les statuts des femmes dans les sociétés créoles. Aujourd’hui encore, la femme réunionnaise continue de lutter contre les clichés passéistes, qui lui collent à la peau, évoquant sensualité, légèreté et douceur. À l’origine, sa place se construit – et se cantonne souvent – au cœur du foyer. Les années 1980 – avec la départementalisation, l'abandon officiel du statut de colonie, les luttes contre la misère, la scolarisation obligatoire, les mouvements sociaux, politiques et identitaires qui accompagnent ces mouvements – voient l’émergence d’une nouvelle organisation de la vie réunionnaise. Cette « modernité » s'infiltre partout dans le quotidien, jusque dans les rapports hommes-femmes. La société réunionnaise évolue. Le cliché de la femme inférieure à l'homme commence peu à peu à disparaître. Davantage autonome, elle prend désormais sa place dans tous les domaines. L’art et la musique ne font pas exception et des groupes portés par des femmes voient le jour, dès les années 1980. Si des chanteuses comme Benoîte Boulard ou Michou révélaient déjà leurs talents dans le séga, Françoise Guimbert, alias « Tantine Zaza », est la première à se lancer dans le maloya à l’orée des années 1980.Un style longtemps interdit Quant au maloya, son histoire-même, explique en partie la « discrétion » des femmes en son sein, jusque dans les années 1990. Depuis sa naissance à l’époque de l’esclavage, il réunit dans un espace, cérémoniel et/ou festif, des femmes et des hommes. Si le cercle s’est toujours ouvert à toutes et tous, les rôles semblaient, au départ, bien définis : les gros instruments type roulèr pour les hommes et pour les femmes, les chœurs, le triangle ou le kayamb… Interdit jusque dans les années 1980, car considéré comme une « musique de nègre » ou de « sorcellerie », le maloya devient, dans les années 1970, une arme politique pour le combat de la reconnaissance linguistique et culturelle de l’île. Le pouvoir métropolitain dominant bannit ce mode d’expression revendicateur des ondes TV et radio. À l’époque, les « maloyèrs » sont, pour nombre d’entre eux, des militants communistes, qui n’hésitent pas à provoquer des bagarres et des affrontements avec les forces de l’ordre. Autant de combats politiques, dont les femmes restent en retrait. Dans les années 1980 l’interdiction du maloya est levée, notamment grâce à la mobilisation des grands ténors du genre, tels Danyèl Waro. Lui-même dira, dans Maloya l’esprit des femmes : « En même temps que le maloya redémarre, il y a une bataille, en son sein, pour que les femmes y prennent leur place ». Avec l’accalmie des années 1990, décennie de la fierté, de l’affirmation de l’identité réunionnaise et de la langue créole, des femmes apparaissent ainsi à la tête de groupes de maloya. Elles enjambent le roulèr et portent leur voix sur le devant de la scène. L’un des exemples reste le groupe 100% féminin Simangavole, créé au mitan des années 1990 qui a popularisé le « maloya manièr fanm ». L’accélération du changement et l’ouverture de la société vers l’extérieur avec les études supérieures, les voyages, les contextes de changement de société participent à l’émancipation de ces groupes et de ces chanteuses : Nathalie Natiembé, Christine Salem, Maya Kamaty, EMB, Kaloune, Ann’ O’aro… Titres joués- Tangaz Pa Tro For, Nathalie Natiembé - Oh Africa, Christine Salem, Alex Barck (Osunlade Remix)- Déor, Eat My Butterfly (Dilo)- Funkyman Dombolo, Kaloune. ► Teaser film. Maloya l’Esprit des Femmes.
7/29/202348 minutes, 30 seconds
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Ukandanz et Denis Cuniot, de l’éthio-groove au klezmer arrangé #SessionLive

Ukandanz, nouvel album KemekemLes esthètes le savent. Que ce soit en matière de musiques ou d’alcools, les mélanges les plus invraisemblables débouchent parfois sur les émotions les plus fortes. Le cocktail Ukandanz a déjà fait ses preuves, mais il revient frapper à nouveau avec une formule explosive. Les pulsations anciennes d’Éthiopie sont toujours autant secouées par le rock garage et le jazz libertaire… Si l’on se demandait si le cœur de la scène du swinging Addis des années 1960 battait encore, on sait bien aujourd’hui qui manie les électrochocs ! En plus de douze années de bourlingues et cinq albums, Ukandanz s’est bâti une solide réputation dans le monde des musiques mondialisées. Le groupe est de retour pour une nouvelle épopée vers les sources de sa musique. Le chantre moderne, le griot électrique Asnake Gebreyes pointe la direction à une meute de musiciens en ordre de marche pour agiter un peu plus le voyage entre la France et l’Éthiopie. Ceux-là adorent autant se perdre dans les carrefours que se retrouver dans les détours… À défaut d’orientation, ils ont le sens de l’épique ! L’essence de cette machine de transe moderne réside toujours dans l’âme éthiopique, aux deux éléments fondamentaux : la voix élastique d’une des plus grandes figures de la scène actuelle d’Addis Adeba (Asnake Gebreyes) et les compositions du fondateur Damien Cluzel, électron libéré jamais tant à son aise que dans des crossovers musicaux ou culturels. Quant à ce qui touche à l’existence physique du groupe, les corps y exultent dans l’énergie du rock et la catharsis de l’improvisation (ou l’inverse).Damien Cluzel passe de la guitare à la basse sans rien perdre de son électricité, et s’ouvre ainsi un tout nouveau champ des possibles en terme d’écriture. Le complice de toujours Lionel Martin souffle le chaud et le froid avec une empreinte sonore qui irradie jusqu’aux silences qui l’accompagnent. Fred Escoffier, claviériste ayant éprouvé sa solidité rythmique avec une fine fleur du jazz hexagonal, revient dans le groupe pour apporter sa virtuosité et son appétit pour l’improvisation débridée. Charge au petit nouveau Thomas Pierre, excellent batteur à la large palette sonore, de venir compléter l’édifice polyrythmique au service d’une musique foisonnante, entre structures d’inspiration traditionnelle et dérapages contrôlés issus de la modernité. Amaury Rullière.Avec Kemekem, Ukandanz est de retour après un album instrumental paru en juin 2022. Le combo azimuté a retrouvé sa voix avec son chanteur emblématique Asnake Gebreyes, toujours aussi bouillonnant des forces millénaires de son Éthiopie natale. Mariant l’insondable tradition musicale éthiopienne avec une relecture contemporaine et libertaire, Ukandanz poursuit son ouvrage d’utilité publique avec ce nouvel opus. Avec autant de subtilité que de sauvagerie, le groupe transmet une nouvelle version d’un ethiopian crunch dont il est un inestimable pionnier. Les polyrythmies fondamentales explosent au contact du rock progressif, du punk et des expérimentations sonores de cette meute soudée par des années de live. Les textures instrumentales gardent le nouveau relief imprimé lors du dernier album enregistré sans Asnake Gebreyes. Son retour fait encore monter la température d’un cran... Prophète incandescent d’une célébration débridée et puissante ! Titres interprétés au grand studio - Kemekem Live RFI- Endihe new Fiker, extrait de l’album Kemekem- Ajebesh lideresh new Live RFI. Line Up : Lionel Martin, sax, Fred Escoffier, claviers, Asnake Gebreyes, chant, Thomas Pierre, batterie et Damien Cluzel, guitare, basse.Son : Mathias Taylor, Laurie Plisson.Album Kemekem (La Companie 4000). Puis nous recevons le pianiste Denis Cuniot pour Denis Cuniot Plays Nano Peylet.Dans les années 80, quand on était musicien et qu’on voulait faire partie de l’avant-garde, il fallait sonner « jazz ». Un pianiste avec qui je causais beaucoup, m’a conforté dans l’idée qu’il y avait d’autres modes d’expression non encore explorés.Un de ces modes en particulier déclenchait chez moi de grosses émotions par la simplicité et la beauté de ses mélodies, c’était la musique juive qui depuis a trouvé le nom de musique Klezmer. À l’époque, (les années 80) je faisais du free-jazz dans le groupe ARCANE V. Nous mettions toujours dans le programme de nos concerts un, souvent deux morceaux de musique traditionnelle juive. Il y avait deux raisons à cela : la première était d’ordre esthétique : passer du free au trad, retourner au free, revenir au trad, était un plaisir on pourrait dire un ravissement, sans cesse renouvelé. La deuxième était beaucoup plus intime. La moitié du groupe était d’origine juive, et restait très présente l’idée qu’il ne fallait pas que la Shoah tombe dans l’oubli un jour.Le pianiste dont je parlais plus haut s’appelle Denis Cuniot, et nous avons fondé un duo de musique exclusivement juive, pour lequel il a fallu assez vite étant donné le peu de traces écrites du répertoire, (tradition orale oblige), composer de la musique de concert puisqu’il n’existait plus de traditions de musiciens qui allaient de village en village avec une centaine de mélodies glanées à droite à gauche, au hasard des rencontres.Jouer devant un public assis et silencieux, ils ne connaissaient pas. On vivait avec la musique, éventuellement on dansait, presque toujours on mangeait, on faisait du bruit, ça ne les empêchait pas de jouer. Et comme les musiciens trouvent toujours à s’adapter à de nouvelles mœurs, le monde a vu arriver la musique dans les cinémas et les brasseries puis à la télévision, dans les MJC, les centres culturels, les festivals et tout ce brassage lui a permis de se structurer autour de genres nouveaux qui ont abouti à l’éclosion de nombreuses compositions parmi lesquelles le public a pu découvrir la musique klezmer pour piano, se trouvant ainsi devant un infini de possibles qu’on aurait eu peine à imaginer vingt ou trente ans plus tôt. J’aime le piano autant que j’aime la clarinette : j’ai eu la chance de pouvoir développer sur cette dernière un phrasé issu de l’aspect oriental de la musique klezmer. À présent je poursuis cette recherche sur le piano, qui offre une palette de couleurs extraordinaire, qui me permet de développer mes idées et aussi, bien sûr, m’offre en la personne de Denis Cuniot l’interprète idéal, pionnier de cet art et ami de toujours, qui est prêt à se lancer dans un travail extrêmement ardu pour coller au mieux à des partitions qui peuvent être parfois très complexes. Nano Peylet.À partir de 1983, j’ai été l’un des principaux initiateurs du renouveau et de la reconnaissance de la musique klezmer en France en co-fondant un duo avec Nano Peylet, à l’époque clarinettiste et saxophoniste du groupe de jazz ARCANE V, puis clarinettiste de Bratsch. Dans mes «années jazz», j’avais rencontré Nano.Dans son histoire familiale, il n’avait aucun lien avec le judaïsme, mais il avait rencontré au cours de ses études et dès les débuts de sa carrière tous les musiciens et chanteurs qui avaient, dans les années 70 en France, une authentique connaissance des musiques yiddish et klezmer : Eddy Shaff, Teddy Lasry, Maurice Delaistier, Youval Micenmacher, Ezra Bouzkela, Talila, Jacinta, Ben Zimet... Et il jouait dans les deux grandes formations de cette époque : Kol-Aviv et Adama.Il avait eu comme professeur de jazz, Philippe Gumplowicz (guitariste d’ARCANE V), devenu ensuite professeur des universités, grand connaisseur de la culture juive ashkénaze. Nano connaissait aussi très bien Giora Feidmann et sa production discographique. Il aimait cette culture ashkénaze.Ses amis et confrères qui venaient de cet univers lui racontaient, lui en expliquaient les logiques illogiques. Auprès d’eux, il s’était constitué déjà un large répertoire de chansons et de niguns yiddish et hébraïques, de mélodies klezmer, de musiques de théâtre et de danses. Cette rencontre aux sons du Free Jazz, rencontre amicale et musicale allait avoir la plus grande influence sur ma vie artistique puisque c’est par et grâce à Nano Peylet que me vint la révélation du klezmer. Ce coup de foudre musical et amical m’est arrivé lorsque, sur une proposition de Nano de monter un répertoire klezmer (hassidique, disions-nous à l’époque), je fis mes premières répétitions. Je compris alors au plus fort de moi que j’avais trouvé ma voie artistique, mon lieu d’inspiration et de travail permanent, ma matière quotidienne. Ce fut donc le début de mon engagement musical et militant. Militant car en ce temps-là, personne en France ne connaissait cette musique (y compris dans la communauté juive). J’avais conscience qu’elle avait été anéantie dans les pays dont elle était issue et que nous avions la tâche et le devoir de la faire ré-entendre, revivre, de la re-créer : un devoir de mémoire, un devoir d’aujourd’hui. Mémoire d’un répertoire, d’un genre musical. Mémoire de musiciens et de poètes disparus. Musical puisque depuis lors, près de quarante ans après, j’ai réalisé une dizaine de disques, tous édités chez Buda Musique, des musiques de films, de spectacles de théâtre, plusieurs centaines de concerts, ainsi que des conférences, exprimant sous des formes et formats divers, mon attachement et ma créativité dans l’univers klezmer et yiddish.Aujourd’hui, je suis heureux et ému d’apporter ma contribution aux questions que Nano Peylet nous posait au début des années 1990 :Qu’avait été la musique traditionnelle avant de l’être devenue ? Comment faire du neuf avec du vieux ?Les musiques traditionnelles sont-elles condamnées à être anciennes ?Ne pourrait-on pas composer de la musique vieille tout de suite ?Faire du neuf avec du vieux, du neuf avec du neuf mais aussi du vieux avec du neuf ?Il avait ainsi mis au jour le concept de « musique pré-traditionnelle ».Aujourd’hui, je lui ai demandé de nouveau de me composer des œuvres et de m’offrir quelques arrangements. Ce disque. Mes interprétations des dédicaces de Nano Peylet sont toutes dédiées à Perrette Salon. Denis Cuniot. Titres interprétés au grand studio- Ballade pou Jeanne + Alon’s Doïna Live RFI- Lomir Zikh Iberbeten, extrait de l’album Denis Cuniot Plays Nano Peylet - Doïna + Sirba de Leuville Live RFI. Line Up : Denis Cuniot, piano.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.Album Denis Cuniot Plays Nano Peylet (Buda Musique 2023).
7/23/202348 minutes, 30 seconds
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Interview Eliades Ochoa et #SessionLive Guiss Guiss Bou Bess

Du « son » cubain à l’électro sabar sénégalais, Eliades Ochoa présente son nouvel album Guajiro, et le trio franco-sénégalais Jolo Bass Music. Notre 1er invité est le légendaire chanteur, guitariste et compositeur cubain Eliades Ochoa. Eliades Ochoa est connu et apprécié dans le monde entier pour avoir été l'un des membres fondateurs du Buena Vista Social Club, ayant notamment prêté sa voix à l'emblématique «Chan Chan». Après l'accueil phénoménal de Buena Vista, Ochoa a sorti 9 albums, remporté 4 Latin Grammys et reçu une nomination aux Grammys (pour Afrocubism en 2010). Produit par Demetrio Muñiz et comprenant des invités tels que Rubén Blades, Joan As Police Woman et Charlie Musselwhite, «Guajiro» confirme sa réputation d'artiste le plus important de Cuba au cours du siècle dernier.Les traits rudes, le chapeau caractéristique, les bottes de cow-boy et l'image emblématique de «l'homme en noir»... Les chansons de l'école de la vie imprégnées du genre de sagesse durement gagnée, teintée de country, qui ne s'achète pas. Il n'est pas nécessaire de chercher ou d'écouter trop longtemps pour comprendre pourquoi Eliades Ochoa est souvent surnommé le «Johnny Cash cubain».  Pourtant, si les parallèles abondent, son nouvel album Guajiro montre également qu'il est une voix singulière avec un style et un son unique, enracinés dans la tradition cubaine mais avec un attrait aussi intemporel qu'universel.En 1997, lorsqu'il a accédé à la reconnaissance internationale en tant que membre du Buena Vista Social Club, lauréat d'un Grammy, Eliades était un jeune homme. Certes, il avait alors 50 ans et dirigeait depuis 18 ans le Cuarteto Patria, le groupe phare de Cuba, mais il était encore tout jeune comparé aux légendaires vétérans Compay Segundo et Ibrahim Ferrer, qui jouaient depuis avant sa naissance et avec lesquels il a formé un duo inoubliable sur des chansons classiques telles que Chan Chan et Candela.Un quart de siècle plus tard, Eliades est aujourd'hui un vétéran à l'histoire légendaire et Guajiro présente Eliades comme on ne l'a jamais entendu auparavant. Les chansons de Guajiro - dont la plupart sont ses propres compositions - sont les plus intimes et les plus personnelles qu'Eliades ait jamais enregistrées. «L'album parle beaucoup de moi et de mon histoire», explique-t-il. «C'est vraiment l'histoire de ma vie et chaque chanson a beaucoup de sens. »Pour réaliser Guajiro, il a fait appel à toute une série de collaborateurs prestigieux. Le producteur Demetrio Muñiz représente un lien direct avec Buena Vista, puisqu'il a été pendant de nombreuses années le directeur musical du groupe de tournée issu du projet original. Mais d'autres viennent de bien plus loin que les rivages de la musique cubaine, comme l'harmoniciste Charlie Musselwhite, originaire du Mississippi, la légende des Fania All-Stars Rubén Blades et l'auteur de rock indépendant Joan Wasser, qui enregistre sous le nom de Joan As Police Woman. «C'est un album différent de ceux que j'ai faits auparavant, qui me sort de ma zone de confort», note Eliades. «J'ai joué du son cubano traditionnel pendant de nombreuses années et, à ce stade de ma vie, je voulais faire quelque chose d'un peu différent - et j'ai toujours aimé collaborer et m'ouvrir à d'autres rythmes et travailler avec différents artistes. »Il ne sait pas exactement ce qui a déclenché son épanouissement tardif en tant qu'auteur-compositeur, si ce n'est le sentiment que le moment était venu, que l'inspiration était forte et que le parcours de la vie lui avait donné des idées qui ne demandaient qu'à être partagées. «Ma vie n'est plus la même qu'à l'époque où nous avons fait Buena Vista», déclare-t-il.  «Des gens comme Compay et Ibrahim avaient une grande histoire et beaucoup d'histoires, et faire cet album avec eux m'a ouvert les portes du monde entier. Aujourd'hui, j'ai l'impression que c'est le bon moment pour raconter mes histoires. Je me sens bien et ces chansons me tiennent à cœur. On pourrait dire que c'est mon manifeste».Avec la sortie de Guajiro, il ajoute un nouveau chapitre révélateur qui tisse tous les fils de sa vie et de sa carrière en un testament personnel définitif et convaincant qui honore son passé tout en amenant ambitieusement sa musique vers de nouveaux horizons.Titres joués de l’album Guajiro- Se Solto un Leon voir le clip- Creo en la Naturaleza- Pajarito Volo- West.► Album Guajiro (World Circuit Records 2023). Puis nous recevons le trio sénégalais Guiss Guiss Bou Bess pour la sortie de l’album Jolo Bass MusicGuiss Guiss Bou Bess tout droit débarqué de Dakar s’est créé un univers hybride unique : l’électro Sabar. Les bouillonnants quartiers populaires de la capitale sénégalaise sont leur laboratoire, le lieu où se captent les ambiances, où s’enregistrent les tambours et se fabriquent les beats. À l’occasion de la tournée de présentation de leur nouvel EP Jolof Bass Music, le trio franco-sénégalais revient au Hasard Ludique. Une représentation de l’Afrique contemporaine entre musique de club et héritage des sonorités ancestrales des griots wolofs.Au sein de ce disque, les rythmiques ancestrales fusionnent avec la bass music, les sonorités organiques et électroniques s’assemblent pour créer un nouveau genre musical : le Jolof Beats. Un sabar électronique affirmé et assumé, où les chants griotiques wolofs et la taassu (chant rythmique du mbalax) rencontrent la dub-techno et la deep house.Titres interprétés au grand studio- Tik Tik Live RFI voir le clip - Muus, extrait de l’EP Jolo Bass Music- Insh Allah Live RFI voir le clip. Line up : Mara Seck, lead vocal, danse, percussions ; Stéphane Costantini, electronic beats, producteur ; Aba Diop, sabar percu, choeurs.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.► EP Jolo Bass Music (Hélico 2023).Guiss Guiss Bou Bess à lire sur RFI Musique.
7/22/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive de Lucie Antunes «Carnaval» & Peter One «Come Back To Me»

2 sessions live entre carnaval pop et contemporain & country-folk ivoirienne. Notre 1ère invitée est Lucie Antunes pour la sortie de son 2ème album Carnaval.Armez-vous d’un sifflet, de tambours, de cloches et de plumes, il y a urgence à remplir le parvis. Demain, vous défilerez à nos portes aux yeux du monde. Demain, c’est Carnaval. Février de cette année-là, Lucie suffoque et avec elle, on a du mal à respirer. L’épidémie s’infiltre comme une épine sourde qui nous traverse. Blessés, nos corps s’épuisent et nous lâchent par manque de souffle au pays de l’inertie. Lucie se souvient qu’elle a toujours été cette lumière qui résiste, feu follet incandescent, au service du mouvement et de la transe. On raconte que les jeunes percussionnistes choisissent le marimba, le vibraphone ou les timbales pour se faire entendre, pour être visibles, enfin audibles. Alors en février de cette année-là, Lucie se tient fièrement debout, baguettes aux poings et synthétiseur en bandoulière, décidée à briser l’isolement et le silence à coups de rythmes débridés. Elle se trouve une chambre dans la maison Deman à La Rochelle. Face à la mer, elle défait sa valise. À l’intérieur, il y a l’envie d’en recoudre et de broder des morceaux avec sa voix, ses percussions virtuoses, des boucles de bribes vocales trouvées sur Google, des sons électro qui vibrent sous la peau jusqu’à en retirer l’épine. Lucie a prévu de composer une fête pour nous guérir. Ce deuxième album est un remède. Carnaval sonne le temps des réjouissances et des jours charnels. Pour Lucie, la diète a assez duré, elle prépare son sifflet et ses cloches et les pose sur la table de chevet. Dans la poche de sa valise, il y a la bande son des Sparks composée pour le film « Annette » de Léos Carax. Les voix du film, par leur audace guident la compositrice vers un chœur libérateur. Carnaval célébrera un chant extatique qui nous rappelle d’autres sirènes comme Laurie Anderson, Meredith Monk, Charlotte Adigéry, Agnès Obel. Sous hypnose, Lucie Antunes avance, tambour battant, marchant sur ses peurs. La crainte d’avoir un bébé, la peur de la maladie, de ne pas réussir à braver la mort, il faut conjurer le sort. Elle s’enferme dans une bulle, tombe, se cogne, se redresse, cherche la rupture et des morceaux plus courts, toujours à l’affût des timbres et des motifs qui pourraient nous sauver. Elle en fait trop, elle épure à nouveau, chante tout haut, sous l’eau, scande de nouvelles prophéties répétitives, martèle sur sa boîte à rythmes et forge un autel carnavalesque en matière brute. Elle reprend de la distance et sa respiration, et au loin elle commence à apercevoir une boîte à musique sous un chapiteau coloré. Un rituel de poche est le né, véritable kit de survie de la fête. Pour danser à deux, Lucie va chercher la musicienne Léonie Pernet. Ensemble elles accordent leurs fragilités, leur voix, leurs pouls. « Tout est là, devant toi », lui dit Léonie. Rassurante, complice, Léonie va s’employer à faire beaucoup avec peu et aider Lucie à produire les onze séquences de ce Carnaval en forme de mini free party. Ça cogne à nos fenêtres, on l’entend, elle arrive de loin cette batucada dégingandée. Au signal des cloches timbrées et du sifflet, on se joint au défilé à Cuba, à Rio, à Paris, à Bali. On invite Steve Reich, John Cage et on carillonne sur des rythmes frénétiques, on s’enivre d’effluves tectoniques, on tape sur des cloches tubulaires, on tourbillonne sur des contrepoints au marimba, on prie à haute voix, on se serre fort dans les bras Réveillez-vous, vous êtes vivants, la fête commence maintenant.Titres interprétés au grand studio- Yagé (radio edit) Live RFI- Faites-vous des bisous, extrait de l’album Carnaval- Mais Live RFI.Line Up : Clémence Lasme, basses, voix, percussions ; Franck Berthoux, traitement du son en temps réel, synthés modulaires ; Lucie Antunes: vibraphone, batterie.Son : Mathias Taylor, Laurie Plisson.► Album Carnaval (InFiné / CryBaby 2023).voir le clip  It’s amazing. Puis nous recevons PETER ONE pour la sortie de l’album Come Back To Me.Originaire de Côte d'Ivoire, Peter One a été une star en Afrique de l'Ouest, au sein d’un duo avec son partenaire d'écriture Jess Sah Bi, qui ont ensemble créé un album folk séminal, Our Garden Needs Its Flowers en 1985. L'album a pris de l'ampleur dans toute la région. Peter a joué pour des présidents, des premières dames, des foules adulées à guichets fermés, et a même joué la bande-son de la libération de Nelson Mandela en 1990, comme en témoigne la BBC. Il s'est ensuite installé aux États-Unis dans les années 90, en raison des troubles politiques dans son pays d'origine, pour tenter d’y poursuivre sa carrière musicale. Cependant, en raison du coût de la vie, il a été contraint d’abandonner et a travaillé en tant qu'infirmier, d'abord dans le Delaware, puis dans le Tennessee, pendant la majeure partie des 20 dernières années, jusqu'à aujourd'hui.   En 2018, la réédition de Our Garden Needs Its Flowers a relancé l'attention sur Peter One, avec une couverture médiatique de Pitchfork et Rolling Stone. Aujourd'hui, Peter revient sur la scène musicale avec un mélange unique d'afro-pop et de bandes sonores country-folk influencées par les années 60 et 70. Peter One nous offre une collection authentique de chansons folk chantées en anglais, français et guro, racontant des histoires de divorce douloureux, d'amour et de perte. Il nous propose des réflexions sur les concepts du pouvoir de guérison de la musique, de la diaspora, de l'immigration et de la patrie. Quiconque entend les premières notes de Cherie Vico sur le nouvel album de Peter vous le dira certainement : Peter One est de retour, et a apporté avec lui un ensemble de chansons qui pourraient bien transporter ses auditeurs vers de nouveaux horizons car elles sont finalement le reflet du propre voyage imprévisible et surprenant de Peter One.    Titres interprétés au grand studio- Kavudu RFI Live- African Chant Jess Sah Bi & Peter One, extrait de l’album Our Garden Needs Its Flowers (1985)- Chérie Vico, extrait de l’album Come Back To Me voir le clip- Sweet Rainbow Live RFI. Line Up : Peter One, chant, guitare ; Agustin Escalante, claviers.Son : Jérémie Besset, Mathias Taylor.► Album Come Back To Me (Verve Forecast 2023).
7/16/202348 minutes, 30 seconds
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Première édition vinyle de «Lettre ouverte aux», de Lounès Matoub, 25 ans après sa disparition

« Puisque né kabyle, mon nom est combat » (Imi i d-luley d Aqbayli, isem-iw imenyi) Lounès Matoub (1956-1998). La Kabylie de Lounès Matoub, avec Nadia Matoub (son épouse) et le journaliste conférencier Rabah Mezouane.En commémoration des 25 ans de sa disparition, Elmir Records propose la toute première édition double vinyle de l’album de référence Lettre ouverte aux… de Matoub Lounès, enrichie d’un livret passionnant de 28 pages, comprenant des éléments biographiques, la retranscription des poèmes et leur analyse ainsi que des photos d’archives et facsimilés qui suggèrent à l’auditeur une immersion complète dans l’une des pièces maîtresses du poète. Un album emblématique qui témoigne de l’immense talent de Matoub Lounès, de sa sensibilité et de son engagement pour la cause berbère. Un document incontournable qui invite à (re)découvrir l’œuvre de l’une des plus grandes figures de la musique d’expression kabyle.« Amour, partage et sincérité ont caractérisé sa vie et son œuvre. L’homme, le Rebelle et le poète se confondaient. Il a servi l’art par sa virtuosité poétique et musicale ; par son art, il a servi la lutte de son peuple pour sa survie : Imi i d-luleɣ d Aqbayli, isem-iw imenɣi (puisque né Kabyle, mon nom est combat). Maintes fois confronté à la mort, nous le voyions à chaque fois renaître avec une vigueur renforcée, un courage imposant et une sensibilité au monde affûtée. Devenu une légende de son vivant, nous le pensions immortel. Pourtant, le 25 juin 1998, lors de son ultime bataille, Lounès Matoub est assassiné. Mais il est mort digne, debout, héroïque, les armes à la main. » (Nadia Matoub) Titres joués dans l’émission- Ayen Ayen (ma vie d’abîme)- Ay Izem- ExtraitTabrat I Lekhwam (Lettre ouverte aux…)- Yehwa – yam, (Libre et femme)- U – Shisif – Ara (Le col du salut) - I Luhoe – D Zzhir (À nos portes la mort).► album Lettre ouverte aux… (Elmir Rd 2023).Pour aller plus loin, bibliographie :- Malika Matoub, Matoub Lounès, mon frère, Éditions Albin Michel, 2000 - Nadia Matoub, Pour l'amour d'un rebelle, Éditions Robert Laffont, 2000- Yalla Seddiki, Mon nom est combat, Éditions La Découverte, 2003site Lounès Matoub éternel.Extraits d’entretien de Lounès Matoub, France Télévisions 1995.
7/15/202348 minutes, 30 seconds
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Playlist Sophian Fanen et #SessionLive Zar Electric

Le trio marseillais Zar Electric envahit la #SessionLive pour présenter le 1er EP Hawa et Sophian Fanen partage ses obsessions mensuelles en 5 titres. À commencer par le trio de soul californienne Thee Sacred Souls, Running Away, single (Daptone Records, 2023) voir le clip- Namian Sidibé, Garaba Mama, tiré de l'album Namian Sidibé (Sahel Sounds, 2023)- Tanya Ekanayaka, Ushe, tiré de l'album 18 Piano Sutras & 25 South Asian Pianisms (Naxos, 2023)- Blick Bassy, Nop, tiré de l'album Madíbá (Infiné, 2023)- Enny, Take it Slow (feat. Loyle Carner), tiré du EP We Go Again (Famm, 2023) voir le clip Suivre Sophian Fanen sur Twitter (@Sophian F). Puis nous recevons Zar Electric dans la #SessionLive.Zar Electrik, c’est un trio marseillais, activiste de la scène méditerranéenne. La voix envoûtante aux influences maghrébines d’Anass Zine, accompagné de ses instruments traditionnels comme l’oud et le guembri, se marie subtilement à la voix profonde d’Arthur Péneau. Ce dernier introduit ses influences africaines hybrides par sa kora qu’il mystifie avec des effets électriques. Le compositeur et producteur Did Miosine vient sublimer le tout. Il apporte sa connaissance et sa maîtrise des machines, des synthés et des codes de la musique électronique. À eux trois, ils créent une musique riche et généreuse, une traversée entre le Maghreb, l’Afrique subsaharienne et l’Occident. Zar Electrik, c’est un hommage aux cultures tribales. Le zar étant un rituel ancien venant d’Éthiopie et d’Égypte qui permet de soigner par la transe en accédant au monde des esprits. Après une tournée à succès comptant plus d’une soixantaine de dates en 2022, Zar Electrik sont bien décidés à continuer de nous faire danser ! En parallèle d’une nouvelle tournée en 2023, ils sortent leur premier EP intitulé Hawa. L’intro sonne comme un cérémonial, elle nous permet de s’ouvrir sur le spirituel et introduit le côté narratif de l’EP pour laisser place au premier titre Hawa, qui donne son nom à cet opus. Un titre poétique qui questionne les ancêtres sur la complexité de l’amour. On poursuit le voyage avec Sadiyé, une ode à la joie qui s’inspire des textes et musiques traditionnelles. Place ensuite à Ntiya, un titre qui s’ancre dans la ville de Marseille et qui illustre une nuit de perdition. Avant l’outro qui vient clôturer cet EP, Zar Electrik nous invite dans une dernière transe avec Merhaba, un medley curatif qui appelle au vivre ensemble. Titres interprétés- Sadiyé Live RFI- Merhaba, extrait de l’EP- Ntiya Live RFI voir le clip. Line Up : Anass Zine, oud, guembri, Arthur Peneau, chant et Did Miosine, compositeur, producteur, machines.► Ep Hawa (Jarring Effects 2023).chaîne YouTube.
7/9/202348 minutes, 30 seconds
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Paloma Pradal et Samaïa dans la #SessionLive pour la 22ème édition du festival Rhizomes

Zoom sur la 22ème édition du festival Rhizomes qui se tient à Paris et en banlieue dans des lieux extraordinaires. Nos invité.e.s sont le trio Samaïa, Paloma Pradal et Blaise Merlin, le directeur artistique. Le Festival Rhizomes vous donne rendez-vous du samedi 1er juillet au dimanche 23 juillet 2023 pour fêter le « Tout-Monde », ses rythmes, sons et merveilles venus des cinq continents, à travers un florilège de concerts gratuits et de balades féériques entre vieux chênes, jeunes pousses et autres herbes folles !Vingt-deux ans de partage des cultures et des imaginaires, Rhizomes rend les richesses de notre « Tout-Monde » accessibles à tous en conviant dans les espaces verts, dans un jardin en friche ou une cour d’hôpital, les grandes figures des musiques métissées et « tradimodernes ». Au programme, des découvertes et de belles retrouvailles, avec Ajaté (Japon afrobeat), Paloma Pradal (Espagne), Bamba Wassoulou Groove (Congo), Samaïa (polyphonies nomades), Votia (La Réunion, Maloya), Souad Asla (Algérie), Ndima : Les Pygmées Aka (Congo), Les Héritières (Tunisie, Algérie, France), Le Cri du Caire (Égypte/France)... Et pour finir en apothéose, Les Balades Extraordinaires vous invitent deux week-ends consécutifs à un parcours féérique à Épinay-sous- Sénart (sur les bords de l’Hyères) et au Parc Floral de Paris.Le trio Samaïa et Paloma Pradal, à l’affiche de cette 22ème édition, sont les invitées de la #SessionLive.Samaïa (Europe, Moyen-Orient) Émulsions polyphoniques.Samaïa, ce sont trois voix qui se mêlent sans jamais se toucher. Proposant une création polyphonique à partir de chants anonymes, le trio Samaïa crée un son qui lui est propre, tissé de fines harmonies, de bourdons, de polyrythmie ou d’unissons. Leurs voix solidement ancrées dans la terre réinventent des histoires traditionnelles d’Eurasie. Leur répertoire puise dans les traditions chères aux trois chanteuses et met à l’honneur les langues régionales de France (occitan, breton) et d’Europe autant que du Moyen-Orient. Un cocktail détonnant naît de la rencontre de leurs trois parcours : Eléonore Fourniau, spécialisée dans les musiques kurdes et anatoliennes, Noémie Nael, autrice-compositrice de chanson française et Luna Silva, autrice-compositrice de musique folk-world d’origine anglo-espagnole. (Jeudi 13 juillet 2023 à 17h30 aux Arènes de Montmartre). Paloma Pradal (Espagne) Flammes & Co. Fille du chanteur et guitariste flamenco Vicente Pradal, Paloma Pradal porte au plus profond d’elle-même toute la richesse et la diversité de la culture hispanique.Dès sa plus tendre enfance, elle a baigné dans un univers où l’art est omniprésent et très tôt, la scène est devenue pour elle une évidence.Entre reprises assumées et merveilleusement interprétées en compositions bouleversantes ou improvisations innovantes, chansons populaires espagnoles et cubaines en rythmes salsa teintés flamencas, ses concerts sont de véritables mosaïques de couleurs dont la somme crée un tout cohérent, une identité forte.Paloma Pradal nous fait découvrir l’artiste qu’elle est, tantôt explosive et festive, tantôt tragique et solennelle, pleine de talents et d’idées. (Dimanche 9 juillet à 15h dans la cour de l’Hôpital Bretonneau).Titres interprétés au grand studio RFI- She moved through the Fair Live RFI Samaïa voir le clip - Alma Serena Live RFI Paloma Pradal- Elengi Yako Kin Kongolo Kiniata, choix CD Blaise Merlin- Echate a la Mar Live RFI Samaïa voir le clip- Bamba Wassoulou Groove, choix CD Blaise Merlin- Le Phare Live RFI Paloma Pradal- Pa oen me bihanic, extrait de l’album Traversées de Samaïa. Line Up : Éléonore Fourniau : chant, vielle à roue, saz, percussion (bendir), Noémie Nael : chant, percussions (riq et bendir), Luna Silva : chant, percussions (daf et bombo compact) et Paloma Pradal : chant, cajon.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Samaïa album Traversées (La Soja/L’Autre Dist. 2023).
7/8/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive avec Tinariwen et le grand retour de Malan Mané du Super Mama Djombo

Tinariwen sort son 9ème album studio Amatssou (La peu), produit par le canadien Daniel lanois (U2, Peter Gabriel, Bob Dylan). Puis Malan Mané, artiste historique du Super Mama Djombo guinéen revient après une longue absence avec un nouvel album Fidjo di Lion. Nos premiers invités viennent du Sahara : Tinariwen, qui signifie « déserts » sont dans la #SessionLive.Depuis des décennies, les Tinariwen sont les ambassadeurs du peuple Touareg (Kel Tamashek), d'un mode de vie en harmonie avec la nature qui est plus que jamais menacée. Tout au long de leur neuvième album Amatssou, le légendaire collectif a entrepris d'explorer les sensibilités partagées entre leur blues du désert et la vibrante musique country de l'Amérique rurale. Enregistré à Djanet, une oasis dans le désert du sud de l'Algérie située dans le parc national du TassiliN'Ajjer, avec une production additionnelle de Daniel Lanois (Bob Dylan, U2, Emmylou Harris, Peter Gabriel, Willie Nelson), on retrouve dans Amatssou les lignes de guitare sinueuses et les grooves hypnotiques caractéristiques du groupe, qui cohabitent harmonieusement avec les banjos, violons et pedal steel.Bien que la culture touareg soit aussi ancienne que celle de la Grèce ou de la Rome antiques, les chansons d'Amatssou parlent de la réalité actuelle et souvent difficile de la vie des Touaregs aujourd'hui. Sans surprise, on y trouve des références passionnées à l'agitation politique et sociale qui règne au Mali. Pleines d'allégories poétiques, les paroles appellent à l'unité et à la liberté. Il y a des chansons de lutte et de résistance avec des références obliques aux récents bouleversements politiques désespérés au Mali et au pouvoir croissant des salafistes. Le message de Tinariwen n'a jamais été aussi urgent et convaincant que sur Amatssou.Tinariwen, le collectif touareg lauréat d'un Grammy, a entamé un marathon de 34 concerts à travers les États-Unis puis l’Europe.Titres interprétés au grand studio - Ezlan Live RFI voir vidéo native RFI Vidéos- extraits 7 Nation Army White Stripes et Heavy Sun Daniel Lanois- Arajghiyine, Tinariwen, extrait de l’album Amatssou- Kek Alghalm Live RFI voir vidéo native RFI Vidéos. Line Up : Sanou Ag Ahmed, Elaga AG Ahmid, guitare, voix ; Abdallah Ad Alhousseyni, voix, guitare ; et Said Ag Ayad, djembe, calebasse, derbouka.Son : Benoît Letirant & Mathias Taylor.► Album Amatssou, La Peur (Wedge 2023).Puis nous recevons Malan Mané, la voix du Super Mama Djombo, qui fut la bande son des indépendances au Cap-Vert et en Guinée-Bissau. C’est en France que le monsieur vit depuis 1990. Fidju di Lion, son nouvel album sonne comme une résurrection et sort sur Archieball, le label du saxophoniste américain Archie Shepp. Il est accompagné par Samuel Thiébaut, producteur du film « Bissau, le retour d’une idole» (Oléo Films).Disparu de la sphère musicale pendant des décennies, à tel point que certains le croyaient mort, le chanteur Malan Mané, voix incontournable du peuple de Guinée-Bissau au sein du groupe Super Mama Djombo, a enregistré début 2022 son premier album solo, à Lisbonne, aux célèbres studios Valentim de Carvalho, là même où furent gravés en 1979 les enregistrements historiques du groupe légendaire.C’est l’histoire d’une résurrection. Un classique du monde de la musique, un conte de fées qui, après tant de maux, finit bien. Cette histoire, faite de hauts de débats, c’est celle de Antonio « Malan » Mané, né en 1956 à Buba, quand la Guinée-Bissau vivait encore sous le joug colonial du Portugal. Trois ans plus tard, le massacre de Pidjiguiti sera l’étincelle qui va déclencher l’inéluctable mouvement vers l’émancipation de tout un peuple, une libération menée par le Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Grandi dans une famille de confession musulmane, le gamin haut comme trois mangues est très vite au contact avec ce parti, auquel il demeurera fidèle jusqu’au bout. Sur sa petite radio, son père écoutait les infos concernant le parti de libération, qu’Amilcar Cabral comptait mener à la victoire finale en 1974. En attendant, la famille déménage pour la capitale, Bissau, en 1969, et l’adolescent est alors tiraillé par deux passions : le foot et la musique. En bon fan du Cobiana Djazz, le mythique combo dont la bande-son boosta la rébellion, celui que l’on désigne d’un simple Malan, choisira son camp au moment de la proclamation d’indépendance, le 24 septembre 1973. Après quelques expériences, ce disciple du chanteur Laba Sosseh, la véritable étoile de Dakar, va rejoindre en 1975 le Mama Djombo, un groupe formé à la fin des années 1960 par de jeunes scouts guinéens, devenu « Super » depuis l’arrivée de Tundu, autodidacte sevré de Jimi Hendrix, et d’Atchouchi, compositeur en chef à la tonalité volontiers plus militante.Mama Djombo, le symbole fait bon sens à l’heure post-coloniale : ce nom s’inspire d’un fameux fétiche qui protégea les rangs clairsemés de guérilleros, une simple poignée qui va grossir au fil du temps, guidés par Amilcar Cabral, lunettes cerclées et verbe acéré, assassiné avant même d’avoir vu son petit pays se libérer. C’est le début d’une nouvelle histoire, pour Malan et les siens, qui sont érigés en ambassadeurs culturels par le premier Président, Luis Cabral, qui les emmène plus d’une fois dans ses tournées en Afrique, puis les envoie au festival de la jeunesse à La Havane, dont témoigne le LP Festival paru dans la foulée. Le succès est au rendez-vous. La recette du Super Mama Djombo ? Un sens du collectif, chacun de la douzaine de membres ayant voix au chapitre, et un savant dosage entre musiques à danser et mélodies à pleurer, à l’image de l’imparable tournerie qu’est Dissan Na M’bera, et la ballade Julia, une histoire d’amour et de deuil. Leur répertoire convoque la diversité ethnique du pays, et sur cette foi fédérative, ils vont écrire en kryol local leur légende, panafricaine, chantant Sol mayor por commandante, deuxième hymne national à la gloire d’Amilcar Cabral, comme honorant le griot N’Famara Mané.Titres jouésAmi I Guineense (je suis Guinéen)De Buba, chez moi, jusqu’à Bissau Sur le bateau LDG, un pélican m’a fait une confidence: « Quand tu seras à Bissau, dis à tous les gens que tu rencontreras : Peu importe que vous soyez catholiques ou musulmans Peu importe que vous soyez mandingues ou peuls ou balantes ou diolas Peu importe tout ça ! Seul compte ce que disent nos cartes d’identité : Je suis Guinéen, vous êtes Guinéens, tous nous sommes Guinéens ! »- Dissan Na m’bera extrait Super Mama Djombo - Fidju di Lion (fils du lion)Une chanson sur l’héritage du père fondateur de l’indépendance, assassiné en 1973 par les Portugais : Amilcar Cabral, « le lion ». Où sont ses fils  ? Y en a-t-il un seul, parmi les hommes politiques d’aujourd’hui, qui puisse se permettre de revendiquer son héritage ? Quel est-il, celui qui un jour deviendra peut-être enfin « le Fils du lion ».- Nelson Mandela Feat. Mamani Keita et Jupiter- Recado (le message)Ô notre Guinée Pères et mères je vous le demande  : Pourquoi avoir fait cette guerre autrefois si les camarades à présent tuent les camarades ?► Album Fidju di Lion (Archieball / L’Autre Distribution 2023). À lire sur RFI Musique« Bissau, le retour d’une idole» Tout Puissant Mama Djombo (Oléo Films).  
7/2/202348 minutes, 30 seconds
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Outta Sync 1er album de Don Letts, l’homme des punky reggae parties londoniennes

L’un des créateurs de la bande son du Londres de la fin des années 70 s’appelle Don Letts. Ce Dj producteur et cinéaste sort un 1er album sous son nom Outta Sync à l’âge de 66 ans. Don Letts est le 1er de la série vidéo #secreticône avec RFI Vidéos voir la vidéo.Qu'il s'agisse de travailler avec des artistes comme The Clash et Bob Marley, de mélanger les genres avec Big Audio Dynamite, de présenter sa propre émission de radio sur BBC6 Music, de gagner un Grammy et de recevoir un doctorat honorifique pour sa contribution à la culture, Don Letts semble avoir tout fait. En effet, avec la sortie de son autobiographie à succès « There and Black Again » l'année dernière et « Rebel Dread », un film retraçant sa vie sortie cette année, on pourrait penser que c'est le cas. Mais il y a une chose que le polymathe de 66 ans n'a pas faite... jusqu'à maintenant.Aujourd'hui, Don Letts partage Outta Sync, son premier titre en tant qu'artiste solo et le premier aperçu de son premier album, également intitulé Outta Sync, qui a été produit par Gaudi et est sorti le 28 avril 2023. L'album, qui a suivi le single au printemps 2023, est un cocktail enivrant de rythmes de basse lourde, de vibrations insulaires et de mots parlés juxtaposés à des accroches et des harmonies mélodiques. L'album est exactement ce que l'on attend d'un projet de Don Letts. Outta Sync, le titre de l'album, est également remarquable car il s'agit de l'une des rares chansons à présenter une vie aussi riche en histoires en un seul couplet : « Maintenant, à cause de ma dualité, élevé sur la pop et la basse, ça ne m'a pas vraiment dérangé, parce que tout est question de goût, je suis la génération vinyle, et c'est comme ça que j'ai commencé, en combinant les vêtements et la musique, et je l'ai transformé en art. » Et ce n'est que l'introduction ! Don poursuit sa réflexion sur le monde changeant qui l'entoure et sur ses propres perceptions changeantes.Ironiquement, il n'avait pas vraiment l'intention de faire sa propre musique. Mais le confinement a frappé et son vieil ami, Youth, producteur et bassiste de Killing Joke, l'a encouragé à essayer, lui envoyant même quelques lignes de basse pour travailler, mais Don n'était pas entièrement convaincu. Cela change lorsqu'il travaille en studio avec le légendaire producteur de dub anglo-italien Gaudi, un autre ami de longue date de Don, connu pour son travail avec Steel Pulse, Lee « Scratch » Perry et Horace Andy, pour ne citer qu'eux. Le duo a produit un remake de 'Sightsee MC' de Big Audio Dynamite pour le groupe post-punk Megative, inspiré par le dub. Ils ont ensuite collaboré à un remix dub du classique de B.A.D. 'E=MC2' pour la compilation Late Night Tales 'Version Excursion' de 2021. Don et Gaudi ont eu un déclic sonore et ont fini par travailler ensemble dans le studio londonien de Gaudi pendant neuf mois, naviguant à la fois entre le confinement et la vision orchestrale de Don. Le résultat est le premier album solo de Letts, qui sortira l'année prochaine, produit et co-écrit par Gaudi. Avec ses onze titres, pour la plupart écrits par lui-même, Outta Sync reflète la myriade de ses goûts et intérêts, ainsi que sa vision unique du monde. Il met également en lumière un éventail intrigant d'invités : le légendaire Terry Hall des Specials, Wayne Coyne des Flaming Lips fait une apparition, tout comme la reine du rock en amoureux Hollie Cook. Don a coécrit la chanson « Situationist » avec Zoe Devlin Love, anciennement d'Alabama 3. La fille de Don, Honor, reste dans la famille et chante sur le groove électronique « Civilization » aux accents de sitar. Gaudi complète le tout en jouant du piano et des synthétiseurs sur l'ensemble de l'album. Collectivement, c'est un instantané de qui est vraiment Don Letts ici et maintenant. Letts dit : « pour le meilleur ou pour le pire, c'est moi, même si je ne dis pas que j'ai tout compris, comme le reconnaissent les paroles du refrain du single. En fin de compte, l'album est une bande mon esprit avec quelques lignes de basse cool, reflétant la somme totale de mon parcours culturel et la dualité de mon existence, qui est noire et britannique ».Playlist- Outta Sync Don Letts voir le clip - Gangsters The Specials - Punky Reggae Party Bob Marley- Public Image PIL- London Calling The Clash- Civilization Don Letts (feat. Honor Letts)- The Universe You’ve Done Don Letts (feat. Terry Hall)- No Fooling Me Don Letts (feat Hollie Cook)- Pass The Dutchie The Musical Youth- Back to Life Soul2Soul- The Guns of Brixton The Clash- Situationist Don Letts (feat. Zoe Devlin Love/Alabama3)- Money in my Pocket Dennis Brown.► album Outta Sync (Cooking Vinyl 2023).
7/1/202348 minutes, 30 seconds
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Gérard Kurkdjian pour son roman «Raga de nuit» & #SessionLive Nawel Ben Kraïem

Notre premier invité est Gérard Kurkdjian : auteur - musicien - conférencier - directeur artistique qui vient de publier « Raga de Nuit », aux éditions Spinelle.D'origine arménienne et passionné des traditions orientales, Gérard Kurkdjian mène depuis vingt-cinq ans une carrière de musicien, de directeur artistique et de producteur. Il a été le directeur artistique de nombreux festivals de musiques du monde dont le festival des Musiques du monde d'Erevan en Arménie et, au Maroc, le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, dont il a été l'un des co-fondateurs et le directeur artistique depuis sa création en 1994 jusqu'en 2009.Gérard Kurkdjian est également musicien, initiateur de créations où poésies et textes des grandes voies mystiques s'entrecroisent avec les traditions musicales d'Occident et d'Orient, (Caravanes de Lunes - La Nuit Suprême - L'Oraison Funèbre d'Henriette d'Angleterre -  L'Oiseau de Feu - Voyageurs Mystiques - Les Fleurs du Mal - Shruti - Les Chants d'Isis, Eau de Vie), auteur, conférencier, récitant, producteur d'émissions de radio, organisateur de colloques : l'ensemble du travail de Gérard Kurkdjian est centré sur une vision œcuménique et transversale des arts et des cultures de la planète.  Spécialiste reconnu des musiques sacrées du monde, il a crée et dirigé plusieurs festivals de musiques. Il est l'un des fondateurs du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde dont il a été le directeur artistique de sa création en 1994 à 2009. Auteur du « Grand Livre des Musiques Sacrées du Monde », premier ouvrage rassemblant en un seul volume et sous une seule plume l'ensemble des traditions des musiques sacrées, il a publié, « Méditation Musicale : comment méditer avec les plus belles musiques du monde ». Outre une réflexion générale sur la nature de la musique et sa place dans notre société, il y a conçu une forme de méditation tout à fait originale, dans laquelle l'écoute purement contemplative des musiques de la planète devient un véritable exercice spirituel. Il est également l'auteur d'un recueil de poésies : « Abeilles de l'Indicible » et d'un roman : « Raga de Nuit - Passion sur le Gange ».Gerard Kurkdjian accompagne des voyages à orientation spirituelle avec l'agence Voyages Intérieurs. Publications :- Le Grand Livre des Musiques Sacrées du Monde (Albin Michel 2016)- Méditation Musicale : comment méditer avec les plus belles musiques du monde (Dervy 2019)- Abeilles de l'Indicible (Éditions Spinelle 2021) - Poésies- Raga de Nuit - Passion sur le Gange (Éditions Spinelle 2023) - Roman.Dans le roman « Raga de nuit » il y a 3 héros : Alexandre l’étudiant-musicien ; Bénarès, la ville sacrée de l’Inde et le raga Malkauns, l’un des plus anciens ragas de la musique classique indienne.Extraits du Raga Malkauns diffusés dans l’émission - Raga Malkauns avec le maître du Sarod Amjad Ali Khan. C’est l’instrument qu’étudie Alexandre, le héros du roman vidéo - Raga Malkauns chanté par Amir Khan, extrait du CD Best of Ustad Amir Khan (EMI) vidéo - Raga Malkauns par la violoniste N.Rajan extrait de son CD : Gayaki on violin vidéo - Histoire du Raga Malkauns (wiki). Puis, nous recevons Nawel Ben Kraïem dans la #SessionLive pour présenter l’album «Je chante un secret » Nawel Ben Kraïem repousse avec foi et vigueur toute idée de morcellement. Dans son art d’abord, car elle est chanteuse, mais aussi comédienne et poétesse – en 2021, elle a publié son premier recueil de poésies, « J’abrite un secret », aux éditions Bruno Doucey, auquel cet album de chansons fait écho, et dont l’idée a émergé après sa présentation théâtrale à la Maison de la poésie, dans une mise en scène de Marcel Bozonnet. Je chante un secret est le cinquième album conçu par l’artiste franco-tunisienne, qui a grandi à Tunis jusqu'à ses 16 ans et qui vit aujourd'hui à Saint-Denis. Nawel nous dit de sa voix exceptionnellement forte, grave, modulée à la façon des chekhates du raï ou empreinte de tension pop, qu’il ne faut pas chercher à rompre les digues protectrices de nos sentiments et de nos rêves. L’opus contient du chant, du parler-chanter, du franc-parler, de la performance, façon Patti Smith ou Kae Tempest, ouvrant les vannes de la colère et de l’énergie jusqu’à se faire peur. Nawel, en chant et en mots, fournit les armes de la reconquête intérieure. Elle porte en elle des identités multiples, des modes de vie divers, des générations perdues et des graines de futur. Je chante un secret est logiquement musicalement hybride, nappé d’électronique, de colères, d’atmosphères nourries à l’énergie du raï ou aux orgues mélancoliques. Co-produit avec son acolyte Nassim Kouti, guitariste et arrangeur et le Londonien Tim Whelan du groupe de fusion électro-world Transglobal underground, l’album a été mixé par Mitch Olivier (Bashung, M..), un choix évident pour une artiste qui a été vue en première partie de Susheela Raman ou de Natacha Atlas, structuré sur des textes vibrants et une mise en musique électrique.(Rediffusion) Titres interprétés au grand studio- Enfances (pour Idir) Live RFI voir le clip - Echtah, extrait de l’album voir le clip - Ma région, Live RFI clip audio. Line Up : Nawel Ben Kraiem, guitare-voix ; Nassim Kouti, guitariste et arrangeur.Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant. ► album Je chante un secret (Nownaw/MAD/Pias 2022)►concert de sortie d’album, 31 mars 2023, La Bellevilloise, Paris.
6/25/202348 minutes, 30 seconds
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D’Apollinaire à l’Afrobeat avec John Greaves et Roforofo Jazz

La #SessionLive reçoit les 7 de Roforofo Jaaz, biberonnés à l’afrobeat de Fela (ils ont joué au Shrine à Lagos en 2019, donc adoubés par la famille Kuti) et entretien avec le compositeur anglais John Greaves qui met Apollinaire en musique. (Rediffusion) Notre 1er invité est l’artiste britannique John Greaves qui adore les poètes français. Après avoir consacré 3 albums à Verlaine, il met Apollinaire en musique dans Zones.«L’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression : l’une et l’autre sont en relation directe avec la vie qu’elles s’efforcent de magnifier esthétiquement. », disait Apollinaire. Ce propos si juste, illustre à point nommé le projet de ce nouvel album poético-musical produit par Radio France, qui a confié au compositeur John Greaves le soin de mettre en musique quelques fragments de la poésie de Guillaume Apollinaire provenant du recueil Alcools. Le compositeur qui met en musique un texte poétique, est dans une position délicate, celle d’un créateur à part entière qui tisse son monde adossé à la création d’un autre ; visiblement, cette posture stimulante sied à John Greaves qui s’est par le passé acquitté d’un travail similaire autour des mots de Paul Verlaine («Verlaine Gisant» collection Signature Radio France, 2015) une symbiose entre les mots d’Apollinaire et le monde musical de John Greaves qui aurait enchanté le poète, ayant pour habitude de concevoir ses poèmes en y accolant des mélodies de comptines, procédé que son ami Max Jacob appelait «sa petite musique». À cette célébration poétique et musicale, John Greaves convie ses complices de longue date : Jeanne Added, Himiko Paganotti, Olivier Mellano, Vincent Courtois, Sylvain Lemaitre, Bertrand Belin et Laurent Valero. Titres joués- Fête Feat. Jeanne Added- Zone 2 Feat. Bertrand Belin- Nuit Rhénane - La Loreley Feat. Himiko Paganotti.► Album Zones (Signature/OutHere Music 2022). Puis nous recevons le groupe d’afrobeat parisien Roforofo Jazz dans la #SessionLive.Roforofo. Soit «boueux» en Yoruba. Après plus d’une quinzaine d’années à entailler l’afrobeat des Frères Smith de ses coups de guitare, Martin Smith aka Elvis Martinez a remué sédiments et limons musicaux dans un marécage de radicalité hip-hop, de groove funk, de puissance afro, de liberté jazz avec un goût prononcé pour les mélanges aventureux. Roforofo Jazz n’est boueux que parce qu’il s’agite, pas parce qu’il stagne. Fixés dans la cire ou développés sur scène, les sept musiciens ne connaissent qu’un seul et unique canal d’expression : le live, ce moment d’alchimie entre eux, cette connexion par le groove.Au sujet du nouvel album Running The Way.Mettant l’auditeur immédiatement dans le ton de sa furie afro jazz rap atypique, Love In Time et sa rythmique tranchante en appellent à la puissance de la musique, en un morceau ultra-énergétique flirtant toutefois avec le jazz via des envolées de clavier bien senties. Side To Side est un réarrangement d’un morceau de l’artiste togolaise Bella Bello et de Manu Dibango, lorgnant pourtant vers la Motown et qui résonne tel un hymne à la vie et aux directions à prendre pour contrer la négativité de nos sociétés modernes.Puis sur Stand Up dans un style plus deepfunk US à la manière de Breakestra ou The Greyboy Allstars, MC Days (aka RacecaR) enchaîne entre flows rapide et downtempo dans une injonction à tous nous battre pour ce en quoi nous croyons. Un morceau épique conclu par un clin d’œil au maître Hendrix…Gas ponctue la face A par une légère mais salvatrice accalmie rythmique, s’approchant davantage d’une ambiance nu-soul et ponctuée d’un refrain explosif où rap, rock et jazz s’entrechoquent, tendant à prouver comme le scande Days qu’en étant plus réalistes nos différences ne peuvent que s’estomper…Le titre Shawarma n’a rien à voir avec un sandwich grec, quoique…! La vie se déplie comme un menu, dans lequel tout n’est pas toujours à notre goût mais qui nous apprend à accepter les mélanges et combinaisons judicieuses et juteuses. En résulte un morceau à la touche orientale, presque ethio, un rythme qui colle parfaitement au flow hip-hop et au style Roforofo Jazz.The Big Hustle est un OVNI. Articulé autour d’une boucle de 20 mesures qui lui donne une énergie communicative, ponctué d’une ligne de basse rappelant le Colonial Mentality de Fela Kuti, ce titre sonne comme une autoroute pour danseurs breakbeat effrénés ; épique !From Here To Benin nous ramène un peu aux origines afro inspirées du groupe, tout en y injectant une légère dose de pop bien sentie. Un morceau qui encourage au voyage pour apprendre à partager, universellement.Et enfin Mode For DD, reprise du titre instrumental de l’obscure jazz funk de The Awakening, agrémentée de la voix de Days racontant le sens de la vie et ses mystères, nos croyances et certitudes, en tant qu’êtres humains aussi bien qu’en tant qu’artistes. Titres interprétés- Love in Time Live RFI + voir vidéo RFI - Fire Eater, extrait de l’EP Fire Eater voir le clip - Side To Side Live RFI + voir vidéo RFI. Line Up : Days aka Racecar, voix ; Fabien Sautet, batterie ; Gregory Hector, basse ; Martin Smith, guitare ; Benjamin Des Gachons, clavier ; Laurent Dumont, saxophone baryton / flûte ; Gaël Fajeau, trompette.Son : Benoît Letirant et Jérémie Besset.► Album Running The Way / Ep Fire Eater (Office Home Rds / The Pusher 2023). Roforofo Jazz sera à l’affiche de la 16è édition du festival Au Fil des Voix, le 27 janvier 2023, au 360 Music Factory, Paris.
6/24/202348 minutes, 30 seconds
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Algérie, Raï et Méhari avec Rabah Mezouane et Mohamed Lamouri

Le label français Born Bad Records sort une compilation de raï oranais « À Moi La Liberté, 83-90, Early Electronic Raï ». Rabah Mezouane, auteur du livret raconte ces années folles et électriques. Puis la #SessionLive reçoit Mohamed Lamouri pour la sortie de son 2ème album Méhari. Raï canal historique. Fouillant au plus profond des entrailles du raï, voilà une compilation qui évoque ses folles années et s’entend comme une cure de jouvence pour le genre oranais, version sulfureuse et souterraine.Très belle idée, donc, de puiser dans des cassettes introuvables pour confirmer que c’est dans les vieilles marmites oranaises que l’on trouve le bon raï. Il y a à peine 50 ans, personne n’aurait parié un centime sur un genre condamné à tourner en rond en Oranie, sa région d’origine, niché au fond d’une de ses nombreuses discothèques tapissant la corniche oranaise.Dans ces lieux de vie underground, des chanteurs à orchestration minimaliste, faute d’espace, faisaient pleurer dans leur bière (ou rigoler dans leur whisky… Sec) un public toujours excité par des chansons transgressives, sonnant comme un défi à l’ordre moral et bien-pensant, sur fond de trompette, guitare électrique, accordéon et percussions diverses. Au cours de ces années pré et post-indépendance (1950-1970), le raï s’est urbanisé grâce à une génération qui aurait grandi entre bitue et béton, au son de la flûte traditionnelle, mais aussi et surtout à l’écoute du twist, de la variété française et du rock.Ils se nommaient Boutaïba S’ghir, Messaoud Bellemou, Groupe El Azhar, Younès Benfissa ou Zergui, et ils lègueront aux Chebs (jeunes) qui ont pris la suite, leur bouquet de chants qui vont retrouver une seconde jeunesse. Oran, la capitale de l’Ouest algérien, en sera le centre névralgique.Playlist- À Moi La Liberté Cheb Hindi - Ki Kount Ouelite Chaba Fadila- Mohal Nahna Cheb Djalal- Sid Houari Ya Mlah Chaba Malika Meddah.► Album À Moi La Liberté (Born Bad Records 2023).Puis nous recevons Mohamed Lamouri dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Méhari.Connu pour ses inénarrables adaptations de tubes planétaires en arabe (Billie Jean, Hotel California, Master Blaster...) et comme l'interprète numéro 1 du répertoire de Cheb Hasni, Mohamed Lamouri a une voix rauque, tendue, patinée à l'excès, graissée à l'underground algérien des années 80's. Ça n'est pas dans les codes du chanteur oriental une voix si rocailleuse: Lamouri c'est plutôt piment que miel, rapporté à la variété internationale, on pense à Paolo Conté, Tom Waits, Arno. Mohamed Lamouri chante le raï sentimental. Parisien d'Algérie, il se produit dans les wagons de la ligne 2 du métro parisien depuis le début des années 2000. Méhari se présente comme un road-trip à demi rêvé de onze titres, dont six originaux de Mohamed Lamouri. Méhari est son deuxième album.Mohamed Lamouri chante beaucoup plus qu'il ne parle. Dans son quotidien de rame, on passe et on l'écoute, et lorsqu'enfin on l'enregistre, on est époustouflé par la justesse de ses prises, les émotions qu'il procure aux mélodies, et même son groove aux percussions : le flux de musique qui s'échappe de cette personne est tout simplement extraordinaire: un être à part haut perché sur son paradigme raï franco-algérien. Dans la rue à Paris comme à Marseille, on le helle 'oh Hasni ! viens boire le thé !', et on se remémore le dernier concert de la légende au stade d'Alger en 1993 : Mohamed Lamouri, en tant que juke-box vivant de Cheb Hasni, est comme un marqueur culturel à lui tout seul, gardien du son d'une génération. Son histoire est longue : 'sans papiers', mal voyant autonome, la vie dure et l'optimisme sans faille, les chansons composées et sans cesse affinées à l'épreuve d'un public urbain sans cesse renouvelé. Son premier album Underground Raï Love sort au printemps 2019, et certains de ses titres se jouent en boucle à la radio (Nova en tête), ses reprises de Cheb Hasni et ses propres compositions aux confluents du raï des 80's et de la pop occidentale font mouche. Il enchaîne les concerts désormais également sur scène avec ses musiciens. Nous voici en 2022, le cheb du métro se retrouve à préparer un nouvel enregistrement avec Charlie O. (orgue Hammond, Fender rhodes), Mocke (saz, guitare) et Baron Rétif qui réalise ses albums en approchant ce raï par le funk, la synth-wave, le reggae, musiques dont Lamouri s'est longuement imprégné via les ondes FM pour nous concocter son blues, clavier à l'épaule dans le tunnel, jamais bien loin des influences occidentales que l'on retrouve souvent sur les multiples K7 de Cheb Hasni, Cheb Nasro... Les répétitions ont lieu dans le sud, à la campagne, au début de l'été, on mange du fromage de chèvre avec de l'huile d'olive, il y a des pins d'Alep et des chênes lièges, c'est le Midi ça sent le maquis - quelque part ça ressemble à l'Algérie de l'autre côté de la mer - et on se déplace en Méhari.Mohamed adore ça, 'c'est la liberté', dit-il, parce qu'il n'y a pas mieux que la liberté. On commence à lui apprendre à conduire dans les collines et il y arrive plutôt bien même s’il faut faire attention. Les chansons de 'la session Méhari' seront enregistrées à Marseille un peu plus tard, Mohamed garde le nom pour son album, pour le souvenir et parce que c'est cool. Méhari c'est une sorte de chameau de course, prince du désert, avant d'être une 2cv de plage en plastique, tout ça sonne finalement assez bien avec son raï made in France.Titres interprétés au grand studio- Jamais la Netferko Live RFI voir le clip Une des toutes premières chansons de Lamouri, mais la clef pour la réaliser était cachée sous une pile de disques de R'NB et de boogie. Dans les paroles, on ne se sépare jamais, on s'aime encore encore, mazel mazel, tout ça pendant que la guitare et le rhodes dialoguent au milieu des trompettes.- Marboun, extrait de l’album MéhariLa première pierre de ce nouvel album, Lamouri la jouait en concert depuis quelques années, on en trouve une version live sur la version K7 de son EP 'Pas de problèmes' (2022), elle a toujours entretenu ce mood Portishead 'Roseland' avec des cordes et un beat trap joué sur le fil.- Brite la Liberté Live RFIIl n'y a pas mieux que la Liberté, celle de Lamouri pourrait sembler précaire mais elle est en réalité profonde et inaltérable, alors on la fête dans un empressement bollywood. Line Up : Mohamed Lamouri, voix, bongos ; Charlie O, claviers, machines ; Baron Rétif, timbales.Son : Benoît Letirant et Mathias Taylor.► Album Méhari (Almost musique/Autre distribution 2023).
6/18/202348 minutes, 30 seconds
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Brain Damage et Vanupié

Dub et reggae sont les arbitres des élégances dans ce nouveau numéro de MdM avec 2 invités : Martin Nathan de Brain Damage et Vanupié. Le premier, en sorcier du dub français, fait une relecture de l’album Hebron Gate de Groundation. Le second présente son 3ème album Dreamtime dans la #SessionLive. « … et je ne veux pas un simple album dub ! ». Ainsi s’achevaient les dernières recommandations d’Harrison Stafford à Martin Nathan, après lui avoir confié les enregistrements originaux de l’un des albums reggae les plus envoutants de ces dernières décennies. Il s’agit là de « Hebron Gate », son chef-d’œuvre mais également celui des musiciens extraordinaires qui l’accompagnent alors. Dans l’idée de fêter le 20ème anniversaire de sa parution, le leader charismatique du groupe Groundation propose à Brain Damage de le revisiter entièrement. Il faut surprendre, une simple succession de remixes, de pistes remasterisées ou de déclinaisons dub ne feront pas l’affaire. Bien entendu, les versions originales ne devront pas être seulement brièvement citées et l’ensemble devra être lisible et cohérent. Une seconde naissance. Féru de ce genre d’exercice à contraintes, le producteur français s’y attèle avec la minutie qu’on lui connait et se permet dans un premier temps de disséquer l’objet, d’en extraire et isoler chaque note. Grâce à ce travail colossal, toutes sortes de mouvements sont alors possibles : recompositions, changements d’harmonies, intégrations de chutes d’enregistrements, ajouts d’éléments extérieurs et nouveaux. L’inimitable style des californiens entremêlant le reggae et le jazz se dote ici d’une énergie différente, psychédélique, plus introspective, de prime abord résolument déroutante pour les fans mais rapidement captivante, pour eux comme pour les néophytes. Une réinvention intégrale d’un monument du reggae contemporain pour un album totalement nouveau, et par essence hautement conseillé aux fans de Groundation pour un voyage du type « Alice au pays des merveilles », mais également taillé pour tout amateur de reggae, dub ou autres curiosités.Titres diffusés- Forgiveness Brain Damage- Deaf Ears Brain Damage- Weeping Pirates Groundation- A New Star Brain Damage- Something More Groundation- The Garden Brain Damage.► Album Dreaming from an iron Gate (Baco Music 2023).Puis la #SessionLive reçoit Vanupié pour la sortie du nouvel et 3ème album Dreamtime.Après le succès de son deuxième album Gold sorti en mars 2018, et grâce à son tube planétaire Rockadown, Vanupié est aujourd’hui un artiste que l’on ne présente plus. Baroudeur éclectique à la voix extraterrestre, son énergie résolument positive a su conquérir un public de plus en plus large au fil des concerts et de ses cartons sur les réseaux. Avec plus de 90 Millions de vues sur Youtube pour sa vidéo « Rockadown subway session », Vanupié est aujourd’hui un artiste incontournable en France, et de plus en plus à l’étranger. Vanupié a démarré sa carrière en tant que créatif dans les plus grosses agences de publicité parisiennes. En 2008, il quitte la communication pour se consacrer pleinement à la création. Pendant 10 ans, il écume les salles, les rues, se consacrant pleinement à son premier amour : la musique. Boulimique de travail, ses efforts lui permettent quelques années plus tard d’être plébiscité du grand public et d’être programmé dans les plus grandes salles et les plus beaux festivals de France et d’Europe. Le Bataclan, la Cigale, l’Elysée Montmartre, Solidays, Reggae Sun Ska, Garorock,… ont accueilli Vanupié pour le plus grand plaisir d’un public de fans, chaque jour un peu plus nombreux.En 2015, il rencontre le réalisateur de cinéma François Dupeyron qui utilisera, par la suite, 4 titres de l’Album pour le dernier film de sa vie « Mon âme par toi Guérie », diffusé dans toutes les salles de France. En 2019, le réalisateur Fred Grivois demande à Vanupié une chanson exclusive pour la B.O. de son long métrage « L’intervention ».À 38 ans, (2018) il crée son propre label, Shoestring Records, avec lequel il produit tout ce qu’il invente. Après avoir décidé d’autoproduire sa propre musique, il décide de prendre sous son aile de jeunes talents français. Meylo et Jason Mist sont les deux premiers artistes à signer dans ce tout jeune label parisien. Producteur, compositeur, communiquant, il gère la carrière de ses petits protégés avec passion.En juillet 2020, il sort son premier roman Jav dans lequel il raconte l’expérience d’un jeune homme naïf parachuté dans le monde impitoyable de la justice française, à travers le récit romancé d’une nuit en garde à vue au commissariat de Saint-Ouen (93).En mai 2023, Vanupié sort sur son 3è album Dreamtime. Plusieurs featurings sont attendus sur ce nouvel opus, dont le singjay jamaïcain Panicetla chanteuse Mai Lan.  Titres interprétés au grand studio- Wonder en acoustique (avec Miyoo) Live RFI- Purple Light, extrait de l’album Dreamtime voir le clip - Careless Offender (full band) Live RFI voir le clip. Line Up : Vanupié, guitare, chant ; Miyoo, choeurs ; Jérôme Lavaud, basse ; Jonathan Chambel, batterie et Julien Grenier, claviers.Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.► Album Dreamtime (Daydream 2023).
6/17/202348 minutes, 30 seconds
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SessionLive x 2 avec Ye Vagabonds & Le Cri du Caire, de l’Irlande à l’Égypte

Du live avec le groupe irlandais Ye Vagabonds avec les frères Mc Gloinn et une échappée poétique avec le trio Le Cri du Caire, dont l’ADN picore l’Égypte, l’Angleterre et l’Allemagne. Nos premiers invités sont irlandais, ce sont les frères Gloinn de Ye Vagabonds. Ils sont de retour avec un nouvel album Nine Waves sorti chez Rough Trade records, en mai 2022. Auréolés de prix prestigieux outre-manche, Ye Vagabonds signe le renouveau de la folk irlandaise à coups d’harmonies lumineuses et contemporaines.Ye Vagabonds est composé de deux frères : Brian et Diarmuid Mac Gloinn. Irlandais, ils partagent leur vision de la musique traditionnelle de leur pays.Fer de lance du renouveau folk, Ye Vagabonds marie l’ancien et le contemporain avec délicatesse. Chaque note est suspendue, chaque accord fait mouche, chaque ligne de voix emporte, comme le vent sur les prairies ondulantes de la verte Érin, le cœur vers des horizons mystérieux. L’Histoire pulse à travers les arrangements austères du duo, dignes héritiers de Sweeney’s Men ou de Planxty, mais dans un souffle moderne et exaltant. Titres interprétés au Grand studio- Blue Is The Eye Live RFI voir le clip - Go Away and Come back Hither, extrait de l’album Nine Waves voir le clip fait par Le Cargo - The Lowlands of Holland (traditionnel) Live RFI voir le clip.Line up : Brian Cormac Gloinn, guitare voix ; Diarmuid Gloinn, guitare voix ; Alain Mc Fadden, harmonium.Sean Sheahan - Interprète.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.► album Nine Waves (Rough Trade 2022)Chaîne YouTube. Puis nous recevons Le Cri du Caire, un trio né au Caire et agrémenté de la trompette d’Erik Truffaz.Le Caire, fin 2013. Dans une ville en ébullition où le couvre-feu vient d’être levé après un deuxième coup d’État, où le rêve et la révolte s’affichent en grand sur les murs, où les slogans hostiles aux islamistes et à l’armée résonnent jusque dans les clubs du centre-ville, je me retrouve saisi par la voix d’Abdullah Miniawy au Studio 100 Copies, à deux pas de la Place Tahrir. Chanteur, écrivain, poète, slameur et étudiant venu de la ville-oasis d’El-Fayoum, Abdullah agite la scène et les réseaux sociaux par sa voix hypnotique, son mélange unique d’électro, de jazz et de soufisme, à la fois punk, psychédélique, séculaire et avant-gardiste. Trois mois plus tard, premières rencontres et premiers chocs scéniques ourdis par le festival La Voix est Libre au Caire et à Alexandrie avec le « Jimi Hendrix du oud », Mehdi Haddab, et avec le compositeur et saxophoniste Peter Corser au festival D-CAF (Downtown Contemporary Art Festival), créé au lendemain de la révolution par l’homme de théâtre Ahmed El-Attar. Après trois ans de batailles administratives, alors que la censure fait son retour dans les milieux artistiques égyptiens, Abdullah débarque enfin à Paris où il enregistre avec Peter Corser une première version de Purple Feathers diffusée sur Soundcloud. En 2017, saisi dès les premières secondes par ces envolées vocales et instrumentales, Erik Truffaz accepte notre invitation à se hisser sur les boucles hypnotiques de Peter et les chants électriques d’Abdullah, bientôt rejoints par les cordes incarnées du violoncelliste Karsten Hochapfel. Cinq ans plus tard, le Cri du Caire n’en finit plus de faire tourner les têtes, devant un public souvent ému aux larmes. À la fois libre et spirituel, sensible et insaisissable, leur musique touche au vertige de l’âme, volant vers ce qui pourrait bien être l’un des plus courts chemins entre zéro et l’infini. Blaise Merlin.Tous les textes sont écrits et interprétés par Abdullah Miniawy. Peter Corser est au saxophone ténor sur tous les morceaux sauf Le Cri du Poète. Karsten Hochapfel est au violoncelle sur tous les morceaux sauf Le Cri du Poète & Le Marcheur. Erik Truffaz est à la trompette sur Jarda Al Wadi, Pearls For Orphans, Le Cri du Poète, Sadiya (Purple Feathers), Kon Kama Kano. (Rediffusion)Titres interprétés au Grand studio- Jarda Al Wadi Live RFI- Pearls for Orphans, extrait de l’album voir le clip- Splendid Tales Live RFI.Line up : Abdullah Miniawy, chant ; Peter Corser, sax tenor ; Karsten Hochapfel, violoncelle.Marc Chonier, traduction.Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.Traduction des chansonsJarda Al WadiL’aridité de l’oued se prête à l’écoulementElle n’a supporté que mon désirEt les souhaitsAgrègent mon êtreElle s’est parée, sur moiJeté la abaya,Faisant éclore les germes de mon mal.Elle a tournoyé sur moi, hélasDans son chapeau, une parure cachéeMon âme ne cesse de rougirD’un royaume à l’autreElle est partie, en insistant pour que je resteDans un flot de preuves et d’évidencesElle m’a délaissé et s’est évanouieDans un bassin de plénitude Pearls for Orphans Toi, l’obstiné,Étrangement constituée, bouffonneElle t’offre une perle tirée de la gueule du lionBrisé, je marche sans honteLe fond des yeux des cheveux couverts par l’étendue Splendid TalesGigantesque rocher et secrets contenusM’ont conforté dans ma peineIl y a toujours quelqu’un pour acquiescerGain après peineMère, déroule-moiLe fil des secretsReprends-moi, dans ta matriceTaya - Taha ► album Le Cri du Caire (Les Disques du Festival Permanent / Airfono / Big Wax 2023).
6/11/202348 minutes, 30 seconds
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Destination Congo avec Kiala & the Afroblaster + Les Mamans du Congo & Rrobin #SessionLive

Nous recevons 2 groupes dans la #SessionLive, Les mamans du Congo, une formation née à Brazzaville, emmenée par Gladys samba avec la collaboration du beatmaker français Rrobin. Puis l’afrobeat de Kiala & the Afroblaster enjaillera le grand studio et nous parlerons de la 12ème édition du Festival Rares Talents. Nos premières invitées sont Gladys Samba (Maman Glad) et Les Mamans du Congo, accompagnées aux percussions par le directeur artistique Mel Malonga pour l’Ep Kikento Sans Rrobin qui participe activement au projet. Incarner et chanter la femme africaine du futur. Éduquer. Transmettre sur les scènes internationales le matrimoine culturel et les traditions congolaises sur une musique inédite en Afrique. Les Mamans du Congo & Rrobin signent leur retour avec un EP et un nouvel album en 2023. Au sein d’un univers combinant instruments percussifs DIY, pulsations électroniques, bass music et afrobeats à travers des boîtes à rythmes, rap et choeurs envoûtants, ce groupe charismatique et féministe entend éveiller les consciences et préserver les valeurs et rythmes & mélodies ancestrales bantoues. Après avoir ravivé les berceuses séculaires du Congo avec un premier album acclamé par la presse internationale et le public, la charismatique chanteuse percussionniste et leadeuse du combo, Gladys Samba, accompagnée de ses musiciennes et de Rrobin continuent le combat. « Kikento », « Le pouvoir féminin » en langue Lari, désigne le nom de cet EP. Au gré des quatre titres de ce disque, le groupe nous ouvre les portes de leur univers et distillent des messages percutants. Leur leadeuse, Gladys Samba, chante et rappe sur une musique électronique funky orchestrée par le producteur Rrobin, agrémentée de la basse puissante de Mel Malonga (collaborateur de Damon Albarn) et de rythmiques traditionnelles de différentes régions du Congo, jouée sur des instruments fabriqués à partir de matériaux de récupération (assiettes, fourchettes, boîtes de conserve). Au sein du titre Ntima, rythmé par les traditions du Bas-Congo, et enveloppé de sonorités atmosphériques et de vapeurs drill, Les Mamans du Congo & Rrobin affirment la quête de liberté et d’indépendance des femmes africaines. Le titre raconte l’histoire et les lamentations d’une femme stérile qui résiste aux jugements et moqueries et à l’indifférence de son mari. Le groupe dévoile également une afro-house bantoue et funky sur le très explosif Sala Sala (le travail), un appel à l'effort personnel pour éradiquer les souffrances liées au manque d’emploi, afin de mettre en avant la créativité et le dynamisme de la société congolaise. Les contes ancestraux sont ravivés sur Maria, avec un air chanté dans les cours d’écoles et orchestré par le rythme Timbwa (joué avec des sortes de maracas locales) où Maman Gladys chante contre les méfaits causés par la jalousie. Le rythme N’Tounta joué dans les fêtes et veillées au Bas-Congo est propulsé dans un monde afrobeats et trap au sein de Dia (manger), un hymne afrobeats et trap rythmé contre la paresse de certains hommes toujours nourris-logés par leurs mères à 40 ans. Les faits sociaux, les valeurs héritées du Royaume Kongo, et la féminité sous tous ses aspects transparaissent dans Kikento, cet EP afro rétro-futuriste hypnotique percutant. Les Mamans du Congo ont vu le jour en 2018 à Brazzaville au sein d’un projet fusionnant la danse avec les berceuses ancestrales Kongo chantées en lari par les cinq mamans. L’histoire de leur peuple, le quotidien de la femme congolaise se retrouvent en musique pour la première fois sur des rythmiques jouées avec des fourchettes, assiettes, paniers, pilons et matériel de récupération. Sous la houlette de l'Institut français du Congo avec sa directrice Marie Audigier, de la Coopérative de Mai et du label Jarring Effects, le collectif de femmes a rencontré le producteur français de hiphop et de musiques électroniques, Rrobin afin de poursuivre l'expérimentation musicale du matrimoine congolais. Le beatmaker, habitué des rencontres artistiques, les rejoint à Brazzaville en 2019 aux côtés de Céline Frezza (co-directrice du label Jarring Effects). Électroniser les percussions, rapper le quotidien et les faits sociaux de Brazzaville, préserver les différentes valeurs et héritages et les transmettre aux nouvelles générations, Les Mamans du Congo & Rrobin perpétuent les mémoires et apportent une nouvelle dimension dans les musiques d’Afrique. Titres interprétés au Grand studio avec RFI Vidéos Ntima Live RFI voir clip RFI  Sala Sala, extrait Ep Kikento Dia Live RFI voir clip RFI  Line up : Samba Gladys dite Maman Glad, Kimpavita Belgrass, Bemba Jésureth, Nkodia Dodosha, Malonga Mel, Gonin Rémy - technicien son et accompagnateur. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor Réalisation : Steven Helsly ► EP Kikento (Jarring Effects 2023) Puis nous recevons Kiala & the Afroblaster pour le festival Rares Talents 2023 (https://rarestalents.com/) Kiala Nzavotunga (https://www.facebook.com/Kiala.Nzavotunga.Afrobeat) est né au Congo (ex-Zaïre) – sa famille vient de l’Angola. À l’âge de 10 ans, il arrive à Kinshasa, le pôle de la musique africaine avec des influences latino-américaines (rumba, meringué, cha-cha-cha). Chez les boy-scouts, il s’initie à la guitare, commence à jouer dans les clubs de la ville, et dans divers groupes (Negro Succès, African Jazz). En 1974, il tourne en Afrique (Congo-Brazzaville, Angola, au Gabon, Cameroun, Nigeria). Il s’installe à Lagos, joue dans différents groupes. En 1981, Fela Anikulapo Kuti l’invite à rejoindre son groupe, Egypt 80, avec lequel Kiala enregistra l’album Original Suffer Head. En 1983, il fonde Ghetto Blaster en compagnie de musiciens de Fela (Udoh Essiet, Nicholas Avom), de Willy N’for, Betty Ayaba et deux musiciens français (Stéphane Blaes, Romain Pugebet). Le groupe s’installe bientôt à Paris. En Europe, le groupe s’impose, fait les premières parties de James Brown, Albert King, Kool and the Gang, Manu Dibango, Kassav… Leur premier album People sort en 1984. Après une tournée aux USA en 1988, le groupe se sépare. En 1984 Willy N'For et Kiala ont enregistré dans l’unique album de Hilaire Penda. En 1989, il rencontre les membres du groupe japonais Jagatara, et explore des fusions entre rythmes africains et chansons japonaises. De 2001 à 2003, Kiala a travaillé sur l’album des 20 ans de Ghetto Blaster, River Niger, sorti en 2003 et permet au groupe de revenir sur scène après des années de silence. Kiala expérimente , il travaille avec Doctor L, artiste important sur la scène de la musique électronique. Ils ont sorti ensemble l’album Psycho en 2005, et sur lequel Kiala est auteur-compositeur et joue du likembé (sanza), de la guitare et chante. Kiala collabore également avec Omar Sosa et Stéphane Belmondo.   Le clavier du groupe Masamichi Ishikawa fondateur du label Soul Garden lui propose de sortir au Japon « Money » nouvel album de Kiala & The Afroblaster. De ces collaborations nait l’album One Race produit par Kiala , enregistré au studio History. Cet album est un hommage à Hilaire Penda. Kiala a été invité à jouer à la Philharmonie de Paris pour l’hommage à Tony Allen avec son batteur Mario Orsinet ( considéré par le milieu Afrobeat comme le fils spirituel de Tony Allen) et pour l’exposition Féla. Il fera la clôture du Festival Rares Talents le 22 avril prochain à Canal 93, Kiala sera avec DJ Ness Afro en live avec le trompettiste Serigne Diagne et le chanteur Nazaire. Titres interprétés Afrobeat radio Live RFI Globe Trotter Live RFI Line Up : Kiala Nzavotunga, guitare voix lead, Mario Orsinet, batterie et chœur, Marin De Nattes, basse, Tom Schmidely, guitare voix, Patrick Gorce, percussions, Serigne Diagne, trompette.  + Magali Fricaudet (Rares Talents, Canal 93) Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset Réalisation : Steven Helsly Voir EPK album Money  Bonus tracks : Oua Anou Diarra avec un extrait du 1er EP Saban avec le titre Balade pour Autodidacte. Un trio composé de Clément Griffault, Pidj Boom et Diarra Oua-Anou... Avec la participation de Djul Kkc  + des remixes de Karmaâ & Mr. Ours Polobi & The Gwo Ka Masters ”Kawmelito”, extrait de l’album Abri Cyclonique (Real World 2023) - Lire le papier sur RFI Musique - Voir le clip 
4/9/202348 minutes, 30 seconds
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«Autour d’Une Mer de larmes», nouvel album de Denez Prigent. Entretien fleuve

Là, entre les vivants et les morts, entre le visible et l’invisible. Là, monte la plainte éternelle de la Gwerz, magnifiquement incarnée par la voix de Denez. À découvrir sur son 12ème album  «Ur mor a zaeloù – Une mer de larmes». Rediffusion du 19 novembre 2022 Denez Prigent rassemble plus de 60 millions de vues sur YouTube. Son titre Gortoz a ran, BO du film Black Hawk Down, de Ridley Scott et du film Les Seigneurs d’Olivier Dahan, repris dans les séries culte US South Park et Hawaii 5-0, dans des documentaires et par de nombreux artistes internationaux, soutient en 2020 le projet caritatif Bodymod qui lutte contre les violences faites aux femmes. Suivant sa voie hors des sentiers rebattus, seul a cappella aux Transmusicales de Rennes, mariant avant l’heure chant traditionnel et musique électronique, collaborant avec le mythique rappeur du Bronx Masta Ace et le poète slameur Oxmo Puccino, s’isolant pendant dix ans pour composer 50 000 vers… Denez ose ici un album dédié à la Gwerz, ce chant tragique né au Vème siècle, qui évoque sans tabou la mort et célèbre l’amour éternel. Ur mor a zaeloù – Une mer de larmes, voici le 12ème album de Denez enregistré en pays du Trégor, dans les Côtes d’Armor dans l’Église de Saint-Brendan de Lanvellec. Dix titres qui subliment les tragédies et les souffrances d’une humanité qui s’exprime, des chants sacrés en langue bretonne emprunts d’une grande spiritualité, transmis au travers du temps comme autant d’échos aux drames contemporains et à nos propres peurs, des chants qui nous élèvent et nous ramènent à l’essentiel au plus près de nous-même.   Tourné par Arnaud Héry dans l'Église de Lanvellec, lors des séances d'enregistrement de l'album, voici le clip Ar bugel koar - L'enfant de cire.  Pas de scénario, l'idée était de partager un moment avec Denez et les musiciens, en immersion, comme si l'on était avec eux. Quelque chose de simple, d'intimiste, dans le respect des lieux. Pour sentir cette proximité, j'ai tourné entièrement au «steadycam» pour qu'il y ait cette sensation de mouvement continu mais avec légèreté. Enfin, j'ai choisi de travailler l'image dans une teinte «noir et blanc» qui met en valeur les textures et la lumière. Un noir et blanc profond qui vient soutenir l'émotion dégagée par le morceau. L’intensité des émotions, la force des récits, le jeu sensible des musiciens, et bien sûr la voix unique et vibrante de Denez qui entre en résonance avec la réverbération naturelle du granit, sont au cœur de ce nouvel album tout particulier, dédié à la Gwerz, ce très vieux chant venu des premiers âges chrétiens et druidiques quand les bardes gallois marièrent leurs chants à ceux des bardes d’Armorique. Incantatoires, solennelles, envoutantes, de grandes Gwerz réunies ici, de véritables trésors d'une immense richesse tant par leurs mélodies, leur épure musicale que par leur poésie d'une beauté à couper le souffle. Des chants mêlés de stupeur et de pleurs, de renoncement et d’acceptation, de colère et de révolte, de douleur et de renaissance, de réalité et de fantastique, et qui racontent le combat éternel des Hommes devant la vie et devant la mort - l'Ankou omniprésent jamais tabou et dont la conscience fait mieux aimer la vie. Une mort libératrice pour rejoindre l’être aimé, ou punitive, source de malheur et de souffrance. Au travers des âges, quand l’heure n’est ni à la psychanalyse, ni au développement personnel, les Gwerz exorcisent les douleurs engendrées par la main implacable d’un pouvoir aveugle, la maladie dévastatrice ou le désespoir de la perte de l’être aimé. La Gwerz a ce pouvoir cathartique d'arrêter le temps et d'effacer les tensions et les peurs un peu comme le pleur. Après avoir chanté, on se sent lavé, libéré, soulagé. Le chant par l'émotion profonde qu'il véhicule dépasse les mots. De nombreuses personnes viennent me dire après avoir entendu une Gwerz : je n'ai pas compris les paroles parce que je ne parle pas breton mais j'ai été profondément ému.   Les chants relatent des événements tragiques qui touchent la communauté : épidémies: superbe interprétation de la célèbre Peste d’Elliant à la mélodie très ancienne aux « archaïques » intercets du VIème siècle, guerres et batailles : bouleversante Gwerz du soldat Le Fur, désespoir solitaire d’E Ti Eliz Iza, famines : effroyable désolation de la Gwerz La famine de Kiev. Il y est aussi question de drames intimes, d’histoires intemporelles et tourmentées, d'amours malheureuses ou immuables, où seul l’amour absolu et idéalisé subsiste après la mort : émouvante Ma bien-aimée est morte chantée pour la 1ère fois par Denez, La fille deux fois mariée, sombre Iwan Gamus aux litanies proches des oraisons funèbres. Mensonge et trahison de L’enfant de cire, où la ritournelle entêtante presque dansante d’un saxophone répond avec légèreté à la mélancolie de la voix. Un répertoire entièrement traditionnel hormis deux compositions de Denez :  La famine de Kiev composée en 1999 et dédiée aux peuples opprimés, sur la grande famine de Kiev en Ukraine de 1932. Une interprétation renouvelée avec le chœur des enfants de la maîtrise de Saint-Brieuc. Kanañ a ran / Je chante, une poésie intimiste à la manière d’un haiku qui place l’amour au centre de tout, peu importent les tourments de la vie, un chant d’amour doux et sensible. Espoir léger d’un amour en devenir, l’album s’achève sur Deuit ganin / Venez avec moi, une Gwerz de onze minutes. Tout en épure a cappella, la profondeur du chant enraciné, incantatoire et sacré de Denez, à la source renouvelée. Une écriture efficace avec images fortes, signes, intersignes et symboles inspirés de la mythologie celtique, profane ou religieuse, irrigue cette poésie épique où la notion de destin prévaut sur sa propre histoire personnelle.  Pour marquer les esprits et imprégner les mémoires, pour que les histoires puissent se transmettre, les scènes sont dépeintes avec une grande simplicité, une concision, une économie de mots où les couleurs vives prédominent : - noir du mois de novembre, des corbeaux, de la misère, des prêtres, des charrettes charriant les morts... - rouge des hommes de Kiev, des soldats, du saignement du nez messager d’un malheur à venir, et quand le mensonge de 9 mois prend forme entre sa jupe rouge et sa chemise blanche… - blanc de la pierre, d’une robe de satin, des cierges de la ceinture de cire, du linceul, de l’enfant innocent ou des cheveux d’un vieillard… Parfois le vert d’un sapin pourtant vite destiné à mourir, le chatoiement bleuté d’une robe de satin réhaussé par le merveilleux scintillement du fil d’argent brodé ou la lumière éblouissante de cheveux d’or offerts pour couronne ou d’un anneau. Pas de teintes douces si ce n’est le mystérieux et unique clair-obscur d’un clair de lune.   Un monde où les éléments de la nature sont bienfaisants et porteurs de vie : l’air: vent, la terre : champ, pierre, herbe, récoltes, blé, rocher, chemin ou, au contraire, témoignent de souffrances et de destruction : l’eau: larmes, mer, fontaine, pluie, navire, noyade, le feu : bois, bûcher… La religion y est omniprésente, guide les conduites et rythme la vie: noces, mariage, cimetière, tombe, messe, prêtres, église, baptême, bénédictions, supplications, prières… et le quotidien est réduit au stricte minimum : maison, lit, porte, murs, clefs, coffre, écuries, greniers, charrette, nourrice. Des mots qui disent une culture où l’intimité du corps se dévoile peu : robe, cheveux, oreilles, au contraire des souffrances de l’âme, douleur absolue d’une mère ou d’un père qui perd ses trois, sept, neuf enfants, son fils, sa fille unique ou d’amoureux malheureux dont le cœur se brise, en charpie. Des mots qui osent dire la violence des sentiments et ce qu’ils peuvent engendrer : colère, mauvaises langues, sortilège, s’expriment par le tranchant des armes : fusil, sabre ou des outils du quotidien : couteau, hache.  S’inscrivant dans cette longue chaîne d’une mémoire populaire vivante, Denez transmet le feu de la tradition, imagine d’autres mots, compose comme dans Iwan Gamus et Bosenn Eliant les vers de certains couplets afin de retrouver la forme originelle du tercet, l’ancien mode de composition bardique, rapièce de belles ruines érodées par le temps auxquelles il redonne un nouveau souffle.   Playlist - Ma Bien-aimée est morte - Enfant de cire voir le clip  - Le Soldat le Fur - La peste d’Elliant - La famine à Kiev - Venez avec moi  - Kan An ran   ► Album Ur mor a zaeloù – Une mer de larmes (Arsenal Prod/ Coop Breizh 2022) chaîne YouTube Denez.
4/8/202348 minutes, 30 seconds
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Kyrie Kristmanson & Dom la Nena #SessionLive, de Floralia à Léon !

Nous recevons deux musiciennes, compositrices et interprètes, Kyrie Kristmanson pour l’album Floralia et Dom La Nena pour Léon, album instrumental du nom de son violoncelle. Un peu de Canada et de Brésil à Paris. Notre première invitée est Kyrie Kristmanson pour la sortie de l’album Floralia. Kyrie Kristmanson est une aventurière des musiques qui aime naviguer entre le folk nord- américain et la lointaine mémoire du Moyen-Âge européen. Son premier album, Origin of Stars, s’inspire des vibrations des paysages canadiens qui l'ont vus grandir. Récompensé aux Canadian Folk Music Awards, l’album est sorti mondialement chez NØ FØRMAT!/Universal France en 2010. Elle saisit les spectateurs du Printemps de Bourges et elle séduit Emily Loizeau qui l'invite à assurer ses premières parties. La tournée qui suivra l'amènera à travers l’Asie et l’Europe jusqu’au sud de la France où, intriguée par l'histoire portée par les pierres, elle visite les ruines des châteaux médiévaux. Ces vestiges l'inciteront à retracer le répertoire lacunaire des premières compositrices : les trobairitz. Après avoir complété une thèse à leur sujet à La Sorbonne, c'est en prenant la liberté de s'approprier ces poèmes d'amour qu'elle compose un second opus : Modern Ruin. Arrangé pour quatuor à cordes et voix par Clément Ducol, son hommage à ces compositrices méconnues est sorti chez Naïve en février 2015. Fascinée également par les découvertes de la physique quantique, Kyrie s’est ensuite interrogée sur l'hypothèse d'une tradition musicale venue d'un monde parallèle. Le résultat de ce questionnement est l’album Lady Lightly, un folk-cosmique qui semblerait avoir voyagé des années-lumière à travers des cieux stellaires. Enregistré dans une aile abandonnée du Château de Versailles et réalisé par Saint Michel, la tournée se fait aux côtés d’Étienne Klein, philosophe des sciences. Kyrie Kristmanson ne cesse d’explorer et d’expérimenter avec sa guitare et ses chansons habitées par de très anciennes et très puissantes énergies.       Personnalité excentrique à l’univers singulier, l’aventurière canadienne Kyrie Kristmanson est une artiste folk-pop baroque dont l’univers musical s’inscrit dans la famille des grandes chanteuses insolites telles que Kate Bush ou plus récemment Jeanne Added, avec qui elle a partagé la scène. Après avoir sillonné les scènes de France et au-delà avec ses précédents albums —du Printemps de Bourges aux Primeurs de Massy, en passant par les Folles Journées de Nantes— Kyrie Kristmanson nous dévoile Floralia, un cycle de chansons dédié à Flora, déesse de la nature et de la féminité. À travers des mélodies folk éthérées ainsi qu’un lyrisme sensuel et mystique, l’artiste nous propose un spectacle verdoyant éclairé à la bougie : un manifeste d’une sensualité et poésie inédites. Floralia s’assemble tel un bouquet de fleurs baroque où la country s’entremêle librement à la musique traditionnelle japonaise ou encore à une sorte de folk dylanesque à l’ère du Rolling Thunder Review. Pendant trente-trois minutes, la chanteuse-compositrice-guitariste nous propose une promenade concise mais foisonnante à travers son univers kaléidoscopique. Enregistré la nuit entre les murs quasi-millénaires de l’Abbaye de Noirlac, Floralia nous fait entendre l’écho hanté de la réverb naturelle des pierres et le souffle des bandes qui semblent sur le point de nous livrer le secret de leur mystère. En effet, la chanteuse nous révèle : « Je voulais que Floralia sonne comme un album découvert dans le grenier d’une maison abandonnée, comme la musique d’une ère révolue ou d’une civilisation oubliée… ». Des berceuses aux doux parfums du passé, oui, mais celles qui rêvent d’utopies futures. Titres interprétés au grand studio - Hummingbird Heart Live RFI - Le Jardin, extrait de l’album Floralia - Night’s Refrain, solo de Kyrie K. Live RFI.   Line up : Kyrie Kristmanson, chant, guitare ; Anne Berry, chant, alto ; Mathilde Vrech, chant, violon. Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.   ► Album Floralia (Iki Records 2023) concert 14 avril 2023. Église St-Eustache, Paris. Puis nous recevons la violoncelliste Dom la Nena, à l’occasion de la sortie de Léon. Après l’excellent Tempo en 2021 encensé par la critique et qui a su autant toucher Iggy Pop que Britney Spears, Dom La Nena est de retour avec un nouvel et quatrième album solo intitulé Leon, d’après le doux surnom de son violoncelle. Un écrin instrumental, intime, hanté et transcendantal. Une déclaration d’amour à son complice de toujours, un retour aux sources d’une grande sensibilité. Leon est un véritable chef-d’œuvre de musique de chambre composé dans une quête de simplicité, d’émotion et de beauté, ne répondant qu’à l’intuition, l’improvisation et à une seule contrainte : composer uniquement avec et pour le violoncelle. Un exercice inédit pour Dom La Nena qui renoue avec son instrument, reprenant le cours de leur dialogue intérieur. La compositrice se recentre sur son son, sa matière, ses textures, ses nuances, sa capacité à créer des mondes et à les habiter. Enfin, le soliste, c’est lui. Motifs répétitifs, orchestrations épurées, bourdons tenus comme un om̐… Dom La Nena déploie une approche minimale très proche du mantra, dont elle connaît par cœur le principe actif en répétant chaque jour les mêmes exercices lorsqu’elle travaille son instrument. Un état d’oubli de soi, de concentration, d’apaisement, d’instant présent pur. Leon apporte à l'oreille sa musique, mais aussi une collection d'histoires, un monde en soi, peuplé de textures soignées, de voix spectrales et de silences contemplatifs. De disque en disque, Dom La Nena a reçu les plus beaux éloges de la presse internationale comme The Wall Street Journal (« Un jeune Brian Wilson »), The New Yorker (« Chacune de ses chansons est sacrée »), BBC (« Brillant et beau»), NPR (« Une musique à la fois douce et envoûtante ») ou encore The Guardian (« Un enchantement »). Elle a chanté à propos du temps, de ses rêves et de ses peurs, sous la forme de ritournelles tendres et poétiques, toujours appuyées par son violoncelle. Du besoin de se renouveler, du plaisir de revenir à la source, du désir de rendre grâce à son plus fidèle compagnon… Aujourd’hui, naît Leon. Un disque conçu et enregistré seule, en deux mois, à domicile, avec un seul micro — avant d’être mixé par Noah Georgeson, connu pour ses collaborations avec Rodrigo Amarante ou Devendra Banhart. Titres interprétés au grand studio - Last Day, Live RFI - Universo, extrait de l’album Léon voir le clip avec le quatuor Momentum - Dulac, Live RFI.   Line Up : Dom la Nena, violoncelle. Son : Jérémie Besset. ► Album Leon (Sabia/ Big Wax/Alter K 2023). En concert à Paris le 7 juin 2023 au Théâtre de l’Athénée.
4/3/202348 minutes, 30 seconds
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Pas de poisson mais playlist et #SessionLive avec Raúl Barboza, Daniel Diaz et Sophian Fanen

La #SesssionLive reçoit 2 immenses artistes argentins Raúl Barboza et Daniel Diaz qui sortent un album commun Souvenirs panamericanos et Sophian Fanen présente sa sélection avriolante. Playlist de Sophian Fanen : - La Sonora Mazuren, La Parca, tiré de l'album T'Hase Pnie (Barbès Records, 2023) - Sílvia Pérez Cruz, La Flor (Mov 1), tiré de l'album Toda la vida, un día (Sony Music España) voir le clip  - Mohamed Lamouri, Brite la liberté, tiré de l'album Mehari (Almost Musique / L'Autre Distribution) voir le clip  - Amaarae, Reckless & Sweet, tiré de l'album Fountain Baby (Interscope, 2023) voir le clip  - Madison McFerrin, (Please Don't) Leave Me, tiré de l'album God Herself (MadMcFerrin Music / Modulor) voir le clip.   Puis nous recevons Raúl Barboza et Daniel Diaz dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Souvenirs Panamericanos, voir le clip. À 84 ans, l'exceptionnel accordéoniste de chamamé et musique « litoraleña », Raúl Barboza sort un nouveau single, en avant-première de l'album créé avec le compositeur et virtuose multi-instrumentaliste Daniel Díaz. L'idée de l'album est née pendant la pandémie. Barboza et Díaz sont des musiciens argentins qui vivent à Paris depuis des décennies et ont déjà travaillé ensemble sur un certain nombre de projets et de concerts. En outre, ils sont voisins, et dans les moments où la circulation a commencé à être permise, cette proximité a été un avantage pour donner lieu à une série d'échanges créatifs, d'improvisations et de recherches musicales. « Entre nous deux, de nouveaux sons ont commencé à apparaître. La musique de la basse et d'autres instruments m'ont donné des idées pour l'accordéon. J'essaie toujours de chercher ce qui n'est pas prévu, et c'est ainsi qu'est né tout un répertoire », explique Raúl Barboza. Le résultat est un projet véritablement collaboratif, dans lequel les musiciens ont réussi à combiner deux façons différentes de travailler en studio, deux langues et deux vocabulaires. D'un côté, Raúl Barboza, accordéoniste incontesté qui fusionne le chamamé avec d'autres styles, guidé par sa curiosité et sa musicalité. Né à Buenos Aires, de parents originaires de Corrientes, il s'est fait remarquer dès son enfance par son aptitude à l'accordéon. À l'âge de 25 ans, il fait partie de la compagnie d'Ariel Ramírez avec laquelle il tourne dans tout le pays. Plus tard, il s'est installé en France et, sur recommandation d'Ástor Piazzolla, il a commencé à diffuser le chamamé hors d'Argentine, devenant ainsi l'ambassadeur de la musique « litoraleña » en Europe. Tout au long de sa carrière, il a travaillé avec de grands artistes tels que Mercedes Sosa, Cesaria Evora, Atahualpa Yupanqui, Richard Galliano, Marcel Azzola, Daniel Colin, Marc Perrone, Daniel Tuveri, entre autres. D'autre part, l'univers du compositeur, producteur et multi-instrumentiste Daniel Díaz, issu d'une carrière éclectique et cosmopolite qui a débuté à Buenos Aires et s'est poursuivie à Paris. En soulignant sa polyvalence (jazz, latin, rock, classique, électronique), il s'est produit en direct et en studio en tant que musicien invité (basse, contrebasse, guitare et claviers) avec des artistes prestigieux tels que Elise Caron, Magik Malik, Minino Garay & Anga Diaz, Francis Lalanne, Renaud, Juan Carlos Caceres, Jorge Chaminé, Miguel Angel Estrella, Teresa Berganza, Cuarteto Cedron, etc. Il a également développé une carrière solo en jouant du jazz et de la musique expérimentale.   Titres interprétés au grand studio - El Paraná Guazú, Live RFI (Album Souvenirs Panamericanos) - Toda Una Vida Volviendo, extrait de l’album Souvenirs Panamericanos voir le clip  - Los Saltos del Guayrá, Live RFI (répertoire « classique » de Raúl).   Line Up : Raúl Barboza – accordéon, Daniel Díaz - guitare-basse électro-acoustique. Son : Benoît Letirant & Mathias Taylor. ► Album Souvenirs Panamericanos (Cezame Latin 2023).
4/1/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive spéciale Banlieues Bleues 2023 avec Love Lova et Arnaud Dolmen

Pour la 40ème du festival Banlieues Bleues, la #SessionLive reçoit 2 groupes à l’affiche de cette édition anniversaire : Lova Lova #Kinshasa et Arnaud Dolmen #Guadeloupe. ⇒ Festival Banlieues Bleues. Le 1er invité de la #SessionLive est Congolais, il se fait appeler Lova lova et sort l’EP Bokonzi. Ovni ! Rarement le mot aura pris tout son sens en découvrant l’univers total hors norme de cet artiste aux faux airs de Sun Ra qui se fait appeler Maître Tonnerre.   Lova Lova en bref : - 1989 : naissance de Wilfried Beki, à Kinshasa (République Démocratique du Congo) - 1999 : entre en musique par le rap, et gagne vite un premier surnom « pape du rap » - 2014 : le photographe Kiripi Katembo Siku l’introduit dans le réseau alternatif des Beaux-Arts - 2018 : son premier album, Kizobazoba (texto « patchwork ») lui permet de jouer au Congo et en Europe.   Maître Tonnerre, l’autre surnom de celui qui se fait appeler Lova Lova ou Homme des rêves, prédit la puissance tellurique qui surgit de sa musique. « Je cherche des sons qui viennent d’univers parallèles, les incarner avec des monstruosités. » Précoce rappeur d’église, sapeur « japonais », adorateur de Zazou Bikaye, dessinateur à ses heures, fréquentant en mode underground les Beaux-Arts et la galaxie des surréalistes Kongo Astronauts, « ceux qui décollent avec de simples feuilles végétales », Lova Lova a trouvé sa voie en 2014, suivant les conseils du photographe Kiripi Katembo Siku, talent décédé bien trop tôt. À l’image de ce dernier, qui réfléchissait Kinshasa à travers des flaques d’eau, cet afro-punk au plein sens du terme, veut de sa voix cassée montrer l’envers du décor, les maux et le chaos qui règnent aujourd’hui dans la mégalopole congolaise comme dans le monde entier, avec un verbe aussi débridé que son rock-transe énervé. « Le monde est en train de s’écrouler, on va peut-être s’en sortir en mode post-apocalyptique. En 2050, l’homme noir deviendra sperme à cause de l’excès de sexe. Kinshasa sera liquéfiée et les spermatozoïdes supérieurs vont construire la ville du futur, en acier inoxydable. » Citant volontiers son aîné Jupiter, l’autre guide qui l’a éclairé dans son chemin demeure néanmoins Franco, l’illustre Congolais décédé l’année où lui naissait. Tout un symbole pour celui qui porte un costume de Pharaon. Ovni ! Rarement, le mot aura pris tout son sens en découvrant l’univers total hors norme de ce Congolais aux faux airs de Sun Ra qui se fait appeler Lova Lova, Maître Tonnerre ou Homme des rêves. Précoce rappeur d’église, sapeur « japonais », cet afro-punk au plein sens du terme déboule sur scène comme un prophète enragé par les maux et le chaos d’aujourd’hui, pour nous asséner de sa voix cassée ses quatre vérités, non sans une bonne dose de doux délires, avec un verbe aussi débridé que son rock-transe trépidant. Bienvenue dans le monde magique de Lova Lova, un puissant remède contre l’apathie de la pensée.   Titres interprétés au grand studio - Lolita Live RFI voir le clip  - Mambu, extrait de l’EP Bokonzi voir le clip  - Pyramide Live RFI. Line-up : Lova Lova / chant ; Erick Lumana Masewu / basse ; Simon Salumu Najady / basse ; Gregory Fabrice Guibado / batterie. Son : Fabien Mugneret & Mathias Taylor. ► EP Bokonzi (autoprod 2023). Chaîne YouTube  Concert 8 avril Banlieues Bleues.   Puis nous recevons Arnaud Dolmen dans la #SessionLive, Prix Révélation aux Victoires du Jazz 2022 pour l’album Adjusting.   Arnaud Dolmen, en bref : * Né le 4 octobre 1985 * Batteur, compositeur, producteur, tanbouyé, sideman et leader * Culture guadeloupéenne/caribéenne * Styles : Jazz , Gwoka... + de 15 ans d'expérience + de 80 albums enregistrés 3 projets en leader entre 2006 et 2015 * Premier album de jazz « Tonbé Lévé » sorti en 2017 * Nommé Artiste Révélation de 2017 par Jazz Magazine * Composition musicale pour 2 documentaires + 1 pièce de théâtre Figure dans le film JAZZ(S) à la Philharmonie * Deuxième album de jazz « Adjusting » sorti le 28 janvier 2022 (« Indispensable » par Jazz News, Élu Citizen Jazz, ★★★★ Jazz Magazine) * Nommé dans le Top 5 des meilleurs batteurs de 2021 par Jazz Magazine et Jazz News Nommé dans le Top 3 des personnalités de 2021 par France-Antilles Guadeloupe * Lauréat des Victoires du Jazz 2022, catégorie « Révélation ». Dans la #Sessionlive, Arnaud présente Adjusting, avec des invités remarquables : Vincent Peirani, Naïssam Jalal et Moonlight Benjamin. En 12 titres, l'artiste guadeloupéen de 15 ans de carrière questionne notre interconnexion, notre expérience humaine dans un monde aussi beau que bruyant.   Titres interprétés au grand studio Hey Cousin Live RFI Ajisteman (chanté par Moonlight Benjamin), extrait de l’album Adjusting SQN Live RFI voir le clip. Line up : Arnaud Dolmen : batterie ; Leonardo Montana : piano ; Samuel F’hima : contrebasse ; Francesco Geminiani : saxophone. Son : Mathias Taylor et Jérémie Besset. ► album Adjusting (Gaya Music Production 2022). Concert 9 avril 2023: Banlieues Bleues.
3/26/202348 minutes, 30 seconds
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Entretien avec Vincent Segal et Vincent Peirani & #SessionLive du groupe Abajàde

Ballaké Sissoko, Vincent Segal, Emile Parisien et Vincent Peirani sortent un album commun : Les Égarés. Entretien avec Vincent Segal et Vincent Peirani. Puis la #SessionLive s’adonnera à du groove afro-caribéen made in France !   Une kora, un violoncelle, un saxophone et un accordéon. Nous recevons 2 des 4 musiciens Vincent Segal et Vincent Peirani. Les Égarés est plus qu’un disque. C’est un espace de jeu, un lieu de vie musical, un asile poétique habité par deux binômes qui, depuis des années, excellent dans l’art de croiser les sons et de transcender les genres : Ballaké Sissoko (kora) et Vincent Segal (violoncelle) d’un côté, Vincent Peirani (accordéon) et Émile Parisien (saxophone) de l’autre. Avec ces magiciens-là, 2+2 ne fait plus 4, mais 1. Car c’est bien une unité d’esprit et une fluidité du son qu’inventent ensemble ces individualités bien trempées, méprisant toute compétition d’ego pour se mettre au service du bien musical commun. Ni jazz ni traditionnel, ni chambriste ni avant-gardiste, mais un peu de tout cela à la fois, Les Égarés est cet album où l’oreille est l’instrument-roi, où la virtuosité s’exprime dans l’art d’être complice, où le simple et grandiose désir d’écouter l’autre aboutit à la naissance d’un splendide chant à quatre voix. Tout part d’une rencontre au sommet – en haut d’une colline qui surplombe Lyon. Ce soir de juin 2019, dans le cadre du festival Les Nuits de Fourvière, on s’apprête à célébrer les quinze ans du label NØ FØRMAT, dans un bel écrin de pierres romaines à ciel ouvert. Pour l’occasion, Vincent Segal est le maître de cérémonie et tient salon (de musique), entouré de convives de choix : parmi eux figurent déjà Ballaké Sissoko, Vincent Peirani et Émile Parisien. Entre les participants, un pacte a été signé : aucune répétition ne doit précéder ce qui s’annonce comme un moment de création spontanée. Mais comment réfréner de tels inspirés, animés par le désir de converser en musique ? L’après-midi, sous une tonnelle qui les protège du cagnard, les voilà qui, pour la seule beauté du geste et la grandeur du plaisir, se mettent à jammer. Et la musique, alors, coule comme source, limpide et fraîche. C’est dans le souvenir de ce jaillissement qu’a germé l’idée de composer le quatuor des Égarés. Et c’est à cela qu’aura ressemblé l’enregistrement de l’album : un partage spontané des élans et des savoirs. Il n’y a qu’une promesse que ce disque n’a pas pu exaucer : celle, caressée un temps par Vincent Segal, d’enregistrer à Bamako chez son complice Ballaké, comme au temps de leur divin album Chamber Music. L’extrême tension qui règne au Mali a eu raison de ce rêve, et c’est finalement à Gap que, une semaine durant, les quatre musiciens ont installé leur atelier de création. Dehors, la météo était très instable. Dans le studio, elle a été au grand beau, tout de suite. Mais ce n’était pas le beau fixe pour autant : dès les premiers échanges, tout s’est mis en mouvement et en vibration. Normal : aucun de ces quatre affranchis n’aime être emprisonné – que ce soit dans un rôle ou dans un type de jeu ou de son auquel son instrument serait condamné. Dans sa besace, chacun a apporté une poignée de diamants bruts, qu’il a soumis au groupe. À l’épreuve du feu commun, dans le creuset naturel du live acoustique, ces gemmes ont pris forme neuve, se sont sublimés : ils ont très vite fourni la matière d’un authentique butin collectif. De l’or musical, fondu dans un singulier alliage de timbres, de touchers, de souffles et de phrasés, dont le motif à l’unisson qui ouvre l’album donne d’emblée la formule de base alchimique. Il y a ainsi Ta Nye et Banja, merveilles mandingues qui sont comme les bornes de départ et d’arrivée de la route tracée parcourue par Les Égarés : deux thèmes de kora que les contrechants et reprises des autres instruments enrobent et déplacent insensiblement, avec cet engagement dans la douceur, ce souci d’accompagner au plus juste qui est l’apanage des musiciens d’expérience – écoutez donc l’introduction follement aérienne que signe Émile Parisien sur Banja. Un parfum d’Arménie enrobe les premières mesures d’Izao, pièce qui glisse vers la Transylvanie via la Turquie, et semble orchestrer par endroits de troublantes noces entre kora et Bartok. Soutenu par une basse lancinante, Amenhotep enclenche une lente mais sûre spirale ascensionnelle, transe coltranienne que soulèvent les souffles croisés de l’accordéon et du sax. Autour du thème de Dou, les quatre hommes prennent le relais comme s’il s’agissait de garder un feu, d’entretenir la mémoire d’un blues ancestral en lui donnant l’enivrant balancement d’une berceuse. Tout en majesté et en mystère, Nomad’s Sky s’ouvre comme une plante aux fragrances capiteuses, trouvant de quoi étourdir durablement les sens dans la nervure obstinée de la basse, jouée au cello, et le déploiement progressif des motifs instrumentaux. La Chanson des égarés déroule quant à elle une de ces mélodies irrésistiblement cadencées qu’on se fredonne intérieurement quand, comme Vincent Segal, « on marche sans savoir où l’on va, en se laissant aller au plaisir d’être paumé » – plaisir qui, à lui seul, résume la philosophie du disque. Les thèmes empruntés à des sources extérieures sont pareillement transcendés. Esperanza, standard de l’accordéoniste Marc Perrone, sonne comme une cumbia à la fois alerte et douce, sa mélodie qui passe de main en main tissant une étoffe que l’auditeur porte à même le cœur. Dans Time Bum, tiré du répertoire de Bumcello, c’est l’illusion d’entendre un combo de cuivres qui prend corps, big band au groove ultra-serré que la basse au cello ne fait que renforcer. Dans Orient Express, reprise haletante tiré du grand-œuvre de Joe Zawinul, immense dresseur de ponts entre Europe, Afrique et Orient, le quatuor, sans recours à l’électricité ni à un feu roulant de percussions, réussit à conserver l’ADN de l’original tout en recomposant totalement ses tissus, sa force vitale, son groove infectieux. Sans la moindre démonstration, les quatre complices réalisent ainsi toute une série de prouesses qui ne sont jamais affichées comme telles. Les Égarés est ce disque sans voix soliste qui, pourtant, ne cesse jamais de chanter. Ce disque sans batterie ni percussions qui, pourtant, ne cesse jamais de faire entendre une très humaine et très sensible pulsation. Ce disque aux échanges si harmonieux que, par séquences, l’oreille, saisie par quelques illusions auditives (n’y aurait-il pas ici un balafon, et là un harmonium ?), en arrive elle-même à se perdre voluptueusement, à ne plus distinguer qui fait quoi dans l’intime entrelacement des voix. Ce disque qui, tout en repoussant la banalité, ne cesse d’embrasser l’évidence, dans un art du décadrage amoureux et de la dérive volontaire dont l’élégance audacieuse renvoie à d’autres grands égarés comme Don Cherry ou encore les musiciens sans matricule du Penguin Cafe Orchestra. « Je n’ai jamais enregistré un disque dans une telle atmosphère, souligne Vincent Peirani. Aucun de nous n’a été dans la “perf”, si bien que la musique raconte beaucoup de choses sans jamais se la raconter. Aucun d’entre nous ne détenait la vérité : nous la trouvions ensemble. » Au passage, Les Égarés rappelle tout ce que l’esprit de concorde peut avoir de frondeur, et combien l’art de jouer en si belle intelligence peut engendrer une manière extrêmement subtile de mettre le feu aux poudres. Contrairement à une idée reçue un peu pénible, vivre en harmonie ne signifie pas s’astreindre fatalement à des compromis pénibles, consensus mous et autres lénifiantes routines : quand elle le veut, la paix déménage. Et avec ces quatre-là, elle le veut bien, elle le veut tout le temps. Dans Les Égarés, elle soulève même des montagnes, recomposant le paysage musical pour tirer des lignes de fuite d’une beauté inouïe.   Titres joués - Izao, La chanson des égarés, Time Bum et Banja voir le clip.  - Voir le clip Esperanza. ► album Les Egarés  (No Format 2023).   Concerts France 2023 à venir 22 avril 2023 : Cully Jazz Festival  25 avril 2023 : Auditorium de Lyon  26 avril 2023 - Trianon, Paris 27 avril 2023 - Rocher de Palmer, Bordeaux 17 mai 2023 - Mont de Marsans 26 mai 2023 - Les Arcs, Queven 12 juillet - Les Suds à Arles.   Puis nous recevons le groupe Abajàde dans la #SessionLive pour présenter l’album « Latopa », voir le clip.   Latopa déploie toute l’étendue d’un groove mystique élaboré entre les rues de La Havane et les clubs de Paris. En colorant les chants yoruba dédiés aux orishas des univers musicaux de ce tout nouveau collectif, Àbájade apporte ses touches de soul et de jazz pour un son original construit à huit. Un premier album éclatant ! L'album se nomme Latopa car il est dédié à l’orisha Elegua qui ouvre les chemins dans la tradition afro-cubaine de la Santeria. Divinité des carrefours, nous le sentons emblématique de notre musique par la diversité des routes musicales qui se croisent dans ce disque.  Il comprend 7 titres, mélangeant compositions originales et arrangements inédits sauce Àbájade pour une durée totale de 36 minutes. Pour être au plus proche de notre énergie sur scène et restituer l'aspect organique de notre musique, tout a été enregistré en live. Nous voulions également un son chaleureux et un peu vintage comme sur les mythiques albums des années 70. L'enregistrement, le mixage et le mastering ont été réalisés sur bande analogique avec des micros d'époque.  Le disque s'accompagne d'un univers graphique conçu par le street artist Gilbert Mazout, qui a réalisé une grande fresque murale au coeur du clip et de la pochette.  Après avoir exploré la musique du saxophoniste Miguel Zenon dans notre premier EP, nous tombons par hasard sur le disque Méta Méta du groupe anglais Timeline. C'est une révélation pour nous, car, à travers des arrangements aux grooves léchés, parvient à nos oreilles une musique qui ne nous quittera plus depuis : les chants sacrés de la santeria cubaine. Nous sommes immédiatement séduits par la beauté des mélodies, les polyrythmies des tambours batá qui les accompagnent et la dimension spirituelle des orishas.  Nous commençons à intégrer ces éléments à notre répertoire, et quelques mois plus tard nous voilà à Cuba pour participer aux cérémonies dont nous jouons la musique. Un nouveau chapitre s'ouvre alors pour nous, au rythme des aller-retours à la Havane. À travers les rites quotidiens, l'ambiance électrique des tambours et les rumbas dans la rue se nouent des liens d'amitié avec les musicien.ne.s qui font vivre les traditions afro-cubaines aujourd'hui.  C'est l'atmosphère spirituelle, l'inventivité rythmique et l'énergie intense des cérémonies que nous avons pu vivre à Cuba qu'il nous tenait à cœur de retranscrire de manière personnelle et originale. En 2022, 3 résidences de création en partenariat avec des salles de spectacles nous ont permis d'élaborer notre nouveau répertoire. Nous l'avons rôdé sur scène avec un bon paquet de concerts en Ile-de-France et en Provence, durant lesquels nous avons exploré nos compositions, toujours prêt.es à improviser ensemble de nouveaux virages. Nous avons aussi invité des musiciens incroyables, comme le percussionniste cubain Barbarito « Machito » Crespo. Notre premier album trouve un bel écho avec des dates à venir au festival Jazz à Vienne, à la Flèche d'Or, au Tamanoir, à la Dynamo... et une release party au Studio de l'Ermitage à Paris.   Titres interprétés au grand studio - Peze Café Live RFI - Lalubanche, extrait de l’album Latopa  - Obatala Live RFI. Line Up : Thomas Celnik, direction artistique, claviers & percussions ; Julien Catherine, batterie & percussions ; Cyprien Corgier, chant lead & percussions ; Syrielle Guignard, chant & percussions ; Waly Loume, multi percussions ; Hamza Touré, saxophone ténor, flûte & clarinette basse ; Antonin Pauquet, basse ; Sophye Soliveau, chant lead. Son : Benoît Letirant & Matthias Taylor. ►album Latopa (InOuïe Distribution 2023).   Concerts à venir - Mai, à La Dynamo-Pantin - 7 juillet, Jazz à Vienne.
3/25/202348 minutes, 30 seconds
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Émission spéciale Babel Music XP, Marseille 23-25 mars 2023

C’est le grand retour de Babel Music XP après quelques années d’absence (ex Babel Med) qui se tiendra du 23 au 25 mars 2023. Nos invités, le directeur du Babel Masic XP, et l’un des artistes de l’édition 2023 qui viendra chanter 2 titres de son album Seconde Peau dans la #SessionLive. ⇒ Le site de Babel Music XP. Notre premier invité : Olivier Rey. L’actuel directeur revient sur l’histoire de Babel Music XP et vous concocte une playlist : - De la Crau Temperi voir le clip - Ali Asghar & Yasna Ensemble Ascent (Iran / Roumanie) - Sarab Yally Shagalt Al Bal voir le clip  - An’PagayKoze Live RFI.   Puis la #SessionLive reçoit Ariel Tintar, également à l’affiche de Babel Music XP 2023 pour présenter son EP Seconde Peau. « Ariel chemine, Ariel navigue. En équilibre entre Occident et Caraïbes, au confluent du français et du créole, au carrefour entre modernité et classicisme, entre intime et universel, Ariel marche. Crée des rencontres, sort des sentiers et construit des passerelles. Ariel avance. Libre. ». Ces mots, écrits par un esprit ami et particulièrement fertile, sont ceux d’Éloi Potier, parolier qui, depuis quelques mois, aide Ariel Tintar à trouver les siens, de mots. Éloi co-écrit les textes d’Ariel, et l’aide à chanter ce qui, parfois, n’est pas facile à écrire, et encore moins à dire. Pas facile car ce que dit Ariel Tintar sur ce disque (un EP de cinq titres, dont la pop, précieuse, élégante, plurielle, navigue entre acoustique et électronique), frôle parfois la démarche éminemment cathartique, comme lorsqu’il chante, sur « Missié Bolo », le racisme vécu en Martinique et en métropole par son père. Les cicatrices, parfois, ne sont pas immédiatement visibles à l’œil nu. « Entre intime et universel », dit Éloi... Pas facile non plus car si Ariel chante le plus souvent, sur ce disque, en français, il chante également en créole (sur le sublime « Es Ou Ka Sonjé » ou le très personnel « Missié Bolo »). Mais ayant grandi en métropole (à Bordeaux, une ville qu’il a rejoint très jeune), c’est un créole forcément francisé qu’il chante, un mélange entre un créole guadeloupéen (celui de sa mère), un créole martiniquais (celui de son père), et un mélange fantasmé de ce qu’il a pu lire ou entendre ici, ou là. Sa propre langue à lui ? Il y a un peu de ça. « Ariel marche. ». Il se faisait jadis (un premier EP avait vu le jour en 2016, c’est-à-dire il y a une éternité...) appeler Ariel Ariel, et utilise désormais, en guise de nom d’artiste, ses véritables prénom et nom. Un geste loin d’être anodin pour un artiste qui a mis à profit ces dernières années pour se recentrer sur l’essentiel, et pour se rapprocher, au maximum, de son identité profonde. Avant de se trouver, il faut avoir cherché. Nous y sommes. Ariel Ariel (re)devenu Ariel Tintar ? Voilà un drôle de revirement pour celui qui, plus jeune, avait tendance à camoufler, à arranger, à maquiller la grande vérité sous des artifices qui s’apparentaient souvent à de petits mensonges. La vérité blesse, c’est acquis alors, il faut bien, parfois, s’en protéger ? C’est le sujet du morceau « Seconde peau » voir le clip, qui ouvre le disque et c’est un sujet, d’ailleurs, récurrent chez lui.   Il n’en est plus là car le temps de l’adolescence est passé, mais confesse : « Le mensonge a été pendant très longtemps un stratagème de survie, quelque chose dont il est difficile de se défaire. De manière générale, c’est l’un des thèmes récurrents de mes disques ». Mentir hier, et affirmer, aujourd’hui, une forme de libération, une forme de retour vers soi ? Car Ariel — ce musicien qui joue, produit, chante, compose — avance désormais démasqué, et c’est son véritable lui qui s’affiche, soucieux d’authenticité et d’une véritable connexion entre sa nature profonde et les gestes qui l’accompagnent. « J’avance dans le monde, vers moi-même. Vers ce qui m’inspire, vers ce que je trouve beau. Et j’ai envie de dire que mon ambition est là, toute simple. » Alors, Ariel bouge beaucoup, change d’hémisphères, prend le temps de mieux connaître sa Martinique natale, passe par le Maroc, visite les contrées des amis rencontrés sur la route (musicien de profession, il a beaucoup tourné avec Angèle, Charles X, Crystal Murray...), se pose un peu au Brésil, à Brasilia notamment, la ville de son ami João Pedro Mansur, producteur afro-brésilien qui a co-arrangé ce disque. Du Brésil, il ramène beaucoup d’idées, et aussi des passions durables pour des musiciens dans lesquels il se place volontiers en filiation, de Caetano Veloso à Toninho Horta, de Milton Nascimento à Rodrigo Amarante. D’ici et d’ailleurs, il a également pu acquérir la conviction, peut-être plus profonde qu’hier, qu’il partageait une certaine forme d’identité avec d’autres, ces autres susceptibles, enfin, de le comprendre un petit peu mieux. Ceux-là même avec qui le mensonge ne se justifie plus, puisqu’il y a entre eux la persistance d’une compréhension mutuelle ? « J’ai passé toutes ces années à rencontrer des gens qui m’ont rapproché de ce que je suis le plus, de cette identité d’être noir, d’être artiste dans cette société. J’ai une nouvelle équipe de travail avec qui les questions du déracinement ou de l’isolement sont véritablement en nous et avec qui il est plus tranquillisant de travailler. ». Il en résulte une musique que les voyages et les rencontres ont contribué à façonner et qui ressemble profondément à ce qu’il est devenu. Quelqu’un qui écoute beaucoup les autres, qui leur demande conseil, qui se considère aujourd’hui « comme un fédérateur de personnes » (son producteur brésilien João Pedro Mansur, son batteur burkinabè Kikoué Laopé...), qui lit les livres que les professeurs ne font pas forcément étudier en priorité (Raphaël Confiant, Édouard Glissant, James Noël, Nathacha Appanah, Dany Laferrière...), qui prend encore des cours à un âge (Ariel est trentenaire) où la plupart n’envisageraient même plus de le faire. Ariel perfectionne son chant, apprend actuellement le portugais, continue la route en envisageant autant que possible le voyage qui fait s’élargir, toujours plus grand, les horizons. « Ariel chemine, Ariel navigue. » Comment trouver son chemin, et se persuader qu’il s’agisse bien de celui-là, et pas d’un autre ? Peut-être bien en en empruntant beaucoup, et autant que possible, des chemins. « Ariel avance. Libre. ».   Titres interprétés au grand studio - Es Ou Ka Sonjé Live RFI voir le clip  - Irma, extrait de l’album - Taxi Caraïbes Live RFI voir le clip.   Line Up : Ariel Tintar, guitare, voix ; Gaëtan Demoen, batterie. Son : Jérémie Besset & Mathias Taylor. ►album Seconde Peau (D&A 2022). ⇒ Instagram.
3/19/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive avec Saodaj et Yann Cléry

Durant cette #SessionLive, se succéderont 2 groupes, Saodaj et son maloya nomade et folk et la flûte hallucinée de Yann Cléry et son double « Yann Solo ». Nos 1ers invités Saodaj arrivent de l’hémisphère sud, l’île de La Réunion, pour présenter leur premier album « Laz ». Si La Réunion est un carrefour où les cultures du monde se rencontrent, Saodaj pourrait être un de ses symboles. Une musique qui questionne, à travers la langue créole et française, les beautés et les dérives de notre monde. Après 300 concerts à La Réunion et à l’international, Marie Lanfroy, Jonathan Itéma et leur groupe se consacrent à la réalisation de leur premier album : « Laz » (l’âge en créole réunionnais). Après une vie de voyage, Marie Lanfroy retrouve sa Réunion natale. Allant de kabar en kabar, celle qui détenait si peu de souvenirs de son île découvre le Maloya dans lequel elle se plonge entièrement. Elle commence à écrire, chanter et forme le groupe Saodaj fin 2011. Parallèlement, elle entame plusieurs collaborations artistiques allant de l’électro à la danse en passant par le théâtre. Elle est auteure, compositrice, interprète et aussi photographe diplômée de l’École Supérieure d’Art de La Réunion. Auteur, compositeur interprète, diplômé de Musiques réunionnaises au Conservatoire, Jonathan Itéma est le pilier rythmique de Saodaj. Par ailleurs, il évolue en tant que percussionniste et choriste dans différentes formations musicales, notamment avec Tyéri Abmon, Zangoun et Tizarboutan. Son maloya se colore parfois de rythmes urbains. Musicienne éclectique. Mélanie Badal reçoit une formation classique au Conservatoire Régional de Paris. Elle obtient son Prix en présentant une composition pour violoncelle seul, Réminiscences. Elle obtient sa licence musicale avec Fibo, composition originale pour 5 musiciens et 2 danseuses, créée au Pôle Sup’ 93 en 2014. Bercée par les musiques de ses origines arméniennes, elle va également à la rencontre de musiciens pour mêler le violoncelle dans les sonorités des musiques traditionnelles. Depuis 2017, elle est installée à La Réunion pour enseigner au sein du dispositif DEMOS. Elle s’accorde au rythme du maloya. Frédérick Cipriano a étoffé sa passion pour les musiques africaines à travers plusieurs voyages en Afrique de l’Ouest. Arrivé à La Réunion en 2005, il suit une formation de maloya auprès de Tyéri Abmon, dont il ressort au bout de six années avec une palette percussive s’étendant des côtes ouest-africaines aux confins de l’océan Indien. Blaise Cadenet est né à La Réunion, il apprend à jouer de la guitare avec ses parents. À l’adolescence, il forme et participe à plusieurs groupes de rock psychédélique-planant comme les Poikés, Lazy jellyfish, venus blackgun, ayahuesca. À 23 ans, il intègre l’école de musique M.A.I. à Nancy, où il suit une formation de jazz, ainsi que d’enregistrement son. De retour à La Réunion après trois ans, il se lance dans la musique électronique et l’écriture poètique et prépare l’enregistrement de deux albums « home-made » pour son groupe Venus Blackgun, qui devraient sortir en 2022. Il rejoint le groupe Saodaj pour la tournée « Laz » prévue en 2022. Plus connu sous le surnom « Toto », Zéliton Déliron, musicien autodidacte, natif du Port est passionné par la musique du monde. Collectionneur de flûtes et autres instruments ethniques, il s’enrichit d’influences musicales diverses à travers ses voyages, concerts et rencontres. Artiste polyvalent, il collabore avec de nombreux groupes réunionnais et de la zone océan Indien. Son univers s’étant du jazz à la musique traditionnelle.   Titres interprétés dans le grand studio - Laz Live RFI - Serge extrait de l’album Laz voir le clip - Monmon Kolonel Live voir le clip.   Line up : Marie Lanfroy : leader, chant, Kayambe, bobr, loop ; Jonathan Itéma : 2e leader, chant, roulèr, doum, sati piker ; Mélanie Badal : violoncelle, triangle, loop, chant ; Zélito Déliron : chant, roulèr, doum, bobr, flûtes ; Frederick Cipriano : sati piker, triangle, talon et Blaise Cadenet : chant, guitare, triangle, loop.  Son : Mathias Taylor et Benoît Letirant. ►album Laz (Daydream Music/Kas Kas Production/L'Autre Distribution 2023) voir le clip Memwar  voir clip Koman   Puis nous recevons le flûtiste guyanais Yann Cléry pour son nouvel album Yann Solo. Yann Cléry, flûtiste et chanteur guyanais que l’on a pu déjà apercevoir aux côtés de Mo’Kalamity ou au sein de Chlorine Free, se lance dans une aventure en solo, sobrement intitulé Yann Solo. Rien à voir ici avec un space opéra, même si tel un Jedi, Yann manie avec dextérité sa flûte laser et dompte habilement les machines qui l’accompagnent dans cette production musicale qui nous offre 12 titres d’exception. Dès le premier morceau d’ouverture, il annonce la couleur par l’hymne « Afropunk ». Car c’est de là que viennent ses racines : afro dans l’affirmation de sa créolité, et définitivement punk dans l’âme et l’énergie qu’il déploie. La suite de l'album s’affine subtilement et s’affirme tout en nuances sonores. Reggae dancehall avec « Starter » sur lequel Queen Omega pose sa voix en invitée, french touch aux accents de pop électropicale avec des titres comme « Eva » qui parle de la filiation, « French Accent » ou « Restons bons amis » qui tournent en autodérision une arrogance bien française ou une séparation amoureuse, trip hop avec le sublime « Kind of Blues », petit bijou digne des meilleures heures de Massive Attack, ou ragga-jungle avec « Stop racism » et l’énergique « Furious Dancehall ». Des pérégrinations qui nous entraînent également dans un « Voyage en flutisie », car Yann est aussi un musicien de jazz accompli qui manie avec virtuosité son instrument, convoquant les éléments « Eau » et « Feu », au cours d’interludes qui viennent ponctuer l’album ou s’adressant aux « Vent et Lune » pour conclure cet opus. Un disque conçu entre Paris et la Guyane et mixé à Londres dans un esprit sound-system avec de grosses basses à l’anglaise mises en avant et les voix traitées comme des instruments. À ranger quelque part dans sa playlist idéale, entre Asian Dub, Tricky, Dowdelin, David Walters ou Roots Manuva… Seul en scène, il déploie une énergie et une sensualité qui ne laissent personne indifférent et se révèlent explosives dans son nouveau projet Yann Solo. On croirait presque qu’il est plusieurs, homme-orchestre électro dompteur de machines, il chante, joue de la flûte et construit sa musique à base de loops samplées en direct et de programmations déclenchées en live, se dédoublant en de multiples clones, nous entraînant dans ses boucles sonores en un sound-system énergique entre ragga, hip hop, soul et improvisation jazz. Un » Nèg Marron with attitude », une sorte de « Guyane Dub Foundation » à lui tout seul, un personnage de cartoon à la Gorillaz… : c’est un peu tout ça à la fois qui ressort de ce show, prêt à enflammer les dancefloors !   Titres interprétés au grand studio - Afropunk Live RFI voir le clip  - Starter Feat. Queen Omega - Kind Of Blues Live RFI.   Line Up : Yann Cléry, voix, flûte. Son : Mathias Taylor et Benoît Letirant ► album Yann Solo (autoprod 2023) voir le clip Furious Dancehall.
3/18/202348 minutes, 30 seconds
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Proche-Orient d’hier et d’aujourd’hui avec Mario Choueiry et #SessionLive Sarāb

L’Égypte, la Syrie et le Liban s’invitent dans cette édition avec le jeune groupe franco-syrien Sarāb, épris de classiques arabes, de poésie (Darwich, Damasio) de jazz, de rock et de pop. Et nous invitons Mario Choueiry, pour son expertise au sein du label anglais We Want Sounds sur les rééditions vinyles de grands classiques de la musique arabe de Fairuz, Abdel Hali Hafez ou Farid El Atrache. Né à Beyrouth en 1969, Mario Choueiry vit à Paris depuis la pré-adolescence. Après des études d’économie et sciences politiques —et passionné de musique– il commence sa carrière dans l’industrie du disque chez le distributeur Media 7 au service classique. Il intègre ensuite le label Erato avant de devenir, pendant plus de dix ans, le représentant à l'international du label EMI Arabia. Étant bilingue français/arabe, il s’occupe de faire connaître le vaste catalogue de musique arabe (Fairuz, Oum Kalthoum, Abdel Halim Hafez, Ziad Rahbani) en dehors du monde arabe. Mario reprend ses études à l'École du Louvre. Diplôme en poche, il intègre les équipes de l'Institut du monde arabe en 2012 où il est nommé chargé de mission sous la présidence de Jack Lang. Il est membre des comités scientifiques des expositions Divas arabes et Hip-Hop du Bronx aux rues arabes. Il est commissaire de l'exposition Picasso et les avant-gardes arabes. En tant qu’expert de la musique arabe, Mario apporte son savoir à Wewantsounds sur la série de rééditions vinyles de musique arabe dont il est le curateur et pour lesquelles il écrit la plupart des notes de pochette. Puis nous recevons le groupe SARĀB dans la #SessionLive nouvel album Qawalebese Tape. SARĀB, c'est une aventure chimérique qui fait vivre ensemble la fureur du jazz contemporain et l'infinie richesse des musiques et des textes traditionnels du Moyen-Orient. Rêvant avec les harmonies jazz, exultant avec l’énergie du rock, dansant avec les rythmes du monde, les six musiciens subliment la profondeur des traditions pour délivrer aux hommes la poésie enchanteresse de ces mélopées éternelles. Né de la rencontre entre la chanteuse franco-syrienne Climène Zarkan et le guitariste Baptiste Ferrandis, Sarāb —mirage en arabe– est un édifice musical qui combine rock, jazz moderne et musiques traditionnelles arabes qui se joue des frontières et des genres. Le duo s'est vite transformé en une créature à six têtes, où chacun∙e est devenu∙e indispensable à la création musicale. Le trombone de Robinson Khoury se lie avec la voix, et navigue entre les gammes orientales et européennes, entre les ornementations et une technique personnelle. C'est avec le trombone et le chant que l'on retrouve l'horizontalité de la musique arabe, chamboulée par la verticalité harmonique riche de la guitare et du piano. Sarāb joue entre la tradition et la musique d'aujourd'hui. « La musique de Sarāb est nourrie d'une énergie vive, indomptable, elle convoque nos sens à entrer en méditation active ou en action méditation ou méditer, préméditer... je ne sais plus... où sommes-nous ? Dans une salle de concert ? Dans notre salon ? Parmi les dunes d'un désert sans fin, mais soudain familier ? » S. Mariani. Titres interprétés au grand studio - Samt, Live RFI - King Rast, extrait de l’album - Zourouni, Live RFI. Line up : Climène Zarkan : chant ; Baptiste Ferrandis : guitare ; Robinson Khoury : trombone ; Paul Berne : batterie et Timothée Robert : basse. Son Mathias Taylor et Fabien Mugneret. ►album Qawalebese Tape (sortie 31 mars 2023).   Concerts à venir 2023 - Babel MusicXP 23 mars, Marseille - New Morning 12 avril, Paris - Jazz sous les Pommiers 13 mai, Coutances - Jazz à Vienne 13 juillet, Vienne.
3/12/202348 minutes, 30 seconds
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Gérard Kurkdjian pour son roman «Raga de nuit» & #SessionLive Nawel Ben Kraïem

Notre premier invité est Gérard Kurkdjian : auteur - musicien - conférencier - directeur artistique qui vient de publier « Raga de Nuit », aux éditions Spinelle. D'origine arménienne et passionné des traditions orientales, Gérard Kurkdjian mène depuis vingt-cinq ans une carrière de musicien, de directeur artistique et de producteur. Il a été le directeur artistique de nombreux festivals de musiques du monde dont le festival des Musiques du monde d'Erevan en Arménie et, au Maroc, le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde, dont il a été l'un des co-fondateurs et le directeur artistique depuis sa création en 1994 jusqu'en 2009. Gérard Kurkdjian est également musicien, initiateur de créations où poésies et textes des grandes voies mystiques s'entrecroisent avec les traditions musicales d'Occident et d'Orient, (Caravanes de Lunes - La Nuit Suprême - L'Oraison Funèbre d'Henriette d'Angleterre -  L'Oiseau de Feu - Voyageurs Mystiques - Les Fleurs du Mal - Shruti - Les Chants d'Isis, Eau de Vie), auteur, conférencier, récitant, producteur d'émissions de radio, organisateur de colloques : l'ensemble du travail de Gérard Kurkdjian est centré sur une vision œcuménique et transversale des arts et des cultures de la planète.  Spécialiste reconnu des musiques sacrées du monde, il a crée et dirigé plusieurs festivals de musiques. Il est l'un des fondateurs du Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde dont il a été le directeur artistique de sa création en 1994 à 2009. Auteur du « Grand Livre des Musiques Sacrées du Monde », premier ouvrage rassemblant en un seul volume et sous une seule plume l'ensemble des traditions des musiques sacrées, il a publié, « Méditation Musicale : comment méditer avec les plus belles musiques du monde ». Outre une réflexion générale sur la nature de la musique et sa place dans notre société, il y a conçu une forme de méditation tout à fait originale, dans laquelle l'écoute purement contemplative des musiques de la planète devient un véritable exercice spirituel. Il est également l'auteur d'un recueil de poésies : « Abeilles de l'Indicible » et d'un roman : « Raga de Nuit - Passion sur le Gange ». Gerard Kurkdjian accompagne des voyages à orientation spirituelle avec l'agence Voyages Intérieurs.   Publications : - Le Grand Livre des Musiques Sacrées du Monde (Albin Michel 2016) - Méditation Musicale : comment méditer avec les plus belles musiques du monde (Dervy 2019) - Abeilles de l'Indicible (Éditions Spinelle 2021) - Poésies - Raga de Nuit - Passion sur le Gange (Éditions Spinelle 2023) - Roman. Dans le roman « Raga de nuit » il y a 3 héros : Alexandre l’étudiant-musicien ; Bénarès, la ville sacrée de l’Inde et le raga Malkauns, l’un des plus anciens ragas de la musique classique indienne. Extraits du Raga Malkauns diffusés dans l’émission - Raga Malkauns avec le maître du Sarod Amjad Ali Khan. C’est l’instrument qu’étudie Alexandre, le héros du roman vidéo  - Raga Malkauns chanté par Amir Khan, extrait du CD Best of Ustad Amir Khan (EMI) vidéo  - Raga Malkauns par la violoniste N.Rajan extrait de son CD : Gayaki on violin vidéo  - Histoire du Raga Malkauns (wiki).   Puis, nous recevons Nawel Ben Kraïem dans la #SessionLive pour présenter l’album «Je chante un secret »  Nawel Ben Kraïem repousse avec foi et vigueur toute idée de morcellement. Dans son art d’abord, car elle est chanteuse, mais aussi comédienne et poétesse – en 2021, elle a publié son premier recueil de poésies, « J’abrite un secret », aux éditions Bruno Doucey, auquel cet album de chansons fait écho, et dont l’idée a émergé après sa présentation théâtrale à la Maison de la poésie, dans une mise en scène de Marcel Bozonnet. Je chante un secret est le cinquième album conçu par l’artiste franco-tunisienne, qui a grandi à Tunis jusqu'à ses 16 ans et qui vit aujourd'hui à Saint-Denis. Nawel nous dit de sa voix exceptionnellement forte, grave, modulée à la façon des chekhates du raï ou empreinte de tension pop, qu’il ne faut pas chercher à rompre les digues protectrices de nos sentiments et de nos rêves. L’opus contient du chant, du parler-chanter, du franc-parler, de la performance, façon Patti Smith ou Kae Tempest, ouvrant les vannes de la colère et de l’énergie jusqu’à se faire peur. Nawel, en chant et en mots, fournit les armes de la reconquête intérieure. Elle porte en elle des identités multiples, des modes de vie divers, des générations perdues et des graines de futur. Je chante un secret est logiquement musicalement hybride, nappé d’électronique, de colères, d’atmosphères nourries à l’énergie du raï ou aux orgues mélancoliques. Co-produit avec son acolyte Nassim Kouti, guitariste et arrangeur et le Londonien Tim Whelan du groupe de fusion électro-world Transglobal underground, l’album a été mixé par Mitch Olivier (Bashung, M..), un choix évident pour une artiste qui a été vue en première partie de Susheela Raman ou de Natacha Atlas, structuré sur des textes vibrants et une mise en musique électrique.   Titres interprétés au grand studio - Enfances (pour Idir) Live RFI voir le clip  - Echtah, extrait de l’album voir le clip  - Ma région, Live RFI clip audio.   Line Up : Nawel Ben Kraiem, guitare-voix ; Nassim Kouti, guitariste et arrangeur. Son : Mathias Taylor & Benoît Letirant.   ► album Je chante un secret (Nownaw/MAD/Pias 2022) ►concert de sortie d’album, 31 mars 2023, La Bellevilloise, Paris.
3/11/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive avec Bengue & Taïro

Ragga, sound system, balafon, trombone, Bengue et Taïro sont les invités de la #SessionLive. Taïro sort son 9è album 360 et Bengue démarre sa carrière avec un 1er album éponyme, une utopie musicale avec des auteurs « afropéens ». Nos premiers invités s’appellent Bengue. Ils sont venus en quintet dans la #SessionLive. Bengue, vu du Sud, c’est le Nord. À lui seul, ce mot qu’on entend souvent en Afrique de l’Ouest est synonyme d’Europe, et évoque les migrations qui ont porté les pas de ceux qui y cherchaient une vie meilleure. C’est à eux, et à leurs enfants de culture métissée, afropéens, que voulait rendre hommage Fidel Fourneyron, qui n’aime rien tant que faire voyager le jazz en le frottant aux musiques qui défient les oreilles d’ici, et aiguisent son appétit. C’est ainsi qu’il avait déjà arpenté, avec son gang d’amis jazzmen, les chemins de la santeria cubaine, incarnée par d’incroyables percussionnistes Havanais, sur l’excellent Que Vola ? (No Format, 2019).  Cette fois ci, à l’invitation du Festival Jazz sous les Pommiers où il poursuit une longue résidence, il allait se frotter aux musiques d’Afrique de l’Ouest, dans le même esprit de rencontre, de goût pour les croisements. L’idée : proposer à de jeunes et chevronné.e.s auteur.trice.s de la diaspora afro-caribéenne d’écrire des textes sur la migration, les exils, et faire entendre d’autres mots que ceux que les politiques européens exploitent comme autant de bombes à retardement. Lui se chargerait de les mettre en musique, où les musiciens originaires d’ici et d’ailleurs dialoguent dans une joyeuse curiosité. Le son du bois le fascinait, et les balafons des sœurs Ophélia et Mélissa Hié, perpétuant les riches traditions musicales burkinabè, se sont imposés à lui. Avec l’envie qu’ils rencontrent le marimba de Vassilena Serafinova, pour bâtir un pont des deux côtés de la Méditerranée, réunissant ainsi deux instruments liés par une lointaine et profonde parenté. Ce soubassement mélodique et rythmique lui offrait, dès lors, un terrain de jeu idéal pour instaurer une discussion avec son trombone, et installer un groove plus féminin dans sa sensibilité, plus solaire dans ses climats. Il allait l’associer à celui du contrebassiste et infatigable improvisateur Thibaud Soulas qui, autrefois, lui ouvrit les chemins de Cuba. Pour compléter l’équipage de ce vaisseau inédit, le violoniste Clément Janinet, qui a trempé son instrument dans les couleurs des cordes maliennes (écoutez plutôt Foyer), et la voix d’alto d’Emma Lamadji biberonnée au gospel, forgée aux rythmes de l’afrobeat, et tamisée par son compagnonnage chantant avec la diva malienne Oumou Sangaré. Autant le dire, cette réunion de personnalités musicales invitait en elle-même aux voyages, et Fidel Fourneyron, en capitaine sensible, allait en aiguillonner les possibilités.    Depuis sa création, La Chanson de Renart en forme d’opéra, le tromboniste a pris goût à travailler avec des auteurs, passeurs de mots, d’histoires et d’idéaux. Les textes de Bengue, chacun à leur manière, résonnent comme des appels qui propagent les douleurs, les joies et les espoirs des héritiers d’une longue et tortueuse histoire, que Fidel Fourneyron a habillés de couleurs et de climats singuliers avec cet orchestre tout aussi métissé que leurs auteurs. Qu’il s’agisse de Fiston Mwanza Mujilla (auteur, entre autres, de Tram 83 qui signe ici le détonnant Nous résisterons au déluge), de Penda Diouf dont il avait adoré le spectacle Pistes (on lui doit ici Mes pas sont des passerelles), ou encore du poète haïtien James Noël (Amwe), dont le travail poétique dans le recueil La migration des murs avait fait germer chez Fidel l’étincelle qui donna naissance à l’idée de Bengue. À ceux-là, s’ajoute le poème de Vhan Olsen Dombo (Kotiko Koko) qui, inspiré d’une comptine d’Afrique centrale, rejoint le rythme scandé qui fait la marque de fabrique de son auteur, ou la douceur nostalgique d’Ho’o lo signée du chanteur camerounais Blick Bassy. Sans oublier la science et la licence poétique de Djeudjoah (Foyer). La voix d’Emma Lamadji donne vie aux textes qui composent Bengue. Comme un alter ego du trombone, dont elle est le meilleur compagnon de jeu. La chanteuse n’a d’ailleurs pas seulement prêté sa voix, puisqu’elle signe aussi les paroles des deux morceaux qui ouvrent et referment l’album. Ils font résonner la musique du sango de Centrafrique, sa langue maternelle, et I Goué Na Dawan – premier single à paraître- résume à merveille, dans ses derniers vers, l’esprit du disque tout entier.   Enfants dispersés de la vie,  Plus forts et unis,  « Personne » et multiples à la fois,  Nous sommes vos frères et sœurs.  Loin de chez nous,  Nous serons vos pères et mères Nous sommes demain. Bengue, c’est d’abord un voyage, un périple dans ses imaginaires qui ne demandent qu’à être partagés. Il ne vous reste plus qu’à vous laisser porter.   Titres interprétés au grand studio - Molengue ti mawa Live RFI voir le clip - Anmwé (texte de James Noël) Au secours - I goué na dawan Live RFI voir le clip.   Line Up : Fidel Fourneyron, trombone et direction musicale ; Emma Lamadji, chant & percussions ; Thibaud Soulas, contrebasse & chant ; Melissa Hié & Ophélia Hié, percussions & chant. Son Jérémie Besset & Mathias Taylor. ► album (No Format 2023) - concert New Morning 28 mars 2023 - chaîne Youtube Fidel Fourneyron.       Puis nous recevons le reggaeman français Taïro pour la sortie de 360 volume 2. Le chanteur producteur revient de nouveau sur le devant de la scène avec son 9e LP. Si son nom signifie l'apprenti, Taïro a posé les jalons d'une musique qui a su marquer ses époques. Celles des sound system ragga, de l'âge d'or du rap français, du reggae et plus récemment de la scène trap. Par-delà les générations, Taïro est entré pour de bon dans la bande originale des vies d'un public tout aussi composite que son univers. Citoyen combattant, lover, redoutable entertainer, le nouvel album du chanteur tient encore une fois la promesse d'un son killer à consommer sans modération chez soi et en concert. Si la production est toujours celle de son temps et que le talent et la sensibilité n'ont pas fléchi en chemin. L'esprit libre, assuré et serein, Taïro déroule une playlist encore renouvelée. D'ondes caribéennes en ballade, de beats drill en contretemps jamaïcain, la production est résolument moderne, aérienne et terriblement efficace.   Titres interprétés au grand studio - Crois en tes rêves Live RFI  - Fais-les bouger Feat. Amadou & Mariam voir le clip  - Eternal Love Live RFI voir le clip.   Line up : Taïro, chant, Kubix, guitare Son : Fabien Mugneret & Mathias Taylor. ► album 360 (Frenchtown / Baco Records 2022) Concert Olympia 25 mars 2023.
3/5/202348 minutes, 30 seconds
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Hommage à Ismaïla Toure avec sa #SessionLive de 2018, puis celle de Jî Drû pour son album «Fantômes»

Ismaïla Toure, l’un des fondateurs de Toure Kunda, est mort lundi 27 février 2023. Nous présentons nos condoléances à sa famille, ses proches et à son public. Puis nous recevons le flûtiste français Jî Drû pour la sortie de son album Fantômes. Nous avions reçu les Éléphants de la musique africaine en 2018, pour la sortie de l’album Lambi Golo.   Voici ce qu’écrivait Frank tenaille, journaliste et spécialiste des musiques du monde : « Les Toure Kunda sont de retour. Non qu’ils ne soient jamais partis mais après quarante ans de carrière internationale, ils ont eu le besoin de reprendre des forces. Et en ce cas, quoi de mieux que de se ressourcer au creuset de cette Casamance où s’enracine l’incroyable saga de la famille éléphant (Touré Kunda en soninké). Car les nouvelles générations l’ignorent, c’est de cette région au sud du Sénégal, entre savane et mangroves, qu’un jour un des frères parti pour la France, fidèle à son ancêtre colporteur-cordonnier qui, lui, avait quitté le Mali pour la Casamance en quête des peaux de crocodiles nécessaire à son métier. Pour Ismaël qui vient tenter sa chance à Paris en 1975 et qui participera au West African Cosmos, un combo qui expérimente l’hybridation des sons rock et afro, ce sera donc le parcours classique de l’immigré entre boulots aléatoires, froid et solitude, réseaux associatifs, filigrane thématique de plusieurs chansons ultérieures. Puis en 1977, c’est Sixu, alors impliqué dans une ONG qui forme les paysans à de nouvelles pratiques agricoles, qui le rejoint. Un duo qui se fera connaître au sein des foyers sous le nom de « Frères griots » avant de devenir un groupe de scène avec des musiciens aguerris. C’est qu’un nouveau public aspire à découvrir ce continent africain plein de promesses sonores. Les alliés de l’aventure, au diapason d’une nouvelle conscience planétaire, étant ceux d’une presse alternative (Libération, Actuel…), d’un label défricheur (Celluloïd), de lieux altermondialistes comme Le Dunois ou La Chapelle des Lombards ou d’initiatives formidables comme Africa Fête lancé par le précieux Mamadou Konte. Ainsi, Amadou, le frère aîné rejoignant le duo, les Toure Kunda deviennent les ambassadeurs d’une vague des musiques africaines qui va voir s’affirmer les Salif Keita, Mory Kante et autres Youssou N’Dour et bien sûr de plus anciens comme Manu Dibango, Francis Bebey ou Pierre Akendengue. Dès lors, les Toure Kunda vont jouer les pionniers.   Précurseurs du phénomène World Music, ils seront les premiers à occuper l’immense Hippodrome de Pantin. Les premiers à organiser une méga tournée en Afrique (cf. l’album Paris-Ziguinchor). Les premiers à épicer leurs musiques de technologies (cf. l’album Natalia avec le mythique producteur Bill Laswell). Les premiers Africains à avoir un impact au Japon. On les verra aussi faire tomber la veste aux chefs d’États africains, lors du sommet de la Francophonie de Vittel en 1983, occuper le Carnegie Hall avec Santana ou rencontrer Mandela... Comme autant de désaveux à ces sceptiques qui, au début de leur carrière, ne les voyaient pas pouvoir jouer au-delà d’un public communautaire. Quand ces fils de Ziguinchor, nourris de James Brown, Led Zeppelin, Brassens ou Creedence Clearwater ont toujours voulu voyager à la rencontre d’autres fratries, avec la terre de leur pays sous leurs semelles et des sabars à portée de main. D’où ce besoin, pour ces quarante ans de scène, d’en revenir à cette matrice qui a nourri leurs imaginaires et leur a fourni leur carburant onirique. Une Casamance qui, comme bien des régions du monde, a été brutalisée dans son immémoriale teranga (hospitalité) par une mondialisation pas toujours positive dans ses effets (voir par exemple le pillage des forêts ou des eaux de pêche par les multinationales). Aussi les chansons de ce nouvel album, longtemps peaufiné et enregistré façon « studio au village » pour garder le suc de la vie, évoquent les pertes de valeurs de générations en désarroi. Ces valeurs collectives que les Toure Kunda ont toujours fait leurs et que symbolise le djambaadong, « danse des feuilles » pulsant le parcours initiatique des jeunes rentrant dans la vie d’adulte. Des valeurs qu’ils évoquent à travers des métiers comme ceux des paysans, pêcheurs, forgerons ou par le souvenir de cet ex-lépreux qui faisait le tour des concessions pour se nourrir et dispensait des messages d’amour, de paix et de fraternité. A contrario, les frères dénonçant la marchandisation du làmb (la fameuse lutte sénégalaise, hier école d’humilité et d’exemplarité), devenu une « lutte de singes » (Lambi Golo, titre de l’album), lutte qui n’est pas sans rappeler celle des hommes politiques. On le voit, rien donc de nostalgique dans ce répertoire tant les Toure Kunda sont toujours sensibles aux mutations et enjeux du présent. Avec cet album, entourés de brillants complices musiciens (Paco Sery, Romain Ghezal, Alune Wade,...) et d’amis célèbres (Manu Dibango, Nelson Palacio, Cheik Tidiane Seck, Lokua Kanza...), les Toure Kunda déclinent à leur manière le mot « humanité ». Puisque, fidèles à l’idée que « l’universel c’est le local moins les murs », eux qui grandirent quartier Santhiaba entre Soninkés, Diolas, Mandingues, créoles portugais, Peulhs ou wolofs, estiment qu’une région du monde ne peut être qu’une métaphore de la diaspora humaine. Aussi dégustera-t-on leur thiéboudienne musical, énergique et tendre, mélange de m’balax, rythmes casamançais, funk, pop-rock, pop, épices reggaeisantes, comme une invitation à la danse, au rêve et à l’espérance. »   Morceaux interprétés par Toure Kunda dans le Grand studio (2018) - Lambi Golo Live RFI voir le clip - Emma salsa (avec Carlos Santana) extrait de l’album Lambi Golo - Sene Bayo Live RFI. Line Up : Ismaïla Touré & Tidiane Toure, chant ; Laye Kane, guitare ; Nicolas Leroy, percussions ; Kirsley Sham, batterie et Mansour Semega, basse. ► album Lambi Golo (Soulbeats Records 2018). - Disparition Ismaïla Toure, à lire sur RFI. - Biographie de Toure Kunda, à lire sur RFI Musique. - chaîne Youtube.   Puis nous recevons Jî Drû, Sandra Nkaké et Pierre-François Blanchard, pour la sortie de l’album Fantômes. Jî Drû, flûtiste de caractère, chef de bande endiablé pour Tribe From The Ashes, Push up ! et Jî Mob, producteur et arrangeur, sideman inspiré, signe aujourd’hui un second album sous son nom, raffiné, expressif et onirique : FANTÔMES.    « La musique est invisible, la flûte n’est jamais qu’un peu de souffle qui résonne. Je me suis posé la question de notre relation à ce qu’on ne voit pas et plus particulièrement aux Fantômes, dans une logique qui serait celle d’un rêve musical. Ces dernières années, tout s’est effondré : nos repères intellectuels et sociétaux, nos espaces de partages et de rencontres sont totalement bouleversés et ont même parfois disparu, nos repères sont déplacés ou effacés, les Fantômes se rappellent alors aux vivants, ou plutôt les vivants rappellent les Fantômes. On peut ainsi établir de nombreux parallèles avec la musique et plus largement la création qui utilise des références invisibles pour guider l’auditeur, pour raconter des histoires (sons, gammes, textures, structure, nuances...). Tout ça, bien sûr, si on croit aux Fantômes... car les Fantômes, c’est comme le son de la flûte, ça n’existe pas, ou alors ça sert juste à habiter poétiquement ce monde. » Fantômes, de Jî Drû brille par sa tenue, sa production léchée et minutieuse comme par la qualité de son casting, c’est un disque majeur, un manifeste jazz irrigué par le blues, la musique classique et les musiques répétitives, tribales ou électroniques. Le Rhodes hypnotique de Pierre-François Blanchard, les textures et voix envoutantes de Sandra Nkaké, les rythmes inventifs de Mathieu Penot, l’apparition poétique de Mike Ladd, et les beaux arrangements de cordes accompagnent les volutes de flûtes et le chant de Jî Drû. Chaque morceau est l’essence d’un instant et le tout crée un climat intemporel où l’acoustique et le bois se frottent aux sons électriques. Jî Drû crée un monde onirique, fait de petites histoires de Fantômes, il creuse un sillon quelque part entre Portico Quartet, Cinematic Orchestra et Mélanie de Biasio, celui d’un jazz moderne et épuré qui tisse des histoires qui nous font vibrer. Un disque essentiel et envoûtant, plein de poésie et de révolte, un grand voyage musical, mystique, onirique, tribal et organique, pour un quartet dont on n’a pas fini de parler.   Titres interprétés au grand studio - A Bonfire Live RFI voir le clip  - Bonded By Fire Feat. Mike Ladd, extrait de l’album Fantômes  - A sign of the devil Live RFI voir le clip.   Line Up : Ji Drû, flûtes, Sandra Nkake, voix, Pierre-Francois Blanchard, piano  Son : Fabien Mugneret, Jérémie Besset et Mathias Taylor ► album Fantômes (Label Bleu 2023) Concert : Bal Blomet 20 avril 2023.
3/4/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive de Mélissa Laveaux pour l’album «Mama Forgot Her Name Was Miracle»

Après l’excellent Radyo Siwèl en 2018, Mélissa Laveaux est de retour avec un nouvel et quatrième album studio : Mama Forgot Her Name Was Miracle, un disque spirituel, poétique et hautement émancipatoire. (Rediffusion du 7 janvier 2023) ⇒ Facebook de Mélissa Laveaux. À ses débuts en 2008, Mélissa Laveaux se faisait déjà alchimiste de la chanson au fil de son premier album Camphor & Copper (No Format), dévoilant les contours de sa cosmogonie : une guitare offerte par son père à 13 ans, des textes poétiques en anglais et en créole, une voix féline, une folkblues hantée où réside un mystère. Celle qui a fait ses armes de militante dans le milieu punk-fém d’Ottawa poursuivra son chemin de musique en traversant l’Atlantique pour s’installer à Paris où elle vit désormais et donner naissance à Dying Is A Wild Night (No Format, 2013), un deuxième opus largement inspiré par ce voyage initiatique. Le déracinement fait partie intégrante de l’ADN musical de Mélissa Laveaux : avant elle, ses parents ont fui Haïti pour Montréal au Canada quand sa grande idole, la résistante haïtienne Martha Jean-Claude, chantait son île chérie depuis Cuba, où elle s’est réfugiée dans les années 50 alors que sévissait la dynastie Duvalier. Et c’est en partie pour restaurer ce lien perdu avec Haïti, pour guérir l’exil, qu’avec Radyo Siwèl (No Format, 2018), Mélissa Laveaux puisait en ethnomusicologue dans ses traditions musicales pour en exhumer comptines et chants perdus, nous rappelant aussi combien la musique peut être un instrument de résistance politique. Après une tournée triomphale qui s’achevait au Trianon à Paris en octobre 2019, la guitariste, chanteuse et poétesse se dévoile à présent sous un jour plus intime. À 37 ans, Mélissa Laveaux explore aujourd’hui la dimension thérapeutique et spirituelle de la musique en revisitant une forme ancestrale : la berceuse. Car si les rituels et les modèles dont on hérite sont parfois défaillants, dépassés voire rétrogrades, libre à nous d’innover ! Avec Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux ré-ensauvage donc la berceuse en convoquant de puissantes voix d’outre-temps pour créer une toute nouvelle mythologie. Alternative. Moderne. Subversive. Car changer les légendes, c’est changer le présent. En archiviste des luttes féministes et sociales, en passeuse, Mélissa Laveaux fait donc appel à une communauté d’héroïnes que l’Histoire a oubliées ou volontairement mises à la marge. Autant d’archétypes dont le talent, le culot, l’engagement, la résilience et la grande liberté constituent pour la musicienne une source d’inspiration inépuisable. Ainsi d’un titre à l’autre croise-t-on Harriet Tubman, Jackie Shane, Audre Lorde, Helen Stephens, la déesse Lilith, La Papesse Jeanne, Ching Shih, Alice Walker, James Baldwin, Faith Ringgold, Ana Mendieta ou encore Alexis Pauline Gumbs... Tour à tour guérisseuses et guerrières, les membres de ce chœur-courage se sont affirmées en refusant de se contenter de survivre, de se soumettre à des normes assignées ou de subir un destin qu’elles n’avaient pas choisi. A l’image de Jackie Shane, pionnière transgenre de la soul canadienne dont les chants d’amour révolutionnaires ont ouvert la voie à tant d’autres. A l’image de Ching Shih, travailleuse du sexe chinoise qui préféra devenir la pirate la plus respectée des Mers du Sud au début du XIXe siècle. À l’image encore d’Harriet Tubman, ancienne esclave afro-américaine qui a aidé des centaines d’autres opprimé.e.s à retrouver les routes de la liberté. Trait-d’union immémorial entre les mondes et les cultures, musicothérapie originelle, musique-sorcière par excellence, la berceuse demeure sans doute le premier geste de soin, le chant d’amour le plus pur. Un rituel magique qui chez Mélissa Laveaux regorge d’incantations, de prières et de clés, mystiques ou métaphoriques, pour trouver la force de déconstruire ses peurs, transcender ses traumatismes et renaître guérie – ou au moins aguerrie. Collier d’amulettes électriques porté par une conversation rythmique entre les Caraïbes et l’Afrique de l’Ouest, Mama Forgot Her Name Was Miracle dit alors : «Osons vivre ! Férocement, libres et flamboyant.e.s ! #subjectivation». L’union fait la force, l’adage a déjà fait ses preuves, ainsi Mélissa Laveaux s’entoure donc d’une brigade sûre de sorciers du son. Citons notamment à la réalisation Guillaume Ferran (Griefjoy, Julien Doré, Victor Solf), Fin Greenall aka Fink (Ninja Tunes) ou Mathieu Senechal (Charlotte Cardin). Aux instruments  : Voyou (trompette, clarinette), Clyde Rabatel (claviers, piano), Mathieu Gramoli (batterie), Steve Yameogo (basse, guitare), Sébastien Delage (guitare). Sans oublier quelques invité.e.s de choix qui viennent ajouter un peu de leur magie au tout : November Ultra («Rosewater»), Dope Saint Jude («Half a Wizard, Half a Witch») et Oxmo Puccino («Lilit»). Dans Mama Forgot Her Name Was Miracle, Mélissa Laveaux met sa poésie militante et son groove folk-punk au service d’une pop atypique, mobilisant ces super-pouvoirs que sont le don, la créativité, la joie, la beauté, la métamorphose ou encore l’intuition. Pour nous et pour elle-même, Mélissa Laveaux réactive ainsi, en formidable conteuse des eaux profondes, une force vitale miraculeuse qui contrairement aux apparences n’est jamais totalement anéantie. Un grand album, à découvrir en live dans cette émission et le 20 janvier 2023 au Théâtre du Châtelet.  Titres interprétés au Grand studio - La Baleine Live RFI voir le clip  - Rosewater, Feat. November Ultra, extrait de l’album voir le clip  - Half Wizard, Half Witch Live RFI voir le clip.    Line Up : Mélissa Laveaux (guitare-voix). Son : Benoît Letirant, Fabien Mugneret.   Playlist de Mélissa Laveaux - Bulerias de un caballo malo - Ralphie Choo  - Pisonia prologue - Tora-i voir le clip  - The Truth - Sampa the Great  - Ayuwe - Martha Da’ro.  ► Album Mama Forgot Her Name Was Miracle (Twanet 2022).
2/26/202348 minutes, 30 seconds
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Playlist de Sophian Fanen & du live avec Thomas Naïm #SessionLive

Actu musicale avec Sophian Fanen et #SessionLive du guitariste et compositeur Thomas Naïm. Tous les mois, le journaliste Sophian Fanen propose une sélection de 5 nouveautés : - Sjava, Ubuhle Bendalo, tiré de l'album « Isibuko » (1020 Cartel, 2023). - Vusi Mahlasela, Faceless People, tiré de l'album «Face to Face» (Réédition, Strut Records, 2023). - Bulgarian Cartrader, LAB, tiré de l'album « Motor Songs » (Bulgarian Cartrader, 2022). - Hako Yamasaki, Sasurai, tiré de l'album « Tobimasu » (Réédition, WRWTFWW Records, 2023). - Rozi Plain, Complicated, tiré de l'album «Prize» (Memphis Industries, 2023). Puis nous recevons Thomas Naïm pour la sortie de l’album On The Far Side. Rare et précieux est le guitariste qui trouve le bonheur sans que lui soit offerte l’opportunité de briller en tant que soliste. Thomas Naïm est de cette espèce, un cas à part sans aucun doute. Compagnon de route de Youn Sun Nah, Hindi Zahra, Mayra Andrade ou Hugh Coltman, il aime à se glisser dans l’ombre des grands pour tisser sur leurs mélodies des toiles de lumière. Le jazz, il l’aime et il le connaît, c’est la base de son langage. Grand admirateur de Grant Green, amoureux de Kenny Burrell et Wes Montgomery, il suit avec autant de passion le parcours de ses contemporains (Blake Mills, Julien Lage, Anthony Wilson) tout comme celui de ses aînés (Marc Ribot, Bill Frisell, Ry Cooder…) Lorsque Thomas conçoit On The Far Side, il imagine un son, une aventure, un groupe avant même de considérer la place qu’il va lui-même y trouver. Ses compositions évoquent des paysages imaginaires, un univers cinématographique qui nous rappelle autant Sergio Leone que Tarantino, David Lynch ou les terres arides de la série Breaking Bad. Sur ce nouvel album, Thomas Naïm accueille le trompettiste Erik Truffaz et le saxophoniste Laurent Bardainne, entre autres. Direction artistique Daniel Yvinec. Titres interprétés au grand studio Lincoln Circus Live RFI  Kite, extrait de l’album On The Far Side  The Walk Live RFI Line Up : Thomas Naïm (guitare), Mathias Allamane (basse) & Raphaël Chassin (batterie) Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor ► Album On The Far Side (Rootless Blues/Metis Rd 2023)
2/25/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive x 2 avec Ye Vagabonds & Le Cri du Caire, de l’Irlande à l’Égypte

Du live avec le groupe irlandais Ye Vagabonds avec les frères Mc Gloinn et une échappée poétique avec le trio Le Cri du Caire, dont l’ADN picore l’Égypte, l’Angleterre et l’Allemagne. Nos premiers invités sont irlandais, ce sont les frères Gloinn de Ye Vagabonds.Ils sont de retour avec un nouvel album Nine Waves sorti chez Rough Trade records, en mai 2022. Auréolés de prix prestigieux outre-manche, Ye Vagabonds signe le renouveau de la folk irlandaise à coups d’harmonies lumineuses et contemporaines. Ye Vagabonds est composé de deux frères : Brian et Diarmuid Mac Gloinn. Irlandais, ils partagent leur vision de la musique traditionnelle de leur pays. Fer de lance du renouveau folk, Ye Vagabonds marie l’ancien et le contemporain avec délicatesse. Chaque note est suspendue, chaque accord fait mouche, chaque ligne de voix emporte, comme le vent sur les prairies ondulantes de la verte Érin, le cœur vers des horizons mystérieux. L’Histoire pulse à travers les arrangements austères du duo, dignes héritiers de Sweeney’s Men ou de Planxty, mais dans un souffle moderne et exaltant. Titres interprétés au Grand studio - Blue Is The Eye Live RFI voir le clip  - Go Away and Come back Hither, extrait de l’album Nine Waves voir le clip fait par Le Cargo  - The Lowlands of Holland (traditionnel) Live RFI voir le clip. Line up : Brian Cormac Gloinn, guitare voix ; Diarmuid Gloinn, guitare voix ; Alain Mc Fadden, harmonium. Sean Sheahan - Interprète. Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset. ► album Nine Waves (Rough Trade 2022) Chaîne Youtube.     Puis nous recevonsLe Cri du Caire,un trio né au Caire et agrémenté de la trompette d’Erik Truffaz.   Le Caire, fin 2013. Dans une ville en ébullition où le couvre-feu vient d’être levé après un deuxième coup d’État, où le rêve et la révolte s’affichent en grand sur les murs, où les slogans hostiles aux islamistes et à l’armée résonnent jusque dans les clubs du centre-ville, je me retrouve saisi par la voix d’Abdullah Miniawy au Studio 100 Copies, à deux pas de la Place Tahrir. Chanteur, écrivain, poète, slameur et étudiant venu de la ville-oasis d’El-Fayoum, Abdullah agite la scène et les réseaux sociaux par sa voix hypnotique, son mélange unique d’électro, de jazz et de soufisme, à la fois punk, psychédélique, séculaire et avant-gardiste. Trois mois plus tard, premières rencontres et premiers chocs scéniques ourdis par le festival La Voix est Libre au Caire et à Alexandrie avec le « Jimi Hendrix du oud », Mehdi Haddab, et avec le compositeur et saxophoniste Peter Corser au festival D-CAF (Downtown Contemporary Art Festival), créé au lendemain de la révolution par l’homme de théâtre Ahmed El-Attar. Après trois ans de batailles administratives, alors que la censure fait son retour dans les milieux artistiques égyptiens, Abdullah débarque enfin à Paris où il enregistre avec Peter Corser une première version de Purple Feathers diffusée sur Soundcloud. En 2017, saisi dès les premières secondes par ces envolées vocales et instrumentales, Erik Truffaz accepte notre invitation à se hisser sur les boucles hypnotiques de Peter et les chants électriques d’Abdullah, bientôt rejoints par les cordes incarnées du violoncelliste Karsten Hochapfel. Cinq ans plus tard, le Cri du Caire n’en finit plus de faire tourner les têtes, devant un public souvent ému aux larmes. À la fois libre et spirituel, sensible et insaisissable, leur musique touche au vertige de l’âme, volant vers ce qui pourrait bien être l’un des plus courts chemins entre zéro et l’infini. Blaise Merlin. Tous les textes sont écrits et interprétés par Abdullah Miniawy. Peter Corser est au saxophone ténor sur tous les morceaux sauf Le Cri du Poète. Karsten Hochapfel est au violoncelle sur tous les morceaux sauf Le Cri du Poète & Le Marcheur. Erik Truffaz est à la trompette sur Jarda Al Wadi, Pearls For Orphans, Le Cri du Poète, Sadiya (Purple Feathers), Kon Kama Kano.   Titres interprétés au Grand studio - Jarda Al Wadi Live RFI - Pearls for Orphans, extrait de l’album voir le clip - Splendid Tales Live RFI.   Line up : Abdullah Miniawy, chant ; Peter Corser, sax tenor ; Karsten Hochapfel, violoncelle. Marc Chonier, traduction. Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset.   Traduction des chansons Jarda Al Wadi L’aridité de l’oued se prête à l’écoulement Elle n’a supporté que mon désir Et les souhaits Agrègent mon être Elle s’est parée, sur moi Jeté la abaya, Faisant éclore les germes de mon mal. Elle a tournoyé sur moi, hélas Dans son chapeau, une parure cachée Mon âme ne cesse de rougir D’un royaume à l’autre Elle est partie, en insistant pour que je reste Dans un flot de preuves et d’évidences Elle m’a délaissé et s’est évanouie Dans un bassin de plénitude   Pearls for Orphans  Toi, l’obstiné, Étrangement constituée, bouffonne Elle t’offre une perle tirée de la gueule du lion Brisé, je marche sans honte Le fond des yeux des cheveux couverts par l’étendue   Splendid Tales Gigantesque rocher et secrets contenus M’ont conforté dans ma peine Il y a toujours quelqu’un pour acquiescer Gain après peine Mère, déroule-moi Le fil des secrets Reprends-moi, dans ta matrice Taya - Taha    ► album Le Cri du Caire (Les Disques du Festival Permanent / Airfono / Big Wax 2023).
2/19/202348 minutes, 30 seconds
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Inner Songs d’Olivier Temime et #SessionLive ¿Who’s The Cubans?

Notre 1er invité est le saxophoniste Olivier Temime, pour la sortie de l’album Inner Songs. ⇒ Le site d'Olivier Temime.   Est-il possible de mélanger John Coltrane, Stevie Wonder, Oxmo Puccino et Duke Ellington ? Avec Inner Songs, Olivier Temime le prouve et se fait l’héritier d’un Jazz cosmopolite, nourri des soubresauts de son époque, par essence métissé et puissant. Qu’il s’agisse d’arranger et d’improviser sur un discours de Rahsaan Roland Kirk, d’harmoniser le chant d’un merle ou de partir d’un air de berceuse vers l’expressivité solennelle d’un solo de bugle, Temime compose une musique très mélodique, émotive et basée aussi sur l’interaction avec les membres de cette nouvelle formation, mélange de jeunes pousses et de grands crus. On y croise aussi Stéphane Belmondo, un Quatuor à cordes arrangés par Vincent Artaud et Oxmo Puccino. Compère de longue au sein des Volunteered Slaves, Arnold Moueza déploie son puissant jeu de percussions ; Emmanuel Bex, toujours sur orbite, triture des harmonies inédites. Au piano, le lumineux Étienne Deconfin, soutenu par le groove implacable de Samuel Hubert et la batterie tellurique d’Antoine Paganotti, dialoguent avec un Temime aux saxophones toujours plus expressifs. À la réalisation, Julien Lourau, passé maître-ès décloisonnement. Avec Inner Songs, Temime nous dévoile ces chansons intérieures qui sonnent parfois comme des standards du Futur. - Clickety Clack, won’t somebody bring the Spirit back ? - (Roland Kirk) EPK album Inner Songs d’Olivier Temime.   Titres joués, extraits de l’album Inner Songs Raahsan  Dreamers Will Never Die voir le clip Mama Tiger Feat. Oxmo Puccino Golden Lady  ► album Inner Songs (Day After Music 2023).   Puis nous recevons le groupe ¿Who’s The Cuban? dans la #SessionLive pour la sortie du nouvel album Pafata avec RFI Talent. ¿Who’s The Cuban? mêle à l’essence des musiques cubaines, le rock, la pop et des notes psychédéliques. De cette insolite fusion découle un alliage tropicalisé, électrique, dansant avec un live enflammé et bouillonnant d’énergie. ¿Who’s The Cuban? est un groupe de musique Latin Rock Fusion. Les musiciens partagent l’irrésistible envie de mêler à l’essence des musiques cubaines le rock, la pop et des notes psychédéliques. Les délicieuses mélodies latines rencontrent une guitare saturée, une basse puissante, des synthés planants rythmés par des percussions endiablées et une batterie débridée. De cette insolite fusion, découle un alliage tropicalisé, électrique, dansant avec un live enflammé et bouillonnant d’énergie. Le 3 février 2023, sortira Pafata, le 2ème album du groupe sélectionné par RFI Talents et le festival Au Fil Des Voix. ¿Who’s The Cuban? va plus loin dans le métissage de ses influences et affirme un style personnel et audacieux. Le nouvel album : Naviguant entre musique populaire cubaine et influences 70’s, ¿Who’s The Cuban? traverse l’arc caribéen en faisant flotter son pavillon pop, rock et psychédélique. L’attaque des cuivres est frontale, la cowbell résonne sous les coups de baguettes et le duo vocal féminin/masculin déploie raffinement et subtilité sur les mélodies de guitare. Les chemins empruntés sont parfois différents. Ils mènent vers la poésie ou imposent de danser. Pourtant la flamme qui les a fait naître provient toujours du même foyer : Cuba. Connecté au port de La Havane comme par avis de tempête rythmique, ¿Who’s The Cuban? s’autorise explorations et aventures. Lancé à pleine vitesse dans un rush percussif et cuivré qui les propulse hors de portée des radars, parfois immergé dans un trip psychédélique éclairé par des claviers futuristes, le groupe ne perd jamais le contact musical avec l’île. Quelle que soit la distance parcourue ou l’altitude atteinte, Cuba reste toujours visible, même lorsque les structures conventionnelles sont défiées par des transes yoruba plus électriques. Des milliers de kilomètres sont sillonnés, le temps de 9 morceaux, et ¿Who’s The Cuban? emporte avec Pafata sa musique de la Caraïbe à l’Afrique, de l’Afrique à l’Europe. Le groupe croise les routes, les superpose et, comme la musique qui l’a inspiré, métisse les genres pour créer le sien. ¿Who’s The Cuban? est un groupe de musique Latin Rock Fusion formé en 2017 entre Nancy et Paris. Après la sortie du premier album Circo Circo en 2019, le groupe accueille un nouveau duo au chant : la Colombienne Pao Barreto (The Bongo Hop, Cumbia Ya) et le trompettiste cubain Dayron Ramirez Hernandez (Yuri Buenaventura). Avec cette nouvelle équipe, le septet enchaîne les belles scènes de France (festivals Cabaret Vert, Au Fil des Voix, Convivencia, Tempo Latino) et d’ailleurs. On a pu le voir en tournée au Canada (Festival d’Été de Québec, Kultrùn Festival) et à Cuba (La Havane, Pinar Del Rio, Matanzas, Varadero). Fin 2019, le groupe crée en association avec le festival Nancy Jazz Pulsations le « ¿Who’s The Cuban? Orchestra », une adaptation latin jazz pour big band de leurs compositions. Il en découle l’album Circo Live, enregistré en public et sorti le 3 octobre 2020. En 2022, ¿Who’s The Cuban? va plus loin dans le métissage de ses influences et affirme un style plus personnel et audacieux avec la sortie de 2 EPs : Nunca Mataré & Summer Tape. Ces opus préparent la sortie de Pafata, le 3 février 2023, le 2ème album du groupe sélectionné par RFI Talents et le festival Au Fil Des Voix. Nous aurons Pao Barreto et Thibaut Chipot en interview.  Titres joués au Grand studio - A Escondidas Live RFI - Nunca Mataré, extrait de l’album Pafata voir le clip  - La Chica de la Tienda Live RFI Line Up : Ines Salamanca, chant ; Dayron Ramirez Hernandez, chant, trompette ; Carl Lelonge, trombone, chœurs ; Cedric Geremia, guitare, chœurs ; Olivier Duranton, claviers, chœurs ; Adrian Chavez, basse, chœurs ; Thibaut Chipot, batterie, percussions.   Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor. Réalisation Jérémie Besset. ► album Pafata (Smash 2023) ¿Who’s The Cuban? à lire sur RFI Musique.   Autres vidéos : - ¿Who's The Cuban? - La niebla (Live Cabaret Vert Festival) - ¿Who's The Cuban? - Bajo las estrellas (live session) - ¿Who's The Cuban? - La niebla (live session)
2/18/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive x 2 Dhafer Youssef et Insolito Universo

La #SessionLive se scinde en 2 pour offrir un premier terrain de jeu à l’auteur-compositeur interprète tunisien Dhafer Youssef. Puis un second au trio vénézuélien Insolito Universo. Notre 1er invité est Dhafer Youssef pour la sortie de l’album Streets of Minaret #Tunisie.   Dhafer Youssef découvre la musique par le biais de la religion. Alors âgé de six ans, il chante dans les mariages organisés dans son village natal de Téboulba, à 25 kilomètres de Monastir. Puis il s’exerce sans relâche sur son instrument, jusqu’à en acquérir une parfaite maîtrise. Au point que sur scène, il fait penser à ces « Guitar Heroes » des années 70, autant par sa technique et sa virtuosité, que par l’énergie qu’il dégage sur scène. Encore fallait-il, après tous ces concerts en pagaille, à travers l’Europe, la Turquie, les États-Unis que le feu sacré ne subsiste. Et cette ambition : que ce nouvel album soit la hauteur des musiciens qui ont contribué à le façonner. « D’habitude, je compose d’abord la musique, explique Dhafer. Ensuite, je pars à la recherche des musiciens qui pourraient l’interpréter. Avec Street of Minarets, j’ai fait exactement l’inverse. C’était une expérience nouvelle pour moi. »   Herbie Hancock figure parmi ses premiers choix. Son épouse suggère de lui écrire. Ô surprise, il répond dans la foulée et accepte de jouer sur son album. À la condition expresse qu’il soit également sur le sien. Herbie a joué sur plusieurs albums de Miles Davis. Tout comme Marcus Miller, autre musicien que Dhafer convie aux séances d’enregistrement au Sunset Studio, à Los Angeles. Là-bas, la magie opère avec d’autres musiciens d’exception : Dave Holland (contrebasse), Nguyên Lê (guitare), Vinnie Colaiuta (batterie) et Ambrose Akinmusire (trompette). Excusez du peu. Dhafer Youssef aurait pu être écrasé par le poids de ces icônes et ne pas trouver sa place. À l’écoute de Street of Minarets, c’est tout le contraire. Il s’est nourri de leurs expériences et de leur musicalité, sans perdre ce qui fait son identité musicale : ce pont entre l’Orient et l’Occident ; entre la musique traditionnelle, la musique indienne et arabe et le classique ou le jazz. ⇒ Chaîne YouTube. Titres interprétés - Sudra Funk Live RFI - Bal d’âme duo Herbie Hancock - Spinning Hermit Live RFI.   Line Up : Dhafer Youssef, oud et voix, Souaeli Mbappe, basse, Adriano dos Santos, percussions.  Son : Benoît Letirant et Jeremie Besset.                           ► album Streets Of Minarets (Back Beat Edition 2023)   Puis nous recevons le groupe Insolito Universo pour la sortie de l’album Ese Puerto Existe #Venezuela Le projet Insólito Universo s’inspire de sources très diverses telles que la folk psychédélique, la musique expérimentale et, très particulièrement, les musiques traditionnelles du Venezuela : joropos, valses, tonadas, merengues et musiques afro-vénézuéliennes. Avec l’envie « anthropophage » des tropicalistes, le groupe se nourrit de toutes ces influences pour construire un son unique, amenant la musique vénézuélienne à des terrains inattendus. ⇒ Chaîne YouTube. Titres interprétés - Tonada del Bip bip Live RFI - Ese Puerto Existe, extrait de l’album - Verso Enfilando Rumbo Live RFI.   Lineup : Maria Fernanda Ruette, chant – cuatro, Edgar Bonilla, claviers, Sebastian Betancur, batterie. Son : Fabien Mugneret, Jérémie Besset.   ► album Ese Puerto Existe (Olindo Rd 2023).      
2/12/202348 minutes, 30 seconds
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Un portrait d’Armande Altaï, le film

Armande Altaï, artiste multiple, libre et engagée, ancienne professeure de chant de la « Star Academy », chanteuse et héroïne underground des années Palace traverse Paris des trottoirs aux taxis, des cafés à l’église, jusque dans un train pour Marseille. À la poursuite de son beau lointain, Armande questionne le temps qui passe, la vie et ce qu'il y a après, peut-être... Un portrait d’Armande Altaï est le 1er film documentaire d’Anna Medveczky (petite fille de la comédienne Bernadette Lafont) sera projeté au cinéma Saint-André des Arts à partir du 15 février 2023. ⇒ Facebook d'Armande Altaï ⇒ Les classes d'Armande Altaï ⇒ Le portrait d'Armande Altaï. Nos invitées sont Armande Altaï et Anna Medveczky Armande Altaï (nom de sa grand-mère maternelle) est née à Alep en 1944, d’un père officier français et d’une mère turque, fille d’un bey d’origine tcherkesse. Après une petite enfance en Syrie, au Liban et en Afrique, Armande va s’installer à Marseille. Elle fréquente les Beaux-Arts et le Conservatoire où elle obtient un premier prix d’art lyrique, puis déménage à Paris. Elle monte le spectacle « Godspell » avec Dave et Daniel Auteuil. Puis participe à des créations pour le théâtre et l’opéra contemporain. Elle sort son 1er album Atavisme en 1979, suivront Informulé en 1981, Nocturne flamboyant en 1983, Héroïnes fantaisie en 2006. Après avoir été l’un des personnages de la Star Academy (la professeure de chant excentrique et bienveillante qui hantait le château), Armande Altaï a monté son « petit conservatoire » au Centre de danse du Marais (salle Rameau), publié son autobiographie Cette Musique Qui Me Vient De Loin chez Lattès, en 2003. Elle est aujourd’hui au Centre du documentaire de la réalisatrice Anna Medveczky : un portrait d’Armande Altaï.   Note d’intention d’Anna Medveczky : pourquoi un portrait d’Armande Altaï ? « J’appartiens à la génération Star Ac, celle qui a vu naître l’émission et le concept de téléréalité, lors de mes années collège. j’attendais impatiemment les primes du samedi soir et les quotidiennes, qui ont ainsi rythmé les saisons de mes 13 ans. C’est là que j’ai découvert Armande Altaï, comme des millions d’autres téléspectateurs : la professeure de chant de la Star Academy. On se souvient tous de son chignon, de ses vocalises, de ses exercices de chant et d’articulation propres à elle, devenus très vite sa signature, reprise, répétée, virale avant l’heure. J’ai grandi et je suis venue à Paris. Quelques années plus tard, mon chemin a à nouveau croisé celui d’Armande. C’était à l’avant-première d’un portrait sur Violette Leduc, c’est là dans la salle après la projection que j’ai vu Armande. Elle était comme dans mon souvenir : elle portait une grande robe noire, un châle, de la dentelle, un chignon épais et le visage redessiné de fards à joues, de rouges à lèvres, de talc… Comme un tableau. On était dans son quartier, celui des Halles, son allure baroque et romantique, son maquillage travaillé et ses chaussures et ses bijoux en plastique m’ont intriguée. Plus tard, je la suivrai un nombre incalculable de fois, caméra au poing, dans les rues taguées des Halles, avec ses robes baroques et ses bijoux d’enfant, filmant Armande dans la ville comme pour attraper un morceau d’âme de la capitale. Je découvrirai aussi sa carrière musicale, underground, détonante. Mais au moment où j’observais Armande au fond de la salle, je ne connaissais pas tout çà d’elle, je la ressentais simplement : elle portait un message, à travers son maquillage, ses habits, il y avait une parole bien au-delà de l’apparence et je pensais pouvoir la trouver. je pressentais quelque chose d'elle qui faisait écho en moi. Je suis allée la voir, je me suis présentée à elle et je lui ai demandé si elle était d’accord pour que je fasse son portrait. Elle voulait connaître l’angle, «je ne sais pas encore», je lui ai répondu. Elle a sorti son agenda et elle m’a dit « venez lundi, j’ai un anniversaire, vous pourrez commencer à filmer ». C’était mon premier film comme réalisatrice. j’ai acheté une caméra, un micro directionnel. J’ai choisi un modèle pour le visage d’Armande, un peu de grain, du numérique, un modèle léger, petit, qu’elle pourrait facilement oublier et qui me convenait. Une caméra intime, discrète pour être au plus proche d’elle et recueillir sa parole. Je venais de perdre ma dernière grand-mère, j’avais besoin d’écouter comme elle avait besoin de raconter. »   Titres joués - Kaçsam, Armande Altaï - Çok Özledim Anam, Hamiyet Yüceses - Le Chant de la Mer, Armande Altaï - Message de l’Espace, Armande Altaï - Pour Vous Seul, Armande Altaï  
2/11/202348 minutes, 30 seconds
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Le Sahara s’insinue dans la #SessionLive avec Aziz Sahmaoui & Eric Longsworth et Malika Zarra

#SessionLive Aziz Sahmaoui & Eric Longsworth, nouvel album Il fera demain matin jusqu’à midi Maroc/Usa. La délicatesse et la puissance des sonorités de la mandole et du violoncelle s’entremêlent avec précision et audace, tout en déployant une musicalité captivante. La présence du percussionniste Adhil Mirghani, enrichit la palette des sonorités de la mandole, du violoncelle et de la voix. Les percussions viennent se glisser dans le jeu et portent cette concordance des temps vers un ailleurs rythmique empreint d’éclats. Adhil fait basculer d’un coup de calebasse, le duo en trio, les peaux font caisse de résonnance avec les accords arrangés, réarrangés d’Eric et d’Aziz. Ainsi est né l’album Il fera beau demain matin jusqu’à midi. Douze titres écrits et chantés en arabe ou en français, teintés d’accents blues, jazz ou folk… Dix chansons qui évoquent entre autres : le printemps arabe, avec Yasmine, une autre façon de porter le monde et les rêves d’un destin dans Maktoube, Un Homme Bon, Radio Safi, chanté en français - une première pour Aziz. Liban et le Temps des abricots sont quelques-uns des titres qui racontent, à leur manière, les «dés» accords du Monde. Enfin une reprise réarrangée de Morning has Broken écrit par la poétesse anglaise Eleanor Farjeon (1931). Ce récit musical a comme destinée la rencontre de tous les publics. Il suffit de se laisser happer par les émotions musicales et la sincérité de cette rencontre pour plonger au coeur d’un road trip aux sonorités à la fois solidement ancrées dans la tradition et résolument modernes, magnifiant ce monde en perpétuel mouvement. Titres interprétés au Grand studio - Morning has broken Live RFI voir le clip  - Radio Safi, extrait Cd - Maktoube Live RFI. Line Up, Aziz Sahmaoui, voix, mandole, Eric Longsworth, violoncelle Son Fabien Mugneret, Jérémie Besset. ► album Il fera beau demain matin jusqu’à midi (The Orchard Music, IDOL Distribution 2023).     Puis nous recevons Malika Zarra dans la #SessionLive, nouvel album Rwa Maroc/Sénégal. Malika Zarra invite au voyage entre Afrique, Europe et Amérique du Nord dans un album chavirant produit par le bassiste Alune Wade. RWA (The Essence) s'enracine en Afrique, en Europe et en Amérique. Formant ainsi la figure géométrique emblématique, rappelant le fameux commerce triangulaire qui saigna le continent africain pendant des siècles. Mais de la rencontre forcée de l'Afrique et de l'Europe dans les plantations américaines, naquit une myriade de musiques populaires : le Blues, le Jazz, le Rock’n’Roll et j'en passe… C'est ce même voyage triangulaire qu'effectue Malika Zara pour sculpter RWA qu'on pourrait traduire par Essence, Quintessence…   Titres interprétés au Grand studio - Feen Live RFI voir le clip  - La, extrait du Cd - Zrigh Live RFI.   Line up : Malika Zarra, chant, Carl-Henri Morisset, piano Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor ► album Rwa (D.Zel Prod 2023).    
2/5/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive lusophone avec Carmen Souza et Lucas Santtana

Notre 1ère invitée est Carmen Souza pour la sortie de son nouvel album Interconnectedness Cap Vert / Portugal. D’origine cap verdienne, née à Lisbonne et installée à Londres, Carmen Souza est l’une des chanteuses de jazz les plus demandées d’Europe. Après la disparition de la plus célèbre des Capverdiennes, Cesaria Évora, Carmen Souza a été désignée comme une des ambassadrices de la musique de l’archipel. Son style est aussi unique que convaincant et ses racines capverdiennes aussi évidentes que son désir de créer un nouveau langage sous l'étiquette «World Jazz ». Son dixième album Interconnectedness raconte notre expérience à tous de la séparation pendant le Covid et sa réalisation que l’humanité entière est connectée. Il comprend 7 nouvelles chansons et 3 versions très personnelles des classiques : My Baby Just Cares For Me, Sous Le Ciel de Paris et Pata Pata.  L’artiste interprètera 2 titres en trio.   Titres interprétés - Kuadru Pintadu Live RFI voir le clip  - Silver Blues, extrait de l’album Interconnectedness  - Sopro Di amor Live RFI.   Line Up : Carmen Souza, chant-guitare, Théo Pascal, basse, Elias Kacomanolis, percussions, voix, Miguel Martins pour la traduction. Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset ► album Interconnectedness (Galileo / MDC / PIAS 2022).   Puis nous recevons Lucas Santtana dans la #SessionLive, nouvel album O Paraiso / Brésil Chaque fois que nous partons en vacances dans un endroit extrêmement beau, en pleine nature, une phrase s’impose à nous : «Quel paradis !». D’une manière intuitive, nous percevons la planète Terre comme un lieu d’émerveillement. 9ème album solo du Bahianais Lucas Santtana, O Paraiso nous enjoint en 10 chansons de modifier nos axes de pensée : le paradis est ici sous nos yeux. Blessé, il bouge encore, et nous sommes responsables de sa pérennité, et en partie de sa constante métamorphose. Lucas célèbre ici le vivant, et nous invite à mieux comprendre où nous vivons, et avec qui nous partageons cette terre paradisiaque. Au grand studio, Lucas Santtana chantera 2 titres de l’album. Voir le clip The Fool on the Hill    Titres interprétés au Grand studio - Vamos ficar na terra Live RFI - O Paraiso, extrait de l’album O Paraiso - No Interior de tudo Live RFI.   Line Up : Lucas Santtana, guitare-voix, Nils Bourdin (pour les traductions) Son : Mathias Taylor, Jérémie Besset ► album O Paraiso (No Format 2023).    
2/4/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive x 2 avec Julia Sarr et Carolina Katún

Julia Sarr, 1ère invitée de la #SessionLive pour la sortie de l’album Njaboot.  C’est toujours avec autant de singularité et d’élégance, que Julia Sarr chemine à travers son époque et poursuit sa quête d’un chant Wolof décomplexé de tous les ancrages de la tradition. Dans ce nouvel album Njaboot composé avec le talentueux pianiste et producteur Fred Soul, la voix mezzo-soprano de Julia offre ce souffle intense de la soul des griots, hors des tiroirs identitaires. Elle puise toute sa sensibilité dans ses racines, moment de délicatesse où l’Afrique rencontre le Jazz.  Julia ne se lassera pas de chanter l’amour, la foi, l’immigration, l’enfance, mais aussi le thème sociétal du mariage forcé ou du père manquant «Yéné, Nobel bi, Jaya, Doynawar, Laamin, Njaboot…» Ses chansons ont une empreinte de liberté et de poésie, comme des trésors à découvrir.   Titres interprétés au Grand studio - Yéné Live RFI - Doynawar, extrait de l’album Njaboot - Jaya Live RFI.   Line up : Julia Sarr, chant, Fred Soul, piano. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor. ► album Njaboot (Barkhane/No Format 2023).   Puis nous recevons Carolina Katún #SessionLive pour la sortie de Ritmos de tu Ser. Révélée en 2018 avec un premier album Al Silencio, salué par la critique, la chanteuse mexicano-suisse Carolina Katún est de retour avec un nouvel opus. Accompagnée de Pierre Perchaud à la guitare, Laura Caronni au violoncelle et Arthur Alard aux percussions, la voix profonde de Carolina Katún se met au service d’un répertoire explorant un univers à la fois poétique et poignant, mais aussi engagé à travers des compositions puissantes et délicates. Atypique, nomade, tantôt lyrique ou minimaliste, Carolina Katún déploie ses mélodies sur des arrangements subtils et des textes profonds. Fruit de compositions dont les textes évoquent notamment l’acceptation des diversités de genre, l’humanisme et la prise de conscience des enjeux écologiques, cet album sortira chez Jazzland, le label de Bugge Wesseltoft. Si «Padre mujer» évoque avec intensité et finesse la question de l’identité de genre (en témoigne le clip touchant réalisé par Thibaut Ponce), l’album tire son nom du morceau «Ritmos de tu ser», qui commence avec ces paroles: «Alarga tu silencio, hasta que maduren, ritmos de tu ser», que l'on pourrait traduire par «élargis ton silence jusqu’à ce que mûrissent les rythmes de ton être». Cette invitation à accueillir le vide en nous, afin d’y rencontrer notre intériorité profonde, trouve un écho dans la manière dont Carolina Katún sait épurer sa musique et la laisser respirer, en contraste avec un monde en perpétuelle agitation dans lequel il est devenu parfois difficile de se laisser porter par le silence. «Quien sabe» aborde avec une tendresse mélancolique notre déni face au sort qui semble attendre notre planète nourricière. « Qui sait quand nous prendrons soin de la Terre comme il se doit ? » Sans jugement, Carolina Katún interroge cet avenir incertain où nos enfants devront évoluer dans une nature bouleversée. Et si l’une des réponses était d’écouter cette voix en nous qui nous fait comprendre que nous appartenons à quelque chose de bien plus vaste que notre simple individualité ? Mêlant à merveille les sonorités latino-américaines aux couleurs du jazz, Carolina Katún souhaite aborder ici avec douceur des sujets qui lui tiennent à cœur, toujours avec sa touche unique, teintée de poésie. À l’image des paysages montagneux de la pochette, cet album nous offre des opportunités d’ouvrir des espaces en nous, de plonger dans nos silences et de trouver des liens entre nous et l’immensité. ​​​​​​​ Titres interprétés au Grand studio - Padre Mujer Live RFI voir la vidéo  - Moreno de mi corazón, extrait de l’album Ritmos de tu Ser - Nage Live RFI.   Line Up : Carolina Katún, chant, Pierre Perchaud et Romain Salmon, guitares, Laura Caronni, violoncelle et chant, Arthur Alard, batterie. Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor. ► album Ritmos de tu ser (Jazzland 2022).      
1/29/202348 minutes, 30 seconds
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Playlist de Sophian Fanen, Pedro Bacan et le clan des Pinini raconté par François Picard

Chaque mois, le critique musical du site Les Jours sélectionne 5 nouveautés, voici sa playlist de janvier. - Yinka Bernie, Who Do You Call, tiré de l'album «Something New» (Onaduja Yinka, 2022) - Derya Yıldırım & Grup Şimşek, Bal, tiré de l'album «Dost 2» (Bongo Joe, 2022) - Rocío Márquez, Bronquio & 41V1L, De Mi - Rumba, tiré de l'album «Tercer Cielo» (Universal Music Spain, 2022) - Little Simz, Broken, tiré de l'album «No Thank You» (Forever Living Originals, 2022) - Ali Farka Touré, Safari, tiré de l'album «Voyageur» (World Circuit, 2023).   Puis nous recevons le musicien et ethnomusicologue François Picard pour la sortie du coffret Pedro Bacan et le clan des Pinini Remate.  Dans l’art flamenco, on peut rematar. Le remate est une partie particulièrement dynamique du baile (danse), du toque (jeu de guitare) ou du cante (chant). Le remate sert à conclure un moment d’expression artistique par un effet démultiplié : augmentation du rythme, de l’intensité, climax avant une fin, avant le silence. En 1996, Pedro Bacán est au sommet de son art. Il est une figure majeure et singulière de la guitare flamenca, un véritable penseur de cet art musical et de la culture gitano-andalouse, dont il est l’héritier. Perfectionniste, chercheur, il devient une sorte de mémoire fiable et novatrice du flamenco. « J’ai en tête cette grande maison. Pleine de musique, dominée par la personnalité́ de ma grand-mère, où, à tout moment, on pouvait se réunir sans qu’il y ait d’autre prétexte que le besoin d’être ensemble et de chanter ». Avec quelques artistes de sa famille, Les Pinini, il entreprend de faire passer son expérience d’un flamenco intimiste du cénacle familial aux plus grands lieux de spectacle, de mettre en scène la convivialité intime des reuniones flamencas, et partager avec le public une expérience qui va bien au-delà de la musique. Il conçoit des concerts qui sont aussi le spectacle d’un mode de vie. Au centre, sa guitare fluide, brûlante, visionnaire. Sa quête de la communion sincère, sa traque de l’émotion métaphysique lui font éviter tous les pièges du folklorisme. Le concert-spectacle créé en 1994, Pedro Bacán et le clan des Pinini, rencontre un intense succès sur les scènes du monde entier. La rencontre avec le label Pee Wee Music a lieu à l’Auditorium des Halles de Paris, lors de trois concerts restés mémorables en novembre 1995. Nous gardons le souvenir ému de moments de travail et de partage particulièrement intenses. Rarement il nous avait été donné de côtoyer une telle recherche de la perfection sonore, de l’exacte justesse à trouver pour chaque vibration produite par la guitare. Plus tard, sa sœur Inès résumera magistralement la chose en disant : « Il avait une oreille comme une cathédrale ». Cette exigence nous avait absorbés une après-midi entière avant la première représentation et fait naître une merveilleuse connivence, une amitié en musique fulgurante. Pedro Bacán décide alors de confier à Pee Wee Music la réalisation d’un témoignage discographique de son spectacle et propose à notre jeune label la création d’un département flamenco. Grâce à l’engagement d’Ariel Goldenberg, alors directeur de la MC 93, grâce à la bienveillance de Frédéric Deval, directeur artistique pour le label Auvidis, label chez qui Pedro Bacán avait signé son plus récent album De Viva Voz, rendez-vous est pris pour l’enregistrement live des trois représentations en mai 1996 dans la grande salle de Bobigny. Le CD original, issu de ces représentations renferme la science, l’émotion, la beauté, la quintessence de l’art musical de Pedro Bacán au plus fort de son intensité. Il est immédiatement salué par la critique et rencontre un très remarquable succès auprès du public. En janvier 1997, à la veille d’une série de concerts, prévus pour la sortie de l’album à la MC 93, le guitariste trouve accidentellement la mort sur la route allant de Séville à son village natal de Lebrija. 25 ans après, il nous a semblé essentiel de rendre notre hommage au génie de Bacán et aux mystères de sa musique. Avec Carole Fierz, déjà partie prenante dans la réalisation du CD original, nous avons conçu cette nouvelle édition avec l’idée d’offrir des points de vue et d’écoute inédits, pour tenter de rendre compte d’une aventure musicale et humaine singulière et marquante. L’édition limitée et de luxe «Remate» est composée de l’album original remasterisé, «Pedro Bacán et le clan des Pinini - live à Bobigny», Grand Prix de l’Académie Charles Cros en 1997, et d’un nouvel album inédit consacré à Bacán en solo. On y découvre notamment une phénoménale buleria, retrouvée dans les rushes des concerts de Bobigny. Une somptueuse série de photographies en noir et blanc (tirages argentiques), dues au talent de Philippe Fresco et prises lors d’un concert à l’Auditorium des Halles de Paris, ouvre un livret trilingue de 84 pages. On y croise les mots et les réflexions de l’artiste, une entrevue magistrale et délicate menée par Francis Marmande, fervent admirateur de la première heure, et un texte signé de Pedro G. Romero, artiste «indiscipliné», plasticien, chercheur, grand connaisseur du champ de la production esthétique du flamenco. Il y aborde la spécificité de l’expérience et de la vision de Bacán dans l’évolution de cette tradition musicale, maillon d’une histoire beaucoup plus vaste. - album Remate (PeeWee 2022).   Pour aller plus loin - Pedro Soler, Inès Bacan et Gaspar Claus à RFI dans la #SessionLive en 2017  - Documentaire Inès, Ma Soeur par Caroline Fierz  - Caroline Fierz  - Pedro Bacan.    
1/28/202348 minutes, 30 seconds
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#SessionLive entre Shakespearience et Chamanisme avec Senem Diyici et Mario Lucio

#SessionLive spéciale festival Au Fil Des Voix avec Senem Diyici (Turquie), Mario Lucio (Cap Vert) et Willy Robert (France et directeur du festival) pour la 16ème édition du 24 janvier au 11 février 2023 à Paris. Le 1er invité de la #SessionLive est Mario Lucio. Cet ancien avocat, député, ministre de la Culture, chantre de la créolité cap-verdien a monté un des groupes-phares de l’archipel Simentera. Après une pause musicale, il revient avec l’album Migrants (Shakespearience). Il sera accompagné par Willy Robert, directeur de la 16ème édition du festival Au Fil des Voix. Migrants La saga de l'humanité a commencé, il y a 65 000 ans, avec les premières migrations. Migrer est donc synonyme d'humanité. Nous venons tous du même point de départ. Cette épopée fantastique a formé ce que nous sommes aujourd’hui : des gens de différentes couleurs et caractéristiques habitant cette planète. Pourtant aujourd'hui, la migration, pour beaucoup, est synonyme de drame. Migrants est le titre du nouvel album de Mario Lucio, un album à résonner au cœur de l'humanité, car il chante la beauté du parcours humain et chante la tristesse de ceux qui fuient la guerre, la persécution, la faim, la misère. Il fait appel à notre humanisme et rend hommage à ceux qui ont perdu la vie en tentant de traverser les mers et les terres au fil des siècles. Cet album, le dixième de la carrière de l'artiste (depuis ses débuts avec Simentera jusqu’à Funanight sorti en 2019) est en soi un geste de migration, de rencontres. C'est la première œuvre discographique dont Mario Lucio, auteur/compositeur, confie les arrangements et la production musicale à un Européen, en l'occurrence le Portugais Rui Ferreira, musicien multi-instrumentiste de Porto. « Dans cet album, je voulais que mon âme soit lue par l'autre », dit Mario Lucio. La notion de métissage, de dialogue, d'harmonie entre les cultures est la devise de cet ouvrage, brisant les notions de frontières, de barrières linguistiques, de couleur, de religion ou de nation. C'est aussi l'album le plus universel, bien qu'il ait enregistré avec des artistes tels que Milton Nascimento, Harry Belafonte, Pablo Milanes, Gilberto Gil, Cesaria Évora, Mayra Andrade, Toumani Diabate, Teresa Salgueiro, car dans ce travail Mario Lucio apporte de nouvelles sonorités à la musique du Cap-Vert, en gardant toujours son âme. « Cet album porte tout le Cap-Vert et l'Afrique, mais dialogue avec toutes les esthétiques musicales que les migrations ont rendues possibles », dit-il. Mario Lucio avait pris quelques années de pause dans sa carrière musicale quand il est devenu ministre de la Culture du Cap-Vert. Aujourd’hui, il revient avec un album aussi universel que personnel. Il raconte son enfance à Tarrafal, ses voyages, sa pratique du bouddhisme et de la religion yoruba, ses réflexions sur la créolisation. Ses chansons racontent des expériences, des éclats, des aveux, des croyances, mais aussi partagent l’espoir, l’amitié. Avec Migrants, le Bob Dylan de la musique capverdienne, comme on l'appelle parfois, (ou Chico Buarque, pour d'autres) révèle tout son talent de poète et de compositeur.   Titres interprétés au Grand studio - Ami Live RFI voir RFI Vidéos - Migrants voir le clip  - Tao voir RFI Vidéos.   Line Up : Mario Lucio, guitare-voix Son : Jérémie Besset et Mathias Taylor. ► Album Migrants (MDC 2022).   Puis nous recevons l’artiste turque Senem Diyici pour la sortie du nouvel album Nara. C’est une voix unique qui perce le vent et les flammes. Cela faisait dix ans que Senem Diyici n’avait pas sorti d’album, depuis Dila Dila. Après une carrière foisonnante en France et des tournées à travers le monde, cette musicienne shamane, qui chante et enchante comme personne les ressources mélodiques de sa Turquie natale, revient avec un album envoûtant très personnel, pensé comme un ensemble de messages d’une femme au monde. Nara Nara, en turc, c’est le cri et le feu. Un mot jailli à l’unisson du coeur battant de la femme Senem Diyici. Composé pendant la pandémie, entre Izmir et Istanbul, ce nouvel album s’enracine dans une terre de cultures millénaires et tisse le fil d’une histoire dont la musicienne est la conteuse. C’est d’ailleurs la signification de son nom : «Diyici», qui dit, qui raconte. Elle y chante la vie, celle des hommes et des femmes, la sienne, son enfance, ses émotions, ses passions, ses combats comme son amour pour cette terre de paradoxes, la nature tout entière, l’univers. À la fin des années 1980, avec son premier album, Takalar, elle est devenue l’une des voix les plus singulières de la World Music en réalisant aux côtés de jazzmen français une fusion du jazz rock et de la musique traditionnelle turque des plus originale, qu’elle a popularisée dans ses albums et les 60 concerts donnés par an au plus fort de son activité, jusque dans les villages, chez les gens, dans plus de 30 pays.   Explication des 3 titres que vous écouterez dans cette émission : - BIR TUHAFLIK OLUYOR BANA / UN SENTIMENT ÉTRANGE : Chaque fois que je pense à mon enfance, ses bons et ses mauvais moments, je me revois avec ma jupe rose, mes chaussures rouges et noires, mes chaussettes blanches, le jardin de la maison familiale avec ses oliviers, ses mûriers, ses citronniers. L’hiver, l’été, c’était magnifique. J’ai voulu retrouver les sentiments de mon enfance, comme si je me revoyais enfant dans un miroir. - OLMAYA GELDIM / JE SUIS VENUE POUR ÊTRE : Je parle d’une femme qui accepte enfin d’être elle-même, avec l’amour indispensable pour soi-même, qui a fait ses choix, et qui s’adresse aussi au divin, à une puissance divine. Je ne suis pas religieuse, mais je suis croyante. Nous sommes dans ce monde pour aimer et honorer la vie. - RUHUN DANSI / LA DANSE DE L’ÂME : Je suis une shamane, je raconte ici comment on peut se libérer de ce qui pèse sur nous, ce qui nous enchaîne au passé, de la prison de nos soucis, de nos remords, de nos peurs. Et la mer, l’eau, nous aident à nous en libérer. Toujours aussi, il y a cette femme qui se révolte, crie et danse, elle montre le chemin.   Titres interprétés au Grand studio - Bir Tuhaflik Oluyor Bana Live RFI voir RFI  - Olmaya Geldim, extrait de l’album Nara - Ruhun Dansi Live RFI voir RFI Vidéos.   Line Up : Senem Diyici / voix, guimbarde et petites percussions ; Hamza Touré / saxophones ; Marius Gerin / basse ; Gabriel Gosse / guitare électrique. Son : Jérémie Besset et Mathias Taylor. ► Album Nara (Art District Music / Socadisc 2023).
1/22/202348 minutes, 30 seconds
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D’Apollinaire à l’Afrobeat avec John Greaves et Roforofo Jazz

La #SessionLive reçoit les 7 de Roforofo Jaaz, biberonnés à l’afrobeat de Fela (ils ont joué au Shrine à Lagos en 2019, donc adoubés par la famille Kuti) et entretien avec le compositeur anglais John Greaves qui met Apollinaire en musique. Notre 1er invité est l’artiste britannique John Greaves qui adore les poètes français. Après avoir consacré 3 albums à Verlaine, il met Apollinaire en musique dans Zones. «L’art doit avoir pour fondement la sincérité de l’émotion et la spontanéité de l’expression : l’une et l’autre sont en relation directe avec la vie qu’elles s’efforcent de magnifier esthétiquement. », disait Apollinaire. Ce propos si juste, illustre à point nommé le projet de ce nouvel album poético-musical produit par Radio France, qui a confié au compositeur John Greaves le soin de mettre en musique quelques fragments de la poésie de Guillaume Apollinaire provenant du recueil Alcools. Le compositeur qui met en musique un texte poétique, est dans une position délicate, celle d’un créateur à part entière qui tisse son monde adossé à la création d’un autre ; visiblement, cette posture stimulante sied à John Greaves qui s’est par le passé acquitté d’un travail similaire autour des mots de Paul Verlaine («Verlaine Gisant» collection Signature Radio France, 2015) une symbiose entre les mots d’Apollinaire et le monde musical de John Greaves qui aurait enchanté le poète, ayant pour habitude de concevoir ses poèmes en y accolant des mélodies de comptines, procédé que son ami Max Jacob appelait «sa petite musique». À cette célébration poétique et musicale, John Greaves convie ses complices de longue date : Jeanne Added, Himiko Paganotti, Olivier Mellano, Vincent Courtois, Sylvain Lemaitre, Bertrand Belin et Laurent Valero.   Titres joués - Fête Feat. Jeanne Added - Zone 2 Feat. Bertrand Belin - Nuit Rhénane - La Loreley Feat. Himiko Paganotti. ► Album Zones (Signature/OutHere Music 2022).   Puis nous recevons le groupe d’afrobeat parisien Roforofo Jazz dans la #SessionLive. Roforofo. Soit «boueux» en Yoruba. Après plus d’une quinzaine d’années à entailler l’afrobeat des Frères Smith de ses coups de guitare, Martin Smith aka Elvis Martinez a remué sédiments et limons musicaux dans un marécage de radicalité hip-hop, de groove funk, de puissance afro, de liberté jazz avec un goût prononcé pour les mélanges aventureux. Roforofo Jazz n’est boueux que parce qu’il s’agite, pas parce qu’il stagne. Fixés dans la cire ou développés sur scène, les sept musiciens ne connaissent qu’un seul et unique canal d’expression : le live, ce moment d’alchimie entre eux, cette connexion par le groove. Au sujet du nouvel album Running The Way. Mettant l’auditeur immédiatement dans le ton de sa furie afro jazz rap atypique, Love In Time et sa rythmique tranchante en appellent à la puissance de la musique, en un morceau ultra-énergétique flirtant toutefois avec le jazz via des envolées de clavier bien senties. Side To Side est un réarrangement d’un morceau de l’artiste togolaise Bella Bello et de Manu Dibango, lorgnant pourtant vers la Motown et qui résonne tel un hymne à la vie et aux directions à prendre pour contrer la négativité de nos sociétés modernes. Puis sur Stand Up dans un style plus deepfunk US à la manière de Breakestra ou The Greyboy Allstars, MC Days (aka RacecaR) enchaîne entre flows rapide et downtempo dans une injonction à tous nous battre pour ce en quoi nous croyons. Un morceau épique conclu par un clin d’œil au maître Hendrix… Gas ponctue la face A par une légère mais salvatrice accalmie rythmique, s’approchant davantage d’une ambiance nu-soul et ponctuée d’un refrain explosif où rap, rock et jazz s’entrechoquent, tendant à prouver comme le scande Days qu’en étant plus réalistes nos différences ne peuvent que s’estomper… Le titre Shawarma n’a rien à voir avec un sandwich grec, quoique…! La vie se déplie comme un menu, dans lequel tout n’est pas toujours à notre goût mais qui nous apprend à accepter les mélanges et combinaisons judicieuses et juteuses. En résulte un morceau à la touche orientale, presque ethio, un rythme qui colle parfaitement au flow hip-hop et au style Roforofo Jazz. The Big Hustle est un OVNI. Articulé autour d’une boucle de 20 mesures qui lui donne une énergie communicative, ponctué d’une ligne de basse rappelant le Colonial Mentality de Fela Kuti, ce titre sonne comme une autoroute pour danseurs breakbeat effrénés ; épique ! From Here To Benin nous ramène un peu aux origines afro inspirées du groupe, tout en y injectant une légère dose de pop bien sentie. Un morceau qui encourage au voyage pour apprendre à partager, universellement. Et enfin Mode For DD, reprise du titre instrumental de l’obscure jazz funk de The Awakening, agrémentée de la voix de Days racontant le sens de la vie et ses mystères, nos croyances et certitudes, en tant qu’êtres humains aussi bien qu’en tant qu’artistes.   Titres interprétés - Love in Time Live RFI + voir vidéo RFI  - Fire Eater, extrait de l’EP Fire Eater voir le clip  - Side To Side Live RFI + voir vidéo RFI.  Line Up : Days aka Racecar, voix ; Fabien Sautet, batterie ; Gregory Hector, basse ; Martin Smith, guitare ; Benjamin Des Gachons, clavier ; Laurent Dumont, saxophone baryton / flûte ; Gaël Fajeau, trompette. Son : Benoît Letirant et Jérémie Besset. ► Album Running The Way / Ep Fire Eater (Office Home Rds / The Pusher 2023).   Roforofo Jazz sera à l’affiche de la 16è édition du festival Au Fil des Voix, le 27 janvier 2023, au 360 Music Factory, Paris.
1/21/202348 minutes, 30 seconds
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Sona Jobarteh, Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto sont dans la #SessionLive

La kora est à l’honneur dans la #SessionLive avec Sona Jobarteh (GB/Gambie) et Ablaye Cissoko (Sénégal). Kora Virtuoso | Singer | Composer | Educator | Activist : voilà ce qui est écrit sur le site de Sona Jobarteh, et c’est la vérité. Sona Jobareth est née en 1983 à Londres (Grande-Bretagne) dans une famille de griots (par le père). auteure-compositrice, chanteuse et multi-instrumentiste (guitare, violoncelle, piano, clavecin, et kora), Sona Jobarteh est l’une des rares femmes à être joueuse de kora professionnelle née dans une famille de griots, aka Sona Jobarteh. Après avoir découvert la musique avec son frère aîné, l’artiste anglo-gambienne demande à son père, Sanjally Jobarteh (cousin germain de Toumani Diabaté), de lui enseigner l’art de la kora et les secrets de la musique mandingue. Ce qu’il a accepté à condition qu’elle trouve sa voie, pour éviter les commentaires du type «Elle joue bien de la kora, pour une femme…». En parallèle de ses activités musicales, Sona Jobarteh a fondé une école en Gambie «The Gambia Academy» et nous parlera de ses idées sur l’éducation en Afrique. Elle a fait ses études au Royal College of Music à Kensington (violoncelle, piano et clavecin) puis à la Purcell School of Music à Bushey (composition). Elle joue en duo avec Ballaké Cissoko sur l’album Djourou voir la vidéo. Voir son duo avec Sidiki son fils sur CNN. Sona sort un nouvel album Badinyaa Kumoo. Elle est venue dans la #SessionLive interpréter 2 titres du disque.   Titres interprétés au Grand studio de RFI - Dunoo Live RFI voir vidéo RFI  - Gambia, extrait CD Badinyaa Kumoo voir la vidéo  - Musolou, extrait CD Badinyaa Kumoo  - Kambengwo feat youss Ndour, extrait CD Badinyaa Kumoo  - Ballake Live RFI voir vidéo RFI.    Line Up : Sona Jobarteh (chant, kora, guitare) et Eric Appapoulay (guitare, chant). Son : Benoît Letirant. ► album Badinyaa Kumoo (2022).   Sona Jobarteh à lire sur RFI Musique.  Puis nous recevons Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Instant. C’est un Cyrille qui, en 1829, inventa à Vienne l’accordéon, quant à la Kora, elle est quasiment synonyme du nom Cissoko. Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto, portent en eux un long héritage d’histoire de la musique. Quelque part entre la harpe et le luth, la Kora s’étale en harmoniques, alors que l’accordéon improvise ses chœurs, comme pour ajouter en profondeur, il se joue des silences, des pleins et des vides. Ici, on est bien sûr dans la tradition Mandingue avec l’angélique voix du griot Ablaye Cissoko, «celui qui transmet», mais on est aussi Yann Tiersen, comme si «Amélie Poulain» nous envoyait une carte postale du Sénégal. Une valse entre deux savoirs, une conversation entre deux instruments savants, voilà ce que nous propose cette rencontre. Ablaye Cissoko & Cyrille Brotto, album Instant «Rencontre», ce n’est pas par hasard si cet instrumental se pose au milieu du disque, romantique, comme une ballade dans les rues d’une ville de pierre, une douce conversation entre amis, projetés hors du temps. Depuis 2002, Ablaye Cissoko parcourt le monde avec sa kora et Cyrille aime transmettre aussi son savoir, expliquer sa musique, notamment sur des vidéos pédagogiques sur internet, leur dialogue même sans parole est riche. Et cette fameuse rencontre ? Elle se fait au salon, à la maison, chez Cyrille qui organise un concert d’Ablaye en toute intimité chez lui, pour sa femme et ses amis. Leur complicité est immédiate, c’est cette amitié et cette curiosité de l’autre que l’on entend dans ce disque, chacun adapte sa technique aux codes et aux clés de l’autre. Une aventure humaine qui explore le spleen des déracinés, explique pourquoi le monde ne tourne pas rond, comme Ablaye le chante avec une immense émotion, sur le titre Deme Deme : «Le monde est en pleine mutation. La destruction de l’économie jette les jeunes dans les voies de l’émigration et pourtant ces jeunes sont l’avenir du pays. Il ne nous reste qu’à solliciter les prières de nos mères les racines nourricières de notre société en pleine déstructuration. Que le Très Haut nous vienne en aide…» De l’amitié et de la rencontre, naîtront toujours les plus belles harmonies. Titres interprétés au Grand studio de RFI - N’na Live RFI (instrumental) - Signola, extrait CD Instant - Troisième Z Live RFI voir la vidéo.   Line Up : Ablaye Cissoko, kora, chant, Cyrille Brotto, accordéon. Son : Fabien Mugneret, Benoît Letirant. ► album Instant (Ma Case 2022/Absilone).
1/15/202348 minutes, 30 seconds