Chaque semaine, La marche du monde vous propose de découvrir l’histoire de nos sociétés contemporaines. Sur les cinq continents, nous recherchons des témoignages, mais aussi des archives radiophoniques et musicales, pour revivre les évènements et les mouvements qui éclairent l’actualité. En Afrique, en Asie, en Amérique, en Europe et au Proche-Orient, rafraîchissons-nous la mémoire et partageons notre histoire !
Ukraine, la preuve par l’image
« Le moment viendra où chaque Russe apprendra toute la vérité sur ceux de ses concitoyens qui ont tué. »Nous sommes dans la nuit 4 au 5 Avril 2022, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky interpelle le peuple russe après avoir constaté personnellement les massacres de civils à Boutcha, aux portes de Kiev.« Qui a donné des ordres ? Qui a fermé les yeux sur ces meurtres ? Nous allons établir tout cela. Et le faire connaître dans le monde entier. Nous sommes maintenant en 2022. Et nous avons beaucoup plus d'outils que ceux qui ont poursuivi les nazis après la Seconde Guerre mondiale. » Volodymyr Zelensky se réfère explicitement au tribunal militaire international réuni à Nuremberg pour juger les crimes nazis. Mais que signifie justement cette référence au premier procès de l’histoire pour crimes contre l’humanité ? Et de quels outils le Président Ukrainien parle-t-il ? Quelles sont ces preuves dont il fait mention. Et pour quelles raisons Volodymyr Zelensky place-t-il le conflit avec la Russie à la fois sur le terrain militaire et judiciaire,dès les massacres de Boutcha ?Autant de questions posées à notre invité Christian Delage, historien, cinéaste et commissaire d’expositions.Une émission de Valérie Nivelon réalisée par Sophie Janin avec Maxime Grember. ► À lire : Filmer, juger. De la Seconde Guerre mondiale à l’invasion de l’Ukraine, aux éditions Folio Histoire Tribune de Christian Delage dans le journal Le Monde « Guerre en Ukraine : Les images des massacres de Boutcha ont permis de déconstruire immédiatement la propagande russe ». ► À voir : Crimes de guerre à Boutcha : l'enquête du New-York Times en V.F Mémorial de la Shoah, rencontre exceptionnelle « Ukraine : réunir les preuves, juger les crimes ».
2/2/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Une histoire sensible de l’exil arménien
Des Arméniens jetés sur les routes de l’exil, des Arméniens massacrés sous les yeux des alliés, pendant la Première Guerre mondiale, dès 1915. Mais dans l’après-coup du génocide, que s’est-il passé pour les survivants ? Dépossédés de tout, maison, famille, patrie, qui sont ces femmes, ces hommes et ces enfants arrivés jusqu’au port de Marseille, dans la France des années 20 et 30 ? Nom, prénom, date, lieu de naissance… L’office des réfugiés arméniens leur remet un certificat d’identité original. Mais il existe un duplicata, des milliers de duplicatas classés dans des boîtes et oubliés. Jusqu’au jour où l’historienne Anouche Kunth les identifie : des petits papiers annotés, raturés, gribouillés… au bord de l’effacement. Seule devant ces liasses de duplicatas, l’historienne aurait volontiers passé son chemin, avant de prendre conscience qu’elles sont peuplées de gens. Ainsi commençait son enquête, de Marseille jusqu’aux Amériques… une enquête historique, mais aussi une expérience historienne vécue au contact de l’archive dont Anouche Kunth nous propose un récit sensible.Les livres de Anouche Kunth :- Au bord de l’effacement. Sur les pas d’exilés arméniens dans l’entre-deux-guerres paru aux éditions La Découverte, dans la collection à la Source- Exils arméniens. Du Caucase à Paris (1920-1945), aux éditions Belin- Anouche Kunth co-dirige la revue Sensibilités aux éditions Anamosa.
1/28/2024 • 48 minutes, 30 seconds
Au tribunal, face au génocide des tutsi
Après avoir travaillé sur la Shoah, l’artiste et réalisatrice Natacha Nisic prépare une pièce sonore, trente ans après le génocide des tutsi du Rwanda. Elle a longuement travaillé sur la question des violences extrêmes notamment avec l’historienne Annette Becker.En 2018, elle a couvert le procès à Paris de deux génocidaires, déclarés coupables d’un massacre dans le village de Kabarondo, le 13 avril 1994 : Tito Barahira et Octavien Ngenzi, condamnés en appel à perpétuité, pour « crimes contre l'Humanité » et « génocide ». Il y aurait eu 2 000 morts à Kabarondo, selon l’ONU. Ses notes et ses croquis du procès, à l’état brut, sont devenus un livre : « Les fumées ». Bientôt adapté en projet sonore, avec des extraits du procès lus par deux jeunes femmes originaires du Rwanda, Lorie Rutagengwa Sugira et Cynthia Isaro.Daphné Gastaldi les a rencontrées dans le studio de la Friche de la Belle de Mai à Marseille. Au son de son reportage, l'historienne Annette Becker nous aide à penser le génocide.► À lire : - Natacha Nisic, artiste et réalisatrice : Les Fumées. Carnets d'un procès pour génocide. Rwanda 1994-France 2018. Hélène Dumas (texte) Extraits du livre.Le projet de Natacha Nisic « Les fumées » a le soutien de la fondation pour la mémoire de la Shoah et du Centre national des Arts plastiques. - Bibliographie sélective d'Annette Becker. Officier de la Légion d’Honneur. Professeur Émérite d’histoire contemporaine, Université Paris NanterreLe choc. Rwanda 1994 : le génocide de tutsi, Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn et Jean-Philippe Schreiber, éditions Gallimard- Des Juifs trahis par leur France, 1939-1944, éditions Gallimard Collection témoins, 2024- Messagers du désastre : Raphaël Lemkin, Jan Karski et les génocides, Fayard, 2018- L’Immontrable ? Des guerres et des violences extrêmes dans l’art et la littérature. Recueil d’articles avec une préface inédite. « Rendre visibles les extrêmes de la violence. De la Grande Guerre au génocide des Tutsi du Rwanda et aux terrorismes contemporains. », Créaphis, 2020.► À découvrir :- Association Ndiho « je me souviens » ► Pour aller plus loin :- La marche du monde - Rwanda: face au génocide, dans les archives d’IbukaNous sommes à Kigali, au début de l’année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association…- La marche du monde - Les récits des enfants tutsiIls sont une centaine de jeunes tutsi à avoir raconté leur expérience de vie et de survie, avant, pendant et après l’extermination de leur famille. Rédigés sur des cahiers d’écoliers, la lecture de leurs…- La marche du monde - Rwanda : quand la parole répare les vivants25 ans après le génocide des Tutsis, nous vous proposons de découvrir l’itinéraire d’une rescapée, Émilienne Mukansoro, l’une des initiatrices des premiers groupes de parole dédiés aux femmes victimes…
1/21/2024 • 48 minutes, 30 seconds
À l’école de Cheikh Anta Diop
Égyptologue et militant panafricaniste, Cheikh Anta Diop est l’historien le plus populaire du continent africain. Né le 29 décembre 1923 et décédé le 7 février 1986, il secoue le cocotier dès 1954 en publiant Nations nègres et culture, un ouvrage fondamental pour la jeune génération des indépendances. Dans ce livre, il expose ses thèses d’avant-garde sur la création d’un État fédéral africain et l’origine africaine de l’humanité. Scientifique écarté de l’université, éternel opposant au président Senghor, Cheikh Anta Diop crée plusieurs partis au Sénégal dont un dernier en 1976, le RND, avec Mamadou Dia, l’un de ses co-fondateurs. Mais comment Cheikh Anta Diop est-il entré en politique, quel militant était-il et en quoi ses idées novatrices restent d’actualité ? Autant de questions à poser à mes invités historiens Amzat Boukari Yaraba et Martin Mourre, ainsi qu’à notre grand témoin, Dialo Diop, au son de nos archives sonores et musicales ! Un épisode de LMDM inspiré par le numéro 4 de la revue d’Histoire contemporaine de l’Afrique en accès libre et gratuit ici.Un numéro coordonné par Amzat Boukari-Yabara (École politique africaine) et Martin Mourre (IMAf-EHESS). À lire :- Témoignage : Le legs politique de Cheikh Anta Diop et les défis contemporainsPar Dialo Diop- Cheikh Anta Diop, penseur panafricanistePar Amzat Boukari-Yabara et Martin Mourre- Cheikh Anta Diop, l’AERDA et le mouvement étudiant africain à Paris. Une autre histoire des luttes pour l’indépendance de l’AfriquePar Martin Mourre. À écouter : ARCHIVES MUSICALES- El Hadj Ndiaye / Cheikh Anta Diop 2008Écoutez l’album. Après Thiaroye en 1998, Xel en 2001, Grand Prix de l'Académie Charles Cros et Choc du Monde de la Musique, voici Géej (la mer en wolof), le troisième album d'El Hadj N'Diaye, coup de cœur de l’Académie Charles-Cros en 2008.- Super Diamono / Cheikh Anta Diop 1988- Les Nubians / Immortel Cheikh Anta Diop 2003.
1/14/2024 • 48 minutes, 30 seconds
1983, la marche pour l’égalité et contre le racisme
Ils s’appellent Nsar et Baïda Doghmane, Hanifa Taguelmint, Farid Lahoua ou Toumi Djaïda et ils sont sortis des quartiers nord de Marseille ou des Minguettes à Lyon pour marcher en quête d’égalité. Nous sommes en 1983 et, pour la première fois, ils montent ensemble à Paris pour dire la violence du racisme au quotidien, les tensions avec la police, les attentats et les assassinats. Il y a quarante ans, une marche antiraciste et pacifique est partie de Marseille le 15 octobre pour arriver le 3 décembre à Paris. Une délégation de jeunes, considérés comme immigrés, est alors reçue par le président François Mitterrand. Rediffusion du 15 octobre 2023.Si l’une de leurs revendications sur la carte de séjour aboutit en devenant unique et de dix renouvelable, le gouvernement ne répond pas à toutes leurs revendications : l’égalité de traitement devant la justice et la police, le droit au logement, au travail et à l’éducation restent des enjeux fondamentaux pour la société française. «1983, la marche contre le racisme», c’est un documentaire signé Daphné Gastaldi, produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin et Robin Cussenot. À découvrir :Le musée d'histoire de Marseille et l'expo des militants sur la MarcheLa Coordination nationale des 40 ans de la marcheLe Facebook des 40 ans de la marcheLe musée national de l’histoire de l’immigration et l’expo permanente consacrée aux luttes pour les droits en 1983La Ligue des droits de l'homme est partenaire de la Coordination nationale des 40 ans de la marche. Chronologie1973 : vague d’assassinats racistes à Marseille.10 mai 1981 : Mitterrand élu avec le soutien des électeurs des quartiers1983 : agressions et crimes racistes se multiplient20 juin 1983 : un soir de Ramadan, Toumi Djaïdja prend une balle tirée par un policier15 octobre 1983 : départ de la marche de MarseilleNovembre 1983 : défenestration d’Habib Grimzy du train Bordeaux-Vintimille par des candidats légionnaires3 décembre 1983 : arrivée à Paris, place de la Concorde. Délégation reçue par François Mitterrand1985 : la Marche et la marche de SOS Racisme en parallèle. Récupération par le PS.21 février 1995 : assassinat d’Ibrahim Ali, par une militant du FN à Marseille2005 : émeutes en France dans les quartiers défavorisésJuin 2022 : marche à Marseille contre le racisme et pour la solidaritéOctobre-décembre 2023 : 40 ans de la marche. Bibliographie :- Les marches. Un rendez-vous manqué mais une étape vers l’émancipation, par François Brun - Dix ans de Marche des Beurs : chronique d’un mouvement avorté, éd. Desclée de Brouwer, 1994- La Marche pour l’égalité et contre le racisme, éd. Amsterdam, 2013, Abdellali Hajjat- Portrait d’Hanifa Taguelmint dans Libération le 22/10/2013.
1/7/2024 • 48 minutes, 30 seconds
La légende gabonaise du Dr Schweitzer (Ép. 2)
Les enfants de la mission Andendé.Prix Nobel de la paix 1952 pour son altruisme, son respect de la vie et son appel à la fraternité entre les hommes et les nations, Albert Schweitzer arrive pour la première fois au Gabon en 1913, à la mission protestante Andendé. C’est là que le Pasteur accueille ses premiers malades en tant que médecin. Mais la mission Andendé, c’est aussi l'école primaire où Moïse, Michel, Ernest, Sylvestre et Jeanine ont été scolarisés dans les années 50 et 60… À moins d’un km de l’hôpital créé par Schweitzer après la Première Guerre mondiale. La proximité entre la mission Andendé et l’hôpital Schweitzer a été déterminante pour les familles du Moyen Ogooué dont le sacrifice a été récompensé par la réussite sociale de leurs enfants. Mais à quel prix les enfants ont-ils intégré l’école des Blancs ? Et quelle vision ont-ils gardée du grand Docteur ?Transmise de génération en génération, cette mémoire vive nous raconte la légende africaine d’Albert Schweitzer.Tous nos remerciements à Augustin Emane, Moïse Nsole Bithege, Michel et Ernest Boucher, Sylvestre Medeng, Jeanine Andong et Eugène Revangué. Avec la musique de Pierre Akendengué (Album Lambaréna).La légende gabonaise du Docteur Schweitzer. Un documentaire de Valérie Nivelon en deux épisodes. Avec le soutien de l'Institut français du Gabon. Inspirée par la lecture du livre d’Augustin Emane, Docteur Schweitzer, une icône africaine, Valérie Nivelon a voulu donner à entendre le point de vue des gabonaises et des gabonais sur la figure mythique d’Albert Schweitzer. C'est d’abord la mémoire vive des Gabonais qu’elle a souhaité recueillir en faisant le choix de s’attacher à la grande famille d’Augustin Emane. Augustin, mais aussi Tonton Sylvestre et sa sœur maman Jeanine, ainsi que les trois frères Tonton Moïse, Tonton Michel et Tonton Ernest. Tous sont nés à l’Hôpital Schweitzer et ont connu le « Grand » Docteur. Des femmes et des hommes dont les récits d’enfance évoquent toute une épopée coloniale au bord du fleuve Ogooué ainsi que les talents d’un médecin blanc envoyé par Dieu en Afrique pour pratiquer sa religion de l’amour. Au fil de leurs récits, nous découvrons les dimensions multiples de la fascination exercée par un homme dont la spiritualité, l’esprit bâtisseur, les talents médicaux mais surtout le don de soi les a marqués à jamais. En pirogue sur l’Ogooué, en découvrant les ruines de la mission d’Andende et son école, en déambulant dans la zone historique de l’Hôpital, en rencontrant Arnaud Flamen, le dernier médecin blanc qui l’a dirigé, nous nous interrogeons sur l’œuvre d’Albert Schweitzer, précurseur de la médecine humanitaire, initiateur en chef d’une communauté hospitalière autonome au bord du fleuve. Avec Augustin Emane, passionné de la question de l'accès aux soins, professeur de droit à Nantes et avocat, dont la mère a été accouchée par Schweitzer, nous nous immergeons entre fleuve et forêt au pays des Nganga (guérisseur dans de multiples langues du Gabon).Rediffusion.
12/31/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La légende gabonaise du Dr Schweitzer (Ép. 1)
Les pouvoirs d’un « Grand » Docteur.Prix Nobel de la paix 1952, le docteur Schweitzer est trop occupé à accueillir les malades dans son hôpital de Lambaréné pour aller le chercher. Il le recevra en 1953 des mains de l’ambassadeur de France en Norvège. Patrimoine culturel national du Gabon, l’hôpital Schweitzer et son musée témoignent d’une très longue expérience humanitaire commencée dès 1913. Mais ce sont les Gabonaises et les Gabonais qui en parlent le mieux. Accouchées par les mains du « Grand docteur », soignés par le « Grand guérisseur », formés à « l’Hôpital de Lambaréné », qui, au Gabon, n’a pas une histoire familiale avec le docteur Schweitzer ? Transmise de génération en génération, cette mémoire vive nous raconte la légende africaine d’Albert Schweitzer.Tous nos remerciements à Augustin Emane, Jean-Claude Moumbazatsi, Hélène Bissé, Sylvestre Medeng, Jeanine Andong, Arnaud Flamen. Avec les archives sonores de l'INA et de RFI. Avec la musique de Pierre Akendengué (Album Lambaréna).La légende gabonaise du Docteur Schweitzer. Un documentaire de Valérie Nivelon en deux épisodes. Avec le soutien de l'Institut français du Gabon. Inspirée par la lecture du livre d’Augustin Emane, Docteur Schweitzer, une icône africaine, Valérie Nivelon a voulu donner à entendre le point de vue des gabonaises et des gabonais sur la figure mythique d’Albert Schweitzer. C'est d’abord la mémoire vive des Gabonais qu’elle a souhaité recueillir en faisant le choix de s’attacher à la grande famille d’Augustin Emane. Augustin, mais aussi Tonton Sylvestre et sa sœur maman Jeanine, ainsi que les trois frères Tonton Moïse, Tonton Michel et Tonton Ernest. Tous sont nés à l’Hôpital Schweitzer et ont connu le « Grand » Docteur. Des femmes et des hommes dont les récits d’enfance évoquent toute une épopée coloniale au bord du fleuve Ogooué ainsi que les talents d’un médecin blanc envoyé par Dieu en Afrique pour pratiquer sa religion de l’amour. Au fil de leurs récits, nous découvrons les dimensions multiples de la fascination exercée par un homme dont la spiritualité, l’esprit bâtisseur, les talents médicaux mais surtout le don de soi les a marqués à jamais. En pirogue sur l’Ogooué, en découvrant les ruines de la mission d’Andende et son école, en déambulant dans la zone historique de l’Hôpital, en rencontrant Arnaud Flamen, le dernier médecin blanc qui l’a dirigé, nous nous interrogeons sur l’œuvre d’Albert Schweitzer, précurseur de la médecine humanitaire, initiateur en chef d’une communauté hospitalière autonome au bord du fleuve. Avec Augustin Emane, passionné de la question de l'accès aux soins, professeur de droit à Nantes et avocat, dont la mère a été accouchée par Schweitzer, nous nous immergeons entre fleuve et forêt au pays des Nganga (guérisseur dans de multiples langues du Gabon).(Rediffusion)
12/24/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Houphouët Boigny et Yamoussoukro, une histoire capitale (Ép. 2)
C’est à Yamoussoukro, au cœur des grandes plantations familiales de cacao, de café, d’ananas ou d’igname que le destin du premier président de la Côte d’Ivoire s’est forgé. Jeune homme brillant révolté par les injustices de la colonisation, médecin dès 1925 puis grand planteur, chef de canton, syndicaliste et bientôt député, Houphouët Boigny connaît la cause qu’il défend lorsqu’il obtient l’abolition du travail forcé. En 1946, sa réputation de libérateur le précède dans toute l’Afrique Occidentale Française… Avec les participations de Jean-Noël Loucou, secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la paix, le biographe Frédéric Grah Mel et le ministre gouverneur de Yamoussoukro Augustin Thiam. Au son des archives de la RTI et de l’INA. À lire :- Félix Houphouët-Boigny, biographie de Frédéric Grah Mel- Tome 1 édité par Maisonneuve et Larose- Tomes 2 et 3 édités par Karthala (Félix Houphouët-Boigny, l'épreuve du pouvoir) et (Félix Houphouët-Boigny, la fin et la suite). À voir :- Prix Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix - Radio de la paix- La Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix célèbre son cinquantenaire.
12/17/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Houphouët Boigny et Yamoussoukro, une histoire capitale (Ép.1)
C’est à Yamoussoukro, au cœur des grandes plantations familiales de cacao, de café, d’ananas ou d’igname que le destin du premier président de la Côte d’Ivoire s’est forgé. Jeune homme brillant révolté par les injustices de la colonisation, médecin dès 1925 puis grand planteur, chef de canton, syndicaliste et bientôt député, Houphouët Boigny connaît la cause qu’il défend lorsqu’il obtient l’abolition du travail forcé. En 1946, sa réputation de libérateur le précède dans toute l’Afrique Occidentale Française… Avec les participations de Jean-Noël Loucou, secrétaire général de la Fondation Félix Houphouët Boigny pour la paix, le biographe Frédéric Grah Mel et le ministre gouverneur de Yamoussoukro Augustin Thiam. Au son des archives de la RTI et de l’INA. À lire :- Félix Houphouët-Boigny, biographie de Frédéric Grah Mel- Tome 1 édité par Maisonneuve et Larose- Tomes 2 et 3 édités par Karthala (Félix Houphouët-Boigny, l'épreuve du pouvoir) et (Félix Houphouët-Boigny, la fin et la suite). À voir :- Prix Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix - Radio de la paix- La Fondation Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix célèbre son cinquantenaire.
Petit Barry. Grand témoin de la Guinée de Sékou Touré (Ép.2)
Mamadou Bowoï Barry, dit Petit Barry, est l’un des fondateurs de l’association des victimes du camp Boiro où il a lui-même été interné de 1971 à 1978. Un camp dont très peu de Guinéens sont sortis vivants. Pendant les sept ans de son incarcération, Petit Barry prend alors conscience de la face cachée de Sékou Touré, héros de son engagement pour l’indépendance et l’unité de l’Afrique. Diplômé de l’Institut des Hautes Études Internationales de Genève dont il revient dès 1964 pour se mettre au service de son pays et de la révolution culturelle, il dirige le Bureau de presse de la Présidence, la radio de la révolution et le journal Horoya. Au crépuscule de sa vie, Mamadou Bowoï Barry dit Petit Barry a décidé de parler.Au son de nos archives RFI et INA. Avec la participation des chercheures Elara Bertho et Céline Pauthier.► À lire : Mamadou B. Barry dit « Petit Barry » Camp Boiro. Sept ans sous le Mont Gangan. ► À voir et écouter : Mamadou Barry : «On a fait croire aux Guinéens que Sékou Touré est le héros » Elara Bertho, chargée de recherches au CNRS, à LAM (Les Afriques dans le Monde, UMR 5115, Sciences Po Bordeaux). Ses travaux portent sur les relations entre littérature et histoire en Afrique de l’Ouest. Elle a publié notamment Sorcières, tyrans, héros (Honoré Champion, 2019), Histoire locale de Djiguiba Camara. L’œuvre d’un historien guinéen à l’époque coloniale (Brill, 2020). Elle dirige la collection « Lettres du sud » chez Karthala, et participe à des comités de rédaction de revues (Multitudes ; Cahiers de Littérature Orale ; Études Littéraires Africaines). Fiche HAL : Pour plus d’informations. Travaux sur Academia. Céline Pauthier, maîtresse de conférences en Histoire contemporains. Département d’Histoire de l’Université de Nantes.Socialismes africains, Socialismes en Afrique, Paris, Éditions de la MSH. Elara Bertho, Jean-Luc Martineau, Céline Pauthier, Florent Piton (dir), Du héros à la communauté : le cheminement des identités en Afrique, XIXè-XXIè siècles, Cahiers Afriques N°30, CESSMA, Toulouse, Presses Universitaires du Midi.► Réécouter l'épisode 1En images (archives du journal Horoya « La liberté ». En images (Collection personnelle de Mamadou Bowoi Barry)
11/25/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Petit Barry. Grand témoin de la Guinée de Sékou Touré (Ép.1)
Étudiant brillant, il rêve de l’indépendance de la Guinée et de l’unité de l’Afrique. Il s’appelle Mamadou Bowoï Barry et son héros se nomme Sékou Touré. Mamadou s’engage dans la lutte anticoloniale au sein de la FEANF, la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France. Repéré par le pouvoir, il est placé à la direction de l’information, dirige la radio La voix de la révolution, puis devient un proche collaborateur du chef de l’État. Mais Petit Barry n’avait pas imaginé se retrouver un jour derrière les barreaux du Camp Boiro, victime de la vague de répression qui a touché des milliers de cadres guinéens en 1971. 7 ans d’incarcération. 7 ans de réflexion. Au crépuscule de sa vie, Mamadou Bowoï Barry dit Petit Barry a décidé de parler.Au son de nos archives RFI et INA. Avec la participation des chercheures Elara Bertho et Céline Pauthier.► À lire et à regarder : Mamadou B. Barry dit « Petit Barry » Camp Boiro. Sept ans sous le Mont Gangan. ► À voir et écouter : Mamadou Barry : «On a fait croire aux Guinéens que Sékou Touré est le héros » Elara Bertho, chargée de recherches au CNRS, à LAM (Les Afriques dans le Monde, UMR 5115, Sciences Po Bordeaux). Ses travaux portent sur les relations entre littérature et histoire en Afrique de l’Ouest. Elle a publié notamment Sorcières, tyrans, héros (Honoré Champion, 2019), Histoire locale de Djiguiba Camara. L’œuvre d’un historien guinéen à l’époque coloniale (Brill, 2020). Elle dirige la collection « Lettres du sud » chez Karthala, et participe à des comités de rédaction de revues (Multitudes ; Cahiers de Littérature Orale ; Études Littéraires Africaines). Fiche HAL : Pour plus d’informations. Travaux sur Academia. Céline Pauthier, maîtresse de conférences en Histoire contemporains. Département d’Histoire de l’Université de Nantes.Socialismes africains, Socialismes en Afrique, Paris, Éditions de la MSH. Elara Bertho, Jean-Luc Martineau, Céline Pauthier, Florent Piton (dir), Du héros à la communauté : le cheminement des identités en Afrique, XIXè-XXIè siècles, Cahiers Afriques N°30, CESSMA, Toulouse, Presses Universitaires du Midi.En images (archives du journal Horoya « La liberté ».
11/19/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La France en résistance : chanter et danser en clandestinité ?
Dans la France occupée par les Allemands, la jeunesse brave tous les interdits pour se retrouver dans les bals clandestins. Dans le Vercors, la Bretagne ou à Champigny-sur-Marne, des filles et des garçons se donnent rendez-vous dans les champs, dans les cours, dans les granges ou les arrière-salles des cafés pour danser et chanter au son de l'accordéon. Des rendez-vous pour se retrouver le temps d’une valse ou d'un baiser, et repartir à toute allure parce que c’est l’heure du couvre-feu ! Mais pourquoi les bals étaient-ils interdits tandis que les dancings restaient ouverts à Paris ? Que nous racontent ces autorisations et ces interdictions sur la collaboration et le régime de Vichy ? Quelle idéologie défend le Maréchal Pétain, chef de l’État français, dans une France qui n’est plus républicaine depuis Juillet 1940 ? Et quel intérêt représentaient les bals clandestins pour les résistants ? Avec la participation de l'ethnologue Jean-Paul Le Maguet, Raphaël Chotard, accordéoniste chanteur et Manuel Mingot Nicaise, archiviste au Musée de la Résistance Nationale à Champigny-sur-Marne. Et les analyses de l'historien Laurent Douzou, co-auteur de la Lutte clandestine en France, aux éditions du Seuil.Émission initialement diffusée le 7 avril 2023. À découvrir :Musée de la Résistance Nationale à Champigny-sur-MarneMerci à l'historien Alain Quillévéré, chercheur associé au Centre d’Histoire Sociale des Mondes Contemporains (CHS), pour son aide précieuse et ses recherches sur les bals clandestins.Remerciements :- Pascal Lamige, musicien, pour les témoignages de danseurs, danseuses et musiciens dans les bals clandestins pendant la Seconde Guerre Mondiale, enregistrés entre 2009 et 2010 dans le cadre de son spectacle « Rave Musette » : Lucienne Pelissard, de Saint-Andéol, Odette Bouche, de la Mure, Paul Borel, de La-Chapelle-en-Vercors, Camille Archinard, de Pont-en-Royan, Giovanni Veller, de la Mure.- Le Pôle Musées de la ville de Tulle et l’association « Peuple et Culture », pour les enregistrements réalisés dans le cadre de l’exposition « Mémoires partagées, pour une histoire des bals clandestins en Corrèze pendant l’Occupation », qui s’est tenue à Tulle en 2016. Jeanine Picard, fille de l’accordéoniste Ricou Valade, déporté le 9 juin 1944 le jour du massacre de Tulle.- Lisa Le Maguet, réalisatrice du film « Les bals clandestins. Entretien avec Maurice Renaudat » tourné en 2018 au Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher à Bourges. Réalisé pour l'exposition temporaire itinérante « Vous n'irez plus danser! Les bals clandestins 1939-1945 ».- Avec l’aimable autorisation de Tetra Media Fiction pour la diffusion de l’extrait d’ « Un village français » (saison 3, épisode 6 « La Java bleue »). En images :
11/12/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La France en résistance: que faire contre l'occupant allemand?
« La France était en train de mourir et il ne se passait rien ! ». Ce sont les mots de Daniel Cordier en réaction au discours du Maréchal Pétain annonçant à la radio la signature de l'armistice, le 17 Juin 1940. Il deviendra secrétaire de Jean Moulin, désigné par le Général de Gaulle pour unifier la Résistance en 1943. Mais que s’est-il passé justement entre 1940 et 1943 ? Comment les Français ont-ils réagi face à la défaite et à l’occupation allemande, quels ont été les premiers actes de résistance, comment se sont formés les mouvements clandestins et pourquoi ont-ils accepté de s’unifier, autant de questions à revisiter 80 ans après les faits, aux sons des témoignages de Lucie Aubrac, co-fondatrice du mouvement Libération ou André Laroche, fondateur du mouvement combat, et des analyses de l'historien Laurent Douzou.Émission initialement diffusée le 26 mars 2023. À lire : - La lutte clandestine en France, co-auteur Laurent Douzou, aux éditions du Seuil.À voir :- Le site du Musée de la résistance et de la déportation de Lyon. Découvrez ses dossiers thématiques.
11/5/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Penser un récit africain du monde avec Mamadou Diouf
« Face au récit totalitaire produit par l’Occident, réduisant la condition humaine à l’aventure Européenne, quel récit africain de l’histoire du monde ? ». C’est la question posée par Mamadou Diouf, professeur d’Histoire et d’Études africaines à l’Université de Colombia à New York. Ce débat africain, apparu dans les années anticoloniales et nationalistes des indépendances, avait été initié dès 1915 par le sociologue africain-américain WEB Dubois dans son livre « The Negro ». Depuis le XIXème, ces écritures de l’histoire de l’Afrique rendent compte de la constellation des cultures noires. C’est en ce sens qu’elles constituent la tentative la plus aboutie de subversion des hiérarchies culturelles, raciales et ethniques héritées de la colonisation du continent. Mamadou Diouf propose une exploration de l'État, en dialogue dans cette émission avec le peintre congolais Chéri Samba.À lire :- L’Afrique dans le temps du monde de Mamadou Diouf, aux éditions Rot.Bo.Krik. À voir :- Exposition Chéri Samba au Musée Maillol à Paris.
10/28/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La Seconde Guerre mondiale, une histoire totale
À propos de la Seconde Guerre mondiale, l’intellectuel autrichien Stefan Zweig écrivait « Jamais l’humanité dans son ensemble ne s’est comportée aussi diaboliquement et jamais elle n’a fait œuvre aussi semblable à celle de Dieu »… L’horreur et l’honneur dans le conflit mondial le plus meurtrier de l’histoire, 60 à 70 millions de victimes, dont plus de la moitié étaient civiles. Pour comprendre la radicalité du conflit et l’escalade jusqu’auboutiste de la violence des belligérants, nous revisitons cette histoire avec nos trois invités : Olivier Wieviorka pour « Histoire totale de la Seconde Guerre mondiale », aux éditions Perrin, Manon Pignot pour « L’appel de la guerre », aux éditions Anamosa et Jérôme Prieur pour ces films documentaires « Les suppliques » et « 1941, dernier bateau pour l’exil ». Une émission enregistrée en public aux 26èmes Rendez-vous de l’Histoire de Blois, au son des archives de l’Ina. Pour aller plus loin :Biographie et bibliographie d’Olivier WieviorkaBibliographie de Manon PignotFilmographie de Jérôme Prieur.
10/22/2023 • 48 minutes, 30 seconds
1983, la marche pour l’égalité et contre le racisme
Ils s’appellent Nsar et Baïda Doghmane, Hanifa Taguelmint, Farid Lahoua ou Toumi Djaïda et ils sont sortis des quartiers nord de Marseille ou des Minguettes à Lyon pour marcher en quête d’égalité. Nous sommes en 1983 et pour la première fois ils montent ensemble à Paris pour dire la violence du racisme au quotidien, les tensions avec la police, les attentats et les assassinats. Il y a quarante ans, une marche antiraciste et pacifique est partie de Marseille le 15 octobre pour arriver le 3 décembre à Paris. Une délégation de jeunes, considérés comme immigrés, est alors reçue par le président François Mitterrand. Si l’une de leurs revendications sur la carte de séjour aboutit en devenant unique et de dix renouvelable, le gouvernement ne répond pas à toutes leurs revendications : l’égalité de traitement devant la justice et la police, le droit au logement, au travail et à l’éducation restent des enjeux fondamentaux pour la société française. 1983, la marche contre le racisme, c’est un documentaire signé Daphné Gastaldi, produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin et Robin Cussenot. À découvrir :Le musée d'histoire de Marseille et l'expo des militants sur la MarcheLa Coordination nationale des 40 ans de la marcheLe Facebook des 40 ans de la marcheLe musée national de l’histoire de l’immigration et l’expo permanente consacrée aux luttes pour les droits en 1983La Ligue des droits de l'homme est partenaire de la Coordination nationale des 40 ans de la marche Chronologie1973 : vague d’assassinats racistes à Marseille.10 mai 1981 : Mitterrand élu avec le soutien des électeurs des quartiers1983 : agressions et crimes racistes se multiplient20 juin 1983 : un soir de Ramadan, Toumi Djaïdja prend une balle tirée par un policier15 octobre 1983 : départ de la marche de MarseilleNovembre 1983 : défenestration d’Habib Grimzy du train Bordeaux-Vintimille par des candidats légionnaires3 décembre 1983 : arrivée à Paris, place de la Concorde. Délégation reçue par François Mitterrand1985 : la Marche et la marche de SOS Racisme en parallèle. Récupération par le PS.21 février 1995 : assassinat d’Ibrahim Ali, par une militant du FN à Marseille2005 : émeutes en France dans les quartiers défavorisésJuin 2022 : marche à Marseille contre le racisme et pour la solidaritéOctobre-décembre 2023 : 40 ans de la marche Bibliographie :- Les marches. Un rendez-vous manqué mais une étape vers l’émancipation, par François Brun - Dix ans de Marche des Beurs : chronique d’un mouvement avorté, éd. Desclée de Brouwer, 1994- La Marche pour l’égalité et contre le racisme, éd. Amsterdam, 2013, Abdellali Hajjat- Portrait d’Hanifa Taguelmint dans Libération le 22/10/2013
10/15/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Black Lives Matter, l’affaire Emmett Till
1955. Emmett Till, 14 ans, prend le train de Chicago pour passer quelques jours dans le Mississippi avec ses cousins… quelques semaines plus tard, son corps mutilé revient par le même train, dans un cercueil. Kidnappé, battu à mort, lynché, parce qu’il était Noir, parce qu’il aurait touché la main d’une femme blanche. Dans l’affaire Emmett Till, le scénario est classique. Des Blancs outragés s’en prennent à un jeune Noir accusé d’avoir importuné une Blanche. Mais ce qui l’est moins, c’est que l’affaire est très tôt médiatisée grâce à la volonté et à l’intelligence de la mère d’Emmett Till. Malgré son incommensurable douleur, Mamie Till a la présence d’esprit de solliciter un photographe pour montrer à la face du monde ce que la haine raciale a fait à son fils. Des photographies monstrueuses, insoutenables, reprises dans la presse nationale, qui ont mis l'Amérique face à ses paradoxes.L'affaire Emmett Till est fondatrice dans l'histoire moderne du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, comme le montre notre reportage au Musée Africain Américain de Washington. « Black Lives Matter, l'affaire Emmett Till », c'est un épisode documentaire de la Marche du monde signé Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin. Stagiaire : David Allias. Avec les participations de Aaron Bryant, conservateur au Musée Africain Américain de Washington ; Christian Delage, historien du cinéma et de l’image et John Edgar Wideman, écrivain africain américain.Émission initialement diffusée le 19 mars 2023. À lire : - John Edgar Wideman, « Écrire pour ne pas mourir, le dossier Till », aux éditions Gallimard À paraître :- Christian Delage, « Filmer, juger. De la Seconde Guerre mondiale à l'invasion de l'Ukraine », Gallimard, 2023.⇒ Musée National de l'Histoire et de la Culture Africaine Américaine de Washington Remerciements à l'Institut du temps présent pour son soutien.
10/8/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Choc pétrolier, qui a eu des idées?
Choc pétrolier pour les Européens consommateurs, boom pétrolier pour les pays producteurs, nous revisitons l'histoire du pétrole 50 ans après la hausse du prix de l'essence en 1973, et redécouvrons comment nous avons fait face à la crise de l'énergie. À la fin des Trente glorieuses, ces années d’après-guerre où la vie des Français et plus largement des Occidentaux a radicalement changé grâce au développement économique et au pétrole bon marché, les consommateurs n’avaient pas vu arriver les jeunes nations arabes récemment indépendantes soucieuses de récupérer les bénéfices générés par l’exploitation de l’or noir par les entreprises occidentales. À l’instar de l’Algérie, les nationalisations se multiplient, les pays producteurs de pétrole s’organisent et entrent avec fracas dans le récit du monde. Une autre histoire du pétrole à raconter conjuguée à une contre-histoire de l’énergie, car vous le savez, « en France on n' a pas de pétrole mais, on a des idées ». Au son des archives de RFI et de l'INA.Avec la participation de l'historien Philippe Pétriat, maître de conférences à l'Université Paris Panthéon Sorbonne, dont il coordonne le centre Maghreb-Moyen-Orient, auteur du livre « Aux pays de l'or noir, Une histoire arabe du pétrole », paru aux éditions Folio Histoire et de l'ingénieur Cédric Carles, directeur du Think Tank transition énergétique Atelier 21, fondateur du programme de recherche citoyen paléo-énergétique et co-auteur du livre « Rétrofutur, une contre histoire des innovations énergétiques », aux éditions Buchet-Chastel. Le site innovant de Cédric Carles :Atelier 21 - Innovations pour un Développement Durable Le conseil lecture de Philippe Pétriat :Ville de sel, aux éditions Actes sud, d'Abdul Rahman Mounif. Conçu d’abord comme une trilogie, ce roman a pris par la suite davantage d’ampleur : cinq tomes de près de quatre cents à six cents pages chacun. L’ensemble constitue une impressionnante saga, non d’une famille mais de tout un peuple, et nous offre un tableau extrêmement précis des transformations sociales de la péninsule Arabique sous l’effet de la découverte du pétrole.
10/1/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La voix d'Amilcar Cabral
50 ans après l’indépendance de la Guinée-Bissau, nous revenons sur la personnalité d’Amilcar Cabral, dont le pensée irrigue les luttes panafricaines. Théorie de la guérilla populaire, panafricanisme, les messages politiques d’Amilcar Cabral sont au cœur des luttes de libération de l’ancien empire colonial portugais. Brillant leader nationaliste, dont l’éloquence et la profondeur intellectuelle, conjuguée à ses talents stratégiques, ont réussi à fédérer ses compagnons de combats cap-verdiens et bissau-guinéen, Cabral a également participé à la création du mouvement de libération de l’Angola aux côtés de ses amis Agostinho Netto et Mario de Andrade. Inspiré par les discours et les articles du psychiatre antillais Frantz Fanon, lui-même engagé dans la lutte de libération des algériens, Amilcar Cabral se passionne pour la sociologie des villes coloniales et pour l’agronomie des territoires colonisés. Une réflexion à laquelle il conjugue ses expériences adolescentes de la famine au Cap-Vert, mais aussi ses analyses critiques du savoir traditionnel paysan. Fondateur du PAIGC, parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, Cabral est assassiné par la police politique portugaise et n’aura pas la satisfaction de vivre les premières heures de l’indépendance de son pays… il était néanmoins certain de la victoire de son peuple sur l’armée portugaise, et il avait raison. Avec les participations de l’historien Amzat Boukari-Yaraba, auteur du livre Africa Unite, aux éditions La Découverte ; Annouchka de Andrade, fille de Mario Pinto de Andrade et filleule de Amilcar Cabral que je remercie vivement pour le partage de ses précieuses archives ; la chercheuse Maria Benedita Basto, co-auteure du livre «Noticieros ICAIC : 30 ans d'actualités cinématographiques à Cuba», édité par l'Ina ; et Miguel Martens, chef du service lusophone de RFI pour son entretien avec Ana Maria Cabral, veuve de Cabral, interviewée pour l'enquête RFI Mar Verde. Émission initialement diffusée le 15 janvier 2023.
9/24/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Face à la colonisation avec Denis Cogneau et Pierre Singaravélou
Si les débats sur la colonisation font la une de l’actualité, si les mémoires plurielles témoignent des violences subies par les sujets de l’empire, si la justice européenne commence à condamner certains crimes et ordonne des réparations… l’histoire longue et complexe de l’entreprise coloniale est au contraire méconnue, peu enseignée dans les écoles africaines et européennes ; c'est pourtant notre histoire commune. Dans « Colonisations. Notre Histoire », l’historien Pierre Singaravélou propose un récit choral où se conjuguent les articles de 250 chercheurs issus du monde entier tandis que l’économiste Denis Cogneau a travaillé, pendant 15 ans, avec son équipe sur la question du fonctionnement et de la rentabilité de la colonisation. Son titre « Un empire bon marché » est sans appel. Deux livres qui font date, publiés aux éditions du Seuil. À lire :- «Colonisations. Notre Histoire».Version numérique Version papier.- Colonisations, Pierre Singaravélou, S...Colonisations, Pierre Singaravélou, Collectif, Cécile Dutheil de la Rochère, Marc Saint-Upéry, Charlotte Matoussowsky. - «Un empire bon marché».Version papierUn empire bon marché, Denis CogneauUn empire bon marché, Denis Cogneau : Au XIXè siècle, la France s’est lancée dans la colonisation de pays entiers en Afrique et en Asie.
9/17/2023 • 48 minutes, 30 seconds
1973, quand l’immigration devient politique
Le saviez-vous, près d’un tiers des Français est immigré, enfant ou petit-enfant d’immigré, et c’est ce que nous raconte avec brio la nouvelle expo du Musée National de l’Histoire de l’Immigration. Dans les 11 dates-clés du nouveau parcours permanent, nous avons choisi de vous raconter 1973 ou la politisation de l’immigration avec Emmanuel Blanchard, historien et politologue. C’était il y a 50 ans et c’est à ce moment-là que l’immigration fait sa grande entrée dans l’arène politico-médiatique française. Depuis, elle ne l’a plus quitté. Au son des archives de l’INA et du Musée, avec les éclairages de l’historien Sylvain Laurens.Pour découvrir le nouveau parcours de l’exposition permanente du Musée, c’est ici.Les ouvrages d’Emmanuel Blanchard : - Histoire des polices en France. Des guerres de religion à nos jours (avec V. Denis, A. Houte, V. Milliot), Paris, Belin, 680 p., 12 février 2020 Histoire de l’immigration algérienne en France (1900-1990), Paris, La Découverte, series: « Repères histoire », 2018, 128 p.. - La police parisienne et les Algériens, 1944-1962, 2011, Paris, Nouveau Monde Éditions (version abrégée et refondue d’une thèse d’histoire Encadrer des « citoyens diminués ». La police des Algériens en région parisienne, Université de Dijon, 2008 – Présentation et principaux comptes rendus en ligne. Les ouvrages de Sylvain Laurens : La production officielle des différences culturelles. Revue « Cultures et conflits » coordonné avec Narguesse Keyhani. 2018 L’invention de l’immigration coordonnée avec Choukri Hmed ; Revue Agone, 2010 Une politisation feutrée. Hauts fonctionnaires et immigration en France. Belin 2009 (en attente de réédition !)
9/10/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Les enfants dans la guerre, de la soviétisation à la russification
70 ans après la mort de Staline, alors que plusieurs milliers d’enfants ukrainiens sont déplacés vers la Russie à la faveur de l’invasion militaire lancée par Vladimir Poutine en 2022, nous nous interrogeons sur les enjeux que représentent les enfants dans la guerre, de la soviétisation à la russification. À l'écoute des témoignages des enfants européens déportés à partir de 1939 au goulag avec leur famille, nous évoquons la violence et l'ambivalence de leur expérience à l'école et au komsomol (jeunesses communistes) dans leur parcours soviétique mis en perspective par l'historienne Emilia Koustova.À l'écoute du combat d'une mère ukrainienne pour récupérer son fils enlevé en 2022 par les soldats russes, raconté par le journaliste de Libération Arnaud Vaulerin, nous questionnons les déplacements forcés d'enfants dans la stratégie de Vladimir Poutine avec le démographe Alain Blum. À lire : - L’âge soviétique, aux éditions Armand Colin, co-auteur Alain Blum- Combattre, Survivre, Témoigner, expériences soviétiques de la seconde guerre mondiale, aux Presses universitaires de Strasbourg, dirigé par Emilia Koustova- L'enquête de Arnaud Vaulerin. À découvrir :- Le site Mémoires européennes du goulag et toutes les émissions dédiées de RFI à écouter.
9/3/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Africaines Queens, ép. 4: Kenya: Wangari Maathaï, première Africaine prix Nobel de la paix
« C’est l’histoire d’une femme qui se lève, pour lutter contre la cupidité, et contre ceux qui voulaient détruire la forêt... pour leur dire : je suis prête à mourir plutôt que de vous laisser faire. Il faudra me passer sur le corps ». Chantée par la jeunesse kenyane, Wangari Maathaï a inscrit son engagement dans un triptyque fétiche : environnement, démocratie et paix. Une pensée « holistique », selon l'académie du Nobel Prize qui l'a distinguée en 2004. À l’écoute de ses discours fondateurs et des témoignages de ses frères et sœurs engagés à ses côtés dans le Green Belt Movement, premier parti vert au Kenya, nous découvrons une universitaire visionnaire et courageuse, cible du pouvoir autoritaire du président Daniel Arap Moï.Un documentaire de Florence Morice, produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin.Tous nos remerciements à la Fondation Wangari Maathai et à Lisa Merton, réalisatrice du documentaire Taking Root (« prendre racine ») pour nous avoir donné accès à leurs archives⇒ Pour visiter le site de la Fondation.
8/27/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Africaines Queens, ép. 3: femmes au Niger, une marche pour l’Histoire
À la surprise générale, les femmes nigériennes sortent le 13 mai 1991 pour marcher dans toutes les villes du pays. Associations féminines, femmes syndiquées ou femmes au foyer, elles réclament le droit à participer au laboratoire de la conférence nationale, dans un Niger en pleine effervescence démocratique pour lequel notre grand témoin Aïchatou Boulama Kané, devenue Ambassadrice du Niger, s’est battue. Pourquoi les femmes ont-elles affronté les hommes ? Comment la marche s’est-elle organisée ? Et qu’est-ce que le 13 mai 1991 a changé dans l’histoire politique du Niger ?Pour La Marche du Monde, Amaury Hauchard a mené l’enquête à Niamey et a retrouvé différentes figures du mouvement : Zara Meïna, Barry Niandou Bibata, Hadizatou Souna Diallo, Mounkaila Aissata et Mariama Gamatié Bayard, elles sont les voix de « Femmes au Niger, une marche pour l'Histoire », un documentaire proposé par Amaury Hauchard, avec l'aide du service des Archives de l'Office de RadioTélévision du Niger, la RTN.
8/20/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Africaines Queens, ép. 2: Radhia Haddad, présidente des femmes
Seule femme tunisienne dont une rue porte le nom, Radhia Haddad est une figure de l'indépendance et de l'émancipation des femmes en Tunisie. Première femme députée à l'Assemblée nationale, première présidente de l'Union nationale des femmes tunisiennes, cette militante a participé à la mise en œuvre de la politique d'émancipation des femmes du président Habib Bourgiba qui l'a surnommée « La Présidente des Femmes ». Radhia Haddad a mis en oeuvre la politique révolutionnaire d'émancipation féminine pensée et imposée par Habib Bourguiba. Avec la participation de Neila Chahed, fille de Radhia Haddad, Selma Mabrouk, députée de l'Assemblée nationale constituante de 2011 à 2014, auteure du livre « 2011-2014 Le bras de fer », aux éditions Arabesques, et Sophie Bessis, agrégée d'histoire, co-auteure d'une biographie de Bourguiba aux éditions Elyzard, auteure d'une « Histoire de la Tunisie, de Carthage à nos jours » chez Tallandier.Une émission réalisée par Sophie Janin et Richard Riffonneau avec le soutien de Didier Zyserman de l'Institut français.
8/13/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Africaines Queens, ép. 1: Aoua Keïta, la voix des indépendantes africaines
Première femme députée de l’Afrique occidentale française, Aoua Keïta s’exprime au nom des Africaines et des Africains épris de justice et de liberté. Figure historique de l’Indépendance du Mali, Aoua Keïta a gagné sa popularité grâce à ses talents de sage-femme. Syndicaliste, membre de l’US-RDA dès sa création en 1946, elle incarne le mouvement anticolonial et panafricain de l’émancipation des femmes. Au son de nos archives inédites, nous découvrons toute son éloquence, 60 ans après l’indépendance du Mali.Avec la participation de :- Pascale Barthélémy, historienne, maîtresse de conférences à l’ENS de Lyon- Bassata Djiré, ancienne institutrice, camarade syndicaliste de Aoua Keïta, déléguée malienne au Congrès de la Fédération démocratique internationale des femmes, Vienne 1958- Kadiatou Konare, directrice des éditions Cauris- Bintou Sanankoua, ancienne députée du Mali et historienne.Et les voix de :Aoua Keïta, Jeanne-Martin Cissé et Eugénie Cotton.À lire :Femme d’Afrique, La vie d’Aoua Keïta racontée par elle-même, aux éditions Présence Africaine.Une émission réalisée par Sophie Janin en partenariat avec le site The Conversation, dont nous publions ci-dessous un article sur Aoua Keïta.
8/6/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Georges Ibrahim Abdallah, une perpétuité politique
Georges Ibrahim Abdallah, militant communiste libanais, est le plus vieux prisonnier politique d’Europe incarcéré en France. Il a été condamné en 1987 pour complicité d’assassinat de deux diplomates américain et israélien. Mais Georges Ibrahim Abdallah a purgé sa peine, alors pourquoi est-il encore en prison ? Quel est son combat et que représente Abdallah dans l’histoire de la lutte des Palestiniens ? Autant de questions délicates posées par l’incarcération de Georges Abdallah dans un pays, la France, où il est libérable depuis 1999. Après dix demandes de libération conditionnelle, dont certaines ont été acceptées par le Tribunal d’application des peines en 2013, le gouvernement français maintient son refus de signer un arrêté d’expulsion qui conditionne sa libération et son retour vers le Liban.Georges Ibrahim Abdallah, une perpétuité politique, c’est un épisode documentaire de La marche du monde produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin, une enquête et un récit signés Clémentine Méténier. Émission initialement diffusée le 21 octobre 2022. Livres :- «L'affaire Georges Ibrahim Abdallah» - Said Bouamama - Premiers matins de novembre - 2021- «Infinitif présent», Jean-Marc Rouillan, 2020- «Georges Ibrahim Abdallah Collectif International» - Éditions Al Dante - 2012- «Avant de tout oublier» , Alain Marsaud, Broché, 2002. Film :- Fedayin, le combat de Georges Abdallah - Réalisé par Collectif Vacarme(s) Films - France • 2021 • 82 minutes • HD.
7/30/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Boubacar Barry ou la jeunesse d'un Dakarois engagé pour l'africanisation de l'Université
Nous sommes dans les années 60 à Dakar, seule université africaine d’Afrique de l’Ouest après celle d’Alger. Dans l’effervescence des indépendances, c’est ici que se rencontrent les futurs cadres des jeunes nations africaines. Mais Dakar est encore une Université française, dépendant du rectorat de Bordeaux, où se croisent une jeunesse politisée de 23 nationalités différentes, dont chaque génération s’insurge contre les contradictions de son époque et revendique une université au service du peuple, indépendante, africaine et panafricaine. Une expérience dakaroise documentée par les travaux de l’historien Omar Gueye et vécue par celui qui nous fait l’honneur d’être notre grand témoin Boubacar Barry. Arrivé de Conakry, Boubacar Barry ne savait pas encore qu’il allait devenir le premier Secrétaire général de l’Association des historiens africains en 1972, porte étendard de l’École de Dakar. Boubacar Barry et Omar Gueye sont tous les deux mes invités pour ce nouvel épisode de La Marche du monde enregistré à Dakar, dans nos studios RFI.Boubacar Barry a écrit « Le royaume du Waalo - Le Sénégal avant la conquête », traduit en plusieurs langues et « La Sénégambie du XVè au XIXè siècle – Traite négrière, islam et conquête coloniale », publié en 1998, son oeuvre majeure.Omar Gueye a écrit « Mai 68 au Sénégal, Senghor face aux étudiants et au mouvement syndical », publié aux éditions Karthala.
7/21/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Ibrahima Thioub, l'hommage de Dakar
À l’initiative de ses anciens étudiants, de ses collègues, de ses amis et de sa famille, trois jours de colloque international ici à Dakar témoignent de l’œuvre de l’historien Ibrahima Thioub. Une émission enregistrée à l’Université Cheikh Anta Diop, où est fêtée la personnalité, les travaux scientifiques et la carrière d’un enseignant hors norme. Reconnu dans le monde entier pour ses travaux sur l’esclavage et la traite négrière, il a formé plusieurs générations d’étudiantes et d’étudiants qui, à leur tour, enseignent dans les meilleures universités africaines, américaines et européennes. Réputé pour sa capacité à affronter tous les tabous sans jamais déroger à la rigueur de la recherche scientifique, Ibrahima Thioub est un enfant du village de Malicounda, un fils de paysan devenu recteur de la plus grande Université d’Afrique de l’Ouest. Ibrahima Thioub a suscité de nombreuses vocations, transformé l’écriture de l’histoire africaine, multiplié les centres de recherche et créé l’UCAD rural pour diffuser le savoir au plus près des populations. À l’heure des honneurs, l’historien reste fidèle à sa vocation d’enseignant. Une vocation que nous interrogeons dans toutes ses dimensions, professionnelles et personnelles, avec ses anciens étudiants devenus historiens Dior Konaté, professeur à l'Université de Caroline du Sud et Ahmadou Séhou, professeur d'Histoire à l'Université de Maroua au Cameroun ; son ancien camarade de promotion Kaba Diakhaté, inspecteur de l'éducation nationale et sa chère fille Astou Mbene Thioub, journaliste spécialiste de l'éducation, histoire de poser la question fondamentale de la transmission du savoir au grand historien mais aussi au père de famille et au grand-père aimé et respecté.Pour en savoir plus : - Le livret du colloque international Hommage et reconnaissance au Professeur Ibrahima Thioub. Notice biographique du professeur Ibrahima ThioubIbrahima Thioub est né le 18 juin 1955, à Malicounda, dans le Département de Mbour (Sénégal). Il a fréquenté l’école coranique de son village natal jusqu’à l’âge de 7 ans, avant d’être choisi, par le hasard de la naissance, à être l’un des deux enfants de sa famille à s’inscrire à l’école française. Il débute cette nouvelle scolarité à l’école Annexe (aujourd’hui Tafsir Demba Sall) de l’École normale de Mbour (aujourd’hui lycée Demba Diop) de Mbour. Il réussit au concours d’entrée en sixième tardivement organisé, à la suite des événements de Mai 1968. Il est orienté au lycée Malick Sy de Thiès qu’il quitte en 1972 pour rejoindre l’École normale régionale Demba Diop de Mbour, à la suite du succès obtenu au concours d’entrée de cet établissement. Il termine le cursus de quatre années de cette école de formation des instituteurs, major de sa promotion à l’examen du Brevet supérieur d’Études normales, ce qui lui donna le privilège de choisir son lieu d’affectation. En octobre 1976, il rejoint son poste, l’Ecole Cité Maurice Pillot de Thiès, située dans le quartier des cheminots du Dakar-Niger.Militant actif de la Ligue démocratique, parti politique marxiste-léniniste alors clandestin, il s’engage dans la lutte syndicale au sein du Syndicat démocratique des Enseignants du Sénégal qui venait d’être créé. Il est élu secrétaire administratif du bureau de la section de Thiès.Titulaire du Certificat d’Aptitude pédagogique d’instituteur, Ibrahima Thioub passe le baccalauréat, série littéraire, en 1978 et réussit la même année au concours d’entrée à l’École normale supérieure de Dakar, dans la section des normaliens-instituteurs. Ce succès lui ouvre les portes de l’université de Dakar où il s’inscrit au département d’histoire-géographie de la Faculté des Lettres et Sciences humaines (FLSH).En 1983, il est titulaire du Diplôme d’études approfondies (DEA) en histoire contemporaine de l’Afrique, après une licence obtenue en 1981 et une maîtrise d’enseignement l’année suivante. Son mémoire de maîtrise d’histoire, dirigé par le Pr Abdoulaye Bathily, a porté sur le « Rassemblement démocratique africain et la lutte anticoloniale 1946-1958 ». Il a été un militant actif dans les organisations étudiantes, particulièrement à l’Amicale de la Faculté des Lettres et Sciences humaines. Il était, concomitamment, président du Mouvement des Étudiants et Élèves du Parti africain de l’Indépendance (MEEPAI).En 1986, il est major de sa promotion à l’examen du Certificat d’Aptitude à l’Enseignement secondaire (CAES). Affecté au Lycée Lamine Guèye de Dakar, il n’a pas eu le temps d’y prendre service puisque attributaire d’une bourse d’études doctorales du gouvernement du Sénégal qui l’autorise à poursuivre ses études en France, il s’inscrit au Laboratoire Tiers-Monde-Afrique de l’Université Paris VII, Denis Diderot. Il est major du DEA en juin 1986 et est autorisé à s’inscrire en thèse, sous la direction du Pr Catherine Coquery-Vidrovitch. Il soutient sa thèse de doctorat (nouveau régime) en novembre 1989 sur le sujet : « Entreprises, entrepreneurs et État dans une économie dépendante. Domination étrangère et marginalisation des autochtones. Dakar (Sénégal) 1930-1973 ».De retour au Sénégal, Ibrahima Thioub est affecté au lycée John Fitzgerald Kennedy de Dakar, en qualité de professeur d’histoire et de géographie. Il est recruté au département d’histoire de la FLSH de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) au mois d’octobre 1990. Il sera titularisé l’année suivante et inscrit sur les listes d’aptitudes aux fonctions de maître-assistant du Conseil africain et malgache pour l’Enseignement supérieur (CAMES), à la session de 1993. Outre ses enseignements, il assure les fonctions de responsable de la Cellule informatique du Département d’histoire et pilote le programme d’informatisation des inscriptions des étudiants de la faculté. Il est inscrit sur les listes d’aptitude aux fonctions de Maître de Conférences du CAMES, en 1998, et devient Professeur titulaire en 2004, mention Histoire.Ibrahima Thioub a été membre du Groupe de Recherche Enfermement et Incarcération en Afrique, Université Paris VII, Laboratoire Les Sociétés dans l’espace et le Temps (SEDET-1994) et du Bureau, chargé de la recherche, de l’Observatoire international des Prisons – Sénégal (OIP - 1996). Il a co-dirigé le Groupe d’Études et de Recherche sur l’Exclusion et la Marginalité au Sénégal (GERMES - 1994). Il fut membre du Bureau de H-Africa and H-West-Africa Humanities Online (1998). Il a présidé l’Association de Recherche Ouest-africaine (AROA – juin 2004). Il a dirigé le Centre Africain de Recherches sur les Traites et les Esclavages (CARTE - 2010) et le Centre de Recherches sur les Politiques Sociales (CREPOS - Octobre 2009).Trilingue en wolof, français et anglais, Ibrahima Thioub a séjourné dans plusieurs centres de recherches et d’universités, à titre d’enseignant invité, entre autres : université Marne-la-Vallée (France - 2002), École des Hautes Études en Sciences Sociales (2003), Fellow au Wissenschaftskolleg zu Berlin (WIKO 2009). Il a été chercheur associé et membre du Conseil scientifique de l’Institut d’Études Avancées de Nantes.Il a occupé les fonctions de• Chef du Département d’Histoire de la FLSH de l’UCAD (1er Octobre 2003 - Septembre 2009) ;• Coordonnateur du Pôle d’Excellence régional « Esclavages et Traites : communautés, frontières et identités », Université Cheikh Anta Diop de Dakar et Agence universitaire de la Francophonie (juillet 2007-2010).• Membre du Conseil d’administration du Musée des Civilisations noires (2020) ;• Membre du Conseil d’administration de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, Sénégal (2021).Ibrahima Thioub a initié et contribué à l’administration et à l’animation de plusieurs revues scientifiques ou de vulgarisation en qualité de :• Rédacteur en Chef de la Revue Sénégalaise d’Histoire (1998) ;• Vice-président du Comité exécutif de l’Association des Historiens africains, responsable de la revue Afrika Zamani (Septembre 2001) ;• Rédacteur en chef de la revue Afrique & Histoire (2002) ;• Directeur publication de la revue Patrimoine & Histoire en Afrique : Recherches et Expériences(PHARE - Janvier 2008).Ses enseignements adossés sur ses recherches ont porté sur les écritures de l’histoire en Afrique, les systèmes de domination, leurs appareils et idéologies, les esclavages et les traites, l’histoire des prisons en Afrique.Distinguished Visiting Scholar à la Conférence annuelle de l’African Studies Association (Philadelphia, USA, 1999), il est docteur honoris causa de l’Université de Nantes (2012), de Sciences Po-Paris (2017) et de l’université Bordeaux-Montaigne (2020). Il est lauréat du Prix El-Fassi de l’AUF (2021).Commandeur dans l’Ordre des Palmes académiques de la République française (Avril 2019), il est fait officier dans l’ordre national du Lion (Sénégal - 2022).Ibrahima Thioub a exercé, de 2014 à 2020, les fonctions de recteur de l’UCAD. Présentement, il préside la Commission nationale de la Bonne-Gouvernance du Sénégal et le Conseil scientifique du programme APPRENDRE de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Il est membre du Conseil scientifique de la Fondation de la Mémoire de l’Esclavage (FME) et des Conseils d’administration de l’Autorité nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (ANAQ-Sup Sénégal) et du Musée des Civilisations noires (MCN).Publications scientifiques• Comprendre le Sénégal et l’Afrique d’aujourd’hui. Mélanges offerts à Momar-Coumba Diop, Paris, Karthala, 2023, 720 p. [Co-éditeur].• Covid-19 Tour du monde, Paris, Éditions Manucius, 2021, 276 p. [Co-éditeur].• « A la recherche du temps confiné ! », in Covid-19 Tour du monde, Paris, Éditions Manucius,2021, pp. 245-46.• “De l’État nourricier aux régimes de prédation en Sénégambie : intégration subalterne à lamondialisation et transformations des imaginaires politiques” in Samantha Besson et SamuelJubé (Éds), Concerter les civilisations. Mélanges en l’honneur d’Alain Supiot, Seuil, Paris,2020, 496 p.• Saint-Louis (Senegal) and New Orleans (Lousiana). Two Mirror Cities, XVIIth-21st Centuries,Baton Rouge, Louisiana State University Press, 2019, 264 p. [Co-éditeur].• L’histoire du Sénégal racontée à nos enfants - De la préhistoire à nos jours -, Paris, Editionsdu Jaguar, 2018, 80 p. [Co-auteur].• « Préface », Catherine Coquery-Vidrovitch & Eric Mesnard, « Être esclave. Afrique-Amériques, XVe-XIXe siècle », Paris, La Découverte, 2013, pp.7-16.• « La question de l’identité chromatique et le mouvement anticolonial en Afrique : esquissed’une lecture du 1er Congrès international des écrivains et artistes noirs », IEA Nantes,Rencontres scientifiques, Nantes 2012-2013, pp. 135-140.• « Stigmas and Memory of Slavery in West Africa : Skin Color and Blood as Social FractureLines », New Global Studies, Volume 6, Issue 3, 2012 [Version française : « Stigmates etmémoires de l’esclavage en Afrique de l’ouest : le sang et la couleur de peau comme lignes defracture », Nouvelles Annales Africaines, Édition spéciale 2012, pp. 14-24].• « Xala, Ousmane Sembène : une mise en récit subversive du passé ? », Revue africaine delittérature, FLSH, n° 1, nouvelle série, 2012.• « L’esclavage à Saint-Louis du Sénégal au XVIIIe-XIXe siècle », Jahrbuch 2008/2009,Wissenschaftskolleg zu Berlin, 2010, pp. 334-356.• « Les Libano-Syriens en Afrique de l’Ouest. De la fin du XIXe siècle à nos jours », Annales dela FLSH, numéro spécial 2009, [Mélanges offerts à Mbaye Guèye].• « L’histoire vue d’Afrique. Enjeux et perspectives », in Jean-Pierre Chrétien et al., L’Afriquede Sarkozy. Un déni d’histoire, Paris, Karthala, 2008, pp. 155-180.• « L’esclavage et les traites en Afrique occidentale : entre mémoires et histoires », in Adam BâKonaré, Petit précis de remise à niveau sur l’histoire africaine à l’usage du président Sarkozy,Paris, La Découverte, 2008.• (éd) Patrimoines et sources historiques en Afrique, Union académique internationale - UCAD,2007, 179 p.• « Regard critique sur les lectures africaines de l’esclavage et de la traite atlantique critique »,in Issiaka & Stéfanson (Blandine) (dir.), Les Historiens africains et la mondialisation, Paris,Karthala, 2005.• « Savoirs interdits en contexte colonial : la politique culturelle de la France en Afrique del’Ouest », Chanson-Jabeur, C. & Goerg, O. (éds), Mama Africa. Hommage à CatherineCoquery-Vidrovitch, Paris, L’Harmattan, 2005.• « Circulation des armes à feu et diplomatie en Afrique de l’ouest à l’époque coloniale »,Cahiers Histoire et Civilisation, n° 2, 2005.• Traite atlantique des esclaves et transformations des cultures africaines, Paris, Fondation Calouste Gulbenkian, 2014, 67 p.• « Letture africane della schiavitù e della tratta atlantica », Passato e Presente, n° 62,maggio/agosto 2004 : 129-146.• « Les techniques du bois dans les sociétés sénégalaises. Histoire et actualité » in N. Coquery,L. Hilaire-Pérez, L. Sallmann, C. Verna (éds), « Artisans, industrie. Nouvelles révolutions duMoyen Age à nos jours », Cahiers d’Histoire et de Philosophie des Sciences, no. 52, Lyon,ENS-Éditions/SFHST, 2004.• « Pour une histoire africaine de la complexité » in S. Awenengo, P. Barthélémy, C. Tshimanga(éd.), « Écrire l’histoire de l’Afrique autrement ? », Paris, L’Harmattan, 2004.• « La gestion de la marginalité juvénile dans la colonie du Sénégal », Cahiers Histoire etCivilisation, 1, 2003 : 117-130.• « Controlling Knowledge in Colonial Context. An Aspect of the French Cultural Policy in WestAfrica », Listening (Again) to the African Past. Smith College, Northampton (USA),October 18-26, 2003.• « Les marginaux et l’État à Dakar », Mouvement Social, 204, Juillet-Septembre 2003, pp. 93-108.• “The Economic Foundation of the nation-state in Senegal”, in Alice Teichova & Herbert Matis(eds.), Nation, State, and the Economy in History, Cambridge, Cambridge University Press,2003 : 251-269.• « La gestion de la marginalité juvénile dans la colonie du Sénégal : de l’abolition de l’esclavageaux écoles pénitentiaires, 1848-1906 », Histoire et Civilisations, n° 1, 2003, pp. 117-130.• « L’historiographie de “l’École de Dakar” et la production d’une écriture académique del’histoire », in M. C. Diop, Le Sénégal contemporain, Paris, Karthala, 2002, pp. 109-153[Tome 1].• « L’espace dans les travaux des historiens de « l’École de Dakar » : entre héritage colonial etconstruction nationale », in J-Cl. Waquet, O. Goerg et R. Rogers, Les espaces de l’historien,Presses Universitaires de Strasbourg, 2000, pp. 91-110.• « Sénégal, la santé des détenus, dans les prisons coloniales », Revue Sénégalaise d’Histoire, 2-3, 2000 : 89-100.• Co-éditeur numéro spécial de la Revue française d’Histoire d’Outre-mer, 1999, n° 324-325.• « Pour l’histoire du contrôle social dans les mondes coloniaux : justice, prisons, etenfermement de l’espace », Revue française d’Histoire d’Outre-mer, 1999, n° 324-325, pp. 7-15, [co-auteur].• « Sénégal : un système pénitentiaire en crise. Acteurs et enjeux des débats en cours », Revuefrançaise d’histoire d’Outre-Mer, 1999, n° 324-325, pp. 125-150, [co-auteur].• « Unification ou fragmentation des marchés en Sénégambie. Des unités monétaires etinstruments de mesure dans le commerce (VIIIe - XIXe siècles) », BIFAN, 2001, LI, 1-2 : 37-67, [co-auteur].• « Perspective fédérale ou territoriale. Analyse du discours des représentants de la Haute-Voltaau Grand Conseil de l’AOF », in Y. G. Madiéga et Oumarou Nao, Burkina Faso, Cent ansd’histoire, 1895-1995, Paris, Karthala-PUO, 1999, Tome 1, pp. 989-1001.• « L’égyptologie dans l’enseignement et la recherche au Département d’Histoire de l’UCAD.Analyse des mémoires de maîtrise soutenus depuis le Symposium de 1982 », RevueSénégalaise d’Histoire, 4-5, 1999-2000, 40-53 [co-auteur].• « Sénégal : la prison à l’époque coloniale. Significations, évitement et évasions », Fl. Bernault,Enfermement, prison et châtiments en Afrique. Du 19e siècle à nos jours, Paris, Karthala, 1999,pp. 285-303. • « Marginalité juvénile et enfermement à l’époque coloniale : les premières écoles pénitentiairesdu Sénégal : 1888-1927 », in Fl. Bernault, Enfermement, prison et châtiments en Afrique. Du19e siècle à nos jours, Paris, Karthala, 1999, pp. 205-226.• « Les groupes de musique “moderne” des jeunes Africains de Dakar et de Saint-Louis, 1946-1960 », in O. Goerg, Fêtes urbaines en Afrique. Espaces, identités et pouvoirs, Paris, Karthala,1999, pp. 213-227.• « Combats nationalistes et politique coloniale : le rôle de François Mitterrand, ministre de laFrance d’Outre-mer, dans le désapparentement du Rassemblement Démocratique Africain » inGouvernement du Sénégal/Institut François Mitterrand (organisé par), Mitterrand et l’Afrique,Dakar, Médiature de la République, 1999, pp. 165-177.• “Economic Liberalization in Senegal : Shifting Politics of Indigenous Business Interests”,African Studies Review, 1998, 63-89, [co-auteur].• « La plateforme revendicative de l’Union Nationale des Commerçants et Industriels du Sénégal(UNACOIS) » in L. Harding, L. Marfaing, M. Sow (ed), Les opérateurs économiques et l’Étatau Sénégal, Studien zur Afrikanischen Geschichte, Hamburg-Münster, 1998.• « Conquête coloniale et résistances des sociétés " lignagères " dans les Rivières du Sud. Abdou Ndiaye et la " pacification " de la Guinée portugaise (1894 - 1919) », in Coquery-Vidrovitch et al., Des historiens Africains en Afrique. Logiques du passé et dynamiques actuelles, Paris, L’Harmattan, 1998, pp. 191-213.• « La libéralisation de l’économie et les luttes d’intérêts au Sénégal », Sociétés Africaines etDiaspora, n° 5, 1997, pp. 5-43, Paris, L’Harmattan, [co-auteur].• « Gorée et les mémoires de la traite atlantique », Institut Fondamental d’Afrique Noire - CheikhAnta Diop, [Initiations et Études Africaines], N° 38, Dakar, 1997, pp. 199-218. [co-auteur].• “From statism to liberalization in Senegal : shifts in the nature and organization of indigenousbusiness Interests”, Writer’s conference, American University, School of InternationalService : Business Associations and The State in Africa : Old partners, New directions, 1997,[co-auteur].• « L’administration coloniale et la lutte contre l’alcoolisme en AOF », in Ch. Becker, S. Mbaye,I. Thioub (Sous. dir.), AOF : réalités et héritages. Sociétés ouest-africaines et ordre colonial,1895-1960, Dakar, 1997, Direction des Archives du Sénégal, pp. 1109-1127.• « Gabriel d’Arboussier et la question de l’unité africaine, 1945-1965 » in Ch. Becker,S. Mbaye, I. Thioub (S. dir.), AOF : réalités et héritages. Sociétés ouest-africaines et ordrecolonial, 1895-1960, Dakar, 1997, Direction des Archives du Sénégal, pp. 346-357.• « Alcoolisme et commerce au Sénégal : des interdits religieux à la carte », Interdépendances,Juin-Juillet 1995, Paris, n° 20, pp. 22-23.• « Sénégal – Mali », in M.C. Diop, Le Sénégal et ses voisins, Série Sociétés-Espaces-Temps,Dakar, 1994, 95-116.• « Économie coloniale et rémunération de la force de travail : le salaire du manoeuvre à Dakarde 1930 à 1954 », Revue française d’Hist. d’Outre-Mer, n° 305, décembre 1994, pp. 427-453.• « Le mouvement étudiant de Dakar et l’État sénégalais, la marche vers la crise de mai-juin1968 », in O. Goerg, Fr Guitart, C. Coquery-Vidrovitch, Les jeunes en Afrique. La politique etla ville, tome 2, Paris, L’Harmattan, 1992, pp. 267-281.• « Axelle Kabou : Et si l’Afrique refusait le développement ? », Notes critiques, UniversitéRecherche et Développement, n° 1, Mars 1993, pp. 49-61.• « Banditisme social et ordre colonial : Yaadikkoon (1922-1984) », Annales de la Faculté desLettres et Sciences Humaines de l’UCAD, N° 22, 1992, pp. 161-173.
7/15/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Le rêve d’égalité de Martin Luther King
« Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve ! » Nous sommes le 28 Août 1963 à Washington, Martin Luther King prend la parole après une dizaine d’orateurs suite à la marche pour la liberté et l’emploi qui a réuni pacifiquement 250 000 citoyens, noirs et blancs. Pourquoi le discours du Pasteur King a marqué l’Histoire, dans quelles circonstances King l’a prononcé et comment résonne encore la voix du Pasteur, 60 ans après, au regard des violences policières qui font l’actualité ? Au son de nos archives et d’autres grands discours fondateurs pour la liberté et l’égalité (Mandela Président, mais aussi Liu Xiabo dissident ou encore le pape François à Lampedusa), nous questionnons la force de ces prises de parole entrées dans l’Histoire du monde, avec Jean Bulot et Aurélie Luneau, tous les deux historiens.⇒ À lire : La force des discours, par Aurélie Luneau et Jean Bulot, aux éditions Gallimard.⇒ À voir : L’épisode « I have a dream » de la série « Les grands discours ».
7/9/2023 • 48 minutes, 30 seconds
L’Histoire africaine selon Med Hondo
Héritier de son grand-père griot, Med Hondo sait raconter des histoires d’enfance coloniale, d’exil et de racisme, des histoires de cinéma africain, mais aussi des histoires d’argent, obsédantes et révoltantes pour un artiste conscient de sa responsabilité face à l’Histoire de son continent. Docker, cuisinier, acteur, producteur, star du doublage (voix française d’Eddy Murphy et Morgan Freeman), le réalisateur africain Med Hondo a donné un ultime entretien à son ami François Catonné, fidèle chef opérateur de plusieurs de ses films, influencés par Frantz Fanon, Aimé Césaire et Bertolt Brecht. Nous sommes en Novembre 2018 et, pendant trois jours, le pionnier du narratif africain, celui qui a consacré toute sa vie et tout son argent à rendre visible les migrants de « Soleil O », les esclaves de « West Indies » ou encore la Reine mythique de la résistance au colonialisme « Sarraounia », se raconte face caméra. Un dernier entretien inédit, enregistré trois mois avant le décès de Med Hondo, conservé par Ciné-Archives et diffusé sur la longueur, en exclusivité sur RFI.Un documentaire de La Marche du Monde signé Valérie Nivelon, réalisé par Sophie Janin. Stagiaire : Clément Tournigand.Remerciements à François Catonné, Maxime Grember et Annabelle Aventurin de Ciné-Archives. Spéciale dédicace à Zahra Hondo, petite sœur de Med Hondo, pour sa confiance et sa détermination à médiatiser l’œuvre de son frère. ► À découvrir : le coffret DVD des trois films restaurés de Med Hondo « Soleil O, West Indies et Sarraounia » - Bande-annonce du coffret - Coffret.► À lire :- Ibrahim Signate, Med Hondo un cinéaste rebelle, Éditions Présence Africaine, 1994- Collectif, 1970 - 2018 Interviews with Med Hondo A Cinema on the Run, Éditions Arsenal – Institut für Film und Videokunst, 2018.
7/2/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La peine de mort au service de l’ordre colonial
Robert Badinter est entré dans l’Histoire, le 9 octobre 1981, pour avoir obtenu l’abolition de la peine de mort. Pour le Garde des sceaux du gouvernement de François Mitterrand, c’est l’aboutissement d’un combat porté par de grandes figures intellectuelles et politiques telles que Victor Hugo, Alphonse de la Martine, Flora Tristan ou encore Albert Camus… mais ce que l’Histoire a oublié, c’est la façon dont la peine capitale a été utilisée dans l’Empire français. En Algérie dès 1830, en Afrique dès 1850 et en Indochine dès 1858, les autorités françaises usent et abusent de la peine de mort au nom de l’ordre colonial. Et pourtant le premier code pénal de 1791 définit précisément la peine capitale comme une décision de justice.Avec nos invitées :- Marie Bardiaux-Vaïente, docteure en Histoire et militante pour l’abolition universelle de la peine de mort, auteure de la bande dessinée « L’Abolition », aux éditions Glénat. Avec des dessins en noir et blanc de Malo Kerfriden- Thaïs Gendry, également docteure en Histoire, chercheure au sein de l’École supérieure méridionale en Histoire globale du droit et de la justice. (La justice indigène doit être simple et expéditive, Club de Mediapart).
6/23/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Open Jerusalem, les archives de la ville sainte en libre accès
80 000 images et 35 000 documents référencés, c’est le trésor d’archives en accès libre sur le site Open Jerusalem présenté en avant-première à Gaza, à Ramallah, puis à Jérusalem par l’historien français Vincent Lemire et son équipe. Le projet européen a mobilisé 60 chercheurs dans 15 pays, pour compiler et numériser des textes et des photographies qui documentent la ville sainte de 1840 à 1940. Il s'agit d'envisager l'Histoire de la ville à travers le quotidien de ses habitants, son dynamisme urbain et sa vie citoyenne, avant la naissance de l'État israélien en 1948. Un projet pour la première fois présenté le 12 juin 2023 à Gaza, devant un public privé d'accès à la ville sainte. Avec Open Jerusalem, les archives déverrouillées sont maintenant accessibles à toutes celles et ceux qui souhaitent s'en emparer. ⇒ Site Open Jérusalem. Une émission enregistrée à Jérusalem avec les historiens Vincent Lemire et Falestin Naili. À lire : ⇒ La bande dessinée « Histoire de Jérusalem », de Vincent Lemire⇒ Le livre « Au pied du mur », de Vincent Lemire⇒ « La Palestine entre patrimoine et providence », de Falestin Naili⇒ Numéro spécial du « Jerusalem Quarterly », de Falestin Naili.
6/16/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Melvin MacNair, pirate de l’air et Black Panther
L'histoire de Melvin et Jean McNair, deux étudiants afro-américains qui se rencontrent en 1966 en Caroline du Nord. Mariés, deux enfants, ils auraient pu mener une vie paisible. Mais il y a la guerre du Vietnam, l’assassinat de Martin Luther King, l’élan révolutionnaire des Black Panthers. Pour fuir et dénoncer le racisme, Jean et Melvin détournent un avion avec trois complices, le 30 juillet 1972. Destination Alger, capitale d’un pays indépendant et d’un tiers monde incandescent. Arrêtés après avoir été exfiltrés vers Paris qui refuse de les extrader, ils sont emprisonnés et jugés lors d’un procès médiatisé où l’on croise James Baldwin et Simone Signoret. Leur peine purgée, ils refont leur vie à Caen et deviennent des figures locales engagées. Un récit entre lutte des classes et Black Power.Avec l'écrivain et historien Sylvain Pattieu, au son de nos archives sonores et du témoignage de Melvin Mac Nair rencontré à Caen dans son quartier « À la grâce de Dieu » où il est devenu un travailleur social star.Émission initialement diffusée en septembre 2022. À lire : - Panthères et pirates, de Sylvain Pattieu, éditions La Découverte - Nous avons arpenté un chemin caillouteux, de Sylvain Pattieu, éditions Plein Jour.
6/11/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Kenya: Wangari Maathaï, première Africaine prix Nobel de la paix
« C’est l’histoire d’une femme qui se lève, pour lutter contre la cupidité, et contre ceux qui voulaient détruire la forêt... pour leur dire : je suis prête à mourir plutôt que de vous laisser faire. Il faudra me passer sur le corps ». Chantée par la jeunesse kenyane, Wangari Maathaï a inscrit son engagement dans un triptyque fétiche : environnement, démocratie et paix. Une pensée « holistique », selon l'académie du Nobel Prize qui l'a distinguée en 2004. À l’écoute de ses discours fondateurs et des témoignages de ses frères et sœurs engagés à ses côtés dans le Green Belt Movement, premier parti vert au Kenya, nous découvrons une universitaire visionnaire et courageuse, cible du pouvoir autoritaire du président Daniel Arap Moï.Un documentaire de Florence Morice, produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin.Tous nos remerciements à la Fondation Wangari Maathai et à Lisa Merton, réalisatrice du documentaire Taking Root (« prendre racine ») pour nous avoir donné accès à leurs archives⇒ Pour visiter le site de la Fondation.
6/4/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Femmes au Niger, une marche pour l’Histoire
À la surprise générale, les femmes nigériennes sortent le 13 mai 1991 pour marcher dans toutes les villes du pays. Associations féminines, femmes syndiquées ou femmes au foyer, elles réclament le droit à participer au laboratoire de la conférence nationale, dans un Niger en pleine effervescence démocratique pour lequel notre grand témoin Aïchatou Boulama Kané, devenue Ambassadrice du Niger, s’est battue. Pourquoi les femmes ont-elles affronté les hommes ? Comment la marche s’est-elle organisée ? Et qu’est-ce que le 13 mai 1991 a changé dans l’histoire politique du Niger ?Pour La Marche du Monde, Amaury Hauchard a mené l’enquête à Niamey et a retrouvé différentes figures du mouvement : Zara Meïna, Barry Niandou Bibata, Hadizatou Souna Diallo, Mounkaila Aissata et Mariama Gamatié Bayard, elles sont les voix de « Femmes au Niger, une marche pour l'Histoire », un documentaire proposé par Amaury Hauchard, avec l'aide du service des Archives de l'Office de RadioTélévision du Niger, la RTN.
5/28/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Le monde selon Hubert Haddad
Au cœur du prieuré de La charité sur Loire, un ensemble architectural des XIème et XIIème siècles classé au patrimoine de l’Unesco, nous écoutons les mots de Hubert Haddad, poète et romancier polymorphe, artiste libre et déterminé à redonner une place en littérature à l’imaginaire et à ses pouvoirs infinis. Hubert Haddad est édité depuis plus de 30 ans par les éditions Zulma, il a reçu le grand prix de la Société des gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre, présentée au Festival Aux quatre coins du Mot dont RFI est partenaire. Une œuvre précieuse parce qu’elle interroge notre Histoire, souvent à hauteur d’enfant, une œuvre qui convoque nos mémoires, dans des fictions documentées, où nous lectrices et lecteurs avons parfois du mal à croire combien la réalité a souvent dépassé la fiction.Dans cette émission spéciale consacrée au monde selon Hubert Haddad. Nous évoquons d’abord L’invention du diable, publié en 2022, puis Palestine publié en 2007, Un monstre et un chaos publié en 2019, et enfin nous prendrons le temps des grandes espérances portées par la revue annuelle Apulée, dont Hubert Haddad est le rédacteur en chef. Le numéro #8 de la revue annuelle est consacré Aux grandes espérances... ou comment résister en littérature.⇒ Éditions Zulma⇒ Revue Apulée.
5/21/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Dans l’œil de Solidarnosc
Après La voix de l'Est où il revenait sur les années d’influence du Parti communiste français racontées par le prisme de ses archives filmiques, Maxime Grember nous propose Dans l’œil de Solidarnosc une histoire visuelle et musicale du plus grand mouvement social du bloc de l’Est, décryptée par l’historienne du cinéma et réalisatrice Ania Szczepanska. Le 14 août 1980, la ville portuaire de Gdansk, au bord de la Baltique en Pologne, devient l'épicentre d’un mouvement de contestation unique et précurseur dans l’histoire du bloc de l’Est. Une grève pacifique à l’origine de la naissance du syndicat Solidarnosc – solidarité en français – dont la quête de liberté suscite une vague de sympathie internationale.Et c’est pendant cette grève de 17 jours que le photographe français Alain Keler réalise une série de photos devant les grilles du chantier naval Lénine de Gdansk, dont Confession publique devenue au fil du temps l’image symbole de ce mouvement.Une grève pacifique où se rencontrent le monde ouvrier et l’Église catholique, désireuse de soutenir mais aussi d’encadrer ce mouvement social, qui sera scruté par l’oeil des photographes du monde entier et par les réalisateurs polonais, en proie à la censure, et en lutte dans leur propre pays.Ces photos et ces films, comme Ouvriers 80 (réalisé collectivement pendant les grèves) et L’homme de fer (réalisé quelques mois plus tard par le cinéaste Andrzej Wajda), ont permis de documenter et de populariser ce mouvement, de créer des images iconiques de Solidarnosc, en Pologne en conscientisant la population, mais aussi à l’étranger en faisant émerger la figure médiatique de Lech Walesa, alors simple électricien syndicaliste qui deviendra en 1990 le premier président non communiste de la République de Pologne.Dans l'œil de Solidarnosc, un documentaire signé Maxime Grember, produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin. Émission initialement diffusée en novembre 2022. Avec la participation de :- Ania Szczepanska, historienne du cinéma et maîtresse de conférence à l’Université Paris 1 La Sorbonne. Son dernier ouvrage Une histoire visuelle de Solidarnosc, est paru en 2021, aux éditions de la Maison des sciences de l’Homme. Elle est également réalisatrice de documentaires. On lui doit Solidarnosc, la chute du mur commence en Pologne (Looks film, 2019) et Nous filmons le peuple ! (Abacaris Films, 2013).- Georges Mink, sociologue et politologue spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Il est directeur de Recherche émérite au CNRS et directeur d'Études et au Collège d'Europe (Natolin, Pologne). Parmi ses nombreux ouvrages de références sur l’histoire de la Pologne, citons La Pologne au cœur de l’Europe (de 1914 à nos jours) (Buchet-Chastel, 2015). Il est également l’auteur de documentaires, dont notamment L'Énigme polonaise, réalisé avec Virginie Linhart en 2005.- Alain Keler, photojournaliste et photographe documentaire français représenté aujourd’hui par l’agence MYOP. Il met à jour quotidiennement son blog «Journal d’un photographe» et propose sur son tumblr un décryptage de sa photo Confession publique.- Jacek Petrycki, chef opérateur et réalisateur de documentaires polonais. Il participe à la réalisation collective d’Ouvriers 80.L’interview a été réalisée par Ania Szczepanska et proposée en décembre 2021 par l’Institut polonais de Paris, à l’occasion des commémorations des 40 ans de la loi martiale en Pologne, le 13 décembre 1981. Extraits des films : Ouvriers 80, Réalisation collective, 1980 L’Homme de fer, Andrzej Wajda, 1981 Solidarnosc, la chute du mur commence en Pologne, Ania Szczepanska, 2019.Références musicales : « Dziwny jest ten świat » de Czelaw Niemen « Mury » de Jacek Kaczmarski « Piosenka dlacorki » de Maciej Peitrzyk « Partizant » de Maciej Zembaty « Chcemy być sobą » de Perfect «Janek Wiśniewski », musique extraite de « L’Homme de fer », d’Andrzej Korzyński « Pałkarz » musique extraite de « L’Homme de fer », d’Andrzej Korzyński « Ballada o Janku Wisniewskim », musique extraite de « L’Homme de fer », de Krystyna Janda « Psalm stojących w kolejce » de Krystyna Prońko « Józek, nie daruję ci tej nocy » de Bajm « Piosenka dlacorki » de Joan Baez. Remerciements :Nicolas Hardy (voice-over), Alain Keler, Georges Mink, Marzena Moskal (Institut polonais de Paris), Jacek Petrycki, Laurence Sarniguet (sonothèque de RFI), Michel Setboun et Ania Szczepanska.
5/14/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Paroles d'esclaves
Spéciale 10 Mai : Journée nationale des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition. Elles se prénomment Adeline, Lucile ou Annoncine. Ils s’appellent Achille, Charles ou Jean-Baptiste… toutes et tous sont des esclaves français. À La Réunion, en Martinique et en Guadeloupe, ils s’expriment libres et sans fers dans des tribunaux où ils sont convoqués pour vols, bagarres, ou violences. Ces témoignages inédits nous sont livrés pour la première fois par trois historiens : Frédéric Régent, Gilda Gonfier et Bruno Maillard. Grâce à leurs travaux, nous découvrons la vie quotidienne des esclaves enfin racontée par les esclaves eux-mêmes.Avec :- Frédéric Régent, maître de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, rattaché à l’Institut d’Histoire de la Révolution française et à l’Institut d’Histoire moderne et contemporaine. Vient de paraître : « L'esclavage raconté aux enfants » par Frédéric Régent, éditions La Martinière- Bruno Maillard, docteur en Histoire, chercheur associé à l’Université de La Réunion, chargé d’enseignement à l’Université de Paris-Est Créteil.Avec de nombreux extraits de « Paroles d’esclaves », lus par Claudy Siar et Marie-José Alie, et mis en ondes par Cécile Pompéani.
5/7/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La légende gabonaise du Dr Schweitzer (Ép. 2)
Les enfants de la mission Andendé.Prix Nobel de la paix 1952 pour son altruisme, son respect de la vie et son appel à la fraternité entre les hommes et les nations, Albert Schweitzer arrive pour la première fois au Gabon en 1913, à la mission protestante Andendé. C’est là que le Pasteur accueille ses premiers malades en tant que médecin. Mais la mission Andendé, c’est aussi l'école primaire où Moïse, Michel, Ernest, Sylvestre et Jeanine ont été scolarisés dans les années 50 et 60… À moins d’un km de l’hôpital créé par Schweitzer après la Première Guerre mondiale. La proximité entre la mission Andendé et l’hôpital Schweitzer a été déterminante pour les familles du Moyen Ogooué dont le sacrifice a été récompensé par la réussite sociale de leurs enfants. Mais à quel prix les enfants ont-ils intégré l’école des Blancs ? Et quelle vision ont-ils gardée du grand Docteur ?Transmise de génération en génération, cette mémoire vive nous raconte la légende africaine d’Albert Schweitzer.Tous nos remerciements à Augustin Emane, Moïse Nsole Bithege, Michel et Ernest Boucher, Sylvestre Medeng, Jeanine Andong et Eugène Revangué. Avec la musique de Pierre Akendengué (Album Lambaréna).La légende gabonaise du Docteur Schweitzer. Un documentaire de Valérie Nivelon en deux épisodes. Avec le soutien de l'Institut français du Gabon. Inspirée par la lecture du livre d’Augustin Emane, Docteur Schweitzer, une icône africaine, Valérie Nivelon a voulu donner à entendre le point de vue des gabonaises et des gabonais sur la figure mythique d’Albert Schweitzer. C'est d’abord la mémoire vive des Gabonais qu’elle a souhaité recueillir en faisant le choix de s’attacher à la grande famille d’Augustin Emane. Augustin, mais aussi Tonton Sylvestre et sa sœur maman Jeanine, ainsi que les trois frères Tonton Moïse, Tonton Michel et Tonton Ernest. Tous sont nés à l’Hôpital Schweitzer et ont connu le « Grand » Docteur. Des femmes et des hommes dont les récits d’enfance évoquent toute une épopée coloniale au bord du fleuve Ogooué ainsi que les talents d’un médecin blanc envoyé par Dieu en Afrique pour pratiquer sa religion de l’amour. Au fil de leurs récits, nous découvrons les dimensions multiples de la fascination exercée par un homme dont la spiritualité, l’esprit bâtisseur, les talents médicaux mais surtout le don de soi les a marqués à jamais. En pirogue sur l’Ogooué, en découvrant les ruines de la mission d’Andende et son école, en déambulant dans la zone historique de l’Hôpital, en rencontrant Arnaud Flamen, le dernier médecin blanc qui l’a dirigé, nous nous interrogeons sur l’œuvre d’Albert Schweitzer, précurseur de la médecine humanitaire, initiateur en chef d’une communauté hospitalière autonome au bord du fleuve. Avec Augustin Emane, passionné de la question de l'accès aux soins, professeur de droit à Nantes et avocat, dont la mère a été accouchée par Schweitzer, nous nous immergeons entre fleuve et forêt au pays des Nganga (guérisseur dans de multiples langues du Gabon).
4/28/2023 • 48 minutes, 29 seconds
La légende gabonaise du Dr Schweitzer (Ép. 1)
Les pouvoirs d’un « Grand » Docteur.Prix Nobel de la paix 1952, le docteur Schweitzer est trop occupé à accueillir les malades dans son hôpital de Lambaréné pour aller le chercher. Il le recevra en 1953 des mains de l’ambassadeur de France en Norvège. Patrimoine culturel national du Gabon, l’hôpital Schweitzer et son musée témoignent d’une très longue expérience humanitaire commencée dès 1913. Mais ce sont les Gabonaises et les Gabonais qui en parlent le mieux. Accouchées par les mains du « Grand docteur », soignés par le « Grand guérisseur », formés à « l’Hôpital de Lambaréné », qui, au Gabon, n’a pas une histoire familiale avec le docteur Schweitzer ? Transmise de génération en génération, cette mémoire vive nous raconte la légende africaine d’Albert Schweitzer. Tous nos remerciements à Augustin Emane, Jean-Claude Moumbazatsi, Hélène Bissé, Sylvestre Medeng, Jeanine Andong, Arnaud Flamen. Avec les archives sonores de l'INA et de RFI. Avec la musique de Pierre Akendengué (Album Lambaréna). La légende gabonaise du Docteur Schweitzer. Un documentaire de Valérie Nivelon en deux épisodes. Avec le soutien de l'Institut français du Gabon. Inspirée par la lecture du livre d’Augustin Emane, Docteur Schweitzer, une icône africaine, Valérie Nivelon a voulu donner à entendre le point de vue des gabonaises et des gabonais sur la figure mythique d’Albert Schweitzer. C'est d’abord la mémoire vive des Gabonais qu’elle a souhaité recueillir en faisant le choix de s’attacher à la grande famille d’Augustin Emane. Augustin, mais aussi Tonton Sylvestre et sa sœur maman Jeanine, ainsi que les trois frères Tonton Moïse, Tonton Michel et Tonton Ernest. Tous sont nés à l’Hôpital Schweitzer et ont connu le « Grand » Docteur. Des femmes et des hommes dont les récits d’enfance évoquent toute une épopée coloniale au bord du fleuve Ogooué ainsi que les talents d’un médecin blanc envoyé par Dieu en Afrique pour pratiquer sa religion de l’amour. Au fil de leurs récits, nous découvrons les dimensions multiples de la fascination exercée par un homme dont la spiritualité, l’esprit bâtisseur, les talents médicaux mais surtout le don de soi les a marqués à jamais. En pirogue sur l’Ogooué, en découvrant les ruines de la mission d’Andende et son école, en déambulant dans la zone historique de l’Hôpital, en rencontrant Arnaud Flamen, le dernier médecin blanc qui l’a dirigé, nous nous interrogeons sur l’œuvre d’Albert Schweitzer, précurseur de la médecine humanitaire, initiateur en chef d’une communauté hospitalière autonome au bord du fleuve. Avec Augustin Emane, passionné de la question de l'accès aux soins, professeur de droit à Nantes et avocat, dont la mère a été accouchée par Schweitzer, nous nous immergeons entre fleuve et forêt au pays des Nganga (guérisseur dans de multiples langues du Gabon).
4/21/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Mandela entre les lignes
Les lettres de prison de Nelson Mandela nous en disent long sur l’histoire de son combat contre la ségrégation des Noirs en Afrique du Sud. Des lettres adressées à sa famille, des lettres adressées aux autorités de Pretoria, mais aussi à toutes celles et ceux croisés pendant son long chemin vers la liberté.Rediffusion du 6 février 2022 Mais si l’on prend soin de lire ces lettres entre les lignes, ce n’est pas seulement l’histoire de la lutte anti-apartheid de Mandela et de ses compagnons qui s’écrit, c’est aussi la douleur d’un père qui ne peut élever ses enfants, d’un fils absent aux obsèques de sa mère et d’un mari privé de sa femme qui a tout sacrifié pour sa cause, pendant les 27 longues années de son incarcération.Une lecture interprétée par Sidiki Bakaba, au Festival de la Correspondance de Grignan.Remerciements à Julia de Gasquet et à toute l’équipe du Festival. À lire :- Lettres de prison, Éditions Robert Laffont.Nelson Mandela (Auteur) Jean Guiloineau (Traduction) Zamaswazi Dlamini-Mandela (Préface).
4/15/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La France en résistance, épisode 3: chanter et danser en clandestinité?
Dans la France occupée par les allemands, la jeunesse brave tous les interdits pour se retrouver dans les bals clandestins. Dans le Vercors, la Bretagne ou à Champigny-sur-Marne, des filles et des garçons se donnent rendez-vous dans les champs, dans les cours, dans les granges ou les arrière-salles des cafés pour danser et chanter au son de l'accordéon. Des rendez-vous pour se retrouver le temps d’une valse ou d'un baiser, et repartir à toute allure parce que c’est l’heure du couvre-feu !
Mais pourquoi les bals étaient-ils interdits tandis que les dancings restaient ouverts à Paris ? Que nous racontent ces autorisations et ces interdictions sur la collaboration et le régime de Vichy ? Quelle idéologie défend le Maréchal Pétain, chef de l’état français, dans une France qui n’est plus républicaine depuis Juillet 1940 ? Et quel intérêt représentaient les bals clandestins pour les résistants ?
Avec la participation de l'ethnologue Jean-Paul Le Maguet, Raphaël Chotard, accordéoniste chanteur et Manuel Mingot Nicaise, archiviste au Musée de la Résistance Nationale à Champigny-sur-Marne. Et les analyses de l'historien Laurent Douzou, co-auteur de la Lutte clandestine en France, aux éditions du Seuil.
À découvrir :
Musée de la Résistance Nationale à Champigny-sur-Marne
Merci à l'historien Alain Quillévéré, chercheur associé au Centre d’Histoire Sociale des Mondes Contemporains (CHS), pour son aide précieuse et ses recherches sur les bals clandestins.
Remerciements :
- Pascal Lamige, musicien, pour les témoignages de danseurs, danseuses et musiciens dans les bals clandestins pendant la Seconde Guerre Mondiale, enregistrés entre 2009 et 2010 dans le cadre de son spectacle « Rave Musette » : Lucienne Pelissard, de Saint-Andéol, Odette Bouche, de la Mure, Paul Borel, de La-Chapelle-en-Vercors, Camille Archinard, de Pont-en-Royan, Giovanni Veller, de la Mure.
- Le Pôle Musées de la ville de Tulle et l’association « Peuple et Culture », pour les enregistrements réalisés dans le cadre de l’exposition « Mémoires partagées, pour une histoire des bals clandestins en Corrèze pendant l’Occupation », qui s’est tenue à Tulle en 2016. Jeanine Picard, fille de l’accordéoniste Ricou Valade, déporté le 9 juin 1944 le jour du massacre de Tulle.
- Lisa Le Maguet, réalisatrice du film « Les bals clandestins. Entretien avec Maurice Renaudat » tourné en 2018 au Musée de la Résistance et de la Déportation du Cher à Bourges. Réalisé pour l'exposition temporaire itinérante « Vous n'irez plus danser! Les bals clandestins 1939-1945 ».
- Avec l’aimable autorisation de Tetra Media Fiction pour la diffusion de l’extrait d’ « Un village français » (saison 3, épisode 6 « La Java bleue »).
En images :
4/7/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La France en résistance, épisode 2: les étrangers s'engagent pour la France?
« Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. On va être fusillés (...) C’est en regardant au soleil et à la belle nature que j’ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. (...) Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand ».
Adressés à sa femme Mélinée, ces mots sont écrits par Missiak Manouchian au matin du 21 février 1944 à la prison de Fresnes, à quelques mois d'une victoire qu'il ne verra pas. L'histoire du groupe Manouchian rendue célèbre par le poème d'Aragon l'Affiche Rouge se confond avec celles des FTP-MOI ; des communistes, mais aussi des Juifs, polonais, hongrois, italiens, arméniens ou espagnols, désignés comme terroristes par les nazis, « armée du crime » par la propagande de Vichy. La patrie sera-t-elle enfin reconnaissante à tous les étrangers engagés dans la résistance et morts pour la France en panthéonisant Mélinée et Missiak Manouchian ?
Avec la participation de l'historien Laurent Douzou et les précieux témoignages de Mélinée Manouchian et des anciens résistants FTP MOI, issus des archives de l'Ina.
À lire :
- La lutte clandestine en France, co-auteur Laurent Douzou, aux éditions du Seuil.
À écouter :
- L'Affiche rouge, poème de Louis Aragon, interprété par Feu! Chatterton.
4/2/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La France en résistance, épisode 1: que faire contre l'occupant allemand?
« La France était en train de mourir et il ne se passait rien ! ». Ce sont les mots de Daniel Cordier en réaction au discours du Maréchal Pétain annonçant à la radio la signature de l'armistice, le 17 Juin 1940. Il deviendra secrétaire de Jean Moulin, désigné par le Général de Gaulle pour unifier la Résistance en 1943. Mais que s’est-il passé justement entre 1940 et 1943 ?
Comment les Français ont-ils réagi face à la défaite et à l’occupation allemande, quels ont été les premiers actes de résistance, comment se sont formés les mouvements clandestins et pourquoi ont-ils accepté de s’unifier, autant de questions à revisiter 80 ans après les faits, aux sons des témoignages de Lucie Aubrac, co-fondatrice du mouvement Libération ou André Laroche, fondateur du mouvement combat, et des analyses de l'historien Laurent Douzou.
À lire :
- La lutte clandestine en France, co-auteur Laurent Douzou, aux éditions du Seuil.
À voir :
- Le site du Musée de la résistance et de la déportation de Lyon. Découvrez ses dossiers thématiques.
3/26/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Black Lives Matter, l’affaire Emmett Till
1955. Emmett Till, 14 ans, prend le train de Chicago pour passer quelques jours dans le Mississippi avec ses cousins… quelques semaines plus tard, son corps mutilé revient par le même train, dans un cercueil. Kidnappé, battu à mort, lynché, parce qu’il était Noir, parce qu’il aurait touché la main d’une femme blanche.
Dans l’affaire Emmett Till, le scénario est classique. Des Blancs outragés s’en prennent à un jeune Noir accusé d’avoir importuné une Blanche. Mais ce qui l’est moins, c’est que l’affaire est très tôt médiatisée grâce à la volonté et à l’intelligence de la mère d’Emmett Till. Malgré son incommensurable douleur, Mamie Till a la présence d’esprit de solliciter un photographe pour montrer à la face du monde ce que la haine raciale a fait à son fils. Des photographies monstrueuses, insoutenables, reprises dans la presse nationale, qui ont mis l'Amérique face à ses paradoxes.
L'affaire Emmett Till est fondatrice dans l'histoire moderne du mouvement pour les droits civiques aux États-Unis, comme le montre notre reportage au Musée Africain Américain de Washington.
« Black Lives Matter, l'affaire Emmett Till », c'est un épisode documentaire de la Marche du monde signé Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin. Stagiaire : David Allias.
Avec les participations de Aaron Bryant, conservateur au Musée Africain Américain de Washington ; Christian Delage, historien du cinéma et de l’image et John Edgar Wideman, écrivain africain américain.
À lire :
- John Edgar Wideman, « Écrire pour ne pas mourir, le dossier Till », aux éditions Gallimard
À paraître :
- Christian Delage, « Filmer, juger. De la Seconde Guerre mondiale à l'invasion de l'Ukraine », Gallimard, 2023.
⇒ Musée National de l'Histoire et de la Culture Africaine Américaine de Washington
Remerciements à l'Institut du temps présent pour son soutien.
3/19/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Les sœurs Nardal ou la déferlante de la négritude
À Paris, dans les années 30, deux jeunes femmes très éduquées et très élégantes se font remarquer par leur comportement osé. Elles sont sœurs et elles écrivent, dans des revues littéraires ou engagées pour la défense des ouvriers et pour l’émancipation des peuples colonisés. Chaque jeudi, les intellectuels antillais, haïtiens, américains ou sénégalais se donnent tous rendez-vous dans leur salon où Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et Léon Gontran Damas y trouveront l’inspiration du concept de la négritude. Mais ce que l’Histoire a oublié d’écrire, c’est le rôle primordial et pionnier de nos deux jeunes Antillaises, Paulette et Jeanne Nardal, dans l’éveil de la conscience de race.
Avec les participations de :
Léa Mormim-Chauvac, journaliste et scénariste de la bande-dessinée « Les sœurs Nardal », publiée dans le numéro 2 de la revue La Déferlante. Co-autrice du film documentaire « Les sœurs Nardal, les oubliées de la négritude », diffusé sur le dimanche 12 mars 2023 à 22h55 sur France 5, réalisé par Marie-Christine Gambart, produit par Amélie Juan et Catherine Rouault.
Le site de la revue pour commander un numéro ou s’abonner.
Jennifer A. Boittin, professeure associée de français, d'Études francophones et d'Histoire à l'Université d'État de la Pennsylvanie
À lire : Colonial Metropolis.
Étienne Achille, représentant des enfants de Louis Thomas Achille.
À découvrir : Le site consacré à Louis Thomas Achille et ses archives
À lire : Bibliographie sélective proposée par Étienne Achille.
- La Revue du monde Noir (réédition aux Éditions Jean-Michel Place, préface de Louis Thomas Achille, Paris 1992. Épuisé, en cours de réédition)
- Revue Présence Africaine, numéro triple 175-176-177 : Cinquantenaire du premier Congrès international des écrivains et artistes noirs, Paris, 2006
lien vers l'éditeur
- Fiertés de femme noire - Entretiens / Mémoires de Paulette Nardal, de Philippe Grollemund, préface de Christiane Eda Pierre, L'Harmattan, 2019
lien vers l'éditeur
- The Practice of Diaspora, Literature, Translation, and the Rise of Black Internationalism, de Brent Hayes Edwards, Harvard University Press, 2003
lien vers l'éditeur
- The New Negro : The Life of Alain Locke, de Jeffrey C. Stewart, Oxford University Press 2018. National Book Award 2018 en Non-fiction, Prix Pulitzer en Biographie
lien vers l'éditeur
- Black American Writers in France, 1840-1980, From Harlem to Paris, de Michel Fabre, University of Illinois Press Urbana and Chicago, 1991.
3/12/2023 • 48 minutes, 29 seconds
Les enfants dans la guerre, de la soviétisation à la russification
70 ans après la mort de Staline, alors que plusieurs milliers d’enfants ukrainiens sont déplacés vers la Russie à la faveur de l’invasion militaire lancée par Vladimir Poutine en 2022, nous nous interrogeons sur les enjeux que représentent les enfants dans la guerre, de la soviétisation à la russification.
À l'écoute des témoignages des enfants européens déportés à partir de 1939 au goulag avec leur famille, nous partageons la violence et l'ambivalence de leur expérience à l'école et au komsomol (jeunesses communistes) dans leur parcours soviétique mis en perspective par l'historienne Emilia Koustova.
À l'écoute du combat d'une mère ukrainienne pour récupérer son fils enlevé en 2022 par les soldats russes, raconté par le journaliste de Libération Arnaud Vaulerin, nous questionnons les déplacements forcés d'enfants dans la stratégie de Vladimir Poutine avec le démographe Alain Blum.
À lire :
- L’âge soviétique, aux éditions Armand Colin, co-auteur Alain Blum
- Combattre, Survivre, Témoigner, expériences soviétiques de la seconde guerre mondiale, aux Presses universitaires de Strasbourg, dirigé par Emilia Koustova
- L'enquête de Arnaud Vaulerin.
À découvrir :
- Le site Mémoires européennes du goulag et toutes les émissions dédiées de RFI à écouter.
3/3/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Iran: femme, vie, liberté
Femme, vie, liberté, trois mots repris dans le monde entier et dans toutes les manifestations de soutien aux Iraniennes et aux Iraniens qui ont décidé de braver leur peur et de remettre en question le régime théocratique hérité de la révolution islamique de 1979. Femme, vie, liberté, c’est l’un des tout premiers slogans scandé dans les rues de Téhéran, d’Ispahan ou de Saqqez, la ville kurde d’où Jina Mahsa Amini était originaire. Rediffusion du 8 janvier 2023
La jeunesse iranienne connectée a massivement réagi à l’annonce de la mort de Mahsa Amini le 16 Septembre 2022, suite à son arrestation par la police des mœurs de Téhéran pour un voile mal ajusté, une information révélée par le site Iran Wire basé à Londres.
Depuis, les slogans et les chansons se multiplient et s’enrichissent d’autant d’images. Des images comme preuves de la répression mais aussi de la contestation, des femmes sans voile, cheveux au vent, qui chantent et qui dansent, dans des vidéos virales partagées massivement grâce aux réseaux VPN, dont l’identité des abonnés est protégée.
Mais que nous raconte ce récit interprété à plusieurs voix ? Que nous apprennent ces sons sur la nature et l’origine du mouvement en Iran. Ce mouvement s’inscrit-il dans une histoire longue de l’opposition au système politico-religieux dirigé par le Guide suprême, la Présidence et les gardiens de la révolution ?
Autant d’interrogations à partager avec le réalisateur de documentaire Mehran Tamadon dont nous avons recueilli le témoignage et notre invitée, l’anthropologue Chowra Makarémi, également cinéaste.
À lire :
Le cahier d'Aziz de Chowra Makarémi.
La playlist de l’émission avec les liens vidéos :
Femme, vie, liberté, « Zan, Zendegi, Azadi »en persan, « Jin, Jian, Azadi » en kurde.
Baraye, « Pour » par Shervin Hajipour.
Soroode Barabari (Equality Anthem / I will bloom) Hymne de l’égalité / Je vais éclore.
Soroode Azadi (Freedom Anthem) Hymne de la liberté. Performance chantée par un groupe étudiants anonyme.
Avaze Leylaha (Chant of Leylas) Chant des Leylas.
À voir :
Les bande annonces des films documentaires de Mehran Tamadon :
- Iranien
- Bassidji
La bande annonce du film de Chowra Makarémi :
- Hitch, une histoire iranienne.
2/26/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Ukraine: des familles en guerre
Le jeudi 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine déclarait, lors d’une allocution télévisée, avoir autorisé « une opération spéciale en Ukraine », dont les objectifs annoncés étaient : démilitarisation et dénazification, selon ses propres termes. Une guerre qui ne dit pas son nom. Mais qu’est-ce-que la guerre fait aux familles ? Qu’est-ce que l’expérience de la violence réveille dans la mémoire des uns et des autres ? Comment l’histoire de la Russie et de l’Ukraine résonne pour les différentes générations ?
Nous écoutons les témoignages de Valentina, Svitlana et Alexandra, grand-mère, mère et petite-fille, nées toutes les trois à Marioupol, ville assiégée dès la première semaine de l’invasion russe. Nous écoutons également Tatiana, grand-mère russe immigrée en France, dévastée par le retour de la guerre qu’elle a connue petite fille… Ainsi que les récits des combattants du front et de l’arrière-front, recueillis par notre invité historien Lasha Otkhmezuri, auteur de Combattre pour l’Ukraine, aux éditions Passés/Composés.
2/19/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Senghor ou la culture de l’Indépendance
Affirmer le rôle de l’Afrique dans l’écriture de son histoire, défendre l’idée d’un rdv du donner et du recevoir, engager un dialogue avec le reste du monde pour enfanter une civilisation métisse de l’universel, ce sont les questions qui ont habité Senghor pendant plus d’un demi-siècle, et ce sont les questions qui se posent aujourd’hui pour celles et ceux qui ont pensé l’exposition Senghor et les arts. Réinventer l’Universel. 7 février / 19 novembre 2023. Musée du Quai Branly, Paris.
Aux sons de l’exposition et de nos archives sonores et musicales, notre invité Mamadou Diouf, historien et professeur d’études africaines à l’Université de Columbia à New-York revisite Senghor dans son temps et dans le temps du monde.
À lire :
- Senghor et les arts, Réinventer l'universel
Mamadou Diouf, Sarah Frioux-Salgas, Sarah Ligner
Musée du Quai Branly
Broché
Paru le 8 février 2023.
- Afrika N'Ko. La bibliothèque coloniale en débat
Textes en français et anglais
Mamadou Diawara, Mamadou Diouf, Jean-Bernard Ouédraogo
Présence Africaine
Broché
Paru le 26 janvier 2022.
EN IMAGES
Tous nos remerciements à Sarah Frioux-Salgas et à Sarah Lignier, co-commissaires de l’exposition et à toute l’équipe du Quai Branly.
Spéciale dédicace au musicien et compositeur Nicolas Repac pour le partage de sa création sonore autour des poèmes de Senghor, Césaire et Damas.
2/12/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Le Harlem marseillais de Claude McKay
Bienvenue dans le Harlem marseillais de Claude McKay. L’écrivain américain débarque dans la cité coloniale française dans les années 20, fréquente les dockers et les prostituées et raconte leur quotidien dans ses romans Banjo et Romance in Marseille. Une écriture poétique et politique sur la condition noire, précurseur de l’œuvre de Sembène Ousmane.
Un reportage long format signé Daphné Gastaldi où l’on croise une chercheuse dépassionnée, un réalisateur fou de jazz, un éditeur téméraire et un journaliste fondateur du collectif Claude MacKay, il s’appelle Armando Coxe et la découverte du manuscrit Romance in Marseille, c’est lui !
Émission initialement diffusée en septembre 2022.
À lire :
Romance in Marseille et Banjo, les deux romans marseillais de Claude McKay Un si long chemin, l’autobiographie de Claude McKay, éd. Héliotropismes (2021) Le docker noir, de Sembène Ousmane, éd. Présence africaine (1956) Colporteurs africains à Marseille : un siècle d’aventures, Sylvie Bredeloup et Brigitte Bertoncello, éd. Autrement (2004)
À voir :
Claude McKay, de Harlem à Marseille, réalisé par Mathieu Verdeil (2021) Et le vieux port fut condamné, réalisé par Jean Dasque (1973)
2/5/2023 • 48 minutes, 30 seconds
RDC: Docteur Mukwege et Thierry Michel dénoncent «L’Empire du silence»
Encouragé par le prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, Thierry Michel décide de reprendre sa caméra pour documenter les deux guerres du Congo dont il a déjà croisé de nombreuses victimes. Dans son dernier film « L’Empire du silence », il relaie le plaidoyer du Docteur Mukwege et donne la parole aux témoins des massacres en RDC. Des preuves par l'image, suite au rapport Mapping, publié par les Nations unies en 2010, où sont répertoriés 617 cas graves de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre entre 1993 et 2003.
Sources sonores :
- Discours du prix Nobel de la Paix Denis Mukwege, Oslo, 10 décembre 2018
- Entretien avec Thierry Michel et extraits de son film « L’Empire du silence ». Découvrez le site.
À lire :
- Le rapport mapping des Nations unies
- Congo. Une histoire de David Van Reybrouck aux éditions Actes Sud.
Les dossiers d’Amnesty International :
- RDC : la justice et les libertés en état de siège au Nord Kivu et en Ituri.
- Lien vers les pages consacrées à la RDC sur le site d’Amnesty.
1/29/2023 • 48 minutes, 29 seconds
USA/IVG: un droit juridique, une histoire politique
Le 22 janvier 1973, le droit des femmes à disposer de leur corps est reconnu aux États-Unis par l’arrêt Roe versus Wade, et c’est un tournant historique. La jurisprudence fixe ainsi le cadre légal de l’accès à l’avortement dans les termes suivants : « le droit au respect de la vie privée, présent dans le 14ème amendement de la Constitution (…) est suffisamment vaste pour s’appliquer à la décision d’une femme de mettre fin ou non à sa grossesse. » L’arrêt Roe versus Wade précise également « l’avortement est autorisé jusqu’au seuil de viabilité, stade à partir duquel un fœtus peut survivre en dehors de l’utérus, soit environ 22 à 24 semaines de grossesse. »
Au moment où une longue bataille juridique vient de s’achever, c’est une guerre politique qui est déclarée. Une longue croisade incarnée par des candidats républicains et des représentants religieux, au nom de Dieu. Alors que les femmes viennent de gagner le droit fédéral de disposer de leur corps, c’est ce même corps féminin qui se retrouve au coeur du débat américain. Un combat dicté par la foi pour le télévangéliste Jerry Falwell, figure de la droite ultra-conservatrice et principale artisan de l'arrivée de Ronald Reagan et George W. Bush à la Maison Blanche.
Une émission réalisée par Sophie Janin, assistée par Amélie Durand. Recherches des archives sonores : Vanadis Feuille.
Avec les participations de :
- Éric Fassin, sociologue et enseignant chercheur au CNRS. L’avortement aux États-Unis. Histoire d’une politisation, des origines à Roe v. Wade. Les études du CERI, 1997, 22, pp.42
- Isabelle Hane, auteure du roman «Le Choix» aux éditions Goutte d’or
- Léa Mormin-Chauvac, auteure d’une enquête sur le mouvement de solidarité des Jane dans les années 70 aux États-Unis pour la revue La déferlante.
1/22/2023 • 48 minutes, 30 seconds
La voix d'Amilcar Cabral
Théorie de la guérilla populaire, panafricanisme, les messages politiques d’Amilcar Cabral sont au cœur des luttes de libération de l’ancien empire colonial portugais. Brillant leader nationaliste, dont l’éloquence et la profondeur intellectuelle, conjuguée à ses talents stratégiques, ont réussi à fédérer ses compagnons de combats cap-verdiens et bissau-guinéen, Cabral a également participé à la création du mouvement de libération de l’Angola aux côtés de ses amis Agostinho Netto et Mario de Andrade.
Inspiré par les discours et les articles du psychiatre antillais Frantz Fanon, lui-même engagé dans la lutte de libération des algériens, Amilcar Cabral se passionne pour la sociologie des villes coloniales et pour l’agronomie des territoires colonisés. Une réflexion à laquelle il conjugue ses expériences adolescentes de la famine au Cap-Vert, mais aussi ses analyses critiques du savoir traditionnel paysan.
Fondateur du PAIGC, parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert, Cabral est assassiné par la police politique portugaise et n’aura pas la satisfaction de vivre les premières heures de l’indépendance de son pays… il était néanmoins certain de la victoire de son peuple sur l’armée portugaise, et il avait raison.
Avec les participations de l’historien Amzat Boukari-Yaraba, auteur du livre Africa Unite, aux éditions La Découverte ; Annouchka de Andrade, fille de Mario Pinto de Andrade et filleule de Amilcar Cabral que je remercie vivement pour le partage de ses précieuses archives ; la chercheuse Maria Benedita Basta, co-auteure du livre «Noticieros ICAIC : 30 ans d'actualités cinématographiques à Cuba», édité par l'Ina ; et Miguel Martens, chef du service lusophone de RFI pour son entretien avec Ana Maria Cabral, veuve de Cabral, interviewée pour l'enquête RFI Mar Verde.
1/15/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Iran: femme, vie, liberté
Femme, vie, liberté, trois mots repris dans le monde entier et dans toutes les manifestations de soutien aux Iraniennes et aux Iraniens qui ont décidé de braver leur peur et de remettre en question le régime théocratique hérité de la révolution islamique de 1979. Femme, vie, liberté, c’est l’un des tout premiers slogans scandé dans les rues de Téhéran, d’Ispahan ou de Saqqez, la ville kurde d’où Jina Mahsa Amini était originaire.
La jeunesse iranienne connectée a massivement réagi à l’annonce de la mort de Mahsa Amini le 16 Septembre 2022, suite à son arrestation par la police des mœurs de Téhéran pour un voile mal ajusté, une information révélée par le site Iran Wire basé à Londres.
Depuis, les slogans et les chansons se multiplient et s’enrichissent d’autant d’images. Des images comme preuves de la répression mais aussi de la contestation, des femmes sans voile, cheveux au vent, qui chantent et qui dansent, dans des vidéos virales partagées massivement grâce aux réseaux VPN, dont l’identité des abonnés est protégée.
Mais que nous raconte ce récit interprété à plusieurs voix ? Que nous apprennent ces sons sur la nature et l’origine du mouvement en Iran. Ce mouvement s’inscrit-il dans une histoire longue de l’opposition au système politico-religieux dirigé par le Guide suprême, la Présidence et les gardiens de la révolution ?
Autant d’interrogations à partager avec le réalisateur de documentaire Mehran Tamadon dont nous avons recueilli le témoignage et notre invitée, l’anthropologue Chowra Makarémi, également cinéaste.
À lire :
Le cahier d'Aziz de Chowra Makarémi.
La playlist de l’émission avec les liens vidéos :
Femme, vie, liberté, « Zan, Zendegi, Azadi »en persan, « Jin, Jian, Azadi » en kurde.
Baraye, « Pour » par Shervin Hajipour.
Soroode Barabari (Equality Anthem / I will bloom) Hymne de l’égalité / Je vais éclore.
Soroode Azadi (Freedom Anthem) Hymne de la liberté. Performance chantée par un groupe étudiants anonyme.
Avaze Leylaha (Chant of Leylas) Chant des Leylas.
À voir :
Les bande annonces des films documentaires de Mehran Tamadon :
- Iranien
- Bassidji
La bande annonce du film de Chowra Makarémi :
- Hitch, une histoire iranienne.
1/6/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Sarah Maldoror, pionnière du cinéma africain
«Le cinéma est un art, il s’inscrit dans l’histoire du temps présent», nous dit Sarah Maldoror, première cinéaste africaine anti-raciste et décoloniale. Théâtre, fiction, documentaire… Son œuvre est poétique et politique, ancrée dans le temps et la vie de Sarah Maldoror dès les années 1950 et les luttes de libération des trois continents colonisés, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine.
Française, Sarah Maldoror est née en 1926 dans le sud-ouest de la France d’un père guadeloupéen et d’une mère gersoise. Elle est décédée en 2020 du Covid-19. Sans Dieu ni maître, Sarah Maldoror a choisi son nom d’artiste, son mode d’expression et son combat.
Avec la participation de Annouchka de Andrade (fille de Sarah Maldoror et Mario Pinto de Andrade) et François Piron, co-commissaire de la première exposition consacrée à Sarah Maldoror au Palais de Tokyo à Paris de Novembre 2021 à Mars 2022.
1/1/2023 • 48 minutes, 30 seconds
Irina Scherbakova, co-fondatrice de Mémorial, Nobel de la Paix 2022
Rencontre à Bruxelles d'une femme exceptionnelle, historienne et militante des droits humains, dont le combat contre la révision nationaliste de l'histoire commence bien avant la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine. Dès 1987, Irina Scherbakova participe à la création de l’ONG Mémorial, emblématique organisation russe de défense des droits humains, bannie, puis dissoute en 2021 par décision de la Cour suprême.
Distinguée par le prix de l'Académie royale de Belgique, dont les éditions traduisent en français son livre interdit en Russie, «Bruits et couleurs du temps, Une famille dans le siècle soviétique», Irina Scherbakova retrace son histoire intime au regard de la grande Histoire de l'Union Soviétique devenue Russie. Avec humour et humanité, elle évoque 30 ans de lutte, depuis les premiers enregistrements des victimes du stalinisme jusqu'au Nobel de la Paix, attribué conjointement à l'ONG ukrainienne Centre pour les libertés civiles, et au militant biélorusse, Alès Bialiatski.
Une émission signée Valérie Nivelon, réalisée par Sophie Janin, avec la participation des représentants des ONG Mémorial France Alain Blum et Luba Jurgenson, et Niccolo Pianciola pour Mémorial Italie.
À consulter : le site de Mémorial France et de Mémorial Italie.
À lire :
Alain Blum (avec Françoise Daucé, Marc Elie et Isabelle Ohayon)
L'âge soviétique. Une traversée de l'Empire russe au monde postsoviétique, Armand Colin, Paris, 2021.
Luba Jurgenson
Le semeur d’yeux. Sentiers de Varlam Chalamov (Verdier, 2022).
À paraître : Quand nous nous sommes réveillés. De la guerre en Ukraine (Verdier, avril 2023)
Sortir de chez soi (La Contre-allée, avril 2023).
Niccolo Piancola
«Sacrificing the Qazaqs: The Stalinist Hierarchy of Consumption and the Great Famine of 1931–33 in Kazakhstan», Journal of Central Asian History 1/2 (2022): 225-272.
«Opium Regimes of Imperial Collapse: The Russian Far East during the Civil War (1917–1922)», Ab Imperio 3 (2021): 111-135.
«Illegal Markets and the Formation of a Central Asian Borderland: the Turkestan-Xinjiang Opium Trade (1881-1917)», Modern Asian Studies 54/6 (2020): 1828-1875.
► À écouter sur RFI Connaissances :
L'intégrale de notre série documentaire «Les voix du goulag»
► À écouter sur RFI :
L'intégrale de «Nos années goulag».
12/25/2022 • 48 minutes, 30 seconds
Souleymane Bachir Diagne philosophe à New York (2/2)
Souleymane Bachir Diagne se raconte en deux épisodes, au micro de Valérie Nivelon, dans le quartier de Harlem où il a fini par poser ses valises. Riche des cultures de trois continents, l’Afrique, l’Europe et les États-Unis, il est l’une des figures intellectuelles majeures de notre temps.
Comme vous avez pu le découvrir dans notre premier épisode, Souleymane Bachir Diagne est un enfant de Saint-Louis du Sénégal grandi à Ziguinchor en Casamance, avant de rejoindre Dakar et le fameux Lycée Van Vo. Brillant, le jeune Boy Dakar avait le choix entre des études d’ingénieur à Lyon et le Lycée Louis Legrand à Paris. Mais son cœur balançait déjà pour les grandes questions philosophiques, et c’est ainsi qu’il a consacré 20 ans de sa vie à développer l’enseignement de la philosophie des sciences et de la philosophie africaine à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Sollicité de longue date, Souleymane Bachir Diagne a accepté de rejoindre l’Université américaine dans les années 2000 pour participer à la création des Études africaines. Et depuis 2010, Professeur Bachir, comme l’appellent affectueusement ses élèves, est l’un des très rares Africains à enseigner dans la prestigieuse Université de Columbia dont nous franchissons avec lui les portes de la connaissance… au cœur du quartier de Harlem, ici à New-York.
- À lire : Le fagot de ma mémoire, Éditions Philippe Rey, par Souleymane Bachir Diagne.
Un reportage réalisé par Sophie Janin.
Émission initialement diffusée en janvier 2022.
- À écouter le premier épisode.
12/18/2022 • 48 minutes, 30 seconds
Souleymane Bachir Diagne, philosophe à New York (1/2)
Souleymane Bachir Diagne se raconte en deux épisodes, au micro de Valérie Nivelon, dans le quartier de Harlem où il a fini par poser ses valises. Riche des cultures de trois continents, l’Afrique, l’Europe et les États-Unis, il est l’une des figures intellectuelles majeures de notre temps.
Spécialiste de philosophie islamique et de l’histoire des sciences, Souleymane Bachir Diagne revisite son enfance de jeune Sénégalais né à Saint-Louis-du-Sénégal, qui a grandi à Ziguinchor et devenu adolescent à Dakar dans les années 1970, avant de découvrir l’Amérique de la violence raciale dans les années 1980. Éduqué dans la tradition d’un islam soufi et lettré, Souleymane Bachir Diagne est spécialiste de la philosophie islamique mais aussi de l’histoire des sciences. À l’initiative de l’africanisation de l’enseignement de la philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, il hésite longtemps avant d’accepter un premier poste aux États-Unis où on lui propose de participer à la création des Études africaines.
Avec humour, modestie et sincérité, l’esprit brillant de Souleymane Bachir Diagne permet un dialogue fécond entre rationalité et mysticisme.
À lire : Le fagot de ma mémoire, Éditions Philippe Rey, par Souleymane Bachir Diagne.
Un reportage réalisé par Sophie Janin.
(Émission initialement diffusée en janvier 2022).
12/9/2022 • 48 minutes, 30 seconds
Rwanda: face au génocide, dans les archives d’Ibuka
Nous sommes à Kigali, au début de l’année 2022. En blouse blanche, gants et masques, des rescapés du génocide des Tutsi trient les documents administratifs accumulés, depuis 1995, par leur association Ibuka. Des montagnes de papiers recouvrent des dizaines de tables autour desquelles Vincent, Egidie, Gilbert, Karim, Innocent, Marie et tous les autres se sont regroupés pour les classer, selon leur origine géographique ou thématique… Il y a la pile du district de Gasabo ou de Nyanza, mais aussi la pile «Justice» ou la pile «Grands tueurs».
Des mots inscrits à la main sur des feuilles blanches scotchées au bord des tables. Face aux archives, c’est parfois sa propre histoire qui apparaît, celle de sa commune, de ses voisins ou de sa propre famille. Et c’est parfois insoutenable.
Forte de cette expérience inédite à laquelle elle a participé de janvier à septembre 2022, l’historienne Hélène Dumas nous accompagne dans l’écoute des témoignages de l’équipe d’Ibuka, littéralement Souviens-toi en Kinyarwanda.
Hélène Dumas est spécialiste du génocide des Tutsi du Rwanda, docteure en Sciences sociales, chercheuse au CNRS et l’auteure de deux livres de références intitulés «Le génocide au village : le massacre des Tutsi au Rwanda», publié en 2014, aux éditions du Seuil et en 2020 et «Sans ciel, ni terre : paroles orphelines du génocide des Tutsi (1994-2006)», aux éditions La Découverte.
Découvrez les sites de l’association Ibuka France :
- @IbukaFrance
- Facebook Ibuka France
- Ibuka Rwanda @Ibuka_Rwanda
12/2/2022 • 48 minutes, 29 seconds
Dans l’œil de Solidarnosc
Après La voix de l'Est où il revenait sur les années d’influence du Parti communiste français racontées par le prisme de ses archives filmiques, Maxime Grember nous propose Dans l’œil de Solidarnosc une histoire visuelle et musicale du plus grand mouvement social du bloc de l’Est, décryptée par l’historienne du cinéma et réalisatrice Ania Szczepanska.
Le 14 août 1980, la ville portuaire de Gdansk, au bord de la Baltique en Pologne, devient l'épicentre d’un mouvement de contestation unique et précurseur dans l’histoire du bloc de l’Est. Une grève pacifique à l’origine de la naissance du syndicat Solidarnosc – solidarité en français – dont la quête de liberté suscite une vague de sympathie internationale.
Et c’est pendant cette grève de 17 jours que le photographe français Alain Keler réalise une série de photos devant les grilles du chantier naval Lénine de Gdansk, dont Confession publique devenue au fil du temps l’image symbole de ce mouvement.
Une grève pacifique ou se rencontrent le monde ouvrier et l’Église catholique, désireuse de soutenir mais aussi d’encadrer ce mouvement social, qui sera scruté par l’oeil des photographes du monde entier et par les réalisateurs polonais, en proie à la censure, et en lutte dans leur propre pays.
Ces photos et ces films, comme Ouvriers 80 (réalisé collectivement pendant les grèves) et L’homme de fer (réalise quelques mois plus tard par le cinéaste Andrzej Wajda), ont permis de documenter et de populariser ce mouvement, de créer des images iconiques de Solidarnosc, en Pologne en conscientisant la population, mais aussi à l’étranger en faisant émerger la figure médiatique de Lech Walesa, alors simple électricien syndicaliste qui deviendra en 1990 le premier président non communiste de la république de Pologne.
Dans l'œil de Solidarnosc, un documentaire signé Maxime Grember, produit par Valérie Nivelon et réalisé par Sophie Janin.
Avec la participation de :
- Ania Szczepanska, historienne du cinéma et maîtresse de conférence à l’Université Paris 1 La Sorbonne. Son dernier ouvrage Une histoire visuelle de Solidarnosc, est paru en 2021, aux éditions de la Maison des sciences de l’Homme.
Elle est également réalisatrice de documentaires. On lui doit Solidarnosc, la chute du mur commence en Pologne (Looks film, 2019) et Nous filmons le peuple ! (Abacaris Films, 2013).
- Georges Mink, sociologue et politologue spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Il est directeur de Recherche émérite au CNRS et directeur d'Études et au Collège d'Europe (Natolin, Pologne). Parmi ses nombreux ouvrages de références sur l’histoire de la Pologne, citons La Pologne au cœur de l’Europe (de 1914 à nos jours) (Buchet-Chastel, 2015).
Il est également l’auteur de documentaires, dont notamment L'Énigme polonaise, réalisé avec Virginie Linhart en 2005.
- Alain Keler, photojournaliste et photographe documentaire français représenté aujourd’hui par l’agence MYOP.
Il met à jour quotidiennement son blog «Journal d’un photographe» et propose sur son tumblr un décryptage de sa photo Confession publique.
- Jacek Petrycki, chef opérateur et réalisateur de documentaires polonais. Il participe à la réalisation collective d’Ouvriers 80.
L’interview a été réalisée par Ania Szczepanska et proposée en décembre 2021 par l’Institut polonais de Paris, à l’occasion des commémorations des 40 ans de la loi martiale en Pologne, le 13 décembre 1981.
Extraits des films :
Ouvriers 80, Réalisation collective, 1980 L’Homme de fer, Andrzej Wajda, 1981 Solidarnosc, la chute du mur commence en Pologne, Ania Szczepanska, 2019.
Références musicales :
«Dziwny jest ten świat» de Czelaw Niemen «Mury» de Jacek Kaczmarski «Piosenka dlacorki» de Maciej Peitrzyk «Partizant» de Maciej Zembaty «Chcemy być sobą» de Perfect «Janek Wiśniewski»musique extraite de «L’Homme de fer», d’Andrzej Korzyński «Pałkarz» musique extraite de «L’Homme de fer», d’Andrzej Korzyński «Ballada o Janku Wisniewskim», musique extraite de «L’Homme de fer», de Krystyna Janda «Psalm stojących w kolejce» de Krystyna Prońko «Józek, nie daruję ci tej nocy» de Bajm «Piosenka dlacorki» de Joan Baez.
Remerciements :
Nicolas Hardy (voice-over), Alain Keler, Georges Mink, Marzena Moskal (Institut polonais de Paris), Jacek Petrycki, Laurence Sarniguet (sonothèque de RFI), Michel Setboun et Ania Szczepanska.
11/27/2022 • 48 minutes, 30 seconds
1942, être juif et survivre en France
Si 1942 est l’année de la mise en œuvre de la solution finale et des grandes rafles, c’est aussi l’année qui marque un tournant pour la survie des Juifs en France. Avec l’historien Jacques Sémelin, nous portons un regard neuf à hauteur d’hommes, de femmes et d’enfants sur les stratégies et les ruses du quotidien pour déjouer les arrestations et les déportations. 75 % des Juifs ont échappé à la mort en France.
Avec les témoignages de Serge Klarsfeld, cofondateur de l'association des Fils et Filles de déportés juifs de France ; Suzanne pour son enfance à Vichy sous le maréchal Pétain ; Henriette Lerner, sauvée par les cheminots de Lille en 42 et Dominique Leser pour les archives de son grand-père Léon, juif engagé dans des actions de sauvetage dans le Nord Pas-de-Calais.
À lire : La survie des juifs en France 1940-1944, de Jacques Sémelin, aux éditions CNRS.
À voir :
- Site de l’association OSE œuvre de secours aux enfants
- À la grâce de Dieu, l’expo sur les positions des églises face à la Shoah
- Facebook et Twitter de l’association Lille fives @LilleFives1942
- L'Humanité, c'est d'avoir risqué sa vie et celle de ses proches pour sauver des Juifs, le 11 septembre 1942.
À écouter dans les podcasts de La marche du monde :
- Beate et Serge Klarsfeld, chasseurs de nazis
- Vichy se souvient, archives et témoignages
À écouter dans Religions du monde :
- Les églises et la Shoah entre silence, protestation et entraide.
11/20/2022 • 48 minutes, 30 seconds
En mémoire des victimes du terrorisme
Suite aux attentats de janvier et novembre 2015 à Paris, puis du 14 juillet à Nice, la présidence de la République française annonce en 2018 la création du Musée-mémorial du terrorisme, et confie à l’historien Henry Rousso une mission de préfiguration du futur musée. Henry Rousso est l’auteur de nombreux ouvrages de référence sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale : Le syndrome de Vichy, Vichy un passé qui ne passe pas, mais aussi Face au passé, un essai sur la mémoire contemporaine…
Ensemble, nous découvrons le documentaire du cinéaste et historien Christian Delage intitulé 13 novembre - des vies plus jamais ordinaires, dont les témoignages puissants invitent à questionner le projet du Musée-mémorial. Comment rendre hommage aux victimes ? Quelle histoire du terrorisme raconter et surtout comment la raconter ?
En attendant l'ouverture du Musée-mémorial en 2027, découvrez son site en ligne.
Pour aller plus loin
Découvrez le webdoc de Valérie Nivelon, publié en 2020
À voir
Le film 13-Novembre, des vies plus jamais ordinaires sur la chaîne Histoire,le dimanche 13 novembre à 15h20, et en replay pendant 60 jours (52'). Un documentaire inédit réalisé par Christian Delage, co-produit par Zadig Productions et Histoire TV.
► À lire aussi sur RFI Connaissances : Les attentats jihadistes sur le sol français depuis 1995
11/13/2022 • 48 minutes, 30 seconds
Adrienne Soundélé, l’ivoirienne qui plante des arbres
Adrienne Soundélé est une femme de cœur dont l’engagement pour l’environnement a commencé dans son jardin. Des acacias, des teks, des bambous plantés en plein Abidjan, capitale économique et bétonnée de la Côte d’Ivoire.
En 15 ans, les actions de sensibilisation aux questions climatiques d'Adrienne Soundélé ont porté leurs fruits, dans les écoles, mais aussi au plus haut niveau de l'État qui a lancé son plan vert. Adrienne Soundélé est une femme inspirante mais aussi inspirée par nombre de figures africaines, telle Haïdar El Ali au Sénégal, ou encore Yacouba Sawadogo au Burkina Faso auquel le géologue Damien Deville rend hommage en lui consacrant un récit : « L’homme qui arrêta le désert. »
Une émission signée Valérie Nivelon, réalisée par Sophie Janin avec les archives de la sonothèque de RFI et le reportage de notre envoyée spéciale permanente en Côte d’Ivoire, Bineta Diagne.
Pour aller plus loin :
- Un portrait d’Adrienne Soundélé
- La Fondation Soundélé Konan est sur Facebook et Twitter.
À lire :
- L’Homme qui arrêta le désert, de Damien Deville, aux éditions Tana.
11/4/2022 • 48 minutes, 30 seconds
René Dumont, pionnier de l'écologie politique
Agronome, René Dumont découvre la famine en Indochine. Choqué par la violence coloniale, il tourne le dos à l'Empire français pour se consacrer à la lutte contre la faim. Inventeur de l'agriculture intensive après 1945 pour répondre à l’urgence alimentaire après la guerre, prenant conscience de la crise écologique et de son impact sur la production agricole, René Dumont remet alors en question son titre de premier productiviste de France et devient le pionnier de l’écologie politique.
Avec sa crinière blanche, son pull-over rouge et son franc-parler, il accepte d’être le premier candidat écologiste aux présidentielles en 1974.
Avec Jean-Paul Besset, auteur de René Dumont, une vie saisie par l’écologie, aux éditions Les petits matins.
Et la participation de Jacques Malaterre, réalisateur de la série Les oubliés de l’histoire sur Arte.
Au son des archives de l’Ina et de RFI
À lire :
- Le livre Les oubliés de l'Histoire, de Jean-Yves Le Naour, édité par Flammarion, est sorti le 1er mars 2017. Et le philosophe Dominique Bourg, auteur du Dictionnaire de la pensée écologique, aux éditions Quadrige Dicos Poche.