Interview de l'éditeur Michel Moret en 2019 à l’aube de la rentrée littéraire.

Interview de Gabrielle Halpern, Docteure en philosophie, chercheure-associée et diplômée de l'École normale supérieure (ENS).

Interview d’Isabelle Cornaz, journaliste à la RTS, auteure de "La nuit au pas" (Editions de la Baconnière).

Interview de Leili Anvar, traductrice franco-iranienne.

Interview de Bruno David, président du Muséum national d'Histoire naturelle à Paris.

Interview de Leili Anvare, iranologue, journaliste et traductrice.

Une femme enceinte évacuée après le bombardement de l'hopital de Marioupol en Ukraine: c'est l'image de l'année pour le World Press. Une image qui bouleverse. Qui raconte un bombardement que les russes ont nié. Une image emblématique et courageuse d’un photographe ukrainien. Dans ce déferlement de violence, qu’est-ce qu’une bonne image ? Est-ce un acte politique ? Ou un acte d'humanité pour raconter le quotidien bouleversé et le calvaire de tout un peuple ? Matthias Bruggmann est un photographe suisse, Prix Elysée en 2017 qui a passé 6 mois en Ukraine. Cet « habitué » des conflits – Syrie, Libye ou Afghanistan – nous raconte l’envers ou l’enfer du décor, Toute guerre est un enfer ajoute-t-il presque dans un murmure et « il ne serait pas sain de faire des hiérarchies ».

Interview de Alexis Georgacopoulos, directeur de l'ECAL.

Interview de Céline Zufferey, écrivaine valaisanne.

Interview de Marion Muller-Collard, théologienne et directrice des éditions protestantes Labor et Fides.

Interview de Claudie Hunziger, auteure de «Un chien à ma table».

A voix haute ausculte le vivant tout cet été. 3ème épisode avec la philosophe et psychologue Vinciane Despret. Jaguar ou grenouille, les animaux ont-ils des histoires à nous raconter? Les arbres, quelle place ont-ils dans le monde du vivant ? Et nous les humains, quelle responsabilité avons-nous face à l’exubérance du vivant ? Un vivant forcément politique… avec des arbitrages et des choix qui vont dessiner notre futur. Mais sommes-nous équipés pour penser autrement? Ou sommes-nous en panne d’imagination?

6 mois de guerre et des artistes qui continuent de créer. Qui continuent de crier leur message au monde. Qui vendent leurs œuvres pour soutenir leur pays. Elzara Oiseau a fui Irpin, puis Kiev. Elle vit aujourd'hui en Suisse. En 2014, elle fuyait la Crimée, berceau de sa famille, annexée par la Russie. Son art, c'est un dialogue. Une voix qui hurle ou un monologue. Une lettre écrite à l'autre. Rencontre avec une artiste ukrainienne qui veut défendre sa culture

Interview d’Anne Voeffray, photographe et sociologue lausannoise.

Chaque pensée compte pour redonner du sens à la folie du monde. Chaque geste compte pour éviter le désastre climatique. Chaque geste ? Les autorités politiques le répètent sur tous les tons. Et que font-elles ? Dans un tract co-écrit avec l’historien Johann Chapoutot et publié chez Gallimard, « Chaque geste compte, Manifeste contre l’impuissance publique, Dominique Bourg lance un cri de colère. Avec d’autres scientifiques qui s’affolent d’une planète en surchauffe rapide, il sort de sa réserve académique. Il s’énerve contre l’impuissance publique, de sa démission. Il insiste : la technologie ne nous sauvera pas. Il nous invite à moins de confusion et plus d'humanité. Est-ce le seul pari sur l'avenir ?

Il y a des identités qui enferment, d'autres qui libèrent. Le rabbin Delphine Horvilleur interroge les obsessions identitaires contemporaines qui nous assignent à résidence. Dans son dernier livre, Il n’y a pas de Ajar, chez Grasset, elle invite Romain Gary, un écrivain qui s’est inventé un double, Emile Ajar. C’est la plus grande entourloupe littéraire puisque les deux ont reçu le prestigieux prix Goncourt. Elle nous interpelle sur les identités multiples qui nous libèrent, sur la réinvention de soi. Avec pertinence et humour, elle plaide pour des identités "polluées" par l'autre, les rencontres, l'étranger. Elle interroge nos héritages : de qui sommes-nous les enfants ? De nos parents, de nos rencontres ou encore de nos lectures ? Avec une hypothèse séduisante : et si nous étions tous conçus par procréation littérairement assistée ? Et est-ce un sésame pour notre liberté ?

Interview de Branka Zei Pollermann, directrice du Vox Institute à Genève.

Quand la littérature raconte la réalité avec efficacité! Avec Le Mage du Kremlin, publié chez Gallimard, Giuliano da Empoli nous invite dans la tête de Vladimir Poutine pour en comprendre les dérives, l’obsession du pouvoir absolu, son isolement. Le politologue et brillant essayiste livre un roman glaçant et salutaire. Et il signe un coup de maître. Finaliste du Goncourt, qu’il a raté à une voix près, grand prix du roman de l’Académie française, l’écrivain est très sollicité, le public le plébiscite avec plus de 100 000 exemplaires vendus! C’est un roman sur le pouvoir qui embrume le cerveau des puissants. Il nous plonge dans les arcanes du pouvoir russe qui broye les libertés. Il nous invite dans la tête de Vladimir Poutine. La littérature et la beauté sont-ils des antitodes aux pouvoirs absolus, à la violence du monde et au mal? Ou est-ce une illusion? « Ilusion fondamentale » rétorque Giuliano da Empoli!

L’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou met des couleurs là où la tristesse tisse le monde de noir. Dans le commerce des allongés publié aux Editions du Seuil, son héros, très bien sapé, assiste à sa veillée funèbre dans les rues de Pointe-Noire, il déambule dans le cimetière avec les autres morts. Et ces morts, ils règlent leurs comptes avec les vivants dans une Afrique aux prises avec des traditions et des inégalités que l'écrivain dénonce. Son roman très politique, il le dédie à la jeunesse pour affirmer haut et fort que l'avenir est au métissage et que jeter des ponts culturels, c’est un acte de foi nécessaire et salutaire.

Interview d'Oscar Lalo, écrivain.

"Stardust, poussière d'étoile" (Editions Grasset), c'est le récit de la grande romancière que deviendra Leonora Miano. Elle a écrit ce roman il y a plus de vingt ans sur un cahier à spirale. Roman qu’elle publie aujourd’hui, parce qu’elle n’a plus rien à prouver et qu’elle ne voulait pas être enfermée dans une étiquette: "la SDF de Saint-Germain-des-Prés". Cette histoire, c'est la sienne à Paris, sans papier, sans domicile fixe avec Bliss, sa fille de quelques mois. La romancière franco-camerounaise raconte la précarité, l'exclusion, la galère, la France des marges. Son courage transpire à chaque ligne. Et son besoin de liberté: comme une étoile à suivre.

6 mois de guerre et des artistes qui continuent de créer, qui continuent de crier leur message au monde et vendent leurs œuvres pour soutenir leur pays. Elzara Oiseau a fui Irpin, puis Kiev. Elle vit aujourd'hui en Suisse. En 2014, c’est la Crimée qu’elle quittait, berceau de sa famille, annexée par la Russie. Son art, c'est un dialogue. Une voix qui hurle ou un monologue. Une lettre écrite à l'autre. Rencontre avec une artiste ukrainienne qui veut défendre sa culture. Son art, elle l’a présenté à la Galerie philosophique à Granson (VD) du 9 au 25 août. Ses œuvres, des dessins, de la peinture et de la calligraphie qu’elle a sauvées de la guerre ont été exposés sans cadre. Comme une trace du drame que traverse l’Ukraine.

A voix haute ausculte le vivant tout cet été. 3ème épisode avec la philosophe et psychologue Vinciane Despret. Jaguar ou grenouille, les animaux ont-ils des histoires à nous raconter? Les arbres, quelle place ont-ils dans le monde du vivant ? Et nous les humains, quelle responsabilité avons-nous face à l’exubérance du vivant ? Un vivant forcément politique… avec des arbitrages et des choix qui vont dessiner notre futur. Mais sommes-nous équipés pour penser autrement? Ou sommes-nous en panne d’imagination?

La nature, la sauver, la préserver pour notre survie. Pour éviter les désastres annoncés par les scientifiques. Et si entre la nature et nous, il n'y avait pas de différence, pas de séparation? Imaginez, car c'est bien d'imagination dont nous avons besoin, que nous sommes un tout? Que les forêts pensent. Que la nature sait? Et si nous chaussions d'autres lunettes pour réenchanter le monde? Sophie Swaton et Dominique Bourg, deux philosophes, nous invitent à interroger notre rapport au savoir, notre rapport au monde. Ils viennent de publier "Primauté du vivant, essai sur le pensable" aux Presses Universitaire de France.

Amazonie déboisée, forêts qui brûlent, abeilles qui meurent, ours blanc qui perd sa banquise, les exemples se multiplient et ils nous annoncent des lendemains qui déchantent. Écrasant. Culpabilisant pour protéger la planète. Et si on retrouvait plutôt le sens du vivant? Les festivals qui lui font la fête font le plein. Les essais qui l'évoquent se vendent bien. Est-ce le signe d'un changement de regard? De comportements qui changent? Le vivant est-il une boussole pour imaginer l'avenir? Et pourquoi les humains se sont-ils mis tout en haut de l'échelle du vivant? Et si nous sommes des vivants parmi le vivant, qu'est-ce que ça change? Interview de Denis Duboule, biologiste et généticien, professeur à l'EPFL à Lausanne et au Collège de France à Paris.

Rien ne semble arrêter Pinar Selek. Ni l'exil, ni la menace de la prison. C'est une femme aux mille vies avec une force incroyable dans les luttes politiques et sociales. L’écrivaine et militante féministe turque Pinar Selek résiste, malgré l'acharnement de la justice turque depuis 24 ans. Dernier épisode : une condamnation à perpétuité pour un attentat qui n’a jamais eu lieu. C’était une explosion due à une fuite de gaz sur le marché aux épices d’Istanbul. Cette rebelle courageuse se bat contre toutes les dominations, sexistes, homophobes, politiques et la répression qu’elle qualifie de "cancer" qui ronge la Turquie et qui vise toute la société. Elle insiste, "la Turquie ne guérira pas avec un peu de miel et de citron". Pinar Selek invoque un "demi-espoir, à la fois voir la réalité et agir". Et ne jamais sous-estimer "le pessimisme de l’intelligence". Ecrivaine, elle revendique aussi une poésie de la vie. Elle a déjà publié deux romans, La Maison du Bosphore et Azucena, les fourmis zinzines.

Apprendre, se cultiver, se former à un métier, être curieux, est-ce le propre de la jeunesse? Erreur que de le croire... Et si c'était un sésame pour ne jamais vieillir? Pour donner du sens à sa vie? Comprendre notre époque et soigner notre lien aux autres? L'idée d'apprendre sa vie durant n'est pas neuve. Socrate dans la Grèce antique la défendait déjà. Mais à la retraite, est-ce de notre responsabilité? Ou l'Etat doit-il créer les conditions pour cet apprentissage permanent? Le sociologue et professeur honoraire de l’Université de Lausanne Roland Campiche se bat depuis plus de 10 ans pour que soit reconnu ce droit à la formation après la retraite. Une jeune parlementaire prend le relais. Mi-juin, la conseillère nationale Valentine Python (Les Vert-e-s/NE) a déposé un postulat. Elle attend du Conseil fédéral un rapport détaillé sur "l’état actuel de l’accès à la formation pour les plus de 60 ans". Objectif: ancrer la formation la vie durant dans la politique de vieillesse suisse.

Lire et faire lire pour mieux comprendre les enjeux de notre époque, inviter des philosophes, des écrivains, débattre, c'est la mission de de la société de lecture de Genève. Cette ruche intellectuelle a été créée en 1818 et rayonne aujourd’hui dans toute la Suisse romande et au-delà des frontières. Sa directrice culturelle, Delphine de Candolle, est une habituée des sommets. Son engagement a été primé à de nombreuses reprises et elle pratique l’alpinisme avec passion. Une directrice qui peut désormais arborer à ses tenues vestimentaires la médaille d’Officier de l’Ordre des arts et des lettres. Une belle reconnaissance que lui confère le Ministère de la Culture en France pour son engagement. Félicitations!

Comment inventer de nouvelles pratiques pour que le théâtre continue de nous faire rêver, d'interroger notre époque malgré les crises, malgré la pandémie. Et pourquoi ne pas pousser les murs du théâtre pour une immersion dans la forêt. Le metteur en scène et nouvel artiste-associé du Festival des Arts vivants à Nyon, Mathias Brossard plaide pour un théâtre plus écologique. Avec le théâtre Vidy Lausanne, il vous invite à découvrir Platonov d’Anton Tchekhov dans les bois d'Epalinges (VD). Une performance en plein air étonnante pour penser le monde autrement. Pour imaginer des futurs possibles.

Penser notre époque et agir au plus près des crises. La philosophe Barbara Stiegler sort d'une prudence toute académique pour manifester avec les gilets jaunes en France, pour défiler avec les soignants pour défendre l'hôpital public ou critiquer la gestion néo-libérale de la pandémie. La convergence des luttes, elle n'y croit pas. Elle revendique des actions concrètes, précises. En miniature, dans son quartier, sa ville, son entreprise ou son école. Elle nous invite à un engagement citoyen. Barbara Stiegler enseigne la philosophie politique à l’Université de Bordeaux-Montaigne. Elle a notamment publié « Il faut s’adapter » chez Gallimard, « Du cap aux grèves » chez Verdier, « Santé : année zéro » et « De la démocratie en pandémie », dans la collection Tracts chez Gallimard. Elle était l’invité de BIG BOUNCE au Club 44 à la Chaux-de-fonds.

Sommes-nous entrés dans une société de la méfiance généralisée ? Et la confiance en soi n'est-elle qu'un produit pour mieux se vendre ? Faire confiance, mais à qui, à nos proches, à Dieu pour les croyants ? Aux médias ? A chacun sa réponse. Mais sans confiance, nos relations s'étiolent. Au-delà de la peur et de la colère, la théologienne et philosophe Lytta Basset revisite les textes bibliques pour nous inviter à plus de lucidité et de vigilance. Dans Méditations de pleine confiance, aux Editions Bayard, elle contes, histoires et images que ces textes lui inspire. Lytta Basset nous livre son expérience spirituelle personnelle, comme une invitation à puiser dans la Vie et dans la relation aux autres la tendresse et la douceur nécessaire pour renaître.

Qu'aurait-on fait à la place du peuple ukrainien qui depuis 100 jours vit dans le fracas de la guerre? Comment résister et surtout avec quel courage? Le courage civil, quotidien pour défendre la liberté et la vie, un courage anonyme, ou alors le courage héroïque tourné vers la mort et le sacrifice vanté par Vladimir Poutine? Le courage est-il physique ou moral? Est-ce un test de nos valeurs? Peut-on se préparer à faire preuve de courage? En 2020, François Galichet a publié, Qu’est-ce qu’une vie accomplie, aux Editions Odile Jacob.

Interview de Danièle Hervieu Léger, sociologue des religions.

Être à sa place, reste à ta place, trouver sa place. La perdre. Question vertigineuse et politique que celle de sa place dans la famille, son couple, son travail, la société. Dans un essai sensible, pertinent et accessible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons, ou celles qui nous sont assignées. Sont-elles définitives? Comment en conquérir d’autres? Qui n’a pas rêvé d’une place à soi, rassurante et durable? Est-ce de la nostalgie? Ou le besoin humain d’appartenance? Question troublante: jusqu'à quel point choisissons-nous notre place? Et les exilés, les réfugiés ukrainiens, syriens ou afghans sont-ils des sans place? Claire Marin, Être à sa place aux Editions de l’Observatoire.

Sommes-nous entrés dans une société de la méfiance généralisée ? Et la confiance en soi n'est-elle qu'un produit pour mieux se vendre ? Faire confiance, mais à qui, à nos proches, à Dieu pour les croyants ? Aux médias ? A chacun sa réponse. Mais sans confiance, nos relations s'étiolent. Au-delà de la peur et de la colère, la théologienne et philosophe Lytta Basset revisite les textes bibliques pour nous inviter à plus de lucidité et de vigilance. Dans Méditations de pleine confiance, aux Editions Bayard, elle contes, histoires et images que ces textes lui inspire. Lytta Basset nous livre son expérience spirituelle personnelle, comme une invitation à puiser dans la Vie et dans la relation aux autres la tendresse et la douceur nécessaire pour renaître.

La guerre en Ukraine, au coeur de l'Europe: impensable. Marine Le Pen encore une fois aux portes du pouvoir en France: impensable. Notre vie sur terre menacée: impensable. Et pourtant, alertes, signaux forts se sont multipliés. Les crises nourrissent les passions, le racisme, l'antisémitisme, la peur de l'autre. Sommes-nous amnésiques, ou carrément irresponsables? Alain Chouraqui, sociologue, juriste et président et fondateur du site mémoriel de la Seconde guerre mondiale, le Camp des Mille en France, nous invite à plus de lucidité pour identifier les mécanismes et les engrenages qui mènent au pire. A plus de courage et d'engagement pour tirer les leçons du passé et aimer demain. Un appel vibrant à découvrir dans son livre "Le Vertige identitaire" aux Editions Actes Sud.

Être à sa place, reste à ta place, trouver sa place. La perdre. Question vertigineuse et politique que celle de sa place dans la famille, son couple, son travail, la société. Dans un essai sensible, pertinent et accessible, la philosophe Claire Marin explore toutes les places que nous occupons, ou celles qui nous sont assignées. Sont-elles définitives? Comment en conquérir d’autres? Qui n’a pas rêvé d’une place à soi, rassurante et durable? Est-ce de la nostalgie? Ou le besoin humain d’appartenance? Question troublante: jusqu'à quel point choisissons-nous notre place? Et les exilés, les réfugiés ukrainiens, syriens ou afghans sont-ils des sans place? Claire Marin, Être à sa place aux Editions de l’Observatoire.

Nous vivons dans un monde de chiffres. C'est notre manière de lire nos sociétés jusqu'à nos émotions. Ils orientent les décisions politiques. Ils sont le reflet des humeurs de nos économies. Ils font polémique. Jusqu'où compter? Les mots ont-ils perdu de leur pouvoir? Faut-il tirer un trait sur les chiffres? Rencontre avec une philosophe qui plaide pour qu'on se libère de leur domination. Pendant plus de 25 ans, Valérie Charolles a baigné dans les chiffres au ministère des Finances et à la Cour des Comptes à Paris. En 2008, elle a publié un premier livre, Les chiffres disent-ils toute la vérité? Elle récidive et répète son manifeste dans Se libérer de la domination des chiffres qui vient de sortir aux Editions Fayard. Elle plaide pour des chiffres "plus humains", pour que les citoyens comprennent mieux et qu’ils ne soient plus des illettrés des statistiques.

Interview de Lada Umstatter, historienne de l'art et du 20ème siècle soviétique.

Aller au théâtre pour oublier le fracas du monde, aller au théâtre pour se confronter aux soubresauts du monde. Quel rôle peut et doit jouer le théâtre pour imaginer l'avenir? La pandémie a éprouvé les artistes, a-t-elle changé la donne? Avec quelle fidélité du public? Et quelles suites donner à cette crise? Quelles subventions publiques pour que les arts vivants se réinventent? Pour que la magie du théâtre nous fasse encore rêver à un vivre ensemble encore possible.

Dans la rue, sur les réseaux sociaux, la colère gronde, mee-too, anti-pass, jeunes face au climat, la liste est longue, sans oublier nos colères intimes. La colère est-elle un acte politique ? Une forme de résistance ? Au nom de quelles valeurs la déclencher et avec quels risques ? La colère débouche-t-elle forcément sur la violence et la haine ? Dans son essai, Le Visage de nos colères aux Editions Flammarion, la philosophe Sophie Galabru dissèque une émotion qui a mauvaise réputation. Elle défend cette colère comme puissance créatrice. Comme clé de notre vitalité et d'une démocratie saine et vivante.

Coloniser l'espace et rêver d'immortalité: des projets fous existent pour façonner un être humain tout neuf, régénéré et qui fusionne avec la technologie. Ces projets ont germé en Russie dans les années 20, dans les esprits des cosmistes russes. Ils inspirent aujourd’hui les transhumanistes de la Silicon Valley en Californie. Et Vladimir Poutine cite dans ses discours philosophes et scientifiques soviétiques dont l’idéologie empreinte de religieux et de rationalité scientifique ont infusé pendant tout le 20ème siècle. Cette "idée russe" messianique est-elle une idéologie de rechange version 21ème siècle pour l’inoxydable président russe ? Dans son dernier essai, Lénine a marché sur la lune aux Edition Actes Sud, Michel Eltchaninoff plonge dans l’histoire des cosmistes russes. L’auteur nous rappelle que les vies et les idées de ces savants géniaux et inquiétants dessinent notre futur. De l'homme nouveau de l’ère soviétique à l'homme universel que nous prédit la technologie made in USA, est-ce un avenir désirable ou totalitaire et taillé sur mesure pour des élites éprises de pouvoir?

Interview de Pascal Bruckner, philosophe et auteur de l'ouvrage "Dans l'amitié d'une montagne: Petit traité d'élévation".

Bande dessinées, mangas, livres de cuisine, de développement personnel ou romans, les ventes se sont envolées en 2021. Cuvée exceptionnelle. Le livre résiste malgré ou à cause de la pandémie. Et la littérature a encore voix au chapitre. Mais quelles sont les vertus d'un roman? Nous aiderait-il à mieux vivre ? Peut-il nous soigner comme un médicament de l'âme ? De quelle nature est ce drôle de voyage dans les mots, dans les histoires des autres ? Voyage au pays des livres avec la romancière Régine Detambel, auteur de Les Livres prennent soin de nous chez Actes Sud (2015).

La nature, la sauver, la préserver pour notre survie. Pour éviter les désastres annoncés par les scientifiques. Et si entre la nature et nous, il n'y avait pas de différence, pas de séparation ? Imaginez, car c'est bien d'imagination dont nous avons besoin, que nous sommes un tout ? Que les forêts pensent. Que la nature sait ? Et si nous chaussions d'autres lunettes pour réenchanter le monde ? Sophie Swaton et Dominique Bourg, deux philosophes, nous invitent à interroger notre rapport au savoir, notre rapport au monde. Ils viennent de publier "Primauté du vivant, essai sur le pensable" aux Presses Universitaire de France.

Pandémie, fatigue et anxiété des équipes, peur du lendemain, remise en question: tout leader, homme ou femme, est confronté à des défis de taille. Mais comment naviguer dans l'incertitude? Est-ce une question d'humilité, de courage ou de résilience? Et quelles sont les compétences nécessaires pour un leadership pleinement humain? Et si le voyage de tout leader commençait par réfléchir à sa propre vie et ses propres choix? Un monde meilleur est possible, affirme Alexia Michiels dans Quotient résilience, aux Éditions Pierre-Marcel Favre.

Indépendance et liberté: c’est le fil rouge qui a guidé l’artiste plasticienne et écrivain congolaise Bill Kouleany. Dans Kipiala, récit autobiographique, elle raconte son parcours de femme et d’artiste impressionnante. Enfant déjà, elle imprime sa volonté de vivre hors du cadre, sa rage d’être soi. A tout prix. Son récit nous emporte dans un tourbillon d’émotions. Dans un vertige où le message se fait aussi politique. Bill Kouleany a choisi de faire bouger les lignes. Avec la création des ateliers SAHM, elle soutient les rêves des jeunes artistes congolais. Rencontre avec une artiste inclassable et magnétique qui se bat pour la liberté, l’art contemporain et l’indépendance. Bill Kouleany est en résidence artistique à Aarau jusqu’à fin décembre.

Les crises s'empilent: climatiques, sociales ou sanitaires et elles épuisent nos forces. L'urgence s'impose, la maison brûle et on regarde encore ailleurs. L’impuissance nous guette, parce que le monde est trop complexe. Comment échapper à cette impasse? Comment choisir la pulsion de vie contre la pulsion de mort et de destruction? Comment retrouver notre désir d'agir pour être plus vivant et engagé dans les défis de notre époque? Réponse avec Miguel Benasayag, psychanalyste et philosophe franco-argentin.

Plus de glaciers à la fin de ce siècle, c'est la prédiction pessimiste des scientifiques. Du glacier d'Aletsch, le plus grand des Alpes, il ne restera peut-être que des fragments. Comme une mémoire enfouie. Des traces. Ces étendues de glace majestueuses et imposantes se sont transformées en corps fragiles et menacés. Comment sensibiliser à cette fonte inexorable? Et si l'art, les artistes étaient plus efficaces que les discours? La photographe valaisanne Laurence Bonvin, qui vit entre Berlin et la Suisse où elle enseigne à l’ECAL, propose au public un film et des images étonnantes du glacier d’Aletsch. A voir sur son site internet (laurencebonvin.ch) et actuellement au Kunsthaus de Zurich. C’est aussi un livre, Aletsch Negative, publié par la galerie Le Manoir à Martigny.

Le vertige, ça vous prend sans crier gare. La peur du vide. L'imagination qui part en vrille, la peur de la chute. Dans Toucher le vertige, aux Editions Flammarion, le philosophe, charpentier et alpiniste Arthur Lochmann raconte son vertige lors d’une ascension dans le massif du Mont-Blanc. Son vertige physique se transforme en méditation philosophique. Car le vertige, qui fascine autant qu'il effraie, révèle aussi nos fragilités. Et si nous étions pris d'un vertige collectif face à l'avenir? Et si le vertige nous rendait plus humains?

La nature, la sauver, la préserver pour notre survie. Pour éviter les désastres annoncés par les scientifiques. Et si entre la nature et nous, il n'y avait pas de différence, pas de séparation ? Imaginez, car c'est bien d'imagination dont nous avons besoin, que nous sommes un tout ? Que les forêts pensent. Que la nature sait ? Et si nous chaussions d'autres lunettes pour réenchanter le monde ? Sophie Swaton et Dominique Bourg, deux philosophes, nous invitent à interroger notre rapport au savoir, notre rapport au monde. Ils viennent de publier "Primauté du vivant, essai sur le pensable" aux Presses Universitaire de France.

C'est quoi être vivant ? Et sommes-les seuls, nous les humains à être vivants ? Les arbres, les fourmis, les panthères et les océans ne servant que de décor à nos vies ? La crise climatique révèle aussi une crise de la sensibilité. Le philosophe et pisteur de loup, Baptiste Morizot plaide pour un changement de regard, pour que nous tissions des liens plus riches et plus respectueux avec le vivant. Rencontre avec un philosophe qui vibre sur le terrain de la vie. Et qui veut enrichir notre imaginaire politique. Une imaginaire qu’il décline dans son dernier livre, Manières d’être vivants aux Editions Actes Sud.

Transition écologique, transition sociale: quel rôle peuvent ou doivent jouer les entreprises? Sont-elles une force de transformation ou un frein? Comment calculer leur impact? Rencontre avec Emmanuel Faber, l'ancien grand patron de Danone. Ce grimpeur au visage d'ascète veut agir pour le changement et pour le vivant.

«Basculer» de Florian Forestier (Editions Belfond), c'est le roman d'une génération privée d'idéal. Jeunes, entre 30 et 40 ans, brillantes, brillants, mais dans l'impasse, dans un navire sans capitaine. La pandémie n'est pas crise qu'ils attendaient. Tout s'emballe. Dans le dédale des couloirs des ministères, tout s’emballe. Tout s’agite sur les réseaux sociaux. La peur est diffuse. Mais comment agir ? Faudra-t-il un effondrement pour que le monde change ? Un roman vertigineux qui interroge sur le sens de nos actions et le désastre qui nous attend peut-être.

Et si Beethoven avait connu l'intelligence artificielle ? Aurait-il terminé sa 10ème symphonie? L'EPFL et l'orchestre Nexus tentent le pari: interpréter le premier mouvement créé en quelques clics par un ordinateur. L'intelligence articificielle: est-ce une aide à la composition ou va-t-elle remplacer la création humaine ? Rencontre avec un chef d'orchestre à la carrière internationale curieux et passionné d'avenir

Elle invente. Elle innove. Elle répond aux exigences de consommateurs plus friands d'expériences et d'émotion. Transformer la société est-ce un impératif pour cette jeune génération? Rencontre avec une designer industrielle de talent, passionnée par la matière et les techniques et qui veut nous faire sourire et rêver. Jusqu’au 5 septembre pour la 3ème édition de la Design Biennale, elle expose sa fontaine musicale, Orphéon, dans l’ancien jardin botanique de Zurich.

La tasse de café, celle en verre que Georges Clooney porte à ses lèvres, ça vous dit quelque chose ? C’est une création de l’atelier Oï à la Neuveville. Un trio d’architectes et de designers, Patrick Reymond, Aurel Aebi et Armand Louis, entourés par une incroyable équipe, inspire le monde du design depuis 30 ans. Ils matérialisent leur univers créatif et poétique. Leurs collaborations sont prestigieuses, d’Artemide à Louis Vuitton ou Bulgari. Ils partagent avec nous des valeurs, des idéaux, une philosophie. Histoire, peut-être de changer le monde et d’inventer l’avenir.

Comment imaginer le monde de demain ? Les designers le dessinent avec de l’inédit pour changer nos habitudes, nos usages, notre quotidien. Le design, c’est aussi du social. Créer, construire avec nous, sortir des logiques uniquement financières pour agir plus éthique. A Montréal, une équipe de scientifiques imaginent, par exemple, une application pour faciliter l’accès aux soins des patient.e.s souffrant de maladie mentale. Evolution ou révolution ?

Rencontre avec Chantal Prod'Hom

La science-fiction se nourrit de catastrophes. Elle prédit le pire technologique ou les virus qui emportent l'humanité. Un futur angoissant, f qui imprègne notre mémoire collective. Des romans ou des films nous ont alerté. Et si la science-fiction ciselait autrement notre imaginaire ? Rencontre avec Alain Damasio, un écrivain de SF à succès, Grand Prix de l'Imagination 2020, qui se décrit aujourd'hui comme un lanceur de piste pour un avenir meilleur.

« J’ai été intensément heureux ». Sur son fil twitter, Axel Kahn a tenu son journal de bord, chronique apaisée d'une fin annoncée. Il a décrit son voyage au bout du cancer, le voyage au bout de soi. Sans peur. Avec sérénité. Il est décédé le 6 juillet dernier. Sa vie a été tissée d'engagements, comme médecin, généticien, essayiste médiatisé et président de la ligue contre le Cancer en France. Il nous laisse en héritage son humanisme et sa bienveillance. Et ses livres ! Son dernier, Et le Bien dans tout ça aux Editions Stock, a été publié en 2021 !

Quels mots utiliser pour parler de l 'Anthropocène? Cette ère de l'urgence, ce moment de l’histoire du monde où l'impact des humains est questionné? Et que peut l'art, que peut l'artiste? Montrer des images des dégâts? Dans ses Notes de travail 2015-2019, publiées aux Editions Isti Mirant Stella, le philosophe et poète français Dominique Weber nous invite plutôt à penser avec notre corps. L’artiste dessine pour dire la fragilité du monde. Il installe un prunier emballé, un pinceau fixé à son tronc, pour raconter les cycles de la vie et de la mort. Et si l'art pouvait nous aider à ressentir, à explorer d’autres chemins? A retisser des liens avec le monde vivant qui nous entoure? Dominique Weber expose à la Galerie philosophique à Grandson jusqu’au 19 août 2021.

Thé ou café ? Mer ou montagne pour les vacances? Divorcer ou continuer sa vie de couple? Démissionner et changer de métier? Du plus anodin ou plus engageant, notre quotidien est tissé de choix. C'est ainsi que nous écrivons notre vie. Mais pourquoi les faisons-nous? Sont-ils vraiment rationnels ? La liberté de choisir est-elle un besoin biologique, mais sommes-nous vraiment libres? Autant de questions passionnantes que Sophie Guignard explore dans son premier livre, Je choisis donc je suis, publié aux Editions Flammarion.

La tragédie se joue, imperceptible. C’est ainsi que commence "Le Monde est dans l’intime" (Georg Editions), le dernier livre de Mario Cifali. Le psychanalyste genevois nous alerte. Dictature numérique, destruction de la nature, saccage. Pulsion de mort. Comment alors renouer avec la pulsion de vie? Avec quel l'élan intime, quelle liberté intérieure, pour ne pas céder au désespoir? Rencontre avec un psychanalyste rebelle à la sagesse sauvage et qui nous invite à vivre en poète.

Notre cerveau pense-t-il au masculin ?Adam et Eve, ça sonne juste. Si on disait Eve et Adam ? ça vous choque? Pourquoi le masculin est-il encore une valeur par défaut ? Le langage inclusif ou non exclusif est-ce la panacée ? Le débat est passionné, les solutions divisent et ne laissent personne indifférent. Faut-il l'imposer ? Ou suffit-il d'inventer de nouvelles manières de parler, démasculinisées, pour une société plus égalitaire ? Rencontre avec le psycholinguiste qui vient de publier, avec Sandrine Zufferey et Ute Gabriel, Le cerveau pense-t-il au masculin ? aux Editions Le Robert. Un ouvrage grand public qui rend accessible plus de 40 ans de recherche scientifique sur la question.

Chronique d'un naufrage. Un matin, tout s'effondre. Marre de serrer les dents. Clara, l'héroïne de "Ce matin-là", roman sensible signé Gaëlle Josse aux Editions Notabilia, craque. Et si c'était vous? Et si c'était nous dans une société de la performance? Dans une période pandémique épuisante? Histoire minuscule ou histoire universelle pour retrouver du sens à nos vies?

A quel âge franchit-on la frontière de la vieillesse ? Est-ce d’abord le regard des autres ou une sensation que le temps passe trop vite ? Laura Adler nous invite à un vagabondage dans ce pays que nous habiterons toutes et tous un jour. Elle publie La voyageuse de la nuit, aux Editions Grasset, un carnet de voyage, une enquête sur cette « drôle d’expérience dans cette contrée qu’on ne sait pas comment nommer: la vieillesse ». Elle évoque « la honte de vieillir et l’invisibilité ». C’est aussi un cri de colère, un combat 50 ans après la publication du texte de Simone de Beauvoir sur la vieillesse. Rien n’aurait changé ? L’écrivain, essayiste et femme de radio espère que les jeunes liront son livre parce que « vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur ». A 70 ans, Laure Adler est fière d’y vivre.

Génération sacrifiée, déprimée, fracassée : Génération COVID 19. Arrêt sur images d'une jeunesse en mal de projets. Les journées immobiles devant un écran à suivre les cours à distance, à faire des apéros virtuels et à voir le futur s’assombrir ont remplacé les années d'études, intenses, mais insouciantes. Génération sacrifiée ? Ou incomprise ? Génération égoïste ou audacieuse et solidaire ? Rencontre avec Helène Courbat, une jeune philosophe de 27 ans qui s’engage pour une pensée en mouvement.

Penser, réfléchir, créer du nouveau, de l'inédit: comment ça marche? D'où viennent nos idées? Du cerveau ou de la nuit de notre corps? Et penser nous rend-il plus libre? Un sinologue se transforme en philosophe pour sauver cet exercice salutaire: prendre le temps de penser. Un exercice qu’il estime menacé par le numérique. Il vient de publier "Le Propre du sujet" aux Editions Allia.

La musique a changé sa vie. Le chant l'a sublimée. 20 ans de carrière. Des récompenses, des disques de musique sacrée, les applaudissements du public sur les scènes d'opéra. La fierté de son académie de musique. Le contre tenor et maestro Philippe Jaroussky dirigera son premier opéra à Montpellier le 25 mai prochain. C’est un passeur. Sa voix nous emporte. Une voix d'ange. Une voix humaine. Tout simplement. Mais une voix, que raconte-t-elle ? Que dit-elle de notre rapport au monde ? Rencontre avec un artiste passionné et passionnant qui vient d’enregistrer, sans public et sans décor, le Rinaldo de Haendel à l’Opéra de Lausanne. Un spectacle annulé pour cause de pandémie mais qui sera disponible sur le site de l’Opéra et diffusé sur Espace 2 le 22 mai à 20 heures.

Comment transformer une vie d'exil et de rupture en chant d'espoir ? Zoé Valdés rêve de retourner à la Havane, la Havane qui vit un tournant politique avec le départ de Raoul Castro. C'est la fin de 60 ans de pouvoir castriste ? Est-ce une page qui se tourne ? Et pour qui ? Regard d'une dissidente qui réclame liberté, vérité et justice.

Noircir des pages pour raconter des histoires. Du journal intime au roman, la pandémie a suscité des vocations. A tel point que les maisons d'éditions, de Gallimard aux Editions de l'Aire en Suisse romande, croulent sous les manuscrits. Besoin de s'évader, de témoigner, de partager? Et est-ce l'émergence d'une nouvelle génération d'écrivains et écrivaines?

Le privilège blanc, la blanchité, notre maison blanche : autant d'idées ou d'accusations qui agitent le débat public sur la question raciale. Mais être blanc est-ce ne pas se soucier de sa couleur de peau ou se sentir forcément coupable de la colonisation ou de l'esclavage ? Et vivons-nous toujours dans une maison blanche même si on se dit anti-raciste ? Le chercheur Gauthier Marchais nous invite à explorer nos pensées secrètes, les fondations de notre culture et à sortir du déni blanc, titre de son premier livre aux Editions de l’Aube.

Parler de la mort et cartonner en librairie ! La femme rabbin Delphine Horvilleur a déjà vendu 50’000 exemplaires de vivre avec nos morts. Est-ce le signe que nous avons besoin de consolation pour mettre des mots sur des vies qui s’interrompent et qui laissent une famille et des amis anéantis. Quel dialogue entre les vivants et les morts ? Comment ouvrir un passage pour pacifier nos vies et la société ? Delphine Horvilleur nous rappelle que la mort est au coeur du vivant. Salutaire alors que la pandémie remet la maladie et la mort dans notre quotidien.

En nouvelle diffusion.

Théâtres fermés, grandes surfaces bondées pour diminuer les contagions: incohérence ou nécessité? Les gestes barrière nous invitent à limiter les contacts, l'économie à multiplier les échanges. Un paradoxe qui provoque confusion et incertitude. Un discours qui oublie nos émotions, notre vie intérieure bousculée ou inexistante. Et si l'essentiel nous échappait pour dire la peur et la colère, pour dire le désastre de la pandémie?

Confinés, masqués, entravés dans nos libertés et nos désirs. Vivre sous cloche, comme un temps suspendu qui s’étire. Cette répétition des jours et des nuits, sans sortie, sans cinéma, ni restaurant, que provoque-t-elle en vous? Que dit-elle du sens de nos vies? Et si un démon vous posait la question: seriez-vous prêt à revivre votre vie, vos choix, encore et encore. Vous dites oui? Question vertigineuse que nous pose aussi la pandémie!

Fin de partie pour le patron de Danone. Evincé pour ses mauvais résultats. Emmanuel Faber est-il un saint qui voulait changer le monde de l'entreprise ou un martyr d'actionnaires minoritaires intéressés par le seul profit ? Danone, c'est votre yoghourt du matin, mais c'est aussi un écosystème d'employés, d'agriculteurs, de fournisseurs...Au service de qui ou de quoi ? Une entreprise, ça sert quoi ? Rencontre avec Benoit Grendl, un entrepreneur passionné qui rêve d’un monde économique plus collaboratif et plus inclusif. Comme un rêve collectif.

Tristesse, sensation de vide, anxiété, voire angoisse. La pandémie nous fragilise et les dépressions augmentent. Comment en parler pour ne pas traverser la maladie dans le secret et la honte, de la vivre comme un tabou? Dans son dernier livre, «Certains cœurs lâchent pour trois fois rien» aux Editions Flammarion, l'écrivain, Gilles Paris raconte ses séjours en clinique, ses descentes aux enfers, huit années en trente ans. Une parole fragile et forte. Il se dévoile, met des mots sur un trouble psychique fréquent. Un récit sincère et solaire, salutaire en temps de pandémie.

Avec un sous-titre : en temps de pandémie. Question posée par un ouvrage collectif publié aux Editions Teraèdre. Avec un conseil qui court entre les lignes : vous reprendrez bien un peu d’art ? Au Musée, s’émouvoir devant un tableau ou ne rien y comprendre sans oser le dire. A quoi sert l’art, étrange interrogation, comme si forcément, il devait servir ou être utile comme un objet de consommation. Et si c’était bon pour la santé ? Question essentielle alors que les Musées sortent de leur léthargie pandémique et ouvrent leurs portes demain. Réponse avec la photographe et sociologue Anne Voeffray, qui signe un texte dans l’ouvrage collectif.

Lavez-vous les mains. Plusieurs fois pas jour, aussi souvent que nécessaire et aussi minutieusement que possible. Encore un effort. Badigeonnez-les de gel hydroalcoolique. Le danger guette, la prévention s’impose pour barrer la route au COVID. Nos mains perçues désormais comme un danger nous permettent pourtant de façonner, de pétrir, de toucher, de percevoir le monde. Et pourtant, notre cerveau occupe la scène, star de notre corps, objet de recherches et de nombreux ouvrages de vulgarisation. Avons-nous oublié nos mains s’interrogent le sociologue et directeur du Musée de la Main à Lausanne, Olivier Glassey ? Seuls nos doigts s’agitent pour effleurer les écrans numériques de vies. Est-il urgent de réconcilier notre tête et nos mains pour mieux façonner l'avenir ?

Jean-Claude Carrière était un curieux de la vie, fasciné par le cosmos. Sa créativité était sans limite, sans frontières. Homme de cinéma, scénariste, écrivain, parolier, conteur, historien, il avait placé sa vie sous le signe des "rencontres, des amitiés et des maîtres de vie". Hommage à cet homme pluriel rencontré en janvier 2017 pour la publication de son livre "Eloge de la paix".

Nous n'avons rien à perdre à agir ! Et pour Laurent Guidetti, l'action est une question existentielle. Architecte engagé, co-fondateur de Tribu Architecture à Lausanne, il nous invite à faire vite pour changer la ville, penser autrement notre habitat, notre territoire. Et affirmer à voix haute, dans son « Manifeste pour une révolution territoriale » que d'autres imaginaires sont possibles. Son discours est radical, c'est un appel au politique, à une écologie sans transition. Vous avez dit révolution ou apprentissage des limites ? Son manifeste est publié par la Revue Tracés et Espazium. Un outil pour les architectes et les urbanistes et pour chaque citoyen et citoyenne engagé.

L'homme blanc est-il un bouc émissaire idéal ? Et est-il responsable de tous les malheurs du monde ? Questions posées par l'essayiste et philosophe Pascal Bruckner dans son dernier essai, Un coupable presque parfait, publié aux Editions Grasset. Il refuse de devenir la cible de toutes les colères et de toutes les injustices ressenties. Cible des néo-féministes qui le voue aux gémonies, cible des anti-racistes qui assignent à notre couleur de peau. Il fustige la vague du genre, de l’identité et de l’anti-racisme qui déferle des Etats-Unis. Arrêtons de nous flageller s’emporte le philosophe. Il invite l’Europe à se réveiller et à vivifier l’héritage du siècle des Lumières en l’élargissant à tous les vivants. Mais d’où viendra le sursaut ?

La période est exigeante, les contraintes fortes, la crise sanitaire et sociale nous traverse et bouscule toute la société. Crise ou opportunité pour agir autrement et rompre avec des pratiques obsolètes ? L’innovation technologique, et le vaccin contre le COVID est un exemple, est indispensable, mais comment rendre l'innovation sociale désirable ? Quel avenir imaginer et comment soutenir les initiatives risquées mais pertinentes en période de crise ? Rencontre avec la fondatrice et directrice de Softweb à Genève, incubateur d’innovation sociale.

Depuis un an, le virus nous bouscule. Depuis l’annonce officielle par l’OMS début janvier 2020 de l’apparition du Sars-Cov 2, tout s’est accéléré. Les premiers morts en Chine, les premiers cas en Europe, le premier cas déclaré en Suisse, au Tessin, le 25 février. La suite, vous la connaissez. Soins intensifs au bord de la crise de nerfs, surmortalité, obligation de porter un masque, confinement. Le virus nous menace. La pandémie ne faiblit pas. Un an après, quel bilan tirer? Comment être à la hauteur de l’événement? D’autres virus sont probables. Faut-il réviser nos scénarios du pire? Le politique a su imposer des mesures impopulaires pour endiguer la pandémie, pourquoi est-ce alors si difficile pour le climat? Notre invité, le philosophe Dominique Bourg a contribué à un texte collectif publié sur Internet, Pour un retour sur terre. Comment envisage-t-il l’atterrissage?

Son dernier spectacle reporté. Pandémie oblige. Reste notre mémoire et le récit pudique que Bartabas a dédié aux chevaux de sa vie, D’un cheval l’autre aux éditions Gallimard. Avec les hommes, il a l'impression d'être déguisé. Seuls les chevaux le voient tel qu'il est. Mais où est la frontière entre l'homme et l'animal ? Et que dit notre rapport aux animaux de notre humanité ? L’entretien a été enregistré fin septembre. Depuis, Bartabas a dit toute son incompréhension et toute sa colère contre les décisions de fermetures de lieux culturels. Il a réclamé de la clarté politique.

Un été en marchant, c'est la proposition de l'anthropologue et sociologue David le Breton. Son dernier livre, « Marcher la vie, un art tranquille du bonheur » aux Editions Métaillé évoque l'incroyable succès de la marche. Un pas devant l’autre comme symbole de retrouvailles avec notre corps. Marcher, c’est troquer notre assise contre une version debout. Marcher pour ralentir le monde ? Une revanche prise sur la vitesse et la technologie ? Marcheur depuis sa jeunesse, David le Breton est convaincu que marcher relève d’une forme de résistance.

En nouvelle diffusion.

C’est la conviction du mécène et banquier privé Yves Oltramare. Mais que peuvent bien se raconter un théologien et un astrophysicien ? Ils ont bien le ciel en commun, mais pour quelles intuitions ? Quelles troublantes convergences ? Un projet inédit a émergé à l'Université de Genève. Théologie et astrophysique vont dialoguer. Nom de code : A ciel ouvert. Rencontre avec le banquier passionné et rencontreur d'hommes qui finance le projet. Qui veut comprendre, et qui affirme que la dernière aventure humaine, c'est le voyage intérieur.

Privés de cotillons, nous allons vivre une fin d'année sans excès. Covid oblige, nous somme privés de ces Noëls d'entreprise qui dérapent avec du mousseux tiède dans des verres en plastique. Privés de ces apéros ringards qu'on adore critiquer. Pourtant, la fête marque une pause, elle agit comme un rituel. Alors, comment faire quand il n'y a rien à célébrer ? Quand le monde d'après pandémie nous parait encore si loin ? Et si c'était justement ça l'esprit de la fête ? Lever son verre à l'incertain et vivre le plaisir et l’euphorie de l’instant ?

Théâtres fermés, grandes surfaces bondées pour diminuer les contagions: incohérence ou nécessité ? Les gestes barrière nous invitent à limiter les contacts, l'économie à multiplier les échanges. Un paradoxe qui provoque confusion et incertitude. Un discours qui oublie nos émotions, notre vie intérieure bousculée ou inexistante. Et si l'essentiel nous échappait pour dire la peur et la colère, pour dire le désastre de la pandémie ?

Plus la situation est dramatique, plus nous avons besoin de joie. C’est la conviction de la philosophe des sciences Vinciane Despret. Elle nous invite à vivre le plus pleinement possible « ce temps suspendu » de la pandémie, car « ne plus faire de projets, c’est être morts.» Pour construire des futurs possibles, elle participe à la 2ème saison du cycle de rencontre et d’expérimentation collective Imaginaires des futurs possibles de l’Université de Lausanne et du Théâtre de Vidy. Objectif: enquêter avec d’autres êtres pour penser avec des chercheurs, des artistes et le public. Prochaine rencontre le 9 janvier 20121 avec pour thème notre relation avec les animaux.

La Suisse indifférente. Rescapée des attentats de Paris, la Vaudoise Myriam Gottraux publie un livre témoignage, Instants d’éternité aux Editions Slatkine. Elle raconte sa lente reconstruction après la sidération, la blessure grave au bras, le lent retour à la vie. Mais aussi son combat pour obtenir justice. La loi sur l’aide aux victimes, la LAVI révisée en 2007, ne prévoit plus d’indemnisation pour les victimes d’attentats à l’étranger. Victime du terrorisme et de l’indifférence, le sous-titre sonne comme un signal d’alarme, un appel aux autorités pour faire bouger les lignes.

Et surtout comment se réinventer une vie quand la peur nous tenaille, la mort fait irruption dans nos vies et que nous sommes un peu perdus. La pandémie nous cueille au cœur de notre intimité et s’articule avec le collectif. Le masque est-il alors une liberté qui me protège et qui protège les autres ? Le « prendre soin » est-il une leçon de la crise sanitaire?

Revendications de la couleur noire, statues d’esclavagistes déboulonnées pour réparer l’histoire : comment les descendants d’Africains né en Europe, ces Afropéens, peuvent-il apaiser leur mémoire et s’inventer un avenir ? La romancière et essayiste Léonora Miano apaise les esprits. Elle dessine l’espoir en renonçant à toute référence à la couleur de peau. Comme un libération, un affranchissement de la pensée coloniale. Pour être soi. Elle vient de publier « Afropea, une utopie post-racisme et post-occidentale » aux Editions Grasset.

A quel âge franchit-on la frontière de la vieillesse ? Est-ce d’abord le regard des autres ou une sensation que le temps passe trop vite ? Laura Adler nous invite à un vagabondage dans ce pays que nous habiterons toutes et tous un jour. Elle publie La voyageuse de la nuit, aux Editions Grasset, un carnet de voyage, une enquête sur cette « drôle d’expérience dans cette contrée qu’on ne sait pas comment nommer: la vieillesse ». Elle évoque « la honte de vieillir et l’invisibilité ». C’est aussi un cri de colère, un combat 50 ans après la publication du texte de Simone de Beauvoir sur la vieillesse. Rien n’aurait changé ? L’écrivain, essayiste et femme de radio espère que les jeunes liront son livre parce que « vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur ». A 70 ans, Laure Adler est fière d’y vivre.

Marcher dans la nuit. En file indienne dans les Bois du Jorat. C’est le surprenant et poétique spectacle de Massimo Furlan et Claire de Ribeaupierre, à l’affiche du Théâtre de Vidy à Lausanne. Urgence à recréer le lien, à écouter le peuple de la forêt dans l’intimité de son écosystème? Urgence à imaginer le vivre ensemble? Pour les deux artistes lausannois, toujours innovants dans leurs mises en scène, le théâtre est un acte politique. Y retourner malgré la pandémie, un acte de résistance.

La rentrée littéraire dépasse nos frontières. Avec une pile de romans étrangers, des grands noms, des pépites ou des découvertes. Forcément traduits et souvent avec talent. Ces romans venus d’autres horizons littéraires rencontrent leur public, avide de fenêtres sur le monde. Qui sont ces artisans du mot, du sens et d’autres traditions culturelles? Leurs noms sont aujourd’hui cités, reconnus. Jusqu’où interprètent-ils le texte, comment en appréhender le cœur? La traduction jette un pont entre les cultures, mais relève toujours du défi! Rencontre avec une passionnée qui a fait de son métier tout un art.

C’est la conviction du mécène et banquier privé Yves Oltramare. Mais que peuvent bien se raconter un théologien et un astrophysicien ? Ils ont bien le ciel en commun, mais pour quelles intuitions ? Quelles troublantes convergences ? Un projet inédit a émergé à l'Université de Genève. Théologie et astrophysique vont dialoguer. Nom de code : A ciel ouvert. Rencontre avec le banquier passionné et rencontreur d'hommes qui finance le projet. Qui veut comprendre, et qui affirme que la dernière aventure humaine, c'est le voyage intérieur.

Comment rebondir après cette traumatisante expérience collective de la pandémie? Réflexion d’autant plus urgente que le spectre d’une deuxième vague nous guette! Dans quels lieux débattre et avec quels arbitrages démocratiques? La tentation est forte: continuer comme avant. Reprendre le cours de nos vies, de notre économie, de la politique. Surtout que rien de change. Alors comment se réapproprier notre présent et imaginer l’avenir? A La Chaux-de-Fonds, trois institutions culturelles, le TPR, le Club 44 et l’ABC, ont lancé le projet "Big Bounce". Avec une conviction: la culture a une place dans le débat pour tisser d’autres devenirs. Première invitée: la philosophe Cynthia Fleury qui insiste sur un point important: "il faut combattre tous ceux qui croient qu’on peut continuer comme avant". Mais comment développer une tolérance collective au risque et à l’incertitude?

C’est un secret bien gardé, peu de documents officiels, tous détruits à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Un projet démentiel du régime nazi: assurer l’avenir du IIIe Reich par la "création" de bébés aryens, nés dans les Lebensborn. Des bébés parfaits, avec des yeux bleus, des cheveux blonds et une ascendance estampillée compatible avec l’eugénisme nazi. Comme si la vie n’était qu’arithmétique. Pour son deuxième roman, "La race des orphelins chez Belfond", Oscar Lalo plonge dans une mémoire effacée et nous livre un récit dans un récit glaçant et fragile l’histoire d’une femme à la recherche de ses origines. Une histoire vécue comme honteuse et traumatisante pour ces orphelins, arrachés à leurs parents biologiques et marqués du sceau de l’infamie, des nazis avant d’être des bébés. Pourquoi exhumer cette douloureuse mémoire et comment résonne-t-elle avec notre présent?

"Le théâtre ne peut pas s’arrêter", c’est la profonde conviction d’Omar Porras, le directeur du TKM, le Théâtre Kléber Meleau à Renens, dans l’ouest lausannois. Le public, masqué, crise sanitaire oblige, est accueilli par une déclaration d’amour sur fond bleu électrique: te quiero mucho, une manière poétique de décliner, sur une affiche format mondial, TKM en espagnol, la langue d’Omar Porras. Un directeur confiant et qui croit à la nécessité du théâtre pour rendre le monde un peu meilleur.

C'est une tradition: la rentrée littéraire avec sa pile de romans, des surprises et des valeurs sûres, 511 pour la cuvée 2020. Les éditeurs avaient pourtant promis de réduire la production, COVID oblige. Quantité contre qualité? Comment défendre le livre? Faut-il étaler les publications sur toute l'année? Comment repenser le modèle? Rencontre avec Véra Michalski, mécène et éditrice passionnée qui veut nous redonner le goût de lire

Ces seniors qui nous inspirent ! Les chemins de la politique sont escarpés, mais une fois engagé, ça ne s’arrête pas ! C’est la conviction d’une passionnée de l’engagement. Depuis plus de 60 ans, la verte et ancienne conseillère nationale Anne-Catherine Menétrey Savary cultive la passion de la cité. Avec la pandémie, elle s’est découvert, un peu indignée, une nouvelle identité : une personne à risque. Et si le coronavirus nous invitait à changer les choses et à découvrir la vulnérabilité de la planète ? L’espoir d’un changement, ça n’a vraiment pas d’âge.

Jeune, adulte, vieux. Mais est-on vieux à 60 ans? Tout est-il encore possible? Comment naviguer entre les trop tard et le désir d’intensité? Le défi de la longévité est rarement pensé. C’est en philosophe que Pascal Bruckner comble une lacune. Il insiste sur la question du sens donné à sa vie. Il plaide pour des aventures plus larges, pour l’engagement des seniors dans la cité. Vivifiant et salutaire.

Infatigable et passionnée : depuis plus de 50 ans, Alice Pauli expose les plus grands de l'art classique contemporain. De Pierre Soulages à Fabienne Verdier, elle entretient un lien intime avec ses artistes. L’art, c’est toute sa vie. Elle espère que le nouveau Musée des Beaux-Arts à Lausanne stimulera la création. Rencontre avec Dame Alice dans sa galerie du Flon à Lausanne.

Un été en marchant, c'est la proposition de l'anthropologue et sociologue David le Breton. Son dernier livre, « Marcher la vie, un art tranquille du bonheur » aux Editions Métaillé évoque l'incroyable succès de la marche. Un pas devant l’autre comme symbole de retrouvailles avec notre corps. Marcher, c’est troquer notre assise contre une version debout. Marcher pour ralentir le monde ? Une revanche prise sur la vitesse et la technologie ? Marcheur depuis sa jeunesse, David le Breton est convaincu que marcher relève d’une forme de résistance.

Trente-huit degrés en Sibérie, du jamais vu. Un réchauffement qui attise les feux de forêt, la taïga en flammes. La semaine dernière, plus de 2 millions d'hectares étaient en feu, soit la moitié de la superficie de la Suisse. Face à la violence des flammes, les pompiers russes sont désarmés. Ces mégafeux, d’une puissance inégalée, montrent l’impuissance et l’inutilité de la technologie, aussi sophistiquée soit-elle. L’Australie en janvier 2020, la Californie, la Catalogne ou le Canada ont connu ces feux violents dont la fréquence s’amplifie. La rhétorique est guerrière, le feu est un ennemi à abattre. Mais c’est une guerre d’avance, affirme la philosophe Joëlle Zask, auteur de «Quand la forêt brûle». Les experts ont remplacé des savoirs ancestraux, capables d’une alliance fertile avec le feu et la nature. Ces mégafeux sont le symptôme du réchauffement climatique, d’une nature violentée et d’une société malade. Il est temps de nouer une nouvelle alliance pour lutter contre ces mégafeux qui pourraient bien, selon la Nasa, détruite toute les terres émergées de la planète.

Besoin de vacances? Non, besoin de Suisse. C’est le slogan choc de Suisse Tourisme. Pour vous convaincre que la Suisse le vaut bien. Sauver la saison touristique, c’est l’impératif de l’été. Alors, soyons chauvins. Mais pour aller où? Et si le pays de son passeport ou celui où l’on vit nous était inconnu? Si le passeport qu’il fallait montrer était celui du désir, de la découverte de soi, d’un pays plus secret? Comment innover, quels chemins emprunter pour se sentir suisse? L’éditrice Delphine Bovey nous invite à ouvrir des portes dérobées. Une fontaine, un hôtel majestueux, les vitraux de Chagall, les dessins visionnaires d’Henri Dunant, le milieu du monde. C’est aussi la Suisse ! En 2016, elle a publié "Une envie de Suisse" aux éditions Social Info. Elle nous propose un voyage sur mesure. Pour porter un regard neuf et poétique, loin des clichés.

Une artiste et une chercheuse A voix haute évoque les images qui nous ont marqué ces dernières semaines: celles de la crise sanitaire et de la violence policière. Des images virales. Insoutenable pour la mort de Georges Floyd aux Etats-Unis. Invisibles pour un minuscule virus qui a déferlé sur nous. Les images font les crises. Elles sont les crises. Mais peuvent-elles aussi nous guérir? Et les écrans noir sur les réseaux sociaux après la mort de Georges Floyd sont-ils une réaction immunitaire salutaire?

Retour avec le philosophe Roger-Pol Droit et la journaliste Monique Atlan sur une expérience inédite, celle du confinement. Leur journal, « Entre parenthèses », est publié sur Internet (www.rpdroit.com). Histoire de laisser une trace mais aussi d’éprouver et de comprendre le présent, les morts sans visage, les plus âgés protégés et sacrifiés et ce temps qui se fige, notre monde qui s’arrête. Ce texte né du confinement et qui oscille entre réflexion et émotion, traversé de fulgurances et d’angoisse s’est aussi orienté vers le monde d’après. L’idée s’est d’ailleurs très vite imposée dans l’azur médiatique. Sera-t-il meilleur, pire ou juste différent ? Ou est-ce juste de la pensée magique, des œillères idéologiques ou des croyances ? Autant de questions qui traversent un journal intime sans fard, sans illusion et qui invente des pensées barrière pour éviter la bêtise virale.

Une ville sans bruit, c’est une ville musée, un décor de théâtre. Trop bruyante, c’est un enfer. Le confinement a révélé aux citadins de Genève, Neuchâtel, Paris ou Milan un autre visage de leurs rues, de leurs places, de leur quartier où le silence a fait vibrer plus fort le chant des oiseaux. Ces mêmes citadins ont peut-être aiguisé le besoin d'une ville plus désirable et plus vivable. Mobilité douce, espace publics de qualité, nature en ville, quelles leçons tirer de la pandémie ? Rencontre avec Ariane Widmer, une architecte et urbaniste aujourd’hui directrice de la planification cantonale à l’Etat de Genève. Une passionnée qui prend soin du territoire genevois et de son aménagement.

La fureur de vivre et d'expérimenter, c'est la signature de la jeunesse. Aujourd'hui, elle trépigne après un confinement auquel elle a consenti par solidarité avec les aînés et les plus fragiles. Elle s'inquiète aussi. Mais avec quels égards devons-nous traiter cette jeunesse pour éviter le cynisme et le pessimisme? Quelles voies respectueuses devons-nous inventer ? Et inventer un avenir meilleur , n'est-ce pas la responsabilité de toute la société, des aînés en collaboration avec les plus jeunes ?

Crise sanitaire et salutaire ? Douloureuse bien sûr puisque l’économie a été frappée de plein fouet, que le chômage augmente et que les faillites vont se multiplier, mais pour Philippe Roch, figure historique de l’écologie en Suisse, c’est aussi une occasion unique de repenser le système. L’ancien directeur de l’office fédéral de l’environnement souhaite des aides financières aux entreprises sous conditions et il insiste pour changer le mode de calcul du PIB, le produit intérieur brut. En toile de fond, une question à la fois simple et complexe : comment faire pour le monde d’après soit plus respectueux de la nature et plus bienveillant ?

Deux mètres, pas un centimètre de moins pour éviter toute contagion. C'est la distance imposée dans le monde entier. Distance sociale ou distance physique? Les mots ne sont pas anodins. Et quelles traces va-t-elle laisser dans notre vivre ensemble? Cette distance imposée est pulvérisée par le numérique. Skype, Zoom ou What's app permettent un lien, mais lequel? L'école s'est réinventée en un temps record, mais distribuer des équipements informatiques aux élèves qui en manquent, est-ce une bonne solution pour pallier les inégalités sociales? Distance physique et proximité technologique, est-ce un paradoxe? L'anthropologue Daniela Cerqui souligne depuis des années que la technologie n'est jamais neutre. Alors ces choix, souvent évidents et spontanés, que racontent-ils des croyances de notre société?

La crise sanitaire oblige les entreprises à imaginer des solutions dans l’urgence. Elle révèle aussi le besoin des employés d’être utiles? D’éviter d’être spectateurs du naufrage à la maison comme au travail, individuellement et collectivement. Mais comment réagir quand nous basculons dans la catégorie « travailleurs non essentiels »? Le virus révèle-t-il, comme le souligne la psychologue du travail Edna Didisheim, une crise de sens qui couvait depuis des années ?

Revenons à l'essentiel ! L’invisible virus avec son cortège de malades, de morts, le confinement forcé remet l’essentiel au gout du jour. Jamais cette idée n'a été aussi présente dans les discours politique, ou tout simplement dans vos vies quotidiennes bousculées par le virus. Mais l'essentiel, c'est quoi ? Manger, dormir, être en bonne santé, télétravailler et porter un masque ? Et quelle place laisser au superflu, au futile qui rend nos vies plus intenses. A ce rien qui fait tout ? La philosophe Laurence Devillairs nous invite à ne pas confondre essentiel et nécessaire.

La révolte gronde. Le message pour les 65 ans et plus les agace. Pas de courses, pas de visites des petits-enfants, pas de promenade. Les retraités sont plus actifs, en meilleure forme, plus actifs et plus utiles. à toute la société! Faut-il les protéger à tout prix ? Et avec quelles règles pour respecter leur liberté et leur capacité à être responsables?

Vivre, c’est aussi mourir. La science nous promet pourtant l’immortalité. Et si les morts du Covid 19 nous confrontaient à cet essentiel: nous sommes tous mortels. A quoi sert alors la liste quotidienne de décès que délivrent les médias au quotidien. Repère utile ou forcément angoissant? La crise serait-elle aussi un test d’humanité et non une guerre contre le virus?

Interview de Francis Walvogel, professeur de médecine, spécialité les maladies infectieuses, ancien président des Ecoles Polytechniques fédérales, impliqué dans la santé, la finance et l’humanitaire.

Professeur de médecine, spécialité les maladies infectieuses, ancien président des Ecoles Polytechniques fédérales, impliqué dans la santé, la finance et l’humanitaire, Francis Walvogel partage son savoir avec générosité. Dans son dernier livre, il célèbre la vie et sa beauté. Son foisonnement et ses émergences. Ses mystères. Etrange exercice en ces temps de pandémie, alors qu’un invisible virus a déclenché le bouleversement du monde. Ou d’un monde précise Francis Walvogel, car les virus ont toujours existé et ne font que leur travail. A nous, société d’en tirer des leçons. Dans son dernier livre, Tableau de la vie, publié aux Editions Odile Jacob, il nous propose un voyage salutaire « au pays des échanges » Exercice salutaire pour explorer la vie de l’infiniment petit, nos cellules, à nos sociétés numériques complexes. Mais ces échanges, qui peuvent provoquer d’immenses bouleversements, à quoi servent-ils ? Que permettent-ils de créer ? Rencontre avec un visionnaire humaniste, un chercheur de vie.

Interview de Jorge Canete, architecte d’intérieur, auteur de "Il était une fois ma maison" (Editions Favre).

Interview d’Alexia Michiels co-fondatrice du Resilience Institute Europe

Interview d'Inès Lamunière, architecte suisse,

Tourisme spatial, projets de colonisation de la Lune ou de Mars, la décennie 2020 marque un nouvel élan pour la conquête spatiale. Les milliardaires des GAFA rêvent de marcher sur la planète rouge. Pour la première fois de notre histoire, nous imaginons des humains complètement déconnectés la terre.Transgression nécessaire ou dernière aventure humaine ? Réponse avec l’éthicien et théologien Jacques Arnould. Il conseille depuis plus de 20 ans le Centre national d’études spatiales à Paris sur les questions éthiques liées à l’exploration de l’espace. Le 6 février, ce passionné d’espace tant physique que spirituel a donné une conférence, Au bord du vertige, au Club 44 à la Chaux-de-Fonds.

Soulages, son nom sonne comme un poème. A 100 ans, ce peintre majeur du XXème et du XXIème siècle, investit chaque jour son atelier de Sète, dans le sud de la France. Une leçon de vie. Une leçon de peinture pour explorer l’âme humaine Pour son centenaire, Paris lui a offert les cimaises du Salon Carré du Louvre, Beaubourg évoque son œuvre et à Lausanne, la galerie Alice Pauli à Lausanne lui a rendu un vibrant hommage. C’est le peintre du noir et de la lumière. Mais comment aller du noir à la lumière? Sa peinture nous rend-elle plus humains? Et porte-t-il en lui, comme l’affirme Michael de Saint-Chéron, qui co-signe D’une rive à l’autre chez Actes Sud, 100 ans de notre humanité en péril? Si, en Occident, le noir est souvent synonyme de mort, celui de Soulages célèbre la vie et la résistance. Il révèle "un je ne sais quoi" de sacré, de métaphysique. Rencontre dans A voix haute avec un philosophe des religions et un essayiste que les toiles de Pierre Soulages émeuvent.

Un livre est une arme. Il peut se dresser, seul! C’est la conviction de "l’auteuresse", comme aime se définir Claudie Hunzinger. Pamina, narratrice de "Les grands cerfs", publié chez Grasset et Prix Décembre 2019, contemple les cerfs, aimerait se glisser dans leur muffle, écouter avec leurs oreilles, voir avec leurs yeux. Elle réalise que leur territoire, dans la forêt des Vosges, se rétrécit, que leur existence même est menacée. Est-ce la même menace qui pèse sur toute la planète? Qui plane sur nous? Comment renouer avec le sauvage? Faudrait-il être "bilingue" pour parler le langage humain et celui de la nature? Un récit qui résonne comme un cri de colère, mais où résonne aussi la joie d’être en vie.

En nouvelle diffusion.

Yann Kerninon est ambitieux. Dans son essai philosophique, Sauver le monde, publié chez Buchet Chastel, il s’inquiète des compromis tièdes de la démocratie. Il interroge la banalité de nos vies de consommateurs. Sommes-nous condamnés à nous résigner ou à céder aux angoisses du dérèglement climatique ? Pas du tout ! Avec humour et humanité, Yann Kerninon questionne notre capacité à retrouver l’innocence et l’espoir dans un monde livré à l’errance. Il nous invite à la fraternité.

Le conflit sur le nucléaire, les sanctions, les manifestations contre le régime réprimées dans le sang, autant de réalités qui donnent rarement envie de sillonner le pays. L’ethnologue nous raconte un autre Iran, l’histoire de la Perse. Entre passé et présent. Entre Orient et Occident. Un regard décentré sur un pays diabolisé. Elle réveille notre imaginaire, d'Ispahan, cité de turquoise et de lapis à la ville des rois mages, du parfum des roses aux ruines de Persépolis. Elle prend le signalement du monde. Son livre est publié aux Editions de l’Aire.

Infatigable et passionnée : depuis plus de 50 ans, Alice Pauli expose les plus grands de l'art classique contemporain. De Pierre Soulages à Fabienne Verdier, elle entretient un lien intime avec ses artistes. L’art, c’est toute sa vie. Elle espère que le nouveau Musée des Beaux-Arts à Lausanne stimulera la création. Rencontre avec Dame Alice dans sa galerie du Flon à Lausanne.

Sylvain Tesson partage avec ses lecteurs l’énigme de la panthère des neiges. Félin discret, solitaire, chaque observation est un véritable événement. Une apparition religieuse affirme l’écrivain pour un autre usage du monde. L’affût est un pari, sans garantie de réussite. Jamais ou rien fait partie de l’aventure qui exige de la patience et un autre regard sur la nature sauvage. La beauté, la poésie vont-elles sauver le monde et nous sauver ? Réponse avec un écrivain qui propose un antidote à l’épilepsie de notre époque.

Entretien avec Jean-François Serres, le fils du philosophe Michel Serres. Engagé dans l'associatif et l'action sociale, très impliqué dans la réflexion et la mobilisation contre l'isolement social des personnes âgées (Monalisa). Également essayiste, il a publié ''Engageons nous en fraternité'' aux Éditions le Pommier.

Colère dans la rue! Slogans de colère! Ça suffit disent toutes les femmes qui ont manifesté pour l’élimination de la violence. Des féminicides au mouvement me too qui denonce le sexisme ordinaire, c’est le corps qui est au centre. Corps individuel ? Corps collectif? La question du corps n’est pas une question de liberté de choix, insiste la philosophe de la pensée féministe Genevieve Fraisse. C’est LA grande question de l’égalité. Et le grand chantier du 21eme siècle.

Et si les objets nous reliaient à nos rêves et aux émotions les plus enfouies? Quel lien alors entre un cintre cassé, une nappe brodée, une pile de chapeaux ou encore une étoile jaune? Ils incarnent la grande histoire, ils sont les témoins de la tragédie de tout un peuple. Un livre émouvant, "Objets transmissionnels, Liens familiaux à la Shoah" (Slatkine) et codirigé par le sociologue Ian Lew et le médecin généraliste à la retraite Michel Borzykowski, brosse le portrait de 40 destins de descendants de la Shoah. Comment transmettre cette mémoire douloureuse alors que les derniers survivants disparaissent? Et peut-elle nous servir à tous? Peut-elle servir à plus de fraternité?

Rideau. Le 21 décembre, le célèbre restaurant du Cerf à Cossonay tourne une page de son histoire. Carlo Crisci, qui gère ce lieu de haute gastronomie depuis 1982 change de capMême lieu, autre nom. En 2020, La Fleur de Sel jouera la carte de la simplicité. Fini la cuisine trop complexe, les mignardises et amuse-bouche. Fini les plats aux ingrédients hors de prix. Le chef doublement étoilé plaide pour une cuisine plus simple, plus épurée, plus locale sans exclure totalement les produits d’ailleurs. La crise climatique, le désir des clients, le modèle économique, la gastronomie se réinvente. Les chefs étoilés donnent-ils l’exemple pour notre assiette de demain ?

La science ne fait plus rêver. Elle suscite la méfiance, voire du rejet. Elle nous rappelle que notre planète brûle. C'est un fait. Irréfutable. Rationnel. Encore trop inaudible ! Quel rôle peuvent ou doivent jouer les scientifiques ? Quelle récit doivent-ils construire pour parler à nos émotions ? Mais aussi aux politiques qui fabriquent les lois de demain? Et quelles responsabilité ont-ils pour construire la société de demain ? Thierry Courvoisier a réfléchi à ses questions. En 2017, il a publié « Des étoiles aux états, Manifeste pour une gouvernance à l’écoute de la science », aux Editions Georg. Il rêve d’une gouvernance qui s’appuie « sur une connaissance scientifique solide pour une gestion intelligente du vaisseau Terre.

En France, les soignant.e.s, rejoints par les médecins, lancent un cri d'alarme : pas assez de lits, pas assez de personnels. Depuis 6 mois, ils ne décolèrent pas! Ils craquent, l’hôpital craque. Un cri qui résonne en Suisse où les réformes du système de santé patinent. Soigner, ça coûte cher, mais pour quel choix de société? Soigner, ça veut dire quoi et peut-on soigner la planète, la société, les autres? Et si le soin nous rendait plus humains?

A Genève, Berlin ou New York, partout les femmes se mobilisent pour le climat. Et si la destruction de la nature et l'oppression des femmes étaient liés? C'est le credo des éco-féministes, mouvement né aux Etats-Unis dans les années 70. Le point commun: la domination. Mais pourquoi les femmes seraient-elles forcément plus impliquées ou plus efficaces dans les questions de nature? Comme si elles étaient "naturellement" sensibles? Même combat ou piège?

C’est un combat que mène Rossana Orlandi pour réveiller les consciences. Elle invite tous les designers à rivaliser d’imagination pour éviter de polluer les océans. Nom de code de son initiative internationale: Guiltless Plastic (du plastique éthique, sans culpabilité) avec à la clé, des prix qui récompensent les solutions innovantes. "Le potentiel est énorme", insiste Rossana Orlandi et il en va de "notre survie".

Jeune, adulte, vieux. Mais est-on vieux à 60 ans? Tout est-il encore possible? Comment naviguer entre les trop tard et le désir d’intensité? Le défi de la longévité est rarement pensé. C’est en philosophe que Pascal Bruckner comble une lacune. Il insiste sur la question du sens donné à sa vie. Il plaide pour des aventures plus larges, pour l’engagement des seniors dans la cité. Vivifiant et salutaire.

La planète brûle et l'avidité nous a mené au désastre. Et si nous pratiquions la force d'âme, la prudence, la tempérance et la justice ? Quelle audace ! Notre invitée exhume ces vertus qui puisent dans la philosophie et la religion, dans une époque qui privilégie le bien-être ou le bonheur. Jacqueline Kelen nous invite pourtant à les cultiver en toute liberté. Elle a présenté son livre, « Le Jardin des vertus », publié aux Editions Salvator, aux Livres sur les Quais à Morges.

Yann Kerninon est ambitieux. Dans son essai philosophique, Sauver le monde, publié chez Buchet Chastel, il s’inquiète des compromis tièdes de la démocratie. Il interroge la banalité de nos vies de consommateurs. Sommes-nous condamnés à nous résigner ou à céder aux angoisses du dérèglement climatique ? Pas du tout ! Avec humour et humanité, Yann Kerninon questionne notre capacité à retrouver l’innocence et l’espoir dans un monde livré à l’errance. Il nous invite à la fraternité !

Avec Rouge Impératrice, publié chez Grasset, Leonora Miano nous offre une fable politique et une histoire d’amour puissante. Elle imagine une Afrique du 22e siècle, prospère, unifiée et pacifiée où les colonisateurs d’hier se sont réfugiés. Ils ont fui "l’invasion" des migrants sub-sahariens en Europe. La romancière brasse les questions brûlantes de l’identité et de la migration pour porter un autre regard sur les malaises de notre époque. Elle se projette aussi dans une Afrique qui ne se détermine plus "en fonctions d’injonctions extérieures". Elle ouvre avec l’imaginaire du roman le champ des possibles.