D'après tous les sondages, neuf Français sur dix seraient favorables à une loi « d'ultime liberté » sur la fin de vie. Jean-Luc Romero-Michel, président d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité, adjoint à la maire de Paris, livre son analyse de la législation et ses préconisations sur un sujet plus que jamais d'actualité. Dans ce livre plein d'humanité, Jean-Luc Romero-Michel, infatigable, poursuit son combat pour une fin de vie digne.

Corps noirs : réflexion sur le mannequinat, la mode et les femmes noires, c’est le Livre France de la semaine. L’autrice est Christelle Bakima Poundza qui scruté les podiums et les magazines de mode depuis des années, en s’interrogeant sur la place des femmes noires dans la mode. Elle répond aux questions de Frédérique Genot.  À écouter aussi8 Milliards de voisins - Mannequinat : un métier d’avenir sur le continent ?

Plus d'un siècle et demi avant #MeToo, les revendications ne pouvaient s'exprimer avec la même visibilité, mais la question du consentement se posait déjà. La nuit de noces a longtemps été vécue comme une véritable épreuve, voire un viol légal. C'est ce qu'explique Aïcha Limbada dans le livre La nuit de noces.

Pour le ministre de l’Intérieur, les « violences policières » n’existent pas telles qu’on se les imagine, car les policiers exercent une autorité légitime. La semaine dernière, plus de 30 000 personnes ont manifesté en France contre ces violences policières. Pour l’avocat Arié Alimi, membre du bureau national de la Ligue des droits de l’homme, ces violences sont en partie liées à la façon dont l’État affirme son pouvoir. Il l’écrit dans son essai L’État hors-la-loi, publié aux éditions La Découverte.

La France craque ? C’est le constat du journaliste François-Xavier Ménage qui a enquêté pendant près de cinq ans partout en France. Dans tous les secteurs, le pays est au bord de l’explosion.

En France, cette rentrée scolaire est marquée par le manque de professeurs dans les collèges et lycées, d'où le recours à des enseignants contractuels. Nedjib Sidi Moussa fait partie de ces professeurs sous contrat. Dans ce journal de bord rédigé à chaud, les lecteurs suivront donc les pérégrinations d'un professeur contractuel nommé dans un collège de la banlieue parisienne afin d'apprendre aux enfants de milieux défavorisés l'histoire et la géographie. Le remplaçant, journal d'un prof précaire de banlieue permet de saisir la difficulté, mais également le plaisir d'enseigner à des adolescents.

Alors que la Coupe du monde de rugby vient de commencer, et à moins d'un an des JO, qu'est-ce que la big data a changé dans le sport et quelles problématiques cela soulève ? Data et sport, la révolution, paru aux éditions de l’Observatoire, est un essai coécrit par Yannick Nyanga (sacré quatre fois champion de France de rugby, actuellement entraîneur adjoint de l’équipe professionnelle du Racing 92 et de l’équipe espoirs du club) et Aurélie Jean, docteure en sciences et entrepreneure, une des figures de la science algorithmique.

Comme un oiseau dans un bocal, portraits de surdoués est une bande dessinée qui s'intéresse aux HPI : les hauts potentiels intellectuels. Son autrice, Lou Lubie répond à Frédérique Genot. 

Max Hurdebourcq, auteur de L’homme qui murmure à l’oreille des gorilles, est un naturaliste autodidacte. Pendant quinze ans, il s'est consacré à la préservation des gorilles dans la forêt gabonaise, puis dans d'autres forêts tropicales africaines. À écouter aussiDe vive(s) voix - Marc Namblard: écouter les bruits de la nature

Ancien agent de la Direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd’hui DGSI), Guilhem Giraud est un spécialiste des écoutes. Dans Confidences d’un agent du renseignement français, il pointe les dangers de l’écoute intensive, surtout après l’affaire Pegasus. (Rediffusion du 23 octobre 2022)

L’intelligence artificielle a fait son entrée dans notre vie il y a quelques mois, que ce soit grâce à Midjourney, Dall-e, Stable Diffusion ou ChatGPT. Cela va très vite et déclenche autant de réactions passionnées qu’inquiètes. Le Livre France de la semaine donne les clefs d’une bonne utilisation de l’IA, grâce aux conseils d'Alexandre Gefen, auteur de Vivre avec ChatGPT. (Rediffusion du 4 juin 2023) ► À lire aussi : Chat GPT, le robot qui fascine et inquiète

En 2022, on estime que 45 000 migrants ont tenté de traverser la Manche pour aller au Royaume-Uni où, à la différence de la France, ils n’ont pas besoin de papiers pour travailler. Les plages de l’embarquement, est un récit du quotidien de ces migrants (afghans, soudanais, irakiens, kurdes, iraniens...). Pendant sept ans, Julien Goudichaud est resté à leurs côtés, jusqu’à entreprendre, lui aussi, la traversée à bord de l’un de ces bateaux. (Rediffusion du 7 mai 2023)

Les images de l'Iran en révolte, celles du soulèvement en Tunisie en 2011, les messages des gilets jaunes en France ou les vidéos de violences policières... Ce sont autant d'exemples d'images qui prennent une place importante dans les luttes sociales. Dans le livre Vidéoactivismes. Contestation audiovisuelle et politisation des images paru aux éditions Amsterdam, il est beaucoup question du pouvoir de l'image, comme l'explique son auteure, Lune Riboni.

Les incendies de l'été 2022, les épisodes de chaleur de plus en plus fréquents… Ce sont des exemples qui permettent de constater les effets du changement climatique. Et si les phénomènes semblent parfois s'accélérer, pendant longtemps, on ne pouvait pas ressentir ce réchauffement. Y compris quand on était particulièrement intéressé par tout ce qui touche au vivant. C'est ce qu'explique Bruno David, directeur du muséum national d’histoire naturelle et auteur de Le jour où j’ai compris.

Le Livre France de la semaine est un « cahier de vacances féministe » ! 96 pages sans patriarcat, confectionné par le média Sorocité. Entretien avec deux des rédactrices : Elsa Pereira et Héloïse Niord-Méry.

Le Livre France de la semaine est une enquête de Bénédicte Bonzi sur le système alimentaire de la France. C'est également un regard très critique du fonctionnement de l'aide alimentaire et de ses effets pervers. 

C'est un ouvrage qui rappelle à quel point l'homme a besoin des arbres. Son auteur a été sourceur d’extraits naturels pendant plus de 30 ans pour l’industrie du parfum.

40 plumes pour soutenir « les soulèvements de la terre ». Des artistes, des scientifiques, ou de simples anonymes… Les soulèvements de la terre est une association fondée en 2021 et elle est notamment connue pour avoir organisé le rassemblement contre les méga-bassines à Sainte-Soline ou encore celui contre la ligne de train Lyon-Turin. Mercredi dernier, sa dissolution a été annoncée en conseil des ministres. Entretien avec l'un des auteurs, le bédéiste Alessandro Pignocchi.  À lire aussiFrance: levée de boucliers après la dissolution du collectif Les Soulèvements de la Terre

La beauté avec un grand B n'est plus en vogue. Au cinéma, on va voir Moi, moche et méchant. À RFI, comme dans de nombreuses sociétés, on lance en décembre le concours du plus vilain pull de Noël. Le moche assumé est une réponse à des décennies d’hyperesthétisme, considéré comme déshumanisant. C'est le sujet du Livre France de la semaine. Bertrand Naivin, théoricien de l’art et des médias, est l’auteur de Cachez ce Beau que je ne saurais voir !

Chaque jour, un être humain produit un litre d’urine et 200g de matière fécale. Pour l’humanité, en 2023, cela fait 3 000 milliards de litres et 600 milliards de kilos. Tout le monde n’a pas accès aux toilettes. Étudier la question de plus près est même un révélateur des inégalités de la société ou du monde. Le Livre France de la semaine est « Toilettes publiques », essai sur les commodités urbaines, aux Presses de Sciences Po.

L’intelligence artificielle a fait son entrée dans notre vie il y a quelques mois, que ce soit grâce à Midjourney, Dall-e, Stable Diffusion ou ChatGPT. Cela va très vite, et déclenche autant de réactions passionnées qu’inquiètes. Le Livre France de la semaine donne les clefs d’une bonne utilisation de l’IA, grâce aux conseils d'Alexandre Gefen, auteur de Vivre avec ChatGPT. ► À lire aussi : Chat GPT, le robot qui fascine et inquiète

Le Livre France de cette semaine s'intitule Bla bla bla, en finir avec le bavardage climatique, publié aux éditions le Robert. L'auteur, Albin Wagener, sociolinguiste, décortique les différents types de discours pour parler climat et entre les climatosceptiques, les technosolutionistes, les colibristes ou les effondristes... Un point commun : l'utilisation des mots pour nous influencer et pour tenter de justifier ou pour camoufler notre paralysie face à l'urgence. ► À écouter aussi : «TotalEnergies doit développer les nouvelles énergies, mais n'en fait pas assez»► À lire aussi : Au sein de l'alliance des assureurs pour le climat, des défections en cascade

La succession de révélations de crimes commis au sein de l'Église catholique a provoqué la honte, la colère et le désarroi de nombreux fidèles ou prêtres, qui appellent à des réformes en profondeur. L'archevêque de Poitiers, Mgr Pascal Wintzer estime qu'un changement est nécessaire. Pour lui, cela passe par des personnes nouvelles (y compris des femmes et des laïcs) et des changements institutionnels.

Parce qu'il décrypte les réseaux complotistes depuis 15 ans, Rudy Reichstadt est la cible d'une campagne de calomnies et de dénigrement d'une grande violence. C'est l'envers du décor qu'il raconte dans le Livre France de la semaine : Au cœur du complot.

En 2022, on estime que 45 000 migrants ont tenté de traverser la Manche pour aller au Royaume-Uni où, à la différence de la France, ils n’ont pas besoin de papiers pour travailler. Le livre France de la semaine, Les plages de l’embarquement est un récit du quotidien de ces migrants (afghans, soudanais, irakiens, kurdes, iraniens...). Pendant sept ans, Julien Goudichaud est resté à leurs côtés, jusqu’à entreprendre, lui aussi, la traversée à bord de l’un de ces bateaux. ► À lire aussi : Migrants: les garde-côtes tunisiens face à la multiplication des traversées

L’ethnologue Émilie Barrucand, auteure du livre Les Gardiens de la forêt (éditions du Cherche-Midi), nous présente un livre sur la forêt amazonienne et la défense des droits des populations autochtones pour la préservation de leur patrimoine culturel. Cela fait près de 20 ans qu’elle partage sa vie entre la France et la forêt amazonienne.

Nicolas Menet est décédé à 43 ans le 4 février dernier d’une tumeur du cerveau. Quand il a compris que son cancer était incurable, il a décidé d’écrire un livre Faire le deuil de soi pour parler de cette dernière année, de l’acceptation de sa mort à venir, faire aussi des propositions aux députés et au président de la République sur la loi encadrant la fin de vie. Un témoignage d’une force inouïe, alors que la Convention citoyenne sur la fin de vie a rendu ses conclusions à Emmanuel Macron au mois de mars. C’est Jacques Buffière, son mari, qui a accepté de parler de ce livre publié à titre posthume.

Ces dernières semaines, l’application TikTok a été interdite aux fonctionnaires ou membres du gouvernement de nombreux pays occidentaux. Quel danger représente TikTok ? Comment expliquer le succès de cette application qui est utilisée par 1,7 milliard de personnes chaque mois. Le Livre France de la semaine est Le système TikTok paru aux éditions du Rocher.

Comment faire pour en finir avec la double morale sexuelle au sein de nos sociétés ? C’est ce à quoi nous invite à réfléchir l'ouvragre Les femmes sont des salopes, les hommes sont des Don Juan. Entretien avec son autrice, Florence Montreynaud, féministe engagée, co-fondatrice des Chiennes de garde et de Zéromacho.

Comment expliquer la naissance de plusieurs bébés sans bras dans plusieurs départements français, il y a une dizaine d'années ? Et pourquoi l'enquête menée par les autorités sanitaires n'a rien donné ? Ce sont deux des questions auxquelles le Livre France de la semaine, Bébés sans bras, tente de répondre. Entretien avec ses deux auteurs. Bébés sans bras, un déni sanitaire, un livre de Mélanie Déchalotte (auteur) et Pierrick Juin (dessinateur), paru le 16 mars 2023 aux éditions Les Échappés.

Que ce soit à coups d’étoiles, de petits cœurs ou de pouces, nous passons notre temps à donner des notes au chauffeur Uber, au restaurant ou à la beauté d’un paysage. Dans Tous notés !, Pierre Bentata, son auteur, s’intéresse à ce jugement permanent.

Le Livre France de la semaine tente de faire la part des choses entre les petits et les grands gestes pour l’environnement… Frédérique Genot s’entretient avec Pierre Rouvière et Barnabé Crespin Pommier. Le premier ingénieur, le deuxième, écrivain, tous deux auteurs d’Écolo, mon cul !

Comment notre rapport à l’Océan s’est transformé au cours des siècles, et plus précisément ces dernières années… C’est la question qu’aborde le livre France de la semaine intitulé : « Immersion, rencontre des mondes atlantique et pacifique ». Frédérique Genot s’entretient avec son autrice, Hélène Artaud.

Des lèvres pulpeuses, des nez rectilignes et des fesses galbées à l'extrême. Il en est beaucoup question dans le livre signé Elsa Mari et Ariane Riou : Génération Bistouri : enquête les ravages de la chirurgie esthétique chez les jeunes.Pendant neuf mois, les deux journalistes du Parisien ont tenté de comprendre pourquoi de plus en plus de jeunes ont recours à cette pratique risquée, souvent pratiquée par des chirurgiens qui se transforment en véritables hommes d'affaires.

Vous êtes parents, quand faut-il s'inquiéter quand votre enfant a de la fièvre, a reçu un coup ? Un médecin des urgences pédiatriques vous répond. « Toubib » (c'est un pseudo, car il préfère rester anonyme) est administrateur d'une page Facebook de près de 370 000 abonnés. Il publie Urgences or not urgences, manuel de survie en milieu pédiatrique.

Le photojournaliste Louis Witter a passé 18 mois dans les environs de Calais auprès des exilés qui attendent de franchir ces 30 kilomètres de mer qui séparent la France de l'Angleterre, dernière étape de leur route migratoire. À travers son objectif, c'est la violente stratégie politique et policière, mise en place par les autorités françaises pour faire face à l'immigration, qu'il a souhaité mettre en lumière. Mais puisque les photos ne permettent pas de tout raconter, il a couché son récit sur le papier. Son premier livre, La battue, est paru aux éditions du Seuil.

C’est l’un des plus grands canulars de la fin du XIXe siècle et de façon plus générale, à l’attention que l’on porte aux morts. Stéphanie Sauget, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Tours, autrice de l'ouvrage Le cercueil de verre du Père-Lachaise raconte comment est né ce canular ou...cette légende.

Ces quinze dernières années, plus de 2 000 femmes ont été tuées en France par leur ex-conjoint. Dans son ouvrage, Laurène Daycard retrace une enquête au long court sur des féminicides en prenant soin, à chaque fois, de s'attacher à redonner une part d'humanité aux victimes. Une enquête à la première personne dans laquelle l'auteure nous emmène à la rencontre de survivantes et de familles endeuillées, mais aussi auprès des auteurs de ces actes. Nos absentes - à l'origine des féminicides  est publié aux éditions du seuil.  En 2020, 35% des victimes de féminicides conjugaux avaient subi des violences antérieures, des chiffres édifiants qui illustrent la terrible réalité de ces violences masculines sur des femmes qui sont souvent relatées dans les rubriques des faits divers. ► À lire aussi: L'Espagne connaît un pic de féminicides «épouvantable» en cette fin d'année 2022 ► À écouter aussi: Décryptage - Silence on tue: les féminicides toujours en augmentation      

Fabien Bilheran, ex-policier, et Agnès Naudin, capitaine de police, ont coécrit Police : la loi de l’omerta, aux éditions Le Cherche Midi. Six policiers lanceurs d’alerte décrivent leur quotidien : racisme, violences ou encore harcèlement, avec, décrivent-ils, une volonté de l’administration d’étouffer les affaires.

La professeure d'histoire-géographie en collège Mara Goyet raconte dans son livre ses 25 ans de métier et son engouement inébranlable. Finir prof sonne comme une menace, mais l'enseignante le voit comme une chance. Des bouleversements historiques (le confinement, l'assassinat de Samuel Paty) à l'ordinaire qui se passe dans une classe, ce livre invite à repenser avec gravité et entrain le métier d'enseignant.

Le Livre France de la semaine s’intéresse aux soap-opéras, ces feuilletons sentimentaux destinés aux femmes au foyer et qui ont considérablement évolué au cours du XXe siècle. Souvent méprisés, ils ont un rôle bien plus complexe que ce que l’on peut imaginer au premier abord. Entretien avec Delphine Chedaleux, auteure du livre Du savon et des larmes (éditions Amsterdam).

Le procès en appel du Mediator s'ouvre le 9 janvier à Paris. Mediator, un crime chimiquement pur, c'est le livre France de cette semaine. Entretien avec Irène Frachon, coscénariste avec Eric Giacometti de la bande dessinée. Irène Frachon avait été la lanceuse d'alerte à l'origine de l'affaire.

La police scientifique occupe une place de plus en plus indispensable dans la résolution des enquêtes. Le livre de Manon Gauthier-Faure retrace l’histoire de cette profession. Des portraits et des photos en situation décrivent le travail minutieux de ces policiers qui prélèvent, analysent, comparent et innovent. Un ouvrage publié aux éditions Marabout. 

Le livre France de la semaine mérite sa place sous le sapin. Le Manifeste intemporel des arts de la préhistoire s'intéresse à tout ce qui a été créé de beau par les humains, depuis des dizaines de milliers d'années. Entretien avec son auteur, Pascal Picq. RFI : Pascal Picq bonjour, vous êtes paléo-anthropologue, et auteur d’un beau livre intitulé Manifeste intemporel des arts de la préhistoire, un hommage à toutes les créativités de l’humanité… Pascal Picq : Oui, ça peut sembler curieux dit de cette manière-là. Mais en effet, nous avons une grande tradition artistique en Occident. L’Occident a dominé le monde pendant les derniers siècles, et au cours de ces derniers siècles, on a découvert la Préhistoire… Voilà, c’est Lascaux, Chauvet, Cosquer… Sans aller jusqu’à dire que tout a commencé en Europe, on était très focalisé sur l’Europe et c’est vrai qu’il y a des choses merveilleuses. Mais on s’aperçoit que c’est beaucoup plus ancien qu’on ne l’imagine, que cela ne concerne pas que notre espèce Homo Sapiens et que c’est partout dans le monde. Par exemple chez les Aborigènes australiens, ou chez certains peuples amérindiens ou inuits, on peut retracer une filiation avec des représentations artistiques qui sont très anciennes (des dizaines de milliers d’années) et aujourd’hui il y a des artistes contemporains. Mais attendez... Ce ne sont pas des artistes restés dans la Préhistoire. Leur art comme le nôtre a évolué… Donc, voilà, « Manifeste intemporel », c’est pour montrer que c’est quelque chose qui est constant dans la grande aventure de l’humanité Et en lisant votre livre, c’est tout notre regard sur l’homme préhistorique qui change… Et les femmes. Les femmes, on va y venir… Non, non, j’insiste parce que, à chaque fois que vous avez une représentation dans un livre illustré ou un docu-fiction, peu importe, sur une personne qui peint une paroi de Chauvet, c’est toujours un homme. Or on n’en sait strictement rien. Il y avait des hommes et des femmes artistes. L’image de la femme, comme vous le savez, est très présente dans l’art préhistorique. Mais attention de ne pas projeter nos clichés hyper genrés et péjoratifs vis-à-vis des femmes dans la préhistoire. C’est vrai que l’image qu’on a, c’est celle de l’homme qui chasse et de la femme qui regarde. Ouais, c’est ça, oui… (sur un ton amusé) Et vous, vous dites « non, les femmes ont pu être peintres également ». En tant que femme, vous n’allez pas croire à ce truc ? Surtout qu’on est en train de découvrir que les femmes étaient beaucoup plus actives… Elles l’ont toujours été. Ce sont nos représentations héritées du XIXe siècle – le XIXe siècle est un siècle terrible pour la représentation entre les hommes et les femmes pour écarter les femmes des enjeux de la cité. Mais en l’occurrence, en effet, on s’aperçoit qu’il y avait des femmes qui étaient dans toutes les activités, et pourquoi pas : artistes ! Donc, je ne dis pas que c’est une femme qui a peint Lascaux, mais il n’y a aucune raison de dire qu’il n’y avait pas des femmes qui aient peint Lascaux. Pourquoi on a une vision aussi péjorative, entre guillemets, de l’homme ou de la femme préhistoriques ? Ah, parce que c’est une construction qui remonte justement à l’idéologie de progrès du XIXe siècle. Au moment où l’Occident domine le monde. Déjà, il y a toute une mécanique très ancienne pour exclure les femmes du côté de la philosophie, du côté de la théologie. Et ce que j’ai découvert récemment dans un livre intitulé Comment la modernité ostracisa les femmes ? qu’il y avait en plus tout un arsenal séculaire à travers les institutions notamment scientifiques, mais également dans le cadre de l’État moderne, dans la médecine… qui consistait à écarter les femmes de tous les enjeux importants de la cité. Et donc on les a remises dans leurs fonctions naturelles. Vous savez, si on appelle les mammifères « mammifères » (on aurait pu trouver d’autres noms), au XIXe siècle, c’est pour rappeler aux femmes leur fonction première : de reproductrice et de nourrice et les renvoyer dans les foyers. Cela, c’est lié à la révolution bourgeoise. Et le XIXe siècle est l’apothéose de cette horreur, qui va complètement écarter les femmes de tout cela. C’est le Code Napoléon qui infantilise les femmes. On n’en est sorti que dans les années 1960, quand même ! Et dans les faits, on n’en est pas encore complètement sorti. Et là, la Préhistoire et la paléo-anthropologie émergent à la fin du XIXe siècle, dans un contexte hyper misogyne, et qui est aussi un contexte d’exclusion de tous les genres. C’est le racisme, c’est le colonialisme, c’est la guerre contre l’homosexualité, c’est la guerre contre la nature. En fait, tout ce qu’on met dans le panier qu’on appelle le wokisme (je n’aime pas trop le terme parce qu’il confond tout), néanmoins tout ceci apparaît à la même époque. Et on a projeté dans la Préhistoire cette vision hypergenrée de la société qui n’est gérée que par le patriarcat et les hommes. Quand vous allez dans les réseaux et que vous tapez homme préhistorique ou femme préhistorique : qui taille les outils ? qui chasse ? qui fait le feu ? qui peint ? Ce sont les hommes ! Trente glorieuses ! Je suis un baby-boomer. À la radio, ça ne se voit pas, mais je suis un baby-boomer. Les dames se souviennent que cette époque-là aussi est très genrée. Les hommes au travail. Ce qu’on voit dans des séries américaines comme Desperate Housewives ou Mad men etc. Et les femmes ont développé des pathologies. Vous savez, Jules Michelet disait : « Les femmes sont les grandes malades de l’histoire ». Elles ne sont pas malades, on les a rendues malades. Donc, c’est l’hystérie au XIXe siècle, c’est la mélancolie (on pense à Madame Bovary) et au XXe siècle on a trouvé d’autres choses. Et ceci a été projeté dans mon domaine. Dans les années 1950, alors qu’on n’en a aucune preuve, on a projeté le modèle des 30 glorieuses avec papa ou monsieur au travail, qui a la voiture, et madame qui est à la maison, et qui s’épanouit, cette brave dame, avec les arts ménagers. Oh ce qu’elle est heureuse ! Et on l’a projeté dans la Préhistoire. Donc, ce livre n’est pas un livre militant contre cette idée-là. Mais en tout cas, il percute complètement ces représentations à la fois vis-à-vis des femmes, vis-à-vis de nos ancêtres et de la diversité des cultures humaines. Et il nous dit également que l’homme préhistorique n’est pas un monstre hirsute qui va se battre, mais c’est quelqu’un qui aime le beau. Mais bien sûr ! Alors là, j’en ai marre (pardonnez-moi) de voir ces films sur la Préhistoire. Alors quand c’est un film un peu déconnant (pardonnez-moi pour le terme), quand c’est une parodie, qu’on le voit, ok. Maintenant, quand on voit des docu-fictions ou d’autres films où on voit ces hommes et ces femmes dans des tenues complètement improbables : bikini, bottines, peaux de bêtes… Enfin c’est d’un ridicule… Même Jean-Paul Gaultier n’oserait pas faire ça. Donc tout cela, c’est irrationnel, ces espèces de loqueteux, de pouilleux de l’humanité. C’est archi faux. On sait qu’il y avait du tissage. Sauf que les matières du tissage sont périssables, il en reste très peu de choses. Mais surtout, quand on découvre certaines tombes, certaines sont évoquées dans ce livre, notamment la tombe de Sungir. Sungir, c’est en Ukraine. Il y a quatre corps. Un homme et une femme adultes et deux préadolescents. Dix, douze ans. Lorsqu’on regarde les photographies, on voit plein de points blancs. Il y en a des centaines. Ce sont des perles en ivoire de mammouth. Il y a de grandes lances le long des corps. Ce sont des défenses de mammouth redressées. Il y a des diadèmes avec des canines de renard polaire. Des bracelets en ivoire. Tout ceci représente 30 000 heures de travail. C’est-à-dire qu’en fait ces hommes et ces femmes passaient beaucoup plus de temps qu’on l’imagine à créer du beau. Ils avaient des parures, ils avaient des tatouages. Ils avaient des maquillages. Je ne veux pas passer non plus dans l’absolue contradiction par rapport à cette vision qu’on avait de ces loqueteux de la Préhistoire, mais en tout cas les maquillages, les coiffures, les habits… Tout ceci était déjà important. Le propre de l’humanité c’est la cosmétique… La cosmétique, les bijoux, les vêtements, cela traduit aussi des sociétés plus complexes. Mais absolument. Et avec des codes. Des langages. Par exemple, j’évoque dans cet ouvrage de magnifiques objets taillés qui s’appellent des bifaces. Des objets qui sont symétriques. Alors évidemment on n’imaginait pas quand on les a découverts il y a plus d’un siècle que ces hommes et ces femmes puissent créer de tels objets aussi complexes pour le plaisir de l’esthétique. Il fallait forcément que ça serve à quelque chose ! Forcément, ils crevaient de faim… Mes propres enfants à l’école ont appris que le biface était un outil. Mais bien sûr. Il peut l’être bien évidemment. Mais à l’époque, ils ont le feu. Il suffit de prendre un épieu de bois, de l’épointer, de le passer dans les flammes, c’est autrement plus efficace je peux vous dire. Et en définitive, la manière de fabriquer ces bifaces, c’est exactement ce que nous sommes en train de faire, tous les deux. C’est de construire des phrases. D’un point de vue cognitif, ce qu’on appelle les chaînes opératoires c’est l’enchaînement des gestes qui permettent d’aboutir à ces magnifiques objets, c’est exactement la manière dont nous articulons les mots avec la grammaire et la sémantique pour faire des phrases et donner du sens. Tout ceci remonte à 1,5 million d’années. Cosmétique, ça veut dire se mettre en rapport avec le cosmos. Cosmogonie, c’est les rapports des origines. Ça nous met dans une situation rationnelle vis-à-vis du cosmos. La cosmétique, nous sommes en effet les seules espèces qui changent leur apparence pour des injonctions sociales : le statut social, mais également pour les transgressions, pour séduire, pour provoquer, etc. Donc tout ceci est beaucoup plus ancien qu’on l’imaginait. Et tout arrive en même temps. Je rappelle qu’avant la fin du XIXe siècle, ils avaient inventé toutes les formes d’art. Y compris la musique qui est évoquée avec des instruments sublimes qu’on a trouvés. Donc, les nouvelles formes d’art, le 7e art, ou la photographie, ça n’intervient qu’à la fin du XIXe siècle. Eux, ils avaient déjà tout inventé depuis au moins 40 000 ans. Ce n’est pas du tout minimiser nos artistes contemporains (ils sont quand même à l’honneur ces magnifiques artistes, dans le livre), mais montrer qu’il y a quelque chose qui est là depuis tellement longtemps… On compte en millions d’années, c’est vertigineux. La cosmétique, se transformer, l’image de la femme et le plaisir de créer. Les innovations techniques les plus élaborées n’ont pas été pour répondre à des problèmes matériels. Ils ont été faits pour créer de la beauté. Vous dites également qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les artistes préhistoriques et contemporains. On ne peut pas dire les prémices de l’art : c’est de l’art à part entière. C’est de l’art à part entière. Je suis Marseillais depuis quelque temps et il y a une magnifique exposition autour de la grotte Cosquer, comme on l’a fait pour Lascaux. Et là, dans la présentation, on nous dit : voilà comment cet artiste a figuré un auroch, qui sont des taureaux sauvages. Ce sont deux traits qui se croisent. Et du coup, ça me rappelle tout à fait ces traits que fait Picasso pour montrer un taureau. L’auroch est un taureau de la Préhistoire, Picasso c’est un taureau d’aujourd’hui. C’est un geste d’une précision absolument extraordinaire. Et d’ailleurs, ça reste un mystère. On ne sait pas du tout quelles étaient les académies qui leur permettent d’accéder à une telle maîtrise. Et donc on ne peut pas hiérarchiser. Quand j’étais jeune, étudiant, j’allais dans le Périgord. Je me mêlais aux visites. C’était amusant. Ce n’est plus comme ça maintenant, mais les bêtises qui étaient racontées par les guides, c’était quand même folklorique… C’était rigolo. Et puis les remarques des gens : « ah, c’est pas mal pour l’époque ! ». Je suis désolé, le cheval de Pech Merle… Sans être spécialiste, je mets devant vous une photo de cheval, en une demi-journée vous savez si c’est Pech Merle, Lascaux… On les reconnaît. Il y a un style. Les gens qui disaient « c’est pas mal pour l’époque », c’est très drôle. Ce n’est pas du réalisme. Ce sont des représentations symboliques avec des canons esthétiques qui changent.

Les rats font depuis longtemps partie du paysage parisien. Au XIXe siècle, ils sont particulièrement craints depuis que l'on sait que leurs puces peuvent être porteuses du bacille de la peste. Il y a eu le film Ratatouille et la multiplication des rats de compagnie, réputés intelligents. Dans le même temps, à deux ans des Jeux olympiques, ils sont une cible à abattre. Certains les aiment, d'autres les traquent. Entretien avec Olivier Thomas auteur de l’ouvrage Les rats sont entrés dans Paris.

La situation dans l’archipel de Mayotte est le sujet du livre France de cette semaine avec comme invité le député Mansour Kamardine, auteur de L’enfant de Sada au cœur du destin de Mayotte (éditions l’Harmattan).

Explorateurs ratés, bizarreries de l'histoire, colonies manquées... Des dizaines de bouts de terre ont parfois été (brièvement) considérés comme des terres françaises avant de disparaître de nos mémoires. Benoist Simmat en a répertorié plusieurs dizaines dans son Atlas des territoires éphémères. 

Comment le système de soins français qui était considéré comme l'un des meilleurs du monde peut se retrouver dans une telle succession de crises ?  Comment revenir sur des décennies d'erreurs politiques dans les choix qui ont été faits ? C'est le thème du livre L’hôpital nous a sauvés, sauvons-le. Entretien avec son auteur, le professeur André Grimaldi.

Vincent Jarousseau est un photographe documentaliste, spécialiste des fractures sociales. Les femmes du lien est un livre consacré aux travailleuses essentielles, qui représentent un emploi sur quatre dans le pays.

Le Livre France de la semaine s’intitule « Ne jamais baisser les yeux ». Son auteure, Henriette Steinberg est la secrétaire générale du Secours populaire, une association créée en 1945 et qui se base sur l’entraide.

Dans Les décrochés, Rachid Zerrouki, enseignant, est parti à la rencontre d'anciens élèves qui ont quitté l'école sans aucune qualification. Qu'est-ce qui fait qu'on quitte l'école à 14 ans pour aller dans le monde du travail ? Pourquoi l'école ne vient-elle pas suffisamment au secours de ces décrocheurs ? À travers des portraits poignants, l'auteur montre que tout n'est pas une question de volonté.

Ancien agent de la Direction de la surveillance du territoire (DST, aujourd’hui DGSI), Guilhem Giraud est un spécialiste des écoutes. Dans Confidences d’un agent du renseignement français (éditions Robert Laffont), il pointe les dangers de l’écoute intensive, surtout après l’affaire Pegasus. 

Née avec une maladie génétique rare, Charlotte Puiseux est l'autrice de l'ouvrage De chair et de fer. Toutes les activités qui font des humains des êtres sociaux sont très difficilement accessibles aux personnes handicapées. Et, plus que les corps et les esprits, ce sont les structures sociales qui entravent ces vies handicapées. Dans cet essai autobiographique, Charlotte Puiseux retrace cette histoire, faite de violences et de discriminations.